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Chapitre 4 PMO : un foyer de conflits depuis 1945

dans la catégorie TS Histoire

Chapitre 4. Proche-Orient et Moyen-Orient : un foyer de conflits depuis 1945

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Le sujet de composition suivant peut être envisagé :

Le Proche et Moyen-Orient, un foyer de conflits depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale


Introduction : définition des termes du sujet

- Foyer = souvent employé en Géo dans le sens foyer de peuplement i.e origine ms aussi zone de forte densité humaine. Ici au sens géopolitique c'est un peu la même idée : origine des conflits et intensité (L. Fabius, ex-ministre des affaires étrangères a par exemple parlé de « mère de toutes les guerres » concernant le conflit israélo-palestinien).
► Région du globe la plus instable et sur le plus long terme (70 ans d'instabilité) d'où le terme « foyer ».

- Conflits = conflits inter-ethniques, religieux et politiques enchevêtrés difficiles à analyser d'où plan chrono-thématique, donc conflits régionaux conventionnels (guerres israélo-arabes au moins jusqu'en 1973), guerres asymétriques de basse intensité, guérillas (Hamas à Gaza et les Intifadas*).

* Diapositives 1, 2, 3 & 4

- PMO = ancien territoire de l'Empire ottoman* ► Relations complexes avec le monde arabe, l'Empire ottoman ayant été à la fois considéré comme un modèle de puissance mais aussi négateur parfois de la culture arabe, permanence de la notion aussi de « Nardha » النهضة i.e la renaissance du monde arabe surtout face à l'Occident, théorisée après la GM1 avec la création des Etats arabes modernes).
- PMO = termes européens ► « Proche-Orient » et « Moyen-Orient » : les expressions renvoient à des découpages géopolitiques effectués il y a un siècle. Ce sont des appellations occidentales (britanniques et françaises) donc une lecture européo-centrée de la géographie, répandue par l'occidentalisation du monde au XX ème s. De plus, la GM1 joue un rôle majeur dans le nouveau découpage des frontières inventées pour la plupart entre 1914 et 1923.

- Le Proche-Orient : l’expression employée par les diplomates français dès la fin du XIX ème s. désigne les régions orientales du bassin méditerranéen, de la Turquie à l’Egypte Cette région est aussi désignée par l’expression, aujourd’hui datée de « Levant ».

- Le Moyen-Orient : expression employée et imposée par les Anglo-saxons (Middle East) dès le début du XX ème s. (terme apparaît pour la 1ère fois en 1902) pour désigner une zone médiane entre Proche et Extrême-Orient, centrée sur le Golfe persique = un espace géographique limité par le Levant à l’ouest, l’Iran, le Pakistan et l’Afghanistan à l’Est, il s’étend du sud du Caucase à la péninsule arabique. L’Egypte est incluse dans cette région. L’expression de Moyen-Orient est de nature géopolitique.

 

Donc, PMO ne recouvrent pas nécessairement deux ensembles distincts. Moyen-Orient désigne un Proche-Orient élargi pour les anglo-saxons. Le quotidien Le Monde distingue, lui, un Proche-Orient méditerranéen et un Moyen-Orient général (à l'anglaise) ou plus restreint autour du golfe Persique. Il semble donc plus pertinent actuellement d'utiliser le terme MO.
En géopolitique on parle aussi beaucoup de l'« 
arc des crises », ce qui en dit long sur l'instabilité chronique de la région.
- Typologie possible :
- Proche-Orient méditerranéen : Israël, Territoires palestiniens, Jordanie, Syrie, Liban, Turquie.

- La péninsule arabique : Arabie Saoudite, Yémen, Oman, Émirats arabes unis, Qatar, Bahreïn.

- Les États du Golfe (arabo-persique) hors péninsule arabique : Iran, Koweït, Irak.
 

Pb : Pourquoi cette région est-elle particulièrement un foyer de conflit  depuis la fin de le 2ème guerre mondiale ?

ou : Quels facteurs font de la région un foyer particulier de conflits ? Pourquoi ces conflits ont-ils dans la monde une telle résonance ?

I. Une région aux enjeux multiples
A) La GM2 et ses conséquences
1) Rappel du contexte (1920-1945)
2) PMO dans la GM2 et dans l'immédiat après-guerre
3) L'irruption de nouveaux acteurs

B) Une mosaïque de peuples et de religions
1) Les peuples du PMO
2) Le berceau des 3 monothéismes et... des divisions religieuses
3) La question des Lieux Saints
C) Une région aux ressources convoitées sources de conflits
1) Les hydrocarbures au centre des convoitises
2) L'enjeu de l'eau
3) Une région stratégique et sensible
II. Le PMO au cœur de la GF
A) Un enjeu majeur
1) Le rejet des puissances occidentales et l'échec du Panarabisme
2) La logique des blocs s'impose
B) Une région déstabilisée par des conflits permanents
1) L'Iran : Entre révolution islamique et guerre contre l'Irak (1953-1979-1988)
2) L'Afghanistan : de l'occupation soviétique aux Talibans (1979-2001)

3) La guerre civile au Liban
C) Les conflits israëlo-arabe et israëlo-palestinien (de 1948 à nos jours)
1) Israël et ses voisins : du conflit armé à la coexistence
2) La question palestinienne
3) L'internationalisation du conflit
III. De nouvelles conflictualités
A) Etat failli et peuple sans état
B) L'essor de l'islamisme radical
C) Le « Printemps arabe » et la difficile greffe démocratique

1) Des printemps arabes* du Maghreb au Machrek
2) La Syrie : Une guerre civile ou une (future) guerre globale ?

Conclusion


I. Une région aux enjeux multiples
A) La GM2 et ses conséquences

* Diapositives 4, 5 & 6

1) Rappel du contexte (1920-1945)
► Après la GM1, le traité de Sèvres a mis fin à l'Empire ottoman (1920) défait par les alliés anglo-français. La France obtient le mandat de la SDN sur la Syrie et le Liban. Ces deux états sont créés de toute pièce et ne correspondent à aucune réalité nationale, ethnique ou religieuse. Il en est de même pour la Palestine*, la Transjordanie et l'Irak (ancienne Mésopotamie) dominées par les Anglais. Ceux-ci contrôlent également l'Egypte et les émirats du Golfe arabo-persique. La partie turque de l'Empire ottoman est devenue un état indépendant gouverné par « le père des turcs » (Ataturk) Mustapha Kemal (1923). Le Royaume-Uni n’a donc pas respecté sa promesse faite lors de la GM1 de créer un grand royaume arabe dans la région, ce qui constitue un premier échec pour le panarabisme* et crée une première cause de rancoeur à l’égard des Occidentaux.

2) PMO dans la GM2 et dans l'immédiat après-guerre

- Pendant le conflit, PMO deviennent une région stratégique prépondérante en raison de la présence d'immenses ressources pétrolifères mais aussi du rôle que peuvent jouer les détroits et le Canal de Suez dans la conduite des opérations. Les Britanniques, maîtres du Canal qui relie l'Océan Indien (et donc leur empire ultramarin) à la Méditerranée, s'assurent en outre le contrôle de la Syrie (enlevée aux français de Vichy) et de l'Iran en commun avec l'URSS. Ils interviennent aussi en Irak (1941) et l'occupent militairement car cette région est tentée par un rapprochement avec les Nazis qui promettent beaucoup aux nationalistes arabes (voir aussi contacts nazis avec le Grand Mufti* de Jérusalem).

- A l'issue de la GM2, les Occidentaux ont beaucoup promis aux peuples de la région mais la situation reste la même. De plus le contexte semble favorable pour les nationalistes arabes du fait de l'affaiblissement de la France et de la GB, puissances coloniales en perte de vitesse partout dans le monde au profit des EU et de l'URSS. Cependant, il n'en est rien et la France récupère son mandat sur la Syrie et le Liban. Il faut des émeutes à Damas en mai 1945 pour que la France accepte de laisser l'indépendance à ces états « sous mandat ». Dans le même temps, la présence britannique est fortement contestée en Palestine (attentats de l'Irgoun* à Jérusalem en juillet 1946). Le dossier palestinien est transmis par les anglais à l'ONU qui propose un plan de partage en 1947 (voir infra).

3) L'irruption de nouveaux acteurs

- Les Américains s'installent pour la première fois en Arabie Saoudite en concluant avec le roi Ibn Saoud un « deal » autour de la question de l'approvisionnement en pétrole (POTUS Franklin D. Roosevelt). Ils s'engagent à protéger le royaume wahhabite* en échange de l'accès au pétrole saoudien. C'est le « Pacte de Quincy » du 14 Février 1945.
T° : La région sort de la GM plus désunie que jamais. De nombreuses questions restent en suspens et beaucoup ne sont toujours pas tranchées 70 ans plus tard.

B) Une mosaïque de peuples et de religions

Introduction : Le PMO est une région morcelée par les différentes identités ethniques, religieuses et politiques. Cependant il faut se garder de tomber dans le piège du morcellement ethnique ou religieux pour expliquer les divisions et l'absence de paix à long terme dans cette région du monde. D'autres régions, comme l'Europe, connaissent une grande variété ethno-linguistique et elle est globalement en paix depuis 70 ans (si on excepte les guerres de l'ex-Yougoslavie entre 1991 et 1995). Il apparaît donc que c'est plutôt l'instrumentalisation de la diversité par des groupes ou des pays ainsi que la convergence de certaines caractéristiques qui peuvent expliquer cette situation très instable. Ne pas oublier enfin la part des circonstances qui ne sont pas forcément prévisibles, ni prédéterminées ; enfin, il faut garder à l'esprit que la religion n'est qu'un aspect de l'identité.

* Diapositives 7, 8 & 9

1) Les peuples du PMO

Arabes : Peuple(s) de la Péninsule arabique de langue arabophone. L'arabe préexiste à l'Islam, les plus anciennes inscriptions pré-islamiques dateraient du IIIème s. de l'ère chrétienne.
Du fait que les Arabes sont les vecteurs de l'Islam dans tout le Machrek (et bien au delà) et que l'arabe soit la langue du Coran (la « récitation »), la confusion est fréquente entre religion et groupe ethno-linguistique. Il faut alors rappelé que le pays musulman le plus peuplé actuellement est l'Indonésie (non-arabe).

Kurdes : Peuple originaire des montagnes du Taurus et du Zagros (Kurdistan), les Kurdes sont un peuple sans état, seul le gouvernement irakien actuel leur reconnaît une région autonome depuis la guerre du Golfe de 1991. Ils vivent dans le sud-est de l'actuelle Turquie (50% de la population kurde totale), dans le nord de l'Irak (Erbil par exemple), dans l'ouest de l'Iran et dans l'extrême nord de la Syrie. Ils sont environ 35 M et sont majoritairement Sunnites mais on trouve aussi des Chrétiens, des Juifs ou encore des Yézidis. Leurs langues viennent toute de l'indo-européen. Ils constituent une importante diaspora dans le monde entier.

Turcs : Le mot « türk » viendrait des peuples nomades d'Asie centrale et ce dès les Vème ou VIème s. mais il n'est pas exclu que l'origine soit encore plus ancienne. Le mot est assez vague et l'origine de ces populations nomades qui ont essaimé partout en Asie centrale jusqu'en Asie mineure (actuelle Turquie) est mal connue.
Les Ottomans ne sont qu'une partie des Turcs mais la plus prestigieuse. En effet, à l'origine clan turcique d'Anatolie occidentale, ils conquièrent à partir du XIIIème s. l'ensemble du PMO puis le Maghreb et une partie de l'Europe balkanique. Il domine donc une très vaste région pendant 5 siècles avec pour capitale Istanbul. L'empire ottoman (Osmanlı İmparatorluğu) disparaît en 1920 à la suite du Traité de Sèvres. Mustapha Kemal dit le « père des Turcs » (Muṣṭafâ Kemâl Paşa) fonde la Turquie en 1923.

Perses (iraniens) :
Héritiers d'un immense empire antique, les Perses ou Iraniens (depuis 1934), sont des musulmans à majorité chiites et de langue farsi ou parsi (langue indo-européenne). Ils occupent toute la région qui s'étend du Chatt-El-Arab aux contreforts de l'Afghanistan. Aujourd'hui, la République Islamique d'Iran (جمهوری اسلامی ايران) est peuplée d'environ 77M d'hab. Cependant des minorités ethniques sont aussi très nombreuses comme des Kurdes, des Arméniens ou encore des Azéris. De fait, l'Iran exerce aussi un véritable soft power dans son aire de rayonnement (Tadjikistan, Ouzbékistan, Afghanistan pour partie...etc)

Yézidis : Ils sont un groupe kurdophone non musulman, de 300 000 personnes environ en Irak et pratiquent une religion à part, monothéiste et qui est un syncrétisme entre Christianisme et Islam surtout.


Juifs du PMO : Ils sont présents en Egypte, en Irak, en Syrie, au Yémen notamment même si la tendance actuelle est à l'émigration vers Israël (« alya » עליה ) du fait d'un contexte international de plus en plus défavorable et souvent clairement anti-israélien.

2) Le berceau des 3 monothéismes et... des divisions religieuses

► Cette région est le berceau des trois principales religions monothéistes.
Quelques éléments du lexique religieux du PMO :


Musulmans : Ce sont les fidèles de l'Islam et de leur Prophète Mohammed (Mahomet en français). Les musulmans sont estimés à environ 1,6 md soit près de 25% de la population mondiale.

Islam : (الإسلام ; ʾc'est-à-dire « soumission à Dieu ») Religion née au VIIème s. de l'ère chrétienne en Arabie. On peut qualifier l'Islam de « monothéisme absolu ». Elle est basée sur l'obéissance au Coran, recueil dicté par Allah (الله) à Mohammed sur le mont Hira. Propagée par Mohammed et les tribus bédouines jusqu'à la Mecque et Médine, l'Islam conquiert rapidement la totalité du PMO ainsi que l'Afrique du Nord, la Perse, l'Asie centrale, une partie de la péninsule indienne, de l'Asie du sud (Bangladesh actuel) et des archipels du sud-est asiatique (Indonésie). La « Umma » désigne l'ensemble de la communauté de ceux qui se réclament de l'Islam.

Juifs/Israëliens : Dans l'Antiquité, les Juifs sont les habitants du royaume de Juda. Ils sont aussi plus globalement appelé « Hébreux » (עברי ), ce qui fait référence au peuple sémitique de la Torah (5 premiers livres de la Bible hébraïque). De nos jours, il faut entendre par « juif », une personne qui se réclame de la religion appelée « judaïsme », pratiquante ou pas. Le mot « Israélien » ne désigne aucune appartenance ethnique ni religieuse : c'est une nationalité. Il existe donc des arabes, musulmans ou chrétiens, israéliens (environ 1,5 M sur 8,5 M d'habitants) mais aussi des druzes et circassiens israéliens (76% des israéliens sont juifs).

Sunnites/Chiites :
- Le Sunnisme est une branche de l'Islam (majoritaire) dont les membres sont partisans de la Sunna (i.e la coutume constituée des faits et des dits de Mahomet -Mohammed en arabe محمد ). [Voir carte diapositive 7 pour répartition géographique du Sunnisme]
- Le Chiisme regroupe les partisans d'Ali, gendre de Mohammed, qui revendique la succession du Prophète. Les Chiites attendent le retour d'un imam caché qui serait le descendant direct de Mohammed. Le Chiisme est en cela comparable au Christianisme qui attend le retour du Christ (la Parousie). Présents en Irak, Iran ou au Yémen mais aussi d'autres minorités rattachées au Chiisme comme les Alaouites (confession du clan Assad et littéralement « partisans d'Ali ») ou les Ismaéliens en Syrie ou encore les Druzes au Liban.

Chrétiens : Le Christianisme a son berceau en Palestine romaine car Jésus était juif de Nazareth. Il a essaimé ensuite dans le monde entier à partir de cette région. Mais sa particularité ici est qu'il est éclaté en plusieurs Eglises et qu'il est minoritaire depuis la conquête arabo-musulmane du VIIème s. Néanmoins, les Chrétiens, comme les Juifs, ont longtemps été protégés par les autorités des différents empires arabo-musulmans qui se sont succédés moyennant un impôt ( ce sont les « dhimmis »).
Tout au long de leur histoire bimillénaire, les Chrétiens d'Orient se sont divisés notamment sur les rites* et se rattachent, ou pas, à l'Eglise de Rome. Les communautés les plus importantes sont par exemple les Coptes (Egypte), les Maronites (Liban) et les Chaldéens (Irak) et Jacobites (Syrie). Les Chrétiens représenteraient actuellement eviron 4 à 5 % de la population du MO.
Il est à noter que les Chrétiens d'Irak et de Syrie sont actuellement persécutés par DAESH (qui applique ici une stratégie génocidaire), ils quittent donc en masse la région, il s'agit d'une véritable diaspora, pour se réfugier en Europe ou en Amérique.

3) La question des Lieux Saints

* Voir diapositive 10

► Une question très symbolique
- Quels lieux et pourquoi ? A faire rédiger (mots clés : Saint Sépulcre, Dôme du Rocher et mosquée Al-Aqsa, Esplanade des mosquées, Mur des Lamentations, Jérusalem).
- EDC Des affrontements fréquents : l'exemple de l'esplanade des mosquées

C) Une région aux ressources convoitées sources de conflits

1) Les hydrocarbures au centre des convoitises

* voir diapositives 11 & 12

- L’importance des réserves pétrolières et gazières est un facteur clé de compréhension pour tout ce qui touche aux grands équilibres géopolitiques de la région : 60% des réserves pétrolières et 40% des réserves gazières connues, le Moyen-Orient est un lieu majeur de production d’hydrocarbures et couvre une part importante des besoins énergétiques mondiaux (principaux producteurs : Arabie saoudite, Iran, EAU).


- Les premiers gisements ont été découverts en Perse en 1908 et leur contrôle est rapidement devenu un enjeu majeur pour les grandes puissances. La pénétration américaine au Moyen-Orient se fait aussi avec le pétrole : en 1927 les américains obtiennent + de 20% de l’Irak Petroleum Compagny et fondent en 1944, L’ARAMCO (Arabian American Oil Company). Avec le Pacte de Quincy, les américains s’engagent à fournir au roi Ibn Saoud une assistance militaire permanente en échange du monopole de l’ARAMCO dans l’exploitation du pétrole saoudien (pacte renouvelé en 2005 par Georges W. Bush).

- Dans les années 40 à 60, la part du PMO dans l'approvisionnement des Occidentaux est de 17 à 30% . Ceci explique leur dépendance mais aussi le fait que désormais
« l'or noir » est une arme pour les pays producteurs. L’OPEP* est ainsi créée à Bagdad en 1960, par les 5 principaux exportateurs d’alors : Arabie Saoudite, Irak, Iran, Koweït, Venezuela. L’OPEP domine le marché du pétrole dans les années 70 et décide unilatéralement l'augmentation du prix du baril de brut* en 1973 à la suite de la Guerre du Kippour entre Israël et ses voisins arabes (c'est une mesure de représailles). C'est le premier choc pétrolier (qui entraîne par ailleurs la crise économique majeure qui met fin aux Trente Glorieuses). Le second choc pétrolier a lieu avec la révolution iranienne de 1979 (voir infra).

- Depuis une 20aine d'années, le poids des pays du PMO dans la production et l'exportation des hydrocarbures tend à diminuer, d'une part parce que les pays occidentaux et la Chine (+ BRICA) innovent dans les énergies renouvelables (et le gaz de schiste) de plus en plus et aussi parce qu'ils ont varié leurs approvisionnements (la Russie est aussi un gros producteur et exportateur d'hydrocarbures). Ceci donne beaucoup moins de poids politique au PMO, ce qui, paradoxalement, peut expliquer le relatif immobilisme des Occidentaux quant au règlement des questions en suspens. A l'inverse, les « 
pétromonarchies » comme l'Arabie Saoudite ou le Qatar, cherchent à diversifier leur économie soit en investissant massivement à l'étranger (c'est le rôle des fonds souverains) soit en développant de nouveaux secteurs économiques. La vraie question semble bien être : comment sortir de la dépendance à « l'or noir » ?


2) L'enjeu de l'eau

* voir diapositive 13

Au Moyen-Orient le milieu est aride et la région est majoritairement en situation de stress hydrique. L’eau est très inégalement répartie et disputée d’autant que les besoins augmentent au fur et à mesure de la croissance démographique, de l’urbanisation et de l’essor des cultures irriguées.
- Les grands fleuves, peu nombreux, comme le Tigre et de l’Euphrate sont l’objet d’aménagements (barrages), sources de conflits, notamment entre la Turquie, la Syrie et l’Irak car ces pays en aval reçoivent forcément moins d’eau. D'autres part il faut rappeler que les régions traversées par ces fleuves sont particulièrement conflictuelles (
Chatt-El-Arab).
- Plus encore, le contrôle des nappes aquifères est aussi un élément clé du conflit israélo-palestinien. Une grande partie des ressources souterraines se situant en territoire palestinien. Le Jourdain, fleuve commun à Israël et à la Palestine est surexploité. Par exemple lors de la guerre des 6 jours en 1967, Israël envahit le plateau du Golan, grande réserve d’eau de la région.

- Seuls les pays les plus riches (Arabie, Israël, Jordanie dans une moindre mesure), investissent dans des usines de dessalement d’eau de mer très coûteuses.




3) Une région stratégique sensible

- Le Moyen-Orient est historiquement une zone de passage entre l’Europe et l’Asie (exemples routes commerciales au Moyen-Age : villes italiennes de marchands vers Asie, en Chine et Inde) Donc il existe une forte tradition de route commerciale renforcée au XIXème siècle avec construction du Canal de Suez par une société franco-britannique achevé en 1869 (Ferdinand de Lesseps) et évitera de contourner Afrique pour aller en Asie. Ceci explique la mainmise de la France et de la GB, jusqu'en 1956, sur cette partie stratégiquement très sensible du MO (voir l'importance du Canal de Suez pendant a 2ème guerre mondiale ou pour l'approvisionnement en marchandises de l'Occident).

- Donc un rôle géostratégique des détroits et des canaux majeur : le détroit de Bab-el-Mandeb entre la mer rouge et l’océan indien, le canal de Suez entre la mer rouge et la Méditerranée, détroit d’Ormuz entre l’océan indien et le Golfe persique, détroits du Bosphore et des Dardanelles entre la Méditerranée et la Mer Noire.

- Ces zones sont particulièrement surveillées parfois même protégées (présence de troupes internationales, dont troupes américaines, dans détroit d’Ormuz car point de passage des hydrocarbures ou encore lutte contre le piraterie en Mer Rouge et dans le Golfe d'Aden)


- Des frontières sont issues de la colonisation et ne tiennent pas compte des réalités ethno-linguistiques ni politiques (Irak, Syrie, Liban par exemple).
frontières contestées

- Enfin, la pression démographique est forte dans certaines régions démunies comme par exemple à Gaza (1,8 M d'hab. Et 5220 hab./km²). Attention, ici c'est bien la convergence de la pauvreté et des fortes densités de population qui est problématique.

* voir diapositives 14 & 15

II. Le PMO au cœur de la GF (1945-1990)

A) Un enjeu majeur

1) Le rejet des puissances occidentales et l'échec du Panarabisme*

* Diapositives 16, 17 & 18

► La période des années 50/60 est marquée par la renaissance du panarabisme et par un relatif effort d'émancipation par rapport aux puissances occidentales.

- En Iran, l'expérience de Mossadegh* fait long feu. Après avoir rompu les relations diplomatiques avec la GB, le Premier ministre Mossadegh nationalise le pétrole iranien puis renverse le Shah* en août 1953. Maintenu en place jusqu'à là par les Américains, celui-ci doit prendre le chemin de l'exil.
- Très vite, la CIA organise un coup d'Etat et la résidence de Mossadegh est bombardée. Il doit se rendre rapidement et est condamné à mort dans une parodie de procès. Les Américains obtiennent la création d'une compagnie pétrolière (NIOC ou Société iranienne des pétroles) dont la production revient aux Occidentaux. Ils conservent leur leadership dans la région au détriment des soviétiques mais aussi d'un pays qui avait espéré profité de ses immenses richesses. La Révolution iranienne remettra cet équilibre en cause en...1979.

- En Egypte, une certaine émancipation voit le jour notamment par rapport aux Anglais (qui détiennent toujours la maîtrise du Canal de Suez avec les Français). A la suite d'un coup d'état dit « des officiers libres » chassant le roi Farouk en 1952, un jeune officier, le colonel Gamal Abdel Nasser, prend le pouvoir. Il se présente rapidement comme le leader d'un pays non-aligné (l'Egypte est un des acteurs essentiels de la conférence de Bandung en 1955) même si le rapprochement avec l'URSS est effectif très vite pour contrer l'influence occidentale. Il se présente aussi comme le rassembleur des Arabes, leader en cela d'un panarabisme teinté de socialisme. Il décide de nationaliser le Canal de Suez, jusqu’alors exploité par une compagnie franco-britannique (juillet 1956). Cette décision entraîne immédiatement une intervention militaire conjointe des Français, des Britanniques et des Israéliens (dans le Sinaï), qui occupent militairement les sites stratégiques en Égypte. Mais l’intervention est condamnée par l’ONU et l’URSS menace de soutenir son allié égyptien. Les Etats-Unis font pression sur la France et le Royaume-Uni, qui sont contraints de retirer leurs troupes. Avec cette défaite des anciennes puissances européennes, la crise de Suez fait renaître pour un temps le rêve de l’unité arabe et du non-alignement. Mais c'est oublier qu'ici ce sont les EU et l'URSS qui ont dicté leur loi aux anciennes puissances coloniales. Le panarabisme nasserien reste donc un échec car il n'est pas parvenu à émanciper les peuples arabes de la région, ni (encore moins) à rétablir une quelconque unité.

* Voir extrait vidéo barrage d'Assouan
* Voir Fiche A.D Discours de Nasser sur la nationalisation du Canal de Suez, Alexandrie, 26 Juillet 1956.

Recherche à effectuer : En quoi la création de la Ligue arabe n'a-t-elle pas répondu aux aspirations unitaires du monde arabe ?

2) La logique des blocs s'impose

* Diapositive 19

Comme d’autres régions du monde, le Moyen-Orient est l’enjeu de la rivalité entre les États-Unis et l’URSS. Dans le cadre de la politique d’endiguement, les États-Unis soutiennent l’Arabie saoudite et la Turquie, qui devient membre de l’OTAN en 1952, l’Irak et l’Iran. Israël devient également l’allié privilégié des Américains à partir des années 1960. L’URSS soutient l’Égypte du colonel Nasser, l’Irak, la Syrie, le Sud Yémen et défend officiellement la cause des Palestiniens qui réclament la création d’un État indépendant.

Pour contrebalancer l'implantation soviétique dans la région, les Etats-Unis rejoignent le Pacte de Bagdad qui avait été créé en 1955 à l'initiative de la GB. Ils en prennent la direction et considèrent que c'est le complément de leur dispositif d'endiguement avec l'OTAN et l'OTASE.
Cette alliance regroupe l'Irak, le Pakistan, la Turquie et l'Iran (jusqu'en 1979), peu efficace et victime des divisions internes de ses membres, elle est dissoute en 1979.

B) Une région déstabilisée par des conflits permanents

► De nombreux conflits éclatent pendant la Guerre Froide. Ils sont souvent instrumentalisés par les deux blocs mais peuvent être aussi d'abord endogènes. Leurs caractéristiques sont leur durée, leur originalité (conflits non-conventionnels) et l'absence fréquente de règlement définitif. Trois exemples peuvent illustrer cette période.

1) L'Iran : Entre révolution islamique et guerre contre l'Irak (1953-1979-1988)

► En Iran, après le rétablissement sur le trône du Shah* Mohammad Reza Palhavi par les américains en 1953, le régime s'enfonce peu à peu dans la dictature (une des pires du PMO) : - Arrestations illégales, tortures et disparitions organisées par la police politique, la SAVAK, mégalomanie du Shah et clientélisme politique, soutien de plus en plus gêné des Occidentaux.
- Un Imam en exil depuis 1964, l'Ayatollah Khomeiny, appelle régulièrement à la révolte contre ce régime détesté des Iraniens eux-mêmes. A partir de la France, il organise l'insurrection. En décembre 1978, les grèves se succèdent et paralysent le pays. Les Américains (Jimmy Carter est président) « lâchent » la famille royale qui doit s'enfuir. L'Ayatollah rentre en Iran et est porté en triomphe. Il instaure une « République islamique d'Iran » proclamée le 1er avril 1979. Cette révolution islamique a un énorme écho dans le monde musulman, l'Iran se présentant de plus en plus comme un modèle de lutte contre l'impérialisme occidental (le « grand Satan américain »).

* Voir extraits vidéo INA http://www.ina.fr/contenus-editoriaux/articles-editoriaux/iran-du-shah-a-khomeiny/

- Mais l'Iran se trouve aussi rapidement entraîné dans une guerre terrible. En effet, aux oppositions religieuses (sunnites au pouvoir en Irak contre chiites en Iran), ethniques (Arabes contre Perses) et géopolitiques s’ajoute un ancien conflit frontalier entre l’Irak et l’Iran, concernant le fleuve Chatt-el-Arab, situé dans la province du Khuzestan qui délimite la frontière entre les deux Etats et se jette dans le Golfe persique. La question de la maîtrise du Golfe arabo-persique représente donc un facteur important pour le dictateur Saddam Hussein qui a besoin d'une victoire nationaliste contre l'ennemi héréditaire perse. Il lance ses troupes sur l’Iran, persuadé que la guerre sera courte. Mais l’agression de l’Irak qui comptait sur la désorganisation d'un pays en pleine révolution n'est pas couronnée de succès en dépit de l'occupation de quelques villes dans le Chatt-el-Arab. Les Iraniens combattent en masse et la guerre dure huit ans (1980-1988) pour aboutir à un quasi statu quo dans la région. Le bilan est catastrophique : sans doute plus d'un million de morts des deux côtés. Cet échec est aussi une des causes de la tentative d'annexion du Koweït par Saddam Hussein en 1990.

2) L'Afghanistan : de l'occupation soviétique aux Talibans (1979-2001)

► En revanche, la guerre d’Afghanistan (1979-1989) s’inscrit bien dans une logique de guerre froide.
- En 1979, les Soviétiques interviennent militairement pour secourir le gouvernement communiste menacé par les milices tribales. Les troupes de l’Armée rouge contrôlent les principales villes, mais s’enlisent dans les combats contre les moudjahidines* soutenus par les États-Unis.
- La guerre dure dix ans et laisse un pays politiquement éclaté aux mains des chefs de milices tribales. L'URSS finit par évacuer le pays en 1989 après des pertes considérables et un traumatisme durable dont on parle peu en Russie. On peut considérer qu'il s'agit là d'une sorte de « Vietnam soviétique » aux conséquences incalculables (dont en partie, la ruine du régime soviétique en décomposition avancée).
- De 1992 à 1996, un nouveau conflit éclate entre les forces gouvernementales du commandant Massoud et les talibans* qui veulent créer un État fondé sur la
charia*. Ces derniers l’emportent (Massoud est assassiné le 9 septembre 2001) et l’Afghanistan devient la base arrière du terrorisme islamiste et en particulier d’Al-Qaïda*.

* voir diapositives 20 & 21

3) La guerre civile au Liban

► Il s'agit d'une guerre civile quasi-permanente qui déchire le Liban des années 1970 à 1990.
- À partir de 1975, une guerre civile éclate entre les Phalanges armées maronites (chrétiennes) et les Palestiniens au Liban et leurs alliés arabes sunnites. Les camps de réfugiés palestiniens sont pris pour cible par les phalanges chrétiennes et, de leur côté, les Palestiniens massacrent des civils chrétiens et mènent une guérilla urbaine.
- Le conflit s’étend et entraîne une première intervention militaire de la Syrie, inquiète du basculement possible de l’équilibre des forces dans un Etat qu’elle considère comme appartenant à sa zone d’influence. Israël intervient à son tour.
- Au début des années 1980, le conflit se complique encore avec la formation du Hezbollah*, mouvement armé chiite libanais, soutenu par l’Iran et la Syrie, lequel devient l’adversaire principal d’Israël. Les attentats-suicides qu’il organise contre les Occidentaux à Beyrouth entraînent le départ des forces internationales qui quittent la capitale. En 1988, le pays se divise à nouveau lorsque le maronite Michel Aoun est nommé Premier ministre : la majorité des arabes sunnites soutient un second gouvernement pro-syrien dirigé par le sunnite Selim Hoss. Aoun entreprend alors une " guerre de libération " contre la Syrie. En 1989, les accords de Taëf (Arabie Saoudite) sont signés : ils prévoient une répartition équilibrée des pouvoirs au Liban.
- Toutefois, le pays reste en partie occupé par la Syrie et le Hezbollah continue de mener depuis le Sud des attaques contre Israël, qui bombarde ses positions à plusieurs reprises. Actuellement le
Liban est toujours très divisé et sous la crainte d'une extension du conflit syrien sur son propre territoire.










C) Les conflits israëlo-arabe et israëlo-palestinien (de 1948 à nos jours)

* voir diapositives 22 à 28

Introduction : La Palestine en tant qu’État disparaît de la carte du Moyen-Orient en 1947-1948. En effet, les Britanniques évacuent la région et, en novembre 1947, le plan de partage voté par l’ONU entraîne d'abord la création de l’État d’Israël, proclamé par David Ben Gourion* le 14 mai 1948, puis la première guerre entre les Israéliens et leurs voisins. Tsahal* (Forces de défense d’Israël, FDI) remporte le conflit contre une coalition comprenant l’Egypte, l’Irak, la Syrie, la Transjordanie (actuelle Jordanie) et le Liban. 800 000 palestiniens se réfugient à Gaza, en Cisjordanie et au Liban, chassés ou partis de leur plein gré dans l’espoir de revenir une fois Israël vaincu et détruit. Les Palestiniens deviennent un peuple sans terre. Cet événement est appelé la « Naqba » (la « catastrophe » commémorée chaque année le 15 mai) par les Palestiniens. Depuis, les rapports entre Israël et les « Territoires occupés palestiniens» (Gaza + Cisjordanie) ainsi qu'avec les voisins arabes n'ont cessé d'empoisonner la région même si d'autres conflits (Syrie, Irak) semblent actuellement les éclipser.

1) Israël et ses voisins : du conflit armé à la coexistence

a) La Crise de Suez

- Elle a déjà été traitée précédemment : elle montre surtout la puissance naissante d'Israël dans la région, la faillite des anciens colonisateurs à régler tout problème et entraîne donc un surcroît de défiance des populations arabes vis-à-vis des occidentaux.

b) Un événement fondateur : la Guerre des 6 jours (Juin 1967)

- En réaction à une tentative de déstabilisation (envoi de commandos palestiniens) d'Israël par la Syrie pro-soviétique, Israël attaque l'aviation syrienne (destruction d'avions au sol). L'URSS prévient aussi l'Egypte qu'Israël semble préparer une intervention contre la Syrie. Or les deux pays, Egypte et Syrie, sont liés au sein de la Ligue arabe. Nasser mobilise à son tour et obtient le soutien de la Jordanie et de l'Irak.
- Israël attaque en premier les aéroports égyptiens et s'impose vite dans le Sinaï puis à Gaza et jusqu'au Canal de Suez. La Jordanie est à son tour rapidement mise en difficulté à l'est et Israël conquiert rapidement les villes de Cisjordanie. Le Golan, immense plateau entre Israël, la Syrie et le Liban est à son tour conquis.
- La guerre n'a duré que 6 jours et aboutit à une défaite complète des états arabes qui perdent des territoires au profit d'Israël. De plus le bilan humain est très lourd pour l'Egypte (10000 morts) et la plus grande partie de son armée détruite.

- Les conséquences territoriales et humaines sont catastrophiques pour les Palestiniens surtout : occupation israélienne du Sinaï (finalement restitué à l'Egypte), de la Bande de Gaza, de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est, enfin du Golan (voir carte) (qui permet par ailleurs à Israël de renforcer son contrôle sur l'eau).
- Cette défaite renforce aussi la
question des réfugiés palestiniens (200.000 de plus après 1967), population qui fuit dans des pays où elle est souvent jugée comme déstabilisatrice (Syrie, Liban ou Jordanie) : au total les réfugiés palestiniens dont ceux pris en charge par l'UNRWA* et leurs descendants sont actuellement 9,2 M. En Israël ils ne sont qu'1,4 M.

CCL : Cette guerre est un camouflet pour les pays arabes voisins (et surtout pour Nasser) qui perdent des territoires et qui montrent aussi la quasi-invincibilité de Tsahal : c'est le glas du panarabisme. Elle a pour effet de renforcer l'aide américaine (fourniture d'armes) dans le même temps. Elle entraîne aussi une radicalisation progressive des palestiniens. Pour finir, c'est aussi le vote de la résolution 242 du Conseil de Sécurité de l'ONU qui exige la restitution des territoires palestiniens par Israel le 22 Novembre 1967 qui est la base des négociations de paix depuis. Mais il existe un désaccord sur l'interprétation du texte qui dit en français «exigence retrait des territoires occupés» donc tous les territoires (interprétation défendue par palestiniens et états arabes), ou «retrait de territoires » en anglais, (interprétation défendue par Israël).


c) La Guerre du Kippour (1973) et les accords de Camp David (1978)

- C’est le 4ème conflit entre Israël et ses voisins arabes : L’Egypte et son nouveau président Anouar El Sadate, qui souhaitaient récupérer les territoires perdus en 1967 pensaient que seuls les Etats-Unis étaient en mesure d’amener Israël à négocier et pensait qu’une nouvelle guerre, menaçant les intérêts économiques et pétroliers des grandes puissances, pouvait les pousser à exercer des pressions sur l’Etat hébreu.

- L'Egypte attaque donc conjointement avec la Syrie : la première dans le Sinaï et la seconde dans le Golan le 6 Octobre 1973 (Jour du Kippour c'est-à-dire fête juive du Grand Pardon). Surpris, les israéliens sont repoussés et vite mis en difficulté. Mais ils lançent une contre-offensive victorieuse en Syrie (Ariel Sharon) et attaquent aussi les Egyptiens. Le aident Israël alors que l'URSS fournit de l'aide à la Syrie et à l'Egypte. L'OPEP décide l'embargo sur les produits pétroliers pour faire pression sur les Etats-Unis (ce qui déclenche le 1er choc pétrolier).
- Israël et ses attaquants sont contraints finalement de négocier par l'URSS et les EU. Paradoxalement, cette guerre aboutit aussi à l'établissement de relations entre l'Egypte et Israël (la « politique des petits pas » notamment à propos du sort des prisonniers). Israël se retire d'une partie du Sinaï et rend les champs pétroliers égyptiens de Suez : c'est un (très relatif) succès pour Sadate.

- Le discours d'Anouar el Sadate devant la Knesset (parlement israélien) est un événement majeur. Il entame ainsi le processus de paix. Il y reconnaît officiellement Israël, en échange retrait total des territoires occupés depuis 1967 et affirme le droit des palestiniens à l’autodétermination. Mais le premier ministre israelien Menahem Begin refuse ce dernier point.

Même si le sommet arabe de Tripoli de Décembre 1977 conteste les négociations entamées par Egypte, celles-ci continuent cependant.
- Ceci aboutit à un accord bilatéral historique entre Egypte et Israël : Sadate rencontre Begin aux Etats-Unis. Ils signent les accords de Camp David en Septembre 1978 (puis traité bilatéral israélo-égyptien du 26 Mars 1979 à Washington dans lequel est réaffirmée la résolution 242 comme base de négociation). Israël s’engage à quitter le Sinaï (évacué en 1982), accepte l'élection d'une autorité palestinienne et l'intégration de la Jordanie dans les négociations.

- Toutefois, l’Egypte se coupe ainsi d’une grande partie du monde arabe puisque le pays est exclu de la Ligue Arabe* mais bénéficie d’une aide économique massive des Etats-Unis.

- Autre marque de cette hostilité : Sadate est assassiné le 6 Octobre 1981 au cours d’un défilé qui célèbre la « victoire » de 1973, un commando armé de 4 hommes se réclamant d’un groupe islamiste clandestin ayant des ramifications dans l'armée, Takfir wal Hijra (« repentir et retraite ») l'assassine mais ses successeurs poursuivent une politique « d'entente modérée » avec Israël.

2) La question palestinienne : entre instrumentalisation et division

a) Quelles stratégies pour l'OLP ?

- Fondée en 1964, l'OLP est une fédération de mouvements combattants comme le Fatah* de Yasser Arafat ou encore le FPLP* de Georges Habbache. A partir de la défaite catastrophique de 1967, l'OLP prend conscience de l'incapacité des états arabes à combattre Israël pour la cause palestinienne et qu'il faut donc passer à l'action de son propre (Fédayins). Ce constat entraîne une lutte armée sur le terrains (dans les « territoires occupés) mais aussi le recours au terrorisme international (attentat contre les athlètes israéliens lors des J.O de Munich en 1972). Mais dans un premier temps, l'OLP utilise peu la Cisjordanie ou Gaza comme terrain de guérilla mais lance plutôt des actions de l'étranger, ce qui explique en retour les difficultés croissantes d'existence dans des pays tels que la Jordanie ou l'Egypte.
- En Septembre 1970, le roi hachémite de Jordanie, Hussein, décide de réduire à néant les camps palestiniens du royaume pour éliminer définitivement la présence menaçante de l'OLP et de sa composante radicale, le FPLP. On estime le nombre de victimes entre 3500 et 10.000.
Cette opération d'extermination fait naître en retour l'organisation terroriste palestiniennne « Septembre Noir » responsable du massacre de Munich.
- L'OLP se réfugie majoritairement à Beyrouth au Liban qu'elle contribue à déstabiliser et qu'elle doit ensuite quitter en 1982.

b) Intifada, Hamas et division palestinienne

- L'Intifada ou « guerre des pierres » naît de l'occupation israélienne, de la répression et des multiples vexations et expropriations à l'encontre de la population palestinienne depuis 1967. Ce sont des manifestations de masse et des actes de guérilla contre l'armée israélienne qui durent au moins de 1987 à 1993. Cette première intifada aurait fait au moins 1000 morts du côté palestinien mais permet une relative médiatisation internationale de la situation catastrophique des Territoires.
- Contrairement à l'OLP, le Hamas est un mouvement de résistance armée qui base sa politique sur la « ré-islamisation » de la société palestinienne. C'est donc autant un mouvement religieux que combattant. Il est créé en 1987 à Gaza. Il rejette l'OLP qu'il considère comme compromise dans la recherche d'une paix désavantageuse. Il prône ouvertement la destruction d'Israël et utilise les attentats-suicides en Israël et dans les territoires palestiniens espérant ainsi créer une « radicalisation » des deux parties (juifs et palestiniens).
- Israël doit donc, à partir des années 80, faire face à deux mouvements islamistes parfaitement organisés au Sud Liban avec le Hezbollah chiite, étroitement lié à l'Iran, et à Gaza avec le Hamas. Ces deux groupes se livrent à des attentats-suicides et à des attaques d'Israël incessants créant un sentiment d'insécurité et un profond rejet de toute idée d'état palestinien dans une grande partie de la population (par exemple tirs de roquettes depuis le Sud-Liban sur Israël).
3) L'internationalisation du conflit et sa persistance

- Après la première guerre du Golfe le président américain George Bush pense se servir de sa victoire pour imposer une paix durable au PMO d'abord en réglant la question israélo-palestinienne. Menés par son successeur, Bill Clinton, les Accords d’Oslo d’août 1993 admettent le principe d’une autonomie des territoires palestiniens, concrétisée par les Accords de Washington en septembre suivant. Ces accords sont marqués notamment par la poignée de main ultra-médiatisée (et improvisée ?) entre Yitzhak Rabin, 1er ministre israélien (assassiné en 1995 par un extrémiste sioniste*), et Yasser Arafat.
- Mais les Israéliens redoutent une solution à deux états notamment du côté de la Droite (Ariel Sharon ou Benyamin Netanyaou) et de l'Extrême-Droite qui préconisent toujours la conquête du « Grand Israël ». Ils bloquent toute négociation autour de la construction d’un État palestinien, allant jusqu’à faire édifier un mur de séparation (en réalité une multitude de murs) pour isoler la Cisjordanie, encourager la colonisation et jouer la division des Palestiniens pour empêcher l’apparition d’un interlocuteur unique. Le Hamas*, prend ainsi le contrôle de la bande de Gaza alors que la Cisjordanie reste sous contrôle de l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas.
- Ce qu'il faut retenir est l'échec des médiations internationales (y compris de la part de l'ONU voir http://www.un.org/french/Depts/palestine/index.shtml) et le soutien inconditionnel des EU à Israël, même si ceux-ci, notamment lors de la Présidence Obama (2009-2015) s'interrogent de plus en plus sur la pertinence de cette politique. Ainsi entre la deuxième intifada (2000) et nos jours, on assiste à une multiplication des colonies juives qui diluent de plus en plus les territoires palestiniens dans un ensemble invivable et qui rendent chaque jour l'émergence d'une solution à deux états impossible (voir diaporama).

Quelques dates depuis les Accords d'Oslo :

1995 : Accords d’Oslo II qui mettent en pratique les accords de transition vers un état palestinien avec la création de l’Autorité Palestinienne sur les territoires évacués par Israël.

Assassinat d’Itzhak Rabin par un extrémiste juif. Reprise des attentats palestiniens contre Israël et blocage du processus de paix

2000 : Retrait israélien du sud-Liban, investi par le Hezbollah*

Echec du sommet de Camp David II entre Bill Clinton, Yasser Arafat et Ehud Barak (Premier Ministre israélien)

2ème Intifada après la visite sur l’Esplanade des Mosquées à Jérusalem d’Ariel Sharon, leader de la Droite israëlienne (le Likoud)

2002 : Construction du mur de sécurité entre Israël et la Cisjordanie

2004 : Mort de Yasser Arafat : Mahmoud Abbas lui succède

2005 : Retrait israélien et démantèlement des colonies de la bande de Gaza

2006 : Victoire du Hamas aux élections législatives palestiniennes

2007 : Crise politique de l’Autorité Palestinienne : le Hamas contrôle la Bande de Gaza, le Fatah la Cisjordanie

2009-2017 : Coalitions de Droite au pouvoir en Israël notamment avec Benyamin Netanyaou comme Premier Ministre, poursuite de la colonisation en Cisjordanie.
2012 : Reconnaissance par l'ONU de la Palestine comme « Etat observateur non-membre »

III. De nouvelles conflictualités

* voir diapositives 29 et 30

A) Etat failli et peuple sans état

- Les années 2000 voient émerger la problématique lourde de conséquences de l'Irak comme « état failli », problématique que l'on peut aussi quasiment appliquer à la Syrie depuis 2011. L'intervention américaine de 2003 en Irak, outre qu'elle na pas permis d'installer une vraie démocratie en chassant Saddam Hussein, a aussi profondément déstabiliser le pays et renforcé un sentiment isolationniste aux EU. L'Irak est désormais divisé entre un Kurdistan quasi-autonome au nord, mais surtout entre Chiites et Sunnites entraînant des violences inter-communautaires et de nombreux attentats (par exemple 10.000 morts en 2014). Cette situation permet aussi à « DAESH » de prospérer car l'organisation se fait aussi le défenseur des Sunnites face aux Chiites du centre et du Sud. C'est ce qui explique le bon accueil qu'a fait la population irakienne pour une part à l'auto-proclamé « Etat islamique » lorsqu'il a conquis son territoire à partir de 2011-2012.

- La question kurde reste aussi en suspens dans cette région et est facteur de déstabilisation. Elle touche la Syrie, la Turquie et l'Irak (la Géorgie, l'Arménie, l'Azerbaïdjan et l'Iran dans une moindre mesure). Le « Kurdistan » est un territoire d'environ 400.000 km². Les Kurdes subissent la répression dans tous ces pays mais surtout en Turquie, où un groupe terroriste kurde, le PKK (parti des travailleurs du Kurdistan) se livre régulièrement à des attentats, et en Irak (bombardement chimique de villages kurdes par S. Hussein en 1988 notamment à Halabja faisant 5000 morts).
* Voir l'Histoire n° 429, Novembre 2016, « Les Kurdes, 1000 ans sans état » (disponible au CDI).

B) L'essor de l'Islamisme radical

1) Naissance de l'islamisme

► L'Islamisme tel qu'on le définit en Occident est un mouvement ancien qui idéalise un retour aux premiers temps de l'Islam, période d'unité et de rayonnement (soit le califat de Mohammed et des 4 premiers califes i.e les « successeurs »). Cette idée est appelée « Salafiyya » (où l'on retrouve la racine du mot « salafisme »). Il s'épanouit notamment à l'université Al-Hazar au Caire à la fin du XIXème s. Une des cibles de ses partisans (dont par exemple Muhammad Abduh* ou plus tard Rachid Rida*) est l'empire ottoman. En effet, ils pensent que le califat détenu par les Ottomans est une anomalie et qu'il doit être exercé, comme aux « premiers temps » par des Arabes. Ici, l'on peut dire que l'arabisme (bientôt panarabisme) et l'islamisme se rejoignent. Un autre grand mouvement se développe aussi notamment en réaction à la mainmise occidentale sur le PMO, c'est la confrérie des « Frères musulmans » créée par Hassan Al-Banna en Egypte en 1928 et qui prône l'avènement d'un état islamique unifié dirigé par un calife et par la charia*. Ce mouvement inspire plus tard (après la GM2) de nombreux groupes islamistes.
- Enfin une notion importante se renforce au début du XXème s., toujours dans la perspective d'une renaissance arabo-islamique, c'est l'idée de « Djihad » (جهاد ) c'est-à-dire l'effort sur soi et pour la communauté. Traditionnellement, on considère qu'il existe 4 catégories de Djihad : « par le cœur, par la langue, par la main et par l'épée ». Le Djihad n'est donc pas seulement une « guerre sainte », c'est pour cette raison qu'il est réducteur d'assimiler le « Djihad » à l'idée de violence (il est donc peu pertinent de parler de « djihadistes »).
- Ces différentes composantes se sont cristallisées autour de la lutte contre l'Occident supposé « apostat » à partir des années 70, y compris contre ce qui est vécu comme le substitut régional de la colonisation occidentale, c'est-à-dire Israël. Cette période aussi correspond à la fin du rêve socialiste et panarabe. L'Islamisme prend le relais, dans un contexte de stratégie terroriste (littéralement qui entraîne la terreur chez l'adversaire), de ces idéaux d'unité qui n'ont jamais pu aboutir.

2) Le basculement dans la violence des mouvements islamistes (1970-2000)

- Trois événements paraissent constituer un « coup d'accélérateur » à l'émergence d'un islamisme combattant terroriste : la Révolution iranienne de 1979, la guerre en Afghanistan de 1979 à 1989 et les années de plomb (ou « guerre civile ») en Algérie entre 1992 et le début des années 2000.
- La Révolution iranienne de 1979 montre aux islamistes qu'il est possible de prendre le pouvoir par la force et d'instaurer un état théocratique (ce qui est globalement le point commun de tous ces mouvements). Même si la plupart de ces mouvements rejettent le Chiisme comme hérétique, l'Iran a incontestablement joué un rôle de modèle (notamment dans sa résistance aux EU).
- En Algérie, le GIA (Groupe islamique armé) lutte contre le pouvoir en place mais exporte aussi la terreur en France (nombreux attentats), c'est une tentative réussie d'internationalisation du conflit et un « terrain d'entraînement » efficace. Nombre de terroristes du GIA se retrouvent d'ailleurs ensuite au combat aux côtés des Talibans en Afghanistan constituant peu à peu une véritable internationale.
- Ces groupes en lutte contre les soviétiques en Afghanistan sont certainement à la base de la naissance d'un réseau parfois financé par la CIA américaine : Al-Qaïda.

3) De Al-Qaïda à l'Etat Islamique

- Le 11 Septembre 2001, le monde découvre stupéfait qu'il existe un réseau terroriste international assez puissant pour s'en prendre aux EU sur leur propre sol : ce sont les attentats qui détruisent les tours jumelles de Manhattan et une partie du Pentagone (et font plus de 2500 morts). Les services américains identifient rapidement le commanditaire, Oussama Ben Laden, riche héritier saoudien exilé au Pakistan mais auparavant stipendié par la CIA. Ainsi, la « base » a réussi un « coup médiatique » inespéré pour l'islamisme terroriste international : se faire connaître et reconnaître comme ennemi de l'Occident et porte-flambeau des musulmans que le groupe qualifie d'opprimés. La particularité est bien ici l'internationalisation, ce ne sont plus seulement les musulmans du PMO mais aussi ceux qui vivent en Occident, et la capacité à se constituer en réseau ainsi que l'utilisation savante et maîtrisée de nouvelles technologies de communication (internet). Al-Qaïda devient la cible des pays occidentaux notamment en raison des nombreux attentats commis partout dans le monde, Oussama ben Laden est éliminé par les américains en 2011.
- L'
Etat islamique (acronyme DAESH) prospère lui sur les décombres des états faillis syrien et irakien, il se développe à partir de 2011-2012. Il conquiert peu à peu une vaste zone à l'été 2014. Il est d'abord composé d'anciens cadres de l'armée irakienne et de recrues d'Al-Qaïda (qui est partout concurrencée et qui perd de l'influence). Son objectif est l'unification des tous les musulmans autour d'un état qualifié de « califat », dirigé par l'auto-proclamé « calife » Abou Bakr Al-Baghdadi.
Il attire ensuite de nombreux « combattants », y compris des jeunes (et moins jeunes) de pays occidentaux, qui y trouvent une cause à défendre. Mus par un sentiment de solidarité vis-à-vis des populations locales, les « djihadistes » (terme employé par les médias) se constituent en réseau avec des ramifications dans les pays d'origine (attentats de Janvier et Novembre 2015 en France ou encore en Belgique, attentats de Bruxelles). Actuellement l'Etat islamique est combattu par une coalition qui regroupe des pays arabes et des pays occidentaux, il subit d'importants revers militaires (bataille de Mossoul en cours en Irak).

* Diapositives 31 & 32

C) Le « Printemps arabe » et la difficile greffe démocratique

Introduction : Une des questions les plus fréquentes qui revient notamment dans les médias en Occident, ou même chez les « islamistes », est l'incompatibilité de l'Islam avec la Démocratie. Ce tropisme pose le débat historique d'un supposé antagonisme radical entre les croyances de l'Islam et les valeurs (occidentales) de la démocratie. Une autre question est sous-jacente : le monde arabo-musulman est-il prêt à accepter un système politique qui est né ailleurs (exogène) ?
Cette question a été au cœur du Printemps arabe des années 2010-2012 (dans le cours, nous adopterons plutôt le pluriel) et reste largement encore d'actualité. C'est à la fois une problématique historique et historiographique, ainsi qu'une question sociale prégnante.

1) Des printemps arabes* du Maghreb au Machrek
Attention ici on dépasse le cadre strict du PMO et l'on s'intéresse plus largement au monde arabo-musulman.
* Cette expression est une référence historique au « Printemps des peuples » de 1848 qui avait vu les nations européennes se révolter contre les régimes monarchiques considérés comme tyranniques.

a) Un monde arabe ébranlé
► Les régimes touchés par les printemps arabes ont souvent tous pour caractéristiques communes le soutien par l'Occident aux dictatures au nom de la lutte contre l'islamisme radical. Les dictateurs en place comme Khadafi en Libye ou Ben Ali en Tunisie mais aussi Moubarak en Egypte auraient été les garants de la stabilité de la région. Or ces pays sont traversés dès l'année 2010 par des mouvements contestataires de plus en plus violents animés par des populations (surtout jeunes et donc au chômage bien souvent) qui parviennent finalement à renverser les régimes honnis (un des slogans en Tunisie est « Ben Ali, dégage ! »). Khadafi est renversé en février 2011 (grâce à l'appui de l'intervention militaire regroupant les EU, la GB et la France), Ben Ali doit fuir en janvier 2011, Moubarak doit démissionner en Février 2011, au Yémen c'est Ali Abdallah Saleh qui doit partir en février 2012.

b) Un moyen : les manifestations, un vecteur : l'internet
► Pendant cette période, les manifestations monstres ont lieu dans tout le monde arabe aboutissant bien souvent à des mesures répressives comme en Syrie (voir fiche) ou à Bahrein. Au Caire, elles sont régulières à partir de janvier 2011 sur la place Tahrir qui devient emblématique de ce réveil des peuples arabes. Partout les manifestations sont aussi rendues possibles grâce aux réseaux sociaux qui permettent d'outrepasser les censures d'Etat (les régimes de Moubarak ou d'El Assad sont particulièrement répressifs). On parle même parfois d'une véritable « cyber-révolution ». Des journalistes occidentaux ont résumer le processus ainsi « Facebook pour planifier les manifestations, Twitter pour les coordonner et YouTube pour le dire au monde». D'autres, et notamment des politologues, relativisent beaucoup le rôle du « cyberactiviste » et pensent qu'il s'agit d'une construction occidentale.

c) L'impossible démocratie ?

► Certains régimes ont tenté d'éteindre la contestation en réformant leur système, bien souvent particulièrement peu démocratique en février-mars 2011 : réforme de Mohammed VI au Maroc, du sultan d'Oman, du roi Abdallah d'Arabie Saoudite. Néanmoins, sauf en Tunisie, nulle part la démocratie ne s'est imposée. Ainsi le régime égyptien du général Sissi est-il toujours aussi répressif face à la menace réelle ou présumée des islamistes.

* Diapositives 33 & 34

2) La Syrie : Une guerre civile ou une (future) guerre globale ?

* Voir fiche de travail La Syrie, le cœur d'une région instable

CCL : Une région désorganisée : des Etats faibles, l'absence de réelle intégration régionale
Etats faillis (« failed states ») Irak, Syrie, Yémen = n'ont plus le monopole de la « violence légitime », n'exercent plus les fonctions régaliennes (monnaie, police, justice) donc proies faciles pour groupes inter-étatiques comme DAESH (préférable d'utiliser le terme français « Etat islamique »)

* Diapositive 35

Références bibliographiques et sitographiques :

Grand Atlas Courrier International sd. Frank Tétart, 2016.
P. Boniface, H.Vedrine, Atlas des crises et des conflits, Armand Colin Fayard, 2016.
sd. C. Sedel-Lemonnier, le Proche et le Moyen-Orient, foyer de conflits, Ellipses, 2012.
Georges Mutin, Géopolitique du Monde arabe, Ellipses, 2012.
Alexandre Defay, Géopolitique du Proche-Orient, PUF « Que sais-je ? », 2016.

Pour réviser :
http://blog.ac-versailles.fr/histoiregeographie/index.php/post/14/03/2017/Chapitre-4-PMO-%3A-un-foyer-de-conflits-depuis-1945

https://histographie.net/0-terminale-s/

http://beaugency.over-blog.com/article-proche-et-moyen-orient-un-foyer-de-conflit-depuis-1945-123955024.html

http://blog.ac-versailles.fr/lecturesdumonde/index.php/category/TE3-Mme-COSTE


Pour aller plus loin et pour se tenir informé(e) :
http://www.un.org/french/Depts/palestine/index.shtml)

http://filiu.blog.lemonde.fr/

https://soundcloud.com/lelieuunique/les-geopolitiques-de-nantes-2016-la-menace-djihadiste


 

Réviser en vidéo : http://education.francetv.fr/matiere/epoque-contemporaine/terminale/video/le-moyen-orient-un-foyer-de-conflits-revisions-bac-histoire


Chapitre 4 Etats-Unis Brésil : rôle mondial et dynamiques territoriales

dans la catégorie TS Géographie

Chapitre 4. Etats-Unis, Brésil : Rôle mondial et dynamiques territoriales 5 séances
Croquis_Dynamiques_territoriales_Etats_Unis.pdf

Croquis_Bresil.pdf

fond_Bresil.pdf

fond_Etats-Unis.pdf

Introduction

* Diapos 1 & 2 documents d'accroche : Drapeaux US et Brésil + Carte Amérique

► Déf° EU/Brésil = deux états continents, deux états jeunes, deux états fédéraux (EU = 50 états, 9,6 M km², 320 M d'habitants/Estados Unidos Do Brasil 47 % de l'Amérique du Sud, 26 états 200 M d'habitants)
►Tous 2 issus de la décolonisation des XVIIIème (EU 1783) et XIXème s. (Brésil 1830)
► ms avec un rôle mondial très différent = 1ère puissance mondiale et un pays faisant partie des BRICA.
Donc une concurrence dans le continent américain et l'essor de l'influence du Brésil en AmLat (ce qui peut se résumer à l'idée de concurrence entre puissances).

Attention : Amérique Latine (=AmLat) Am. du Sud + Amérique centrale
Amérique du Nord = 3 pays mais les habitants des EU se désignent eux-mêmes comme Américains ce qui est un abus de langage, préférable de dire « Etats-Uniens ».


► Qu'entend-on par « rôle mondial » ? Par « dynamiques territoriales* » ?
- il s'agit de l'influence globale d'une puissance tant du point de vue du « hard power » que du « soft power » et de son attractivité avec, en retour, des effets sur son territoire ce qui implique un deuxième aspect : i.e les dynamiques territoriales qui affectent ce territoire en lien avec la mondialisation, facteur de hiérarchisation et de ségrégation spatiale.

* Evolution d'un territoire plus ou moins vaste en fonction du jeu des acteurs aboutissant à un changement dans les localisations des activités, des infrastructures et de la répartition de la population.

 

2 sujets de composition possibles :
 

- États-Unis – Brésil : rôle mondial.

- États-Unis – Brésil : les dynamiques territoriales.

 

2 croquis peuvent être demandés :

- Les dynamiques territoriales aux États-Unis

- Les dynamiques territoriales du Brésil

 











Plan
I. Une superpuissance planétaire et une puissance émergente
A) Deux poids lourds économiques
1) La 1ère économie mondiale
2) La 1ère puissance économique d'Amérique latine
B) Une influence inégale
1) Les EU, hyperpuissance hésitante
(voir aussi cours d'Histoire)
2) L'émergence du Brésil sur la scène internationale
II. Quelles dynamiques territoriales ?
A) deux dynamiques, deux visions proches
1) Un idéal de conquête et de front pionnier
2) Ressources et potentialités
B) Mondialisation et dynamiques territoriales
1) Des dynamiques réticulaires
2) L'affirmation des interfaces
3) Une métropolisation des activités et des hommes

III. L'organisation des territoires états-unien et brésilien
A) L'organisation du territoire états-unien
1) Un NE, centre ancien
2) La Sun Belt* : une périphérie attractive et dynamique

3) L’intérieur, marge exploitée

B) L'organisation du territoire brésilien
1) Le centre : Sud et Sudeste

2) Les périphéries en voie d’intégration

3) Les périphéries en marge du développement

Conclusion : tableau + Schéma de comparaison Magnard p.157



















I. Une superpuissance planétaire et une puissance émergente

A) Deux poids lourds économiques

1) La 1ère économie mondiale

* Diapo 3 comparaisons économies

► Souvent qualifiée ou vécue comme en déclin, l'économie US reste la 1ère au monde avec 20% du PIB mondial soit le double de celui de tous les autres états d'Amérique (55000 $/an/hab. Monde = 10000 Chine = 6900, Brésil = 8600) (voir http://www.oecd.org/fr/etatsunis)
26% de la px industrielle.
EU = 2ème exportateurs mondiaux

Agriculture : 20% de la px agricole (1er producteur mondial + 1er exportateur + 2ème importateur). 1ers Soja, bovins, volailles. Importance des FTN US comme Cargill ou Monsanto.
(notion d'agro-business*)

Industries : Sidérurgie 3ème, automobiles 3ème, chimie 1er, aéronautique 1er (60% de la px mondiale), High Tech 1er (40% des industries HT détenues par les EU ds le monde).
Les USA produisent 19 % de l’énergie mondiale : 1ers producteurs de gaz (9èmes pour les exportations), les 2èmes de charbon et les 3èmes de pétrole.

Services : Poids financier immense par exemple 40% de la capitalisation boursière mondiale, NYSE (Wall Street) première place mondiale. Les USA sont les 1ers exportateurs de services au monde, notamment de services de haut niveau (CBD et technopôles comme la Silicon Valley).
Economie en très forte tertiarisation* comme l'ensemble des pays du Nord.

2) La 1ère puissance économique d'Amérique latine

► Brésil : puissance émergente de 1er ordre 3ème économie des BRICA (en PIB total : Chine, Inde, Brésil, Russie, Afrique du S.).
Brésil = 6ème PIB mondial devant GB, PIB représente 50% du PIB total de l'Amérique du sud.
Une des plus fortes progressions du PIB depuis 2010 soit +24%
Exportations x3 depuis 2003. Pays excédentaire +14%

► Puissance agricole majeure grâce notamment à ses immenses espaces et aussi au front pionnier* qui progresse en Amazonie. 1er café, oranges, sucre. Importance des firmes agro-industrielles comme JBS ou Brazil Foods.

► 1ère puissance industrielle d'Amlat. Industrie en très fort développement avec FTN comme Vale (mines) Petrobras (hydrocarbures) Gerdau (Sidérurgie) ou Embraer (aéronautique)
Particulièrement puissant du fait des ressources du territoire dans le secteur minier : 2ème producteur de fer et de phosphates, 4ème de bauxite, 5ème d’étain + argent, or, cuivre...
Automobile (11ème grâce aux IDE : Renault, Ford, Volkswagen)
► Poids mondial très relatif, exemple place boursière de Sao Paulo seulement 44ème mondiale.

B) Une influence inégale

1) Les EU, hyperpuissance hésitante
(voir aussi cours d'Histoire)

► Toujours très forte attractivité ce qui se traduit par d'intenses flux migratoires et recompose donc constamment une partie du territoire américain. Voir II. Dynamiques territoriales : Importance des flux migratoires internes et 1er pôle d'immigration mondial (voir cours Amérique) + Tourisme = 2 ou 3ème pays en nombre de touristes internationaux/an (selon les années)

* Diapo 4 Carte Tourisme US

► « Soft power » particulièrement soutenu par culture « mainstream*» culture populaire qui plaît à la majorité = films, séries, musique...etc ► américanisation du monde (produits et lieux de consommation, marques participent à l’uniformisation des modes de vie : Mc Donald, Coca, Pepsi, Pizza Hut, Levis Strauss, Nike, Wal- Mart, junk food, parcs à thèmes). Les médias (information et communication) participent aussi à cette diffusion et deviennent des modèles (CNN). Ils sont les leaders dans ce domaine avec les blockbusters, les sitcoms, la musique avec des grandes maisons de production (Universal…).

► « Hard power » inégalé mais de plus en plus contesté voir Histoire
- 45% de dépense militaires mondiales 2ème armée en nombre d'hommes, 30% ventes d'armes mondiales, 560 bases militaires.
Doctrine Monroe ensuite prolongée par l'idéologie de la Manifest Destiny (destinée manifeste) (John O'Sullivan en 1845), qui expose clairement le projet expansionniste et hégémonique des États-Unis : « C'est notre destinée manifeste de nous déployer sur le continent confié par la Providence pour le libre développement de notre grandissante multitude.» (citation utilisable en début de composition ou d'AD) .

- Les Etats-Unis alternent la politique de « bon voisinage » et celle du « gros baton » (big stick). Dans tous les cas, ils ont considéré le continent comme leur chasse gardée. Leur présence est réelle et multiforme sur le continent.

* Diapo 5 « hard power » US dans le monde

2) L'émergence du Brésil sur la scène internationale

 

► Une influence continentale...et plus ?
Le Brésil est présent avec des séries télévisées ou telenovelas diffusées dans plus de 130 pays non seulement en Amérique Latine mais aussi en Europe de l’Est, au Moyen-Orient et en Afrique car elles sont moins chères que les séries américaines ( Gde chaine TV productrice GLOBO ). De plus, la musique et la mode brésilienne sont largement diffusées. Certains événements sportifs d’envergure mondiale se sont ou vont se dérouler au Brésil comme la coupe du monde de football en 2014 et les JO à Rio en 2016, ce qui témoigne de leurs ambitions planétaires.


► La recherche d'un rôle international de premier plan

- Une lutte d'influence : Le Brésil conteste de plus en plus ouvertement l'influence américaine au sud. Cette évolution a surtout eu lieu sous la présidence Lula* (2003-2010). Toutefois, il est évident que le Brésil ne peut utiliser la force pour s'opposer. Cependant, une certaine forme de lutte diplomatique semble parfois engagée

* Diapo 6 Texte Le Brésil, un contrepoids à la puissance des EU en Amérique latine ?
 

- l'émergence d'un « hard power » brésilien ?
Plutôt destinée au combat contre le narco-trafic et le trafic d'armes notamment dans les régions frontalières (opération « Agata » en 2012), l'armée brésilienne ne cesse de croître ainsi que le budget de la défense. Phénomène d'ailleurs général dans le monde. Une armée de près de 350.000 hommes ce qui en fait la 14ème au monde.
A noter que l'armée brésilienne est une de celles qui participent le plus aux missions humanitaires dans le monde (Haïti 2010).


* Diapo 7 Schéma Comparaison des deux puissances


T° = Tous deux intégrés dans le processus de mondialisation, Brésil et EU sont bien des « puissances mondialisées ». Pour les EU, on peut parler d’hyperpuissance malgré les limites actuelles : crise économique de 2008 et ses séquelles, déficit et endettement, concurrence chinoise, hostilité politique et idéologique, tentation isolationniste depuis l'élection de D. Trump ? Quant au Brésil, il s’affirme comme une puissance émergente dont le rôle ne cesse de croître. Sa puissance est surtout économique. Il cherche à affirmer son influence sur le continent sud-américain et sur d’autres marchés émergents. Cette puissance a aussi des limites : les partenariats avec d’autres pays sont fragiles, la Chine est un concurrent de taille (faiblesse du concept de BRICA). La pauvreté de la population reste un frein au développement de cette puissance. C’est pourquoi on peut parler pour le Brésil de puissance régionale émergente.
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II. Quelles dynamiques territoriales ?

A) deux dynamiques, deux visions proches

1) Un idéal de conquête et de front pionnier

* Voir diapo 8 vidéo Dessous des Cartes + Image satellite Brésil + Schéma synthèse sur Organisation territoriale et Front pionnier au Brésil.

► Des caractéristiques physiques d'états continents : Tous deux sont en effet des « états- continents » EU = 9.6 M km² (15 x la France) et Brésil = 8.5 M km², 3ème et 5èmerang mondial.

- Deux processus de conquête comparables :
Au Brésil comme aux Etats-Unis, les colons sont arrivés au XVIe s./XVIIe siècle par le littoral occidental puis ont progressé à partir des bases côtières vers l'intérieur. Aux Etats-Unis, la conquête et l'avancée du front pionnier s'accélèrent nettement au XIXème s. notamment avec la Ruée vers l'or dès 1849 vers la Californie (Voir l'épisode des Forty-Niners dans la Death Valley*) dans un axe est/ouest. La construction du Transcontinental (1869) achève la conquête, désormais le front pionnier US se fera à l'extérieur du continent (colonisation voilée par exemple aux Philippines).

Alors qu'au Brésil, la progression s'est effectuée du nord vers le sud par cycles successifs de conquêtes et d'abandon et de l'est vers l'ouest par la colonisation. En 1850, le Brésil "utile" ne s'étend pas à plus de 150kms des côtes. Il faut attendre le déplacement de la capitale à Brasilia (architecte Oskar Niemeyer) en 1960 et le lancement des fronts pionniers amazoniens (route transamazonienne) pour relancer la conquête toujours inachevée.


► Toutefois, les espaces sont très inégalement valorisés et maîtrisés : les États-Unis disposent d'un territoire « fortement maîtrisé et valorisé » mais le Brésil d'un territoire « à maîtriser ».

- Les Etats-Unis ont une maitrise complète de leur territoire : 32% du trafic aérien mondial (853 aéroports importants, dont 5 parmi les 10 premiers au monde (2011)) 1er : Atlanta. Rail : 30 % du réseau mondial avec 300 000 Kms (importance du transcontinental landbrige). Automobile : 6,4 millions de kms de routes et 95 000 kms d'autoroutes. Les liaisons fluviales les Waterways (Mississippi des Grands Lacs à la Nouvelle-Orléans), le Saint-Laurent (Seaway).
(voir B) Mondialisation et dynamiques territoriales)


- Le territoire brésilien reste à maîtriser car les réseaux sont à la fois insuffisants et déséquilibrés : le réseau routier et autoroutier est de 1,8 millions de kilomètres, concentrés au sud et au nord-est mais seules 12% des routes sont goudronnées.
Le réseau ferré comprend moins de 30 000 km de voies et 7% seulement des lignes sont électrifiées. Les efforts actuels portent sur les "corridors d'exportations" qui relient les zones de P° (mines de fer du Minas Gérais et du Carajas 4/231) et les ports d'exportation.

2) Ressources et potentialités

Les espaces américains et brésiliens sont riches de ressources et de potentiels :

- Aux EU, la S.A.U (surface agricole utile) est immense car 60 % du territoire est utilisable à des fins agricoles mais 1/2 seulement est utilisée.
-
Ressources minières et hydrocarbures : Charbon : 2nd rang, 30 % des réserves mondiales (Wyoming, Colorado,) Pétrole: 2ème rang mondial (Golfe du Mexique, le mid-continent* au pied des Rocheuses, Alaska et « off Shores » dans le Golfe du Mexique)
Gaz naturel : 2ème rang mondial. Les EU sont les premiers producteurs mondiaux d'hydrocarbures (en incluant les gaz de schiste) début 2014 devant la Russie et l'Arabie saoudite.
- Un potentiel hydroélectrique considérable (bassins du Tennessee, du Colorado) mais un potentiel largement sous-utilisé : 1/4 des sites possibles ont été aménagés.


- A noter aussi que les EU possèdent la plus vaste ZEE* au monde 12 M km² (ressources là encore en off shore + ressources halieutiques*) (France en 2ème position avec 10 M de km²).

► Le Brésil est un territoire au vaste potentiel encore souvent inexploité, quelques exemples :

- Le Brésil possède une surface agricole (hors forêt)
comparable à la surface agricole chinoise. Il possède la 1ère forêt tropicale au monde (bassin amazonien)
- D'énormes réserves de bauxite et de fer (2nd producteur mondial, 4/231). 21% de l'eau douce de la planète
- 3ème producteur mondial d'hydroélectricité avec
Itaipu et le projet du barrage de Belo Monte.
- Découverte en 2007 de pétrole en mer (
Tupi), en 2013, le pays est 11ème producteur mondial devant le Nigéria.

* Voir diaporama Le barrage de Belo Monte : un projet durable ?

B) Mondialisation et dynamiques territoriales

► Les trois phénomènes suivants sont observables partout sur la planète et correspondent à une tendance lourde de l'organisation des territoires. Les Etats-Unis et le Brésil sont à cet égard particulièrement représentatifs d'états au cœur de la mondialisation qui « produit des territoires », avec toutefois des différences significatives entre les deux états-continents.

1) Des dynamiques réticulaires*

(*en réseaux)

► Les EU ont le réseau de transports et de télécommunications le plus vaste et le plus complet du monde, ce qui permet de surmonter le problème de l’immensité.

► Mais leur organisation est inégale :

- Forte densité des réseaux dans le coeur historique (NE) et qui devient plus lâche ailleurs (gradient E/O). Etirement transversal d’Est en Ouest (ponts transcontinentaux), à l’exception de quelques grands axes méridiens (N/S) : côte pacifique, axe du Mississippi et côte atlantique.
- La longueur des réseaux est exceptionnelle : plus de 6 millions de km de routes, 270 000 km de voies ferrées, et des réseaux de canaux le long du Mississippi reliant le Golfe du Mexique aux Grands Lacs et au Saint-Laurent puis à l’Atlantique. Le
rail est plus important que la route pour le transport de marchandises grâce aux transcontinentales, tandis que pour les passagers longue distance c’est l’avion qui l’emporte.
- Le territoire américain est
polarisé par de grands carrefours : Los Angeles est le centre portuaire de la façade pacifique tandis que la façade atlantique a vu se développer une myriade de ports au NE avec New York et dans le Golfe du Mexique ; les aéroports ou hubs* (plateformes multimodales et desserte hiérarchisée du territoire) sont aussi des pôles importants : pôles internationaux comme New York, Chicago, Los Angeles, San Francisco, Miami et Washington / Baltimore, pôle nationaux comme Dallas, Atlanta (1er aéroport mondial), Houston puis Denver, Saint-Louis, Seattle, Las Vegas, Phoenix. Le territoire est organisé en hubs and spokes par les transports (« Terme emprunté à la mécanique : hub and spoke signifie moyeu et rayons. Le hub ou moyeu est le point vers lequel convergent les différentes lignes, assimilées à des rayons. Le réseau en hub and spoke privilégie un trafic en étoile autour d’un nœud. » Source : Géoconfluences)

 

- Les réseaux de transports au Brésil

Les réseaux de transports sont inachevés. On observe un gradient décroissant du Sud-Est au Nord-Ouest. Les transports restent un goulet d’étranglement. Mais il y a des améliorations : la marche vers l’Ouest s’est traduite par la construction de routes en Amazonie pour la désenclaver notamment la transamazonienne*, mais aussi la Brasilia-Belem, la Cuiaba - Porto-Velho ; le trafic aérien a été multiplié par deux dans les années 2000. L’axe fluvial majeur est celui de l’Amazone. Le principal aéroport du pays est celui de Sao Paulo tandis que les ports importants sont ceux de Rio, de Santos près de Sao Paulo et de Porto Alegre, celui de Belém est en plein essor.

 

2) L'affirmation des interfaces

► Produit de la Mondialisation des échanges* et « conteneurisation de l'économie mondiale », et donc importance des façades maritimes
► Explosions des flux matériels et immatériels ainsi que des migrations humaines transcendant les limites nationales donc

a)
Les interfaces frontalières :
- Avec la création de l'ALENA et l'augmentation des échanges entre les EU et ses voisins terrestres, on assiste aux EU à l'émergence de régions transfrontalières comme par exemple
« la Main Street America* » qui repose sur la connexion et la mise en réseau des grandes métropoles américaines (de Chicago à Pittsburgh : Chipitts*) et canadienne (de Toronto à Montréal) facilitée par le maillage serré des réseaux de transports (présence d'axes majeurs comme le Saint Laurent).
- On peut ajouter à l’Ouest la « Pugetopolis* » avec Seattle, Portland et Vancouver. Déjà évoquée aussi « la Mexamerique » qui est structurée par des villes-jumelles (twin-cities) comme San Diego et Tijuana et par des échanges (capitaux américains, produits issus des maquiladoras mexicaine).


b) Les interfaces maritimes :

Riches de 20 000 km de côtes, les USA bénéficient d’une grande ouverture maritime sur le monde grâce à leurs trois façades portuaires (atlantique autour de New York, golfe du Mexique avec les ports de la Nouvelle-Orléans et de Houston, pacifique avec Los Angeles et son port Long Beach). Cela les met en relation principalement avec l’Europe, l’Amérique latine et l’Asie.

 

Le Brésil est un pays ouvert par ses 7400 kms de côtes atlantiques, notamment la partie sud qui forme son interface avec les EU, l’Europe et le reste du monde. La partie ouverte sur les

Caraïbes est une interface en essor.

Le Brésil a des frontières avec 10 Etats d’Amérique latine. Les interfaces frontalières sont en plein essor depuis la création du Mercosur, notamment entre le Brésil, le Paraguay et l’Argentine. De nouveaux axes de transports sont créés pour souder les économies de ces pays.

 

Des contrastes entre les deux pays en terme d'interfaces :

Si les EU et le brésil sont deux puissances bien intégrées à la mondialisation du fait de leur

ouverture ou de leurs organisations régionales, les EU ont des interfaces maritimes et

frontalières plus nombreuses et plus puissantes que celles du Brésil. Leurs territoires ne

contribuent pas de la même façon à la puissance de ces deux pays. Les différentes régions des EU sont toutes très intégrées à la mondialisation

3) Une métropolisation des activités et des hommes

► Renforcement du pouvoir de commandement et des fonctions métropolitaines* liées aux caractéristiques de la mondialisation notamment en termes économiques. Emergence de conurbations appelées mégapoles*.

aux EU :

- Les USA sont urbanisés à plus de
80 %.

L’armature du réseau est puissante avec trois mégapoles New York ( 22 millions d’habitants), Los Angeles (17 millions) et Chicago (9.5 millions). 1/3 de la population vit dans des villes de plus de 5 millions d’habitants. Plus de 40 villes ont plus d’1 millions d’habitants. Les villes en forte croissance sont celles de la Sun Belt (Dallas, Phoenix, Las Vegas…). Certaines villes forment des mégalopoles avec la mégalopolis de Boston à Washington (Bos-Wash corridor)

Certaines mégalopoles plus ou moins importantes sont en formation : de San Francisco à San Diego incluant Los Angeles (SanSan), la Pugetopolis autour de Seattle, la Chipitts de Chicago à Pittsburg, la Métrolina de Norfolk à Atlanta (Etats des Carolines jusqu'en Géorgie).


- La métropolisation* est très importante avec des villes mondiales comme New York, Los Angeles, Washington et Chicago. Ces villes attirent des fonctions internationales : financières à New York et Chicago, politiques à Washington, de conception à San Francisco (Silicon Valley), culturelles à Los Angeles (Hollywood), touristiques à Miami.

- Les villes américaines sont structurées sur le même
modèle. On trouve au centre un downtown* (centre-ville), un CBD* actif le jour et vide la nuit constitué de gratte-ciels et souvent des ghettos* autour, ainsi que pour les villes du NE des espaces industriels en crise (friches). Des opérations de reconversion, de rénovation et de réhabilitation ont été menées avec succès (cf. Boston) et ont entraîné une gentrification* de ces quartiers. La périphérie des villes américaines est marquée par un important processus d’étalement spatial*, c’est le domaine des vastes banlieues pavillonnaires qui concentrent 75 % des Américains, quadrillées par des autoroutes le long desquelles s’installent les « edge cities », les nouveaux centres dédoublés qui concentrent commerces, bureaux et parcs scientifique, au-delà on trouve parfois des « gated communities » (quartiers fermés). L’espace de la ville américaine est donc fragmenté, ségrégué socialement et spatialement et éclaté entre vieux centre, technopôles, ancien et nouveaux CBD, donc polynucléaire (cf. Los Angeles).

Au Brésil : La population est très largement urbaine à plus de 80 % mais il y a des inégalités régionales : Le Sudeste est urbanisé à plus de 90 % alors que le Nord et le Nordeste sont plus ruraux.

- Les mégapoles se situent sur le littoral dans le Sudeste : Sao Paulo (20 millions, 1 Brésilien sur 10, 4° ville du monde par sa taille, 2° en Amérique Latine après Mexico, immense aire urbaine de Gran Sao Paulo de 1000 km d’Est en Ouest et 65 km du Nord au Sud) et Rio de Janeiro (13 millions) qui forment une mégalopole en émergence.

On peut y ajouter des villes importantes de plus de 2 millions d’habitants comme Salvador de Bahia, Brasilia, Fortaleza et Belo Horizonte. Les villes en forte croissante sont au Nord et à l’Ouest du Brésil (Manaus, Fortaleza, Brasilia).


- La métropolisation est encours et entraîne une spécialisation des métropoles : fonctions politiques à Brasilia, fonctions de commandement économiques et financières à Sao Paulo (sièges sociaux,bourse), seule ville mondiale du pays, fonctions touristiques à Rio de Janeiro, fonctions industrielles et tertiaires dans les villes du triangle industriel de Sao Paulo, Rio de Janeiro et Belo Horizonte.

- On a aussi un autre contraste spatial important au Brésil entre
un centre (le triangle industriel) et une périphérie (le reste du pays). Les villes brésiliennes connaissent un fort étalement spatial et une importante fragmentation et ressemblent de plus en plus aux métropoles américaines.
- Les centres villes sont riches, développés et bien équipés, ils comprennent à la fois le CBD, signe de l’intégration du Brésil à la mondialisation ; le centre historique, symbole du passé colonial ; des maisons individuelles entourées d’arbres ou de hauts murs, souvent gardés par des vigiles réservés aux élites.
- Les périphéries sont pauvres et en développement, sous-équipées, elles voient la multiplication des bidonvilles ou
favelas, quartiers d’habitat précaire et spontané faits de maisons auto-construites, marqués par le mal-développement. Entre les deux, on trouve tout type de quartier : les cortiços (ruches) sont des quartiers « taudifiés » faits d’immeubles dégradés, sortes de favelas verticales peuplées par des familles de néo-urbains pauvres et de plus en plus nombreuses ; d’autres favelas se situent dans les espaces laissés libres et dans les zones à risques, à proximité des voies ferrées, des autoroutes ou des aéroports, ou sur les pentes ; les « condominios fechados » sont des quartiers fermés pour les riches gardés par des milices privées, des « gated communities », qui parfois ont leur propre shopping center ; des immeubles d’habitat collectif pour les classes moyennes ; des quartiers aux fonctions économiques (industrielles, commerciales…). Ces contrastes sociaux entraîne des violences urbaines très importantes, Rio et Recife font partie des villes les plus violentes du monde.

 

 

T° Points communs réseaux urbains EU/Brésil :

- La métropolisation et la fragmentation socio-spatiale.

Ces deux pays sont tous les deux très urbanisés (plus de 80 %). Ils possèdent des mégapoles formant des mégalopoles comme NY et la mégalopolis ou Sao Paulo et Rio de Janeiro. Les métropoles attirent les hommes et les activités, elles se spécialisent dans certains domaines.
- Mais le réseau urbain américain est plus puissant que celui du Brésil, l’aire d’influence des métropoles est plus vaste : les EU possèdent plusieurs villes mondiales (AMM), ce sont non seulement des centres pour le pays mais aussi des centres pour le monde, ce qui n’est pas le cas du Brésil, excepté Sao Paulo.Toutefois les villes américaines et brésiliennes se ressemblent de plus en plus. Elles sont marquées par le
processus de fragmentation spatiale lié à l’étalement spatial urbain, au déplacement ou au dédoublement des activités du centre ville en périphérie, à la ségrégation socio-spatiale. Ainsi les activités sont éclatées entre différents pôles.

III. L'organisation des territoires états-unien et brésilien

A) L'organisation du territoire états-unien

* Voir diaporama croquis EU

1) Un NE, centre ancien

► Il s’organise autour de la mégalopolis* et des métropoles de la région des Grands Lacs.
- Cette région concentre plus du 1/3 de la population des EU. On y trouve les plus fortes densités humaines et de transports des EU.
- Cet espace concentre des fonctions de commandement (ONU, FMI, Présidence américaine/Maison Blanche, Pentagone), des fonctions de conception et des fonctions de production. Le NE a toujours été le centre décisionnel des EU avec 70 % des sièges sociaux des firmes américaines (même s'il est fortement concurrencé par la Californie dans la « Sun Belt »). C’est le premier marché financier du monde (New York).
- Importance aussi des grandes universités et des pôles de R&D (Yale à Princeton,Harvard et le MIT à Boston).
- Bien qu'ayant été frappé par de nombreuses crises (crise dans les années 1960-1980 textile,sidérurgie, mécanique puis 2008 = désindustrialisation), le NE reste aussi la première région industrielle du pays avec 45 %des emplois industriels (on parle de «
 Manufacturing Belt »).
- La désindustrialisation touche surtout des villes comme Détroit, Chicago, Cleveland et Pittsburgh (
Rustbelt* = ceinture de la rouille) donc les villes du NE se sont réorientées vers des activités industrielles de haute technologie et le tertiaire supérieur. Avec son interface majeur sur la côte est, c’est un espace ouvert sur l’Europe et le reste du monde (NYC 3ème port US derrière l'ensemble portuaire de Louisiane du sud et Houston).

 

2) La Sun Belt* : une périphérie attractive et dynamique


- La Sun Belt (ceinture du soleil) constitue ce croissant périphérique en forte croissance, formé de 15 Etats de la Virginie à l’Etat de Washington.
- On a vu que les flux migratoires internes et externes y étaient intenses : on y trouve 4 Américains sur 10. Son attractivité relève du phénomène de l’
héliotropisme (douceur du climat). C'est aussi ce qui explique le dynamisme du tourisme (Floride et Californie) avec par exemple des littoraux aménagés en immense plages, les sites culturelles ou naturels comme les grands parcs très nombreux aux EU et spécifiquement dans la Sun Belt (Yosemite National Park, Death Valley National park...).
- la position d’
interface avec l’Amérique Latine et l’Asie-Pacifique mais aussi le Canada (Seattle- Vancouver / Pugetopolis), le développement d’activités de R&D dans l’aéronautique, l’aérospatiale et la défense, les ressources du sous-sol qui ont induit la création d’industries lourdes, contribuent à son dynamisme.

- En terme de métropolisation, il n’y a vraiment que Los Angeles, Dallas, Houston et San Francisco qui font un contrepoids au NE.

- Une des particularités de la
SB est la prédominance des contrastes socio-spatiaux.

Quatre régions motrices se distinguent : la Floride qui attire les retraités, les touristes et les capitaux d’Amérique Latine ; leTexas qui a une puissante agriculture et des ressources en hydrocarbures, des industries High Techet d’importantes infrastructures de transports ; la Californie avec une agriculture très développée,des industries de pointe, un important tourisme et qui a été l’objet d’investissements de l’armée ; l’Etat de Washington avec Seattle, ville de Microsoft et de Boeing et le développement de Portland en liaison avec Vancouver au Canada.

Des centres secondaires apparaissent : Atlanta la ville de Coca Cola Company (+ électronique, aéronautique) et sa région le « Vieux Sud » (industrie d’assemblage, polyculture) ; Phoenix ; Las Vegas (Arizona, Nevada).


Il existe aussi des régions qui sont des têtes de pont des EU : l’Alaska (forêt, pêche et hydrocarbures) et les îles Hawaii (tourisme et agriculture tropicale) : ce sont des espaces lointains mais stratégiques.

 

3) L’intérieur, marge exploitée


- La région des Grandes Plaines et Hautes terres (Midwest) est peu peuplée mais est intégrée à la mondialisation par ses activités. Les Grandes Plaines sont les greniers à blé des EU et, en partie, du monde. L'élevage y est aussi particulièrement développé en mode extensif. Tandis que les Hautes Terres se tournent vers leurs ressources naturelles (minerais, hydrocarbures) et la beauté de leurs paysages (parcs naturels,tourisme). Quelques centres urbains d’envergure parsèment ce vaste ensemble : Kansas City, Denver et Salt Lake City et y concentrent des activités de services et des industries.

 

T° : Ce qu'il faut retenir et la position de centralité des régions états-uniennes c'est-à-dire leur capacité à être actrices de la mondialisation et aussi à en intégrer les dynamiques.

B) L'organisation du territoire brésilien

* Voir diaporama croquis Brésil

Là aussi hiérarchie centre/périphérie. Selon le géographe Hervé Théry, il y a trois Brésil : « une Suisse, un Far-West et un Pakistan ».

 

- Le centre : Sud et Sudeste = « la Suisse »

Ces régions produisent les ¾ du RNB et 70 % du PIB industriel et concentrent plus de 50 % de la population du pays sur 18 % du territoire (fortes densités). Elles comportent des régions industrielles telles que le triangle industriel (Sao Paulo avec 50 % de la production nationale des industries lourdes sidérurgiques et chimiques, des industries mécaniques automobiles et des industries de haute technologie / Rio de Janeiro / Belo Horizonte) mais aussi des régions d’agriculture commerciale moderne tournée vers l’exportation (agrumes, café). Elles sont ouvertes sur le monde par leurs ports et sont animées par de grandes métropoles (Sao Paulo, Rio de Janeiro). Les classes moyennes se sont développées et ont contribué à l’essor d’un marché de consommation. Le niveau de vie y est supérieur au reste du pays, avec des salaires plus élevés, unIDH plus élevé, un analphabétisme faible, des taux de fécondité et de mortalité infantile plus faibles. Leur essor date du XIX° siècle (cycle du café) entretenu par les politiques de

développement au XX° siècle (investissements publics et enfin IDE). Le Sudeste et notamment ses centres urbains sont un espace d’accueil pour les flux migratoires intérieurs.

 

 

- Les périphéries en voie d’intégration : Centre-Ouest et Amazonie (Nord) = « le Far-West »

Ces régions représentent 14,5 % des Brésiliens sur 64 % du territoire (faibles densités). Leur mise en valeur est assez récente et ponctuelle. Elles attirent les flux migratoires et ont un fort potentiel dedéveloppement car elles ont d’importantes réserves d’espace. Le Mato Grosso ou Centre-Ouest estdevenu une région d’élevage extensif, mais voit aussi se développer la culture du soja transgénique dans d’immenses exploitations modernes après avoir connu le cycle de l’or au XVIII° siècle. Le Mato Grosso est plus riche et plus développé que l’Amazonie. Cette dernière, constituée d’un immense bassin hydrographique et forestier, a des ressources abondantes. C’est une région intermédiaire en termes de développement. Après avoir connu le cycle du caoutchouc et son déclin, elle a été mise en valeur ponctuellement avec le percement des routes transamazoniennes,l’essor des fronts pionniers où se développent agriculture (petits terrains donnés aux colons,grands domaines d’élevage extensif) et exploitation minière (mines de Carajas : plus grande minedu monde). Ceci entraîne le recul de la forêt, ce qui pose le problème de la durabilité de ce développement. Des parcs naturels et des réserves indiennes tentent de préserver les premiersoccupants de cette région. Une zone franche pour développer la construction mécanique et l’électronique a été créée à Manaus.

 

- Les périphéries en marge du développement : le Nordeste = « le Pakistan »

Cette région comprend 28 % de la population sur 18 % du territoire (fortes densités depuis la colonisation du pays par les Portugais, le cycle de la canne à sucre et le système esclavagiste). On ytrouve l’ancienne capitale du Brésil, Salvador de Bahia. Le Nordeste est la région la moins développée du Brésil avec un IDH faible, un analphabétisme plus élevé (22 %) et le problème de lafaim. C’est une région encore assez rurale au rôle économique réduit, très dépendante du centre.C’est une région d’émigration, d’exode rural vers les villes du Sud-est. L’intérieur du Nordeste, leSertao est une vaste poche de pauvreté qui présente les retards économiques et sociaux les plusgraves du pays où se concentrent des paysans sans terres et des ouvriers agricoles. C’est unerégion semi-aride autour de la vallée du Sao Francisco marquée par des sécheresses qui peuvent durer plusieurs années (les secas) et par les inégalités foncières les plus marquées du pays

Pour le Brésil, la marge que constitue le Nordeste, espace agricole en crise, marqué par unepauvreté et un sous-développement très important, est bien une marge à l’échelle mondiale

 

Conclusion régions Brésil : Le territoire du Brésil est immense et dotés d’abondantes ressources mais il est marqué par un triple contraste : littoral peuplé / intérieur vide ; sud riche et développé / Nord pauvre et en développement ; centre du triangle industriel / périphérie. Il est organisé autour des espaces centraux du Sud et du Sudeste, fortement métropolisés et ouverts sur le monde, puis on distingue des périphéries en voie d’intégration au Centre-Ouest et en Amazonie mais dont le développement n’est pas toujours durable, et enfin on trouve une périphérie en marge du développement au Nordeste. C’est un territoire qui reste encore à maîtriser.

 


Chapitre 3 Contraintes et Potentialités du territoire français

dans la catégorie 1LESS Géographie

Chapitre 3. Valoriser et ménager les milieux
I) La gestion durable d'un milieu (EDC)
II) Potentialités et contraintes du territoire français (ultramarin compris)

Croquis_corrige_Potentialites_Contraintes.pdf

Diaporama_Construction_croquis.pdf

Diaporama_Potentialites_et_contraintes.pdf

EDC_Port_Cros.pdf

Fond_France.pdf

 

I) La gestion durable d'un milieu (EDC)

► Voir fiches de travail EDC Port-Cros

Introduction : Définitions des termes du sujet

Valoriser : Mettre en valeur c'est-à-dire utiliser et exploiter

Ménager : Préserver un espace dans une volonté de durabilité /tensions entre les deux termes du sujet et même contradiction voir EDC

Milieux : Portion de l’espace terrestre défini par ses combinaisons physiques, économiques et sociales voire culturelles. La notion implique de réfléchir sur les relations entre un groupe social et des données naturelles

 


Potentialités : Possibilités offertes par un espace donné d'exploitation et de mise en valeur
Contraintes :
difficultés liées, notamment au relief ou climat, que rencontrent les hommes dans la mise en valeur d'un espace.

Territoire français : Il s'agit bien de la France métropolitaine et des DROM ultramarins, ici territoire signifie un espace approprié et plus ou moins maîtrisé (ce qui renvoie à la problématique)


Problématique : Dans quelle mesure la gestion des milieux en France est-elle au cœur du développement durable et implique de concilier les enjeux économiques, sociaux et environnementaux à différentes échelles ?

(Annonce du plan) Quels sont les potentialités des milieux qui composent le territoire français ? Comment les hommes les ont-ils transformés ?
Quelles nouvelles exigences, parfois contradictoires, la prise en compte du développement durable introduit-elle ?

II) Potentialités et contraintes du territoire français : une grande variété des milieux

A) Les potentialités du territoire

1) Le territoire métropolitain

# L'état européen le plus vaste :
551.000 km²/671.000 km² avec DROM = 1/5ème UE
Ouverture Atlantique, Méditerranée, Manche et Mer du Nord.


# Une position de carrefour de l'Europe :
Pays frontalier avec 6 autres. Position de carrefour = point de passage obligé entre europe sud et europe nord. Territoire fr = isthme et finistère avec vallées = voies naturelles accessibles (exemples : vallée de la Seine, vallée du Rhône, vallée de la Garonne...).

2) les marges ultramarines

# Une France hors de France : les territoires ultramarins
DROM+COM = 123.000 km² mais fort émiettement. Position géostratégique importante pour la France : ZEE* de 10 M de km² soit la 3ème au monde

3) La diversité des milieux

a) Des climats...
* diversité ensemble climatique tempéré = Voir diapo (à rédiger)

b) ...aux reliefs
* idem grande variété de relief deux grands ensembles : SE montagneux/NO plaines et bassins ou bas plateaux type massifs anciens armoricains et limousin

c) En outre-mer
* idem diversité renforcée car zone intertropicale + équatoriale (Guyane) + milieux froids.
Reliefs volcaniques Guadeloupe, Réunion.


4) L'exploitation des ressources

* Définition ressource p.92 : Richesse potentielle offerte par un milieu exploitable à un coût acceptable.

 

* texte n°1 p.93 Voir Diapo
1) identifiez les différents types de ressources
2) En quoi « la gestion doit s'effectuer dans le cadre d'un DD » ?

* peu abondantes/ matières premières plutôt épuisées ou en voie de l'être
* certaines perçues avant comme contraintes sont donc plutôt des ressources comme enneigement et pente, littoraux, milieux forestiers et espaces ruraux = mise en valeur et
aménités* (p.92)
d'où transition vers problématique contraintes/risques/transformation + mise en valeur par les sociétés voir plan général « Comment les hommes les ont-ils transformés ? »
B) Des contraintes surveillées

1) des territoires valorisés et attractifs

* traditionnellement contraintes nombreuses quand même : milieux de haute montagne, pente et enneigement = déplacement difficile = enclavement/aridité en milieu méditerranéen/Insularité (DROM+COM + Corse..etc)

* Mais France = pays riche et développé donc forte mise en valeur et maîtrise du territoire par action humaine = tunnels, viaducs, ports, maîtrise et acheminement de l'eau et même utilisation


2) La maîtrise des contraintes et l'anthropisation* des risques

Définitions aléas et risques : voir diapo

a) Risques, aléas, enjeux, vulnérabilité


La définition usuelle donnée pour le risque naturel est la suivante : (Risque) = (aléa) x (enjeu)

Le risque est donc la confrontation d’un aléa (phénomène naturel dangereux) et d’une zone géographique où existent des enjeux qui peuvent être humains, économiques ou environnementaux.

 

L’aléa, ou événement ou processus, doit être défini par une intensité (pourquoi et comment ?), une occurrence spatiale (où ?) et temporelle (quand ?, durée ?). L’intensité traduit l’importance d’un phénomène (Dauphiné, 2001). Elle peut être mesurée (hauteur d’eau pour une inondation, magnitude d’un séisme) ou estimée (durée de submersion, vitesse de déplacement).
- La probabilité d’occurrence spatiale est conditionnée par des facteurs de prédisposition ou de susceptibilité (géologique par exemple). L’extension spatiale de l’aléa est plus difficile à estimer (avalanche ou mouvement de terrain par exemple).
- La probabilité d’occurrence temporelle dépend de facteurs déclenchants naturels ou anthropiques. Elle peut être estimée qualitativement (négligeable, faible, forte) ou quantitativement (période de retour de 10 ans, 30 ans, 100 ans). - La durée du phénomène doit être également prise en compte (durée considérée pour les précipitations pluvieuses). Il est souvent nécessaire de dresser un tableau à double entrée pour caractériser l’aléa (intensité, durée). Pour l’aléa inondation, ce tableau donne la hauteur d’eau (en ligne) et la durée des précipitations (en colonne).


- Les enjeux et la vulnérabilité sont liés à la présence humaine (personnes, habitations, activités économiques, infrastructures, …) et sont difficiles à définir. Actuellement on reient surtout la capacité à surmonter la crise provoquée par l’aléa.


TE : L'homme est, de manière croissante, à l'origine des risques et des pollutions majeurs qui le frappent. On peut donc parler d'une anthropisation croissante des risques.
Les aléas naturels, dont certains sont spécifiques aux DROM, touchent l’ensemble du territoire. Les régions méditerranéennes et l’Alsace peuvent être concernées par les séismes ; les inondations et les mouvements de terrain affectent des nombreux espaces, et tout particulièrement les villes, où l’imperméabilisation des sols et les modifications apportées à l’écoulement des eaux sont des facteurs aggravants. La canicule, les tempêtes, les avalanches peuvent survenir en France métropolitaine, alors que les îles tropicales sont soumises aux cyclones, aux tsunamis et aux épisodes volcaniques.

* Documents 2 & 3 p.95 : questions :
Document 2 p.95 :
1) Présentez le document comme vous l'avez appris.
2) Quel est l'intérêt de ce document par rapport à l'exposition aux aléas des sociétés modernes ?

Document 3. p.95 :
3) Comment le document attire-t-il l'attention sur la vulnérabilité des sociétés modernes aux aléas climatiques ?
4) (hors document) Faites une liste la plus exhaustive possible des facteurs qui peuvent expliquer selon vous cette vulnérabilité ?

5) Faire une recherche sur la tempête Xynthia. En quoi cet événement est révélateur de l'exposition aux aléas et donc à l'augmentation des risques dans les sociétés modernes ?


TE : Alors que la France métropolitaine est relativement privilégiée sur le plan des risques naturels, les aménagements et les activités humaines ont tendance à les créer et/ou à augmenter l'exposition aux risques. En effet :


# les activités agricoles intensives engendrent une pollution des sols, des eaux ( nappes phréatiques ), comme c’est le cas en Bretagne avec le développement des algues vertes sur les littoraux ( ex doc 5 p 91).


# Le développement touristique de la haute montagne pour le sport d'hiver a favorisé l'implantation humaine à haute altitude (les stations intégrées, dites de troisième génération, issues du Plan Neige, sont à près de 2000 m) sur les ubacs, c'est-à-dire sur les versants les plus enneigés, où les risques d'avalanche sont les plus importants, surtout si la pente est forte.


# L'intense occupation des vallées par les voies de communication, par les moyens de production et par les résidences accroît les effets des crues. Les inondations sont aussi favorisées par l'accroissement du ruissellement et de l'érosion que les activités humaines suscitent : l'arrachage des haies du bocage, la généralisation d'une agriculture intensive. À cela, il faut ajouter l'imperméabilisation des sols engendrée par l'urbanisation.


# Alors que les pratiques traditionnelles évitaient les terrains submersibles des cours d'eau, au fil des dernières décennies, profitant de la construction de digues et de barrages, l’utilisation des zones inondables s’est renforcée, s’exposant à des catastrophes ( ex : des inondations violentes comme le Sud- Est du pays en a connues en novembre 2011…).


# à cela s'ajoutent les risques technologiques dont les conséquences peuvent être dramatiques (explosion d'usines chimiques comme AZF à Toulouse en 2001, accident dans une centrale nucléaire, rupture d'un barrage, marée noire comme Erika 1999...).




C) La France, entre gestion et protection des milieux

Introduction : L’espace français est aménagé depuis deux millénaires et les sociétés ont fortement modifié les milieux. Ces paysages anthropiques constituent, au même titre que les paysages naturels, une richesse à préserver. La protection de l'environnement a évolué d'une politique fondée sur la protection d'éléments « naturels » à une approche plus globale en phase avec l'idée de développement durable des territoires.

 

1) Des acteurs variés

 

* Documents 1,2 et 4 p.90-91 : Enumérez les différents acteurs en présence, leur action et le bilan de leur action


# Acteurs publics = UE, Etat et CT

- UE = Directives de protection des milieux, avec réseau européen = Natura 2000 (conservation des sites naturels) et classement sites SEVESO (délimitation des risques technologiques des différentes industries, mesures préventives pour éviter accidents technologiques, nom vient d’une pollution chimique à la dioxine ds ville italienne en 1976).

- Etat avec Ministère de l'écologie et du DD (ministère environnement en 1971) encadre plusieurs établissements publics comme ONF (Office National des forêts) ADEME* , IFEN , Conservatoire du littoral, agences de l'eau mise en place de lois telles que loi montagne, loi littorale, charte de l'environnement.

# Associations et citoyens : ONG comme Greenpeace, WWF, France Nature Environnement. + multitude associations au niveau local. Idem aussi pour entreprises privées comme EDF ou Total

 

2) Des outils pour gérer les contraintes et prévenir les risques

 

* schéma Potentialités et ressources des milieux à reproduire et connaître par cœur Manuel Hatier 2011 p.105


► L’exploitation des ressources naturelles par les sociétés engendre mécaniquement une diminution de leur diversité et de leur quantité. L’augmentation de la population entraîne une pression accrue sur les milieux, notamment les plus fragiles.


# La prévention des risques naturels est gérée depuis 1982 par la Politique de Prévention des Risques qui prévoit la mise en place de Plans de prévention des risques ( PPR ) depuis 1995 qui obligent les collectivités territoriales à prévoir des scénarios de gestion de crise. Les plans ORSEC visent à mobiliser tous les services susceptibles à secourir les populations lors de catastrophes naturelles.


# Eau : La qualité des eaux et l’équilibre écologique des principaux cours d’eau est aujourd’hui en péril. Les agences de l’eau sont chargées de garantir la qualité des ressources en eau pour la population ; les normes de potabilité, de traitement des rejets sont de plus en plus sévères ( directive « nitrates » du 12 déc 1991 : lutte contre la pollution des eaux des sols agricoles ► exemple détaillé dans doc 4 p 91 Hatier 2011, loi sur l’eau et milieux aquatiques de 2006 ). Les rives des fleuves sont densément occupées par les installations humaines : urbanisation, industries, voies de communication sont de puissants vecteurs de pollution de leurs eaux. L’exploitation hydroélectrique a également un impact écologique : les transports sédimentaires sont modifiés, les migrations de certaines espèces sont impossibles.


# Air : Ce qui est vrai pour la qualité des eaux l’est également pour la qualité de l’air. Depuis la loi sur la qualité de l’air (1997) et la création de l’Agence pour la qualité de l’air, des plans nationaux et régionaux préviennent la population urbaine de la qualité de l’air qu’elle respire et de ses conséquences. Cette législation s’est élargie à l’Europe depuis le directive euro de 2008.


# En plus de l’air et de l’eau, de nombreuses autres ressources comme les sols anciennement exploités doivent être protégées et préservées par des organismes agréés. La gestion des déchets ménagers représente aussi un défi considérable pour les autorités.
 

3) Vers une gestion concertée de l’environnement


# L'apparition de la notion de DD : À partir de la seconde moitié du XXème siècle, une politique volontariste de préservation des milieux est mise en place en France à l’initiative De l’Etat. Depuis la loi de décentralisation, les collectivités territoriales sont en charge de l’application de cette politique.

Le « développement durable », popularisé en 1987 par le rapport Brundtland, est devenu un des objectifs de la politique d'aménagement du territoire.


Le Rapport Brundtland, officiellement intitulé Notre avenir à tous (Our Common Future), est une publication de la Commission mondiale sur l’environnement et le développement de l'ONU, présidée par la Norvégienne Gro Harlem Brundtland. Utilisé comme base au Sommet de la Terre de 1992, le rapport définit ainsi la notion de développement durable : « mode de développement qui répond aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. »


# Les conférences internationales : Suite à la Conférence de Rio, la France s'est engagée dans différents processus et programmes comme les Agendas 21 ou le protocole de Kyoto. Dans ce sens le plan climat 2004/2012 a pour objectif de tenir les engagements de Kyoto, cad reduire les emissions de gaz à effet de serre. La « charte de l’environnement »de 2004 est inscrite ds la constitution depuis 2005, elle affirme le droit de chacun à un environnement sain et le devoir de protéger le patrimoine naturel et culturel.
 

* Travail à faire effectuer : Présentation de la COP 21 : En quoi les changements climatiques induisent-ils la nécessité d'une meilleure prise en compte des risques ? Vidéo COP21


# Des politiques gouvernementales volontaristes : Le « grenelle de l’environnement » ,mis en place depuis 2007 ( cf doc 3 p 97 ), vise à renforcer cette politique de protection des milieux naturels et anthropisés dans le respect du développement durable.

Loi Grenelle 1 de 2009 : propositions de mesures concernant l’energie, le batiment, les transports, la biodiversité, les milieux naturels, la gouvernance et les risques pour l’environnement et la santé.

Loi Grenelle 2 de 2010 : mise en application d’une partie des propositions. L’ADEME ( agence pour l’environnement et la maitrise de l’energie ) participe à la mise en œuvre des politiques publiques ds les domaines de l’environnement, de l’energie, du dvt durable.

CONCLUSION : L’espace français possède un potentiel de ressources très important et fortement mis en valeur par la population. Dans leur histoire, les Français ont réussi à s’approprier des espaces à fortes contraintes naturelles (littoraux, montagnes, volcans…). L’État, les collectivités publiques, mais aussi les entreprises et chaque citoyen ont la responsabilité de préserver et de pérenniser les ressources et les richesses patrimoniales pour les générations futures.

Fiche de révision Géographie Chapitre 3 Chapitre 3. Valoriser et ménager les milieux

I) La gestion durable d'un milieu (EDC)

II) Potentialités et contraintes du territoire français (ultramarin compris)

A) Les potentialités du territoire
1) Le territoire métropolitain
2) les marges ultramarines
3) La diversité des milieux
a) Des climats...
b) ...aux reliefs
c) En outre-mer
4) L'exploitation des ressources
B) Des contraintes surveillées
1) des territoires valorisés et attractifs
2) La maîtrise des contraintes et l'anthropisation* des risques
C) La France, entre gestion et protection des milieux
1) Des acteurs variés

2) Des outils pour gérer les contraintes et prévenir les risques

3) Vers une gestion concertée de l’environnement

CONCLUSION

Vocabulaire/notions : Valoriser, ménager, milieux, potentialités, contraintes, aménités, ressources, aléas, risques majeurs

Savoir faire : - Reproduire une partie du croquis en fonction de la consigne
- Schéma Potentialités et ressources des milieux à reproduire et connaître par cœur p.105


Chapitre 2 Gérer les ressources terrestres : l'Eau, ressource essentielle

dans la catégorie 2nde Géographie

Thème 2 : Gérer les ressources terrestres


Chapitre 2. Gérer les ressources terrestres : L'eau, ressource essentielle
diapo_Eau.pdf
Fiche_EDC_Mer_d_Aral.pdf
Plan
I. Une ressource inégalement répartie
A) Une ressource vitale inégalement accessible
B) L'exploitation des ressources hydriques : une question de développement

C) L'accès à l'eau : un enjeu social

II. La maîtrise de l'eau transforme les espaces
A) L'eau, une ressource destinée principalement à l'agriculture
B) Les grands aménagements du cycle de l'eau dans le monde
C) Une maîtrise qui façonne les paysages


III. Une gestion durable impérative ?
A) Tensions et coopérations internationales

B) Gérer la demande
C) Préserver la qualité de l'eau


_______________________________________________

Introduction : L'eau est une ressource essentielle pour les êtres humains. En effet, elle est à la fois indispensable du point de vue biologique mais aussi pour produire la nourriture dont ils ont besoin (ainsi que pour d'autres activités). L'étude de cette ressource est un bon exemple d'un enjeu de développement durable pour l'humanité.

Problématique : Comment assurer un égal accès à l'eau pour tous dans un contexte d'accroissement de la population mondiale ? Comment réaliser les aménagements nécessaires tout en préservant la ressource ?

Notions/vocabulaire : ressource, ressource fossile, révolution bleue, agriculture irriguée, stress hydrique, aménagement hydraulique, accessibilité

I. Une ressource inégalement répartie

A) Une ressource vitale inégalement accessible

1) La Mer d'Aral dans le contexte mondial (EDC)

* Analyse de documents : p.3 p.87 + images satellite Mer d'Aral Diaporama

Fiche EDC : Mer d'Aral Questions doc. 4 pp.86-87

TE : L'Aral est une mer intérieure qui est située à l'intérieur d'un continent (Asie centrale), sans contact avec les océans. Elle est alimentée par un bassin géographique montagneux : la fonte des glaciers en altitude produit des cours d'eau suffisamment importants pour garantir le cycle de l'eau (fleuves de l'Amou-Daria et Syr-Daria).


Toutefois, sa surface se réduit très fortement depuis 1960 à tel point qu'un nouveau désert (le désert d'Aral) s'est formé à la place de la mer. Les conséquences naturelles de cet assèchement sont notamment la disparition d'espèces de poissons et la salinisation des sols (le sol se charge du sel de la mer évaporée). On a là un exemple de ressource autrefois abondante qui est cependant mise en péril.

2) Etat des lieux : quelles formes prend la ressource ?

* Fiche EDC : Mer d'Aral Questions doc. 2 p.86

TE : La ressource en eau douce accessible ne représente que 0,7% du stock d'eau mondial soit 6500 m3 par habitant et par personne, alors que la consommation moyenne n'est que de 1300 m3 par habitant et par personne. La pénurie est définie à moins de 1000 m3/par an/par habitant.
On peut donc considérer que la ressource est largement suffisante.

On peut observer deux principales formes :
- eaux courantes de surface
- eaux souterraines
(ressource fossile, nappes phréatiques)

3) Une inégalité à nuancer

TE : Les états sont très inégalement dotés en eau. Quelques états disposent de ressources abondantes comme les EU, le Canada, le Brésil ou la Russie mais d'autres n'ont quasiment pas d'eau comme le Koweït ou Malte.
Il existe des inégalités dans la répartition à l'intérieur des états :
- En Australie, les ressources sont importantes mais seul le Nord en bénéficie alors que la population se trouve majoritairement au SE. Cela pose donc le problème mondial de l'
accessibilité (p.94 Manuel)
- les disparités sont fortes également aux Etats-Unis, en Chine ou encore au Brésil.

B) L'exploitation des ressources hydriques : une question de développement

* document 5 p.87 puis Fiche EDC : Mer d'Aral
p.92-93 notion d'IPE si temps : video France 2 sur Usine de dessalement à Oman

TE : Il n'y a donc aucun lien entre la disponibilité en eau et le niveau de développement : un pays développé peut ne pas avoir de ressource en eau et inversement. Ce qu'il faut retenir est la capacité des états, ou pas, à mobiliser la ressource en eau.
► Certains pays comme Israël ou le Koweït ont des ressources hydriques faibles mais disposent de capacité financières et techniques leur permettant de réaliser les aménagements nécessaires. A l'inverse, d'autres riches en eau ne peuvent accéder à la ressource du fait du manque de moyens.


C) L'eau est un révélateur des inégalités sociales

* doc. 1 & 2 p.95

TE : L'accès à l'eau est donc une question sociale avant d'être une question d'environnement. Ainsi, certains pays du Sud qui disposent pourtant de ressources abondantes, comme la République Démocratique du Congo, ne sont pas en mesure de traiter l'eau, ce qui pose de graves problèmes sanitaires. Au contraire, des pays riches mais qui ont de faibles ressources en eau peuvent trouver des solutions, comme le montre l'exemple de l'irrigation des champs en Arabie Saoudite (arrosage artificiel).

Les inégalités de développement creusent les écarts et expliquent le fort taux d'Indice de Pauvreté en Eau (IPE) dans certaines régions du monde, notamment en Afrique et en Asie. En effet, l'accès aux sources souterraines nécessite des pompes, tandis que les eaux de surface doivent être filtrées pour être consommables sans risque pour la santé (exemple de la bilharziose = maladie provoquée par un ver).


II. La maîtrise de l'eau transforme les espaces

A) L'eau, une ressource destinée principalement à l'agriculture

* voir doc. 8 p.88 L'explosion de l'irrigation en Asie centrale puis 6, 7 et 8 p.97

TE : Dans le monde, 70 % de l'eau consommée dans le monde est ainsi utilisée pour l'irrigation (agriculture irriguée).
► Concernant la mer d'Aral :
Elle se vide alors qu'elle est a priori correctement alimentée par son bassin géographique, c'est avant tout parce qu'à partir des années 60, une grande partie des ressources en eau a été détournée au profit du coton.

- L'URSS a entrepris des travaux d'aménagement des vallées du Syr-Daria et de l'Amou-Daria pour assurer l'irrigation, c'est à dire l'arrosage artificiel de cette monoculture très consommatrice d'eau.
Dans le monde, l'eau est toujours détournée pour faire face aux besoins agricoles d'une population en forte croissance.
On assiste donc à un double défi : celui de l'augmentation de la production agricole et de la nécessité de préserver la ressource


B) Les grands aménagements du cycle de l'eau dans le monde

* Fiche EDC : Mer d'Aral Doc. 6 p.88
* l'exemple du barrage des trois gorges arte tv 392.html
ou * l'exemple du dessalement de l'eau de mer video


TE : Les aménagements liés à l'exploitation de la ressource en eau sont très anciens comme les moulins, barrages, aqueducs ou canaux. Les plus grands barrages comme le barrage des Trois Gorges en Chine ou celui d'Assouan en Egypte modifient les écosystèmes.

 

C) Une maîtrise qui façonne les paysages

TE : Les terrasses irriguées pour la culture du riz dans toute l'asie du Sud-Est ou les périmètres irrigués du bassins méditerranéen sont le résultat d'une maîtrise de l'eau très ancienne de la part des sociétés qui se sont organisées pour l'amener (notion d'aqueduc), la puiser (chadouf à contrepoids égyptien) et la distribuer.
Plus récemment, des champs circulaires ont été créés en plein désert par les nouvelles techniques d'aspersion grâce à des rampes géantes
transformant ainsi le paysage.

Enfin, le drainage pour mettre en valeur des terres gagnées sur la mer comme aux Pays-Bas (polders) ou sur des fonds de vallées inondables, a aussi créé des paysages originaux totalement anthropisés.

III. Une gestion durable impérative ?

A) Tensions et coopérations internationales

TE : La maîtrise du cycle de l'eau est donc un enjeu de développement majeur pour les états. C'est la raison pour laquelle des conflits inter-étatiques peuvent être liés à certains aménagements litigieux. C'est le cas de la vallée du Nil. Mais ces conflits peuvent être intra-étatiques, comme le montre les tensions en Afrique entre agriculteurs sédentaires et bergers nomades, ou bien en Europe entre touristes et agriculteurs.

B) Gérer la demande

TE :► L'eau peut-elle être privatisée, que ce soit par des groupes agroalimentaires, des communautés nationales, ou doit-elle rester un bien commun de l'humanité, tout comme l'air que nous respirons ?

Surtout, les états multiplient les coopérations afin de gérer collectivement les bassins géographiques. C'est l'exemple entre Israël et la Palestine. De fait, si les contacts entre ces pays sont difficiles sur le plan géopolitique, l'approvisionnement en eau de toutes les populations reste un enjeu pour lequel il est possible de trouver un consensus. Il est donc prudent de ne pas céder à la peur d'une guerre de l'eau à venir.

Aujourd'hui, plus d'un milliard de personnes n'ont pas un accès minimal à l'eau potable. C'est pourquoi les Objectifs du millénaire, adoptés en 2000 par l'ONU, visent à réduire de moitié, d'ici à 2015, le pourcentage de population n'ayant pas accès de façon durable à un approvisionnement en eau potable salubre. Pour cela, l'eau doit-être considérée comme un bien commun de l'humanité. Elle ne doit donc pas être privatisée par les entreprises agroalimentaires ou par les états.


C) Préserver la qualité de l'eau

TE : Conscients du risque représenté par une mauvaise répartition des ressources en eau, les hommes développent de nouvelles techniques afin de gérer au mieux l'accès à l'eau. Ainsi, les méthodes d'irrigation de goutte à goutte limitent le stress hydrique dans les régions ou la ressource est faible (pays méditerranéens). Dans les villes, le recyclage des eaux usées prolonge le cycle naturel de l'eau. Enfin, les techniques de dessalement de l'eau offrent de nouvelles opportunités aux pays suffisamment riches pour soutenir l'investissement (Australie, péninsule arabique).


Technique de l'osmose inverse = filtration sous haute pression dans une membrane dont les petite trous retiennent les sels et filtrent l'eau.
CCL : Schéma explicatif heuristique à construire


Chapitre 3. Citoyenneté et Empire à Rome (Ier au IIIème s. ap. J.C)

dans la catégorie 2nde Histoire

Chapitre 3. Citoyenneté et Empire à Rome (Ier au IIIème s. ap. J.C)

Introduction :
* Carte de l'Empire au IIème s. Empire universaliste et intégrateur. Rome a tjs plus ou moins absorbé ses provinces (romanisation) d'abord en Europe occidentale puis plus loin.
Principale différence ici avec chapitre sur Athènes est que la citoyenneté n'y repose pas sur l'égalité (isonomie) mais sur la richesse et la naissance.

* Importance de l'intégration par octroi de la citoyenneté. Selon certains historiens c'est la raison de la relative pérennité de l'Empire. Mais en fait accès à la citoyenneté ne signifie pas la participation aux affaires politiques puisque dans le même temps l'Empire la supprime peu à peu : le sénat est une coquille vide assez rapidement. Monarchie autoritaire. Ici la citoyenneté est donc synonyme de romanisation.

A) L'Empire romain au Ier s. : des statuts multiples

1) Une forte inégalité des statuts

TE : Qu'est-ce qu'être citoyen à Rome au Ier s. ? une citoyenneté fondée sur la richesse et les honneurs :
La citoyenneté est d'abord très restreinte dans le monde romain. Etre citoyen au 1er s. c'est un statut dont sont excluent les pérégrins et les esclaves.

* Tableau
 

DROITS DU CITOYEN ROMAIN

DEVOIRS DU CITOYEN ROMAIN

  • Politiques :

L’Empire est administré selon le modèle de la cité. Les citoyens participent aux assemblées qui gèrent la vie politique locale, et désignent les magistrats chargés de diriger les cités. Les citoyens peuvent donc aussi être élus et mener une carrière politique, administrative, judiciaire ou militaire. C’est le « Cursus honorum », la course aux honneurs. (= Etape que l’on doit suivre pour accéder aux plus hautes charges de l’Etat)

  • Militaire : Le citoyen est un citoyen soldat. Il défend la cité par les armes ou en finançant l’armée

  • judiciaire : Le citoyen peut faire appel auprès de l’Empereur et être jugé à Rome, ne peut être supplicié (torturé, soumis au supplice) avant sa condamnation et n’est jamais sujet des supplices « infâmants » (ex : crucifixion).

  • Religieux : Participer au culte romain et au culte de l’empereur : culte impérial = pratiques religieuses exprimant le statut surhumain (divin) de l’empereur. Le culte est imposé pour assurer la cohésion de l’Empire

  • Militaire : seuls les citoyens peuvent faire partie de la légion (= unité de l’armée) romaine

  • Fiscaux : le citoyen romain paie certains impôts (le cens, les droits de successions…) et doit financer jeux et monuments s’il est riche

  • Civils : Porter les tria nomina* = les 3 noms légaux du citoyen romain, composé du prénom, du nom de famille et du surnom : lorsqu’un individu devient citoyen romain, il reprend en général les noms de celui qui lui a donné la citoyenneté

+ se marier, disposer librement de ses biens.



* Exemple de Marcus Tullius Cicero et des Tria nomina

2) La conquête romaine instaure une multiplicité des statuts

TE : Au premier siècle, Rome est à la tête d'un Empire, c'est à dire un vaste territoire contrôlé par un empereur. La citoyenneté (droit de cité) ne concerne qu'une petite partie des habitants de cet immense territoire :

* Dans les cités de droit romain (l'Italie et les provinces sénatoriales), tous les hommes libres sont automatiquement citoyens. Ils peuvent accéder aux plus hautes magistratures et au sénat.

* Dans les colonies de droit latin, seuls les magistrats locaux (élite aristocratique) sont considérés comme des citoyens. Ils ne peuvent pas accéder aux plus hautes magistratures et au sénat.

* Dans les cités pérégrines (étrangères), la citoyenneté n'est pas de droit. Elle peut être accordée de façon exceptionnelle par l'Empereur.

Toutefois, différents moyens permettent d'accéder à la citoyenneté romaine, qui est une citoyenneté relativement plus ouverte que celle d'Athènes :

-Par les fonctions :

  • militaires : Au bout de 24 ans de service pour un soldat étranger des troupes auxiliaires de l’armée romaine.

  • politiques : à l’issue de son mandat pour les magistrats des cités de droit latin (Droit concédé par Rome à des régions entières qui permet aux magistrats sortis de leur mandat de devenir citoyens) l’Empire. Ils ne peuvent cependant pas accéder aux magistratures et au sénat romain.

-Par décision d’un citoyen ou de l’empereur :

  • L’affranchissement: Tout citoyen peut affranchir un esclave pour ses services rendus. Il prend dans ce cas le statut de son maître.

- Par décision politique : L’empereur peut accorder à des pérégrins (étrangers libres) et à leur famille la citoyenneté complète.

3) Un début d'intégration par l'octroi de la citoyenneté (tables Claudiennes 48)

* Analyse de documents + fiche 1 Tables claudiennes
« En quoi la décision de Claude est-elle un moment important dans le processus d'acculturation (romanisation) des peuples de l'Empire romain ? »

Correction Fiche :

1) Il s'agit d'un discours de l'empereur Claude rapporté par Tacite dans ses « Annales ». Claude y fournit un argumentaire pour convaincre les sénateurs romains du bien fondé de sa décision d'accorder la citoyenneté (droit de cité) aux magistrats gaulois.

2)
Affranchis : ce sont des esclaves auxquels leur maître a rendu la liberté. Il s deviennent de fait des citoyens romains si le maître l'était.
Magistratures : il s'agit des charges et fonctions politiques qu'exerçaient traditionnellement les Romains dans la République. Sous l'empire, elles se vident de leur pouvoir mais gardent une forte charge honorifique.
Patriciens : ce sont les plus anciennes familles de Rome, l'équivalent du mot « nobles ».

3) L'accession à la citoyenneté, après les patriciens :
- Peuple de Rome (la plèbe)
– Voisins de Rome (les Latins)
- Italiens
- Affranchis
- D'autres peuples des
« Provinciae »

4) Les arguments utilisés peuvent être résumés ainsi :
- Accorder la citoyenneté n'est pas une nouveauté et a toujours existé
- Cela permet de maintenir la paix
- Cela constitue un exemple pour la suite (pour le futur)

5)
Avec les conquêtes nombreuses et parfois anciennes, il est dans l'intérêt de l'empereur de pouvoir accorder ce privilège aux peuples qu'il domine pour renforcer son autorité. Ainsi, les citoyens gaulois de droit latin réclament le droit de pouvoir accéder aux magistratures romaines, ainsi qu'au Sénat. C'est dans ce contexte que l'empereur Claude décide d'accorder à l'élite des citoyens gaulois le jus honorum, c'est à dire le droit de devenir magistrats à Rome, et donc de devenir sénateurs. Les tables claudiennes qui datent de 48 illustrent cet élargissement progressif du droit romain aux habitants de l'Empire. Pour Claude la motivation est surtout le contrôle politique.

B) Une intégration qui s'accélère jusqu'au IIIème s.

1) L'Edit de Caracalla, révolution ou évolution ?

* rappel contexte avec carte Empire au début du IIIème s.,
- motivations ? révolution ou évolution = faire le point sur 3 siècles d'évolution de la Cté et aussi mettre en parallèle Cté et pouvoir impérial.
idée principale est citoyenneté outil au service de la romanisation* et donc aussi de la pax romana (droit romain = mariage descendance, propriété par ex.) habitants de l'empire = citoyens

* Fiche Etude de Document Edit de Caracalla

2) Citoyenneté et Romanisation*
* Voir dossier du manuel sur Timgad.

Définition : Romanisation

► Sujet de synthèse à effectuer (entraînement) : « En quoi l'acquisition de la citoyenneté romaine a-t-elle accéléré la Romanisation dans l'Empire entre 48 et 212 ap. J.C ? »

3) L'Empire romain entre assimilation et exclusion
* Cette citoyenneté a-t-elle vraiment été intégratrice ? Qu'en est-il des autres exclus de la citoyenneté comme les Barbares ?
► Femmes, esclaves, déditices*

CCL :
Tableau à compléter par les élèves 
Qu’est-ce qui lie citoyenneté et empire ? Comment les citoyens sont-ils liés à l’Empire ?

* en réalité, le citoyen est plus lié à l’empereur qui accorde ponctuellement ou plus globalement la citoyenneté, et à qui le citoyen rend un culte.

  • Comment fonctionne l’exercice de la citoyenneté à Rome du Ier au IIIe s ap JC ?

* Comme à Athènes, être citoyen signifie exercer des droits et des devoirs, et représente un statut particulier qui différencie le citoyen du pérégrin ou de l’esclave.

- Comment se fait la progressive diffusion du droit de cité au sein de l’empire ?

* réservé à une minorité aux débuts de l’empire, le droit de cité est progressivement élargi aux habitants des provinces conquises jusqu’à 212, lorsque l’édit de Caracalla fait de tous les habitants libres de l’empire des citoyens.

 

Finalement si, à Rome, la conception de la citoyenneté est plus ouverte, plus universelle qu’à Athènes, dans les deux cas elle est restrictive et laisse de côté des franges de la population, notamment les femmes (les citoyennes n’ont que des droits civils à Rome, à Athènes les femmes ne servent qu’à la transmission de la citoyenneté) et les non-libres.

 


Préparation Baccalauréat TS

dans la catégorie TS méthodo Divers

Voici un modèle de fiche de révision qui peut vous être utile. A réaliser pour chaque chapitre...

Fiche_de_revision_Type_TS.pdf


Chapitre 3 La Chine et le monde depuis 1949

dans la catégorie TS Histoire

Bonjour ! Voici quelques fiches qu'il est impératif d'avoir lu avant de commencer le chapitre. Bon courage et très bonne année de réussite scolaire (notamment) à tous !

Plan_detaille_Chapitre_3_Chine_et_monde_depuis_1949.pdf

Fiche_1_L_adoption_du_modele_sovietique.pdf

Fiches_2___3_Grand_Bond_et_Revolution_culturelle.pdf

Fiche_4_La_Chinafrique.pdf


Chapitre 3 Le continent américain entre tensions et intégrations régionales

dans la catégorie TS Géographie

Quelques documents pour préparer puis réviser le cours sur l'Amérique :

Diaporama_Amerique.pdf

Amerique_Schema.pdf

Amerique_Schema_avec_villes.pdf

Chapitre_3_Amerique_Plan.pdf

Croquis_Amerique_Manuel.pdf

Croquis_Amerique_numerise.pdf

Legende_croquis_Amerique.pdf

Tableau_Organisations_regionales_AmLat.pdf

Le cours dans sa totalité :

Chapitre_3_Amerique_entre_tensions_et_integrations.pdf


Chapitre 2 Les Etats-Unis et le monde depuis 1945

dans la catégorie TS Histoire

Thème 2. Grandes puissances et conflits dans le monde depuis 1945

Chapitre 2. Les chemins de la puissance : les Etats-Unis et le monde depuis 1945.


Diaporama_EU_depuis_1945.pdf

corrige_AD_caricature_Plan_Marshall.pdf

Introduction :

I. L'affirmation de la puissance (de la fin de la guerre aux années 60)

A) Les architectes d'un nouvel ordre mondial

1) Une domination géostratégique sans précédent

2) La création d'un nouvel ordre mondial

B) Une domination économique du monde

1) La reconstruction de l'Europe

2) Le contrôle de l'économie mondiale

C) La diffusion culturelle du modèle américain

1) Le « Soft power » : cinéma, littérature et musique

2) Une attractivité grâce à l'American Way of Life : le modèle consumériste américain

II. Les EU dans la Guerre Froide (années 50- années 80)

A) Faire barrage au Communisme

1) Endiguement et « hard power »

2) Une lutte multiforme : CIA, Course à l'espace

B) Un interventionnisme planétaire

1) En Asie :

2) En Europe :

3) En Amérique :

C) Une nette remise en cause

1) Le traumatisme de la guerre du VN (1964-1975)

2) Essor du bilatéralisme

3) Les conséquences américaine de la GF

III. Un hyperpuissance contrariée (années 80 jusqu'à nos jours)

A) Le retour d'une politique d'endiguement (1981-1991)

B) Un leadership qui mène à la contestation (1991-2003)

1) Tempête du Désert : une guerre de l'ONU ou des EU ?

2) Le choc du 911 et le retour de l'unilatéralisme

3) L'essor d'une contestation anti-américaine

C) Les EU entre rupture et repli sur soi (années 2000 - 2016)

1) les échecs en Afghanistan et en Irak entraîne un certain repli des EU

2) les années Obama : rupture ou continuité ?

3) Trump ou Clinton : les tentations de l'Amérique post-moderne ?

Conclusion

Thème 2. Grandes puissances et conflits dans le monde depuis 1945

Chapitre 2. Les chemins de la puissance : les Etats-Unis et le monde depuis 1945.


Introduction :

Citation possible : « Speak softly and carry a big stick : you will go far » Theodore Roosevelt (mandats 1901-1909/ oncle par alliance de Franklin D. Roosevelt).

► Bref rappel historique : EU vainqueurs en 14-18 aux côtés des Alliés ms refus Sénat ratifier traité de Versailles et donc EU ne font pas non plus partie de la SDN. Isolationnisme* (doctrine Monroe* au XIXème s.) redevient la norme de la politique extérieure US. S'illustre par exemple par législation et campagnes anti-interventionnistes face à montée des périls en Europe ds '30 : Neutrality act de 1939, Comité pour l'Amérique d'abord (slogan « America First » discours célèbre de Charles Lindbergh en septempre 1941 à Des Moines).

► Entrée en guerre se fait après Pearl Harbor (7décembre 1941) car Roosevelt détient là un prétexte face à l'isolationnisme traditionnel de la plupart des américains (Slogan devient d'ailleurs paradoxalement « Germany's First » pour des raisons stratégiques).

► En 1945, la situation est toute autre : les EU ont mené la guerre sur deux fronts et l'ont gagné sur ces deux fronts. La capitulation de l'Allemagne le 8 mai 1945 puis du Japon le 2 Septembre 1945 les amène à occuper de très nombreux territoires partout dans le monde.

Pb : Dès lors il convient de s'interroger sur le rapport au monde des EU depuis 1945 et de montrer comment se construit et évolue une puissance ?
En quoi la notion de puissance prend-elle tout son sens/s'explique-t-elle avec l'exemple des EU (particulièrement éclairant) ?
Rappel : notion de puissances peut s'appliquer avant (course aux colonies, puissances européennes dans la GM1).

* Définition des termes :

« Puissance » : est la capacité d’un Etat ou d’une entité d’exercer un pouvoir sur d’autres Etats ou entités (Raymond Aron parle lui de « république impériale »)

Ce pouvoir s’exerce par la contrainte (hard power) ou l’influence (soft power) ou par une combinaison des deux (smart power)

La puissance se construit, d’où l’intérêt de recourir à la démarche géohistorique pour l’expliquer.

(superpuissance, hyperpuissance ► H. Védrine 1999 : hyperpuissance signifie position hégémonique dans tous les domaines, aucun autre exemple dans l'Histoire d'où intérêt de l'interrogation sur un concept opératoire pour les EU ? )

« chemins de la puissance » : interrogation sur origines, évolution, étapes, manifestations

« EU et le monde » :
Il est question du rapport au reste du monde ici et non d'une histoire des EU en soi.
« Depuis 1945 » : Intérêt évidemment ici car la chronologie laisse à penser qu'on peut seulement parler de l'affirmation de la puissance US depuis 1945. Jusqu »'à nos jours donc (attention à la prospective journalistique) car bouleversements actuels : émergence et monde multipolaire ? Zéropolaire ? Nouveau désordre mondial (P. Boniface).


I. L'affirmation de la puissance (de la fin de la guerre aux années 60)

A) Les architectes d'un nouvel ordre mondial

1) Une domination géostratégique sans précédent

* doc : Carte bases US dans le monde après 1945 « lac américain »

► Liée à victoire dans la GM2. Occupation prévue d'ailleurs dès conférence de Téhéran 1943 puis entérinée à Yalta Février 1945 régler sort de l'Europe et préparer le nouvel ordre mondial et Potsdam août 1945 : donc imminence de la victoire contre le Japon. On peut parler de partage du monde URSS/EU.
Néanmoins EU gardent un avantage car seuls possesseurs de l'arme atomique entre 1945 et 1949 (1er essai à Alamogordo Nouveau Mexique 16 Juillet 1945 et seul pays à avoir utilisé l'arme atomique dans un usage militaire).

► Occupation de l'Europe de l'ouest : Allemagne + nombreuses bases en Italie, RU, Belgique, France... etc. Idem dans Pacifique à tel point qu'on a pu parler de « Lac américain » Hawaï , Iwo Jima, Okinawa, Wake. Occupation du Japon (on peut employer l'expression de « protectorat japonais » qui ne retrouve sa souveraineté qu'en 1951.
Sorte de « pax americana » assurée par la présence de 450 bases militaires dans le monde et environ 1 M de soldats.

2) La création d'un nouvel ordre mondial

* doc : Photographie conseil de sécurité ONU + siège ONU

► Charte de l'Atlantique 1941 puis Charte de Nations Unies signée à SF le 26 Juin 1945 : Principe de la création d'une ONU avec cinq membres permanents au Conseil de Sécurité (droit de veto) dont EU. ONU s'installe d'ailleurs d'abord à Londres puis à NYC (bâtiment actuel en 1954).

► Principe liberté des peuples à disposer d'eux-mêmes donc nette influence des EU surtout aussi dans volonté de décoloniser + système d'arbitrage entre états. Nombre d'états actuel = 193 (sur 197 états reconnus par l'ONU en 2013) 51 membres fondateurs.

B) Une domination économique du monde

1) La reconstruction de l'Europe

* doc : discours du Général Marshall du 5 Juin 1947

► Dès 1945, il apparaît clairement aux Alliés anglo-américains que les soviétiques tentent d'imposer le Communisme partout où ils le peuvent. Ce qui aboutirait à la remise en cause de la nouvelle puissance US partout dans le monde et d'abord en Europe. En effet, l'URSS forte de sa présence en Europe centrale et orientale impose son système politique et économique à l'ensemble de ces pays dès 1945-1946.

Plan Marshall en juin 1947 : Programme d'aide à la reconstruction des pays européens ruinés par la Seconde Guerre mondiale, proposé par le secrétaire d'État George Marshall en juin 1947 pour sauver un ordre international conforme aux intérêts des États-Unis dans un monde qui bascule dans la guerre froide. Mis en place quelques semaines plus tard, il représentera une aide de 19 milliards de dollars au total, soit 15 % du budget des États-Unis chaque année donc une
aide à la reconstruction des pays de l’Europe de l’ouest. Aide colossale : 12 milliards de dollars au total (près de 3M au RU, 2,4 à la France etc.).

2) Le contrôle de l'économie mondiale

► EU = 50% de la production industrielle mondiale en 1945, encore 33% en dans '50.
2/3 duc stock d'or mondial en 1945.

► Création aussi des grandes institutions internationales comme Accords de Bretton Woods dès 1944 (SMI et convertibilité dollar/or « as good as gold ») puis création du FMI* (Fonds monétaire internationale institution internationale pour garantir la stabilité du système monétaire international, rôle a évolué depuis puisque soutien aux pays en difficulté), la BIRD* (banque internationale pour la reconstruction et le développement), GATT (General agreement on Tariffs and Trade 1947 23 pays = principes capitalistes et libéralisme éco maître-mot. EU dominent largement toutes ces institutions).

C) La diffusion culturelle du modèle américain

1) Le « Soft power » : cinéma, littérature et musique

► Le « soft power » (concept qui a pris son essor dans les années 90, réactivé par Joseph Nye analyste et théoricien des relations internationales : pouvoir d'influencer ou de convaincre qui s'oppose donc au « hard power » qui suppose l'utilisation de la contrainte militaire ou politique)

► Le « soft power » US passe par la commercialisation et la diffusion des produits culturels qui sont considérés comme des biens de consommation classiques. Les EU profitent d'ailleurs de l'occupation de nombreux territoires en Europe et en Asie pour accéder à ces marchés où, de plus, on manque de tout après guerre. Depuis les années 50 jusqu'à nos jours, ils essayent d'obtenir la libéralisation des échanges en souhaitant inclure ces produits culturels. Pour notre période cela passe par exemple par les Accords Blum-Byrnes 1946 : ouverture du marché français au cinéma américain.

► Le cinéma est certainement le premier vecteur avec les « Major companies » (MGM, Paramount, RKO, Warner Bros) inondent les salles de « western », films de gangsters et autres comédies musicales véhiculant le modèle culturel US et les valeurs libérales. Quelques « blockbusters » en France depuis 1945 : Autant en emporte le vent, Victor Fleming 1950, Les 10 Commandements, Cecil B De Mille 1956 ou encore Ben Hur William Wyler 1960. Particularités films technicolor et cinémascope, longue durée, 35mm voire 70mm et à grand spectacle. Voir aussi expression industrie de l'entertainment (Disney).

► Idem diffusion de la littérature américaine avec Dos Passos, Hemingway mais aussi genre comme roman noir ou encore les « marvels » de Stan Lee.

► Musique : Jazz puis Rock, pop : Musique afro-américaine issue du Blues, musique des esclaves, le jazz se répand aux US dans les années 10-20 puis conquiert le monde occidental surtout après la GM2. Grands orchestres (tradition des années 30 « swing era ») Dizzy Gillespie, Count Basie ou encore Duke Ellington.
Importance du quartier de St Germain des Près à Paris où de nombreux jazzmen viennent se produire dès la fin de la guerre (caveau de la Huchette) Importance aussi des français comme Django Reinhardt ou Boris Vian qui contribuent à répandre le jazz en France.
Rock avec notamment Elvis Presley mais surtout Chuck Berry et Bill Halley « Rock arond The Clock » premier tube rock mondial en 1954.

https://www.youtube.com/watch?v=F5fsqYctXgM

2) Une attractivité grâce à l'American Way of Life : le modèle consumériste américain

* Doc : Texte « Halte à la coca-colonisation » dans Collections L'Histoire n°56 voir aussi p.57 manuel

« American way of life » : Né dans les années 1950, le mode de vie américain a été adopté, depuis, par une grande partie de la planète. Fondé sur l’abondance et la facilité, il fait toujours rêver, même si, aujourd’hui, il apparaît parfois excessif au reste du monde en effet il suscite à la fois anti-américanisme et adhésion (notamment en France).
Produits parviennent en Europe à la fin de la guerre comme le Coca-Cola, le chewing-gum, les cigarettes Lucky Strike ou Marlboro, les bas Nylon.

*
Voir aussi pp. 56-57 du manuel Hatier 2014 ou AD Le Cinéma, un instrument de la puissance américaine, p.72

II. Les EU dans la Guerre Froide (années 50- années 80)

A) Faire barrage au Communisme

1) Endiguement et « hard power »

* Doc : Discours de Truman 5 juin 1947

► Politique du « containment » ( endiguement) : s’opposer par tous les moyens à l’expansion du communisme dans la monde.

Discours de Truman en 1947. Devant le Congrès américain, le président Harry Truman présente sa doctrine dite de "containment" (endiguement). Il propose de mettre en place des aides économiques et financières notamment pour l’Europe afin que ces pays puissent conserver leur indépendance. Visant explicitement les communistes et la main mise de l’URSS sur certains pays de l’Europe centrale, la doctrine Truman affirme que les Etats-Unis doivent être les défenseurs du monde libre face aux tentatives d’asservissement de l’URSS.

Donc GF est guerre idéologique du monde libre contre le communisme.

► Moyens : EU se placent au centre d'un réseau d'alliances planétaires comme OTAN (1949),
ou OTASE (1954) Organisation du Traité d'Asie du Sud Est (1954-1977) ou encore OEA organisation des Etats Américains (1948), ANZUS (1951). Grâce à ces nombreuses alliances, les EU peuvent mettre en place la théorie de la riposte graduée (secrétaire d'état à la Défense Robert Mac Namara 1962), c'ets-à-dire une réponse militaire graduée, nucléaire ou non, en fonction de l'attaque dont serait victime un membre d'une des alliances contractées en Europe ou en Asie.

2) Une lutte multiforme : CIA, Course à l'espace

* doc : Extrait Les Trois Jours du Condor, Sydney Pollack 1975.

► Le rôle prépondérant de la diplomatie secrète et de l'espionnage : La CIA
Central Intelligence Agency, « Agence centrale de renseignement » Mise en place en 1947 au début de la guerre froide, elle est chargée de recueillir des renseignements à l'extérieur du territoire des États-Unis. Placée sous l'autorité du président, elle se consacre principalement, jusqu'à l'écroulement du bloc soviétique, à la lutte contre le communisme.
Mise en cause lors du Watergate, en 1973, elle a été dénoncée pour ses tentatives d'assassinat de Castro ou encore pour son intervention au Chili où elle a soutenu à partir de 1963 les conservateurs contre les socialistes.

► La course à l'espace (voir manuel) : vidéo Neil Armstrong sur la Lune
https://www.youtube.com/watch?v=4TJtrcFn_mY

Discours sur « la nouvelle frontière » par JFK
Discours sur la politique spatiale du 25 mai 1961 après Spoutnik 1957 et Youri Gagarine 1961. texte n°2 p.82 Magnard 2015

B) Un interventionnisme planétaire

► Les trois exemples sont emblématiques de la GF et du jeu auquel se livre les deux superpuissances c'est-à-dire lutter l'une contre l'autre sans jamais engager la confrontation directement. La question qui se pose ici est donc de d'étudier non pas les événements (cours sur la GF de 1ère) mais comment les EU utilisent-ils une stratégie de lutte indirecte conduisant à un interventionnisme planétaire ?

1) En Asie : Corée, guerre 1950-1953

2) En Europe : Blocus berlin 1948-1949 Création de la RFA

3) En Amérique : Cuba 1961-1962 Débarquement baie des Cochons puis crise avec l'URSS octobre 1962

C) Une nette remise en cause

1) Le traumatisme de la guerre du VN (1964-1975)

* Doc : carte guerre du VN + extraits Apocalypse Now (F. Coppola) Attaque Walkyrie
voir aussi The Deer Hunter (M. Cimino) Platoon (O. stone) et Full Metal Jacket (S. Kubrick).


La progression communiste au Sud-VN entraîne l'intervention à partir de 1961( Kennedy envoie cadres militaires pour former armée du sud vietnam ).
- en 1964 après l'attaque de navires américains par forces rebelles communistes soutenues par Vietnam Nord ( Ho Chi Minh ) les EU optent pour l'intervention directe avec envoi de soldats.
- 1968 : max soldats 536100 et 35 milliards de dollars, et 38000 Morts cette année là ( total de 57700 morts).

- Néanmoins malgré l'énormité des moyens mis en œuvre, l'armée est mise en échec par rebelles, et la guerre devient trop longue pour l'opinion publique américain ( retrait en 1973 ) et techniques de guerre nouvelles critiquées ( napalm,Torture) donc contestation intérieure ( woodstock en 1969) et internationale ( ONU dénonce exactions ) .

- Mais aussi coût économique exorbitant cette guerre qui oblige Nixon à sortir du SMI créé en 1944 avec Bretton Woods : Nixon décide fin convertibilité en or en 1971 et dévalue le Dollar .

- 3 Presidents s'enlisent dans ce conflit qui sonne le glas d'une certaine idée de « l'Amérique » apportant au monde la liberté et la démocratie.concernés : John F Kennedy envoie troupes en 1961, Lindon Johnson s’enlise ds conflit ( 1963/1968) , Nixon sort du conflit ( 1969/1974) mais au final, après retrait : les trois pays deviennent communistes.

http://www.laguerreduvietnam.com/pages/contexte-chronologie-1/le-vietcong.html

2) Essor du bilatéralisme

► Dans les années 60-70, les deux grands tentent un politique d'entente qu'on appelle la « Détente ». Pourquoi ? Il semble que la crise de Cuba avec une menace nucléaire rapprochée pour les EU et le recul soviétique (N. Khrouchtchev) aient fait prendre conscience de la nécessité d'un dialogue. Le « téléphone rouge » (« hotline ») est inauguré entre les deux grands (1962). Les EU dès la présidence de JFK s'engagent donc dans une volonté d'apaisement.

► D'autre part l'échec patent des EU au VN (1964-1975) a sans doute provoqué dans l'opinion publique américaine un essor du pacifisme et un refus de l'anticommunisme belliqueux des années 50.

► On peut donc parler d'une ère de bilatéralisme où il semble que les deux grands s'entendent entre eux (plus ou moins) pour régir les relations internationales (contrairement à l'unilatéralisme et au multilatéralisme).

► Cette ère peut s'appuyer sur quelques événements précis :
- Visite de Nixon en Chine maoïste en 1972 (stratégie de recherche d'alliance de contournement, la Chine ayant rompu avec l'URSS dans les années 60). Reconnaissance officielle en 1978.

- Accords SALT I (1972 Brejnev-Nixon) et SALT II (1979 Brejnev-Carter) de limitation de la course aux armements et réduction notamment du nombre de têtes nucléaires pour chacun des deux grands.

3) Les conséquences américaine de la GF

► Persistance d'une certaine paranoïa anticommuniste (Mc Carthy et « chasse aux sorcières » dans les années 50)

► refus guerre = pacifisme mouvements pour la paix = Woodstock Fiche Country Joe Mc Donald

► renforcement du pouvoir présidentiel (présidents US voir p.58 & p.64 manuel). Avec la création de la CIA en 1947 et d'autres agences qui ne dépendent que de lui comme la NSA.

► Politique des « bons sentiments » de J. Carter (1976-1980) malgré quelques succès comme accords de Camp David entre Egypte (A. El Sadate) et Israël (M. Begin) mettant fin à l'état de guerre entre les deux pays). Durcissement du ton face à l'Afrique du Sud de l'Apartheid. Donne plutôt l'impression d'un affaiblissement des EU (notamment aux EU pour une partie -surtout républicaine- de l'opinion publique).

► Enfin surtout : Progression du communisme dans le monde ou de régimes anti-américains :
échecs nombreux : Grenade (prise de pouvoir de Maurice Bishop en 1979, Gouvernement révolutionnaire populaire de la Grenade puis rapprochement avec Cuba puis avec l'URSS et les républiques populaires).
Nicaragua (en mai 1979 le Front sandiniste de libération nationale (FSLN) prend le pouvoir avec à sa tête Daniel Ortega : installation d'un pouvoir pro-soviétique et pro-castriste à Managua).
Et Iran = révolution islamique mettant fin au régime pro-américain du Shah Mohammed Reza Pahlavi avec Prise d'otage ambassade EU par étudiants puis échec de l'opération (Eagle Claw) des Forces spéciales US en novembre 1979 pour les libérer. Otages restent plus de 400 j. en détention, le nouveau chef religieux l'ayatollah Khomeiny réclame la livraison à l'Iran du Shah en échange de leur libération (meurt en Egypte en 1980).

* Doc : http://www.francetvinfo.fr/monde/proche-orient/a-teheran-l-ambassade-americaine-est-figee-en-1979_919599.html

III. Un hyperpuissance contrariée (années 80 jusqu'à nos jours)

A) Le retour d'une politique d'endiguement (1981-1991)

► Les années Reagan, une présidence contre « l'empire du mal »
Les échecs de la politique de Carter amènent une sorte de retour vers une attitude beaucoup plus agressive des EU vis-à-vis de « l'empire du mal » (R. Reagan) c'est-à-dire tout ce qui concerne le bloc de l'est et ses alliés. Reprise de la course aux armements notamment avec l'IDS.

https://www.youtube.com/watch?v=ZKkW8mmuHWY

► La fin du bloc soviétique et la « fin de l'Histoire » ?
En 1992, Francis Fukuyama y affirme que la fin de la Guerre froide marque la victoire idéologique de la démocratie et du libéralisme sur les autres idéologies politiques.

B) Un leadership qui mène à la contestation (1991-2003)

1) Tempête du Désert : une guerre de l'ONU ou des EU ?

* doc carte Desert Storm
► Espoir d'un nouvel ordre mondial car intervention us avec aval de l'ONU grande coalition internationale pour chasser S. Hussein du Koweit. Même Russie et Chine n'opposent par leur veto au conseil de sécurité. Russie dans une période de cirse liée à la chute du communisme et à la transition démocratique. B. Elstine a besoin des EU et de leur aide. Moment de l'hyperpuissance américaine ou d'un réel multilatéralisme ?

2) Le choc du 911 et le retour de l'unilatéralisme

* doc : Le choc du 911 WTC Art Spiegelmann couverture du New Yorker

* doc : texte le choix de l'unilatéralisme
Les années Bush : Les néo-conservateurs au pouvoir, vision morale de la responsabilité des EU // du monde =► idée wilsonienne apporter démocratie et liberté (cf. 14 points en 1918) (et même plus anciennement idée de la « destinée manifeste » des EU).
3 idées principales pour les années Bush (2000-2008 mais surtout à partir de 2001) :
- interventionnisme en Asie centrale
- guerre globale contre le terrorisme
- reconstruction politique du MO (démocratisation)
Forme de néo-impérialisme en fait.

* Les guerres en Afghanistan et en Irak (seconde guerre d'Irak) voir p. 67
Accusation d'être responsable des attentats aux EU : Etats terroristes (Corée du Nord, Iran, Afghanistan, Irak). Afghanistan envahit une semaine après 911 WTC objectif chasser les Talibans et empêcher Al-Qaïda (et Oussama Ben Laden) d'y trouver une sorte de sanctuaire (Talibans = mouvement politico-religieux occupant ds régions entières en Afghanistan après le retrait soviétique de 1989). Pour Irak G.W Bush et Colin Powell accusent Irak de détenir des armes de destruction massive (2003). Intervention US pour éliminer S. Hussein.

3) L'essor d'une contestation anti-américaine
Notamment au Proche et Moyen-Orient car échec de la politique de Bush. Nouveaux régimes installés par les EU corrompus et peu efficaces (d'où DAECH) + tortures et exactions us Abou Ghraib (révélation en décembre 2003) et Guantanamo. Opinion publique mondiale choquée par ces révélations « la démonstration de puissance s'est ainsi muée en révélation de la perte d'efficacité de la force dans une ère de mondialisation post-coloniale » (Philip Golub, historien spécialiste des EU).

C) Les EU entre rupture et repli sur soi (années 2000 - 2016)

1) les échecs en Afghanistan et en Irak entraîne un certain repli des EU
Stratégie d'élimination des Talibans (mouvement politico-religieux occupant ds régions entières en Afghanistan après le retrait soviétique de 1989) peu efficace . Chaos politique en Irak après l'élimination de Saddam Hussein (condamné et exécuté en par pendaison en 2006).

2) les années Obama : rupture ou continuité ?
► Obama « était en quelque sorte le candidat du monde et des Américains pour qui le monde importe » (Pap Ndiaye, historien spécialiste des EU).

Politique d'Obama passe d'abord par une forme de désengagement à l'étranger : Afghanistan 2011, intervention en soutien des Européens en Libye en 2011 (et notamment derrière la France de Sarkozy pour éliminer Khadafi),

Mais aussi par le maintien d'un budget militaire conséquent (le plus important au monde soit 768 Mds $ en 2011, Chine 119 Mds $ Russie 58 Mds $) et des frappes à distance des ennemis de l'Amérique (utilisation intensifiée des drones + de 300 frappes au MO depuis janvier 2009 Pakistan, Somalie, Yemen).

► Tentation aussi d'un certain délaissement de l'aire Atlantique au profit de l'aire Pacifique et notamment des relations avec les deux grandes puissances i.e la Chine et le Japon (mai 2016 première cérémonie de recueillement d'un pdt us à Hiroshima) (idée du « pivot »).

3) Trump ou Clinton : les tentations de l'Amérique post-moderne ?
Clinton très interventionniste (a voté l'intervention en Irak en 2003)
Trump dans la lignée de l'isolationnisme et partisan d'une redistribution des alliances (allié de Poutine?)

Conclusion : A rédiger et voir aussi Conférence de Pascal Boniface au Lycée St Exupéry le 19/10/2016 (fortement conseillée pour la préparation du Baccalauréat en Histoire) : https://www.youtube.com/watch?v=2zifjaClh8s

Conseils bibliographiques et cinématographiques :
Bibliographie
Philip Golub, une autre histoire de la puissance américaine,
Howard Zinn, Une histoire populaire des États-Unis. De 1492 à nos jours, Agone, 2002.
Georges-Henri Soutou, La Guerre de cinquante ans. Les relations Est-Ouest 1943-1990, Fayard, 2001,
Filmographie (très) succincte (source : Collections l'Histoire n°56) :
The third man, Carol Reed, 1949
Le déclin de l'empire américain, Denys Arcan, 1986
Johnny got his gun, Dalton Trumbo, 1971
Dr Strangelove, or : How I Learned to Stop Worrying and Love the Bomb, Stanley Kubrick, 1964 Apocalypse Now, Francis Ford Coppola, 1979
Rambo, first blood, Ted Kotcheff, 1982
Saving Private Ryan, Steven Spielberg, 1998
Fiche de révision à faire avec tableau manuel
Bien connaître frise chronologique p.53
Connaître par cœur le plan du cours
Connaître les documents étudiés en classe
Connaître définitions notions et acronymes

 


Chapitre 2 La mondialisation, fonctionnement et territoires

dans la catégorie TS Géographie

Thème 2. Les dynamiques de la mondialisation

Chapitre 2. La mondialisation, fonctionnement et territoires

Diaporamas 1 & 2 :

Diaporama_Mondialisation_1ere_partie.odp

Diaporama_Territoires.pdf

PLAN
I. Un produit mondialisé (EDC)
II. Acteurs, flux et débats
A) Les acteurs et leur rôle dans les dynamiques de la mondialisation
1) Des acteurs étatiques et institutionnels
2) Les FTN
3) D'autres acteurs
B) Les flux de la mondialisation
1) Des mobilités humaines croissantes
2) Essor des échanges et mondialisation des marchés
3) Flux immatériels et mise en réseau du monde
C) Une mondialisation en débat
1) Qu'est-ce qui fait débat ?
2) Acteurs et formes de contestation
3) Vers une gouvernance mondiale ?
III. Des territoires inégalement intégrés
A) Pôles et espaces majeurs
1) Métropoles et AMM
2) Façades maritimes
3) Des espaces aux atouts spécifiques
B) Un processus de hiérarchisation des territoires
C) Un facteur de marginalisation des territoires
1) Des espaces en marge (typologie)
2) Inégalités multiscalaires
IV. Les espaces maritimes : approche géostratégique
A) Une mondialisation qui accroît le rôle géostratégique des E.M.
B) Des espaces reflétant la hiérarchie des puissances
C) Des espaces au cœur des tensions internationales

CC : Définition de la mondialisation

Croquis obligatoires :

Croquis_Poles_et_flux.pdf

Legende_Poles_et_Flux_Mondialisation_correction.pdf

Inegale_integration_des_territoires_dans_la_mondialisation.pdf

Chapitre 2. La mondialisation, fonctionnement et territoires

I. Un produit mondialisé (EDC) : le téléphone mobile

Manuel pp. 232 à 237

► Questions :
- 1 à 4 p.233
- 1 et 2 p.235
- 1 et 2 p.236

Rédaction d'une introduction sujet de composition : « En vous appuyant sur le cas du produit mondialisé étudié en classe, présentez les acteurs et les flux de la mondialisation ? » ou composition à rédiger à partir du plan détaillé p.237.
Aides à la mise en oeuvre :
- Notions et vocabulaire à utiliser : FTN, DIT/NDIT, mondialisation, sous-traitants (sous-traitance), réseaux.
- Formuler une définition personnelle de l'expression « produit mondialisé »
- Production d'un schéma à intégrer dans une partie de la composition (au choix) (voir exemple schéma Iphone)

 

 

Légende :




 

Composition de Géographie Sujet : « En vous appuyant sur le produit mondialisé étudié en classe, présentez les acteurs et les flux de la mondialisation »

(Introduction)
(Phrase d'accroche) Le téléphone mobile est apparu dans les années 80 (Motorola) mais s'est progressivement démocratisé dans les années 90. Il est actuellement un produit omniprésent dans la vie quotidienne et prend diverses appellations en fonction de ses caractéristiques techniques : téléphone cellulaire, GSM ou encore Smartphone. En 2014, on compte environ 7 milliards de téléphones mobiles dans le monde soit autant que d'êtres humains. Nul produit ne peut atteindre ce niveau de diffusion à tel point qu'une économiste, Suzanne Berger, a pu parler dans son ouvrage
Made in Monde, les nouvelles frontières de l’économie mondiale, Seuil, 2006, de « produit Made in monde ».
(Définition des termes du sujet et problématique) Il convient d'abord rappeler qu'un produit mondialisé est un
produit dont les étapes de fabrication, d’assemblage,d’acheminement, de distribution et de consommation reflètent l’intégration des acteurs économiques mondiaux , et révèlent la complexité des liens économiques qui unissent les différentes parties du monde. Il fait l’objet d’une distribution massive sur les marchés du monde. A travers l'étude de ce produit mondialisé on peut alors présenter les acteurs et les flux de la mondialisation pour mieux comprendre son fonctionnement et se demander en quoi ce processus de mise en relation des parties du monde entre elles change radicalement l'organisation du monde ?
(Plan) On observera en premier lieu les acteurs, les flux et les débats qu'implique la production et la diffusion du téléphone mobile pour constater ensuite l'inégale intégration des territoires dans la mondialisation.


I. Quels sont les acteurs, flux et débats impliqués dans la production et la diffusion du téléphone mobile ?
A) Les acteurs et leur rôle dans les dynamiques de la mondialisation du produit
Questions 1 à 3 p.235
Notions/voc. : NDIT, FTN, Filière, sous-traitants

B) Une illustration de l'intensification des flux dans la mondialisation
questions 1 à 3 p.233 + carte 8 p.235
Notions/voc. : Flux matériels et immatériels/IDE

C) Un produit objet de débats
question 4 p.233 et documents 10 p.235 & 11 p.236
Notions/voc. : ONG (China Labor Watch)


II. En quoi participe-t-il d'une inégale intégration des territoires à la mondialisation ?
A) Apparition de pôles et espaces majeurs
Carte n°3 p.233
Notions/voc. : Monde multipolaire

B) Finalement un processus de hiérarchisation des territoires
Carte n°3 p.233 et texte 5 p.233
Notions/Voc. : Nords, BRICS

C) mais aussi un facteur de marginalisation des territoires


Carte n°3 p.233
Carte n°4 p.233

Notions/Voc. : PMA

Insérer Schéma


 



II. Acteurs, flux et débats

A) Les acteurs et leur rôle dans les dynamiques de la mondialisation

1) Des acteurs étatiques et institutionnels

* Document d'appui : Etats en 1945 Etats actuellement voir diaporama

► Rôle toujours prépondérant des états :

« Ce n’est pas la mondialisation qui dissout les nations, mais l’autodissolution des nations qui produit la mondialisation. » (Emmanuel TODD, L’illusion économique, 2007)

Même si l'on a pu souvt dire que les Etats s'effaçaient (critique néolibérale des années 80) de + en + devant les FTN, ils gardent un rôle prépondérant. De plus en plus d'états : 230 actuellement. Pour plusieurs raisons :

- Ils encadrent l'organisation des territoires et participent à l'aménagement de leurs territoires ► infrastructures portuaires, zones franches comme les ZES* chinoises ou Tanger Med* (zone franche créée par le gouvernement marocain)

- Ils organisent la régulation de la Mondialisation en légiférant (éducation, RD, droit du travail, droits de douane...) et en aidant les entreprises dans leur développement et leur recherche de nouveaux marchés. On peut dire finalement que les Etats assurent la défense de leurs intérêts économiques et stratégiques, répondent aux besoins des populations, et des entreprises et cherchent à attirer des FTN (développement des infrastructures ou législation sociale au rabais).

- Ils créent ou intègrent des organisations internationales mais souvent régionales de coopération économique ce qui leur permet d'accroître leur place dans la M° : UE, Mercosur*, Alena* ou encore ASEAN*.

- Certains Etats sont des acteurs essentiels de la finance mondiale à travers leurs fonds souverains (Chine, Emirats du golfe : environ 40 fonds souverains qui sont des nouveautés dans la finance mondiale. Il s’agit de fonds d’investissement qui sont contrôles par les Etats, et sont différents des fonds privés (les hedge funds). Leur objectif est de faire fructifier des excédents commerciaux ou budgétaires (dopés par les excédents gaziers ou pétroliers) comme pour la Chine ou la Russie par exemple. Leur montant est estimé à environ 2500 milliards d’euros ce qui est plus que le PIB de la France)

* Document d'appui : Doc 1 p.71 Magnard 2014

► rôle des associations régionales et grandes institutions mondiales (ALENA, MERCOSUR, ASEAN, UE, OMC, FMI, G8, G20...) :
Renforçent les liens d'interdépendance économique entre les Etats en créant par exemple des zones de libre circulation des biens et des personnes Espace Shengen dans l'UE Il désigne un espace de libre circulation des personnes entre les États signataires de l’accord de Schengen.

[Pas à noter : Schengen est le nom de la localité luxembourgeoise où l’accord fut signé le 14 juin 1985, ainsi que la convention d’application de l’accord du 19 juin 1990, entrée en vigueur le 26 mars 1995.

Depuis le 1er juillet 2013, l’espace Schengen regroupe 26 États :

  • vingt-deux des vingt-huit membres de l’Union européenne. La Bulgarie, la Roumanie, Chypre et la Croatie n’y participent pas encore. L’Irlande et la Grande-Bretagne, quant à elles, bénéficient d’un statut particulier et ne participent qu’à une partie des dispositions Schengen (pour le Royaume-Uni, par exemple, participation à la coopération policière et judiciaire en matière pénale, à la lutte contre les stupéfiants et au Système d’information Schengen-SIS) ;

  • quatre États associés, non membres de l’UE : Norvège, Islande, Suisse et Liechtenstein.

Source : www.viepublique.fr]

2) Les FTN

* Documents d'appui : http://www.dailymotion.com/video/x3ikixz + diaporama schéma

- Ancienneté : Grandes entreprises internationales existent depuis longtps mais on parlait plutôt de multinationales avec une maison-mère et des filiales à l'étranger initié par les EU à la fin de la GM2. Exemple GM rachetant Opel ou Ford en Europe. Mais c'est à la faveur de la crise économique de 1973 puis avec la M° que les FTN se développent.

- Rôle moteur et puissance des FTN :
environ 82000 Ftn actuellement 2/3 du commerce mondial et 25% du PIB mondial. 75 M de salariés,

- Fonctionnement : des stratégies mondialisées, concentration horizontale et verticale
DIT* et NDIT* Voir Schéma à reproduire
-
Puissance repose sur capacité à maîtriser la gestion de l'espace mondial et donc à utiliser les ressources et les spécificités de chaque espqce à leurs fins ► approvisionnement, production, ventes.
- Elles utilisent leurs capitaux (les IDE*) pour accéder aux matières premières ou pour

installer leurs unités de production là où les législations sociales, fiscales et environnementales sont les plus avantageuses. Elles pratiquent un important lobbying pour empêcher les États de prendre des décisions contraires à leurs intérêts.

- Mettent en place une véritable Division Internationale du Travail qui spécialise les territoires à toutes les échelles. On parle même de NDIT avec émergence des pays non-occidentaux depuis les années 80. d'où ►

- Changements actuels dans la hiérarchie des FTN
Importance actuelle de la montée en puissance des FTN des Suds. Si les pays développés contrôlent environ 80% des FTN, celles des pays émergents montent en puissance : Lenovo (Chine), Tata (Inde), Petrobras (Brésil).  Salariés : 60 % dans les pays développés et 40 % dans les pays des Suds, dont la moitié en Chine. Voir tableau

- Tentative de définition :
Les FTN sont donc des grands groupes/entreprises « multiculturelles et multiprésentes sur le marché mondial » (Laurent Carroué) par l'intermédiaire de filiales hors de leur pays d'origine à laquelle elles restent fortement attachées.

* production d'un schéma FTN voir diaporama

3) D'autres acteurs

► ONG*
Il s'agit essentiellement des associations, syndicats et autres ONG* qui participent à la formation d'une opinion publique internationale mondialisée (mais non exempte d'oppositions
ou de rejets) comme Greenpeace (rôle moteur dans la dénonciation des pollutions multiples et des risques liés aux activités humaines comme en France avec les centrales nucléaires), Amnesty International (rapport annuel sur les violations des Droits de l'Homme dans le monde), WWF (préservation de la biodiversité) ou encore Sea Shepherd (lutte contre la surpêche).
Elles exercent souvent un lobbying* intensif auprès des institutions internationales (ONU) ou nationales (assemblée nationale en France, Congrès américain...).

► Acteurs « occultes » :

Document d'appui : https://www.youtube.com/v/TUm0-_2u9jA&fs=1&source=uds&autoplay=1

- Place particulière des diasporas* : communautés implantées dans monde en lien avec leur pays d’origine : elles permettent aux immigrants de s’installer dans pays et de développer des relations économiques avec le pays d’origine. Ancienneté des diasporas ► juive, arménienne, chinoise.
- Elles créent des richesses et participent ainsi à la mondialisation : ouverture commerces, magasins, entreprises ds pays d’émigration, et plus généralement réinvestissements financiers ds pays d’origine ► remises, «remesas » Amérique du Nord ► Amérique latine environ 400 Mds de $ en 2012. Principaux pays receveurs Inde, Chine (« Chinatown » à SF ou à Paris XIIIème), Philippines, Mexique.

► Acteurs illégaux : les mafias, org criminelles qui agissent ds monde pour la défense de leurs intérêts écos , politiques parfois, et qui assurent mondialisation de produits illicites ( prostitution, drogue, armes ). Trafic de drogue international 2 à 5% du PIB mondial, premier marché agricole au monde, + trafic d'armes, d'oeuvres d'art ou encore d'êtres humains...
Antimonde = a été utilisée par Roger Brunet pour qualifier tout ce qui échappe à la mondialisation légale. Les caractéristiques de l’antimonde sont qu’il est réticulaire (il fonctionne en réseau) et qu'il est difficile à évaluer.



B) Les flux de la mondialisation

Flux : (Définition possible) Flux : échanges qui se multiplient ds le monde non slt pour le commerce, les migrations mais aussi les idées. On parle des flux matériels et immatériels ou visibles et invisibles.

NB : La mondialisation est marquée par une explosion des flux, qui renforcent les interdépendances entre les territoires, qui tissent des réseaux à toutes les échelles, et qui hiérarchisent l’espace autour de pôles majeurs. Ces flux sont de trois natures : les mobilités (flux de personnes), les flux matériels (marchandises) et immatériels (flux d’informations et de capitaux).

1) Des mobilités humaines croissantes

* Document d'appui : Voir fiche HCR diaporama

► Mobilités humaines :
- Tourisme : (25 millions en 1950) compte selon l’OMT environ 1,1 milliards de touristes internationaux en 2013 (+ 5% par rapport à 2012).
Différence touriste/migrant : Définition INSEE « Le tourisme comprend les activités déployées par les personnes au cours de leurs voyages et séjours dans des lieux situés en dehors de leur environnement habituel pour une période consécutive qui ne dépasse pas une année, à des fins de loisirs, pour affaires et autres motifs non liés à l'exercice d'une activité rémunérée dans le lieu visité ».

- Les migrations internationales : migrants écos, réfugiés politiques...etc. (220 millions) s’organisent en majorité entre pays voisins (40% selon le PNUD en 2009) et sont largement devancées par les migrations internes (740 millions dans le monde en 2009). A l’échelle des Etats, si l’exemple des migrants mexicains circulant de part et d’autre de la frontière entre Mexique et Etats-Unis accrédite la notion de transnationalisme, la construction d’un mur le long de la frontière montre que l’émergence de circulations transnationales est un produit de la mondialisation évolutif et spatialement sélectif.

► Nécessité de nuancer l'impression d'hypermobilité qui ressort de la mondialisation des flux humains : Michel Foucher a ainsi montré que depuis 1990 environ 26 000 km de nouvelles frontières sont apparus. De nombreux murs s’érigent pour freiner les migrations transnationales : Ceuta, Grèce-Turquie, Bulgarie-Turquie, Inde-Bangladesh. A l’échelle urbaine, on peut relever les mêmes contrastes : carrefour des mobilités et lieu d’une grande diversité migratoire, la ville voit aussi se structurer des espaces suburbains sur des revendications identitaires. Los Angeles, est ainsi qualifiée de « ville-monde multiculturelle » (Sarah Mekdjian), espace de côtoiement pour les « Little » (Armenia, China, Korea, Persia, Ethiopia, Thai Town ou Filipinotown).


- de plus à l’échelle mondiale, la marche à pied et le vélo assurent la majorité des déplacements, la voiture et les transports publics en assurent 20% chacun. L’accroissement des distances parcourues est révélatrice du développement de la mobilité. Ainsi, en trente ans, les distances ont été multipliées par 3,5 dans les pays en développement et en Europe, par 1,9 en Amérique du Nord où elles étaient déjà particulièrement élevées. Si la moyenne mondiale s’établit à 14 kilomètres par habitant et par jour, les écarts sont encore très importants, de 6 kilomètres en Inde à 45 kilomètres en Amérique du Nord.

2) Essor des échanges et mondialisation des marchés

* Document d'appui : Diaporama doc sur Porte-conteneurs

Contexte favorable et « conteneurisation du monde » :
- Depuis '70 révolution transports avec conteneurisation, 80% des échanges maritimes par conteneurs . capacité bateaux a augmenté , 10 000 EVP par bateau ( EVP = 33 m3 ) , donc couts de transport de moins en moins importants. Environ 3000 Bateaux circulent ds monde par an. CMA-CGM, China Shipping, APL. Certains géographes parlent même de « conteneurisation du monde ». 15 états appartenant aux trois pôles dominants réalisent 70% du commerce mondial.
 

- Mais aussi développement du transport aérien passagers et fret car diminution des coûts grâce améliorations techniques ( vitesse, autonomie … ), augmentation capacité ( Airbus 380 offre 800 Places ), rentabilisation vols avec développement vols non directs par transfert entre destinations donc constitutions de Hubs (Roissy voir EDC en 1ère) ( carrefour aérien de redistribution de passagers ou marchandises ).

► Une explosion globale des flux : multiplication par 6 depuis 1990 ; valeur du commerce mondial en 2011 : 22400 Milliards de dollars, dont 80% biens matériels, 20% biens immatériels ( services ). Répartition entre types de produits évolue même si quantités totales augmentent pour tous : croissance des produits manufacturés : 70% des échanges  ( acier, produits chimiques, automobiles, textiles, produits électroniques et informatiques ) ; stabilité des flux de matières premières et énergétiques ( 20% échanges ) ( pétrole, gaz ) et diminution des échanges agricoles et alimentaires ( 10 % ) ( soja, blé, viandes ) .

Pôles majeurs de production des flux :

¾ Echanges entre pôles triade et associés donc Amerique du Nord ( US, Canada ), Europe ( union euro et associés comme Suisse, Luxembourg ) et Asie orientale ( Japon, Corée Sud, Chine, Taiwan, Singapour , Inde ) , mais aussi nombreux flux à l’intérieur d’organisations régionales comme UE ( 40% du commerce mondial entre pays membres ), ALENA (voir cours Géo Etats-Unis), MERCOSUR (voir cours Géo Brésil).


Complexification : Flux de marchandises depuis NDIT : matières premières pour fabrication , pièces fabriquées dans pays à main d’œuvre bon marché puis assemblés dans autre pays comme dans secteur automobile (PSA en France, Russie, Iran, Espagne, Maroc par exemple), produit diffusés dans pays autres que fabrication comme IPhone, entreprises de pays émergents qui vendent dans monde entier ( ex : électroménager turque et chinois majoritaire ds pays du Nord ).


► Explosion des flux illicites : ils échappent à toute législation, mais estimation à 15% du commerce mondial ( trafics armes, drogue, œuvres d'art, produits de contrefaçon, cigarettes, organes ..). Flux plutôt Sud / Nord pour drogue , prostitution, organes , produits de contrefaçon ; et plutôt flux Nord/Sud pour trafic d’armes.

3) Flux immatériels et mise en réseau du monde

* Document d'appui : Carte réseaux FB

► On peut aussi parler ici des flux d'information et des flux financiers notamment voir texte Laurent Carroué dans Diaporama

- Croissance des télécommunications = facteur accélérateur de la M°. Téléphonie, Internet, Fibre optique. En 10 ans nombre de mobiles passés de 740 M à 5,3 milliards. 35% de la PM est « internaute » en 2011. Mais fracture numérique : inégalités entre états et à l'intérieur des états. Donc réseaux des télécommunications très inégal dans le monde.
- Flux financiers voir analyse de texte doc. N°8 p.73 Magnard.

Définition : IDE
* production d'un schéma sur flux économiques à reproduire dans une composition

C) Une mondialisation en débat

1) Qu'est-ce qui fait débat ?

Les débats générés par l’essor de la mondialisation tournent autour de deux enjeux cruciaux : la question de la gouvernance et la contestation des effets de la mondialisation.
 

  • La question de la gouvernance se pose avec la mise en cause de certains acteurs (FTN, acteurs financiers…) et l’aspiration à un renforcement du contrôle démocratique sur les réseaux d’échange et les marchés, ce qui pose la question de la place des Etats dans le processus de mondialisation. Le XXIe siècle est à la fois le siècle de la généralisation de l’Etat comme modèle d’organisation de l’espace (ce dont témoigne la multiplication des frontières) et celui de son affaiblissement par la mondialisation. Pourtant, les Etats peuvent être influents à travers l’établissement de normes sociales ou environnementales.

 

  • La contestation des effets de la mondialisation est croissante. Même si la mondialisation engendre un accroissement important des richesses à l’échelle planétaire, elle contribue aussi au creusement des inégalités. A l’échelle mondiale, les inégalités entre Etats restent fortes : même si les BRICS émergent, la croissance des Suds s’accompagne d’une plus forte dépendance à l’égard des Nords, auxquels appartiennent la majorité des acteurs de la mondialisation. Tandis que certains profitent peu de la mondialisation (PMA). A l’échelle des Etats, les inégalités internes sont colossales (clivage Chine intérieure / Chine littorale). De plus, les coûts sociaux (délocalisations, conditions de travail, travail des enfants) et environnementaux (pour la fabrication et le transport) sont régulièrement dénoncés.

 

2) Acteurs et formes de contestation

► L’altermondialisme (« un autre monde est possible ») est un courant de protestation fondé sur l'idée que d'autres formes d'organisation du monde que les formes de la mondialisation libérale sont possibles. Ce mouvement, né après l'effondrement du bloc soviétique, se veut une force de proposition afin de dépasser l'image négative de l'antimondialisation (qui prône un retour au protectionnisme). Les critiques et les projets alternatifs des mouvements et organisations s'en réclamant portent sur les questions de gouvernance, de rapports Nord/Sud, de développement équitable et durable, par exemple. L'altermondialisme a connu une phase de médiatisation importante autour des années 2000 :
- création d'ATTAC en 1998
- manifestations contre les sommets du G8 (Gênes, 2001) et par la tenue de forums sociaux mondiaux (Porto Alegre, 2001) en alternative aux forums économiques mondiaux de Davos.
- Film « Le cauchemar de Darwin » en 2005 H. Sauper,
- Le choc de la crise financière mondiale de 2007 a donné un écho certain à ce courant protestataire, notamment à travers les mouvements « Occupy1 » ou bien ceux des Indignés2 (cf. Stephane Hessel,
Indignez-vous !, 20103), ou encore le mouvement des « Anonymous », hackers anti-mondialisation.

► de l'altermondialisme à l'antimondialisation :
Toutefois, la nébuleuse altermondialiste est très diverse dans ses échelles d'action, du local au global, et divisée dans ses propositions. Elle semble actuellement en perte de vitesse malgré des réussites aux élections dans certains pays comme Podemos (mouvement de gauche anti-mondialisation mais pas seulement...) en Espagne.

3) Vers une gouvernance mondiale ?
► Voir Histoire chapitre 8 Une gouvernance économique mondiale depuis 1975.



III. Des territoires inégalement intégrés

Il semble que les reproches principaux envers la mondialisation portent sur l'inévitable ségrégation socio-spatiale à l'échelle internationale et locale ainsi que la dissociation des territoires, qu'elle produit. En contrepartie, les facteurs intégrateurs semblent parfois laissés de côté. Qu'en est-il des territoires dans la mondialisation ?

A) Pôles et espaces majeurs

1) Pôles anciens et pôles émergents
 

TE : A l’échelle mondiale, la mondialisation est dominée par trois aires de puissance majeures sur la planète : l’Amérique du Nord, l’Europe occidentale et l’Asie orientale (à distinguer des trois espaces de la Triade stricto-sensu définie par Kenichi OHMAE en 1985). Les pays au système capitaliste libéral ancien sont intégrés de longue date dans la mondialisation. Les BRICS, ainsi que les puissances pétrolières (Etats de la péninsule arabique, Nigéria, Angola, Venezuela) présentent une intégration récente mais complète à la mondialisation. Tandis que d’autres pays émergents s’intègrent progressivement dans la mondialisation (Amérique, latine, Turquie, Iran, Indonésie). La mondialisation présente donc désormais un caractère multipolaire.


2) Métropoles et AMM

* Voir classement Villes globales Tableau diaporama

Enfin, localement, certaines villes disposent d’un rôle stratégique : des métropoles de rang mondial concentrent les fonctions de commandement. Elles sont en mesure d’attirer les investissements, les activités, les hommes et les capitaux. La sociologue Saskia SASSEN parle alors de « Ville Globale» (Global City). Les prototypes sont New York, Londres et Tokyo, auxquels il faut rajouter d’autres comme Francfort, Paris, Hong Kong, Shanghai, Singapour, en raison de l’intensité de l’activité de leurs bourses. Ce sont souvent des mégapoles (plus de 10 millions d’habitants), mais le critère démographique est peu important (Francfort ou Hong Kong ne sont pas des mégapoles, et inversement Calcutta n’est pas une ville globale).
+ Présence de CBD qui les identifie.(Central Business District ou quartier d’affaires).

► Ces villes globales entretiennent des relations étroites, dans un réseau hiérarchisé de villes ou World City Network (concept forgé par le géographe britannique Peter J. TAYLOR, fondateur du GaWC). Dans les années 1990, les géographes français ont développé le concept de l’Archipel Métropolitain Mondial (Olivier DOLLFUS, 1996), qui décrit un espace au sein duquel de grandes métropoles constituent des pôles directeurs de la mondialisation. Chacune de ces métropoles constitue alors une « île » qui entretient avec les autres grandes villes des relations privilégiées qui traduisent leur appartenance au même « archipel », comme une mégalopole à l’échelle mondiale (3 mégalopoles voir croquis). L’ensemble forme un réseau relié par des flux importants et associe dans un même mouvement de développement des activités de haut niveau, notamment de recherche, d’innovation et de direction.
 

3) Façades maritimes

 

A l’échelle régionale, les façades portuaires jouent un rôle privilégié : étalées en Asie orientale (Osaka, Shanghai, Hong Kong, Singapour), concentrées en Europe de l’Ouest (Northern Range), ou plus localisées (Los Angeles, Dubaï), elles constituent des interfaces majeures de la mondialisation

* SCHEMA d’interface voir diaporama

 

4) Des espaces aux atouts spécifiques

les paradis fiscaux

- La mondialisation du système financier a alimenté le développement d’enclaves sans prélèvement fiscal. C'est ce que l'on appelle les OFC ( offshore Financial Center ) ou centres financiers extraterritoriaux ( CFE).

- Ce sont des états ou territoires rattachés, de petite taille, bénéficiant de juridictions d’exception, spécialisées dans la fourniture de prestations financières « opaques ». Ils procurent le secret bancaire, des réglementations laxistes, des sociétés garantissant l’anonymat. Ils sont souvent spécialisées ( Luxembourg : fonds de placements mutuel, les Bermudes : compagnies d’assurance, Les Caïmans, Bahamas : fonds d’investissements fonds spéculatifs ) et accueillent aussi les produits des évasions fiscales + une partie de l’argent des trafics internationaux.
- Le FMI en compte 70 et l’OCDE 47, ils sont souvent localisés à proximité d’une grande place financière internationale, mais aussi sur de très petits territoires insulaires.

- Au G20 de Londres en Janvier 2011, OCDE a publié une liste des territoires non coopératifs et le « secret bancaire » est de plus en plus remis en cause. Certains pays semblent même prêts à y renoncer au moins partiellement comme la Suisse ou le Luxembourg.

Les zones franches :

Parties d’un espace mondial où entreprises bénéficient d’avantages fiscaux ( régime fiscal plus souple ou exonération d’impôts ), les IDE y sont donc importants, dans ces espaces se développent des activités industrielles tournées vers l'exportation ( ex : Pudong, quartier de Shanghai voir photo diaporama). Souvent placées dans les quartiers des mégapoles ou villes mondiales.


► Les zones frontalières :

Espaces attractifs ds lesquels entreprises ou individus s’installent car svt zones qui séparent espaces différenciés par le niveau de developpement ou la fiscalité, les salaires. Avec la libéralisation du commerce mondial, les zones transfrontalières jouent aussi un rôle important, comme la Mexamerica (frontière Etats-Unis – Mexique) où les échanges se sont accrus dans le cadre de l’ALENA. On peut citer également le cas des frontières internes de l’UE, autour du Benelux notamment.


B) Un processus de hiérarchisation des territoires

La hiérarchisation des territoires est étroitement dépendante de la connexion aux réseaux de transports qui relient les différents pôles de la mondialisation. Le commerce mondial s’organise autour de grandes routes qui relient les façades maritimes asiatiques, européennes et nord-américaines. Certains carrefours de transport sont des hubs* à la fois portuaires et aéroportuaires (Singapour).


► La mondialisation accentue la concurrence entre les territoires. Les stratégies des entreprises s’organisent à l’échelle planétaire. Les Etats comme les métropoles s’efforcent d’attirer les IDE, en aménageant par exemple les infrastructures de transport ou en créant des zones franches (free zone) (Doha, Dubaï, Hong Kong).


► La mondialisation est donc un processus qui génère des inégalités territoriales à toutes les échelles, en fonction de l’intégration - ou non - aux réseaux de la mondialisation. Les territoires sont ainsi hiérarchisés, à l’image des métropoles : certaines sont de rang mondial (Londres), alors que des métropoles de rang secondaire ont un rayonnement national (Birmingham) ou régional (Newcastle).


* Voir Diaporama : 2 exemples de schéma reprenant l'idée d'une inégale intégration des territoires dans la Mondialisation.

C) Un facteur de marginalisation des territoires

1) Des espaces en marge

Les PMA (Pays les moins avancés). 49 pays au monde sont qualifiés de PMA, les plus nombreux en Afrique subsaharienne (34), 9 en Asie, 1 dans les Caraïbes, 5 dans Pacifique. Ces pays, délaissés par la mondialisation, sont dans une situation critique, parfois dramatique. Ils ne représentent que 1% du PIB mondial et 0.5% du commerce international.


► Quels sont les critères qui les définissent ? ONU (1971) critères : revenu par habitant faible < 745 dollars ; mauvaise qualité de vie des populations, sous-nutrition, mortalité infantile, tx alphabétisation adultes faible, tx de scolarisation dans l'enseignement secondaire faible, faible croissance économique, poids du secteur Primaire dans éco important, peu de produits exportés, vulnérabilité aux aléas et crises (climatiques, politiques etc… ) qui aggravent pauvreté.

Donc PMA = pauvreté car faiblesse des Etats, absence de couverture sociale, insuffisance des systèmes de santé et éducatifs, insuffisance infrastructures ( eau potable, egouts electricite etc….). On parle parfois « d'états faillis » i.e impuissants.

Le poids de la ruralité et de l'agriculture : D’autre part, ces pays sont encore essentiellement ruraux, la part de l’agriculture vivrière y est encore grande et l’accès au commerce mondial est freiné par la concurrence des grands pays agricoles et des politiques des pays développés qui protègent leurs agriculteurs puisque les produits agricoles de l’Union européenne (dans le cadre de la PAC) ou des Etats-Unis sont les seuls à être subventionnés.

Des territoires victimes de stratégies « d'évitement » et de prédation :

- Plusieurs raisons peuvent «  refroidir » les entreprises pour investir ( IDE ) et peuvent « freiner » le développement économique
- l’enclavement ( pas d’accès à une façade portuaire )
- le refus politique de la mondialisation ( Corée du Nord )
- l’instabilité politique ( corruption, guerres civiles)-( zones grises : espace non contrôlé par pouvoir, souvent contrôlé par Mafias qui pratiquent trafics divers )
- les maladies ( Choléra, Sida, Ebola etc...)

- Parfois, certains pays deviennent attractifs car la main d’œuvre asiatique est plus chère ainsi certaines FTN s’y installent comme H&M qui produit en Ethiopie et certains pays investissent malgré les risques, comme la Chine. Souvent exploitation des ressources au profit de FTN, donc même si emplois, mal payés et pas d’investissements pour développement du pays ( ex : pétrole au Soudan et Angola, Uranium au Niger ..).

- Dans ces pays peu peuplés se pratique la location de terres sous forme de concessions de terres agricoles par multinationales ou états étrangers des pays émergents qui connaissent une forte croissance démographique ( donc cultures pour exporter ). Cela fournit certes des emplois mais cela met en danger l’autosuffisance alimentaire des pays qui acceptent ces pratiques. Donc maintien du mal développement ou non développement .

2) Inégalités multiscalaires

« une explosion insupportable des inégalités territoriales » (Laurent Carroué)

Sur une population totale estimée début 2012 à 7 milliards, 1,4 Milliard d’individus survivent avec moins de 1,25 $ par jour (seuil de pauvreté retenu par l’ONU).

Sur la planète vivent :

  • Près d’un milliard d’analphabètes ;

  • Plus d’un milliard de personnes n’ayant pas accès à l’eau potable ;

  • Près d’un milliard de personnes souffrent de la faim ou connaissent l’insécurité alimentaire ;

  • Près d’un tiers des habitants des pays les plus pauvres ne vivront pas au delà de 40 ans ;

  • 42 millions de personnes porteuses du VIH (Sida) dont 39 millions dans les pays en développement.


 

Les inégalités se renforcent au sein des Etats entre des espaces intégrés à la mondialisation (les métropoles, certains littoraux,…) et des espaces marginalisés ou exploités (certains quartiers des métropoles, les campagnes,…). La ségrégation socio-spatiale est ainsi très nette entre des quartiers riches et des bidonvilles. Citons par exemple les favelas au Brésil, les slums en Inde (Dharavi à Mumbaï) ou le Bronx à New York. Le paysage de ces métropoles est marqué par l’ampleur de ces inégalités, souvent plus importantes au sein des pays du Sud.

T° M° intègre et dissocie ou discrimine (d'où ses débats), donne aussi un rôle géostratégique majeur à des territoires particulièrement sensibles : les espaces maritimes


IV. Les espaces maritimes : approche géostratégique

A) Une mondialisation qui accroît le rôle géostratégique des E.M.
B) Des espaces reflétant la hiérarchie des puissances
C) Des espaces au cœur des tensions internationales


CC : Définition de la mondialisation

 

 

1Extrait Wikipedia : Le mouvement Occupy ou Occupy movement, (en français : mouvement d'occupation), est un mouvement international de protestation sociale, principalement dirigé contre les inégalités économiques et sociales. Ce mouvement est assimilé au mouvement des Indignés. Le groupe activiste canadien Adbusters est à l'origine du mouvement Occupy Wall Street (OWS), leur principale source d'inspiration étant le printemps arabe. Le mouvement débute fin 2011 à Kuala Lumpur avec Occupy Dataran, suivi par Occupy Wall Street et Occupy San Francisco. Le 9 octobre 2011, le mouvement est présent dans plus de 95 villes à travers 82 pays et plus de 600 communautés aux Etats-Unis.

 

 

2Cf. Geoffrey Pleyers, « Brève histoire du mouvement altermondialiste », La Vie des idées, 29 mars 2013. ISSN : 2105-3030. URL : http://www.laviedesidees.fr/Breve-histoire-du-mouvement.html

 

 

3Indignez-vous ! est un essai de Stéphane Hessel publié en 2010. Cet opuscule, d'une trentaine de pages, défend l'idée selon laquelle l'indignation est le ferment de l'« esprit de résistance ».

Indignez-vous ! , Montpellier, Indigène éditions, collection « Ceux qui marchent contre le vent », 2010, 32 p

 

Extrait wikipedia : Le mouvement des Indignés (Indignados en espagnol) ou Mouvement 15-M est un mouvement assembléiste et non violent né sur la Puerta del Sol, en Espagne, le 15 mai 2011, rassemblant des centaines de milliers de manifestants dans une centaine de villes, se prolongeant par divers modes d’action (campements, marches) jusqu'à aujourd’hui. S’en est suivi une série de manifestations pacifiques, rassemblant jusqu'à plusieurs dizaines de milliers de personnes, organisées sur les réseaux sociaux et des sites web dont ¡Democracia Real Ya! (Une vraie démocratie, maintenant), auxquels se sont joints de 200 à 500 organismes soutenants, parmi lesquels les collectifs ATTAC, Anonymous, NoLesVotes et Juventud Sin Futuro (« Jeunesse sans avenir »)

 


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