Arlette Jouanna, Montaigne, coll. “Biographies NRF”, Paris, Gallimard, 2017, lu par Bertrand Vaillant.
Un pays divisé par les haines partisanes et le fanatisme religieux, une vie prisonnière des obligations sociales, le choix douloureux entre compromis politique et constance des convictions, le poids des mille soucis de la vie quotidienne qui fait obstacle aussi bien au repos qu’à l’activité de l’âme : les maux de Montaigne ne nous sont pas étrangers. Plus de quatre cents ans après sa mort, le “gentilhomme périgourdin” nous fascine encore par son actualité. C’est paradoxalement cette actualité qui transparaît de l’admirable travail que fournit Arlette Jouanna pour replonger Montaigne dans son temps, au cœur des jeux d’alliance nobiliaires, des guerres de religion et du tumulte politique de la France du XVI° siècle. Dans cette biographie passionnante, l’auteur trace avec nuance et clarté le portrait de celui qui a consacré son œuvre à se peindre lui-même, en suivant les lignes entrecroisées d’un parcours à la fois familial, social, politique et intellectuel.

Pascal Charbonnat, Les inégalités économiques et leurs croyances, Editions matériologiques, Paris, 2016

L’éthique de la vie n’est pas une nouvelle contribution à une réflexion bioéthique sur les problèmes moraux posés par l’avancée des biotechnologies, dont l’auteur remarque dans son introduction l’inflation et la perspective relativiste, mais tout au contraire la recherche d’un fondement à l’éthique, en l’enracinant dans le phénomène de la vie, ou, si l’on veut, une vie phénoménologique, si l’on entend par là la vie telle qu’elle est sentie et qui précède et porte la subjectivité.
Sigmund Freud, La féminité, Payot 2016 (236 pages).
