Nouvelle
Par V. Gouzien le 10 mars 2022, 08:47 - Maupassant - Lien permanent
Lundi 8 février
Ce soir-là Chloé rentra chez elle exténuée, l'organisation de ce mariage lui avait pris beaucoup d'énergie mais les mariés avaient l'air ravis. Cela faisait maintenant deux ans qu'elle avait créé son entreprise d'événementiel et qu'elle lui consacrait tout son temps.
Fatiguée, elle alla se coucher sans même prendre la peine de manger, heureuse à la pensée que le lendemain, (jour de son
anniversaire), serait un jour de repos bien mérité.
Le lendemain, elle se prépara comme tous les ans depuis quatre ans, pour rendre visite à sa grand-mère qui reposait au cimetière du Père Lachaise, elle lui apporterait des fleurs et lui raconterait toute sa vie.
Elle partit pout le cimetière, ce dernier était désert ce matin là, les brumes matinales n'étaient pas encore dissipées et les tombes ressemblaient à des fantômes inquiétants. Parmi les milliers de tombes, certaines tombaient en ruine, avaient leurs portes rouillées entrouvertes ce qui glaçait le sang de Chloé qui ne pouvait s'empêcher d'imaginer qu'un mort vivant allait surgir devant elle.
Quand elle arriva devant la sépulture de sa grand-mère, elle fut effrayée par une corneille qui lui frôla la tête avant de se poser sur une pierre tombale plus loin, qui intrigua Chloé car elle brillait comme la neige au soleil. Elle s'approcha, voulant comprendre ce qui provoquait le scintillement, et elle lut gravé sur le marbre « C.S. 1955 - 1986 Puissions-nous nous revoir »
Elle fut frappée par la coïncidence, « C.S. » étaient ses initiales, 1986 son année de naissance et la personne enterrée là était morte à 31 ans, l'âge qu'elle avait aujourd'hui même ! « Puissions-nous nous revoir » ... Pourquoi cette phrase semblait si familière à Chloé ?
Chloé reprit le métro, perdue dans ses pensées, elle cherchait où elle pouvait avoir vu cette phrase.
Une fois rentrée chez elle, elle déposa ses clefs dans l'entrée et se figea, là-sur le meuble, se trouvait le coffret en bois hérité de sa grand-mère qu'elle utilisait comme vide-poche et sur lequel étaient gravés ces mots « Puissions-nous nous revoir ».
Elle passait devant tous les jours et n'y faisait plus attention mais la coïncidence semblait trop forte. Elle se saisit de la boîte, et l'observa sous toutes ses coutures, la retourna, et l'échappa. En heurtant le sol le fond de la boîte sorti de sa rainure et un double fond se révéla, faisant apparaître un parchemin plié en quatre.
Chloé saisit délicatement le feuillet, s'assit sur son canapé, les jambes flageolantes, la vue brouillée et le déplia. D'une écriture fine, le texte rédigé par sa grand-mère annonçait à Chloé qu'elle était victime d'une malédiction prononcée à son encontre plus de 100 ans auparavant, et qui la condamnait à ne jamais vivre plus de 31 ans... à toujours revivre ces trente et une années perpétuellement.
Sa grand-mère qui avait découvert la malédiction, n'avait jamais trouvé le courage de lui dire en face, mais voulait qu'elle sache qu'elle pouvait mettre fin à ce sort, et que la solution se trouvait au Père-Lachaise.
Chloé abasourdie, réalisa qu'aujourd'hui elle fêtait ses 31 ans...
Commentaires
Le récit est bien décrit, il y a une description précise des lieux, par exemple du grenier dans lequel elle se trouve, tout comme des sentiments du personnage. Mais je ne comprends pas la transition dans le premier paragraphe entre les deux premières et deux dernières lignes:
"Ce soir-là Chloé rentra chez elle exténuée, l'organisation de ce mariage lui avait pris beaucoup d'énergie mais les mariés avaient l'air ravis. Cela faisait maintenant deux ans qu'elle avait créé son entreprise d'événementiel et qu'elle lui consacrait tout son temps."
Je ne comprend le rapport entre le fait que Chloé entre chez elle après l'organisation du mariage et le fait qu'elle a créé son entreprise.
L'histoire est très intéressante, elle est simple à comprendre. La description est très réussie, notamment le cimetière. Il parait aussi inquiétant que étrange, surtout qu'il est désert et il y a du brouillard ce qui procure cette atmosphère fantastique. La chute de l'histoire est étonnante, elle est brutale car on apprend que Chloé va mourir.
On trouve que les lieux sont bien décrits ; entre autre celui du cimetière : "Parmi les milliers de tombes, certaines tombaient en ruine, avaient leurs portes rouillées entrouvertes" a retenu notre attention. On a bien aimé le suspense lié au doute reposant sur la malédiction. Le texte est agréable à lire car les retours à la ligne fréquent aèrent sa structure.
On trouve que tout se déroule très vite.
J'aime beaucoup cette histoire car je trouve qu'elle est bien dans le thème du fantastique. On entre bien dans le doute et l'hésitation. Le vocabulaire est riche et soutenu. Le cimetière est très bien décrit. Il y'a également une coïncidence qui est intéressante : "« C.S. » étaient ses initiales, 1986 son année de naissance et la personne enterrée là était morte à 31 ans, l'âge qu'elle avait aujourd'hui même !". Il y a aussi le mystère avec sa grand-mère qui ne lui a jamais parlé de sa malédiction alors qu'elle était au courant, ce qui est intéressant.
J'ai trouvé cette nouvelle intrigante et bien détaillée avec beaucoup d'expressions de la peur comme par exemple "glaçait le sang". Il y a également des comparaisons qui enrichissent le texte: "les tombes ressemblaient à des fantômes inquiétants". J'ai remarqué que certains lieux manquaient de description.
Nous avons trouvé la nouvelle intéressante car le texte est bien construit. Les lieux sont bien détaillés comme par exemple le cimetière du Père Lachaise. Pour autant nous considérons que le doute aurait pus être d'avantage travaillé.
Ton récit est cohérent, la structure est bien faite, tu emplois un vocabulaire riche pour décrire le lieux angoissant ici le cimetière.
ex. "Les brumes matinales n'étaient pas encore dissipées et les tombes ressemblaient à des fantômes inquiétants."
La dernière phrase de ton récit donne envie au lecteur de lire la suite
J'ai trouvé la nouvelle très recherchée et originale. Les mots sont bien choisis. On sent la peur qui s'amplifie au fur et à mesure que Chloé découvre de nouveaux éléments. En effet, on retrouve souvent des groupes de mots désignant la peur : "les jambes flageolantes", "glaçait le sang". Il y a aussi des comparaisons intéressantes qui enrichissent le texte : "les tombes ressemblaient à des fantômes inquiétants". En revanche, la description du lieu n'est pas très longue mais reste quand même très réussie.
Nous avons aimé le poème car l'histoire porte un certain mystère tout au long du texte. Les évènements font poser des questions au lecteur comme la malédiction ou le parchemin, l'histoire est très bien écrite et trouvée.