Jean-Michel Salanskis, Le monde du computationnel, Encre Marine, collection À présent, octobre 2011 (200 pages).
Dans une phénoménologie de la chose computationnelle et une pensée du calcul, l'auteur interroge le sens d'un "monde" du calcul, et plus profondément des transformations que l'informatique implique pour notre rapport au monde.
This essay written by Jean-Michel Salanskis analyses the influence of computing and information technology on the ways men relate to the world in their everyday lives. The book, based on a phenomenological approach, describes the transformation of our existence in the era of computer science and machines manipulating data. It sheds light on the relationship between calculus, computer programs and machines in order to understand the essence of technology.
Lambert Wiesing, La Visibilité de l’image - Histoire et perspectives de l’esthétique formelle, tr. fr. Carole Maigné, Paris, Vrin, 2014 (320 p.). Lu par Jean Colrat.
La Visibilité de l’image. Histoire et perspectives de l’esthétique formelle permet de lire en français Lambert Wiesing. Le titre est explicite : l’auteur pose la question de l’essence de l’image, donne une réponse d’un nouveau genre et propose de la comprendre dans la perspective d’une esthétique formelle dont il construit un historique. Ce texte fut d’abord la thèse d’habilitation du philosophe allemand né en 1963, aujourd’hui professeur à Iéna. Il fut publié en allemand en 1996 et réédité en 2008. Depuis, au fil de nombreux ouvrages et articles, Lambert Wiesing est devenu une figure majeure de la bildtheorie qui, grâce à cette traduction établie par Carole Maigné, sera moins méconnue en France.
Antoine Vidalin, L’éthique de la vie, Ed. Desclée de Brouwer, 2017 (192 pages).
L’éthique de la vie n’est pas une nouvelle contribution à une réflexion bioéthique sur les problèmes moraux posés par l’avancée des biotechnologies, dont l’auteur remarque dans son introduction l’inflation et la perspective relativiste, mais tout au contraire la recherche d’un fondement à l’éthique, en l’enracinant dans le phénomène de la vie, ou, si l’on veut, une vie phénoménologique, si l’on entend par là la vie telle qu’elle est sentie et qui précède et porte la subjectivité.
Jan Patočka, Le monde naturel comme problème philosophique, trad. fr. Erika Abrams, Paris, Vrin, 2016 lu par Mathieu Cochereau
Le philosophe-dissident Jan Patočka s’éteint en 1977 à la suite d’interrogatoires policiers en raison de son statut de porte-parole de la Charte 77, pétition d’intellectuels tchèques (au nombre desquels on trouve aussi Václav Havel et Václav Benda) réclamant davantage de libertés pour les citoyens au régime communiste alors en place. De l’œuvre de Patočka, on dispose de quelques grands livres (Aristote, ses devanciers, ses successeurs, Éternité et historicité ou encore les Essais hérétiques sur la philosophie de l’histoire) mais surtout de notes, de cours, de fragments divers. Le monde naturel comme problème philosophique occupe une place doublement importante, d’abord pour l’auteur lui-même et ensuite pour sa réception en France. D’abord, il s’agit de la thèse d’habilitation de Jan Patočka qui paraît en 1936 à Prague, premier ouvrage du jeune philosophe alors nettement influencé par la phénoménologie d’Edmund Husserl. Ensuite, il s’agit du premier grand texte de Patočka dont le public francophone a pu avoir connaissance, grâce à la traduction proposée en 1976 par Jaromir Danek et Henri Declève – traduction parue aux éditions Martinus Nijhoff. Le problème de cette première traduction, réputée difficile pour tous les lecteurs de Patočka, réside dans son étrange élaboration : elle est le fruit d’un tchécophone ne parlant pas tout à fait le français et d’un francophone ne maîtrisant pas totalement le tchèque. Si l’on doit à Jaromir Danek et Henri Declève un immense travail, notamment dans la diffusion en français de l’œuvre de Jan Patočka, il n’en demeure pas moins que le public francophone attendait depuis longtemps une nouvelle traduction de cette œuvre de jeunesse dans laquelle nous pensons également reconnaître un moment décisif dans l’élaboration de la pensée de Jan Patočka. Qui d’autre qu’Erika Abrams, en charge de la traduction de la quasi totalité des textes de Jan Patočka, était en mesure de réaliser un tel projet ? C’est donc comme le résultat d’une longue attente (une attente de quatre-vingts ans) que l’on doit d’abord lire Le monde naturel comme problème philosophique. Force est de constater que, tant pour le lecteur habitué à Patočka que pour celui qui souhaite le découvrir, cette nouvelle traduction offre un texte d’une grande cohérence et offre l’avantage d’être accompagnée de deux textes complémentaires (suivant ainsi les éditions tchèque et allemande) de Patočka revenant sur sa thèse d’habilitation: « Le monde naturel dans la méditation de son auteur trentre-trois ans après » (1970) et la « Postface à la première traduction française » (1976).
C'est de la question de l'identité sexuelle que « se mêle » la philosophe Jeanne Larghero dans cet ouvrage animé d'un grand souci pédagogique. Dans un parcours en six chapitres, écrits avec humour, puisant dans des sources aussi variées que la physique aristotélicienne ou la phénoménologie d'un Merleau-Ponty, l'auteur, rompue aux « gender studies » et à l'histoire de la pensée féministe, se donne pour but de « poser un regard neuf sur l'identité sexuelle ».
Les recensions paraissent et disparaissent très vite ; il est ainsi fort possible que certaines vous aient échappé en dépit de l'intérêt qu'elles présentaient pour vous. Nous avons donc décidé de leur donner, à elles comme à vous, une seconde chance. Nous avons réparti en cinq champs philosophiques, les recensions : philosophie antique, philosophie morale, philosophie esthétique, philosophie des sciences et philosophique politiques. Pendant cinq semaines correspondant à ces champs, nous publierons l'index thématique des recensions publiées cette année et proposerons chaque jour une recension à la relecture. Au terme de ce temps de reprise, nous reprendrons à notre rythme habituel la publication de nouvelles recensions.
Ludwig BINSWANGER, Le problème de l’espace en psychopathologie, Presses
Universitaires du Mirail, Coll. « Philosophica », Toulouse, 1998
C’est à Caroline Gros-Azorin que l’on doit cette heureuse traduction de
la conférence sur « Das Raumproblem in der Psychopathologie » prononcée
en 1932 par le fondateur de la Daseinanalyse, et publiée en 1933.
Michela Marzano, La philosophie du corps, Paris, PUF, « Que sais-je ? », 2013.
Qu'est-ce qu'exister de manière charnelle ? Quels sont les enjeux d'une réflexion contemporaine sur notre existence corporelle ? Telles sont les interrogations centrales de ce livre de Michela Marzano qui lui donnent l'occasion dans le prolongement de son ouvrage Penser le corps (2002) et de son Dictionnaire du corps (2007) d'exposer quelques-uns des problèmes, paradoxes et débats actuels concernant l'existence charnelle.
Le
philosophe Karl Löwith (1897-1973) demeure fort mal connu en France
alors qu’il est, en Allemagne, une personnalité philosophique
incontournable. Cela tient sans nul doute à l’histoire des
« transferts culturels » franco-allemands - pour parler
comme M. Espagne -, et, dans le cas de Löwith, à la forte réception
française de la philosophie de Heidegger. En effet, après avoir été
l’un de ses disciples les plus remarqués, Löwith est devenu
outre-Rhin une figure de l’anti-heideggérianisme, et c’est
probablement une des raisons pour lesquelles son œuvre souffre
jusqu’à présent d’un déficit de traduction.
Ludwig Binswanger, Rêve
et existence, Vrin, coll. Bibliothèque des textes philosophiques, Paris,
Décembre 2012
Binswanger
(1881-1966) est le fondateur de la Daseinanalyse, que l’on peut traduire par
« analyse existentielle », une nouvelle approche de la psychiatrie
inspirée, d’une part par la psychanalyse, par la phénoménologie d’autre part
Jean-François Courtine, Archéo-logique. Husserl, Heidegger, Patočka, Paris, P.U.F., mai 2013.
Le nouveau lauréat du Grand Prix de Philosophie de l'Académie française («pour l'ensemble de son œuvre») donne ici une série d'études sur Martin Heidegger. Et il ne faut pas croire qu'elles soient réservées aux happy few ou, devrait-on dire, au Fähnlein Erkorener qui auraient sous les yeux tous les volumes publiés de la Gesamtausgabe. L'ouvrage se veut à la fois exigeant et accessible.
Souffrance et douleur. Autour de Paul Ricœur, sous la direction de Claire Marin et Nathalie Zaccaï-Reyners, PUF, 2013.
Cet ouvrage nous donne d’abord à lire un texte de Paul Ricœur, La souffrance n’est pas la douleur. Issue d’une communication présentée lors du colloque « Le psychiatre devant la souffrance » tenu à Brest en 1992.
L’Œil de Minerve se diversifie. Notre veille philosophique emprunte désormais deux voies : celle des recensions et celle des entretiens. Nous donnerons la parole à des chercheurs en philosophie, et mettrons en lumière la genèse de leur démarche, de leurs concepts, l’évolution de leur travail, la façon dont les recherches philosophiques au plus près des textes éclairent notre commune réalité.
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« oeil de minerve ISSN 2267-9243 » Responsable éditorial : Jeanne Szpirglas (Versailles), avec la collaboration de: Cyril Morana, Evelyne Bechthold-Rognon, Florence Benamou, Michel Cardin, Romain Couderc, Francis Foreaux, Jérôme Jardry. Mentions légales - Signaler un abus - Dane de l'académie de Versailles