10 mars 2022

Mélodie macabre

Lucie s'attardait devant la télévision. Elle se blottit davantage dans sa couette en

vue de cette rude période. Un vent glacial soufflait, accompagnée d'une nuée de

neiges, habillant les arbres des forêts alentours d’un blanc immaculé. La brume

recouvrait le ciel assombri, ce qui ralentissait le déménagement, malgré l’aide

de son frère la veille. Elle avait décidé de se loger dans un coin tranquille, mais

égaré de la Normandie, après s’être fait recruter auprès d’une entreprise.


 

En dépit de cette bonne nouvelle, son sommeil se troublait depuis l’apparition de

crissements irritants semblables à des grincements de dents. Mais d’où

pouvaient provenir ces bruits ? Et avaient-ils un lien avec la disparition des objets

? Elle avait beau les chercher, elle les retrouvaient nulle part. Un de ses bijoux,

qu’elle aimait tant, s’était volatilisé après qu’elle se rendait rendue au salon.

Était-ce le fruit de son imagination? Où se trouvait-il quelqu’un ou quelque chose

coupable de tout ça ? Ses questions restèrent sans réponse. Elle se perdit dans

ses réflexions, l’esprit vagabondant dans ses pensées. Elle songeait à faire part

de tout ça à son frère ou envisageait d’en parler à l'agence immobilière. Mais elle

considéra ça comme une mauvaise idée, de peur d’être pris comme une folle.


 

Brusquement, un lourd fracas la tira de ses pensées. Elle se redressa

précipitamment et se dirigea vers l’escaliers. Elle arriva devant les

dernières marches, en sueur. Elle avait le souffle sacadé, mais respira un grand

coup. Une obscure clarté l’éclaira. Elle vit , près de la porte ouverte du grenier,

un carton poussiéreux renversé sur le passage. Un courant d’air la fit frémisser.

Elle avait les cheveux hérissés et la chair de poule. Des ombres semblaient

s’émaner du grenier, comme si elles étaient assistées étrangement par des sons

imcompréhensibles, dirigeant son regard inquiet vers une pochette bizarre à

l’allure anormale et luisante. La pochette

de disque était une antique relique. Les inscriptions étaient illisibles à l'œil nue.

Le disque, lui, sembla singulier avec sa couleur rouge-sang et funèbre.


 

Elle le saisit à deux mains, l’air perplexe, en se retournant

minutieusement vers la pièce. Cette salle donnait froid dans le dos à la vue

d’affreuses araignées, pendillant dans le noir obscur. Des toiles étaient suspendues au

plafond, telle des guirlandes faites de longs fils de lin. De la poussière siégeait sur

les vieilles penderies. Les meubles étaient si usés qu’ils pouvaient céder à la moindre

tentative. Des sortes de broderies en dentelles fournissaient d’autant plus un

aspect blafard et livide à ce lieu. Elle hésita à entrer, mais après un long

moment, elle pénétra et observa soigneusement le lieu pendant

une durée indéfinie. Un gramophone rouillé se détachait des autres friperies

de par ses motifs excentriques et sa teinte rouge sang, similaire au disque.

Son sang ne fit qu’un tour dès qu’elle s’approcha afin d’y voir plus

clair. Une odeur nauséabonde lui chatouilla le bout des narines. Les motifs

semblaient être faits de sang, sa respiration se bloqua dans sa poitrine, avant

qu’elle se laissa tomber au sol, le visage grave. Du sang, du sang… Était-ce

vraiment du sang ? Peut-être que c'était seulement de la peinture, qui n’était

pas sèche. Après tout, cela pouvait être à cause des anciens propriétaires.

Après s’être longuement rassurée, elle se releva doucement et revint sur ses

pas. La jeune fille posa délicatement le disque à sa place et mit en place le

gramophone. Un grincemment strident retentissa étrangement alors que la

mélodie s'élévait dans les airs. Lucie sursauta de panique, mais se ressaisit.

Le grincement devait venir de la machine. La musique paraissait macabre et

bruyante au fil des minutes. L’ambiance devenait lourde. Puis, soudain,

un ricanement tellement rauque et perçant explosa les chandeliers qui

s'écroulèrent sur elle. Elle n’eut pas le temps de réagir qu’un gros fracas se fit

entendre, puis le silence arriva très vite.


 

Lorsqu’elle se réveilla, elle vit une pièce d’un blanc impeccable. Une odeur de

chlore mélangé à des médicaments se dégageait de la salle. À côté d’elle

plein de machine clignotant dans tous les sens. Elle remarqua son frère qui lui

demanda si elle allait bien. Elle lui répondit que oui. Elle se dépêcha de lui

demander ce qui lui était arrivée. Son frère lui expliqua alors que les voisins

auraient entendus un lourd vacarme provenant de la maison. Ils se seraient

rendus sur le lieu et auraient appelé la police après avoir remarqué que la

porte était ouverte et qu’une ombre se baladait dans la demeure. “Je vois”

dit-elle avant de s’esclaffer sous le regard interrogatif de l’homme. Après

tout, si elle raconterait cette histoire, on la prendrait pour une folle, n’est-ce

pas ?

 

Nouvelle

Lundi 8 février

Ce soir-là Chloé rentra chez elle exténuée, l'organisation de ce mariage lui avait pris beaucoup d'énergie mais les mariés avaient l'air ravis. Cela faisait maintenant deux ans qu'elle avait créé son entreprise d'événementiel et qu'elle lui consacrait tout son temps. 

Fatiguée, elle alla se coucher sans même prendre la peine de manger, heureuse à la pensée que le lendemain, (jour de son 

anniversaire), serait un jour de repos bien mérité.

Le lendemain, elle se prépara comme tous les ans depuis quatre ans, pour rendre visite à sa grand-mère qui reposait au cimetière du Père Lachaise, elle lui apporterait des fleurs et lui raconterait toute sa vie. 

Elle partit pout le cimetière, ce dernier était désert ce matin là, les brumes matinales n'étaient pas encore dissipées et les tombes ressemblaient à des fantômes inquiétants. Parmi les milliers de tombes, certaines tombaient en ruine, avaient leurs portes rouillées entrouvertes ce qui glaçait le sang de Chloé qui ne pouvait s'empêcher d'imaginer qu'un mort vivant allait surgir devant elle.

Quand elle arriva devant la sépulture de sa grand-mère, elle fut effrayée par une corneille qui lui frôla la tête avant de se poser sur une pierre tombale plus loin, qui intrigua Chloé car elle brillait comme la neige au soleil. Elle s'approcha, voulant comprendre ce qui provoquait le scintillement, et elle lut gravé sur le marbre « C.S. 1955 - 1986 Puissions-nous nous revoir »

Elle fut frappée par la coïncidence, « C.S. » étaient ses initiales, 1986 son année de naissance et la personne enterrée là était morte à 31 ans, l'âge qu'elle avait aujourd'hui même ! « Puissions-nous nous revoir » ... Pourquoi cette phrase semblait si familière à Chloé ? 

Chloé reprit le métro, perdue dans ses pensées, elle cherchait où elle pouvait avoir vu cette phrase. 

Une fois rentrée chez elle, elle déposa ses clefs dans l'entrée et se figea, là-sur le meuble, se trouvait le coffret en bois hérité de sa grand-mère qu'elle utilisait comme vide-poche et sur lequel étaient gravés ces mots « Puissions-nous nous revoir ».

Elle passait devant tous les jours et n'y faisait plus attention mais la coïncidence semblait trop forte. Elle se saisit de la boîte, et l'observa sous toutes ses coutures, la retourna, et l'échappa. En heurtant le sol le fond de la boîte sorti de sa rainure et un double fond se révéla, faisant apparaître un parchemin plié en quatre.

Chloé saisit délicatement le feuillet, s'assit sur son canapé, les jambes flageolantes, la vue brouillée et le déplia. D'une écriture fine, le texte rédigé par sa grand-mère annonçait à Chloé qu'elle était victime d'une malédiction prononcée à son encontre plus de 100 ans auparavant, et qui la condamnait à ne jamais vivre plus de 31 ans... à toujours revivre ces trente et une années perpétuellement.

Sa grand-mère qui avait découvert la malédiction, n'avait jamais trouvé le courage de lui dire en face, mais voulait qu'elle sache qu'elle pouvait mettre fin à ce sort, et que la solution se trouvait au Père-Lachaise. 

Chloé abasourdie, réalisa qu'aujourd'hui elle fêtait ses 31 ans... 

09 mars 2022

Le Pavillon de la maison d’Edgar Allan Poe

  Si je vous écris aujourd’hui, c'est pour vous raconter ce qui m'est arrivé mercredi dernier.

    Je m'appelle Timothée, j'ai 13 ans, je vis en Amérique à Los Angeles. J'ai de nombreux amis, je respecte tout le monde, je ne suis pas méchant. et je bavarde beaucoup. 

    Comme chaque mercredi je fais de l’athlétisme. Mercredi dernier, en rentrant de ma séance sport, épuisé et vidé de mon énergie, je pris un raccourci par le parc du « Old Oak » et j'atterrissais dans une ruelle sombre, où seul une maison était habitée, les autres étaient abandonnées.

    Arrivé à la hauteur de cette maison, j'ai croisé un vieil homme. Il était ridé, et pâle du visage. Il avait le dos courbé et une barbe blanche qui me faisait penser aux personnages Gollum et le magicien du Seigneur des Anneaux Gandalf.

    Cependant il avait l'air sympathique et gentil, un petit vieux sans défense, affaibli par les années. En plus on aurait dit qu'il était malade portant avec peine ses courses dans un vieux cabas usé.

    Soudain il m'adressa la parole : 

- Jeune homme peut tu m'aider à ramener mes courses dans ma maison.

Je répondis :

- D'accord Monsieur, où voulez-vous que je les dépose ?

- Juste dans ma cuisine, s'il vous plaît jeune homme.

    Son jardin était joli et bien entretenu, il y avait de nombreuses variétés de plantes bien taillées, et des statues un peu étranges. Leurs postures et leurs regards me perturbaient.

    Une fois dans la maison, je fus envahi par un sentiment de trouble, de gêne, d'inquiétude. Mais je ne savais expliquer cela.

    J'entendis la voix du vieil homme me dire :

- Mettez les courses dans la cuisine tout au fond du couloir.

Sa voix avait changé, elle était devenue caverneuse et froide. Au même moment, j'entendis la lourde porte en bois se fermer derrière moi.

Avec un sentiment d'angoisse, de frayeur, je m'aventurai dans ce long couloir menant à la cuisine. Je commençais à m'y perdre malgré le fait que sa maison paraissait petite de l’extérieur. Finalement celle-ci paraissait immense à présent de l’intérieur.

    Je me perdais dans les couloirs de sa maison qui était devenu un vrai labyrinthe. Je ne trouvais ni la cuisine, ni la sortie.

Le temps ne s’écoulait plus normalement, j'avais l'impression d'être resté pendant un an dans ce lieu maudit.

    J'arpentais la maison de pièce en pièce, sans jamais m’arrêter ni oser me retourner. Cependant j'avais l'impression que j'étais suivi, j'entendais les pas lourds d'un homme robuste et non plus ceux d'un vieillard.

Je transpirais de sueurs froides, je sentais que mon cœur allait exploser tant il battait fort.

    À chaque fois que je rentrais dans une nouvelle pièce, je désespérais davantage je ne savais pas si j'allais m'en sortir de ce piège et retrouver ma famille et mes amis. Je m’effondrai en larmes. Pourquoi ai-je été si naïf ? Pourquoi avais-je aidé ce vieil homme ? Pourquoi cela m’arrivait-il ?

 

    Le bruit de pas s'approchait de plus en plus et augmentait mon angoisse. Au même moment, je commençais à entendre une voix d'enfant rassurante. Bien que je ne comprenais pas ce qu'elle disait, elle venait d'une pièce où je n'étais pas encore entré.

 

    Dans cette pièce, je trouvais une boîte à musique, c'est de là que semblait venir la voix. Je pensais que j'allais trouver une aide, un indice, une clé pour sortir, mais en l'ouvrant un clown surgit et se jeta sur moi et me blessa au visage. J'avais plusieurs coupures au front et aux joues.

 

    Je commençais à courir par peur que le clown ne se détache de sa boîte puis je me cogna contre une porte gothique énorme qui avait des contours en or. Soudain cette porte s’ouvrit en dévoilant une grande pièce où je vis un coffre fort.

    Ce coffre fort m'attirait, je sentais que cette fois était la bonne, cette fois il y aurait vraiment quelque chose qui pourrait m'aider à m'échapper. J’y croyais très fort. Hélas encore une fois cette infernale demeure allait continuer à me tourmenter.

 

    Malheureusement il fallait une clé pour ouvrir le coffre fort et pour rajouter de la difficulté, ce coffre fort se recomposait sans cesse tel un puzzle qui se construisait et se déconstruisait. Il changeait à chaque fois de forme sans que je ne puisse mettre la main sur sa manette. 

J’essayais de garder mon calme en me disant qu'avec de la bonne volonté et du courage on peut accomplir tout ce qu'on veut. Je m’élançai avec une détermination mêlée d'angoisse et de détermination à la recherche d'une solution dans une autre pièce, en évitant de tomber face à face avec mon geôlier.

    Finalement j’eus une idée pour m'orienter dans cette maudite maison.

Dans chaque pièce, j'avais remarqué qu'il y avait des vases, je décidais donc de casser un vase dans chaque pièce où je passais. De cette façon je ne repassais plus dans les mêmes pièces, comme le Petit Poucet.

    En allant dans la première salle, je cassai le vase présent dans celle-ci. Ce vase contenait une partie de clé.

    J'entrai dans la deuxième salle qui était située à gauche de la première. J’explosai le vase sur le sol, en espérant que le bruit n'attire pas le vieux. Dans les débris se trouvaient à nouveau, un autre morceau de clé : c'était l’anneau !

    Quand je rassemblai les deux morceaux, tout à coup la clé se forma. Je me précipitai au coffre-fort pour m'évader de cette maison de fou, j’ouvris la porte et à l’intérieur se trouvait une grande clé en or.

À ce moment-là, j'entendis encore une fois les lourds pas de cet être malveillant, qui me poursuivait sans cesse. Je courus vers la porte de sortie, j'avais du mal à l’ouvrir tant mes mains tremblaient. Dans cette panique totale, je fus aveuglé par un flash qui brûla mes yeux, je sentais mon corps se désintégrer.

    Où suis-je ? Qu'est-ce que je fais ici ? Pourquoi suis-je allongé sur un trottoir ? J'ai tout oublié. Pourquoi ai-je des coupures au visage et au front. Que s'est-il passé ?

    Je commençais à regarder autour de moi, en essayant de reprendre mes esprits.

    En me retournant j'ai compris que j'étais devant la maison du vieux que j'avais aidé pour ses courses. C'était à présent la seule maison abandonnée de la rue. Ses murs semblaient froids et tristes, ses fenêtres sans vitres et sa porte démolie me faisaient penser à une tête de mort sans orbites.

    En effet, j'étais devant la seule demeure délaissée de la rue Edgard Allan Poe.

Un séjour qui rend fou

    Un matin, je me réveillai dans mon manoir. Il était fait de bois et de pierre, les pièces étaient vastes et lumineuses. Tous les meubles étaient en bois et ornés d’or. L’entrée était grande et donnait sur un immense escalier de marbre qui menait au premier étage. Je me levais pour aller prendre mon petit-déjeuner, passais devant mon miroir où je vis mes cheveux bruns en bataille, comme toujours, et me dirigeais vers la cuisine. Ma domestique entra dans la pièce et me donna une lettre envoyée par mon ami le Duc de Monbéliart sur laquelle était écrit : 

        « Cher Emile, 

    Je t’invite à une partie de chasse cet après-midi, à deux heures et demi dans mon domaine. 

    En espérant que tu viennes.

                        Le Duc de Monbéliart »

    Je lui répondis que je viendrais avec plaisir, et commençais à me préparer. Deux heures et demi arrivaient, je sortis de mon manoir et allai dans mon écurie. Mon cheval récupéré et scellé, je le montai et partais au galop en direction de chez mon ami. Le duc n’habitait pas très loin de ma résidence, le trajet était donc assez rapide. 

    En chemin, je remarquais que le ciel était couvert et me dis que ce n’était pas un temps idéal pour chasser. Mais il ne pleuvait pas, du moins pas encore. J’arrivai dans son domaine et le trouvai sur son cheval, son fusil en main. 

    « Bonjour Emile, cela fait longtemps que nous n'avions pas chassé ensemble, me lança-t-il. Je suis ravi de te revoir.

      - Moi aussi, lui répondis-je. Ne perdons pas de temps, commençons notre partie de chasse. »

    Nous nous élançantes au trot en direction de la forêt de Montargis. Autrefois, nous y allions régulièrement car c’était notre forêt favorite. Elle dominait la colline de notre petit village nommé Chambercy. Nous passâmes par une plaine boueuse où nos chevaux butèrent dans la terre et en ressortirent mouillés. Nous arrivâmes enfin à la lisière de la forêt. Les arbres étaient hauts, leurs feuilles étaient tombées car nous étions en automne. Elles recouvraient le sol de toute la forêt. Celle-ci était peu lumineuse et nos chevaux ne semblaient pas rassurés d’y pénétrer. Leurs oreilles étaient dressées, quelque chose semblait les perturber. Nous débutâmes notre partie de chasse. Le Duc de Montbéliart ouvrit la chasse en abattant un faisan. Le vent commençait à se lever, les arbres bougeaient dangereusement. Le ciel devenait de plus en plus sombre, il n’y avait presque plus de luminosité. Quelques heures passèrent et nous décidâmes de rentrer car nous ne distinguions plus rien autour de nous à cause du brouillard. Le vent était de plus en plus intense, la pluie vint s’ajouter à cela. Nos habits s’humidifiaient, nous étions trempés. Nous choisîmes de rester côte à côte pour ne pas se perdre de vue et nous dirigeâmes au trot vers le manoir du duc.

    Soudain, quelque chose me heurta et je tombai de mon cheval, à quelques mètres de lui. Je remarquai une branche à l’endroit où j’étais tombé. Celle-i avait déchiré mes vêtements. Je remontai su mon cheval mais je ne voyais plus mon ami. Je le cherchais quelques mètres autour et l’appelais, mais aucune réponse ne me parvint. Je repris mon chemin pour rentrer chez moi. La nuit était tombée, noire désormais. Seule la lune m’envoyait de la lumière. Le vent était toujours aussi fort. Tout à coup, j’aperçus au loin l’ombre d’une grande demeure. J’étais soulager d’avoir enfin trouvé un endroit où m’abriter, ce soir du moins. 

    J’approchai de la porte d’entrée et découvris un abri où j’attelai mon cheval. Puis j’entrai pour visiter le manoir. La grande entrée menait à un escalier, je m’arrêtai et demandai en haussant la voix : 

     « Y a-t-il quelqu’un ? Répondez-moi, je me suis perdu à cause de la tempête ».

    Personne ne me répondit. Je commençais alors à monter l’escalier en marbre. À l’étage, je trouvai plusieurs chambres, des salles de bain et un grand salon dont un fauteuil qui retint mon attention, il m’était familier. Je ne saurais où je l’avais déjà vu. Troublé par ce mobilier, je continuais ma visite et descendais l’escalier pour visiter le rez-de-chaussée. J’y trouvais une dernière chambre, une autre salle de bain, un grand salon et un bureau. Ce manoir paraissait accueillant pour y rester quelques jours, la nuit pour sûr, le temps que la tempête se calme. Je rentrais chez moi après cela.

    J’étais très fatigué après tous ces événements, j’allais donc me coucher. Je choisis la chambre du rez-de-chaussée et m’endormis. Au milieu de la nuit, je ne saurais dire quelle heure il était, je me réveillai brutalement à cause d’un bruit, du moins c’est ce que je supposais car je n’étais pas très réveillé. J’étais de toute façon trop fatigué pour aller vérifier ce que c’était. Je me rendormis donc. Plus tard dans la nuit, j’entendis un grand bruit et me réveillai en sursaut. Je me levai et découvris que c’était la porte du bureau qui avait claqué, sûrement à cause du vent des intempéries. Celles-ci ne s’était pas calmée et le vent continuait de souffler. 

    Le lendemain matin, je me réveillais de bonne humeur, la nuit m’avait malgré tout redonné des forces. J’allais déjeuner et trouvais le garde-manger plein, je me servis donc. La tempête était toujours aussi forte alors je décidais de rester jusqu’au lendemain pour repartir sûrement. Je passais ma journée à lire des livres trouvés dans la bibliothèque du bureau, dont un nommé « La maison d’Usher », et m’assis dans un fauteuil. Soudain, un objet tomba par terre et me fit sursauter. J’allais ramasser ce cadre et le remettre à sa place pour reprendre ma lecture que j’avais laissé la page 34. La nuit arriva et je partis me coucher. J’eus soudain soif et allai prendre un verre d’eau puis le laissa sur ma table de nuit. 

    À mon réveil, je regardais si la tempête était moins violente. C’était un peu le cas mais pas encore assez pour pouvoir sortir. Je remarquais aussi que mon verre d'eau se trouvait sur le bureau, or je l'avais laissé la table de nuit la veille. L’avais-je vraiment fait ou perdais-je la mémoire ? Personne d’autre ne semblait être présent dans ce manoir, j’étais donc le seul à avoir pu le changer de place. Je continuais de lire pour ne plus me tourmenter avec cette histoire de verre. 

    Midi arriva et je commençais à avoir faim. Je posais mon livre sur le fauteuil et allai dans la cuisine. Une fois mon repas achevé, je retournais dans le bureau. Je restais perplexe quand je découvris mon livre posé sur la table. J’étais certain de l’avoir posé sur le fauteuil. Y avait-il quelqu’un dans cette maison qui déplaçait mes objets ? Le livre et le verre d’eau ne pouvaient pas être une hallucination. D’une voix timide et inquiète, j’appelai :

   « Y a-t-il quelqu’un ? Répondez ! »

    Un long silence suivit ma question. 

    Durant tout l’après-midi, je restais préoccupé par cel mais vaguais à d’autres occupations en me disant que la tempête était presque terminée et que je rentrerais bientôt chez moi. En fin d’après-midi, la tempête s’apaisa enfin. Je partis donc de ce manoir étrange et allai retrouver mon cheval là où je l’avais attaché. Je ne le trouvais pas aux alentours et pris la décision de faire le chemin à pied. Après quelques minutes de marche, je fus étonné de trouver mon cheval, trottant seul au milieu de la forêt. J’essayai de l’approcher mais il était effrayé. Après l’avoir rassuré, je réussi enfin à le monter. Le temps commençait à se couvrir de nouveau, je voulus me dépêcher et ordonna à mon cheval de rentrer à la maison, il connaissait le chemin par coeur car nous venions souvent dans les parages avec le duc, autrefois. 

    Je reconnus l’itinéraire qui menait à mon manoir et le trouvais saccagé par les dégâts de la tempête. J’entrai pas la porte, soulagé de retrouver mon habitat. Quand j’ouvris la porte,  je retrouvais les lieux comme je les avais laissés quelques jours auparavant. Pour me délasser, j’eus l’idée d’aller lire. En arrivant dans mon bureau, je découvris le livre « La maison d’Usher » par terre. Je le ramassais et vis que le marque-page était placé à la page 34.

 

The Mysterious house

    Un matin, Lola se réveilla et vit une annonce à la télévision d’un jeu à l’occasion d’Halloween. Elle en parla à son meilleur ami Benjamin, pour qu’ils s’y inscrivent ensemble. Une semaine plus tard, ils reçurent un mail expliquant qu’ils étaient choisis pour y participer. Le fameux jeu avait lieu la nuit d’Halloween. 

    Cette nuit arriva, Lola et Benjamin décidèrent de se rejoindre devant le château hanté. Ils étaient six participants car il y avait trois duo en tout, dont celui de Benjamin et Lola. Les autres joueurs se nommaient Diane, Noah, Benoît et Loriane. 

    L’extérieur était très grand et effrayant. Il y avait de nombreux décors en rapport avec Halloween. Sur la façade, il devait y avoir des centaines d’araignées, de petites citrouilles, de squelettes et de sorcières. C’était vraiment terrifiant car tout paraissait réel. Lola et Benjamin allèrent parler aux autres participants pour faire leur connaissance. Une des filles rappelait énormément quelqu’un à Lola mais elle ne savait plus qui. Tout était confus. 

    Après de longues minutes, l’organisatrice arriva et les fit entrer. Elle les dirigea vers une pièce où chacun se trouvait seul avec un maquilleur et un styliste. Ils furent transformés, maquillés, déguisés pour ne pas être reconnus et agrémenter l’ambiance. Une fois la préparation finie, Lola traversa le couloir pour rejoindre son ami. Au bout du couloir, elle reconnut le visage familier qu’elle avait cru reconnaître auparavant. Mais avec le maquillage, elle n’arrivait pas à clairement distinguer les traits de son visage, notamment parce qu’il faisait extrêmement sombre. Elle aperçut les autres joueurs et leur fit signe au loin. La soirée passait vite et se déroulait extrêmement bien. 

    Minuit passé, la dernière étape du jeu arriva. L’organisatrice leur en expliqua les règles et ils commencèrent. Tout d’abord, le jeu consistait à ce que chaque binôme joue en tant qu’adversaires. Lola était contre Benjamin, Diane contre Noah et Benoît contre Loriane. Le jeu commença, Benoît et Loriane s’affrontèrent mais aucun ne perdit. Il en fut de même pour Benoît et Loriane. Vint alors le tour de Benjamin et Lola, malheureusement ce dernier se fit éliminer par son amie. Les règles étaient claires : Benjamin devait mourir. Alors l’adolescent mourut, quand soudain quelqu’un frappa à la porte et Lola se réveilla en sursaut. Était-ce un rêve ? Une hallucination ? Elle n’en savait rien, tout ceci paraissait tellement réaliste. Elle mit cet étrange cauchemar de côté et se prépara pour aller au collège. Arrivée au collège, elle se souvint qu’auparavant elle retrouvait Benjamin sous le préau avant d’entrer en cours. Mais ce jour-là il n’était pas présent. Elle trouvais cette absence étrange donc elle alla demander à la proviseure si elle avait eu de ses nouvelles.  Mais elle lui répondit qu’elle ne savait pas de qui elle parlait. La jeune fille se remit en question et se dit qu’il ne s’agissait que d’un simple rêve. Elle alla quand même demander à ses camarades s’ils avaient des nouvelles de son ami, mais eux non plus ne savaient pas de qui il s’agissait. Perdue, elle marchait dans la cour et vit au loin Diane, l’une de ses copines. Elle l’aperçut en train de fouiller dans son sac. La jeune fille lui fit signe et Lola la rejoint. Diane lui demanda comment elle allait.

      « Très bien, et toi ? répondit Lola.

      - Ca va. Tu as des nouvelles de Benjamin ? s’inquiéta-t-elle.

   - Non, pas vraiment. J’ai l’impression d’avoir des hallucinations car tout le monde prétend qu’il n’existe pas… confia Lola.

       - Ah bon ? Benjamin existe, voyons ! »

    Lola ne savait plus quoi penser. Elle n’eut pas le temps de lui répondre car la mère de Diane l’appela. L’appel dura quelques minutes et quand elle raccrocha, elle resta concentrée sur son téléphone, comme si elle cherchait quelque chose. Lola s’approcha pour voir ce qui retenait son attention et la vit fait défiler des photos. Elle lui demanda ce qui se passait et son amie lui répondit qu’elle voulait retrouver une photo, une preuve que la soirée avait eu lieu. Tout à coup, elle stoppa net sur une photo de la maison décorée. On y voyait les six enfants posant devant la façade du manoir hanté, preuve que tout ceci avait bien existé. 

 

Le collier de perles

    Je me réveillais comme d’habitude en pleine nuit, stressé. J’allais boire un verre d’eau pour me détendre. Je regardais par la fenêtre, tout était calme dans le quartier pavillonnaire où j’habitais. Quand je finis mon verre, je regardais à nouveau par la fenêtre et je vis une femme qui avait l’air perdue. Mais ma fatigue m’ordonna d’aller me recoucher. En passant devant ma porte d’entrée pour regagner ma chambre, cette femme revint dans mon esprit et je me dis que j’aurais peut-être dû l’aider. Je décidais donc d’enfiler mon manteau pour aller la voir.

    Je la saluai mais je n’eus aucune réponse de sa part. Avait-elle peur ? Ou froid ? Je la rassurais tout en lui posant mon manteau sur les épaules. Je souhaitais seulement l’aider. Après quelques minutes de silence, elle se retourna vers moi, son beau visage était révélé par la lumière que la lune projetait. Son visage reflétait cette lumière et ses grands yeux marron profond m’hypnotisaient. Elle m’adressa ensuite un beau sourire. Elle tendit ses mains pour m’offrir un objet, un magnifique collier de perles. Elle se rendit ensuite devant la maison qui se trouvait en face de la mienne.

    Je restais un instant devant chez elle en fixant le collier de perles. Je décidais ensuite de rentrer chez moi. En me dirigeant vers ma chambre, avant de me coucher, je regardais par la fenêtre si les lumières étaient allumées. Maus aucune d’elles ne l’était. Cependant, une lueur qui se trouvait devant la fenêtre en semblait m’observer. Malgré la fatigue, je pus y distinguer cette femme. En comprenant que je l’avais vue, elle se retira et disparut.

    Le lendemain, en descendant pour prendre mon petit-déjeuner, mon regard se posa sur mon porte-manteau. Je mon manteau, celui qui la recouvrait hier soir. Était-ce donc… un rêve ? N’était-elle qu’un simple rêve ?

    Sans rien avaler, je retournai dans ma chambre pour retrouver ce collier de perles, son collier de perles. Je fouillais dans mon lit, mais rien. En cherchant dans toute la pièce, je commençais à perdre espoir. Je m’assis sur mon lit en essayant de réfléchit à ce qui s’était passé. Étais-je fou ? J’étais pourtant sûr de moi. Je redescendais pour aller boire, mais en me levant quelque chose tomba par terre. En me retournant, je vis le collier. Ne suis-je donc pas fou ? En tenant fermement le collier, je décidais d’aller la voir. Je voulais être sûr de son existence.

    À ce moment-là, j’hésitais beaucoup à la déranger, mais je voulais savoir la vérité. En sonnant à sa porte, une passante s’arrêta derrière moi.

       « Jeune homme, que faites-vous ? me demanda-t-elle ?

      - Je cherche à joindre la jeune femme qui vit ici, répondis-je.

      - Oh, mais vous n’êtes pas au courant ? Cette jeune femme est morte depuis maintenant cinq ans…

      - Morte..? Depuis… cinq ans..? »

 

Le mystérieux fantôme

Il était 16h39 et nous étions dans l'avion. Il y avait ma professeure de français, Mme Langlé, mais aussi ma classe de 4eC, dans laquelle se trouvait mon meilleur ami, Titouan. Nous étions partis de France en début d'après-midi et nous allions arriver sous peu en Ecosse. Nous faisions un voyage scolaire dans le pays de la cornemuse. Nous ne savions pas encore que pendant notre semaine de voyage, nous séjournerions dans un authentique château datant de 1836.

Dans l'avion, j'écoutais tranquillement de la musique quand ma professeure m'interpella: << Francisco baisse ta musique s'il te plaît, s'énerva-t-elle! >>

Encore une fois c'était sur moi que ça tombait ! J'en avait marre la prof était toujours sur mes côtes ! Alors qu'aux autres élèves elle ne disait rien.

Au moment où nous nous posâmes à l'aéroport de Glasgow, nous fûmes tous excités. En arrivant devant le château, nous poussâmes tous un cri d'émerveillement, même notre professeure. Nous n'en croyions pas nos yeux, le château était immense ! De même, il ressemblait à ceux que nous avions étudié en cours d'Histoire. Dans ce château, je remarquai des tableaux d'individus, sûrement ceux qui y avaient vécu, ainsi que des armures en fer dans la pièce principale. Dans cette même pièce, on pouvait voir une grande table, je supposai que c'est là que nous dînerions.

Peu après, un grand homme roux qui avait une énorme barbe de la même couleur que ses cheveux, arriva. Il nous annonça qu'il serait notre guide pendant toute cette semaine. Jordan MacLoed de son nom, nous prévint de quelque chose qui nous terrifia tous: << Les jeunes avant que vous ne faisiez quoi que ce soit, je dois vous prévenir que dans notre pays, chaque château est habité par un fantôme ! Même celui-ci. Si vous avez de la chance, vous ne ferez pas sa connaissance. Ah oui ! et aussi, j'ai oublié de vous dire le plus important: la légende raconte que le fantôme laisserait sur son passage, des colliers plus sombres qu'un soir de tempête. Si jamais vous trouvez trois de ces colliers, vous vous transformerez en fantôme ! >>

Après ça, il nous montra l'endroit où nous dormirions par la suite. Dans ma chambre, j'étais avec Titouan. Il faut que je vous dise, en plus d'avoir une mémoire de poisson rouge, j'ai extrêmement peur des fantômes ainsi que de toutes les créatures extraordinaires, pour finir une dernière chose: la chance ne fait pas partie de mon vocabulaire. Personne ne peut être plus malchanceux que moi et avec cette histoire de médaillon, je ne me sentais pas bien du tout ! Avec Titouan, nous étions contents d'être dans la même chambre. Le seul bémol c'est qu'elle était petite et que nous dormions dans le même lit. Bien que notre chambre fusse étroite, il y avait quand même une fenêtre. Après avoir déposé nos affaires, nous allâmes souper. Je n'avais jamais encore goûter de la cuisine écossaise. Enfin, pour l'instant, je ne connaissais qu'une seule spécialité du pays: le haggis, c'est de la panse de brebis ou de mouton farci d'un hachis à base de viande traditionnellement des abats de mouton et d'avoine.

Après être sortis de table, nous eûmes l'ordre d'aller nous coucher. Titouan n'eut aucun mal à s'endormir. Moi, au contraire, avec ces révélations à glacer le sang, j'avais du mal à trouver le sommeil. Puis, tout à coup, la fenêtre s'ouvrit toute seule ! J'essayai de réveiller mon meilleur ami mais il dormait à point fermé. Ensuite, je crus la voir déposer quelque chose sur le drap, puis elle s'en alla. Je restai immobile quelques secondes me croyant dans un cauchemar, voyant que ce n'était pas le cas, je me levai pour fermer la fenêtre. Ensuite, je crus voir une ombre. Je n'osai pas sortir de mon lit, l'ombre se rapprochait de plus en plus. Ensuite, elle sembla déposer quelque chose sur le drap, puis s'en alla. Je restai immobile quelques secondes me croyant dans un cauchemar, voyant que ce n'était pas le cas, je me levai pour fermer la fenêtre. Ensuite, j'allai voir si elle avait potentiellement déposé un objet sur ma couette. J'étais pétrifié ! L'ombre avait laissé un des colliers maléfique dont nous avaient parlé l'écossais. Je poussai un cri de terreur ! Suite à ça, Titouan se réveilla en sursaut, me demandant ce qui c'était passé. Peu de temps après, Mme Langlé et notre guide accoururent dans notre chambre. Je leur expliquai ce qui venait de se passer. Jordan MacLoed me rassura comme il le pouvait, mais ne voulait que je n'informe personne pour ma découverte du collier, craignant un mouvement de panique de la part des élèves. Puis, il partit en compagnie de ma professeure. Par la suite, je passai le reste de la nuit les yeux ouverts par peur de me rendormir.

Pendant quelques jours, je vécus aucun événements étranges. Malheureusement, ma joie fut de courte durée puisque le soir même, il se passa quelque chose de singulier. Il était 3h du matin et j'avais une envie pressante d'uriner. Je sortis donc de la chambre pour me diriger vers les toilettes. Pour commencer, dans le couloir, j'entendais des bruits inhabituels que je ne pourrais pas décrire. Ensuite, arrivé aux W.C, j'essayai d'allumer la lumière mais la lampe grésillait et la luminosité était faible. En sortant, je percevais toujours ces mêmes bruits inquiétants. Dans ce couloir, il y avait un problème: la seule luminosité venait de la lune à travers les quelques fenêtres. En regagnant ma chambre, je crus distinguer une ombre. Curieux, je me rapprochai de la silhouette mais plus je me rapprochai d'elle, plus j'avais l'impression qu'elle me fuyait. J'accélérai donc la cadence puis à un moment, un bruit sourd retentit comme si on avait fait tomber quelque chose. A ce moment-là, j'étais presque à la hauteur de cette personne quand, j'aperçus un objet par terre ! En me baissant pour le ramasser, un frisson me parcourut le corps ! Encore un de ces colliers obscurs ! Je fis tout mon possible pour garder mon calme parce que si je criais, j'allais réveiller tout le monde et ils me vissent avec ce ténébreux pendentif donc, finalement, je rejoignis ma chambre apeuré.

Avant de prendre l'avion, le lendemain matin, je surpris une discussion entre Mme Langlé et Jordan MacLoed. Il disait que j'avais reçu un deuxième collier alors que pourtant je n'en avais parlé à personne et l'avais bien caché. Comment pouvait-il le savoir ? J'allai bientôt le savoir en questionnant ma professeure. Elle m'avoua toute la vérité: << Le premier jour, Jordan est venu me voir et m'a demandé s'il y avait un élève qui avait peur des fantômes >>

Malheureusement, c'était tombé sur moi. J'étais soulagé de le savoir. Au moins une chose est sûre: je n'oublierai jamais ce voyage !

L'entrée ensanglantée

C'était il y a quelques années : un homme dont je ne connaissais le nom m'avait appelé pour me dire que j'avais hérité du domicile de ma tante, apparemment décédée un mois auparavant. Il fallait avouer que l'offre était plutôt alléchante, étant donné que je vivais dans un appartement minuscule, en plein cœur de Paris. De ce fait, après une assez courte réflexion, j'avais accepté d'aller vivre chez elle.

Cela faisait sept heures que j'étais parti, mais à cause de la neige qui bloquait les routes, je venais tout juste d'arriver à Brest. Je fermai la portière de ma voiture et j'ouvrai doucement le portail menant au jardin. Avant même que je ne puisse faire un pas de plus, un grand homme barbu m'interpella du côté de la rue :

« Oh, bonjour ! Vous venez d'emménager ici, je suppose ? Je m'appelle Patrick, je suis votre voisin.

— Bon... bonjour, répondis-je simplement. »

Il me dévisagea d'abord, sembla hésiter quelques instants, avant de déclarer :

« Cela va peut-être vous  semblez étrange, mais... un conseil : si on toque à votre porte après vingt trois heures, ne répondez pas. »

Avant même que je ne puisse lui demander pourquoi, il partit. Mon voisin était-il fou ? Sans trop me poser de questions, je pénétrai dans le jardin de ma nouvelle demeure. Elle était dans un état encore plus déplorable que je ne l'imaginais : les dalles du chemin menant à la porte de la bâtisse étaient pour la plupart sorties de terre, l'érable que devait autrefois être si majestueux s'était écroulé sûr le sol, et les quelques fleurs qu'il y avait étaient toutes fanées. En regardant un peu plus attentivement, je remarquai que l'eau du bassin était très sombre, presque noire.Tandis qu'un frisson me parcourait le dos, je me dépêchai d'arriver devant la porte. Celle-ci semblait très peu solide, et mon intuition fut confirmée lorsque je l'ouvris sans aucune peine. L'intérieur n'était pas mieux. Le mur était d'un gris sinistre et le parquet craquait sous mes pieds. De longs rideaux noirs qui encadraient les fenêtres étaient de la même couleur que la plupart des meubles. Pour couronner le tout, lorsque je fus tenté d'allumer une lampe, je me rendis compte que l'ampoule était grillée. Je poussai un profond soupir et m'effondrai sûr le canapé. Les sept heures de voiture m'avait épuisé. Sans pouvoir réfléchir plus longtemps, je sentis mes paupières se fermer.

Crac, crac ! Je me réveillai en sursaut. Quel était donc ce bruit que je venais d'entendre ? C'était comme si quelqu'un marchait sûr le parquet. Crac, crac ! Mon sang ne fit qu'un tour. Le même craquement. Crac, crac ! Cette fois, je me levai et demandai haut et fort : « Qui est là ? »

Aucune réponse. Sans prêter attention à la petite voix dans ma tête que me recommandait de ne pas bouger, je me mis à parcourir les pièces une à une. Jusqu'à arriver dans l'entrée. Là, je crus voir une flaque de sang s'étalant sur le sol. Je poussai un cri de stupeur, sentant mes jambes se dérober sous moi. Ce... ce n'est pas possible ! pensai-je. Non. Cela doit être un cauchemar. Paralysé par la peur, il me fallut un effort surhumain pour aller jusqu'à ma chambre, et me précipiter sous la couette. Rendors-toi, rendors-toi. Au bout d'un moment, peut-être un quart d'heure plus tard, je finis par sombrer dans les bras de Morphée.

Le lendemain, lorsque je me rendis dans l'entrée, la flaque de sang avait disparu. Il s'agissait donc bien d'un rêve, pensai-je. Rassuré, je me préparai rapidement et prenai une toile ainsi que tout le matériel nécessaire pour peindre. J'avais pour habitude, tous les dimanches, de sortir dehors et de recréer les paysages que j'observai à travers la peinture. Lorsque je sortis de chez moi et passai devant la maison de mon voisin Patrick, je ressentis un étrange malaise. En effet, à travers la fenêtre de son logis se dressait une grande silhouette qui m'était familière : c'était Patrick. Il m'observait, immobile. Refoulant ma gêne, je l'ignorai et continuai mon chemin. Décidément, il était vraiment étrange.

Lorsque j'arrivai dans un parc qui me semblai être le parfait endroit pour trouver de beaux paysages, je positionnai mon chevalet dans l'herbe et commençai mon esquisse. Soudain, je sentis une présence derrière moi et aperçus une ombre se dessiner sûr le sol. Je me retournai brutalement, oubliant que j'avais un pinceau dans la main, ce qui eut pour effet de tracer un grand trait rouge en plein milieu de ma toile. Il n'y avait personne. Je restai ainsi pendant plusieurs secondes, ne comprenant rien à la situation. Depuis que j'avais déménagé,  j'avais l'impression d'être devenu complètement paranoïaque.

Il était exactement vingt trois heures trente. Il ne s'était plus rien passé depuis ce matin au parc, et pourtant ce sentiment de peur m'habitait toujours. Au moment même où je me faisais cette réflexion, on sonna à la porte d'entrée. J'étais prêt à ouvrir quand les paroles de mon voisin me revinrent en mémoire :

« Si on toque à votre porte après vingt trois heures, ne répondez pas. »

Une voix s'éleva alors :

« S'il vous plaît, ouvrez ! C'est moi, Patrick. »

Patrick ? Que me voulait-il ? Discrètement, je jetai un coup d'œil par la fenêtre. C'était bien lui. Sans réfléchir, j'ouvrai la porte. Il ne pouvait rien m'arriver. Pourtant, lorsque je vis la chose qui se tenait devant moi, je regrettai mon geste. Le visage de mon voisin s'était décomposé, pour laisser place à une grimace malfaisante me montrant ses crocs. Un vampire. Il me sauta dessus, ne me laissant pas le temps de réagir. La dernière chose que je vis en tant qu'humain fut mon cou en sang. Après cela, je me transformai en la même créature que celle qui venait de me mordre. A mon tour, j'étais devenu un vampire. 

 

Le coryphée de Roscoff

Roscoff, 1936.

 

 Le vent de mer soufflait sur la mélancolie d'un homme abattu, le regard éclairé par le clair de lune. Il marchait le long du quai du port de Roscoff, de loin on aurait crut voir une âme en peine. Une bruine légère imprégnait la laine de son manteau et mouillait son visage pâle et creusé par la tristesse. Ce temps brumeux lui rappelait sa rencontre avec sa femme quelques années auparavant. A la nuit tombante, il rentrait chez lui la démarche lourde et fatiguée, la brume entourait son cou tel une écharpe cotonneuse. Il poussa le portillon, traversa l'allée bordée de cyprès menant jusqu'à à sa demeure. Une vieille bâtisse en pierre avec de grandes fenêtres qui fixaient tous visiteurs.

Une fois rentré, il jeta son par-dessus marron en laine sur un porte-manteau, défit ses lacets et ôta ses Richelieu en cuir. Il se prépara un cherry, s'installa dans un de ces gros fauteuils "club" du salon dont les pieds géants mangeait une partie du tapis Afshâr. Son regard se tourna vers le crépitement des bûches brûlantes dans la cheminée. Les flammes flamboyantes dansaient telles des danseuses orientales. Il s’assoupit et comme tous les soirs songeait à sa femme, décédée 15 ans plus tôt, emportée par la tuberculose. A chaque fois qu’il pensait à elle, une mélodie, qu’ils jouaient ensemble, résonnait dans sa tête. Cette mélodie jouée par le piano qui se trouvait enfermé dans une pièce attenante au salon, désormais fermé à double tour. Suite à cette perte tragique, il avait arrêté sa carrière de pianiste.

Sur ces pensées, il s’endormit comme une des bûches qui se réduisait peu à peu dans le feu. Un murmure résonna dans ses oreilles, disant ces quelques mots : « Je suis revenue »… suivi d’un rire cristallin s’évanouissant dans l’écho de la pièce. Henry se réveilla en sursaut, tremblant de peur et suant d’effroi. La sensation d’un frôlement l’avait sorti de son sommeil.  Il faisait nuit noire et plus aucune lumière n’était allumée. Il sentit un parfum aux notes fleuris qui lui était familier. Celui-ci émanait de la pièce. Encore à moitié dans ses rêves, il monta se coucher, pensant finir sa nuit tranquillement.

Il monta l'escalier en pas d'âne fait de bois de chêne, les marches fébriles, craquaient sous ses pieds telles une vieille dame fatiguée par l'arthrose. Il traversa le couloir étroit et sombre qui menait à sa chambre, des masques de samouraï décoraient le couloir ainsi que d'autres souvenirs de leurs nombreux voyages au pays du soleil-levant.

           Un rayon de lune s'était invité à travers des fenêtres et éclairait son visage, il poussa la porte de sa chambre dont les gonds grinçaient dans le silence de la nuit. Les murs étaient ornés d'un vieux papier peint jaunie par le temps, on pouvait encore apercevoir quelques mésanges souhaitant prendre leur envol. Un soliflore posé sur la table de chevet contenait un bouquet d'hortensia fanée, c'était la fleur préférée de sa femme. Fatigué, il retira ses vêtements et enfila son pyjama rayé en flanelle. Il tourna son regard lentement vers le vase et vit avec stupéfaction, la fleur resplendissante comme au premier jour. Pensant d'une hallucination due au vapeur d'alcool, sans y prêter attention, il sombra dans un profond sommeil.

Une succession de notes de musique, le sortit brusquement des bras de Morphée. La curiosité le poussa à  se lever. Il enfila ses pantoufles et se dirigea sur la pointe des pieds dans la direction où retentissait cette musique. Arrivé en haut de l'escalier, il aperçut une lueur bleutée émanée de la pièce où se trouvait le piano. Il descendit en marchant à pas de loup, inquiet, il posa ses doigts tremblotants sur la poignée, appuya lentement sur celle-ci. Une goutte de sueur perla le long de sa tempe. Le tic-tac de l'horloge retentissait dans le froid glacial du salon. Il fit un pas puis deux, se prit les pieds dans les cordons de sa robe de chambre, tomba à terre et levant sa tête vit alors sa femme devant ses yeux. Elle flottait dans les airs, une douce lueur bleutée se dégageait de sa robe blanche. Son regard doux dévisageait Henry. Il ne tremblait plus, sa peur s'était évanouie. Le temps semblait s'être arrêté. Dans un geste désespéré, il tendit sa main pour la saisir … Mais elle disparut telle un tourbillon de fumée.

Henry se réveilla au petit matin, la tête lourde posée sur le clavier du piano. Une fleur d'hortensia à côté de lui.                                                                                                                                                

 

Souvenir hanté

Ambre était une jeune femme de vingt-six ans qui était passionnée de dessin. Elle venait d’emménager dans un appartement situé à Paris quand elle fut embauchée en tant que gardienne de nuit dans le musée d’Orsay.

En se rendant à son lieu de travail, le brouillard s’était installé dans la ville. Il faisait froid, elle sentait son sang se glacer et ses jambes tremblaient comme une feuille.

Le temps était lourd ; les nuages ressemblaient à des spectres et l’orage commençait à gronder. Ce sinistre temps lui faisait froid dans le dos.

Une fois arrivée au musée, elle observa l’immense bâtiment ; plusieurs gardes restaient immobiles tandis que les derniers visiteurs sortaient. La nuit tomba et la lune créait des ombres effrayantes à cause des arbres, dont les branches bougeaient tels des morts-vivants en quête de chair fraîche.

Ambre entra à l'intérieur, et salua les autres gardes. Elle regarda sa montre ; vingt-trois heures cinquante-huit. Puis elle regarda l’horloge du musée, sur celle-ci marquait, minuit ; elle vit une gravure latine sur une des aiguilles. Elle essaya de la lire, mais elle n’en comprit rien. Un garde lui conseilla de ne pas y toucher et de retourner à son poste.

Soudain, elle entendit un bruit étrange. On aurait dit un train en marche. Elle se précipita vers le son et arriva dans une pièce très sombre. On ne voyait que les silhouettes des sculptures et des tableaux accrochés au mur. Elle prit sa lampe torche qui était à sa ceinture, et en l’allumant eut un frisson de frayeur ; les tableaux étaient tellement abominables, que l’on aurait dit que le peintre avait voulu représenter le diable, et les sculptures étaient si effroyables que son sang ne fit qu’un tour. Elle voulut repartir. Mais, d’un coup un nuage de cendres blanches apparut, tel un fantôme qui avait l’air de dessiner une locomotive.

Soudain le nuage se dispersa en une explosion qui semblait tellement puissante que les sculptures paraissaient  se casser et les tableaux s'étaient sans doute évanouis tels des hommes perdant connaissance.

Le nuage disparut.

Etait-elle folle ? 

Le lendemain soir, elle retourna à son travail. Le temps était toujours aussi lourd ; les corbeaux chantaient sous la lune croissante et les feuilles orangées des arbres tombaient une à une comme des hommes morts au combat. Ses mains tremblaient et son cœur battait la chamade. Elle était tellement anxieuse d’y retourner qu’une peur intense s’empara d’elle.                                                   

Quand elle fut entrée dans ce singulier bâtiment, elle vit sur l’horloge du musée : minuit. Ambre, alla à son poste, méfiante. Quelques secondes après être arrivée, elle réentendit ce même son de inquiétant et stressant ; son sang ne fit qu’un tour. Le bruit du train était de plus en plus bruyant, tel une alarme. Elle se dirigea, les jambes flageolantes, devant la même porte que la dernière fois. Elle posa sa main tremblante de peur sur la poignée, mais, Ambre était tellement terrifiée que son corps refusait formellement de bouger. Le bruit du train n’était plus qu’un bourdonnement à son oreille.

Tous les mauvais souvenirs de ce lieu lui revinrent en tête. Pendant qu’une sueur froide coulait le long de son dos, sa main ouvrit la porte, sans qu’elle ne s'en rende compte.

Quand son regard fut posé sur la pièce ,rien n’était dérangé, les tableaux monstrueux étaient accrochés aux murs et les sculptures abominables, n’avaient même pas une égratignure. C’était comme s’il ne s’était rien passé. Mais pourtant, après quelques secondes, la locomotive de cendres revînt et recréa l’accident en une explosion encore plus violente, détruisant l’horloge au passage.

Elle ne comprit rien de ce qu’il se passa. Quand elle retrouva ses esprits, son corps tremblait et sa respiration s’était arrêtée. Ambre reprit son souffle.

Elle était assise parmi les décombres des tableaux et des sculptures. Plus tard, elle entendit l’horloge du musée sonner ce qui était anormal car elle était cassée. Elle se releva avec difficulté, elle arrivait à peine à mettre un pied devant l’autre. Devant les morçeaux de l’horloge, elle les examina du regard et vit que l’écriture latine avait disparu sur l’une des aiguilles.

A bout de force, elle s’évanouit.

Quand elle se réveilla allongée dans un lit d’hôpital, une infirmière à son chevet lisait un journal. Au dos de celui-ci, elle put lire : 1o Août 1917, grave accident ferroviaire à la gare d’Orsay. 

 

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