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Première

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La princesse de Clèves : portrait et idéalisation

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L'héroïne du roman de Madame de La Fayette a droit à un portait qui la magnifie qui est situé juste après les portraits des Grands de la Cour : le roi, la reine, Diane de Poitiers et la famille royale; ensuite,  comme pour respecter une sorte de hiérarchie naturelle, on trouve les chefs de file des grandes familles notamment l'oncle de l'héroïne, le vidame de Chartres "également distingué dans la guerre et dans la galanterie : beau , de bonne mine, vaillant, hardi, libéral "  et la galerie de portraits se termine par celui du Duc de Nemours " un chef d'oeuvre de la nature " "ce qu'il avait de moins admirable, c'était d'être l'homme du monde le mieux fait et le plus beau " Les portraits ont tous en commun d'être idéalisés ; Les qualités des personnages  sont présentées avec force hyperboles et énumérations d'adjectifs tous plus laudatifs les uns que les autres; Dans ce contexte, voyons comment est  construit le portrait de celle qui va devenir l'héroïne du récit . La lecture linéaire comporte 236 à 268  de " Il parut alors une beauté à la cour ..ne trouvait presque rien digne de sa fille .soit 32 lignes pour les Références Hatier /  chez Hachette p 21, lignes 224 à 254 )

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L'aveu d'une passion coupable : I, 3 Phèdre se confie à Oenone

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 En guise d'introduction :  Le XVII eme siècle s’illustre par une profusions d’œuvres théâtrales comiques et tragiques. Racine, écrit en 1677, une tragédie  Phèdre en s’inspirant  de la mythologie et notamment de deux tragédies antiques : Hippolyte de Euripide et Phèdre de Sénèque. Il choisit de recentrer l'action tragique autour des tourments de l'héroïne Phèdre
L’auteur place au centre de l’intrigue le personnage éponyme déchiré entre  la raison et une passion qui la pousse à vouer un amour incontrôlable à son beau-fils Hippolyte.
Dans  la scène 3 de l’acte I, nous sommes encore dans l’exposition et assistons au difficile aveu de Phèdre. Cette dernière, pressée par les questions d’Oenone, sa nourrice, avoue, un peu malgré elle, sa passion coupable . La machine tragique est ainsi lancée. La tirade de l’héroïne révèle qu’elle est déjà prête à mourir.

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Le tragique de la mort de Phèdre : une passion mortelle , ingrédient de la tragédie classique ?

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 Au dix-septième siècle, la tragédie classique propose aux spectateurs des histoires dont ils connaissent déjà la fin . Le mythe permet ainsi au dramaturge de puiser dans une matière préformatée qu'il peut toutefois légèrement accommoder à sa guise . Ainsi Racine , en 1677, met en lumière dans sa  version de Phèdre, le destin cruel de l'héroïne qui annonce sa mort dès son entrée en scène . De la tragédie Anouilh disait ceci, avec beaucoup d'humour : "C'est propre, la tragédie. C'est reposant, c'est sûr... (...) Dans la tragédie on est tranquille. D'abord, on est entre soi. On est tous innocents en somme ! Ce n'est pas parce qu'il y en a un qui tue et l'autre qui est tué. C'est une question de distribution. Et puis, surtout, c'est reposant, la tragédie, parce qu'on sait qu'il n'y a plus d'espoir, le sale espoir"  Au milieu de la seconde guerre mondiale, il met en scène une version d'Antigone , cette jeune fille qui refuse de choisir la vie et qui s'obstine à désirer la mort; A sa manière , Phèdre, elle aussi, se tourne résolument vers une issue fatale. Voyons comment .....

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Phèdre ou les dangers de la passion...

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Qui est Phèdre ? Il s'agit d'une héroïne de la mythologie grecque: "fille de Minos et de Pasiphaé " ; héritière d'une lignée marquée par une malédiction divine . Soeur d'Ariane, qui grâce à son fil, aide Thésée à tuer le Minotaure enfermé dans son dédale , Phèdre a donc oeuvré pour éliminer son propre frère monstrueux : ce taureau mi- homme mi- animal , né des amours  imposés de sa mère avec une bête  sauvage. Pourtant Racine , en retraçant la lignée monstrueuse de Phèdre, pose quelque part le problème de sa responsabilité personnelle.  Euripide en - 480  est le premier tragique grec qui aborde le thème de la marâtre amoureuse du fils de son mari et Hippolyte , le fils , est, tout d'abord, le héros éponyme de la pièce . Racine choisit  docn , en réécrivant le mythe, de mettre l'héroïne féminine sur le devant de la scène .  Phèdre sait qu'elle doit combattre le sentiment amoureux qu'elle éprouve pour son   beau-fils sous peine d'être incestueuse et pourtant elle fait l'aveu, à sa confidente, de sa passion coupable ; Est-elle vraiment  désarmée face à la puissance de la Passion ? 

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La passion dans la princesse de Clèves: un thème central

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Madame de Lafayette, à partir d'une toile de fond historique, s'attache essentiellement, dans son roman, à tracer une sorte de cartographie des passions. Le mot passion, y  est le plus souvent utilisé comme synonyme de douleur physique et morale , attachée aux sentiments, plus particulièrement amoureux; dans la lignée des moralistes, l'autrice révèle davantage les dangers et les conséquences funestes des passions sur les individus ; elle n'accorde que très peu de place à l'expression des plaisirs . Elle reprend d'ailleurs pour désigner le sentiment amoureux , les distinctions de la philosophie grecque : la philia est proche d'une amitié, l'éros fait référence au désir sexuel que Platon décrit comme une "divine folie" , l'agapé c'est l'amour de son prochain, l'altruisme et la storgé, l'amour d'un parent pour son enfant. C'est donc dans ce sens d'amour associé à une forme de désir que le mot passion peut être compris dans l'intrigue; Il touche différents personnages ..à vous de les identifier ...

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Une apparition troublante : Frédéric tombe sous le charme d'une mystérieuse inconnue dans l'Education Sentimentale de Flaubert ..

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Un rencontre amoureuse peut constituer un moment décisif dans le parcours d'un personnage ou ne représenter qu'une possibilité qui tourne court. Gustave Flaubert peint dans L'Education Sentimentale un véritable coup de foudre qui va durablement marquer son héros à tel point qu'il ne réussira jamais à trouver la volonté ou le courage ou la force de transformer cet amour idéalisé en amour "vécu".  L'individu se heurte à plusieurs obstacles de taille: barrière de la morale tout d'abord car la femme aimée est mariée et mère et barrière sociale car Frédéric,  doit élaborer des stratégies matrimoniales pour s'élever dans la société et Marie Arnoux ne peut lui, être, sur ce plan, d'aucune utilité . Voyons comment l'auteur nous décrit cette rencontre déterminante pour le destin du personnage .

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La Bruyère et les Caractères : une peinture imaginaire de la Cour et des Grands .

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Jean de La Bruyère est un moraliste français, qui a rédigé une œuvre unique et originale Les Caractères ou les Mœurs de ce siècle ; Ce livre est composé essentiellement de portraits et maximes, regroupés parfois sous forme de chapitres qui présentent une unité thématique . Les "traits" dépeints dans les Caractères révèlent un esprit critique et indépendant, celui d’un homme de la fin du dix-septième siècle . Ses observations, souvent impitoyables envers la nature humaine, conservent une valeur intemporelle. Malgré l’objectif affiché par le titre de l’ouvrage, le moraliste recourt à l’imagination et à la fiction pour permettre l’exercice de la pensée critique . C’est ce que nous voyons à l’oeuvre dans cet extrait où il critique avec férocité les mœurs de la Cour en adoptant une sorte de regard étranger . Nous verrons d’abord le portrait des jeunes gens avant d’évoquer les reproches qu’il adresse aux femmes et celles qui visent l’adoration du Roi

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La fable et la vérité : Florian, fabuliste du dix-huitième siècle

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Les Anciens et notamment Esope , utilisaient la fable comme le préconisait Horace, à la fois , pour plaire et instruire . A l'époque classique, La Fontaine s'en servit lui aussi, comme d'une alliance entre la dimension plaisante d'un récit varié et la nécessité d'une finalité morale . Pour autant, toutes les fables ne délivrent pas le même type d'enseignement et certaines paraissent plus sérieuses que d'autres; L'univers des fables est varié :  on y rencontre des animaux qui parlent, des  personnages issus de contes orientaux et qui font place au  merveilleux et des allégories qui représentent des  observations philosophiques qui nous montrent la voie de la sagesse. Au siècle des Lumières, l'apologue  emprunte, le plus souvent, la forme du conte philosophique, mise au point par Voltaire . Néanmoins, quelques écrivains comme Jean-Pierre-Claris de Florian, continuent à écrire des fables . Ce dernier garde un esprit proche de celui du moraliste du siècle précédent avec  toutefois, une touche de cynisme en plus. Voyons comment se présente la rencontre entre la fable et la vérité .

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Médée trahie par Jason : les conséquences tragiques d'une passion.

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Jason à la conquête de la Toison 

En 1635, un jeune dramaturge, Pierre Corneille décide de construire une pièce de théâtre  en exploitant certains aspects du mythe de Médée . Il reprend des éléments utilisés par le grec Euripide et  le latin Sénèque et met l'accent sur la dimension spectaculaire de l'intrigue. Blessée par l'abandon de Jason qui est décidé à épouser sa nouvelle fiancée Créüse , Médée va se venger d'une manière terrible en empoisonnant la robe de sa rivale et en provoquant la mort du père  de cette dernière; le roi Créon. Toutefois, Corneille place le spectateur face à une figure de femme poussée par  sa vengeance meurtrière. Alors que dans la tragédie antique, la fatalité semblait peser sur les hommes et les accabler, dans la tragédie baroque, les personnages se trouvent confrontés à  des choix cruciaux et prennent des décisions qui engagent leur destin. Ainsi Corneille  choisit de mettre en scène le suicide de Jason à la fin de sa pièce comme pour montrer que le traître n'a pas survécu à sa trahison et à l'assassinat de ses enfants.  Fidèle au principe de catharsis défini par Aristote, Corneille tente de provoquer la pitié du spectateur en montrant une femme qui souffre et en tentant de justifier ses agissements .  

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Une princesse à la cour du roi Henri II: portrait d'un milieu dangereux et précieux conseils d'une mère

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Diane de Poitiers, amante du roi Henri II 

En vous promenant dans les jardins du château de Chenonceau, vous pouvez vous dire que vous suivez les pas de Diane de Poitiers et de la reine Catherine de Médicis. A la mort de son royal mari, Catherine a confisqué à la maîtresse de ce dernier Madame de Valentinois, son château de Chenonceau dans lequel , du fond de son bureau à trois fenêtres, qui surplombe la rivière, elle a tenu à régner et à diriger la France; Aujourd'hui on peut encore admirer ce magnifique bureau et imaginer quelles décisions politiques importantes ont été prises par la souveraine dans cette  cette pièce. S'il y a bien un domaine qui pouvait sembler politiquement sensible à cette époque, ce sont les mariages à la Cour; En effet, tout un jeu d'alliances et de complots se forment pour que les familles allient leur puissance ou se neutralisent. Lorsque la Princesse de Clèves fait son apparition à la Cour, elle demeure avant tout une fille à marier dont la famille cherche un très beau parti. Elle va alors devoir affronter les dangers de la Cour et c'est un milieu dont elle ignore tout...

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