Mot-clé - Imaginaire

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25 janvier 2016

Joël Thomas, Mythanalyse de la Rome antique, Belles Lettres, 2015. Lu par K. Oukaci

Voici un livre plein d'intérêt et d'ambition sur la prégnance du mythe dans l'œuvre littéraire et sur la présence plus générale de l'imaginaire dans les différentes dimensions du phénomène culturel.

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03 juillet 2015

Alexis Legayet, Sidonie Tournesol, éditions L’Harmattan, 2014 Lu par Sophie Conte

Alexis Legayet, Sidonie Tournesol, éditions L’Harmattan, 2014 Lu par Sophie Conte

L’ouvrage se présente comme une enquête philosophico-littéraire. Son objet premier est de rendre compte de l’existence de Sidonie Tournesol, sœur méconnue du professeur du même patronyme. Fort étrangement cependant, c’est en notre monde que, depuis la planète Tintin, Sidonie aurait été engendrée. Une telle idée pour le moins étrange posée, l’auteur se propose alors de mettre à jour les conditions de possibilité d’un tel passage de l’univers de la fiction à la réalité afin de déconstruire pas à pas les préjugés qui, par hypothèse ici, nous empêcheraient de le penser. C’est ainsi en un double voyage que nous sommes engagés. Voyage au sein du monde d’Hergé, d’un côté, en lequel Tournesol apparaîtra sous la figure masquée d’un sage singulier. Voyage, de l’autre et indissociablement, à travers les concepts opposant puis reliant la fiction au réel avec, à son bout, la folle promesse de l’engendrement d’un être réel, Sidonie, par la puissance génétique de la fiction Tryphon…

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19 janvier 2015

Guillaume Carron, La désillusion créatrice, Merleau-Ponty ou l’expérience du réel, éditions MétisPresses, 2014, lu par Agathe Arnold

Les contradictions de la doxa contemporaine à l’égard de la philosophie – celle-ci serait aussi bien nécessaire et irremplaçable que stérile, aussi bien omniprésente et capable de parler de tout que réservée à une élite et éloignée du monde – sont pour Guillaume Carron un signe que le lien entre philosophie et réel a perdu de sa consistance, et invitent ainsi à réinterroger ce lien. Là où il pourrait sembler que cette interrogation a toujours déjà été le sens-même de la philosophie et de toute l’histoire de l’ontologie, Guillaume Carron insiste sur l’historicité du terme « le réel », en soulignant la rareté et la caractère tardif de son occurrence dans le vocable philosophique et ce jusqu’au 20e siècle, où il prendra au contraire une place prépondérante. Il faut alors remonter à son apparition dans la pensée hégélienne pour comprendre pourquoi nous avons tendance à avoir une foi spontanée dans la rationalité du réel et à occulter la résistance du réel au concept. L’enjeu revendiqué de l’ouvrage est de montrer la place particulière que tient la pensée de Merleau-Ponty dans l’histoire de la philosophie, dans la mesure où elle se confronte explicitement à cette résistance du réel et au bouleversement méthodologique qu’elle exige. Consciente des impasses de toute « pensée objective », qu’elle soit réaliste ou idéaliste, la philosophie qui interroge le réel et en accepte dès lors l’énigme devra se déployer hors des concepts rationalistes traditionnels et se faire « philosophie concrète (…) qui s’applique, chaque instant, à garder le contact avec l’expérience du réel ». Aussi l’ouvrage de Guillaume Carron insiste-t-il sur les dimensions critique et éthique de la philosophie de Merleau-Ponty, en ce que celle-ci montre les failles du réalisme et de l’intellectualisme, au fond deux manifestations d’une même incapacité à s’étonner devant le réel, à s’interroger sur la possibilité de son évidence, et à remettre en question le critère de l’évidence comme fondement premier du réel et de la vérité. Mais il s’agit également pour l’auteur de souligner l’apport philosophique de Merleau-Ponty par sa convocation du corps, de l’imaginaire et de la structure pour appréhender de manière inédite l’expérience de réel. A la faveur de l’exploration de la notion de réel, on suit l’évolution de la pensée de Merleau-Ponty, confrontée à diverses influences et forgeant peu à peu un nouveau type de discours philosophique. Ainsi sa « philosophie concrète » abordera d’abord le réel comme ce qui résiste à toute tentative d’arraisonnement : ni donné brut ni stricte construction subjective, il est une dimension originelle de l’expérience, « plénitude insurpassable ». Puis l’exploration de la possibilité de l’illusion l’amènera à réenvisager le réel et à reconnaître son rapport chiasmatique avec l’imaginaire, et enfin à l’inscrire « dans la structure charnelle si particulière de la réversibilité ».

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