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30 janvier 2018

Florian Forestier, Le Réel et le Transcendantal, Paris, Éditions Jérôme Millon 2015, lu par Pierre Souq

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Florian Forestier, Le Réel et le Transcendantal, Paris, Éditions Jérôme Millon, 2015, lu par Pierre Souq.

Le Réel et le Transcendantal de Florian Forestier, publié en 2015, s’insère dans la tradition de la collection KRISIS, fondée par Marc Richir, aux Éditions Jérôme Million. Compte-rendu de sa thèse, soutenue en 2011 sous la direction de Alexander Schnell, qui portait le titre « Le réel et le transcendantal : enquête sur les fondements spéculatifs de la phénoménologie et le statut du "phénoménologique" », c’est vers un réalisme transcendantal que tend cet ouvrage, c’est-à-dire la volonté d’approcher le réel de façon réflexive, en se protégeant à la fois de la naïveté qui consisterait à croire à sa saisie totale, mais aussi de la tentation d’un transcendantalisme pur pouvant entraîner sa disparition concrète. Conçu de façon logique, les quatre chapitres ici présentés s’éloignent progressivement de l’idéalisme husserlien, qui constitue cependant sa fondation historique, tout en dynamisant son contenu afin de le rendre plus concret et élargir sa portée réelle.

 

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13 novembre 2015

Catherine Malabou, Avant Demain. Epigenèse et rationalité, PUF, 2014, lu par Lucie Wezel

Catherine Malabou, Avant Demain. Epigenèse et rationalité, Paris, PUF, 2014


« Pourquoi un livre de plus sur Kant ? » écrit Catherine Malabou dès l’Avertissement de son dernier livre intitulé Avant Demain et consacré à la postérité de la philosophie critique. Parce qu’il se prépare, dans la philosophie continentale contemporaine, une rupture avec Kant. En effet, trois remises en question majeures du kantisme ont émergé au sein du paysage philosophique contemporain. La première, initiée par Hegel et poursuivie par Heidegger, Derrida et Foucault, interroge le transcendantal au nom de sa rigidité, de sa permanence et de son prétendu caractère de condition sine qua non de la pensée. La deuxième remise en question du transcendantal peut se lire dans la révolution neurobiologique accomplie au tournant des années 1980 : les récentes découvertes sur le fonctionnement du cerveau remettent en cause l’invariabilité prétendue des lois de la pensée. Enfin, ce qu’on nomme le « réalisme spéculatif » semble aujourd’hui asséner le coup de grâce au transcendantal, mettant au jour son absence de fondement et nous invitant à envisager un monde absolument contingent et indifférent à nos structures de connaissance. « Abandonner le transcendantal, tel est bien le nouveau mot d’ordre de la pensée post-critique » : demain se fera sans Kant.

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