Maël Lemoine, Introduction à la philosophie des sciences médicales, Hermann, collection Med Phi, 2017 (210 pages). Lu par Jonathan Racine
M. Lemoine, auteur d’un ouvrage pointu sur les valeurs explicatives en médecine (La désunité de la médecine) et d’une anthologie de textes clés de philosophie de la médecine (avec E. Giroux) nous propose ici, sous le format d’un court manuel, une Introduction à la philosophie des sciences médicales. De quoi s’agit-il ? Que faut-il entendre par « philosophie des sciences médicales » ?
Arnaud François, Éléments pour une philosophie de la santé, Paris, 2017, Les Belles-Lettres, 275 p., lu par Alexandre Klein.
Les travaux de philosophie de la médecine, qui se sont multipliés ces dernières années en France, se sont jusqu’alors concentrés sur deux objectifs principaux : d’une part le développement d’une réflexion épistémologique sur les sciences médicales, marquée notamment par l’importation des travaux anglo-saxons, et d’autre part la formation d’une philosophie du soin fondée sur une approche plus anthropologique de la question médicale.
Pierre Guenancia, Maryvonne Perrot et Jean-Jacques Wunenburger, Cahiers Gaston Bachelard, n°14, « Bachelard et Canguilhem », Dijon, UB/ Centre Bachelard-Centre Georges Chevrier, 2016, 227 p., lu par Alexandre Klein.
Les Cahiers Gaston Bachelard ont été créés en 1998 à l’initiative de l’Association des amis de Gaston Bachelard et du Centre Gaston Bachelard de recherches sur l’imaginaire et la rationalité de l’Université de Bourgogne. Leur objectif était, comme le signalait Jean-Jacques Wunenburger dans l’éditorial du premier numéro, de « renouer le dialogue » entre des universitaires qui avaient quelque peu délaissé l’œuvre du philosophe et un public qui y trouvait au contraire une source riche de réflexions et d’opportunités. Il s’agissait, autrement dit, « de soutenir et d’amplifier une approche universitaire de l’œuvre en transmettant aux chercheurs l’enthousiasme des bachelardiens non académiques et, en sens inverse, de lester ou de corriger les savoirs souvent intuitifs des fervents adeptes par des éclairages plus savants et érudits ». Dix-huit ans plus tard, nul doute que les Cahiers ont atteint leur ambition de s’imposer comme une « référence obligée pour toute étude du bachelardisme ».
Claude Debru : Au-delà des normes : la normativité (Hermann, Octobre 2015)
Dans
son dernier livre, Claude Debru remet ses pas dans ceux de son maître
Canguilhem, pour explorer à nouveau toutes les facettes du concept de
normativité. Il se défend d'avoir écrit un traité, plutôt une suite
d'essais. En un sens, les différentes lignes du livre tiennent à l'objet
lui-même, et à une de ses idées-clés : « C'est l'expérience de la
"désunité", désunité sociale autant que désunité individuelle, qui
suscite l'intention et l'invention normatives » (p. 93). En effet, « le
grand arbre de la normativité humaine a certainement de nombreuses
racines » (p. 94), et la normativité elle-même – capacité humaine de
modifier ou de créer des normes – comporte quelque chose de
transgressif, y compris à l'égard de la fixité des concepts comme des
frontières disciplinaires. Cette exploration n'est donc pas non plus
dissociable d'histoires de vie, et d'un certain engagement personnel et
vital de l'auteur qui est coutumier des rencontres intellectuelles
singulières dont beaucoup de ses travaux antérieurs peuvent témoigner.
Philippe Barrier, Le patient autonome, collection « Questions de soin », Presses universitaires de France, Paris, 2014, 76 p.
Professeur
de philosophie, Philippe Barrier est également porteur d’un diabète de type 2
depuis l’âge de 16 ans. C’est cette expérience de malade chronique qui l’a
conduit à développer le concept d’ « auto-normativité » auquel
il a consacré en 2007 une thèse de doctorat en Sciences de l’éducation puis une
monographie. Le court ouvrage qu’il publie aujourd’hui dans la collection
« Soins » que dirige le philosophe Frédéric Worms aux Presses
universitaires de France se veut un rapide résumé des travaux qu’il a menés
autour de ce concept, une présentation synthétique de ses implications
philosophiques et médicales.
L’Œil de Minerve se diversifie. Notre veille philosophique emprunte désormais deux voies : celle des recensions et celle des entretiens. Nous donnerons la parole à des chercheurs en philosophie, et mettrons en lumière la genèse de leur démarche, de leurs concepts, l’évolution de leur travail, la façon dont les recherches philosophiques au plus près des textes éclairent notre commune réalité.
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« oeil de minerve ISSN 2267-9243 » Responsable éditorial : Jeanne Szpirglas (Versailles), avec la collaboration de: Cyril Morana, Evelyne Bechthold-Rognon, Florence Benamou, Michel Cardin, Romain Couderc, Francis Foreaux, Jérôme Jardry. Mentions légales - Signaler un abus - Dane de l'académie de Versailles