Lundi 8 février
Ce soir-là Chloé rentra chez elle exténuée, l'organisation de ce mariage lui avait pris beaucoup d'énergie mais les mariés avaient l'air ravis. Cela faisait maintenant deux ans qu'elle avait créé son entreprise d'événementiel et qu'elle lui consacrait tout son temps.
Fatiguée, elle alla se coucher sans même prendre la peine de manger, heureuse à la pensée que le lendemain, (jour de son
anniversaire), serait un jour de repos bien mérité.
Le lendemain, elle se prépara comme tous les ans depuis quatre ans, pour rendre visite à sa grand-mère qui reposait au cimetière du Père Lachaise, elle lui apporterait des fleurs et lui raconterait toute sa vie.
Elle partit pout le cimetière, ce dernier était désert ce matin là, les brumes matinales n'étaient pas encore dissipées et les tombes ressemblaient à des fantômes inquiétants. Parmi les milliers de tombes, certaines tombaient en ruine, avaient leurs portes rouillées entrouvertes ce qui glaçait le sang de Chloé qui ne pouvait s'empêcher d'imaginer qu'un mort vivant allait surgir devant elle.
Quand elle arriva devant la sépulture de sa grand-mère, elle fut effrayée par une corneille qui lui frôla la tête avant de se poser sur une pierre tombale plus loin, qui intrigua Chloé car elle brillait comme la neige au soleil. Elle s'approcha, voulant comprendre ce qui provoquait le scintillement, et elle lut gravé sur le marbre « C.S. 1955 - 1986 Puissions-nous nous revoir »
Elle fut frappée par la coïncidence, « C.S. » étaient ses initiales, 1986 son année de naissance et la personne enterrée là était morte à 31 ans, l'âge qu'elle avait aujourd'hui même ! « Puissions-nous nous revoir » ... Pourquoi cette phrase semblait si familière à Chloé ?
Chloé reprit le métro, perdue dans ses pensées, elle cherchait où elle pouvait avoir vu cette phrase.
Une fois rentrée chez elle, elle déposa ses clefs dans l'entrée et se figea, là-sur le meuble, se trouvait le coffret en bois hérité de sa grand-mère qu'elle utilisait comme vide-poche et sur lequel étaient gravés ces mots « Puissions-nous nous revoir ».
Elle passait devant tous les jours et n'y faisait plus attention mais la coïncidence semblait trop forte. Elle se saisit de la boîte, et l'observa sous toutes ses coutures, la retourna, et l'échappa. En heurtant le sol le fond de la boîte sorti de sa rainure et un double fond se révéla, faisant apparaître un parchemin plié en quatre.
Chloé saisit délicatement le feuillet, s'assit sur son canapé, les jambes flageolantes, la vue brouillée et le déplia. D'une écriture fine, le texte rédigé par sa grand-mère annonçait à Chloé qu'elle était victime d'une malédiction prononcée à son encontre plus de 100 ans auparavant, et qui la condamnait à ne jamais vivre plus de 31 ans... à toujours revivre ces trente et une années perpétuellement.
Sa grand-mère qui avait découvert la malédiction, n'avait jamais trouvé le courage de lui dire en face, mais voulait qu'elle sache qu'elle pouvait mettre fin à ce sort, et que la solution se trouvait au Père-Lachaise.
Chloé abasourdie, réalisa qu'aujourd'hui elle fêtait ses 31 ans...
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