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Le travail (Tiffany)

http://cache2.asset-cache.net/xt/459958883.jpg?v=1&g=fs1|0|SKP176|58|883&s=1&b=NTE2Ce jour-là, nous étions le 7octobre 2001, et c’était mon premier jour de travail dans une grande entreprise américaine . J’étais très excitée à l’idée de découvrir, enfin, le monde du travail. J’avais 25ans, j’étais sortie de mon école il y a tout juste un an mais il m’avait été difficile de trouver un emploi depuis. Le patron de l’entreprise m’avait finalement rappelée en me disant qu’il avait aimé mon ambition et ma motivation mais également afin de m’annoncer que je commençais dans une semaine. Depuis cet appel, sept jours étaient passés, nous étions lundi et il était sept heures et demie. J’enfilai un chemisier blanc, une jupe crayon noir, un blazer foncé, je mis ma plus belle paire d’escarpins noirs, remontai mes cheveux, pris mon sac à main et je partis prendre un taxi. Sur le chemin je m’arrêtai au café. Je voulais ressembler à une vraie femme d’affaire, une femme des films américains.

En arrivant devant le gratte-ciel de l’entreprise, je fus accueillie par Catherine, mon assistante. Elle allait m’aider pour les appels, la paperasse ... Catherine me fit visiter l’entreprise et me présenta tous mes nouveaux collègues. Avant de commencer à travailler, M. Charles, le directeur voulait s’entretenir avec moi. Il me parla sévèrement, m’expliqua qu’il n’accepterait aucune erreur et que le travail devait être fait selon ses règles. M. Charles paraissait beaucoup plus dur que lors des premiers entretiens. J’angoissais. Allais-je réussir le travail demandé ? Je ne le savais pas. Je suivis mon assistante vers mon bureau. En ouvrant, la porte je découvris un grand bureau lumineux et une magnifique vue sur Paris et la Tour Eiffel. Je me sentais bien et j’étais heureuse d’être là.

Au bout d’un an de travail en entreprise, je fis le constat que cet emploi me plaisait vraiment, j’étais épanouie. Je commençais à avoir beaucoup de travail afin de préparer les publicités des fêtes de fin d’année. M. Charles m’avait proposé de travailler sur un gros projet : une affiche publicitaire numérique sur Time Square. J’étais  enchantée que le directeur me fasse confiance, mais cette proposition n’enchanta pas mes collègues qui attendaient cette proposition depuis plusieurs années. Je travaillais sans cesse, je ne sortais plus, je ne vis plus personne durant des semaines. Mon projet avait finalement été approuvé, je ne regrettais pas d’avoir mis ma vie privée entre parenthèses le temps de finaliser le projet.

Au bout de sept ans je n’étais plus épanouie. J’avais de plus en plus de travail. Ni mon assistante, ni mes collègues ne voulaient m’aider. M. Charles était de plus en plus sévère avec moi malgré tous les efforts que je fournissais. Je tombai en dépression. Je ne voulais plus travailler, plus sortir… Je fus mise en congé maladie pendant dix mois, je prenais différentes sortes de médicaments… Je ne savais pas si je reviendrais dans cette entreprise où l’enfer était roi. Je ne savais pas si j’aurais la force de recommencer…

TB