s'exprimer, partager, créer, échanger...au lycée Marie Curie de Versailles

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Atelier d'écriture

Atelier animé par Mme Gadal, professeur de lettres

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14 mars 2017

Nouveau départ Elisa

https://visualhunt.com/photos/s/7/vespa-vehicle-wheel-motoring.jpgLe jour de notre départ était arrivé, tout était prêt, valises, papiers.

Ma mère était terrifiée à l’idée de nous voir partir travailler dans un autre pays. Elle disait toujours que c’était insensé et risqué. Mon cousin et moi, nous étions sûrs de notre coup, lui allait faire le pain et les pâtisseries et moi j’allais servir les clients.  

On avait trouvé un  local depuis la France, il était situé dans le centre de Manhattan, dans une petite rue commerçante. Le monsieur nous l’avait vendu vraiment peu.

A l’aéroport nous quittâmes notre famille, attristée et apeurée, pour construire notre rêve. Quelques heures plus tard nous le touchions du doigt.

Nous nous installâmes le plus vite possible dans notre appartement, trop pressés de voir notre nouvelle boulangerie.

Enfin devant notre rêve, l’émotion était énorme. Les larmes nous montaient aux yeux, de voir enfin notre projet commencé depuis si longtemps.

Si le local était prêt, il ne restait plus que la marchandise à acheter. Dès le départ de l’homme qui nous avait donné les clefs, nous commençâmes à nous installer. Par chance nous avions trouvé un local où tout était prêt, aucuns travaux n’étaient à prévoir. Nous rajoutions quelques éléments de décoration.

Quelques jours plus tard, le moment de l’ouverture était arrivé, toutes les viennoiseries et pâtisseries étaient bien rangées sur les présentoirs, les baguettes alignées derrière le comptoir et notre employé et moi habillés d’un tablier doré.

Ce jour-là, la boutique n’a pas désempli. Tout le monde achetait nos pâtisseries qui venaient du bout du monde. Les américains nous félicitaient pour cette remarquable idée, nous disant qu'auparavant la boulangerie la plus proche était à 50km.

Notre boulangerie était une ambition depuis très jeune, et voila que cela faisait maintenant un an que nous l'avions ouverte. Même si nous pouvions dire que les premiers mois étaient parfaits, les suivants n'étaient pas comme nous l'avions espéré.

Les dettes et les problèmes se sont peu à peu accumulés, mon cousin sombrait dans une nouvelle dépression et les clients se faisaient de moins en moins nombreux. Alors que faire, poursuivre mon destin ou rentrer en France ?

E.C 

 

Le travail (Tiffany)

http://cache2.asset-cache.net/xt/459958883.jpg?v=1&g=fs1|0|SKP176|58|883&s=1&b=NTE2Ce jour-là, nous étions le 7octobre 2001, et c’était mon premier jour de travail dans une grande entreprise américaine . J’étais très excitée à l’idée de découvrir, enfin, le monde du travail. J’avais 25ans, j’étais sortie de mon école il y a tout juste un an mais il m’avait été difficile de trouver un emploi depuis. Le patron de l’entreprise m’avait finalement rappelée en me disant qu’il avait aimé mon ambition et ma motivation mais également afin de m’annoncer que je commençais dans une semaine. Depuis cet appel, sept jours étaient passés, nous étions lundi et il était sept heures et demie. J’enfilai un chemisier blanc, une jupe crayon noir, un blazer foncé, je mis ma plus belle paire d’escarpins noirs, remontai mes cheveux, pris mon sac à main et je partis prendre un taxi. Sur le chemin je m’arrêtai au café. Je voulais ressembler à une vraie femme d’affaire, une femme des films américains.

En arrivant devant le gratte-ciel de l’entreprise, je fus accueillie par Catherine, mon assistante. Elle allait m’aider pour les appels, la paperasse ... Catherine me fit visiter l’entreprise et me présenta tous mes nouveaux collègues. Avant de commencer à travailler, M. Charles, le directeur voulait s’entretenir avec moi. Il me parla sévèrement, m’expliqua qu’il n’accepterait aucune erreur et que le travail devait être fait selon ses règles. M. Charles paraissait beaucoup plus dur que lors des premiers entretiens. J’angoissais. Allais-je réussir le travail demandé ? Je ne le savais pas. Je suivis mon assistante vers mon bureau. En ouvrant, la porte je découvris un grand bureau lumineux et une magnifique vue sur Paris et la Tour Eiffel. Je me sentais bien et j’étais heureuse d’être là.

Au bout d’un an de travail en entreprise, je fis le constat que cet emploi me plaisait vraiment, j’étais épanouie. Je commençais à avoir beaucoup de travail afin de préparer les publicités des fêtes de fin d’année. M. Charles m’avait proposé de travailler sur un gros projet : une affiche publicitaire numérique sur Time Square. J’étais  enchantée que le directeur me fasse confiance, mais cette proposition n’enchanta pas mes collègues qui attendaient cette proposition depuis plusieurs années. Je travaillais sans cesse, je ne sortais plus, je ne vis plus personne durant des semaines. Mon projet avait finalement été approuvé, je ne regrettais pas d’avoir mis ma vie privée entre parenthèses le temps de finaliser le projet.

Au bout de sept ans je n’étais plus épanouie. J’avais de plus en plus de travail. Ni mon assistante, ni mes collègues ne voulaient m’aider. M. Charles était de plus en plus sévère avec moi malgré tous les efforts que je fournissais. Je tombai en dépression. Je ne voulais plus travailler, plus sortir… Je fus mise en congé maladie pendant dix mois, je prenais différentes sortes de médicaments… Je ne savais pas si je reviendrais dans cette entreprise où l’enfer était roi. Je ne savais pas si j’aurais la force de recommencer…

TB

09 mars 2017

Peut-on accepter de telles répartitions de richesses ?

Peut-on accepter de telles répartitions de richesses ?

Les sommes perçues par quelques personnalités du sport ou du show-business sont astronomiques, hors de portée du commun des mortels. Elles s'expriment en centaines, voire en milliers d'années de Smic.

Le statut de Superstar est  caractérisé par deux dimensions: le talent et le charisme. En sport, la certification d'un talent résulte des mesures objectives (temps, distances, scores, classements...).

Le basketteur français Rudy Gobert, qui joue aux Etats-Unis en NBA, vient de signer un contrat d'un montant de plus de 23 millions d'euros. Plus de 65 000 euros par jour. L'équivalent de ce que gagne un smicard français en travaillant 1 307 jours.

Mais dans ces inégalités sociales de richesse, Cristiano Ronaldo arrive en tête avec 51 millions d'euros par an, soit 140 000 euros par jour, sans compter les contrats complémentaires (publicités, sponsoring...). Le smicard devra alors travailler 2 900 jours, soit 8 années.

La télévision est aussi un bon moyen. Le fait d'être vu par des dizaines de millions de téléspectateurs a des conséquences considérables sur la rémunération. Les contrats de Tiger Woods représentent 86% de l'ensemble de ses revenus, soit 500 millions de dollars.

L'annonce de la signature d'un contrat d'un montant inédit avec un sponsor ou d'un transfert record envoie des signaux favorables à l'élargissement de l'audience de la célébrité. Par exemple, le montant atteint par le contrat d'assurance de footballeur David Beckham atteste de sa "valeur": 149 millions d'euros d'indemnités en cas de blessure ou de dommage à son apparence remettant en cause sa carrière et ses contrats publicitaires. 

Or, un chirurgien qui sauve des vies et améliore celles des autres, gagne entre 5 000 et 10 000 euros par mois, alors qu'une célébrité, selon son influence et son image peut gagner jusqu'à des millions d'euros

Entre autres, le salaire ne dépend pas seulement du talent de la célébrité, mais plus de son influence, de sa médiatisation, ou bien ses contrats publicitaires. Une personne peut travailler 55h par semaine et malgré tout gagner beaucoup moins qu'une personne médiatisée qui elle ne travaille pas autant mais gagne sa vie avec le nombre de personnes qui la suivent ou l'admiration qu'elle apporte.

 

Le bureau du travail

http://images.freeimages.com/images/thumbs/758/free-pixel-emoji-smiley-pattern-in-blue-1636569.jpgEt voilà c'est le grand jour pour Camille. Son réveil affiche six heures du matin. Elle se lève, angoissée, c'est aujourd'hui que va se décider son destin.

 

Camille va avoir 18 ans à 8h11 précise et son rendez-vous au bureau du travail est prévu pour 8h16. Mais vous vous demandez qui je suis. Alors moi , je suis la gardienne de Camille et d'autres jeunes, qui eux n'ont pas encore 18 ans. Le rôle que le bureau du travail m'a attribué, consiste à contrôler en continu des individus jusqu'à leurs 18 ans afin de faire un rapport par mois qui déterminera, en fonction de leur comportement durant les 18 premières années de leur vie, quel sera leur travail pour le reste de leur vie. Il y a beaucoup de gardiens, chaque département a les siens.

 

Aujourd'hui c'est au tour de Camille de savoir quel sera son rôle. Elle se prépare dans le silence, la gorge nouée. Il est 7h30, ses parents l'attendent dans le salon pour lui souhaiter bonne chance; 7h40 Camille part de chez elle pour rejoindre le bus.

Il est 8h00, Camille se tient devant la grande porte du bâtiment où se trouvent les bureaux du travail. Elle se dirige vers un guichet où une dame lui indique la porte devant laquelle elle doit attendre. Elle va alors s’asseoir sur l'une des chaises qui longent le mur, elle est la prochaine à passer. Si Camille angoisse c'est parce qu'elle a peur de ne pas être admise dans un travail qui correspond à ce qu'elle veut.

Il est 8h10, la porte s'ouvre sur un jeune homme avec un large sourire. Il a eu 18 ans il y a quelques heures lui aussi. Il est satisfait du travail qu'on lui a attribué. Il sera après sa formation professeur de musique au collège.

Il faut encore 5 minutes d'attente pour Camille. Elle s'assure d'être correctement habillée et respire profondément. Elle part alors dans ses pensées et s'imagine d'abord hôtesse de l'air, puis maître nageuse en passant par distributrice de prospectus devant un restaurant. Elle essaie de se représenter dans tous les métiers qui lui passent par la tête.

Soudain Camille sursaute en entendant son nom dans un haut parleur. Elle s'imagine alors être la voix du haut parleur. Puis encore une fois son nom retentit. Camille se dirige alors vers la porte indiquée par la dame il y a un quart d'heure de cela et la pousse.

En entrant elle observe la salle. Ses yeux se posent sur le bureau situé au centre de celle-ci. Cela ressemble à ce que lui avaient décrit les personnes de son entourage. Une femme lui demande de s'avancer et de s'asseoir en face d'elle et d'un autre monsieur portant une étiquette «juge». Camille s’exécute puis les deux juges consultent un dossier avec sa photo laissant s'installer un silence pesant dans la salle. Elle sent alors son estomac se nouer, elle ne devrait pourtant pas s’inquiéter. Les parents de Camille ont toujours évité qu'elle fasse des bêtises depuis qu'elle est petite.

Les juges redressent alors la tête en même temps.

     -Camille Martin c'est bien ça? questionne la femme

     -Oui

      -Et bien, tout d'abord bonjour, je suppose que vous savez pourquoi vous êtes ici. Nous allons alors commencer en vous faisant un rapport de votre comportement durant ces 18 années.

      -Très bien.

L’anxiété de Camille se perçoit dans sa voix.

      -Bien, nous avons constaté, que la ponctualité n'est pas votre fort madame Martin. Vous êtes également une jeune fille assez désordonnée et maladroite. On note effectivement que      nombreuses sont les fois où vous avez raté votre bus parce que vous aviez, par exemple,  égaré quelque chose.

A ces paroles Camille se crispe encore un peu plus. Elle déglutit bruyamment et le juge poursuit

      -Cependant, il est vrai que votre politesse, votre obéissance et votre amabilité sont plutôt remarquables. Et cela est important. De plus vous respectez toujours les heures de coucher.   Maintenant j'aimerais que l'on parle de votre scolarité.

Camille retrouve un sourire timide. Elle est assez confiante : pour l'école, elle n'était pas la meilleure partout, mais elle avait réussi à s'en sortir.

       -Pour commencer, nous avons vu que les matières scientifiques n'étaient pas votre point fort.  Qu'en pensez-vous?

       -Oui je suis d'accord.

       -Bien. Mais on voit que votre sérieux a évité la catastrophe. Je peux aussi vous faire part du fait que nous avons constaté que vous étiez assez sportive.

       -Pour conclure nous voyons que vous êtes déterminée et cela est un très bon point. Vous pouvez donc être rassurée, nos avis sur vous sont majoritairement positifs.

Camille se sent rassurée, mais sa gorge reste nouée.

Suite à cela, les juges ont donné leur avis sur le domaine qui correspondait à Camille. Ils ont dit qu'elle ne serait certainement pas dans un bureau et qu'elle pouvait s'attendre à être en contact avec les gens. Elle a ensuite parlé de ce qui l'attirait. Camille voulait être journaliste sportif. Les juges lui ont dit que ce n'était pas impossible, ils ont pris des notes et ils ont écouté ses motivations.

Camille retourne dans la salle d'attente dans laquelle elle va devoir patienter quelques heures avec les autres jeunes passés précédemment, le temps que les personnes qui travaillent pour l'affichage exposent les listes d'attribution des rôles.

Camille est anxieuse et sereine à la fois, il y a de l'espoir mais pas trop non plus.

Les heures passent, il est midi. Les listes arrivent. La voix du haut parleur appelle les jeunes par ordre alphabétique pour former une queue bien organisée.

Tous le monde s’exécute, certains jeunes pleurent, d'autres sautent de joie ou bien encore restent neutres.

           -Votre attention, jeunes gens, après avoir consulté la liste, veuillez vous présenter au guichet d'entrée pour récupérer votre dossier contenant les informations pour votre début de                formation au travail qui vous a été attribué et pour votre poursuite. Merci. dit la voix du haut  parleur.

Le tour de Camille arrive, elle s'approche d'un pas hésitant de la liste. Puis soudain c'est le trou noir.

Camille est sortie de son sommeil par l'alarme de son réveil, il est 7h00, elle a rendez-vous avec la conseillère d'orientation du lycée pour parler de ce qu'elle souhaite faire après son baccalauréat. Elle est angoissée, elle a l'impression que tout ce qu'elle a pu faire jusqu'à aujourd'hui, sera jugé par la conseillère, comme si on décidait notre avenir en nous jugeant sur toute notre vie jusqu'ici. 

Mathilde

08 mars 2017

Le travail Myriam

Madame ,

Je vous fait cette lettre pour exprimer mon envie de travailler à vos côtés. Travailler avec vous sera une source de motivation quotidienne. Je travaillerai avec persévérance. Le salaire ne m'est pas un critère important.

Depuis plusieurs années je m'exerce à acquérir les compétences nécessaires pour obtenir ce poste dans votre entreprise, et si vous estimez que je n'ai pas les capacités nécessaires j'aimerais que vous me les enseigniez.J’ai le désir d’apprendre de vos expériences. Pour la plupart des gens le travail est synonyme de contrainte, pour moi, c’est la réalisation de soi. J’investirais intelligence et énergie.  Mon manque d’expérience professionnelle  n’entame en rien ma volonté à occuper ce poste  et me pousse au contraire à faire mes preuves. Le challenge proposé est à la hauteur de mes espérances. Je possède une motivation sans failles, je saurais mener à bien les différentes missions que vous me confierez.En effet , j'aspire à développer mes connaissances en conception et réalisation de produits textiles parce que, dans notre société actuelle le vêtement n'est plus un simple habillement mais un réel moyen d'affirmer sa personnalité.Je suis disposée à travailler assidûment afin de réussir à vos cotés.

Espérant vous avoir convaincue de ma motivation pour cet emploi, je reste à votre disposition pour toute information complémentaire . J'espère avoir l'opportunité de vous rencontrer afin de vous exposer de manière plus détaillée les compétences que je peux vous apporter. Dans cette attente, je vous prie, madame, de croire en mes sentiments respectueux.

Margaux

02 mars 2017

travail Julie

Le chant des oiseaux me réveillent en douceur. Les rayons lumineux pénètrent à travers les volets révélant mes magnifiques peintures sur mon bureau. Je me redresse contre la tête de mon merveilleux  lit et m’étire de tout mon long. Je pars me préparer et vais manger un délicieux chocolat.

Enfin prête, j’enfile mes jolies chaussures, prends mon sac élégant et sors de ma belle maison. On est au printemps, le soleil est éblouissant et illumine mes ravissants yeux noisette. C’est vraiment une journée parfaite pour travailler. Je m’avance vers l’arrêt de bus de l’autre côté de la route et j’y reste à peine une seconde quand mon bus arrive déjà. Je monte allègrement dans le bus et dis bonjour au chauffeur qui me répond avec un grand et merveilleux sourire. Je m’assois sur le premier siège près du chauffeur et regarde deux femmes qui conversent sans discrétion en riant. Toutes les deux parlent d’un métier passionnant qui semble être le leur. Elles paraissent enjouées de débuter leur extraordinaire journée de travail. Leur métier semble épanouissant. Elles finissent finalement par changer de sujet et alors, je me tourne vers la fenêtre par  laquelle je vois un père emmenant ses ravissants  enfants à l’école. Les deux petits garçons courent devant le père, leur mignon petit sac sur le dos remuant de droite à gauche. Plus loin, deux amoureux se tiennent la main. Ils s’embrassent une dernière fois avant de se séparer et partent chacun de leur côté.

Une fois le bus arrivé, je descends et vais sur la place où se rencontrent les passants. Comme le point d’intersection de la ville, c’est ici que se retrouvent les écoliers et les collègues de bureau heureux de se revoir pour une nouvelle journée.

Aujourd’hui le ciel est d’un bleu radieux. Aucun nuage ne voile le soleil.

Je continue ma route, traversant la grande place et faisant signe à des collègues de loin. Autour de moi, les touristes dévalisent les boutiques et les vendeurs finissent rapidement leur chiffre d’affaire en fin de journée. A l’autre bout de la place est installé le marché. Le poissonnier est toujours souriant et apaisant. Il sert sa cliente avec courtoisie et élégance puis passe au client suivant.


 

J'arrive finalement en face d'un escalier gigantesque menant à un gratte-ciel illuminé par le soleil et brillant de mille feux. Je monte l'escalier souriant les passants allant du sens inverse avec une allure élégante et distinguée. Je passe les immenses portes et pénètre dans l'enceinte de la tour. Comme chaque jours, les agents à l’accueil me saluent avec un grand sourire jovial. Les clients me regardent admirablement et mes collègues me font un signe de main de loin. Je monte dans l'ascenseur à droite de l’accueil et monte à une vingtaine d'étage supérieur. Je traverse le couloir, enjouée, et entre dans mon bureau personnel avec une vue incroyable sur toute la ville. Je m'assois dans mon confortable siège et pensive, j'ouvre mon dossier où sont entassées des milliers de feuilles.


 

Soudain, mon alarme me réveille en sursaut. Ce n'était qu'un rêve. Je suis sonnée et j’ai la tête qui tourne. Ma chambre est baignée dans la pénombre et mes vieilles peintures sont effrayantes dans le noir.  Je me redresse contre la tête de lit grinçante et victime de la vieillesse. Fatiguée, je me lève à contre-cœur et pars me préparer.

Enfin prête, j’enfile mes minables chaussures pleines de boue, prends mon sac décoloré et sors de chez moi. On est en hiver, la nuit est toujours présente et noircit mes yeux noisette. Des gouttelettes coulent sur mon front, humidifiant mes cheveux que j’avais si bien coiffés. C’est vraiment une journée horrible pour travailler. Je m’avance vers l’arrêt de bus de l’autre côté de la route lorsque je vois mon bus partir. Je cours pour avoir une chance de le rattraper mais arrive trop tard. Je m’assois alors sous l’abri et attend impatiemment l’autre bus qui est censé arriver cinq minutes après. Mais comme d’habitude, ce dernier est en retard. Il arrive finalement dix minutes plus tard m’arrosant en roulant dans la flaque. Je monte dans le bus trempée de la tête aux pieds et dis bonjour au chauffeur qui me lance un regard noir et tourne la tête vers la route. Je m’assois sur le premier siège près du chauffeur et regarde deux femmes qui bavardent sans discrétion en riant péniblement haut et fort. Toutes les deux parlent d’un métier ardu qui semble être le leur. Elles se plaignent de leur travail débordant et de leurs clients souvent désagréables. Elles finissent finalement par changer de sujet et alors, je me tourne vers la fenêtre par laquelle je vois un père emmenant ses enfants à l’école. L’un des deux semble malade tandis que l’autre pleure sous les dures paroles de son père en colère. Plus loin, un couple marche l’un à côté de l’autre obnubilé par le portable. Ils se jettent un regard l’un à l’autre avant de reposer leurs yeux sur leur téléphone et de se séparer.


Une fois le bus arrivé, je descends et vais sur la place où les passants se bousculent. Tous sur leur téléphone, les écoliers marchent sur le chemin de l'école fatigués.

Aujourd’hui le ciel est gris. Aucun rayon de soleil ne traverse les nuages.

J'avance, essayant de tracer ma route parmi les passants qui  ne regardent pas devant eux. Autour de moi, les vendeurs attendent les touristes patiemment. Le temps est loin de leur être favorable pour travailler. A l’autre bout de la place est installé le marché. Le poissonnier crie pour vendre son poisson frais, cassant les oreilles des passants. Il sert sa cliente froidement et impoliment et passe au client suivant comme un lourd fardeau dont on veut se débarrasser rapidement.

J'arrive finalement en face d'un escalier désastreux qui se remplit de  flaques d'eau. Je monte l'escalier tête baissée. Je passe les lourdes portes et pénètre dans l'enceinte du bâtiment. Comme chaque jour les agents à l’accueil m'ignore,dépassés . Les clients me regardent avec aigreur et mes collègues me jettent un regard noir. Je monte dans l'ascenseur à droite de l’accueil et monte à l'étage supérieur. Je traverse le couloir affichant un regard inexpressif et entre dans la salle où sont placés une dizaine de bureaux. Je m'assois dans mon siège désastreux et ,pensive, j'ouvre mon dossier où sont entassées des milliers de feuilles.

Julie D

Oral

Jeudi 22 juin. Les examens de fin d'année approchent, et Luc doit rendre un oral de sociologie sur un sujet encombrant pour lui : « Comment la notion de travail est-elle vue par les employés en France de nos jours » ?

Cela l'angoissait plus qu'autre chose. Il n'avait plus qu'une seule soirée avant le jour J pour finir cette « corvée ».

Le travail pour lui, c'était précisément ce qu'il était en train de faire là : il s'engouffrait dans une spirale où il s'enfonçait dans une déprime et où il ne pensait qu'à des mots négatifs eux-mêmes : lourd, dur, fatigant, usant... jusqu'à même soumission. Ces mots lui passaient par la tête, comme s'ils défilaient sur un mur qu'il visualisait : il voyait ces mots, les lisait et les laissait défiler sans même arrêter d'y penser. C'était comme si ces mots qui défilaient le forçaient à les regarder, comme s'ils l’entraînaient dans un « drame».

C'est alors qu'il se mit à écrire tout ce qu'il pensait : les travailleurs français voyaient le travail comme quelque chose d'encombrant, triste... jusqu'à même écrire que ça rendait bête, que cela « aspirait » nos vies. Et son brouillon s'infestait progressivement de toutes ces phrases.

Et pendant ce temps cela avançait. Tout seul.

Le lendemain, lors de l'oral, il parlait de ce sujet comme s'il racontait sa vie : tous les mots, les phrases qu'il pensait et qu'il préparait hier sortaient tout seuls de sa bouche rapidement. Il ne pensait à rien d' autre. Ce qu'il pensait de terriblement embarrassant au départ l'avait guidé vers un travail complet sur un thème qu'il pensait absurde sans même qu'il s'en rende compte.

Angelo

rime travail

Un flot continu de personnes sort de la bouche de métro telle une large bouche vomissant une masse grouillante. Le métro se situe exactement en dessous du quartier d'affaire de Londres, de telle sorte qu'à la pose du déjeuner, les rues se retrouvent engorgées de tous ces petits employés de bureau, les ouvriers provenant du chantier de la ville, les grands patrons qui sortent de leur bureau et les petits touristes qui se perdent dans cette masse humaine. Au centre de cette activité se trouve le Sainsbury's, supermarché local qui reçoit chaque jour tout ce petit monde. Les travailleurs prennent sur le pouce leur déjeuner. On y croise toute sorte d'accoutrements, des tenues de chantier orange, au costume cravate, à la jupe crayon et brushing. Les londoniens n'ont pas de temps à consacrer à leur repas du midi. Le temps est consacré à la bourse qui change sans arrêt, instable, aux travaux de construction, aux appels téléphoniques, à gérer les finances, les malades, la loi. On s'assure que demain utilise autant de temps que le jour même. Les gens passent leur vie en boucle, chaque journée répétant les mêmes gestes, mêmes habitudes afin de garder un équilibre constant. Les actions se font en répétition, créant dans la tête comme une migraine effroyable à laquelle on finit par s’habituer pour pouvoir toucher à la fin du mois de quoi manger pour le mois à suivre. Le grand patron n'est rien sans ses petits ouvriers et les ouvriers ne sont rien sans leur grand patron, telle une fourmilière où chaque personne est destinée à une tâche afin de faire tenir la pyramide en place. Travailler, grimper les échelons, se nourrir, dormir. Et toutes ces petites fourmis, on les retrouve à l'heure du midi. Il suffit de s'asseoir, s'installer, prendre un bon bouquin et du café puis attendre. On pourrait mettre une sonnerie à l'heure de pause et voir ce flot de fourmis qui débouche dans la rue. Les voitures klaxonnent d'impatience pendant que le passage piéton est envahi. Le taux de pollution atteint un pic anormal à ce moment de la journée, les taxis noirs se fraient un chemin entre les personnes, les pressés donnent des coups de coudes, les touristes se laissent bousculer ; impressionnés par la fourmilière. Voilà le passe-temps favori de certains vieux londoniens pour qui la vie n'a plus autant d’attrait qu'autrefois, comme par exemple moi-même. Me voilà, le petit moustachu installé sur un banc tout aussi vieux que moi, qui observe l’œil frétillant et la moustache recourbée tel un héros de roman belge.

Lisa - Témoignage sur le travail

 

Je me suis souvent demandé ce qu’était réellement le travail. Du plus lointain souvenir que j’ai, je revois ma mère se lever tôt, se préparer, s’habiller d’une tenue assez stricte et partir pour prendre les transports : le bus, le train puis le métro. L’idée que je me faisais du travail était l’ennui et le calvaire. Le matin, je la voyais stressée et pressée et le soir, fatiguée. Cela n’avait pas du tout l’air amusant. Je ne voulais pas grandir. Je voulais rester à jouer avec mes amis à l’école et non à parler de projets révolutionnaires pendant des réunions avec des collègues, je voulais continuer à courir pour ne pas être le chat, et non courir pour ne pas arriver en retard et je voulais m’amuser à écrire « soleil » à l’envers sur une calculatrice, et non faire les comptes de mes dépenses chaque mois. Quand j’étais petite, je rêvais de devenir maîtresse d’école ou aventurière.

Lorsque j’ai fait mon stage de découverte dans l’entreprise de mon père, c’est vrai que pendant les réunions, je m’ennuyais pas mal parce que je ne comprenais pas tellement de quoi mes collègues parlaient, au point qu’une fois, je me suis endormie … Mais j’ai fait la rencontre de certaines personnes formidables et je me suis finalement bien amusée.

Lors d’un dîner de famille, j’ai relancé le sujet de ma cousine éloignée avec laquelle j’étais très proche. Elle m’expliquait ce qu’était la vie et elle m’apprenait beaucoup de méthodes distrayantes et spirituelles. Je l’adorais. Son métier, c’était psychologue. Elle écoutait parler ses clients attentivement et les aidait à se reconnaître et à respecter la personne qu’ils étaient dans leur dimension psychique. Elle disait souvent que nous sommes toujours la meilleure version de nous-même. Elle avait beaucoup de clients grâce à sa qualité d’écoute et ses bons conseils. Elle faisait renaître la joie perdue de ses protégés et ils le lui rendaient bien.

Mais peu à peu, elle a sombré dans la dépression. Elle ne parvenait plus à gérer ses problèmes et ses émotions et ses clients ne l’aidaient pas vraiment dans cette tâche en lui racontant leurs malheurs. Mais après tout, c’était son métier.

Comme quoi, même si nous aimons beaucoup notre travail, il peut aussi apporter des sentiments négatifs …

Bien que je leur aie expliqué cette histoire, mes parents n’ont plus voulu que je la vois de peur que je sois touchée par sa détresse et que je l’y rejoigne.

Travail fifgueiredo ribeiro ruben

Je n'ai pas de nom, je fais partie de cette masse informe que vous croisez dans le RER, le bus, le métro dans des 3 pièces taillés sur mesure, un attaché case collé à la main comme indissociable à notre chair. Outre l'apparence physique j'étais aussi soumis à une pression vis à vis de mon patron , un petit jeune de 10 ans mon cadet s'appelant René devenu mon supérieur grâce au piston de son père un ami proche du PDG de la société.

Niveau amour , la dernière relation stable était avec Vanessa une fille avec qui j'ai eu une relation heureuse pendant un certain temps … jusqu'à ce que son train déraille et qu'elle meurt la nuque brisée. Oh, je sais « c'est triste blablabla condoléances » ça très peu pour moi. Etonnamment, je n'ai pas ressenti grand chose après sa mort ma seule interrogation était « qui va faire la cuisine maintenant » ?

Bref si vous lisez ce texte, c'est que j'ai abrégé mes souffrances et celles de mon jeune supérieur 

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