29 janvier 2016

Jerphagnon, Mes Leçons d'antan - Platon, Plotin et le néoplatonisme, édité par Jean-Louis Dumas, Les Belles Lettres, 2014. Lu par Karim Oukaci

Ce petit livre recueille les notes que Lucien Jerphagnon rédigea à l'occasion de trois séminaires consacrés à la lecture du Parménide de Platon et de la Vita Plotini de Porphyre.

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28 janvier 2016

Xénophane de Colophon, Œuvre poétique, Les Belles Lettres, 2012. Lu par Karim Oukaci.

Xénophane de Colophon, Œuvre poétique, édition, traduction et commentaires par Laetitia Reibaud, Paris, Les Belles Lettres, 2012. Lu par Karim Oukaci

   À prendre ce livre sous son aspect éditorial, c'est-à-dire comme la première traduction française de Xénophane face au texte grec, on y verra un ouvrage utile et nécessaire. Laetitia Reibaud, enseignant la littérature comparée en Sorbonne, a le mérite de s'être penchée sur un auteur dont l'œuvre, sans doute à cause de sa corruption, n'a pas éveillé un grand intérêt dans notre philologie, et dont la connaissance n'a que peu avancé de l'article de Paul Tannery (1887) à celui de Luc Brisson (2013).

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27 janvier 2016

Les recensions d'ouvrages portant sur la philosophie antique

Xavier Pavie, Le choix d'exister, Les Belles Lettres, 2015, lu par Cyril Morana

Jean-Pierre Vernant, De la Résistance à la Grèce ancienne, collection Audiographie, éditions EHESS, 2014, lu par Claude Obadia

Publilius Syrus, Sentences, édition bilingue, préface de G. Flamerie de Lachapelle, Les Belles Lettres, 2011. Lu par Karim Oukaci

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Pierre Hadot, Discours et mode de vie philosophique. Préface, textes réunis par Xavier Pavie. Biographie de Philippe Hoffmann. Paris, Les Belles Lettres, 2014 lu par Maël Goarzin

Pierre Hadot, Discours et mode de vie philosophique. Préface, textes réunis par Xavier Pavie. Biographie de Philippe Hoffmann. Paris, Les Belles Lettres, 2014 Lu par Maël Goarzin


Regroupant quinze textes peu connus ou difficilement accessibles de Pierre Hadot (1922-2010) et une biographie du philosophe français écrite par Philippe Hoffmann, ce recueil de textes réunis et préfacés par Xavier Pavie a pour objectif de mettre en avant un des apports majeurs des recherches de Pierre Hadot : la philosophie antique comme articulation entre theôria et praxis, c’est-à-dire comme articulation entre théorie, discours et mode de vie.

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25 janvier 2016

Joël Thomas, Mythanalyse de la Rome antique, Belles Lettres, 2015. Lu par K. Oukaci

Voici un livre plein d'intérêt et d'ambition sur la prégnance du mythe dans l'œuvre littéraire et sur la présence plus générale de l'imaginaire dans les différentes dimensions du phénomène culturel.

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20 janvier 2016

Lequel suis-je ? Variations sur l’identité, Marlène Zarader, éd. Les Belles Lettres, 2015, collection « encre marine », 130 p., lu par Agathe Arnold

Lequel suis-je ? Variations sur l’identité, Marlène Zarader, éd. Les Belles Lettres, 2015, collection « encre marine », 130 p.

Cet essai de Martine Zarader s’appuie à la fois sur des témoignages et sur des œuvres de fictions, nouvelles, romans, films, pour envisager la notion d’identité dans ce qu’elle peut avoir de problématique. Tous les cas ici exposés sont plus ou moins des « personnages », puisque ce qui les caractérise tous, qu’ils soient fictifs ou réels, est leur difficulté à être un moi. Martine Zarader met des œuvres de Cortazar, Borges, Dostoïevski, Stevenson, ou encore Hitchcock à l’épreuve de divers modèles philosophiques et psychanalytiques d’herméneutique de la subjectivité, pour avancer l’hypothèse phénoménologique d’une appartenance du conflit et de la division de la subjectivité aux structures fondamentales de l’existence. 

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18 janvier 2016

Arianna Sforzini, 2014, Michel Foucault. Une pensée du corps, Paris, PUF, Collection « Philosophies », 153 p., lu par Alexandre Klein

Arianna Sforzini, 2014, Michel Foucault. Une pensée du corps, Paris, PUF, Collection « Philosophies », 153 p.

L’œuvre du philosophe Michel Foucault est traversée, habitée, voire même hantée par la question du corps. Celui qui envisageait son travail comme celui d’un chirurgien[1] y a en effet, directement ou plus subrepticement, consacré nombre de ses analyses. Il a ainsi contribué à offrir à cet objet une légitimité philosophique jusqu’alors inédite, et s’est dès lors imposé comme une figure incontournable des études sur le corps. Il peut donc paraître surprenant – d’autant que les travaux sur Foucault sont légion – que personne[2], avant Arianna Sforzini, ne se soit pleinement penché sur cette problématique centrale qu’est le corps dans la pensée foucaldienne. Cette docteure en philosophie de l’Université Paris-Est Créteil est en effet la première à tenter, dans un petit ouvrage paru en 2014 dans la collection « Philosophies » des Presses Universitaires de France et intitulé Michel Foucault. Une pensée du corps, de « retrouver, dans toute son extension et son intensité, la question du corps » (p. 8) chez le philosophe.


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15 janvier 2016

Franck Fischbach, Le sens du social : La puissance de la coopération, lu par Jean-Jacques Cadet

Franck Fischbach, Le sens du social : La puissance de la coopération, lu par Jean-Jacques Cadet, Lux Humanités, 2015

Le dernier ouvrage de Franck Fischbach, à savoir Le sens du social, s’inscrit dans le prolongement de ses multiples travaux sur la notion de social. Dans Manifeste pour une philosophie sociale publié en 2009, il était déjà question de la penser tout lui forgeant un nouveau sens. Dans ce dernier livre, l’auteur insiste plutôt sur des points d’appui objectifs et surtout sur les contributions de la philosophie à cette « quête du sens ». A travers ce double mouvement, il analyse de nouvelles pratiques créatrices dans le travail, la coopération, qui représentent, dit-il, « les bases sur lesquelles peut se constituer ce nouveau sens du social ». Ainsi la philosophie doit partir de cette possibilité réelle pour instaurer ce nouveau sens du social. Néanmoins, il faut qu’elle soit réformée en la guérissant d’ « un mépris pour le social », comme il peut exister chez certains théoriciens de la restauration de la philosophie politique. D’où le point de départ pour ériger « le social en catégorie philosophique », dans le sens que lui donne le philosophe pragmatique américain John Dewey.

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13 janvier 2016

Hélène BOUCHILLOUX, La Question de la liberté chez Descartes, éd. Honoré Champion, 2013, lu par Marc Kuszel

Hélène BOUCHILLOUX, La Question de la liberté chez Descartes, éd. Honoré Champion, 2013. 

On distingue en chaque philosophie une question importante entre toutes et qui déterminera le plus souvent l'articulation de tout grand système de pensée ou plus largement de toute grande doctrine digne de ce nom. En ce sens on peut songer à la question du bonheur chez Epicure, celle de l'amour chez Augustin ou encore celle du fondement de la morale chez Conche par exemple. Dans cet ordre d'idées, qu'en est-il de Descartes ? 

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11 janvier 2016

Le spiritualisme du XIXe en France : une philosophie pour l’éducation ? Laurence Loeffel (Vrin. Coll. Philosophie de l’éducation. 184 pages) Lu par Damien Auvray

Le spiritualisme du XIXe en France : une philosophie pour l’éducation ? Laurence Loeffel (Vrin. Coll. Philosophie de l’éducation. 184 pages) Lu par Damien Auvray

Qu’on ne s’y méprenne pas : le spiritualisme dont il est ici question n’est pas cette philosophie qu’on trouve chez un Bergson ou un Lavelle et qui met en avant l’irréductibilité de la vie spirituelle (psychologique, morale ou métaphysique) à ses conditions matérielles, mais un courant moins connu, essentiellement politique, moral et pédagogique, qui fait de l’émancipation de l’homme intérieur -spirituel donc - la condition de toute réforme politique. Courant méconnu, et qui est pourtant très largement à la source de ce que nous connaissons : le système scolaire laïc tel qu’il s’établit au XIXe siècle ; en effet, contrairement à ce que nous pouvons croire, celui-ci ne fut pas bâti par des penseurs athées, matérialistes, antireligieux, mais par ce courant théiste, spiritualiste, religieux, il est vrai dans un sens très particulier, puisqu’il est aussi un courant libre-penseur, laïc, anticlérical !

C’est cette philosophie paradoxale que l’ouvrage de Laurence Loeffel nous fait découvrir, dans une synthèse qui nous en expose les constantes et les différences depuis son origine chez Victor Cousin, qui fonde les bases de l’enseignement à partir de 1830, jusqu’à son aboutissement chez Ferdinand Buisson, qui devait tout à la fois inspirer les réformes scolaires comme directeur de l’enseignement primaire sous Jules Ferry, conseiller Combes pour la loi de 1905 sur la séparation de l’Église et de l’État, et être cofondateur de la Ligue des droits de l’Homme ! 

           

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06 janvier 2016

« Enhancement », Ethique et philosophie de la médecine d'amélioration, coordination scientifique Jean-Noël Missa et Laurence Perbal, Paris, Vrin, 2009

« Enhancement », Ethique et philosophie de la médecine d'amélioration, coordination scientifique Jean-Noël Missa et Laurence Perbal, Paris, Vrin, 2009, lu par Bertrand Vaillant

Auteurs par ordre de publication dans l'ouvrage : J.-N. Missa et L. Perbal (Fonds National Belge de la recherche scientifique et Université libre de Bruxelles), G. Hottois (Univ. libre de Bruxelles), G. Klein (éditeur, économiste et écrivain), J. Goffette (Univ. de Lyon I), S. Allouche (IHPST, CNRS, ENS), B. Baertschi (Univ. de Genève), J.-Y. Goffi (UPMF-Grenoble 2), P. Nouvel (Univ. de Montpellier), C. Kermisch (Fonds de la recherche scientifique, Univ. libre de Bruxelles), P. Laure (Univ. Paul Verlaine de Metz), I. Quéval (Univ. Paris Descartes – Sorbonne), A. Miah (Univ. of the West of Scotland), C. Tamburrini (Stockholm Univ.), Alex Mauron (Univ. de Genève). 

 

Cet ouvrage rassemble les actes d'un colloque international ayant eu lieu en 2008 à l'Université de Bruxelles. Celui-ci se proposait de faire entrer dans le champ du débat philosophique francophone la question de l'enhancement, c'est-à-dire d'une modification technique de l'homme qui dépasse la simple restauration d'un fonctionnement normal et vise l'amélioration de ses capacités, au-delà de ce que peut la nature. 

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04 janvier 2016

Arianna Sforzini, Michel Foucault. Une pensée du corps, Paris, PUF, 2014, lu par Alexandre Klein

Michel Foucault. Une pensée du corps, Arianna Sforzini,Paris, PUF, Collection « Philosophies », 153 p.,  2014.

L’œuvre du philosophe Michel Foucault est traversée, habitée, voire même hantée par la question du corps. Celui qui envisageait son travail comme celui d’un chirurgien (« J’imagine qu’il y a dans mon porte-plume une vieille hérédité du bistouri. Peut-être, après tout : est-ce que je trace sur la blancheur du papier ces mêmes signes agressifs que mon père dans le corps des autres lorsqu’il opérait ? […] La feuille de papier pour moi c’est peut-être le corps des autres », Foucault, M., 1968, Le beau danger. Entretien avec Claude Bonnefoy, Paris, éditions EHESS, 2011, p. 35-36) y a en effet, directement ou plus subrepticement, consacré nombre de ses analyses. Il a ainsi contribué à offrir à cet objet une légitimité philosophique jusqu’alors inédite, et s’est dès lors imposé comme une figure incontournable des études sur le corps.

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01 janvier 2016

Index thématique des recensions

Chères lectrices, chers lecteurs, 

Les recensions paraissent et disparaissent très vite ; il est ainsi fort possible que certaines vous aient échappé en dépit de l'intérêt qu'elles présentaient pour vous. 

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14 décembre 2015

Le Dictionnaire de Martin Heidegger, éditions du Cerf, 2013, lu par Paul Sereni

Le Dictionnaire de Martin Heidegger, Philippe Arjakovsky, François Fédier, Hadrien France-Lanord (dir.), Paris, éditions du Cerf, 2013.

On accordera tout de suite qu’il est évidemment impossible de rendre ici précisément compte d’un ouvrage consacré à la pensée de Heidegger comptant 600 entrées et plus de 1400 pages. On procèdera donc de manière inévitablement trop sélective, en partant de l’« avant-propos », pour signaler les articles jugés ici les plus utiles (qui, assez fréquemment, ne sont pas les plus attendus), avant de signaler soit des articles plus discutables sur le fond, soit des absences qu’on peut juger étonnantes, pour indiquer que ces derniers disent quelque chose des bornes de l’ensemble de la tentative. 


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10 décembre 2015

Laetitia Monteils-Laeng, Agir sans vouloir. Le problème de l’intellectualisme moral dans la philosophie ancienne, Garnier, 2014, lu par Jonathan Racine.

Laetitia Monteils-Laeng, Agir sans vouloir. Le problème de l’intellectualisme moral dans la philosophie ancienne, Garnier, 2014, lu par Jonathan Racine.


 Video meliora proboque, deteriora sequor » : cette formule souvent citée est au cœur du problème abordé par cet ouvrage : peut-on vraiment faire le mal en connaissance de cause ? Cela ne signifie-t-il pas que l’on veut le mal ? Mais précisément, comment peut-on vouloir le mal ?

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30 novembre 2015

Patrick Boucheron, Mathieu Riboulet, Prendre dates. Paris, 6 janvier-14 janvier 2015. Lagrasse, Verdier, mai 2015, lu par Jocelyne Sfez

Imad Ibn Ziaten, 31 ans, assassiné à Toulouse le 11 mars 2012.
 Abel Chennouf, 26 ans, Mohammed Legouad, 24 ans,
assassinés à Montauban le 15 mars 2012.
Jonathan Sandler, 30 ans, Gabriel Sandler, 3 ans, Aryeh Sandler, 6 ans,
Myriam Monsonego, 8 ans, assassinés à Toulouse le 19 mars 2012.

Frédéric Boisseau, 42 ans, Franck Brinsolaro, 48 ans, Jean Cabut dit Cabu, 76 ans,
Elsa Cayat, 54 ans, Stéphane Charbonnier dit Charb, 47 ans,
Philippe Honoré, dit Honoré, 73 ans, Bernard Maris, 68 ans, Ahmed Merabet 42 ans, Mustapha Orrad, 60 ans, Michel Renaud, 69 ans, Bernard Verlhac, dit Tignous, 57 ans, Georges Wolinski, 80 ans, assassinés à Paris, le 7 janvier 2015.
Clarissa Jean-Philippe, 25 ans, assassinée à Montrouge, le 8 janvier 2015 .

Philippe Braham, 45 ans, Yohan Cohen, 20 ans, Yoav Hattab, 21 ans,

François-Michel Saada, 64 ans, assassinés à Paris le 9 janvier 2015. 

Hervé Cornara, 54 ans, assassiné à Saint-Quentin-Fallavier le 26 juin 2015.

 

Loïc Liber, 28 ans, abattu et grièvement blessé le 15 mars 2012, aujourd’hui tétraplégique.

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27 novembre 2015

Byung-Chul Han, Le Désir ou l’enfer de l’identique, Editions Autrement, lu par Dimitri Desurmon.

Byung-Chul Han, Le Désir ou l’enfer de l’identique, Editions Autrement, Paris, 2015, 125 p., 14€.

Quelle place pour le désir dans nos vies ? Dans un monde régi par les logiques de consommation et de performance, où réalisation du désir et liberté sont devenus synonymes, nous ne pouvons éviter la question de savoir si cette dépense de soi en guise d’affirmation de soi est susceptible de faire sens, de donner corps à notre existence. L’extrême disponibilité des choses, tant en termes de distance que de choix, et le rythme frénétique de nos envies ne conduisent-ils pas à la dispersion de ce que nous sommes plutôt qu’à notre libération ? Le désir, personnel, invitant à l’effort, moteur de l’objectivation de soi, n’est-il pas mort dans l’absence d’écart avec sa réalisation ? Ce sont autant de questions qui sont soulevées par Byung-Chul Han, ancien ouvrier en métallurgie en Corée et professeur de philosophie à Berlin depuis 2012, dans son opuscule intitulé Le Désir ou l’enfer de l’identique.  Construit comme un pamphlet, créatif à souhait et à mesure dans ses concepts, cet ouvrage offre une lecture acérée de ce qu’il reste de l’être désirant dans la société contemporaine.

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23 novembre 2015

David Lapoujade, Deleuze. Les mouvements aberrants, Éditions de Minuit, 2014. Lu par Fabrice Jambois

   Ce livre se présente comme un essai d’interprétation générale de la philosophie de Gilles Deleuze.

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20 novembre 2015

Florence Guignard, Quelle psychanalyse pour le XXIème siècle ? Tome 1, « Concepts psychanalytiques en mouvement », Ithaque, 260 pages avec Bibliographie et Index, lu par Mariane Perruche

Voilà un ouvrage stimulant pour les esprits intéressés par le destin de la théorie freudienne. En effet, loin des ouvrages clamant à l’envi leur hostilité - leur haine - de la théorie freudienne, cet essai de Florence Guignard porte haut l’étendard de la psychanalyse.

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18 novembre 2015

François Coppens, David Janssens & Yuri Yomtov, Leo Strauss : A quoi sert la philosophie politique ?, P.U.F., collection « Débats philosophiques », 2014, lu par Marc Kuszel

Les livres en langue française consacrés à la philosophie de Leo Strauss (1899-1973) sont certes chose fort peu répandue. L'ouvrage consiste en neuf contributions ou études relativement indépendantes les unes des autres et qui ont pour auteurs dix universitaires, chercheurs et enseignants qui se sont, chacun, concentrés sur un aspect déterminé de la pensée straussienne, l'ensemble étant coordonné par François Coppens, David Janssens et Yuri Yomtov qui enseignent respectivement à Bruxelles, aux Pays-Bas et en Israël.

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16 novembre 2015

Sénèque, Éloge de l'oisiveté, Mille et une Nuits, 2015 lu par Juliette Hallé

Sénèque, Éloge de l'oisiveté, édition établie par Cyril Morana, Mille et une Nuits, 2015.

Éloge de l'oisiveté : le titre sonne comme un paradoxe ou une provocation, tant le mot d' « oisiveté » dénote pour nous la paresse et l'inaction, double attitude qu'on est plus enclin à blâmer qu'à louer.

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13 novembre 2015

Catherine Malabou, Avant Demain. Epigenèse et rationalité, PUF, 2014, lu par Lucie Wezel

Catherine Malabou, Avant Demain. Epigenèse et rationalité, Paris, PUF, 2014


« Pourquoi un livre de plus sur Kant ? » écrit Catherine Malabou dès l’Avertissement de son dernier livre intitulé Avant Demain et consacré à la postérité de la philosophie critique. Parce qu’il se prépare, dans la philosophie continentale contemporaine, une rupture avec Kant. En effet, trois remises en question majeures du kantisme ont émergé au sein du paysage philosophique contemporain. La première, initiée par Hegel et poursuivie par Heidegger, Derrida et Foucault, interroge le transcendantal au nom de sa rigidité, de sa permanence et de son prétendu caractère de condition sine qua non de la pensée. La deuxième remise en question du transcendantal peut se lire dans la révolution neurobiologique accomplie au tournant des années 1980 : les récentes découvertes sur le fonctionnement du cerveau remettent en cause l’invariabilité prétendue des lois de la pensée. Enfin, ce qu’on nomme le « réalisme spéculatif » semble aujourd’hui asséner le coup de grâce au transcendantal, mettant au jour son absence de fondement et nous invitant à envisager un monde absolument contingent et indifférent à nos structures de connaissance. « Abandonner le transcendantal, tel est bien le nouveau mot d’ordre de la pensée post-critique » : demain se fera sans Kant.

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11 novembre 2015

Céline Jouin, Le retour de la guerre juste Droit international, épistémologie et idéologie chez Carl Schmitt, éditions Vrin, 2013, lu par Marie-Christine Ibgui

Céline Jouin Le retour de la guerre juste Droit international, épistémologie et idéologie chez Carl Schmitt éditions Vrin 2013 Lu par Marie-Christine Ibgui

Cet ouvrage paru en 2013 est destiné à présenter le parcours intellectuel qui a conduit C.Schmitt à dénoncer le retour d'une théorie de la guerre juste au XXème siècle, pour masquer des rapports de force sur la scène internationale, en leur donnant un semblant de moralité. Dès l'introduction cependant, C.Jouin montre que la pensée internationaliste de Schmitt ne peut être analysée sans que soit compris son rapport au marxisme.  Ce rapprochement des extrêmes contribue à éclairer la pensée du juriste conservateur sous un jour inattendu, qui a néanmoins le mérite de rendre compte non seulement de l'originalité des positions de Schmitt par rapport à ceux de son propre camp, mais aussi des tensions et des contradictions de sa propre pensée. En effet, partant du fait que la pensée juridique de C.Schmitt se développe dans le contexte de l'opposition au traité de Versailles et au libéralisme, le parti pris de Céline Jouin est de travailler sur l'épistémologie du juriste, qualifié de « décisionniste », pour montrer que ses rapports à la dialectique hégélienne ou marxiste sont pour le moins complexes et nuancés. Car si C.Schmitt s'oppose à la dialectique « idéaliste » ou « téléologique » qu'il attribue indifféremment à Marx et à Hegel, sans reconnaître ce qui les distingue, il se  réclame bien selon l'auteure, d'une dialectique « matérialiste », c'est-à-dire non téléologique, qui assimile le concret à la contradiction sociale radicale et la politique à la violence. En ce sens, on peut découvrir chez Schmitt une filiation matérialiste, ou ce qu' E.Balibar a appelé un « matérialisme de la politique », qui prend acte de la contingence de la praxis.

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09 novembre 2015

Charles Larmore, Les pratiques du moi, 2004, PUF, lu par Raphaël Villien.

Charles Larmore, Les pratiques du moi, 2004, PUF, lu par Raphaël Villien.

 

Cet ouvrage propose une définition du moi (« une ontologie du moi », p. 93) susceptible de rendre compte de l’autorité de la première personne sans postuler un moi substantiel et  une forme de perception intuitive (un mystérieux sens interne) nous donnant à connaître notre moi. Pourquoi, sauf comportement contraire à mes déclarations, ne puis-je être détrompé par les autres lorsque je m’attribue des croyances, des désirs, des opinions, des intentions ? Pourquoi suis-je immunisé contre l’erreur lorsque je parle de mes intentions, et non lorsque je parle de celles des autres ? D’où vient cette asymétrie entre la première et la troisième personne ? La thèse centrale du livre est que cette autorité s’explique par le fait que le rapport fondamental à soi n’est pas cognitif, mais pratique. Ce sont nos engagements, spontanés ou réfléchis, qui nous rapportent à notre existence propre, à ce moi que nous avons à être. Les formulations de nos croyances, désirs, intentions, opinions sont des énoncés performatifs et normatifs, et non des énoncés cognitifs (des constats ou des inductions).

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06 novembre 2015

Cristina Rossitto, (ed.), La psychologie d’Aristote, Etudes aristotéliciennes, Vrin, Paris, Ousia, Bruxelles, 2011, lu par Laetitia Vidal

Cristina Rossitto, La psychologie d’Aristote, Etudes aristotéliciennes, Vrin, Paris, Ousia, Bruxelles, 2011, 300 pages.

Présentation générale

Pour leur quatrième rencontre, un groupe de spécialistes internationaux d’Aristote s’est proposé de réfléchir spécifiquement sur les problématiques ouvertes par le De Anima et leur retentissement dans l’histoire de la philosophie. Ce volume en est le produit, qui rassemble leurs interventions lors du colloque tenu à Padoue en mars 2008. Il s’agit  d’enquêter sur la psychologie d’Aristote selon quatre axes principaux, permettant de multiplier les points de vue sur une question particulièrement délicate.

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