Dans le cadre de notre participation au Prix littéraire de Bagneux, nous devons étudier plusieurs livres au cours de cette année avant d’élire celui que nous aurons préféré au mois de juin.

Entre janvier et février, nous avons eu l’occasion de nous pencher sur l’album : « La grande fabrique de mots ». Ce livre raconte l’histoire d’un petit garçon qui vit dans un monde dans lequel les mots sont payants, et certains ont plus de valeur que d’autres. Ce petit héros est trop pauvre pour déclarer ses sentiments à son amoureuse, car il ne peut presque pas parler.

Cela nous a donné l’idée d’écrire des mots auxquels nous avons attribué une valeur différente : des mots à 1 euro, à 10 euros, à 100 euros ou même gratuits !

Jeudi 24 janvier, nous avons eu la chance de rencontrer Valéria Docampo, qui est venue dans la classe nous expliquer son métier d’illustratrice : elle dessine les illustrations d’albums et de livres pour qu’ils soient ensuite édités.

Nous avions préparé des questions à lui poser, elle a été très patiente et a répondu à chacune.

Elle nous a aussi expliqué que pour illustrer un texte, elle commence toujours par réfléchir au sens du texte, puis elle fait un petit croquis, puis une grande illustration au crayon, aquarelle et craies sèches.

Ensuite, elle emmène ses dessins chez son éditeur, qui les scanne pour les intégrer au livre qui sera ensuite produit en des milliers d’exemplaires et vendu dans le monde entier !

Avant de partir, les enfants ont pioché 3 mots et ensemble nous avons imaginé une illustration. Devant nous elle a crayonné ce que nous avions imaginé, en quelques minutes seulement ! En partant, elle nous a laissé un petit défi : d’imaginer et réaliser des illustrations originales avec 3 mots rigolos, comme produits par la fabrique à mots !

Nous avons beaucoup aimé rencontrer Madame Docampo !

 

Interview de Valeria Docampo par les CP3 et 4 de l'école élémentaire Henri Wallon A

 

 

- Pour quoi avez-vous choisi ce métier ?

Quand j'étais petite, je suis tombée très malade. J'étais à l'hôpital et je dessinais tout le temps. Après j'ai continué à dessiner beaucoup et un jour quelqu'un m'a demandé « pourquoi tu n'en ferais pas ton métier ? » et du coup je me suis mise à vraiment y penser car je trouvais que c'était une très bonne idée.

 

- Est-ce que vous pouvez aussi écrire des livres ?

Non c'est trop difficile, j'aimerais beaucoup mais je n'ai pas assez d'idées. Il y a des auteurs qui font ça, cela s’appelle un auteur intégral, ils font l'écriture et l'illustration de leur livre. Peut-être un jour j'y arriverais.

 

- Qu'est-ce que vous utilisez pour faire vos dessins ?

J'utilise des feuilles, des crayons, des peintures différentes : aquarelle, acrylique...

 

- Comment les mots des dessins ont été choisis ?

Je me suis amusée à cacher des mots. Il y a plein de mots cachés à voir la loupe ; Il y a des poèmes en Espagnol.

 

- Pourquoi Oscar a-t-il un grand manteau ?

Vous savez on peut dire beaucoup de choses avec le regard, les gestes... Oscar lui il est très riche alors il ne communique pas avec son regard mais avec ses mots. Tous les riches de l'histoire ont des grands manteaux noirs faits avec plein de mots. Les pauvres ont des habits blancs.

 

- Pourquoi avez-vous dessiné des robots ?

Je réfléchissais à comment dessiner l'intérieur de la fabrique de mots. Et du coup j'ai imaginé que c'était des robots qui faisaient ça.

 

- Comment avez-vous dessiné les gros mots ?

Avec du papier chiffonné.

 

- Pourquoi y a-t-il écrit dans le livre que Cybelle lui fait un bisou sur le nez et sur le dessin on voit qu'elle fait un bisou sur la joue ?

C'est rigolo parce que tous les enfants me posent la même question ! En fait c'était difficile de faire le dessin, sans cacher les visages. Donc j'ai voulu dessiner le moment où Cybelle est en train de s'approcher. Mais du coup dans la nouvelle édition ils vont changer et écrire bisou sur la joue à la place du nez !

 

- Pourquoi y a-t-il beaucoup de blanc, noir et rouge dans le livre ?

Alors le rouge c'est pour l'amour. Le noir et le blanc c'est pour différencier les riches et les pauvres. Et après il y a des couleurs neutres comme le sépia, le marron.

 

- Pourquoi le garçon a-t-il un grand filet ?

Pour attraper les mots.

 

- Combien de temps avez-vous mis pour dessiner toutes les pages ?

Alors je commence par imaginer tout ce que j'ai envie de dessiner et comment je vais le faire, ça prend beaucoup de temps, au moins des mois. Après je fais des croquis. Ça me prend 2-3 mois. Ensuite je fais la maquette en noir et blanc, en quelques semaines. Puis il me faut 2 mois pour appliquer la couleur. Donc ça prend beaucoup de temps. Je fais deux livres par an.

 

Article rédigé par E. Bos et E. Oesterwind, enseignantes de l’école élémentaire Wallon A