1- Comprendre

Il faut comprendre que cette situation est nouvelle et qu’il va falloir inventer un nouveau « vivre-ensemble » au sein de la famille confinée.

Comprendre que l’on puisse être inquiet, anxieux à l’idée de devoir rester à la maison et d’être « privé » d’une certaine liberté. C’est normal et il faut accepter ses émotions pour mieux les gérer.

Comprendre qu’un parent n’est pas un enseignant et savoir rester (ou devenir) indulgent avec soi et ses enfants. Et puisque l’école s’invite à la maison, cela doit permettre de s’approcher de son enfant sous un angle différent : découvrir comment il essaie, comment il se trompe, comment il renonce ou comment il réussit. Il est inutile de se mettre la pression qui pourrait vite être source de conflits. Les enseignants demeurent attentifs et très soucieux du bien-être de leurs élèves, aussi est-il souhaitable de les avertir dès que quelque chose ne va pas.

 

2- Garder un rythme, instaurer des rituels

Afin que les enfants ne confondent pas confinement avec vacances, il est important de garder un rythme de vie en mettant en place un emploi du temps. Celui-ci contiendra des indications précises quant aux différentes activités de la journée : le lever, le travail, les loisirs, le repos, les repas, le coucher. Cet emploi du temps peut, selon l’âge des enfants, être construit avec eux, modifié, aménagé selon les circonstances. Cette co-construction les rend acteur de leur quotidien. En cette période, les enfants ont plus que jamais besoin de structures et de repères.

Il est important de conserver un rythme de vie même si on peut se lever un peu plus tard que d’habitude, moins pressé par les horaires.

 

Les enfants grandissent, ils ont besoin d’apprendre à devenir autonomes en prenant des initiatives. Vous, parents, pouvez déjà les aider en ce temps de confinement en les associant aux tâches ménagères. Chacun peut participer selon son âge et se rendre utile à toute la famille, c’est une façon de renforcer les liens.

En leur confiant un rôle particulier dans la réalisation de telle ou telle tâche, vous leur donnez de l’importance et leur montrez qu’ils sont capables d’avoir des responsabilités.

Faire les courses ou aider à l’écriture de la liste des courses, participer à la préparation du repas, mettre la table, débarrasser, ranger, nettoyer sont autant d’occasions de « grandir ».

Dès la Petite Section de l’école maternelle, couper des légumes et des fruits, préparer une soupe ou une compote, cuisiner des tartes, des gâteaux et du pain, ranger les jeux, sont des activités pratiquées en classe avec les enseignants.

 

Pour les plus grands, il est possible de « jouer » au restaurant avec les parents : ce midi, ce sont les enfants qui régalent ! (Proposez leur de faire une salade composée, des wraps, des sandwichs, c’est facile et sans danger)

Il est même possible d’organiser un pique-nique au salon ! On pousse les meubles, on installe une nappe au sol et on ouvre les fenêtres ! Mais attention, ce sont les enfants qui préparent le plateau et font le service ! Chacun selon son âge !

 

On peut aussi jouer à la marchande pour le goûter : après avoir installé un plateau garni de friandises, gâteaux ou biscuits, les enfants viennent acheter ce qu’ils veulent et uniquement ce que leur fortune (de faux billets) leur permet. Pour cela, soit vous leur donnez leur argent de poche fictif chaque jour, soit ils le gagnent en participant d’une façon ou d’une autre à une tâche ménagère. On ne marchandise pas la relation, on joue…

L’argent de poche peut être fabriqué par les enfants eux-mêmes lors d’un atelier créatif.

 

Il est important aussi de pouvoir organiser des moments festifs (on met de la musique, on danse, on regarde ensemble un film ou un dessin animé…)

Limiter les temps d’exposition aux écrans doit faire partie aussi des contraintes à respecter.

 

3- Instaurer un temps pour soi

Il est conseillé de programmer quotidiennement un temps « chacun pour soi, chacun chez soi » dans l’appartement. Même si l’espace est compté et qu’il est difficile de s’isoler dans une pièce, on peut instaurer un moment de calme dénué de toute sollicitation. En s’aidant d’un minuteur, par exemple réglé sur cinq minutes, chacun choisit son activité pendant cet intervalle : jouer seul dans sa chambre sans bruit, écouter de la musique avec un casque, lire, se reposer, penser, rêver, écrire son journal, dessiner … Si votre enfant éprouve des difficultés à choisir une activité, proposez-lui d’être le gardien du temps et de surveiller le minuteur. Si cela ne fonctionne pas la première fois, ne renoncez pas ! Aucun enfant ne s’est mis sur ses pieds en un jour ! Tout apprentissage, toute nouveauté demande du temps.

Ce temps pour soi permet à chacun de se recentrer sur soi, d’apprendre à gérer seul ses émotions. Pensez à valoriser les réussites !

La durée de ce temps calme pourra être allongée au fur et à mesure.

 

4- Pratiquer une activité physique quotidiennement

L’arrêt de toutes les pratiques sportives à l’extérieur engendre un manque.

Les enfants ont besoin de bouger, de se dégourdir les jambes, alors il faut veiller à cet équilibre quotidien. De nombreuses applications proposent des exercices simples à réaliser, seul ou en famille. C’est le moment d’essayer la pratique du yoga en famille, la gymnastique au sol ou autres assouplissements.

 

5- Communiquer, échanger

Le confinement, l’isolement, peuvent accroître les tensions. C’est le moment d’établir une communication différente au sein de la famille : chacun peut essayer d’exprimer ses besoins, ses envies, ses craintes, ses frustrations. Par exemple, on peut instaurer quotidiennement « un temps pour tous » pendant lequel chacun pourra s’exprimer en disant ce qu’il a fait, ce qu’il reste à faire, ce qu’il aimerait faire, s’il a eu des contrariétés ou des joies. Ainsi les changements d’humeur de chacun au cours de la journée, s’ils sont mieux compris, seront moins susceptibles de déclencher des conflits inutiles.

Voici une occasion de rebattre les cartes dans les relations intra-familiales.

 

Cet article a été rédigé par Michèle Atdjian et Mathilde Leterrier, membres du RASED de Bagneux