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Oral

Jeudi 22 juin. Les examens de fin d'année approchent, et Luc doit rendre un oral de sociologie sur un sujet encombrant pour lui : « Comment la notion de travail est-elle vue par les employés en France de nos jours » ?

Cela l'angoissait plus qu'autre chose. Il n'avait plus qu'une seule soirée avant le jour J pour finir cette « corvée ».

Le travail pour lui, c'était précisément ce qu'il était en train de faire là : il s'engouffrait dans une spirale où il s'enfonçait dans une déprime et où il ne pensait qu'à des mots négatifs eux-mêmes : lourd, dur, fatigant, usant... jusqu'à même soumission. Ces mots lui passaient par la tête, comme s'ils défilaient sur un mur qu'il visualisait : il voyait ces mots, les lisait et les laissait défiler sans même arrêter d'y penser. C'était comme si ces mots qui défilaient le forçaient à les regarder, comme s'ils l’entraînaient dans un « drame».

C'est alors qu'il se mit à écrire tout ce qu'il pensait : les travailleurs français voyaient le travail comme quelque chose d'encombrant, triste... jusqu'à même écrire que ça rendait bête, que cela « aspirait » nos vies. Et son brouillon s'infestait progressivement de toutes ces phrases.

Et pendant ce temps cela avançait. Tout seul.

Le lendemain, lors de l'oral, il parlait de ce sujet comme s'il racontait sa vie : tous les mots, les phrases qu'il pensait et qu'il préparait hier sortaient tout seuls de sa bouche rapidement. Il ne pensait à rien d' autre. Ce qu'il pensait de terriblement embarrassant au départ l'avait guidé vers un travail complet sur un thème qu'il pensait absurde sans même qu'il s'en rende compte.

Angelo