Philippe Merlier, Normes et valeurs en travail social, Séli Arslan, 2016, lu par Éric Delassus.
Comment normer sans normaliser ? Telle est la problématique que traite Ph. Merlier dans ce livre qui se veut une réflexion philosophique sur le travail social. En s’inspirant, entre autres, des travaux de G. Canguilhem dont il déplace les conclusions sur le champ social, Ph. Merlier s’efforce de penser l’accompagnement social comme la démarche par laquelle l’usager est soutenu dans un parcours au cours duquel il parvient à mieux s’intégrer socialement tout en définissant lui-même ses propres normes de vie.
Gregorio Kohon, Des tanières & des terriers. Les refuges de la psyché chez Louise Bourgeois & Franz Kafka, Ithaque, 2016, traduit de l'anglais par Hélène Blaquière, lu par Guillaume Fohr.
En reprenant la concept de « psychic retreat » du psychanalyste John Steiner, Gregorio Kohon cherche à explorer les recoins psychiques à l'œuvre dans le sujet lors d'un traumatisme, d'une détresse. La traduction du terme « retreat » par celui de refuge, implique non pas l'action de se retirer c'est-à-dire un mouvement, mais bien plutôt un lieu relatif à un espace psychique. Cet essai en trois parties s'appuie sur l'œuvre de certains artistes pour rendre compte des potentialités créatrices que recèle le Soi et cherche à déterminer les lieux de refuge de la pensée. Aussi, on peut y voir le lien sans cesse renouvelé entre art et psychanalyse, source de compréhension et d'interprétation des entrelacs de l'âme humaine.
Arnaud François, Éléments pour une philosophie de la santé, Paris, 2017, Les Belles-Lettres, 275 p., lu par Alexandre Klein.
Les travaux de philosophie de la médecine, qui se sont multipliés ces dernières années en France, se sont jusqu’alors concentrés sur deux objectifs principaux : d’une part le développement d’une réflexion épistémologique sur les sciences médicales, marquée notamment par l’importation des travaux anglo-saxons, et d’autre part la formation d’une philosophie du soin fondée sur une approche plus anthropologique de la question médicale.
Jean-Marc Rouvière est philosophe, poète, et il est chrétien. Ses ouvrages posent une question qui engage le destin de l'homme dans sa dimension la plus concrète : y a-t-il une parole en nous qui soit autre que le langage de la raison, et qui permette de placer devant tout dispositif éthique ou juridique une expérience morale primordiale ?
Pierre Guenancia, Maryvonne Perrot et Jean-Jacques Wunenburger, Cahiers Gaston Bachelard, n°14, « Bachelard et Canguilhem », Dijon, UB/ Centre Bachelard-Centre Georges Chevrier, 2016, 227 p., lu par Alexandre Klein.
Les Cahiers Gaston Bachelard ont été créés en 1998 à l’initiative de l’Association des amis de Gaston Bachelard et du Centre Gaston Bachelard de recherches sur l’imaginaire et la rationalité de l’Université de Bourgogne. Leur objectif était, comme le signalait Jean-Jacques Wunenburger dans l’éditorial du premier numéro, de « renouer le dialogue » entre des universitaires qui avaient quelque peu délaissé l’œuvre du philosophe et un public qui y trouvait au contraire une source riche de réflexions et d’opportunités. Il s’agissait, autrement dit, « de soutenir et d’amplifier une approche universitaire de l’œuvre en transmettant aux chercheurs l’enthousiasme des bachelardiens non académiques et, en sens inverse, de lester ou de corriger les savoirs souvent intuitifs des fervents adeptes par des éclairages plus savants et érudits ». Dix-huit ans plus tard, nul doute que les Cahiers ont atteint leur ambition de s’imposer comme une « référence obligée pour toute étude du bachelardisme ».
Stephen Jay Gould, Ontogeny and phylogeny, Cambridge, Massachusetts, London, 1977, The Belknap Press of Harvard University Press, lu par Sylvain Bosselet.
Stephen Jay Gould était un biologiste évolutionniste, paléontologue et historien des sciences américain (1941-2002). Son livre Ontogeny and phylogeny (1977) est technique et en anglais, mais pas insurmontable pour un lecteur français formé à la philosophie. Son style est fluide, direct, avec des pointes humoristiques appréciables. Dans la première partie, il fait un historique critique de la théorie de la récapitulation de la phylogenèse (développement des espèces) par l’ontogenèse (développement d’un organisme). Dans la seconde partie, il présente les différentes hétérochronies (déplacement temporel de l’ordre d’apparition phylogénétique des traits dans le développement ontogénétique), qui comprennent les différentes pédomorphoses (rétention d’un trait juvénile d’un ancêtre par un descendant à l’âge adulte), qu’il clarifie, prolonge lui-même et applique à l’homme pour le caractériser.
Patrick Boucheron, Ce que peut l'histoire, Leçon inaugurale du Collège de France, n°259, éd. Fayard, 2016
« Le bon historien n'est-t-il pas, au fond, sans cesse en train de contredire ?
Nietzsche, Aurore, livre 1, 1.
Depuis le 4 janvier 2016, Patrick Boucheron, nommé professeur au Collège de France à la chaire d'Histoire des pouvoirs en Europe occidentale, XIIIe-XVIe siècle, dispense ses cours intitulés « Souvenirs, fictions, croyances. Le long Moyen Âge d'Ambroise de Milan ». Sous le titre « Les effets de la modernité, expériences historiographiques », ses séminaires ont débuté depuis le 16 avril. Ceux-ci ont été traditionnellement introduits par une leçon inaugurale. Prononcée le 17 décembre 2015, elle partage cette interrogation : « Que peut l'histoire aujourd'hui ? Que doit-elle tenter pour persister et rester fidèle à elle-même ?» Que lui est-il donc possible, mais aussi qu'est-elle en puissance (au sens spinoziste de ce que peut un corps) ? Que peut l'histoire face à la violence du moment présent ? Face à l'effroi suscité par le terrorisme, quelles sont donc ses ressources ?
Gilles Châtelet, L’Enchantement du virtuel, Mathématique, Physique, Philosophie, Editions ENS Rue d’Ulm, 2015. Lu par Dimitri Desurmon.
L’Enchantement du virtuel, Mathématique, Physique, Philosophie est un recueil posthume de textes inédits ou introuvables de Gilles Châtelet, il se compose de deux parties : dans la première, nous trouvons un condensé de ses thèses, dans la seconde, intitulée « Figures », c’est le dialogue entre Châtelet et ses contemporains qui est donné à comprendre à travers ses réflexions sur leurs œuvres.
Michel Malherbe, Alzheimer. La vie, la mort, la reconnaissance, sept. 2015, Vrin (300 p.). Lu par François Godeluck.
La philosophie impose de questionner et de prendre son temps. Un temps qui va bien au-delà de l’événement et au-delà de l’existence individuelle d’un homme. Elle sert la vie en la rendant moins étrange. Mais la vie est parfois si singulière qu’elle heurte la philosophie et la laisse sans voix ni raison. En particulier face au mal et à la violence. La maladie d’Alzheimer est dans notre société contemporaine une des manifestations du mal. Elle nous impose le devoir d’assister notre prochain. Mais il s’avère que nous sommes impuissants à aider, à enrayer le déclin ou à remédier à la décomposition de l’autre. Annie, l’épouse de Michel Malherbe, fut atteinte de la maladie d’Alzheimer à l’âge de soixante ans passés.
John Stuart Mill, Sur le Socialisme, trad. Michel Lemosse, bibliothèque classique de la liberté, Les Belles Lettres, Paris, 2016.
En début d’année, les éditions Les Belles Lettres ont publié la première traduction française d’On Socialism, bref texte posthume paru en 1879, 6 ans après la mort de John Stuart Mill, qui regroupe les notes rédigées à partir de 1869 par le philosophe anglais en vue d’un ouvrage de fond sur le sujet, qu’il n’aura pas le temps de terminer. Entre notes de lecture et ébauches de chapitres, qu’il aurait sans doute éditées, cet « essai » n’en constitue pas moins une lecture consistante et profitable encore aujourd’hui, grâce à la clarté stylistique et conceptuelle et à la probité intellectuelle de Mill. Il analyse avec lucidité les méfaits de la société capitaliste tout en parvenant à prévoir les risques politiques et économiques associés au socialisme.
Simone Weil, Amitié. L’art du bien aimer, Rivages Poche, Petite Bibliothèque, Paris, 2016. Lu par Florence Salvetti.
Le petit ouvrage intitulé Amitié. L’art de bien aimer, édité chez Payot & Rivages en Poche, Petite Bibliothèque, et précédé de la préface de Valérie Gérard, est un extrait des Formes de l’amour implicite de Dieu. Cet écrit rédigé par Simone Weil en 1942 fait lui-même partie du recueil Attente de Dieu, paru à titre posthume en 1950. Tous les travaux de l’auteur ont été publiés sous son nom après sa mort, excepté les Réflexions sur les causes de la liberté et de l’oppression sociale (1934) datant de la période durant laquelle elle suspend son métier de professeur de philosophie pour défendre la cause ouvrière. Amitié est le titre de l’avant dernier point traité dans les Formes.
Catherine Kintzler, Penser la laïcité, Minerve, 2014 (220 p.). Lu par Anne Beilin.
Signataire en 1989 de la Lettre ouverte à Lionel Jospin qui demandait l'interdiction des signes religieux au sein de l'école publique, Catherine Kintzler n'a cessé depuis de prendre la laïcité comme objet philosophique. Elle approfondit ici bien des points développés dans son précédent ouvrage, Qu'est-ce-que la laïcité?, publié en 2007. Le positionnement de l'auteur est bien connu : il n'est ni nécessaire ni souhaitable de « toiletter » la laïcité et d'y apposer un adjectif – « ouverte », « apaisée », « raisonnable », «positive ». La laïcité se suffit à elle-même, à condition toutefois d'en penser le concept de manière à ce qu'il livre toutes ses propriétés et ses effets. L'ambition de Catherine Kintzler est de poursuivre ici une saisie philosophique du concept, qui permette d'éclairer les problèmes contemporains dans leurs aspects concrets.
Pierre Rosanvallon, Le Bon gouvernement, Seuil, collection Les Livres du nouveau monde, 2015. Lu par Bruno Hueber.
Le terme de démocratie, on le sait, est un de ces signifiants flottants ou de ces termes qui donnent lieu depuis longtemps à une véritable guerre des mots. Un mot, donc, pour un idéal de société émancipatrice s'il en est, qui saurait conjoindre de façon satisfaisante les libertés publiques et individuelles, une certaine justice économique et sociale ainsi qu'une prospérité raisonnable, un mot aussi malheureusement trop souvent alibi, masque ou slogan de toutes les déclarations politiciennes les plus creuses ou les plus prudentes voire des décisions les plus cyniques, un mot enfin affirmant un principe, pour ne pas dire un paradigme, celui de la souveraineté du peuple, entérinant ainsi la même égalité de dignité et de droits fondamentaux pour tous ; la démocratie est bien un mot-valise, qui ne prend son sens véritable que par la connaissance de l'histoire dans laquelle il se déploie, et de celle qu'il contribue à construire en retour par sa valeur d'idéal régulateur, ou d'horizon de normalité des sociétés modernes.
Michael J. Sandel, Contre la perfection. L’éthique à l’âge du génie génétique, éd. VRIN, Matière étrangère. Lu par Guillaume Lillet.
Dans ce court essai truffé d’exemples, qui servent de point de départ à la réflexion, Sandel oppose une éthique du don à une éthique de l’augmentation et de la perfection encouragée par le génie génétique. Il n’est pas question d’écarter ce dernier d’un revers de la main, mais bien de comprendre dans quelle démarche éthique il doit s’inscrire : une éthique qui prenne en considération le respect de la vie comme don. Ainsi, le génie génétique n’est pas mauvais en soi et n’a pas le monopole de l’augmentation ; tant s’en faut, certains de ses usages sont extrêmement bénéfiques à l’humanité quand d’autres pratiques courantes, loués sur un malentendu, ne seraient pourtant pas moins condamnables qu’une forme d’eugénisme.
Michel Villey, La Nature et la Loi. Une philosophie du droit, éditions du Cerf, coll. La nuit surveillée. Lu par Laurent Gryn.
Le volume intitulé La nature et la loi rassemble une série d’études qui donne une bonne perception de la pensée de M. Villey. Nous trouvons dans ces études les deux pôles autour desquels tourne la philosophie du droit de l’auteur. Une critique de la pensée et de la pratique du droit contemporain, incluant une critique des droits de l’homme, et une réflexion sur le droit naturel classique que l’on retrouve, selon l’auteur, chez Aristote et Thomas d’Aquin. Il ne s’agit évidemment pas pour l’auteur de revenir purement et simplement à Aristote, Thomas d’Aquin ou au droit romain, mais d’extraire de la lecture des classiques et de la pratique des jurisconsultes romains une méthode destinée à éviter les apories auxquelles mènent les droits de l’homme.
Monique CASTILLO, Faire renaissance. Une éthique publique pour demain, VRIN, Collection «Moments philosophiques», janvier 2016 (253 pages). Préface de Philippe HERZOG. Lu par Béatrice Allouche-Pourcel.
Monique CASTILLO, Professeur émérite de l’Université Paris-Est Créteil, questionne depuis longtemps la philosophie morale et politique à travers le prisme de l’éthique appliquée. Son dernier opus ne fait pas exception à la règle, qui est né du constat du «désarroi moral» des réactions «moralisatrices ou démoralisées de l’opinion». Partant de ce constat, elle en cherche l’origine dans les nombreuses contradictions de notre héritage culturel et en particulier dans le travers paradoxal consistant à faire s’opposer la morale à elle-même. En effet, l’héritage des Lumières poussait la condition humaine à la responsabilité : tout individu pouvait prendre conscience d’être la cause de son ignorance, de sa bêtise ou de sa lâcheté. Mais un second héritage critique apparaît avec les philosophies du soupçon et détruit l’élan du premier avec la mise en doute de «la liberté de la subjectivité», de la «neutralité de la raison» et de la «moralité de l’humanisme».
Dans ce premier essai de Jean-Baptiste HENNEQUIN, c'est en tant que père que l'auteur choisit Machiavel comme anti-modèle pour son fils. S'adressant à son enfant devenu imperceptiblement un jeune adulte, il lui montre comment un penseur florentin du seizième siècle peut l'aider à naviguer sans sombrer dans l'époque chaotique qui est la nôtre.
Il faut quitter Paris, coûte que coûte ! La fuite de Walter Benjamin à l’arrivée des chars allemands le 15 juin 1940 interroge une existence tout entière malmenée par la violence de l’époque, à laquelle il n’était sans doute pas préparé. Aussi, la confusion entre la vie et les textes de Walter Benjamin, en plus de questionner le rapport à l’histoire, permet sans doute d’y voir le parangon tout autant que la tentative désespérée d’un sauvetage du passé. Collectionner, habiter, se sauver, c’est là tout l’enjeu à l’œuvre dans les trois textes rassemblés dans la présente édition.
Jacques Aumont, Le Montage, « la seule invention du cinéma », Vrin, oct. 2015 (107 pages). Lu par Didier Lemaire.
« UN JOLI MOT : IL A TOUT POUR RÉUSSIR »
L'image cinématographique ne doit pas être confondue avec le tournage. Car l'image en mouvement, qui apparaît successivement – du moins après les frères Lumière, quand le cinéma est devenu une industrie à fiction –, n'est jamais qu'un élément parmi l'ensemble des données narratives du film. Le saut d'un plan à l'autre avec l'enchaînement des différents points de vue permet en effet de raconter une histoire en image. Le cinéma n'est donc pas véritablement un art mimétique. Le montage constitue bien au contraire, selon le mot de Godard, « la seule invention du cinéma ».
Michel Makarius, Une histoire du flou, Aux frontières du visible, Éditions du Félin, 2016. Lu par François Collet.
Michel Makarius, professeur d’esthétique et de philosophie de l’art à l’Université Paris I, nous a quittés en 2009 alors qu’il travaillait à une vaste relecture de l’histoire de l’art à partir du flou comme fil conducteur.
De ce projet nous restent une mise au point introductive et trois chapitres – l’un consacré à la peinture, le second centré sur le thème du portrait et le troisième portant sur la photographie et la vidéo.
Esthétique de l’environnement, appréciation, connaissance, devoir. Textes réunis et traduits par H.-S. Afeissa et Y. Lafolie, Vrin 2015. Lu par Jean Kessler.
L’ensemble des essais rassemblés dans ce volume tourne autour de la question suivante : comment apprécier la beauté de la nature ? Selon quelle esthétique, selon quel modèle jugeons-nous les beautés naturelles ?
Edgar Morin et Michelangelo Pistoletto, IMPLIQUONS-NOUS. Dialogue pour le siècle, éditions Acte Sud, 2015.
Cinq ans après la parution de « Indignez vous ! » de Stéphane Hessel, le petit livre « Impliquons nous » relate l’entretien du philosophe Edgar Morin avec l’artiste Michelangelo Pistoletto.
Ludwig Wittgenstein n'a jamais encouragé les projets des autres pour résumer, simplifier ou même présenter sa pensée, c'est le moins que l'on puisse dire. C'est pourtant bel et bien ce que tente ce livre d'environ 125 pages écrit par l'universitaire libanaise Rola Younès.
Pierre-Jean Renaudie, Husserl et les catégories, Langage, Pensée et Perception, Paris, Vrin, 2015
Dès les premières lignes de son ouvrage, Pierre-Jean Renaudie indexe le problème des catégories à celui de l'énonciation, et interroge le discours dans son origine et ses fondements à partir du Sophiste de Platon.
L'étranger. ― À toi de dire à propos de quoi et sur quoi porte le discours.
Théétète. ― C'est évident : à propos de moi, et sur moi.
(Platon, Sophiste, 263a)
Ainsi, que se passe-t-il lorsque l'Homme dit quelque chose ? Quelles différences faire entre le contenu du discours et l'objet visé ? À quelles conditions finalement le sujet peut-il discourir et parler du réel ?
Marie de Marcillac, Ulysse chez les philosophes, Classiques GARNIER, 2015, Collection « Perspectives comparatistes », 540 p.
Cet ouvrage est la reprise d’une thèse de littérature comparée, écrite par Marie de Marcillac sous la direction de Tiphaine Samoyault et soutenue le 8 décembre 2011 à l’Université Paris 8 de Vincennes Saint-Denis. Contrairement à ce que son titre peut laisser supposer, l’objectif de l’auteure n’est pas de réfléchir à la récurrence du nom d’Ulysse dans l’ensemble de l’histoire de la philosophie mais uniquement dans un corpus de textes philosophiques écrits après la seconde guerre mondiale.
Le constat de départ est le suivant : il existe un engouement manifeste d’un certain nombre de philosophes européens et américains pour le personnage d’Ulysse. Horkheimer, Adorno, Jankélévitch, Arendt, Heidegger, Lévinas, Foucault, Derrida, Deleuze, Serres, Nancy, Lacoue-Labarthe, Gadamer, Conche, Castoriadis, Davidson, Diano, Bloch, ont pour point commun de se référer au personnage d’Ulysse à un moment donné de leur œuvre.
Comment expliquer cette fréquence en cette période particulière de l’histoire?
1) Ulysse, nom intertextuel
Certes, l’usage et la finalité de cette référence varient considérablement en fonction des auteurs au point que la figure d’Ulysse subit une véritable métamorphose d’un texte philosophique à l’autre. Peut-on, malgré ces variations, identifier un fil conducteur interprétatif au sein même du corpus et le nom d’Ulysse peut-il, grâce sa plasticité, relier tous ces fragments textuels ?
L’Œil de Minerve se diversifie. Notre veille philosophique emprunte désormais deux voies : celle des recensions et celle des entretiens. Nous donnerons la parole à des chercheurs en philosophie, et mettrons en lumière la genèse de leur démarche, de leurs concepts, l’évolution de leur travail, la façon dont les recherches philosophiques au plus près des textes éclairent notre commune réalité.
APPEL À CONTRIBUTIONS
Vous souhaitez proposer votre contribution à l’Œil de Minerve ? Faites-en la demande à l’éditeur au nom de l'Œil !
« oeil de minerve ISSN 2267-9243 » Responsable éditorial : Jeanne Szpirglas (Versailles), avec la collaboration de: Cyril Morana, Evelyne Bechthold-Rognon, Florence Benamou, Michel Cardin, Romain Couderc, Francis Foreaux, Jérôme Jardry. Mentions légales - Signaler un abus - Dane de l'académie de Versailles