C’est dans le cadre du 18ème printemps des poètes, dont le thème cette année est « le grand 20ème siècle », que cette action, subventionnée par la Maison de la Musique et de la Danse (MMD) et la mairie de Bagneux auxquelles sont associées l’Éducation Nationale et la médiathèque, a eu lieu. Elle se déroule en deux temps, un premier moment de visites inattendues d’une demi-heure par classe concernant 15 classes de trois écoles de Bagneux (Albert Petit, Marcel Cachin et Paul Éluard) puis un second temps de travail d’une heure autour de poèmes mis en scène par les deux mêmes artistes dans six classes volontaires. Il est à noter que la médiathèque participe activement aussi à ce deuxième moment puisqu’elle organise en parallèle des actions d’une heure et demie dans ses locaux pour quatre classes. 

L’idée, c’est bien-sûr de promouvoir la poésie auprès des enfants, en suscitant, en surprenant, en faisant rêver…

 

François et Sylvain discutent les derniers détails, frappent à la porte et entrent en musique !

« C’est chouette les mots

   Qui se bousculent

   Se heurtent, s’accrochent

   S’entre-choquent et puis (…François baisse la voix, la clarinette de Sylvain se fait plus suave)

   S’écoulent, glissent,

   Filent et fluent

   C’est doux (pause…) les mots… »

 Pendant ce temps, les enfants ont bien-sûr relevé la tête de surprise (ils n’ont pas été prévenus de cette intervention), des sourires s’esquissent, des bouches s’étonnent, des yeux s’interrogent.

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La poésie continue, les mots s’énervent, rigolent et même aiment, ainsi varient les paroles du comédien aux sons du musicien à moins que…ce ne soit l’inverse !

Sylvain et François font une courte pause et expliquent aux élèves qu’ils passaient par là et qu’ils se sont arrêtés par hasard (!!!) pour dire quelques poèmes aux enfants parce que c’est le printemps, celui des poètes !

Puis les artistes enchaînent, c’est au tour du « grand combat » poésie rythmée par un bombardement de percussions de bouteilles en plastique, s’en suivent cinq variations de la chanson pour enfant « une poule sur un mur… » .  Puis, une pause est marquée au moment d’un clin d’œil autour d’un jeu de mot,  du poète Michel Butor, qui conduit un astronaute à avoir « la tête dans la Terre mais…les pieds sur la Lune » ! Ce sera ensuite au tour d’une comptine de Paul Verlaine (« Dame souris trotte »), suivie par une poésie à la fois surréaliste et humoristique de Jean Tardieu (« la môme néant »), pour enfin s’achever par Raymond Queneau (« égocentrisme ») et Michel Besnier et « son verlan des oiseaux ». Le tout a été accompagné, ou plutôt enrobé par le velouté d’un musicien variant les thèmes, de Mozart à Michel Legrand, de Cat Stevens aux musiques traditionnelles.

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Les réactions des élèves ont été multiples, certains passages se sont passés dans la clameur et la  spontanéité, d’autres étaient plus contemplatifs et inspirés. Des enfants n’ont pas osé poser leur stylo, certains, même, ont encore copié quelques mots de la leçon au tableau en jetant un regard en coin interrogateur à la maîtresse,  et d’autres ont ri tout de suite, tapé dans les mains et articulé des « oh » et des « ah » à n’en plus finir. Certaines classes partagent même avec les artistes en leur récitant une de leur poésie apprise pendant l’année avec leur enseignant.

Les enfants remercient les artistes et les artistes, les enfants. Il est l’heure de s’en aller mais ce sera pour mieux revenir encore une prochaine fois.

Des émotions sont nées, multiples comme la vie, multiples comme la poésie.