Si je vous écris aujourd’hui, c'est pour vous raconter ce qui m'est arrivé mercredi dernier.
Je m'appelle Timothée, j'ai 13 ans, je vis en Amérique à Los Angeles. J'ai de nombreux amis, je respecte tout le monde, je ne suis pas méchant. et je bavarde beaucoup.
Comme chaque mercredi je fais de l’athlétisme. Mercredi dernier, en rentrant de ma séance sport, épuisé et vidé de mon énergie, je pris un raccourci par le parc du « Old Oak » et j'atterrissais dans une ruelle sombre, où seul une maison était habitée, les autres étaient abandonnées.
Arrivé à la hauteur de cette maison, j'ai croisé un vieil homme. Il était ridé, et pâle du visage. Il avait le dos courbé et une barbe blanche qui me faisait penser aux personnages Gollum et le magicien du Seigneur des Anneaux Gandalf.
Cependant il avait l'air sympathique et gentil, un petit vieux sans défense, affaibli par les années. En plus on aurait dit qu'il était malade portant avec peine ses courses dans un vieux cabas usé.
Soudain il m'adressa la parole :
- Jeune homme peut tu m'aider à ramener mes courses dans ma maison.
Je répondis :
- D'accord Monsieur, où voulez-vous que je les dépose ?
- Juste dans ma cuisine, s'il vous plaît jeune homme.
Son jardin était joli et bien entretenu, il y avait de nombreuses variétés de plantes bien taillées, et des statues un peu étranges. Leurs postures et leurs regards me perturbaient.
Une fois dans la maison, je fus envahi par un sentiment de trouble, de gêne, d'inquiétude. Mais je ne savais expliquer cela.
J'entendis la voix du vieil homme me dire :
- Mettez les courses dans la cuisine tout au fond du couloir.
Sa voix avait changé, elle était devenue caverneuse et froide. Au même moment, j'entendis la lourde porte en bois se fermer derrière moi.
Avec un sentiment d'angoisse, de frayeur, je m'aventurai dans ce long couloir menant à la cuisine. Je commençais à m'y perdre malgré le fait que sa maison paraissait petite de l’extérieur. Finalement celle-ci paraissait immense à présent de l’intérieur.
Je me perdais dans les couloirs de sa maison qui était devenu un vrai labyrinthe. Je ne trouvais ni la cuisine, ni la sortie.
Le temps ne s’écoulait plus normalement, j'avais l'impression d'être resté pendant un an dans ce lieu maudit.
J'arpentais la maison de pièce en pièce, sans jamais m’arrêter ni oser me retourner. Cependant j'avais l'impression que j'étais suivi, j'entendais les pas lourds d'un homme robuste et non plus ceux d'un vieillard.
Je transpirais de sueurs froides, je sentais que mon cœur allait exploser tant il battait fort.
À chaque fois que je rentrais dans une nouvelle pièce, je désespérais davantage je ne savais pas si j'allais m'en sortir de ce piège et retrouver ma famille et mes amis. Je m’effondrai en larmes. Pourquoi ai-je été si naïf ? Pourquoi avais-je aidé ce vieil homme ? Pourquoi cela m’arrivait-il ?
Le bruit de pas s'approchait de plus en plus et augmentait mon angoisse. Au même moment, je commençais à entendre une voix d'enfant rassurante. Bien que je ne comprenais pas ce qu'elle disait, elle venait d'une pièce où je n'étais pas encore entré.
Dans cette pièce, je trouvais une boîte à musique, c'est de là que semblait venir la voix. Je pensais que j'allais trouver une aide, un indice, une clé pour sortir, mais en l'ouvrant un clown surgit et se jeta sur moi et me blessa au visage. J'avais plusieurs coupures au front et aux joues.
Je commençais à courir par peur que le clown ne se détache de sa boîte puis je me cogna contre une porte gothique énorme qui avait des contours en or. Soudain cette porte s’ouvrit en dévoilant une grande pièce où je vis un coffre fort.
Ce coffre fort m'attirait, je sentais que cette fois était la bonne, cette fois il y aurait vraiment quelque chose qui pourrait m'aider à m'échapper. J’y croyais très fort. Hélas encore une fois cette infernale demeure allait continuer à me tourmenter.
Malheureusement il fallait une clé pour ouvrir le coffre fort et pour rajouter de la difficulté, ce coffre fort se recomposait sans cesse tel un puzzle qui se construisait et se déconstruisait. Il changeait à chaque fois de forme sans que je ne puisse mettre la main sur sa manette.
J’essayais de garder mon calme en me disant qu'avec de la bonne volonté et du courage on peut accomplir tout ce qu'on veut. Je m’élançai avec une détermination mêlée d'angoisse et de détermination à la recherche d'une solution dans une autre pièce, en évitant de tomber face à face avec mon geôlier.
Finalement j’eus une idée pour m'orienter dans cette maudite maison.
Dans chaque pièce, j'avais remarqué qu'il y avait des vases, je décidais donc de casser un vase dans chaque pièce où je passais. De cette façon je ne repassais plus dans les mêmes pièces, comme le Petit Poucet.
En allant dans la première salle, je cassai le vase présent dans celle-ci. Ce vase contenait une partie de clé.
J'entrai dans la deuxième salle qui était située à gauche de la première. J’explosai le vase sur le sol, en espérant que le bruit n'attire pas le vieux. Dans les débris se trouvaient à nouveau, un autre morceau de clé : c'était l’anneau !
Quand je rassemblai les deux morceaux, tout à coup la clé se forma. Je me précipitai au coffre-fort pour m'évader de cette maison de fou, j’ouvris la porte et à l’intérieur se trouvait une grande clé en or.
À ce moment-là, j'entendis encore une fois les lourds pas de cet être malveillant, qui me poursuivait sans cesse. Je courus vers la porte de sortie, j'avais du mal à l’ouvrir tant mes mains tremblaient. Dans cette panique totale, je fus aveuglé par un flash qui brûla mes yeux, je sentais mon corps se désintégrer.
Où suis-je ? Qu'est-ce que je fais ici ? Pourquoi suis-je allongé sur un trottoir ? J'ai tout oublié. Pourquoi ai-je des coupures au visage et au front. Que s'est-il passé ?
Je commençais à regarder autour de moi, en essayant de reprendre mes esprits.
En me retournant j'ai compris que j'étais devant la maison du vieux que j'avais aidé pour ses courses. C'était à présent la seule maison abandonnée de la rue. Ses murs semblaient froids et tristes, ses fenêtres sans vitres et sa porte démolie me faisaient penser à une tête de mort sans orbites.
En effet, j'étais devant la seule demeure délaissée de la rue Edgard Allan Poe.
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