La Petite Galerie devient un nouvel espace de découverte pour le public, un lieu "d'émerveillement" pour citer Madame Dominique de Font-Réaulx, commissaire de l'exposition.

Le choix de travailler sur le mythe vient du fait qu'il s'agit d'une expérience universelle et fascinante visant à expliquer le monde dans lequel nous vivons. Les quelques salles dédiées permettent ainsi de voir des pièces venues de divers pays et époques. Il s'agit avant tout d'un tremplin pour l'imagination et d'une invitation à s'éveiller aux multiples approches mythologiques. La galerie survole ainsi des thèmes ou des motifs traditionnels pour les associer à des éléments de la culture contemporaine.

Une grande place est faite à Orphée (1), considéré comme le premier poète, le premier raconteur d'histoires, un créateur de mythes. C'est pourquoi vous pourrez voir l'affiche du film de Jean COCTEAU ou  l'hémicycle peint par Eugène DELACROIX sur lequel le poète vient enseigner les arts aux Grecs.

Plusieurs statuettes en bois du Bénin ou du Mali, prêtées par le Musée du Quai Branly(2) viennent témoigner de la place des animaux dans les récits de création en Afrique.

L'importance de la lumière du jour ne fait aucun doute. Le soleil est donc divinisé : chez les Égyptiens,  il est incarné par Rê, chez les Grecs par Hélios, chez les Iraniens par Mithra...

Pour ce dernier exemple, on peut voir les deux statuettes de jeunes gens portant un bonnet phrygien sur la tête et une troche dans la main. La torche levée représente le jour et la torche baissée la nuit.

Les héros ne sont pas oubliés, car ils sont censés montrer l'exemple. Il sont devenus des modèles pour nombre de personnages plus tardifs dans les récits d'aventures bien connus.  Gilgamesh est le plus ancien(3) ; et bien sûr le plus important d'entre eux est Hercule(4). Celui-ci est  représenté plusieurs fois au cours de ses péripéties : contre l'Hydre de Lerne, contre le chien Cerbère, aidant Atlas à porter le ciel...

Le mythe d'Icare(5), qui renvoie à la place de l'homme sur terre et à son rapport  à la connaissance,  trouve une belle place avec non seulement des sculptures mais aussi des photos du danseur Serge LIFAR en Icare, prises par Pierre BOUCHER.

Les mythologiques renvoient nécessairement à l'âge d'or et au paradis terrestre et l'on retrouvera le tableau de BRUEGHEL l'ancien, Le Paradis terrestre(6). Mais aussi l'enfer avec le Pandémonium de John MARTIN, un magnifique tableau qui a certainement inspiré des dessinateurs et des cinéastes.

Le Japon nous apparaît également à travers les masques issus du théâtre ou du folklore. En cela, l'exposition montre comment d'autres domaines artistiques sont convoqués :

Le personnage le plus attendu est bien sûr Dark Vador(7), la représentation du mal. C'est le héros qui avait tout pour être le meilleur et qui hélas a basculé du "côté obscur de la force".  Il intervient ainsi comme contre-exemple de l'héroïsme mythologique et illustre un destin négatif. Son casque a été prêté au musée pour les besoins de l'exposition.

Tout ce qui est présenté lors dans la galerie nécessite un travail de préparation et engendre une démarche de réflexion. C'est pourquoi, je conseille le catalogue de l'exposition, Mythes fondateurs, d'Hercule à Dark Vador, une coédition Louvre Editions et Seuil.  Vous y retrouverez les photos et les explications complètes, à compléter avec les articles présentés sur ce blog.

NOTES

1 : Sur Orphée, voir ce blog Orphée à travers deux illustrations et DESCENTES AUX ENFERS 2/4.

2 : Sur le Quai Branly, voir Kanak, l'art est une parole.

3 : Sur Gilgamesh, voir AU MATIN DU MONDE 1/3...Né de la terre ; AU MATIN DU MONDE 3/3 : Le Déluge.

4 : Sur Hercule, voir DESCENTES AUX ENFERS 2/4  et HÉROS DE JADIS (décembre 2015)

5: Sur Icare, voir DÉPEINDRE LES QUATRE ÉLÉMENTS 4/4:  a. Les ailes du génie

6 : Sur le Paradis voir AU MATIN DU MONDE 2/3 Le Paradis sur Terre.

7 : Sur Dark Vador, voir SCIENCE ET FICTION 3/4 Vers l'infini et BAS LES MASQUES 3/3 : Le masque de l'effroi.

N. THIMON