Simone Weil Autobiographie spirituelle , éditions Bayard, mars 2018 Lu par Damien Auvray
Ce court texte est une lettre datée de mai 1942, envoyée par Simone Weil au père Perrin, dominicain devenu son confident spirituel, avant de quitter la France pour les USA. Simone Weil la définit elle-même comme son autobiographie spirituelle. En effet, elle y parle de son cheminement en Dieu (plutôt que vers Dieu, puisque, pour elle, Dieu n’est jamais extérieur à l’entreprise et que c’est lui qui est à l’initiative ; voir p .50), de son rapport aux formes institutionnelles et sacramentelles du religieux, mais également de ses conceptions théologiques et philosophiques, ce qui fait aussi de cette lettre un texte de philosophie. Mais c’’est d’abord un texte de confidence, comme le permet le genre épistolaire, qui frappe d’abord par le ton, je dirais presque le son qu’il rend (et d’ailleurs Simone Weil met au cœur de son cheminement son rapport au silence et au chant), peut-être parce qu’il est écrit à la lumière « de la pensée d’une mort probable » (p.49). Aussi, au-delà de la restitution d’une logique de la vie spirituelle nécessaire en ce que celle-ci doit avoir de probité et de rigueur, il se dégage de ce texte une gravité comme peu de textes de philosophie en témoignent.
specie æternitatis – Étude des concepts de temps, durée et éternité chez Spinoza, répond à cette question en montrant et en démontrant comment l’esprit peut concevoir l’existence actuelle des choses de manière spatio-temporelle selon la durée et sub specie æternitatis. La traduction de cette expression est cependant difficile et pose le problème de savoir comment les modes finis peuvent partager l’éternité avec Dieu qui existe nécessairement alors qu’eux ne jouissent que d’une nécessité d’exister. La question de l’articulation entre durée et éternité est donc abordée ici comme une porte d’entrée pour mieux comprendre le rapport entre la substance et ses modes. Cette question n’est pas sans incidences sur le plan éthique puisqu’elle permet de mieux comprendre le rapport entre les lois éternelles et les enseignements temporaires de la religion, ainsi que la nature du lien entre la joie, qui s’inscrit dans la durée en tant que passage d’une perfection moindre à une perfection plus grande, et la béatitude qui est la perfection même et provient de l’accès à l’éternité par la puissance de l’entendement.
Eric Chevillard, Juste ciel, Editions de Minuit, 2015.
Vincent Giraud, Augustin, les signes et la manifestation. Épiméthée, PUF, 2013.
Solange Gonzalez, Nicolas Malebranche, La
science de l’homme, CNDP-CRDP, collection « Philosophie en cours »,
avril 2013 lu par Guy Renotte.
Bernard Pautrat
Victor Brochard, Le Dieu de
Spinoza, éditions Manucius, 2012.
Michel Ferrandi, Introduction à la philosophie réaliste, Publibook, 2012 (lu par