Argan refuse de « guérir de la maladie des médecins » alors il faut de l’imagination et Toinette heureusement n’en manque pas. La musique et la danse font le reste. Argan se croit malade et ne peut vivre sans être entouré de médecins. Pour avoir un gendre médecin il veut donner sa fille Angélique au fils de son médecin préféré, tandis que Béline qu'il a épousé en seconde noce se conduit en parfaite marâtre. Toinette, servante généreuse et impertinente, saura faire le nécessaire pour déjouer l'intrigue des médecins, l'hypocrisie de la belle-mère et sauver ainsi les amours de sa jeune maîtresse. Le frère d'Argan organise la cérémonie finale qui transforme le malade imaginaire en médecin.
Argan s'invente des maladies à longueur de temps, et ne cesse de demander après son médecin. Pour disposer de soins à domicile, il souhaite faire épouser Thomas Diafoirus, médecin de métier, à sa fille Angélique. Mais cette dernière est amoureuse de Cléante.
Chez Molière, le spectacle est bien plus qu'un simple divertissement : c'est la voie royale vers la lucidité. En nous représentant ce malade imaginaire, il aborde les thèmes de la mort, de l'amour, dans une société où foisonnent des charlatans de toute sorte !
Toute l’oeuvre de Mme de La Fayette a d’abord été publiée de manière anonyme, pourquoi ? Au XVIIe siècle, quand on est une femme de la noblesse, on ne signe que des Mémoires ou des Correspondances. Ou à la rigueur, des genres considérés comme nobles : le grand roman pastoral et précieux.
Mais, La Princesse de Clèves est probablement le résultat d’une collaboration : cela se fait beaucoup à l’époque. On sait que Mme de La Fayette a travaillé avec La Rochefoucauld, Segrais ou Huet. D’ailleurs, trouver l’auteur d’un ouvrage est une petite devinette de salon. Mme de La Fayette se défend même avec malice :
Un petit livre qui a couru il y a quinze ans et où il plut au public de me donner part, a fait qu’on m’en donne encore à la Princesse de Clèves. Mais je vous assure que je n’y en ai aucune ... Je suis flattée que l’on me soupçonne et je crois que j’avouerais le livre si j’étais assurée que l’auteur ne vînt jamais me le redemander. Je le trouve très agréable, bien écrit sans être extrêmement châtié, plein de choses d’une délicatesse admirable.
Mme de La Fayette, Lettre au chevalier de Lescheraine, 13 avril 1678.
Marina Vlady a dit : "Ce film pour lequel nous obtînmes le plus grand succès public des années 1960, plusieurs prix dans les festivals, un prix d'interprétation Femina Belge pour le rôle-titre, fut littéralement assassiné par la grande majorité de la critique parisienne...
À la mort de sa mère, Junie, 16 ans, change de lycée en cours d'année. Dans son nouvel établissement, elle retrouve son cousin Mathias, qui l'aide à s'intégrer dans la classe en lui présentant sa bande d'amis. Austère et fascinante, Junie est vite courtisée par de nombreux garçons. Parmi ses différents prétendants, le timide et sage Otto est celui qu'elle accepte comme fiancé. Mais une passion vive et soudaine ne tarde pas à naître entre Junie et Nemours, jeune et séduisant professeur d'italien. Face au grand amour, mais ne voulant pas céder à ses sentiments, Junie s'obstine à refuser le bonheur, car il n'est à ses yeux qu'une illusion...
« Jamais cour n'a eu tant de belles personnes » : la phrase de Mme de Lafayette a servi de déclic à Christophe Honoré pour passer de la cour royale du xvie siècle décrite par le roman à une cour de lycée d'aujourd'hui. L'idée, qui pourrait sembler théorique, s'incarne parfaitement. D'abord par la vertu d'un décor, le lycée Molière du 16e arrondissement parisien, tout en galeries ouvertes et balcons : un théâtre où chacun est à la fois en représentation et à l'affût du spectacle d'autrui. Ensuite par le nombre de « belles personnes », en effet, qui s'y épient, s'y désirent et s'y empoignent. Une autre passerelle évidente avec le texte pourrait être la peur de perdre la face devant son groupe, si violente à l'adolescence, et décisive dans les rebondissements du récit.
Mais Honoré ajoute l'essentiel, son style, en filmant les lycéens comme des demi-dieux, avec une sorte de ravissement élégiaque, communicatif — pas si loin d'un Gus Van Sant, dans Elephant, mais sans les arrière-pensées funèbres. La Belle Personne devient ainsi le portrait d'une jeunesse rêvée, fantasmée, qui n'a sans doute jamais existé nulle part. Une jeunesse dont la grande affaire est encore l'amour. Et qui casse ou bien passe — comme le suggère l'apparition émouvante d'une ancienne « princesse de Clèves » (chez Manoel de Oliveira), Chiara Mastroianni. Cet irrésistible portrait de groupe est illuminé par un visage neuf — celui de Léa Seydoux, dont le film est l'acte de naissance — et irradié par une chanson sublime du suicidé Nick Drake, Way to blue, au romantisme aérien. —
Louis Guichard (Télérama.fr).
LES BOLOSS des belles lettres : Jean Rochefort interprète une oeuvre du patrimoine littéraire classique présentée de façon décomplexée et enthousiaste dans un langage très vivant.