31 janvier 2014

Alain Laurent, En finir avec l’angélisme pénal, Les Belles Lettres, 2013, lu par Benoît Charuau

Alain Laurent, En finir avec l’angélisme pénal, Les Belles Lettres, 2013

Dédié à la mémoire du psychanalyste José-Luis Goyena, cet ouvrage s’inscrit dans la perspective idéologique du Nouvel 1dividualiste qu’Alain Laurent coéditait avec lui, une perspective résolument libérale, soucieuse de défendre notamment la liberté de vivre en sécurité. Heurté par la position de l’actuelle Garde des Sceaux en faveur des peines de probation, Alain Laurent entend ici lui opposer une conception morale et pénale faisant valoir la légitimité et les bienfaits d’une incarcération qui fasse mal. L’enjeu est de civilisation, pense l’auteur, qui dénonce le « naufrage intellectuel » d’une société multiculturelle qui n’oserait plus sanctionner. Une société en somme malade d’un angélisme qu’il serait urgent de renverser. Organisé en deux parties, l’ouvrage s’insurge contre « le rousseauisme anti-punitif » triomphant, pour ensuite lui opposer une conception rétributive qui se veut « raisonnée ».

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29 janvier 2014

Patrick Wotling, Nietzsche, Éditions Le Cavalier Bleu, collection idées reçues, 2009, par Thierry De Toffoli

Patrick Wotling, Nietzsche, Éditions Le Cavalier Bleu, collection idées reçues, 2009, 127 pages.


Pour cet ouvrage, Patrick Wotling s’est prêté à l’exercice très particulier qu’exige la collection « idées reçues ». Le texte se doit d’être bref, clair et précis, afin de comprendre d’où viennent ces idées reçues, la part de vérité qu’elles peuvent encore receler et, dans le même temps, en montrer la fausseté ou l’inexactitude. Le cas de Nietzsche se révèle particulièrement intéressant tant il véhicule d’idées reçues, de caricatures, de déformations ou de contresens. Avec la précision qu’on lui connaît, Patrick Wotling examine donc les affirmations les plus courantes, tachant chaque fois d’en saisir l’origine dans une lecture particulière de certains textes, puis, toujours en se référant très précisément au corpus nietzschéen, restaure le sens exact de la pensée du philosophe, ce qui permet au final, dans un ouvrage très court, de restituer, non pas la pensée de Nietzsche dans toute sa complexité, mais du moins un mouvement de pensée qui offre quelques clefs pour séjourner dans l’œuvre.

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27 janvier 2014

Solange Gonzalez, Nicolas Malebranche, La science de l’homme, CNDP-CRDP, collection « Philosophie en cours », avril 2013 lu par Guy Renotte

Solange Gonzalez, Nicolas Malebranche, La science de l’homme, CNDP-CRDP, collection « Philosophie en cours », avril 2013 lu par Guy Renotte.

Le mystère de l’homme cartésien, être par soi mais composé de deux substances hétérogènes et actives, est, on le sait à l’origine des philosophies occasionnalistes qui, au nom de leur fidélité à la distinction cartésienne des substances, refusent l’explication cartésienne de l’âme et du corps et l’hypothèse d’une interaction réelle. L’ouvrage de Simone Gonzalez se présente comme une courte synthèse de la philosophie de Nicolas Malebranche, le plus radical, mais peut-être le plus conséquent des occasionnalistes qui condense les enjeux de la solution occasionnaliste à la question de l’action réciproque de l’âme et du corps et ceux de la vision apologétique dans laquelle la philosophie doit s’inscrire, selon lui, sans s’y réduire.

A cet égard la notion de « science de l’homme » qu’il faut comprendre comme « science de l’esprit en tant qu’il est uni à un corps », précipite la crise du concept de causalité efficiente et atteint directement l’anthropologie cartésienne et le concept central de passion, phénomène spécifique et révélateur de l’union de l’âme et du corps. Comment peut-on encore, dans ces conditions,  parler d’anthropologie dans une philosophie qui, par son orientation occasionnaliste achevée, dénie à l’étant créé toute efficience réelle et refuse au corps le pouvoir de produire immédiatement et directement des effets dans l’âme ?

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24 janvier 2014

Marylène Patou-Mathis, Préhistoire de la violence et de la guerre, Odile Jacob, Paris, 2013, lu par Arnaud Rosset

Marylène Patou-Mathis, Préhistoire de la violence et de la guerre, Odile Jacob, Paris, 2013

Dans cet ouvrage, l’auteure recoupe les données de l’archéologie et de l’anthropologie pour explorer les origines de la guerre et de la violence chez l’homme. Une recherche qui nous entraîne dans les enjeux philosophiques de l’étude de la préhistoire. 

 

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22 janvier 2014

Sophie Guérard de Latour, Vers la république des différences. Presses Universitaires du Mirail, lu par Lucas Scrive

Sophie Guérard de Latour, Vers la république des différences. Presses Universitaires du Mirail : Toulouse,  2009, 305 pages.


Vers la république des différences de Sophie Guérard de Latour est une contribution au débat philosophique sur le multiculturalisme à travers laquelle l'auteur défend la possibilité d'un « multiculturalisme républicain ». 

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20 janvier 2014

Hall Bjornstal, Créature sans créateur. Pour une anthropologie baroque dans les Pensées de Pascal, Hermann, lu par Julien Meresse

Hall Bjornstal, Créature sans créateur. Pour une anthropologie baroque dans les Pensées de Pascal, Paris, Hermann, 2013.

L’ouvrage d’Hall Bjørnstad vise à comprendre la place de l’homme dans le système de pensée de Pascal. Il s’agit donc de saisir « l’étape anthropologique » des Pensées. L’étude des fragments sur la misère de l’homme sans Dieu constitue l’entrée de l’étude. L’analyse se porte donc sur l’examen de la dimension immanente de l’homme.

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17 janvier 2014

Comédie et philosophie, A. Laks et R. Saetta Cottone, éd. Rue d’Ulm, lu par Jérôme Jardry

Comédie et philosophie, sous la direction d’André Laks et Rossella Saetta Cottone, Éditions Rue d’Ulm, Études de littérature ancienne, 2013.

Le recueil Comédie et philosophie, dirigé par A. Laks et R. Saetta Cottone réconcilie la philosophie avec la fréquentation de la figure aristophanienne du Socrate des Nuées

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15 janvier 2014

Philosophie du travail. Ouvrage collectif sous la direction de F. Dagognet, Editions Encre Marine, 2013, lu par Jean-Jacques Sarfati

Philosophie du travail. Ouvrage collectif sous la direction de F. Dagognet, « entouré de ses collègues », J-C Beaune, G. Chazal, R. Damien et D. Parrochia. Editions Encre Marine. Aout 2013. 218 pages.


Ce texte est un recueil de cinq études qui abordent chacune suivant des options philosophiques assez proches les problèmes que le travail  pose aux post modernes que nous sommes.

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13 janvier 2014

Emmanuel Petit, L’économie du care, PUF, lu par Véronique Longatte

Emmanuel Petit, L’économie du care, Puf, Collection "Care studies", 2013

Y a–t-il une place pour la morale dans une théorie économiste standard ? Telle est la question centrale d’Emmanuel Petit dans cet ouvrage. Il s’agit ici en effet d’un questionnement méthodologique : dans quelle mesure la philosophie du care peut-elle inspirer la science économique moderne ?


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10 janvier 2014

Christian Cavaillé, Montaigne et l’expérience, 2012, lu par Vincent Alain

Christian Cavaillé, Montaigne et l’expérience, Futuroscope, CNDP-CRDP, 2012.

Une tradition antique, déjà présente chez Cicéron et reprise par Montaigne[1], range les philosophes en dogmatiques, académiques et sceptiques[2]. Les premiers pensent pouvoir accéder à la vérité, les seconds doutent de l’existence d’une vérité, les troisièmes préfèrent s’en tenir aux leçons de l’expérience. Dans une étude de 94 pages et de six chapitres, Christian Cavaillé croise un auteur, Montaigne, et une notion, l’expérience, toutes deux au programme des classes terminales, conformément au cahier des charges de la collection Philosophie en cours éditée par le C.N.D.P. . Il brosse ainsi le portrait d’un Montaigne philosophe de l’expérience[3], c’est-à-dire sceptique. Pourtant, tout lecteur des Essais court le risque de se retrouver dans la position de Ménon à qui Socrate demande une définition de la vertu et qui répond par un essaim de vertus. Certes, les Essais abondent en récits, en anecdotes et en histoires. Y trouve-t-on, pourtant, un véritable concept d’expérience ?

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06 janvier 2014

Max Weber, La Ville. Les Belles Lettres. Lu par Simon Rochereau.

Max Weber, La Ville, Édition de Philippe Fritsch, Les Belles Lettres. Lu par Simon Rochereau.

Il s’agit d’une réédition de La Ville de Max Weber - livre ici isolé du corpus auquel il est généralement rattaché. Après un rappel du contexte de publication de cette nouvelle édition, le texte est situé dans l’ensemble des œuvres de Max Weber. 

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02 janvier 2014

Index par éditeur

Retrouvez les recensions, sélectionnées par éditeur. 

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20 décembre 2013

Manuel Cervera-Marzal, Désobéir en démocratie, lu par Irène Pereira

Manuel Cervera-Marzal, Désobéir en démocratie – La Pensée désobéissante de Thoreau à Martin Luther King, Paris, Aux forges de Vulcain, 170 p.

L'ouvrage a pour thème la désobéissance civile. L'auteur distingue trois courants d'analyse philosophique de cette pratique politique : conservateurs, libéraux et désobéissants. Il considère que cette dernière position a été insuffisamment traitée dans la littérature philosophique alors qu'elle se trouve défendue dans les écrits des praticiens de la désobéissance civile. L'ouvrage est consacré pour une bonne part à extraire des méthodes et des écrits de Gandhi et de Martin Luther King, les caractéristiques de la philosophie des désobéissants.


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18 décembre 2013

Jean-Yves Bory, La douleur des bêtes, la polémique sur la vivisection au XIXe siècle en France, PUR, octobre 2013, lu par Laurence Harang

Jean-Yves Bory, La douleur des bêtes, la polémique sur la vivisection au XIXe siècle en France, PUR, octobre 2013. 

La  vivisection au XIXe siècle fut pratiquée avec frénésie : ainsi, des exercices chirurgicaux furent opérés sur des chevaux vivants, des bœufs, des mulets, des porcs. Rien ne fut épargné aux animaux - des incisions, des ponctions, des ligatures, des saignées durant des heures entières - entre les mains d’élèves destinés à devenir des praticiens. D’autres expériences d’une rare cruauté consistaient  à couper ou arracher les nerfs des lapins, des chiens…En outre, les cris des animaux, loin de susciter la compassion des vivisecteurs, donnaient de précieuses informations aux praticiens.

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16 décembre 2013

Patricia Paperman, Care et sentiments, PUF, 2013, lu par Paul Jacqmarcq

Patricia Paperman, Care et sentiments, PUF, 2013

Care et Sentiments est un livre d’une soixantaine de pages écrit par Patricia Paperman, professeur de sociologie au département de science politique à Paris 8. Son propos principal consiste à dégager un espace pour l’étude de l’éthique du care en dehors d’un cadre sociologique et philosophique classique. Elle désire ainsi fonder une méthodologie spécifique lui permettant de décrire la particularité de la dimension morale du care.

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12 décembre 2013

Vincent Descombes, Les Embarras de l’identité, Paris (Gallimard, nrf Essais), 2013, lu par Miguel Karn

Vincent Descombes, Les Embarras de l’identité, Paris (Gallimard, NRF Essais), 2013, lu par Miguel Karn

L’ouvrage progresse en quatre chapitres. Les deux premiers fixent les règles linguistiques et logiques préalables à l’usage correct mais nécessaire du vocabulaire de l’identité. Le troisième interroge la réalité de l’identité au sens subjectif. Le quatrième enfin examine les problèmes que posent les identités collectives.

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11 décembre 2013

Euphorion, Œuvre poétique et autres fragments, Les Belles Lettres, 2012, lu par Karim Oukaci

Euphorion, Œuvre poétique et autres fragments, Paris, Les Belles Lettres, 2012.

Voici la première édition française de l'œuvre complet d'Euphorion de Chalcis. «Complet» n'est pas à prendre au sens propre, tant les fragments qui nous restent sont inconsistants - encore moins nombreux et encore plus mutilés que ceux de Callimaque, son grand devancier alexandrin.


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09 décembre 2013

Marx, L’Opium du peuple, Éd. Mille et une nuits, présentation et notes par Cyril Morana, lu par Jean-Baptiste Bertin

Marx, L’Opium du peuple, Éd. Mille et une nuits, présentation et notes par Cyril Morana. 

Certaines phrases sont peut-être plus célèbres que réellement comprises. « La religion est l’opium du peuple » en fait certainement partie. L’un des intérêts de la réédition (sous ce titre de L’Opium du peuple, qui n’est pas de Marx), par les éditions Mille et une nuits, de l’article du jeune philosophe en exil, est de nous permettre de saisir les enjeux et la portée de ce texte difficile d’accès. 

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06 décembre 2013

Jean-Luc Marion, Sur la pensée passive de Descartes, PUF, 2013, lu par Baptiste Klockenbring

Jean-Luc Marion, Sur la pensée passive de Descartes, Paris, PUF « Epiméthée », 2013. 

Sur la pensée passive de Descartes – Le dernier ouvrage en date de Jean-Luc Marion, est à au moins deux égards un ouvrage d’accomplissement : tout d’abord, il se présente comme la dernière touche d’un long et patient travail d’interprétation de l’œuvre cartésienne. Mais s’il se présente comme le dernier mot de Marion sur Descartes, c’est aussi que celui-ci y découvre l’achèvement de la philosophie cartésienne elle-même. 

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27 novembre 2013

Bruno Karsenti, D’une philosophie à l’autre, lu par Nicolas Novion

Bruno Karsenti, D’une philosophie à l’autre, Gallimard, 2013, 368 pages.

L’ouvrage, sous-titré «Les sciences sociales et la politique des modernes», entend éclairer la façon dont la philosophie politique a été altérée et renouvelée par l’émergence des sciences sociales.

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20 novembre 2013

Frédéric Gros, Le principe sécurité, Gallimard 2012, lu par Thierry Novarese

Frédéric Gros, Le principe sécurité, Editions Gallimard, 2012, lu par Thierry Novarese


F. Gros procède dans son ouvrage à une saisie historique de la notion de sécurité, il divise en 4 grandes périodes sa signification et son usage. Quatre temps de la sécurité, qui se succèdent et éclairent à chaque fois une orientation différente de notre société tout en pérennisant un concept accompagnant la société occidentale de sa construction à son présent. Cette vision historiographique de la sécurité permet un séquençage du concept et ainsi un géométral de son usage, une vision de son adaptation aux époques et aux préoccupations des hommes. La transformation du concept de sécurité serait ainsi le marqueur des évolutions des sociétés. Le constat de F. Gros est cinglant : au fil du temps la sécurité est devenue une arme qui masque les plus grandes injustices et destructions. Elle serait non pas la lente construction d’un idéal de liberté et le véritable thermomètre de la démocratie mais ce qui la menacerait aujourd’hui.

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18 novembre 2013

Henry Jenkins, La Culture de la convergence, lu par Richard Mèmeteau

Henry Jenkins, La Convergence culturelle, Nouveaux Médias, nouveaux publics, Armand Colin, 2013.

Le livre d'Henry Jenkins est un livre rare, par sa volonté de synthèse et par la précision de ses analyses. Le phénomène étudié exige cette double focale. Il s'agit d'observer la rencontre de discours qui auparavant ne se rencontraient pas (politique, culture de masse, marketing, religion...) et qui à n'importe quel moment peuvent retrouver leur état naturel de dispersion. ...

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14 novembre 2013

Gérald Hess, Éthiques de la nature, PUF, lu par Ugo Batini

G. HESS, Éthiques de la nature, « Éthique et philosophie morale », PUF, Paris, 2013, 422 pages.

C’est sans détour que Gérald Hess livre dès les premières pages le projet de son ouvrage : il s’agit de dresser « une sorte de cartographie conceptuelle de l’éthique appliquée à la question environnementale. » Ce travail semble d’autant plus nécessaire que ce champ est délaissé en France alors qu’il prospère dans le monde anglo-saxon depuis 1970.

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12 novembre 2013

É. Akamatsu, É. Oudin, M. Perruche, Le plaisir, de Platon à Onfray, éditions Eyrolles, lu par Aline Beilin

Étienne Akamatsu, Éric Oudin, Mariane Perruche, Le plaisir, de Platon à Onfray, éditions Eyrolles, Collection Petite philosophie des grandes idées, Paris, avril 2013. 

La collection « Petite philosophie des grandes idées » se propose de redonner des éléments de l’histoire d’un concept à travers une dizaine de penseurs. André Comte-Sponville confirme en préface l’intérêt d’une telle recension sur la notion de plaisir. 

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08 novembre 2013

Thibaut Gress, Descartes, Admiration et sensibilité, PUF, 2013, lu par Karine Peiffert

Thibaut Gress, Descartes, Admiration et sensibilité, PUF, 2013

Thibaut Gress a pour projet de montrer qu’une esthétique existe, avant Baumgarten et Kant, chez Descartes. Pour cela, il étudie de ce dernier les textes qui présentent de rares mais réelles traces d’une pensée sur l’esthétique. Il rencontre dès lors deux types d’esthétique, l’un orienté vers le plaisir sensible du sujet, l’autre vers la saisie subjective d’une beauté de l’immatériel.

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