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18 novembre 2019

Étienne Helmer, Ici et là. Une philosophie des lieux, Verdier 2019. Lu par Matthieu Guyot

Étienne Helmer, Ici et là. Une philosophie des lieux, Lagrasse, Verdier, 2019 (140 pages), lu par Matthieu Guyot.

Depuis une dizaine d’années, Étienne Helmer, professeur de philosophie à l’Université de Porto Rico (États-Unis), développe une œuvre novatrice, qui ménage une grande place à la philosophie grecque mais avec le constant souci d’y faire entendre des pensées qui éclairent nos propres interrogations, en particulier sur les questions politiques, économiques et sociales.

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06 mars 2015

Francesco Careri, Walkscapes, la marche comme pratique esthétique, Éditions Jacqueline Chambon, Rayon Art, 2013

Francesco Careri, Walkscapes, la marche comme pratique esthétique, Éditions Jacqueline Chambon, Rayon Art, 2013, 221p., traduit de l’italien par Jérôme Orsoni.


Francesco Careri, architecte et chercheur (Université de Rome III), nous propose un essai dont l’objectif est de donner à l’architecture une ressource nouvelle, un moyen de s’ouvrir par la marche à ce qu’il nomme, en référence aux surréalistes, l’inconscient des villes. Sa démarche s’inscrit dans le cadre d’un travail initié en 1995 par la création du groupe « Stalker » avec d’autres chercheurs architectes, mais aussi des artistes, des urbanistes, etc. Pour autant, il ne s’agit pas d’un texte dont l’intérêt serait réservé aux spécialistes du genre. Ce dont il est question, c’est de la marche, chose que nous connaissons tous, mais que nous avons sans doute laissé s’enfermer dans les trajets convenus, habituels, balisés. La marche nous est ici présentée comme un outil critique, à la fois génératrice d’architecture et comme moyen d’explorer cet inconscient des villes, ce que notre monde, notre ville génère en sa périphérie, dans les « zones », là où la société se débarrasse de ses déchets, comme pour les refouler dans ce « vide » urbain qui, loin d’être aussi vide qu’on le pense, regorge de vie et de créativité libre. Ainsi, la société ignore encore que ces zones vivent, deviennent. S’aventurer dans la zone, par la marche, est donc un moyen de rencontrer cet autre qui est nôtre. C’est renouer avec un dialogue entre le plein (la ville), nous pourrions dire le saturé, et le vide, et découvrir par la rencontre la genèse d’une ville nouvelle. L’ouvrage s’inscrit donc dans une perspective qui touche autant l’esthétique que l’anthropologie.

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