La genèse : la radio, une fable en maternelle.

L'idée de cette radio est partie du souhait de l'équipe de rendre lisible, plutôt audible, auprès des familles certaines situations vécues par les élèves, en classe.

L'objectif étant de créer du lien, du sens entre les familles et les apprentissages de leurs enfants à l'école.

C'est aussi, du point de vue des enseignants,  un outil qui permet de réfléchir différemment sur leurs pratiques pédagogiques et d'utiliser  des détours, quand certains élèves n'empruntent pas les chemins communément proposés.

La formule choisie en maternelle : le podcast

Les enregistrements sont faits en classe. L'enseignant traite la bande son pour proposer une séquence cohérente de l'activité enregistrée. Ensuite ces séquences sont présentées par des « animateurs » de grande section pour que celles-ci soient mises en valeur auprès des familles. Pour finir, il reste la post-production, un peu plus technique, mais guère plus, qui permet de relier toutes les séquences entre elles, et construire un objet qui s'apparente à une émission rythmée par des interventions entre animateurs en lien avec une séquence à écouter.

Toutes les classes, des moins de trois ans aux grandes sections peuvent participer. Depuis deux ans nous ouvrons aussi la radio à l'élémentaire ainsi qu'au collège.

Un petit pas pour le son un grand bond pour l'écolier

Bien entendu le média choisi n'est pas anodin, il s'écoute, et pour cela il faut parler, faire parler nos élèves, dans des situations que nous pratiquons tous dans nos classes :  la capacité à prendre la parole, s'exprimer et donner son avis, écouter l'autre, chanter une comptine, une chanson, raconter une histoire , lire l'extrait d'un roman, s'écouter parler.

Très peu d'élèves s'entendent parler, « quand on s'entend parler on a envie de mieux dire » m'a dit une élève de Grande section et cette préoccupation  concerne toutes les classes d'âges.

C'est pourquoi la question de  la pratique de l'oral pour aller vers l'écrit (et vice et versa), traverse et interroge nos pratiques de classe de la maternelle jusqu'au collège.

La radio devient alors une des multiples ressources pour que nos élèves s'écoutent et se racontent des histoires, sportives, scientifiques, littéraires.

Mais surtout cette radio devient le réceptacle  d'une culture commune en devenir, construite par nos élèves et  partagée par tout le réseau, de la maternelle au collège . Peut-être est-ce là une piste pour participer à cette construction où tout du moins y contribuer .

Un mini cahier des charges pour commencer

En pratique, il ne faut pas grand chose pour enregistrer ses élèves ; des magnétos numériques simples sont, au départ, suffisants, un seul même fera l'affaire.

Il vous faut maîtriser un logiciel très simple de son,  Audacity (que l'on télécharge gratuitement sur internet), mais si vous savez utiliser un traitement de texte type word, et si vous savez copier-coller , et bien vous savez déjà pratiquement utiliser Audacity).

Dans un premier temps il est aussi important d'avoir une enceinte audio qui permettra  à vos élèves de s'entendre tout de suite après l'enregistrement d'une chanson, d'une comptine, d'une lecture, etc...

S'écouter parler, c'est un peu comme se regarder dans un miroir pour la première fois.

Ils y prendront goût, prendront plaisir à « dire »le meilleur d'eux mêmes, vous sentirez naturellement auprès de vos élèves une forme de jubilation à l'idée de s'enregistrer, s'écouter.

Il faut très vite que vos élèves sentent le potentiel créatif de cet outil, et puissent s'inscrire dans un projet dans lequel ils seront acteurs de leur progrès.

Dès l'élémentaire, un élève est capable d'utiliser ce type de logiciel et du coup, très vite, il peut être mis en situation introspective et commencer à réfléchir sur comment organiser sa pensée,  numérique.

En dernier point et sans vouloir vous convaincre, une séquence de son, est un vrai marqueur de temps, et détient par rapport à l'image, un pouvoir d'imagination très fort, qui inscrit dans la mémoire , des sillons de « haute définition » sur la pratique de l'oral et le plaisir d'apprendre à mieux parler en utilisant l'écrit.

C'est un postulat pour que nos élèves progressent et prennent plaisir à écrire.

Frédéric Zediri, directeur de l'école Paul Vaillant-Couturier maternelle

 

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