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11 avril 2016

Michel Malherbe, Alzheimer. La vie, la mort, la reconnaissance, sept. 2015, Vrin, 300 p., lu par François Godeluck

 La philosophie impose de questionner et de prendre son temps. Un temps qui va bien au-delà de l’événement et au-delà de l’existence individuelle d’un homme. Elle sert la vie en la rendant moins étrange. Mais la vie est parfois si singulière qu’elle heurte la philosophie et la laisse sans voix ni raison. En particulier face au mal et à la violence. La maladie d’Alzheimer est dans notre société contemporaine une des manifestations du mal. Elle nous impose le devoir d’assister notre prochain. Mais il s’avère que nous sommes impuissants à aider, à enrayer le déclin ou à remédier à la décomposition de l’autre. Annie, l’épouse de Michel Malherbe, fut atteinte de la maladie d’Alzheimer à l’âge de soixante ans passés. Le mal qui touche son épouse est aussi son affaire. Une affaire d’expérience. Une expérience qui ne se partage pas car c’est chaque fois l’expérience d’un seul. Néanmoins, dans son livre, intitulé Alzheimer, M. Malherbe philosophe à la première personne et entend tirer un enseignement qui se tient dans les limites de son expérience. Présence de la mort au sein de la vie, la maladie d’Alzheimer est un mal qui défait et touche l’homme jusque dans son intégrité d’individu et sa dignité de personne responsable, de sorte qu’il est nécessaire de poser la question de la reconnaissance.

 

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04 septembre 2015

Jean-Claude Fondras, Santé des philosophes, philosophes de la santé, ENCD, 2014. Lu par Marine Frontera

« J’ai étudié consciencieusement la maladie d’un point de vue philosophique. Il me semble que ce que j’ai lu ne m’a rien appris. Ne m’a rien permis de comprendre. Ne m’a prévenue de rien. En matière de souffrance, la philosophie est d’un piètre secours ». Ce propos de Claire Marin, philosophe atteinte d’une grave maladie, pourrait nous détourner d’un ouvrage philosophique sur la santé comme celui de Fondras, intitulé Santé de philosophes, philosophes de la santé.

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28 janvier 2015

L’invention de l’hystérie au temps des Lumières (1670-1820), Sabine Arnaud, EHESS, 2014. Lu par Gilles Barroux

Comment s’invente une maladie ? Une telle question peut heurter, non pas seulement les adversaires opposés à toute lecture constructiviste de l’histoire des maladies et de la médecine plus généralement, mais un sens commun qui veut que la maladie désigne un état, et sa désignation un discours.

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