"Tels père, tels fils " : dit l'adage mais dans la réalité, les relations père- fils sont souvent placées sous le signe du conflit car le fils qui grandit est amené un jour à devenir père à son tour et pour s'accomplir, il a besoin de concurrencer son propre père avec lequel il entre fréquemment en opposition; L'un cherche à s'affirmer et l'autre tente de conserver son pouvoir .La figure paternelle apparait donc très souvent comme source de tensions en littérature ; Le Père peut être protecteur et rassurant ; parfois il sert de guide spirituel et il devient pour le jeune homme celui qui montre la voie, le modèle à suivre. Parfois, il peut représenter une force hostile voir même comme l'illustre le mythe d'Oedipe, il représente l'homme à abattre. La mort du père est symboliquement un moment très fort car le fils se retrouve seul. Dans les romans de Sorj Chalandon, la figure du père joue un rôle central et fondateur ; Dans un de ses précédents romans, intitulé Le Quatrième Mur et qui a pour cadre le conflit israélo-plestinien à Beyrouth , Georges le héros grandit en face du silence de son père et n'a pas réussi à créer des liens avec ce dernier . Comme son père n'avait pas été résistant durant la seconde guerre mondiale, il souhaite, devenu adulte, s'engager véritablement au sein d'un conflit dont il va pouvoir mesurer toute la violence en se rendant au Moyen-Orient.
Le héros de Retour à Killybegs, Tyrone Meehan commence par évoquer ses souvenirs d'enfance : l'histoire s'ouvre , dès les premières lignes , sur le portrait du père. Ce père est à la fois admiré et redouté par le personnage qui se revoit alors dans son village natal , âgé de 7 ans. Découvrons ensemble les grandes lignes de la figure paternelle présente dans l'ensemble de ce premier et son ambivalence.