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Chapitre 7 L'Afrique face aux défis du développement

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Chapitre 7. L'Afrique face aux défis du développement

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Introduction :

L'Afrique est un continent qui s'étend sur 30 M de km² et regroupe 54 états (dont les états insulaires de l'Océan Indien). L'Afrique cumule un très grand nombre de représentations qui se réduisent souvent à des stéréotypes : berceau de l'Humanité, de la nature sauvage, continent le plus fortement impacté par la Colonisation et déstabilisé par une Décolonisation parfois violente (pendant la période de Décolonisation, en 1962, l'écologiste français René Dumont disait que l’Afrique était « mal partie »). L'Afrique est souvent victime de « l'afro-pessimisme ». Un chef d'Etat français (Nicolas Sarkozy) a même pu dire que « l'homme africain n'était pas rentré dans l'Histoire ». Loin de ces images pas toujours bienveillantes, il faut constater que ce continent est actuellement « un continent en réserve de développement» . Ainsi même si elle connaît un certain décollage économique et suscite de nombreuses convoitises dans le contexte globalisé actuel, qu'en est-il réellement de son intégration dans la mondialisation ?

Pb : Quelle est la situation de l’Afrique face aux questions de développement et quels sont les défis à relever pour une insertion réussie ds la mondialisation ?
Et donc quelle est la situation des multiples espaces africains par rapport à ces problématiques ? (typologie possible)

Plan :
I. L'Afrique, un continent en mal-développement
A) les indicateurs économiques attestent un retard incontestable
1) Une pauvreté endémique globale
2) Une croissance économique inégale

B) Tensions et conflits sont toujours des freins au développement
1) Quels en sont les facteurs ?
2) Le concept « d'Etat failli » est ici pertinent
3) Des conséquences multiples
C) Un continent qui reste en marge de la Mondialisation
1) Des liens commerciaux peu diversifiés avec le reste du monde
2) Une économie victime des trafics multiples

II. De nombreux défis à relever
A) Une croissance démographique spectaculaire
1) La croissance démographique la plus forte du monde
2) Une très forte croissance urbaine
3) Des défis démographiques : Habitat, éducation et sécurité alimentaire

B) La santé publique, une problème africain
C) La question du développement durable
D) Des élites politiques, freins au développement ?

III. Un continent qui s'intègre de plus en plus dans la mondialisation
A) Des progrès récents
1) Une forte croissance économique
2) Le développement des infrastructures
3) L'instauration d'une relative stabilité politique

B) L'intégration régionale* : objectif ou réalité ?
1) La mise en place de coopérations régionales et continentales
2) Des résultats décevants
C) Une ouverture au monde de plus en plus importante
1) Des ressources abondantes qui témoignent d’une Afrique convoitée...
2) ...et qui entraînent la hausse des IDE entrants

3) L'Afrique reste dépendante
D) Typologie des territoires
1) A l'échelle des Etats
2) A l’échelle continentale
3) A l’échelle locale et notamment urbaine
Conclusion

I. L'Afrique, un continent en mal-développement

A) Les indicateurs économiques attestent un retard incontestable

► Le développement africain est en retard sur le reste du monde. C'est particlièrement le cas our plus encore en Afrique subsaharienne et tous les indicateurs socio-économiques attestent de ce retard et permettent de faire émerger une typologie du mal-développement.

1) Une pauvreté endémique globale

PIB* : L’Afrique représente seulement 4.2 % du PIB mondial, soit 1500 Milliards de dollars en 2010 et c’est le continent au plus bas revenu par habitant (environ 1 500 $ de PIB/hab. en 2010). On peut parler de pauvreté endémique. 300millions de personnes, en majorité des ruraux, vivent avec moins de 1$/jour. La pauvreté touche aussi les habitants des villes : 62% des habitants d’Afrique subsaharienne vivent dans des bidonvilles. La faiblesse de l’industrie, des infrastructures et des nouvelles technologies conduit à un fort chômage (25 %) et au développement du secteur informel qui assure la survie du plus grand nombre.


 

On constate partout une mauvaise répartition du PIB ds les pays, l’indice de Gini est le plus élevé en Afrique, signe que les inégalités sont très marquées .


IDH* : La Moyenne de l’IDH est de 0.533 pour l'Afrique mais seulement de 0.475 pour l’Afrique subsaharienne. L’essentiel des PMA du monde est situé en Afrique subsaharienne (34 sur 49 au total). Si la région présente de faibles IDH il y a néanmoins des différences régionales très marquées : environ 0.7 au nord et en Afrique du Sud mais les chiffres ne dépasse guère 0.5 en Afrique subsaharienne.

Exemple : 0.34 pour le Niger, 0.769 pour la Tunisie. Et 3 pays du continent ont un IDH inférieur en 2010 à celui de 1970 : la République démocratique du Congo, la Zambie et le Zimbabwe. Ces IDH reflètent non seulement la faible richesse économique mais aussi le niveau de vie le plus bas de la planète.
 

Indice de GINI* : Il montre de fortes différences entre les pays. La population dont le revenu est inférieur au seuil de pauvreté dépasse 80% au Burundi ou au Libéria, il est faible dans les PMA en général, et augmente en Afrique du Nord et en Afrique du Sud.


Espérance de vie* : L’espérance de vie est aussi la plus faible au monde, avec une moyenne de 55 ( 56 ou 57 ) ans contre 68 ans pour la planète. Dans certains pays, 6 au total, cet indicateur a même chuté et le Lesotho a le triste privilège de présenter l’espérance de vie la plus faible (46 ans). La mortalité infantile est la plus élevée au monde avec un taux de 74‰ qui témoigne de l’insuffisance de l’encadrement médical et de l’insalubrité( maxi au Niger avec 90/1000 ). La situation sociale et sanitaire est problématique : 1/3 de la population a une alimentation insuffisante et Les carences dans l’accès à l’eau potable, l’assainissement et l’encadrement médical engendrent une permanence des maladies infectieuses comme le paludisme, le choléra, virus Ebola, le sida (+ des 2/3 des décès ds le monde, et 23 SUR LES « ‘ Millions de séropositifs du monde ).

Cependant, il existe de fortes différences entre les Etats et les régions, seulement 31% de la population d’Afrique subsaharienne est raccordée à des installations sanitaires contre 89% en Afrique du Nord.


IPM* : L'Indice de pauvreté multidimensionnelle (voir chapitre 1 Géographie) révèle que l’Afrique subsaharienne compte le plus grand nombre d’habitants pauvres au monde : 65% de la population totale des 37 pays d’Afrique subsaharienne étudiés soit 458 millions. Mais là encore ce continent ne présente pas d’homogénéité. En effet les disparités régionales sont énormes : en Afrique du Sud 3% d’africains vivent dans une pauvreté multidimensionnelle, 93% au Niger.

 

2) Une croissance économique inégale

► Les économies africaines ont toutes hérité de la colonisation puis de la décolonisation. Elles sont très souvent des économes extraverties qui reposeent sur l'exportation des matières premières (ce qui les rendent très dépendantes des fluctuations des marchés internationaux) et doivent acheter des produits à haute valeur ajoutée (biens de consommation par exemple). Elles sont soumises à un fort endettement. En effet, les pays africains se sont endettés soient auprès de prêteurs privés soit auprès du FMI qui leur impose, en contre partie des Plans d'Ajustement Structurels qui consistent à leur faire ouvrir leur marché et à vendre les secteurs rentables de leur économie à des acteurs économiques privés. En outre, ces plans imposent un strict contrôle des dépenses publiques qui pèse sur le développement. De plus, avec la fin de la guerre froide, l’aide publique au développement a considérablement diminué même si les « Objectifs du Millénaire » ont fait repartir des crédits vers l’Afrique (140 milliards en 2012).

 

On peut tenter une typologie au regard de la croissance économique :

  • L’Afrique de l’est connaît des taux de croissance annuelle très fort, dépassant les 7.1%, particulièrement un pays comme le Kenya.

  • L’Afrique de l’ouest et l’Afrique centrale également, avec des taux entre 5.6 et 7.1%, bien représentés par un pays comme le Nigeria.

  • L’Afrique australe, qui comprend pourtant un pays émergent comme l’Afrique du Sud, connaît une croissance forte mais ralentie, entre 2.7 et 5.6%

  • L’Afrique du nord, Maghreb (ex. Algérie) et Machrek (ex. Egypte), est en perte de croissance, même si celle-ci est toujours positive, entre 1.7 et 2.7%


B) Tensions et conflits sont toujours des freins au développement
 

L’insécurité demeure une des grandes difficultés du continent. L’Afrique est en 2ème position pour les conflits armés après l’Asie et les conflits armés concernent 20% de la population. Les types de conflits y sont variés : inter-étatiques, coups d’Etat, guerre civile, révolution, terrorisme.

 

1) Quels en sont les facteurs ?

 

Les frontières issues de la Colonisation ont rarement pris en compte les aspirations des peuples africains. Ainsi par exemple, l'ethnie Wolof est répartie entre le Mali et le Sénégal. Mais plus encore, c'est l'instrumentalisation de la diversité ethnique et religieuse par des groupes politiques antagonistes qui est souvent facteur de conflit.

(la fin de la colonisation a souvent entraîné l’installation de régimes à parti unique, à pouvoir autoritaire voire dictatorial, dans lesquels l’armée est omniprésente).

 

Depuis quelques années, on constate aussi le développement du djihadisme salafiste au Sahel qui bénéficie des nombreux espaces de non droit et de la faiblesse des Etats qui caractérisent l'Afrique sub-saharienne (AQMI ou Boko-Haram par exemple qui se couplent à une extension de réseaux mafieux : la « mafiafrique » et le « narcodjihadisme »).

 

Enfin, la flambée des cours des matières premières provoquent aussi des émeutes de la faim dans les grandes villes africaines. Ces situations de crises ravivent des tensions ethniques et la xénophobie, comme le montre les violences contre les réfugiés (en Côte d’Ivoire, par exemple).


2) Le concept « d'Etat failli » est ici pertinent

► Dans la plus grande partie des pays, l’Etat africain est en crise, il est une institution fragilisée. Le fonctionnement au quotidien de l’encadrement est mal assuré par des fonctionnaires de moins en moins régulièrement payés…s’ils le sont. Les militaires, les policiers, rançonnent les villageois et les citadins, les arrêts pour péages sur les routes sont multiples. Les routes, les écoles, les hôpitaux, les maternités apparaissent dégradés, délabrés : l’Etat n’accomplit plus son rôle, « ses agents ont autre chose à faire, pour survivre, que de le servir » J.F. Steck.

 

Ici le concept « d'Etat failli » semble donc parfaitement pertinent : Certains Etats ne contrôlent rien. Ainsi en République centrafricaine, au-delà de 1 kilomètre autour de la présidence, le gouvernement ne contrôlerait rien. De vastes étendues du Sahara forme au nord du Sahel, en Somalie, le nord et l’est de la RDC. Certaines grandes villes comme Lagos ou Mombassa échappent au maintien de l’ordre ou à une quelconque forme de gouvernement : ce sont les zones grises (territoire non contrôlé par l’Etat dans lequel de nombreux trafics ont lieu)

 

Exemples : En Somalie, la guerre civile dure depuis 1991, la capitale est détruite et la piraterie se développe au large des côtes. De même, le Liberia ou la République démocratique du Congo sont régulièrement touchés par des affrontements internes.


3) Des conséquences multiples
 

Ces conflits engendrent de situations dramatiques pour les populations civiles  : viols, massacres, enlèvements (enfants soldas, mariages forcés, demandes de rançons) par des « seigneurs de guerre », multiplication des enfants orphelins. Ils aggravent aussi les difficultés économiques par le pillage des ressources, l’impossibilité de produire, et freinent les investissements étrangers.

Conséquences : Ils multiplient le nombre de réfugiés et déplacés.

20 M d’Africains sont considérés comme migrants à l’heure actuelle dont 82% au sein du continent. Pour moitié ce sont des migrations économiques (notamment au travers du Sahara), pour moitié (10.5M) des migrations forcées nées de conflits et guerres. L’Afrique compte le plus de réfugiés et déplacés du monde (10.5/37M selon le HCR) ce qui entrave son développement. [les ppx foyers de réfugiés sont la RDC, la région des Gds Lacs, le Darfour (revendiquée par le Tchad et le Soudan), la Somalie, le Mali et le Nigéria]

 

C) Un continent qui reste en marge de la Mondialisation
 

Son poids dans la production (1% de la production mondiale) et dans les échanges mondiaux (3,4% du commerce mondiale de marchandises, 2% des IDE mondiaux) est extrêmement faible.

1) Des liens commerciaux peu diversifiés avec le reste du monde

- Elle exporte surtout des matières premières et produits agricoles (environ 81% de ses exportations) et très peu de produits manufacturés (19% de ses exportations), on parle d'économie de rente*. 64% des exportations sont d'ailleurs des hydrocarbures et des produits miniers (Uranium au Niger par exemple).
- Dans la majorité des pays d’Afrique, 75% de la valeur des exportations est basée sur
un ou deux produits (Binôme Café/Cacao en Côte d'Ivoire, le cacao à lui seul génère 40 % de la production mondiale, il est la principale ressource économique du pays).

► Donc l’économie africaine est vulnérable aux interventions extérieures, dépendante de l’évolution des prix des matières premières (ce qu'a connu la Côte d'Ivoire au début des années 2000), des aides publiques au développement venues de l’étranger et des négociations sur la dette extérieure avec les institutions internationales (FMI).

► Elle reste en marge des grands réseaux de transports, aucune des grandes villes africaines n’est une métropole de 1er plan. Durban, le 1er port d’Afrique subsaharienne, ne traite que 2,5 millions de conteneurs/an (contre 32,6 millions pour Shanghai, le 1er port mondial) même si de nombreux ports se modernisent (Tanger au Maroc, Pointe-Noire au Congo).

 

2) Une économie victime des trafics multiples

 

L’Afrique est victime des trafics illégaux internationaux du fait de la faiblesse structurelle de ses états. Elle fait partie des circuits de l’antimonde* : trafic de drogue (l’Afrique sert de relais aux trafics de drogue contrôlés par les cartels latino-américains), le braconnage pour la vente illégale d’ivoire, le trafic de pierres précieuses ou la contrebande de médicaments.
► De plus, l’Afrique recycle les déchets informatiques du monde entier et cela pose de graves problèmes de santé à cause de la toxicité des matériaux et parce qu’ il s’agit d’une activité informelle donc difficile à réglementer, et à contrôler.

Certains revenus illicites dépassent largement les bénéfices du commerce légal à l’image du cannabis qui rapporte au Maroc 2 milliards de $ contre 750 millions pour l’industrie textile.

II. De nombreux défis à relever
 

A) Une croissance démographique spectaculaire

1) La croissance démographique la plus forte du monde


► L'Afrique est le continent où la croissance démographique est actuellement la plus forte.
Sur près de 7 milliards d’hommes que compte la planète, 1 milliard vit en Afrique et ils seront près du double en 2050 (1.8 Mds à 2.2 Mds prévus). L’Afrique est le continent où la croissance démographique est la plus forte en raison d’une transition démographique accélérée.


► Des situations néanmoins différentes

- Une cassure nette existe entre l'Afrique du Nord et l'Afrique subsaharienne : en effet, au sud du Sahara, la croissance démographique moyenne a été la plus forte entre 2010 et 2015 soit environ 2,4%/an.

- Ceci s'explique par d'importantes disparités concernant les indices de fécondité* :
- Pays arabes (Maghreb/Machrek) de 2 à 3 enfants par femme
- Afrique subsaharienne (Afrique centrale par exemple) 5 enfants par femme (mais 7 à 8 dans les campagnes)
- Afrique du Sud : identique à l'Afrique du Nord.

► Ceci se traduit par une population très jeune : 41% de la population d’Afrique subsaharienne à moins de 15 ans contre 30% en Afrique du Nord. Donc Mécaniquement, les taux de natalité restent élevés compte tenu de l’extrême jeunesse des populations.

 

2) Une très forte croissance urbaine

Le corollaire de la forte croissance démographique est la croissance urbaine qui est, là encore, la plus forte au monde : X 13 entre 1950 et 2010, La population urbaine est passée de 32 millions en 1950 à 415 millions en2010.
- Taux d’urbanisation = 40%, en 2050 50%.
- Pour le moment, il y a peu de mégapoles : Seules Lagos (en 2030 environ 23 M d'hab.), Le Caire et Johannesburg ont plus de 10 Millions d’hab.
- Mais ttes les villes (de la plus petite à la plus grande) connaissent une croissance importante , alimentée par l’exode rural et la croissance démographique générale. On parle d’explosion urbaine.


 

3) Des défis démographiques : Habitat, éducation et sécurité alimentaire*

► En Afrique subsaharienne, l’habitat informel, les bidonvilles*, représente déjà l’univers quotidien de plus de 70% de la population urbaine et le processus ne fait que s’accentuer. L’urbanisation est presque devenue synonyme de « bidonvillisation ». Les infrastructures sont partout insuffisantes, les villes n’ont pas les moyens de faire face à cette croissance urbaine.

Education : L’importance numérique de la jeunesse pose le problème de l’éducation. Ainsi en Afrique subsaharienne, le nombre des analphabètes est toujours élevé (environ 190 Millions). Dans ce domaine, d’importants écarts existent : plus de 80% des enfants suivent une scolarité primaire au Gabon contre 30% au Niger. En Afrique subsaharienne, 1 étudiant sur 16 part faire ses études à l’étranger ce qui constitue un frein au développement en privant cette région d’une élite intellectuelle.

 

Sécurité alimentaire : La sous nutrition* et la malnutrition* sont à l’origine encore de la moitié des décès. On compte 225 millions de personnes sous alimentées. Les émeutes de la faim sont fréquentes. mais c'est là encore en Afrique subsaharienne que les problèmes sont alarmants.

- En outre, pour relever le défi alimentaire* l’augmentation des productions agricoles doit devenir une priorité et l’Afrique doit entrer dans une «Révolution Verte*», étendre ses surfaces irriguées et se méfier du « land grabbing » (accaparement des terres pour d'autres activités que l'agriculture). Par ailleurs, le réchauffement climatique pourrait d’ici 2050 faire chuter de 50% les rendements agricoles de certaines régions.

 

B) La santé publique, une problème africain

L’Afrique est le continent le plus touché par la contamination HIV puis par le SIDA avec environ 4.5% de la population et le chiffre progresse chaque année (record est atteint dans 3 pays : Swaziland, Botswana, Lesotho). L’Afrique Subsaharienne est la plus touchée : 28.5 Millions de séropositifs sur 37 Millions ds monde en 2014 selon OMS*, et 70% des nouvelles infections ds le monde. l’Afrique orientale et surtout l’Afrique australe sont les plus touchées (36% de la population de 10 à 49 ans au Botswana, par exemple).

Plusieurs facteurs expliquent l’extension de la maladie :
- L’irresponsabilité de certains leaders politique qui refusent de développer les mesures de santé qui s’imposent,
- La carence des structures de soin, difficultés d’accès au traitement car les laboratoires pharmaceutiques refusent le développement des antirétroviraux génériques à faible coût,
- La guerre  (soldats atteints et le viol est utilisé comme arme de guerre), la prostitution, le discours des Eglises chrétiennes contre la protection.


 

Ex. : Si l'on s’attarde sur l’exemple du Botswana, en l’absence de réaction des pouvoirs publics, il y a un risque de perte d’1/3 de la population au cours de la décennie 2020.


C) La question du développement durable
 

Les densités humaines ont été multipliées par 5 entre 1950 et 2010 Dc pression sur les ressources augmente notamment sur l’eau et les terres agricoles : pollutions des eaux, sols et air ; la désertification (par surpâturage et déboisement) et la difficile gestion des déchets urbains. l’exploitation des ressources naturelles s’effectue souvent sans précaution environnementale. Certaines régions sont parmi les plus abimées du monde.

Ex= pollution aux hydrocarbures dans le delta du Niger, déforestation en RDC pour les minerais, pêche industrielle au large des côtes du Sénégal au Libéria qui menace la biodiversité. Cette exploitation se fait au détriment des populations locales par multinationales.

 

De plus, Le passage à une agriculture intensive et l’utilisation des OGM soulèvent certains problèmes comme la dégradation des sols, les atteintes à la santé des populations ou le recul des surfaces forestières (4 millions d’hectares détruits chaque année). En réaction à ce dernier point, les pays d’Afrique centrale ont créé des parcs nationaux et imposé des règles strictes d’exploitation pour préserver la forêt.


60 % des terres cultivables non encore cultivées de la planète se situent en Afrique, le potentiel agricole est donc immense mais la question de l’eau demeure essentielle. Contrairement aux idées reçues, l’Afrique dispose de vastes zones aquifères* et de nombreux bassins fluviaux* comme ceux du Niger, du Sénégal, du Nil du Zambèze, mais la croissance de la population d’ici 2050 risque d’aggraver le déficit hydrique et l’augmentation des surfaces agricoles ainsi que celle des activités industrielles et urbaines vont rendre l’eau potable disponible plus rare. La privatisation de l’eau est une menace forte sur les plus démunis.

Quelques progrès sont constatés : Profitant de l’urbanisation, les paysans ont augmenté leur production en développant une polyculture destinée à la vente en ville. Des recherches génétiques locales ont permis d’élaborer de nouvelles variétés à haut rendement comme le Nerica (New rice for Africa) ou l’igname Florido.

Mais l’agriculture est la première activité menacée cas de conflit ou de sécheresse.
 

Ex. : Le delta du Niger aurait subi plus de 7 000 marées noires entre 1970 et 2000 et la société Shell est accusée d’y exploiter la main d’oeuvre locale sans porter la moindre attention au respect de l’environnement. La firme allemande Danzer exploite le bois en République Démocratique du Congo sans vraiment appliquer le programme obligatoire de régénération de la forêt.

 

D) Des élites politiques, freins au développement ?

 

Du fait de sa situation particulière et de son histoire coloniale, l'Afrique est très souvent confrontée à des structures étatiques instables liées à des pratiques délétères de la part des élites politiques. Celles-ci recourent facilement à la corruption (« kleptocratie »).
On peut parler aussi « d'Etat patrimonialisé » c'est-à-dire où un groupe de personnes a détourné les fonctions étatiques à son seul profit (on pourrait dire qu'il s'agit d'une privatisation de l'Etat). Ceci se traduit par la captation des profits de l'économie et l'absence de réinvestissement par ces mêmes élites car on préfère nettement placer les capitaux dans des paradis fiscaux improductifs.


► Mais cette corruption généralisée entraîne une instabilité politique par des guerres civiles. Ainsi le mouvement démocratique du « printemps arabe » a permis le départ de certaines élites (Ben Ali en Tunisie) mais la démocratie peine à se mettre en place. Le « Printemps arabe » n’a pas eu les effets attendus conduisant à un recul du tourisme lequel constitue un des piliers économiques de la Tunisie (17 hôtels fermés dans la région de Tozeur) et de l’Egypte (recul des recettes de 30% en 2011 et de 11% en 2012, manque à gagner de 4 milliards de $).

 

III. Un continent qui s'intègre de plus en plus dans la mondialisation


A) Des progrès récents

1) Une forte croissance économique

 

La croissance globale du continent est de 5% par an entre 2000 et 2010 alors qu’elle n’était que de 2.6% entre 1990 et 2000. Depuis les années 2000, les pays africains connaissent une croissance de leur PIB relativement forte, de l’ordre de 2 à 6 % par an. Cette croissance est tirée par un petit groupe de pays, les « lions africains » ou « fauves africains » (Afrique du Sud, Nigeria, Angola Maroc, l’Algérie et Égypte). Ces États représentent à eux seuls 65 % du PIB africain. Même les PMA d’Afrique subsaharienne ont connu ces dernières années des taux de croissance parfois supérieurs à 5 % par an.

 

La croissance a des conséquences sur les populations : le taux de population vivant avec – de 1.25$/j a diminué (58% en 1996 pour 47.5% en 2010 ) ; hausse des petits revenus : 122 millions ont entre 4 et 20 $/j , les classes moyennes représentent déjà 100 M de personnes.

 

Ainsi L’Afrique compte dans tous les domaines confondus une centaine d’entreprises nationales dont le chiffre d’affaire dépasse le milliard de $.

Environ 40 FTN africaines sont considérées comme de bons compétiteurs mondiaux, à l’image du sud-africain Sasol, dans l’énergie, ou de l’égyptien Orascom dans les télécommunications.

 

2) Le développement des infrastructures
 

L'Afrique connaît désormais une révolution numérique avec 90% des villes couvertes et 40% des campagnes.


► Prédominance de la téléphonie mobile : l’Afrique est devenue le 2ème marché mondial pour la téléphonie mobile avec 750 millions d’abonnés en 2012. L’usage du téléphone portable est plus aisé pour ces populations qui ne sont jamais vraiment passées par le téléphone fixe.


► Par contre le nombre d’usagers de l’Internet en Afrique est faible et les possibilités de connexions en haut débit demeurent encore peu nombreuses. Or, c’est bien l’Internet qui est le moyen par excellence de la communication à l’échelle planétaire et de l’accès à l’information. Il reste que de gros efforts sont faits, des projets sont mis en œuvre ou programmés pour que l’accès à l’Internet soit effectif dans toutes les villes grandes et moyennes en 2015. Pour le moment, la moitié des Internautes se concentre en Afrique du Sud et au Maghreb, il a quand même été multiplié par 7 entre 2004 et 2013 .

 

Chantiers pour développer les transports sur continent et avec reste du monde : Aménagements de ports en eau profonde capables de recevoir de gros porteurs (ports de Mombassa ou de Djibouti, Tanger, Durban), de faciliter les échanges sur le continent (ligne TGV Tanger-Marrakech en cours , corridor autoroutier dans le Golfe de Guinée, 8000 km de voies ferrées au Congo).


3) L'instauration d'une relative stabilité politique
 

Depuis les années 1990 on observe un recul des régimes autoritaires : nombreux passages de régimes de parti unique au multipartisme avec élections libres. Plusieurs exemples d’alternances électorales (Bénin, Ghana, Sénégal), fin de l’apartheid en Afrique du Sud et révolution démocratique réussie grâce à Nelson Mandela. Ce processus de démocratisation n’est pas achevé avec des avancées (les Printemps arabes de 2011 ) et des reculs (montée de l’islamisme). Au niveau local, les associations de villages et de quartiers ainsi que l’amélioration du statut de la femme contribuent à cette démocratisation.


B) L'intégration régionale* : objectif ou réalité ?
 

1) La mise en place de coopérations régionales et continentales

 Avec l’existence d’une monnaie unique (franc CFA) au sein de l’Union Eco et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA -1994) qui regroupe 8 Etats, ou encore des accords de libre-échange passés au sein de la COMESA (Marché Commun de l’ Afrique de l’Est et Australe – 1994), aménagement d’infrastructures pour 15 pays de la CEDEAO (Communauté Economique Des Etats d’Afrique de l’Ouest en 1975) qui finance la construction des réseaux de transports ou d’énergie pour les 15 Etats participants.

 

D’autre part volonté de coopération continentale : Le continent s’est doté d’une organisation nouvelle, l’Union Africaine (UA), qui entend coiffer les organisations existantes. Lié à l’UA, le NEPAD, Nouveau partenariat africain pour le développement, est né en 2001.

 

L’idée maîtresse en est de favoriser les investissements directs sur le continent en privilégiant plusieurs domaines parmi lesquels, l’Etat de droit, les transports, la santé, l’éducation…De la sorte, les pays africains proposeraient un environnement favorable et sûr pour les investisseurs et favoriseraient ainsi les conditions d’un décollage économique.

Ex. : Projet dans le cadre du NEPAD est celui du gazoduc transsaharien long de 4300 km, qui doit acheminer via le Niger et le désert algérien, le gaz du Nigéria vers les ports algériens, d’ici à 2015. Le tracé du gazoduc devrait être doublé d’une autoroute Alger-Abuja ou Alger-Lagos ainsi que d’une ligne de fibres optiques. Pas encore fini.


2) Des résultats décevants

 

Cependant, d’une façon générale, les résultats sont très décevants. S’il y a multiplicité des mécanismes d’intégration régionale, les organisations régionales sont plus de 200, le plus grand nombre est inefficace. Quant aux organisations capables de construire une unité politique et/ou économique, elles ont toutes montré leurs limites. En fait, le rapport de l’Afrique au monde est davantage vecteur d’inégalités et de discriminations que d’unité et de véritable développement.

 

C) Une ouverture au monde de plus en plus importante

 

1) Des ressources abondantes qui témoignent d’une Afrique convoitée...

 

Le continent africain dispose, tout d’abord, d’un potentiel de développement considérable grâce à d’importantes ressources naturelles encore peu exploitées sont présentes sur son sol.

 

Minerais : Elles sont estimées à 33% des réserves mondiales de minerais : en 2020, l’Afrique produira 80% du platinium et du coltan*, 60% du cobalt, 57% du manganèse et des diamants, 22% de l’or ( mais 40% des rserves du monde ), 20% de l’uranium et bois.

 

Energie : hydrocarbures (12% des réserves mondiales de pétrole et 8% de celles du Méthane),10% du potentiel hydroélectrique.

 

Réserves agraires L’Afrique dispose aussi d’un potentiel agricole et forestier (2ème massif forestier mondial). La présence de vastes plaines et plateaux arrosées par de grands fleuves ou par des précipitations abondantes et régulières devrait permettre une production plus importante. Pourtant, les rendements restent faibles en raison de la pauvreté des populations rurales et de la faiblesse des investissements et le « land grabing » (vente ou location de terres agricoles ou forêts non exploitées) se développe.

 

Ressources paysagères avec tourisme sportif (désert- volcan Kilimandjaro), culturel (Egypte par ex), balnéaire (Maghreb, Mer Rouge, Mozambique, Madagascar, Seychelles), animalier (gde faune en Af du Sud, Kenya, Tanzanie).

 

L’Afrique dispose de ressources capables de soutenir une forte croissance industrielle et agricole. . Elle est d’abord devenue, depuis les années 2000 une nouvelle source d’approvisionnement énergétique pour la planète entière. Cette richesse en matières premières a généré en Afrique des économies de rente (64% des exportations africaines sont des hydrocarbures et des produits miniers) car ces réserves attirent les investissements de la part des pays développés et pays émergents et augmentent les exportations des pays africains.


2) ...et qui entraînent la hausse des IDE entrants
Le continent s’ouvre aux investisseurs étrangers qui interviennent massivement dans son économie donc

 

IDE en croissance (même si < 5% des IDE dans monde) : De 2000 à 2008 les IDE sont passés de 15 à 87 milliards de $. Ainsi, les IDE sur le continent africain augmentent de 80% entre 2003 et 2010 (revenus à 50 Milliards en 2010) mais se concentrent sur 10 pays seulement (Afrique du Sud, Egypte, Maroc, Algérie, Tunisie, Nigeria, Angola, Kenya,Libye, Ghana) venant de GB et France pour 1/3, des EU mais de +/+ de Chine, Inde, Brésil et Turquie. 


 

D’après l’OMC, depuis les années 2000 , les échanges entre l’Afrique et l’Asie orientale et méridionale représentaient environ 40% du total des échanges extérieurs de l’Afrique. Si l’Inde est très présente en Afrique (« Indafrique » car liens avec les anciennes colonies anglaises et Commonwealth), la Chine l’est encore davantage. Depuis 2011, la Chine est devenue le 1er partenaire commercial de l’Afrique (« Chinafrique ») devant les Etats-Unis et la France. .

 

La Chine est devenue un partenaire incontournable de l’Afrique. 1500 entreprises chinoises y sont implantées dans une quarantaine de pays, 750 000 chinois y vivent. La Chine est devenue le 1er exportateur en Afrique. Les relations sino-africaines concernent en premier lieu l’Angola, le Nigeria, le Soudan, la Guinée équatoriale et le Congo-Brazzaville. La Chine a aussi passé avec plusieurs pays africains des accords de coopération agricole lui accordant le droit d’exploiter des terres agricoles dont les produits sont destinés au marché chinois.

 

3) L'Afrique reste dépendante
 

En effet, l’Afrique semble avoir toujours été sous influence et dirigée par des puissances extérieures. Les indépendances des années 1950-60 ne mettent pas fin à cette économie de rente (= exploitation des richesses sans industrialisation donc sans modification de la structure productive) ni à la présence étrangère. Les FMN occidentales mais aussi de pays émergents sont en concurrences pour l’exploitation des ressources africaines

► La Chine pratique beaucoup la politique du cadeau pour conquérir les marchés. Ex au Congo : reconstruction de 3300 km de routes, remise à neuf de 8000 km de voies ferrées, construction de 32 hôpitaux, 145 dispensaires, 2 barrages hydroélectriques, 2 nouveaux aéroports. En échange, la Chine a obtenu les droits d’exploitation de 5 mines de cuivre et de cobalt.

 

Cependant, les pays africains tombent souvent dans la « malédiction de la rente » en concentrant leur économie sur l’exportation d’une ressource naturelle aux dépens des autres secteurs économiques (99% des exportations du Nigeria et 90% des exportations de l’Angola sont les hydrocarbures, 50% des entrées de devises du Ghana grâce au commerce de l’or…). Les rentrées ne sont pas réinvesties dans d’autres secteurs économiques pour se diversifier et créer des richesses. C'est donc un développement fragile.

 

4) Quel rayonnement culturel ?


► Existe-t-il un « soft power » africain ?
- Les arts africains de développent dans le monde : musiques, peintures, sculptures, littérature, cinéma.

Exemple : vitalité du cinéma avec des réalisateurs comme Souleymane Cissé ou Gaston Kaboré, le prix du jury du festival de Cannes de 2010 a été attribué au film du Tchadien Mahalat Saleh Haroun. Les studios africains se développent, la production de films augmente : Nigeria a pu ainsi être baptisé « Nollywood » (Inde : Bollywood).


 

- Enfin, les sportifs africains s’imposent de plus en plus dans les grandes compétitions internationales (course à pied, football…). L’Afrique est devenue la principale zone d’origine des joueurs de football non européens en Europe.


 

T° : L’impact de la mondialisation est visible par la hausse des IDE que l’Afrique accueille et par des aménagements d’infrastructures littorales (hubs maritimes, routes, voies ferrées) et par des phénomènes de métropolisation et d’exode rural accentués. L’économie africaine est la plus extravertie du monde mais les afflux financiers ne profitent que peu et inégalement aux populations locales. L’Afrique doit faire face au libéralisme et à l’ouverture de son économie et le « miracle économique africain » reste un objectif à long terme mais n’est pas encore une réalité.

 

D) Typologie des territoires

1) A l'échelle des Etats

La diversité d’intégration des territoires africains dans la mondialisation permet de parler « des Afriques », ou d’une Afrique plurielle où il est possible d’établir une typologie des Etats en fonction de leur intégration à la mondialisation :

  • L’Afrique du Sud, puissance émergente, pilote de la mondialisation, membre du G20 et des BRICS, IDH moyen

  • Les « lions africains », périphérie intégrée et dominée de la mondialisation, pourvoyeuse de matières premières, IDH inégal : Maroc, Algérie, Tunisie, Egypte, Nigéria

  • Les pays à revenus intermédiaires, qui s’intègrent progressivement à la mondialisation : Kenya, Côte d’Ivoire, Sénégal, Ghana, Gabon, Cameroun, Namibie, Bostwana, île Maurice

  • Les PMA, marges dominées de la mondialisation, IDH très faible : 34 des 49 PMA dans le monde sont africains

Les inégalités se creusent entre les pays : 12 pays seulement assurent plus des ¾ des exportations du continent : l’Afrique du Sud, l’île Maurice, le Kenya, les pays d’Afrique du Nord et les pays pétroliers tels que le Nigeria, l’Angola ou le Soudan.

Les inégalités se creusent aussi entre :

  • Les pays maritimes et les 15 pays enclavés. Alors que la littoralisation est une des caractéristiques de la mondialisation, un Africain sur cinq seulement vit à moins de 100 km de la mer.

  • A une échelle plus fine, entre les métropoles, les littoraux et les campagnes

2) A l’échelle continentale
► Espaces moteurs : les littoraux qui concentrent les métropoles nationales, les infrastructures portuaires. Véritable interface.

Périphérie marginalisée : intérieur des terres, pays enclavés cad sans ouverture maritime, espaces ruraux. les campagnes sont partout dans une situation difficile quelque soit les régions d’Afrique considérées, elles sont sous équipées, dans de nombreux pays 80% de la population des villages n’a pas d’électricité l’eau potable manque, l’analphabétisme perdure ce qui maintient l’exode rural.

 

3) A l’échelle locale et notamment urbaine
 

Les villes polarisent l’activité et captent des populations jeunes. Les villes africaines sont aussi des passages obligés pour les candidats à l’émigration.

On observe donc une forte ségrégation socio-spatiale*

Intégration des anciens quartiers coloniaux devenus des CBD (ex : quartier du plateau à Dakar ou à Abidjan) , des centres anciens devenus des zones touristiques (ex= médinas tunisiennes de Sousse, Tunis, ou les souks égyptiens), quartiers résidentiels des classes moyennes et aisées pourvues d’infrastructures de qualité (eau, électricité, supermarché, université…).

Marginalisation des bidonvilles, qui accueille 62% de la pop d’Afrique Subsaharienne contre 15% de la pop Af du Nord. Certains sont immenses comme celui de Kibera à Nairobi au Kenya qui compte 1M d’hab sur 256 hectares (8 à 9 hab/chambre).

 

Conclusion :

Les enjeux et les défis à surmonter sont considérables pour l’Afrique. L’explosion démographique Les freins sont nombreux pour une véritable croissance économique et la pauvreté persiste dans de nombreux pays africains. Toutefois le continent s’insère de plus en plus fortement dans la mondialisation que ce soit par l’exploitation de ses matières premières, par les IDE ou la montée en puissance de ses classes moyennes. Cette insertion représente une opportunité dans le développement des Etats mais il s’agit d’une insertion modeste et encore dominée et dépendante des grandes puissances.
Là comme ailleurs, l'enjeu de la redistribution des richesses est majeur. L'afro-optimisme peut-il enfin prendre l'avantage ?

 


Chapitre 2 La Mondialisation, fonctionnement et territoires : les espaces maritimes, approche géostratégique

dans la catégorie TS Géographie

IV. Les espaces maritimes : approche géostratégique
A) Une mondialisation qui accroît le rôle géostratégique des E.M.
B) Des espaces reflétant la hiérarchie des puissances
C) Des espaces au cœur des tensions internationales


Délimitation du sujet :

► Les mers et les océans occupent les ¾ de la surface terrestre. S’ils ont été traditionnellement utilisés pour la pêche, la navigation, ils sont de plus en plus exploités à l’échelle mondiale. Aujourd’hui on utilise l’expression «espaces maritimes» considérant que les mers et les océans ne forment plus qu’un ensemble, un vaste espace qui est davantage différencié en fonction de son intérêt économique et stratégique que par sa simple localisation sur le globe. C’est donc la mondialisation qui conduit à utiliser un terme globalisant.

► Le terme « géostratégie » est souvent associé à celui de géopolitique. L’analyse géopolitique de ces espaces s’attache à définir l’enjeu qu’ils représentent dans la compétition, la rivalité de pouvoir entre Etats. La géostratégie désigne des processus de maîtrise ou de domination de territoires qui déboucheraient sur un conflit d’intérêts. La géostratégie peut donc être définie comme une partie d’un ensemble plus vaste, la géopolitique des espaces maritimes.

 

Pb : Pourquoi ces espaces sont-ils si convoités par les Etats ? Quels sont les enjeux liés à leur contrôle et à leur maîtrise ?

Introduction :

La maîtrise des mers et des espaces océaniques est l’un des principaux défis à relever pour les Etats du monde pour la sécurisation des voies commerciales, pour la protection de l’approvisionnement énergétique, tant à la source qu’en transit. L’accès aux matières premières, aux débouchés commerciaux, dépend essentiellement de la liberté et du développement des routes maritimes qui structurent l’économie mondiale. Ces espaces sont une bonne illustration de la mondialisation puisque, bien que maritimes et finalement peu habités, ils sont au cœur de celle-ci.

A) Une mondialisation qui accroît le rôle géostratégique des E.M.

1) Les passages stratégiques
* Voir carte manuel p. 281 : essentielle pour réviser cette partie

► Il existe de véritables carrefours, où s’entrecroisent de multiples routes régionales et internationales :
- telles les Caraïbes, la Méditerranée et la mer de Chine du Sud.
- Près d’un cinquième de la consommation mondiale de pétrole transite par le détroit d’Ormuz qui est l’un de ces points de passages fondamentaux.
- De même, les détroits de Malacca et de Singapour (+ de 75000 passages par an ), points de passage très fréquentés entre Pacifique et Océan Indien, sont devenus cruciaux pour les économies du Japon, de la Chine et de l’Asie du Sud-Est, pays très dépendants des mouvements de pétrole et du commerce maritime pour leur développement économique.
- Les canaux de Panama ou Suez (20000 Navires par an), véritables portes océaniques, constituent également des maillons sensibles des routes maritimes.


► Ces détroits et canaux peuvent être l’enjeu de revendications et oppositions entre états limitrophes. Une porte peut être ouverte ou fermée à la navigation, ou présenter des entraves de la même manière pour un détroit.
Il peut s’agir d’une action délibérée de la part d’un État (détroit d’Ormuz que l’Iran a déjà menacé de fermer par le passé, donc présence marine américaine pour protéger les navires) ou celle d’autres acteurs (pirates).


 

2) L'apparition de nouvelles routes ?

► Les changements climatiques conduisent à modifier progressivement l’état de l’océan Glacial Arctique. Des zones non navigables une partie de l’année le deviennent entre le Canada et la Russie depuis 2006 et la route du Nord-Ouest est empruntée depuis 2009 (Côté Groënland vers le Canada). La route sera totalement ouverte quand la banquise aura fondue vers 2070 : d'où un voyage entre Europe et Asie beaucoup plus rapide.

[Même si les distances entre les ports sont réduites en passant par l’Arctique plutôt qu’en transitant par Panama ou Suez, on est encore loin de l’exploitation commerciale. Le passage par l’Arctique n’est pas régulier, ce qui ne convient pas aux exploitants de porte-conteneurs. La navigation demeure dangereuse et nécessite des bateaux spécialisés très chers à construire. Les coûts de péage imposés par la Russie sur la route maritime du Nord-Est sont trop élevés pour que cette voie soit déjà rentable. Donc le trafic reste faible pour le moment]


B) Des espaces reflétant la hiérarchie des puissances


1) Une présence militaire renforcée

► Les navires qui confèrent une puissance navale indiscutable sont les porte-avions nucléaires. Les portes-avions américains peuvent accueillir 80 Avions, les chinois, 30 à 40. Les Etats-Unis sont les principaux détenteurs de porte-avions dans le monde (14 en 2013, la France et la Chine n’en possèdent qu’un pour le moment). La Russie est la deuxième puissance navale, concurrencée par la Chine dont le budget défense augmente. Autre arme importante pour être une puissance navale : le sous-marin nucléaire. Les Etats-Unis ont le plus d’engins et ceux qui ont la plus grande portée (2000 Kms). La France en a 4 et devrait en avoir 6 mais d’une portée de 1000 Kms.

► Mais la puissance navale se mesure aussi en fonction de la rapidité d’intervention, il faut donc être «installé» sur toutes les mers et océans. Les Etats-Unis sont leader grâce aux portes avions mais aussi aux territoires américains dispersés sur les îlots dans le monde (Archipel d'Hawaï mais pas seulement). La France est aussi très bien implantée car ses possessions d’outre-mer lui assurent aussi une présence mondiale, mais sa force de frappe n’est pas assez conséquente. Pour le moment les Etats-Unis dominent, mais les autres grandes puissances navales sont : la France, la Chine, l’Inde, la Russie, la Grande Bretagne et le Brésil.
► Les flottes militaires sont utilisées lors des conflits locaux, après demande d’intervention internationale mais assurent aussi la protection des marines marchandes parfois sur les principales routes maritimes.

2) Des espaces dangereux

► La piraterie est un phénomène qui devient de plus en plus préoccupant tant pour ses conséquences politiques (stabilité des Etats, équilibres régionaux) qu’économiques (incidences commerciales et financières). Selon OMI* : depuis an 2000, 3500 actes de piraterie. Les pirates s’emparent des marchandises ou retiennent les équipages en otage contre rançons.

► La piraterie est développée dans les passages stratégiques : détroit de Malacca, Mer de Chine, ou Golfe d’Aden au large de la Somalie ( 50 bateaux y passent par jour, principale route maritime pour l'Europe ) qui concentre plus de 50% des actions de piraterie : en 2010, 219 bateaux attaqués et + de 1000 marins pris en otage.

► La piraterie est réapparue massivement au lendemain de la Guerre froide, surtout à cause de l'insuffisance de l'ordre régional et des faiblesses ou des tactiques des Etats. Cela explique la permanence de bandes armées semi-professionnalisées, parfois placées sous la protection d'hommes politiques locaux influents pour lesquels elles jouent aussi le rôle de milice privée.


3) Une gouvernance inexistante
► Ces actes de piraterie sont très révélateurs de l’incapacité de contrôle des Etats et de la mauvaise qualité de la régulation des espaces internationaux. Depuis 2008, il existe des tentatives de mise en place de mesures internationales : UE a mis en place la « mission Atalante » : lutte contre piraterie au large des côtes somaliennes avec flotte de 10 pays européens qui protègent navires marchands à destination ou provenance de UE (escorte des paquebots, protection des marchandises et équipages).

► Au point de vue de la régulation commerciale, u
ne gouvernance mondiale se met cependant en place : l’Organisation Maritime Internationale (OMI), basée à Londres (dépendante de ONU). Elle est en charge des réglementations. Mais elles sont difficiles à faire appliquer car il existe des pavillons de complaisance donc difficile de retrouver les flottes internationales.


C) Des espaces au cœur des tensions internationales


1) Des rivalités pour s’approprier l’espace maritime

► Les espaces maritimes sont la quasi-propriété des états. En effet, en 1982 sont créées les ZEE (= Zone économique Exclusive, appliquées depuis 1994) par ONU dans Convention des Nations Unies sur le droit de la Mer (CNUDM) lors de la conférence de Montego Bay (Jamaïque) = Chaque état côtier possède une ZEE soit une bande cotière de 20 milles marins (= 37 Kms) dans un ensemble plus vaste de 200 milles au large (= 370 kms) sur laquelle il exerce sa souveraineté (ce qui correspond généralement au plateau continental). Il peut donc disposer des ressources (pétrole, pêche,…) dans cet espace maritime.

Deux pays qui ont plus les plus grandes ZEE : Etats-Unis = 11.35 Millions de km² (ils n’ont pas ratifié la CNUDM) et la France avec 11 millions de km² (métropole + DROM-COM).

► Certains espaces maritimes sont revendiqués par différents pays car assez proches donc cela provoque des tensions ou des conflits entre Etats voisins. On compte environ 70 espaces maritimes conflictuels, et il existe un tribunal international du droit de la mer (TIDM) à Hambourg.

Ex. : En Arctique, la richesse du sous-sol marin conduit à de fortes rivalités entre Etats-Unis, Russie, Canada, Danemark avec Groenland et Norvège (drapeau russe planté sous le pôle Nord en 2007 et demande à ONU d’une ZEE de 1 million de km² ).

Ex : en Mer de Chine, nombreuses tensions entre Chine et Corée du Sud, Japon ou Taïwan ou encore exemple des îles Spratley revendiquées par Chine, Vietnam, Philippines, Malaisie, Brunei.

2) Des espaces surexploités et fragilisés

► Les espaces non inclus dans les ZEE (« haute-mer ») sont les eaux internationales, donc libres d’accès et d’exploitation car appartenant à tous. Ce sont donc des espaces convoités et particulièrement vulnérable en l'absence de toute régulation internationale.

► Les fonds marins sont de plus en plus occupés pour assurer des flux (câbles pour le numérique, oléoducs, gazoducs).

► Les eaux internationales fournissent aussi des ressources :

- Les ressources maritimes sont variées : les ressources halieutiques (pêche) sont de plus en plus exploitées. La pêche représente 90/100 Millions de tonnes /an, elle a multiplié par cinq les espaces de pèche depuis les années 50. En Atlantique Nord ou dans le Pacifique, les bateaux-usines traquent les ressources de plus en plus en profondeur, mettant en danger la biodiversité déjà malmenée par le réchauffement climatique. On parle de surpêche.
Des mesures peuvent être prises au niveau international par ex. : pêches à la baleine ou au thon rouge interdites, pêche à la morue interdite au large du canada.

Principales zones de pêche : Ouest Amérique, Est Asie, Nord Ouest Europe.

► La majorité des futures zones d’exploitation d’hydrocarbures est off-shore, les fonds marins auraient 1/3 des ressources. Deux réserves importantes ne sont pas encore exploitées (au large des deux Guyanes dans l'Atlantique et dans l’océan Arctique ).

- Mais dans l'Arctique, les enjeux économiques liés à l’exploitation des ressources en hydrocarbures et à l’ouverture de nouvelles routes commerciales du fait de la disparition progressive de la banquise font peser de graves menaces sur l’équilibre écologique et sur les modes de vie traditionnels des populations autochtones.

► Les fonds marins sont aussi riches en minerais (dans des nodules polymétalliques : manganèse, cobalt, cuivre, nickel) qui pourraient être exploités (quand la technologie permettra l'extraction à de grandes profondeurs).

► La pollution est de plus en plus importante : elle peut être spectaculaire quand une marée noire est provoquée (ex : en 2010 explosion d’une plateforme pétrolière de BP ( FTN Britannique ) dans le golfe du Mexique), mais il existe aussi une pollution plus courante et moins spectaculaire par la pratique du dégazage des bateaux (donc augmentation du taux de métaux lourds dans mer) ou le rejet des déchets non biodégradables (« mers de plastiques »).


Pour réviser :

http://www.education-et-numerique.fr/0.3/activity/embed.html?id=587ca49a3361eb1b406ecb22

 


 


Chapitre 6 Chine/Japon : concurrences régionales, ambitions mondiales

dans la catégorie TS Géographie

Chapitre 6. Chine/Japon : concurrences régionales, ambitions mondiales

Schemas_Chine_Japon.pdf

 

Orientation pour le baccalauréat

Le sujet de composition suivant est envisageables :

- Japon-Chine : concurrences régionales, ambitions mondiales.

Il ne sera pas demandé de croquis sur cette question à l’examen.

L’analyse d’un ou deux documents (cartes, textes, images…) peut être demandée à l’examen.

Introduction 
I. Deux puissance aux trajectoires économiques croisées
A) Un modèle de développement économique initié par le Japon
B) Le Japon reste une grande puissance économique mondiale

C) La Chine une puissance émergente affirmée
II. Chine et Japon : Entre rivalité et alliance régionales
A) Interdépendance et concurrence économiques croissantes
1) Le Japon doit faire face à une concurrence asiatique sans précédent
2) Relations et « batailles » commerciales
3) Des stratégies différentes et une intégration régionale en marche

B) Des relations diplomatiques tendues
1) Un «passé qui ne passe pas »
2) Des tensions géostratégiques
III. Deux puissances aux ambitions mondiales
A) Deux puissances économiques de rang mondial
1) Deux économies extraverties implantées dans le monde entier
2) D
eux puissances financières complémentaires
B) Des influences politiques et militaires inégales
1) Pour le Japon, une quête de respectabilité internationale
2) Le cas de la Chine

C) Quelle influence culturelle ?
Conclusion

Introduction :

La Chine et le Japon sont respectivement des grandes puissances en Asie et dans monde. Leur influence dans la région et dans le monde est ancienne. Ce sont deux pays qui ont développé des civilisations « florissantes », deux pays participant au commerce mondial depuis le XIXeme siecle : Japon, pendant l'ère Meiji (1868-1912) devient une puissance industrielle alors que la Chine accorde des concessions internationales aux grandes puissances occidentales dans les grandes villes (comme Shanghaï) ce qui permet le décollage économique mais entraîne une dépendance excessive vis-à-vis pays installés.
Leur histoire est marquée par des conflits entre les deux pays depuis le début du XXème s. jusqu’à la GM2 notamment à cause de l'expansionnisme nippon*.
Aidé par les Etats-Unis après sa défaite catastrophique, le Japon se relèvre ands les années 50-60, c'est la période des Trente Glorieuses avec un fort accroissement annuel du PIB (haute croissance).
La Chine (chapitre d'Histoire) se développe surtout depuis la période des 4 modernisations de Deng Xiaoping et encore plus depuis son adhésion à l'OMC en 2001. Ainsi les deux puissance se retrouvent une nouvelle fois rivales dans une aire caractérisée par un fort développement économique mais le maintien (ou le renforcement) des inégalités socio-spatiales (voir chapitre précédent).

Pb : Quelles sont les formes de concurrence et les complémentarités entre le Japon et la Chine en Asie du Sud et de l’Est ? Quelles sont les ambitions mondiales de ces deux puissances ? Quel pays assurera à l'avenir le leadership sur cette région du monde ?

 

I. Deux puissance aux trajectoires économiques croisées

 

A) Un modèle de développement économique initié par le Japon

 

C'est d'abord le choix conscient d'un système économique fondé sur l'appropriation de savoir-faire des FTN étrangères (grâce aux importations) puis du développement intérieur et ensuite de la capacité à exporter des produits nippons (extraversion économique).

► Pratique de délocalisation des activités dans des pays de la région à bas coût de main d'oeuvre et aussi développement de secteurs à haute valeur ajoutée (High tech). Théorie économique du « vol d'oies sauvages »*.

 

Un modèle donc initié par le Japon pendant les 30 glorieuses grâce à la reconstruction financée par les EU (plan Dodge) ► Modèle repris par Chine dans les années 80 suite à l'ouverture à l'économie de marché ► « socialisme de marché » notion inventée par le régime pour justifier la transformation d'une économie socialiste en économie capitaliste avec un fort interventionnisme d'état car en Chine, l’Etat et le parti communiste dirigent l’économie par la planification* et les investissements (l’Etat finance les entreprises pour encourager la DIT* en créant des ZES*.

Au Japon, le fonctionnement est plus proche de l'économie de marché classique même si l’Etat accompagne l’économie par l’intermédiaire du METI*.

Dernière caractéristique : Dans les deux pays, la politique d’aménagement du territoire favorise le développement économique par une politique de grands travaux et notamment la valorisation des littoraux pour la mondialisation donc les deux pays sont des façades maritimes majeures de la mondialisation.

 

B) Le Japon reste une grande puissance éco mondiale

 

le Japon est le pays d’Asie orientale le plus riche (environ 46850 $ de PIB/hab, 10 fois celui de la Chine même si PIB total plus faible = 5960 milliards de dollars), le plus développé (IDH de 0,912 donc 10ème mondial) et le plus avancé technologiquement.

 

Le Japon conserve les bases industrielles sur lesquelles il a bâti sa puissance. L’industrie lourde est toujours un secteur puissant. Les grands groupes ont fusionné dans la sidérurgie donnant naissance à de puissantes firmes (Nippon Steel par exemple). Celles-ci profitent de la croissance de la demande en acier de la Chine et produisent surtout des aciers spéciaux et des aciers de haute qualité. D’autres secteurs comme celui de l’armement se développent.

L’industrie automobile a fait de Toyota le premier constructeur automobile mondial. Dans ce secteur de l’industrie mécanique, le Japon profite encore de l’émergence du marché chinois pour écouler ses automobiles et ses machines-outils. Toyota implante ses usines et ses centres de formation en Chine et en Inde. Le Japon est le 2ème producteur mondial dans l'automobile .

Le secteur du BTP* est implanté dans toute l’Asie, exportant son savoir-faire dans le parasismique (constructions répondant à des normes anti-sismiques).

Le Japon est toujours leader dans les hautes technologies comme les nanotechnologies, la robotique, l’électronique ou la recherche sur l’intelligence artificielle. Sur les 10 entreprises les plus innovantes d’Asie, 8 sont japonaises (Hitachi, Canon, Sony etc…) ► 1er rang mondial pour les dépenses R&D (3.6% PIB) et pays qui dépose le plus de brevets dans le monde (En 2010, plus de 32000 brevets ont été déposés par le Japon contre 12000 pour la Chine).

► Le secteur industriel est porté par FTN nombreuses : Toyota, Honda, Mitsubishi, etc.
qui délocalisent beaucoup en Asie et en Chine : production électronique est réalisée à 65% hors du Japon essentiellement en Chine et en Asie orientale

Le Japon a subi une crise dans les années 90 mais a su la surmonter grâce à une puissance industrielle automatisée et délocalisée mais aussi grâce à la force du secteur financier qui s’est restructuré par des fusions de banques et d’assurances qui ont donné naissance à de puissants groupes. Tokyo est la 3eme place financière mondiale.

 

Quelques faiblesses structurelles :
- Une croissance atone soit <3% depuis 2000 (1% en 2015) comparable à des pays d'Europe (comme la France).
- Un Vieillissement de la population qui n'est pas compensé par l'immigration (car la population y est particulièrement hostile).
- Un secteur primaire insuffisant donc nécessité de recourir à des importations (matières premières -comme les hydrocarbures- et produits agricoles).

 

C) La Chine une puissance émergente affirmée

► Une économie diversifiée : l’ agriculture est encore la 1ère source d’emplois du pays mais l’industrie est à l’origine des principaux revenus chinois :
- 1eme puissance éco pour PIB total > 8360 Milliards de dollars, a dépassé le Japon dans les années 2000 et dépasse les EU depuis 2014 avec une croissance autour de 10% par an depuis plus de 10 ans (mais fléchissement actuel
- L’industrie lourde est importante, la production d’acier (1
er prod) est > à celle du Japon.
- Mais la réussite est surtout basée sur la
production à bas coût, devenant le 1er « atelier du monde » ou 1ère usine du monde (Chine reçoit environ 100 milliards d’IDE par an). Il faut cependant fortement nuancer cette affirmation car la Chine fait face aussi depuis plusieurs années à la montée des revendications salariales et n'est donc plus le leader du travail « low-cost ». D'autres pays en Asie la supplantent largement maintenant.

Les secteurs dynamiques :
- Automobile (1
er prod), textile (1er prod) , électronique grand public (1er prod).
-
Plus de la moitié des exportations chinoises correspond à des activités d’assemblage et de sous-traitance réalisées pour l’essentiel par des filiales étrangères : par exemple, la quasi-totalité des téléphones portables exportés par la Chine sont de marques étrangères (Apple, Nokia, Motorola, Samsung…). Les produits électroniques constituent désormais le principal poste d’exportation de l'économie chinoise.

- Par ailleurs, l’essentiel des composants électroniques utilisés pour ses usines de fabrication vient d’Asie car la Chine délocalise à son tour et devient le pivot de la DIT sur le continent ► exporter en majorité des biens de consommation permet à la Chine de dégager des excédents pour se fournir en ressources énergétiques et minérales, pour investir dans les technologies, effectuer de gros placements financiers aux Etats-Unis… Elle est le 1er créancier des EU.

 

Faiblesses : la crise de 2008 a souligné sa dépendance à l’égard du marché mondial et les limites d’une économie basée sur les IDE et les exportations. Celles-ci ont ralenti suite à la contraction des activités industrielles et la baisse des investissements.

 

Transition : Le Japon et la Chine sont deux grandes puissances économiques. Cette puissance économique s’exerce particulièrement sur le continent asiatique. Tous deux concentrent plus de 65% du PIB Asiatique.

 

II. Chine et Japon : Entre rivalité et alliance régionales

 

A) Interdépendance et concurrence économiques croissantes

 

1) Le Japon doit faire face à une concurrence asiatique sans précédent

Le développement en « vol d’oies sauvages » avait donné au Japon et à son industrie une avance constante. Il organisait la division du travail en délocalisant les productions les moins rentables vers la Corée du Sud, Taïwan… et permettait les transferts de technologies dans une Asie orientale dominée totalement par le Japon.
Mais les pays d’Asie ont copié le modèle japonais ► ainsi se sont développés d’autres pays (dragons) qui concurrencent le Japon dans des secteurs de haute technologie.
La Chine devient aussi un «danger» pour Japon pas sa puissance technologique nouvelle avec progression (dépenses de R&D grâce à la formation des ingénieurs, donc volonté de développer secteurs industriels de haute technologie). Enfin, la montée en gamme des productions chinoises constitue une concurrence technologique qui devrait se renforcer dans les prochaines années.

 

2) Relations et « batailles » commerciales
 

Le Japon a développé pendant la période de haute croissance des relations commerciales fortes avec ses voisins.

 

« La croissance chinoise nourrit la croissance japonaise : plus la Chine s’enrichit, plus les échanges avec le Japon s’intensifient, en faveur… du Japon. » Rémi Scoccimarro, géographe spécialisé dans l'aire asiatique (citation à utiliser dans une copie éventuellement pour la nuancer)

Le Japon considère depuis longtemps la Chine comme un « pays atelier » mais aussi comme un potentiel de clients car elle dispose d’une très nombreuse population dans laquelle est apparue une classe moyenne importante qui consomme des produits importés venant du Japon, notamment des produits haut de gamme. Donc les exportations japonaises progressent en Chine.
- Ainsi depuis 2009 la Chine est devenue le 1er partenaire commercial du Japon et représente environ 20% de ses échanges extérieurs. Le Japon est quant à lui, le 3ème client.
- Le Japon fournit des biens intermédiaires (composants électroniques) et d’équipement (machines-outils) et importe des produits de moindre valeur ajoutée (textile, électronique grand public) souvent fabriqués par des entreprises et des capitaux japonais qui se sont délocalisés car le
Japon est le 1er investisseur étranger en Chine, près de 20 000 entreprises japonaises sont présentes en Chine (14.4 % des IDE Japonais). Les flux de personnes s’intensifient aussi : environ 500 000 Chinois sont installés au Japon, surtout des étudiants et des expatriés de grandes firmes, et 127 000 Japonais vivent en Chine.

Ainsi pour faciliter leurs échanges commerciaux, les deux pays ont signé un accord pour utiliser leurs monnaies respectives à la place du dollar en 2011.


3) Des stratégies différentes et une intégration régionale en marche

 

Chaque pays entretient des relations commerciales privilégiées avec d’autres.

 

La Chine se rapproche de l’Asie centrale depuis la création de l’OCS* notamment la Russie. Le Japon est toujours proche des EU et de l’UE mais développe ses partenariats avec l’Australie, la Nouvelle Zélande et l’Inde.

Parallèlement les échanges des pays de l’Asie du Sud-Est avec la Chine et le Japon s’intensifient.

- L’intégration régionale se met en place principalement dans le cadre de l’ASEAN* + 3. Cet accord est conclu entre l’ASEAN plus 3 pays qui sont la Corée du Sud, la Chine et le Japon. Il vise à renforcer les relations parmi ces pays et à faire progresser la coopération régionale. Ainsi en 2008, les barrières douanières sont abolies pour 90% des produits venant de l’ASEAN. Les investisseurs japonais ont vu dans cet immense marché de 2 milliards de consommateurs un débouché pour leurs investissements, recentrant leurs IDE vers l’Asie. L’ASEAN rêve d’un marché unique sur le modèle européen ce qui, toutefois, est loin d’être fait, même si le Premier ministre japonais a évoqué régulièrement l’idée d’une monnaie unique pour l’Asie à l’image de l’Euro pour l’Europe.

B) Des relations diplomatiques tendues.

 

1) Un «passé qui ne passe pas »

► Les rivalités économiques se doublent de différents anciens entre les deux pays. Entre 1894 et 1895, la première guerre sino-japonaise conduit la Chine à accepter l’indépendance de la Corée et à céder au Japon des îles. En 1931, le Japon envahit la Mandchourie puis, en 1937, le littoral pacifique, en exerçant de graves crimes de guerre (massacre de Nankin). Face à ces agressions répétées, la Chine demande régulièrement des excuses, le Japon les a déjà exprimées par écrit en 1972, permettant la normalisation des relations diplomatiques entre les deux. Mais, la Chine doute de la sincérité du Japon : elle dénonce les visites régulières du sanctuaire Yasukuni (fondé au XIXe siècle, il rend un culte aux 2,5 millions de Japonais tombés au combat, dont 14 criminels de guerre condamnés par le tribunal militaire international de Tokyo après la GM2).

 

2) Des tensions géostratégiques

 

Actuellement les tensions portent sur les délimitations de la ZEE en mer de Chine orientale : le Japon prône le principe d'une ligne médiane, tandis que la Chine revendique la totalité du plateau continental. Ils se disputent aussi à propos de la souveraineté sur les îles Senkaku en japonais et Diaoyutai en chinois, archipel inhabité, annexé par le Japon en 1895 par le biais du traité de Shimonseki du 17 avril 1895, mais toujours revendiqué par la Chine.

► Les rivalités (malgré l'entente sur les zones de pêche) sont liées au nationalisme fort dans les deux pays mais aussi car les fonds marins sont réputés pour leurs réserves potentielles d’hydrocarbures
ou encore pour les zones de pêche.

 

Transition : La Chine et le Japon sont les deux plus grandes puissances asiatiques et semblent vouloir s’imposer pour dominer la région mais leurs économies sont de plus en plus dépendantes ce qui les oblige à maintenir et renforcer leur partenariat.

 

III. Deux puissances aux ambitions mondiales

 

A) Deux puissances économiques de rang mondial

 

1) Deux économies extraverties implantées dans le monde entier

 

Il s’agit des 2ème (ou 1ère concernant la Chine depuis 2014) et 3ème puissances économiques mondiales produisant près de 20% du PIB mondial à eux deux.

 

Même si le Japon a perdu en 2010 sa place de 2ème économie mondiale, dépassé par la Chine (PIB Chine = 11200 Mds$, Japon = 4200 Mds$ ) le niveau économique par habitant reste un des plus élevés du monde et son IDH dépasse 0.91.

► Ce qui n’est pas le cas de la Chine avec O.7 et de fortes disparités socio-spatiales. Et même si la Chine est devenue la 1ère puissance industrielle mondiale, le Japon garde son avance technologique (ex. : il détient 45% du parc mondial des robots et produit presque autant que la Chine avec 10 fois moins de main d’œuvre).

 

Le Japon fait partie des leaders de la gouvernance économique mondiale depuis la création du G6 en 1975 (devenu G7 puis G8) mais la Chine s’impose peu à peu dans cette gouvernance économique mondiale depuis son entrée au G20 en 2008.


 

 

JAPON

CHINE

Deux puissances commerciales

4ème puissance commerciale

2ème puissance commerciale (2012)
10 % des exportations mondiales

IDE

Tous deux classés parmi les 10 premiers émetteurs d'IDE
Chine a multiplié par 20 ses IDE depuis 2000

Destination IDE

Pays de la Triade mais aussi Brésil par exemple

Pays en développement (Chinafrique)

Pourquoi ces IDE ?
La recherche d'un approvisionnement en ressources énergétiques est une des clés d'explication des IDE japonais et chinois. Le Japon importe sa production, la Chine produit du pétrole mais la demande ne cesse de croître : sa consommation a été multipliée par 5 en trente ans. Cette course aux ressources pousse les Chinois et les Japonais à s’intéresser de très près à l’Arctique et à ses ressources en hydrocarbures, voire à tenter de siéger au Conseil arctique*. L’Afrique intéresse aussi grandement les deux Etats, chacun investissant dans l’exploitation de gisements. Le Japon finance un oléoduc entre Juba au Sud-Soudan et le Kenya pour contrer la présence chinoise dans la région. 85% des importations chinoises venant d’Afrique proviennent des pays pétroliers africains.


2) Deux puissances financières complémentaires

Le Japon et la Chine détiennent à eux seuls plus de 2 000 milliards de dollars de bons du Trésor américains. Ce sont les deux pays au monde qui financent le plus la dette américaine.

Même si la dette japonaise monte à plus de 200 % du PIB du pays et représente plus du double de celle des Etats-Unis, le Japon dispose encore d’assez d’épargne pour la financer seul.

Le Yen est une valeur refuge, c’est la 3ème monnaie la plus traitée sur le marché des changes après le dollar américain et l’Euro. Le yen est donc une monnaie internationale qu’il est facile d’acheter ou de vendre en quantité.

Si la Banque Populaire de Chine dispose de réserves impressionnantes (2400 milliards de dollars soit plus de 30% du total mondial), la monnaie chinoise (le Yuan) n’est pas encore devenue une référence internationale, pas même au niveau régional.

B) Des influences politiques et militaires inégales

 

1) Pour le Japon, une quête de respectabilité internationale
 

De nos jours, le Japon cherche à avoir une plus grande influence politique en réclamant un siège de membre permanent au Conseil de sécurité de l’ONU en raison de son importance économique mondiale et son appartenance aux principaux financeurs de l’organisme. Mais la Chine s'y oppose catégoriquement pour l'instant.

 

Sur le plan militaire, le Japon est aussi resté longtemps effacé car la constitution rédigée après la Seconde Guerre mondiale. Elle affirme le renoncement du pays à la guerre, l’action de l’armée devait être limitée à la légitime défense (forces armées de Défense FAD = article 9 de la constitution qui interdit intervention extérieure).
- Mais ce renoncement est critiqué par des élites politiques qui ont rétabli un ministère de la Défense en 2007. Aujourd’hui, le Japon est reconnu comme une puissance militaire disposant du 6/7ème budget mondial.
- Il participe à des opérations de maintien de la paix de l’ONU et à des opérations dans le cadre de l’alliance avec les Etats-Unis (Irak, Afghanistan) qui ont des bases militaires au Japon. D'autre part, La marine japonaise joue un rôle important à l’échelle régionale dans la surveillance des lignes maritimes et la lutte contre la piraterie (golfe d'Aden).

 

2) Le cas de la Chine

► La Chine est devenue une puissance géopolitique en renforçant son rôle politique mondial et ses dépenses militaires. L’Armée populaire chinoise est la plus importante au monde (2,3 millions d’hommes) et peut s’appuyer sur le 2ème budget militaire du monde en 2010 (166 milliards de $, multiplié par 6 en 10 ans et puissance nucléaire depuis 1964).

- Faiblesses actuelles :
les troupes chinoises sont très mal équipées et les capacités navales et aériennes accusent un retard considérable notamment face à celles des puissances présentes dans la région : les Etats-Unis et le Japon.

- Stratégie militaire chinoise : installation des bases américaines en Asie perçue comme une tactique d’encerclement tandis que les Etats-Unis dénoncent l’ambition chinoise de constituer un « collier de perles » dans l’océan Indien ( installation de bases militaires navales chinoises au Cambodge, Myanmar, Andaman, Pakistan).

Sur le plan diplomatique, la balance pèse nettement en faveur de la Chine par rapport au Japon. Elle est membre du Conseil de sécurité de l’ONU. Elle a amélioré ses relations avec ses voisins, surtout l’Inde et la Russie, elle a accru son rôle dans les grandes organisations mondiales comme l’ONU ou le G20 ou bien en devenant le 2ème contributeur de la BAD (Banque asiatique de développement). Son influence en Afrique et en Amérique latine s’est aussi développée.

 

C) Quelle influence culturelle ?

 

La Chine et le Japon développent incontestablement un « soft power », une influence culturelle destinés en partie à concurrencer les Etats-Unis et l'Europe.


► Quelques rappels concernant la Chine (voir cours d'Histoire) :
- Instituts Confucius (en 2011,on en compte maintenant 322 répartis dans 96 pays, dans lesquels environ 400 000 élèves apprennent le mandarin).
- Présence massive de la Diaspora chinoise (50 M de chinois dans 150 pays).
- Organisation d'événements mondiaux (J.O Pékin 2008, Exposition Universelle Shanghai 2010).

Le Soft power japonais est plus marqué car nettement plus ancien :
- « 
Cool Japan » (terme générique utilisé pour désigner la culture de masse mélangeant les apports japonais et américains (Japanese pop culture) = cinéma, mangas et jeux vidéo).
- On peut ajouter à cela la popularité de ses sports traditionnels (Judo, 2ème sport chez les enfants en France) et de sa gastronomie (
sushi, Tokyo est considérée comme une capitale mondiale de la gastronomie, c’est dans cette ville qu’il y a le plus de « 3 étoiles du Michelin »). - Enfin, le Japon assure la promotion de la sa langue et a lancé, en 2003, le programme «Yôkoso ! Japan » (Bienvenue au Japon) afin d’augmenter le nombre de touristes au Japon (objectif de 30 millions en 2020) (désormais en 6ème position mondiale).

 

Conclusion :Ainsi, la Chine et le Japon s’opposent dans de nombreux domaines pour dominer l’espace régional et jouer un rôle mondial. Les 2 puissances s’appuient sur leur économie pour s’imposer à l'échelle mondiale. L’émergence de la Chine bouleverse les fondements de la puissance japonaise à l’échelle régionale et mondiale . Cette concurrence semble profiter à la Chine qui est devenue la 1ere puissance économique en 2014. Mais leur interdépendance économique forte oblige à une coopération renforcée entre les deux pays.


Chapitre 5 L’Asie du Sud et de l’Est : les enjeux de la croissance

dans la catégorie TS Géographie

Chapitre 5 L’Asie du Sud et de l’Est : les enjeux de la croissance

Diaporama_Asie_Enjeux_de_la_croissance.pdf

 

Les sujets de composition suivants sont envisageables :

- L’Asie du Sud et de l’Est : les défis de la population et de la croissance.

- Japon-Chine : concurrences régionales, ambitions mondiales.

Il ne sera pas demandé de croquis sur cette question à l’examen.

Introduction

L’Asie du Sud et de l’Est ( c'est-à-dire en excluant l'Asie centrale et la partie orientale de la Russie) comprend une quinzaine d’ Etats qui concentrent plus de 50% de la population mondiale et qui connaissent la plus forte croissance économique, faisant de cette région le moteur de la croissance économique mondiale. Mais dans le même temps, cet ensemble peut être considéré comme un des plus inégalitaires de la planète.
Spécialiste du développement, Bernard Bret (géographe) constate que
« le développement c’est la croissance plus la justice », mais que cette condition n'est pas réunie en Asie d'où l'importance du point de vue proposé dans ce chapitre « Les enjeux de la croissance ».

Pb : Quelles relations existe-t-il entre démographie, croissance économique et développement dans l’espace le plus peuplé du monde ?

ou la croissance démographique est-elle un potentiel ou un frein pour l’essor économique des pays asiatiques ? Comment mettre la croissance économique de cet espace au service de son développement ?

 

* Diapositive 2 Carte Asie du Sud et de l'Est
 

I. Le premier foyer de peuplement mondial
 

A) Quelle croissance démographique ?

 

1) Un poids lourd démographique

sources : http://www.populationmondiale.com/

https://www.populationdata.net/continents/asie/

 

a) Asie du Sud et de l’Est = 3.8 Milliards habitants soit 58% de la pop mondiale
- Phénomène ancien : foyer de peuplement préhistorique sans doute. En 1900 , région représentait déjà plus de 50% de la pop mondiale . De + 2 géants démographiques : Chine (1,360 milliard), Inde (1,277 milliard) (chiffres 2013) soit 37% de la pop mondiale.

 

b) 3 ensembles peuvent être distingués

- Asie du Sud i.e le sous-continent indien marqué par civilisation indienne avec l’Hindouisme et l'Islam. Inde domine mais aussi d’autres pays peuples comme Pakistan (191 Millions), Bangladesh (157 Millions).

- Asie de l’Est marquée par civilisation chinoise et japonaise. Chine mais aussi Japon (127 Millions), Corée du Sud (50 Millions).
-Asie du Sud-Est ( dont les archipels et péninsules) : Indonésie ( 249 Millions) 3ème pays le plus peuplé, puis pays avec moins de 100 millions d’hab. ( Philippines et Vietnam avec plus de 90 Millions).


2) Une région de fortes mais inégales densités

- Densité moyenne + forte de la planète : 140 hab./km² (x3 par rapport à moyenne mondiale). Partout fortes densités, comme au Bangladesh (densité de + de 1000 hab./km²) et bcp de pays ont des densités moyennes qui correspondent à fortes densités en Europe ( > 300 hab./km²).
- Inégalité des densités : Densités fortes dans zones traditionnelles de rizières (vallées fluviales et deltas comme Gange en Inde, collines aménagées en terrasses en Indonésie), densités fortes sur littoraux (littoralisation de la pop. mondiale). Mais aussi régions peu peuplées comme régions de « désert » (désert du Thar en Inde) et de montagnes (hauts plateaux tibétains).

* Diapositive 3 Carte des densités dans le monde et en Asie

3) Des évolutions démographiques contrastées

 

* Diapositive 4 Graphique TD Asie de 1950 à 2005
 

a) Les pays d'Asie sont tous dans la transition démographique

Asie Sud et Sud-Est : majorité pays dans début de 2ème phase (natalité encore élevée mais en baisse et baisse fécondité : Laos, Népal) et certains terminent leur 2ème phase avec un taux de fécondité qui baisse beaucoup (cas de l'Inde).

Asie de l'Est : fin transition démographique = faible natalité et fécondité , faible mortalité. Donc augmentation espérance de vie et vieillissement population , ce qui entraîne croissance démographique plus faible : Japon , Chine. Dans ces pays parfois diminution population comme au Japon. La Chine devrait se stabiliser à 1,4 md en 2030 pour ensuite baisser.

b) Plusieurs explications à la baisse de la fécondité

La scolarisation des filles donc le retard de l'âge au mariage et le développement de la contraception : La fécondité est plus élevée au Pakistan et Bangladesh (où tx d’alphabétisation plus faible) qu'en Inde. Toutefois il existe partout des inégalités régionales ainsi même a Kerala (Sud) taux d'alphabétisation de 75%, (fécondité = France ( 2,1 )) alors qu'au Bihar (nord est) la taux d'alphabétisation est de 40 % et l'indice de fécondité = 4,3.
Politique de restriction des naissances après GM2 au Japon, depuis années 70 en Chine et en Inde avec périodes d’obligation puis d’assouplissement (assouplie actuellement en Chine).

c) Un déséquilibre Homme/Femme spécifique
► Déficit pop féminine ,en lien avec les politiques de restriction des naissances,car en Asie, les garçons assurent la protection des anciens mais aussi transmission héritage. Proverbe «  élever une fille, c’est arroser le jardin du voisin » d'où des avortements sélectifs, infanticides (par le passé, abandon, maltraitance des filles (En Chine et en Inde, il manquerait 100 M. de femmes).

B) La croissance démographique est d'abord une croissance urbaine

 

* Diapositives 5, 6 & 7 Cartes croissance urbaine en Asie
 

1) Une transition urbaine avancée

► Le taux d'urbanisation* reste relativement faible (45% en 2011) mais transition urbaine pour beaucoup de pays i.e processus de croissance urbaine suite à fort exode rural. Prévisions de taux d'urbanisation 65% en 2050 et nombre d'urbains le plus important du monde soit 1,4 Md.

Nombre de pays connaît une urbanisation comparable à l'Europe : Japon (67%), Corée du Sud (83 %).

 

2) Une croissance urbaine marquée par l'augmentation du nombre des mégapoles*

* Diapositive 8 Carte Mégalopoles mondiales

► (villes de + de 10 M. hab.). Exemples :
- Tokyo = 36 M. d'hab., mais aussi Seoul 22,7 M. d'hab., Shanghai 19.9 M. d'hab., Mumbai 21.9 M. d'hab. Région qui compte 42 villes sur 100 premières mondiales.


► Pourquoi ce phénomène ?
- Croissance provoquée par croissance démographique endogène,
- Exode rural en lien avec le développement économique,
- ou encore choix politiques comme en Chine depuis les années 90 (ZES et villes côtières favorisées).
- Phénomène d'attraction métropolitaine mondiale (métropolisation) et pas propre à l'Asie.


► Rappel : Mégalopoles existantes (Japon) ou en formation comme en Corée du Sud.


* Diapositive 9 : Photographie Tokyo
 

II. Le premier pôle économique du monde

 

A) Une croissance forte mais inégale

 

En l’espace de 30 ans, la part de l’Asie émergente dans le PIB mondial a grimpé de 10 à plus de 35 %. Durant ces dix dernières années, l’Asie émergente a enregistré un taux de croissance moyen annuel supérieur à 7,5 % : c’est la plus forte croissance du monde.

 





1) Une région qui illustre bien le fonctionnement de la mondialisation économique

a) Typologie des puissances économiques

* Diapositive 10 Croquis DIT en Asie

- Un ancien pôle de la Triade, maintenant rattrapé par ses concurrents : le Japon. (période de haute croissance années 60-70) mais actuellement comparable aux pays occidentaux.
- Dragons : Corée Sud, Taïwan, Singapour, Hong Kong (avant rattachement à la Chine en 1997)
- Puissances émergentes partenaires privilégiés des pôles, dont certains deviennent des concurrents , remettant en cause cette hiérarchie (ex. : Chine 1er PIB Mondial en 2014 , 1er créancier du monde, Inde en pleine croissance depuis années 2000 ),
- Tigres dits aussi « nouveaux pays exportateurs » : Thaïlande, Malaisie, Indonésie, VN et Philippines,
- enfin pays peu intégrés qui le deviennent grâce à DIT mais encore pauvres PMA comme : Laos, Bangladesh , Bhoutan, Cambodge, Népal.

 

b) Une économie de plus en plus manufacturière
Industries lourdes (acier, constructions navales), industrie des biens d’équipement et de consommation (automobile, électronique), industries High-tech (informatique ,télécommunications,biotechnologies, espace).

 

c) Des FTN occidentales et asiatiques
- Beaucoup de FTN car région sur laquelle repose une grande part de la NDIT,
- Développement de grands groupes industriels locaux qui deviennent FTN aussi : en 2012, 81 FTN asiatiques parmi 250 premières mondiales. De grands groupes industriels japonais anciens (Toyota, Honda, Sony), et plus récemment coréens (Samsung, Hyundai), chinois (Sinopec, Lenovo, Geely, China National Petroleum), et aujourd’hui indiens (Reliance, Tata)
- Ces FTN ne se cantonnent évidemment pas au marché régional. Elles sont parties à la conquête des marchés mondiaux et dégagent des excédents qui permettent à l’Asie orientale d’investir de manière massive en rachetant des entreprises occidentales ou originaires de PED. Ainsi Japon et Chine parmi 10 premiers pays émetteurs d'IDE.

 

d) L’Asie est le 2ème pôle commerçant de la Triade
-
Donc 31% du commerce mondial de marchandises et 26 % de celui des services marchands en 2011 après l’Europe (37% / 45%) et loin devant l’Amérique du Nord (15% /15%).
- Une croissance du commerce qui est tout à fait spectaculaire avec + 20 % certaines années (2010), mais aussi très irrégulière et tributaire de la conjoncture internationale (- 10% en 2009). La Chine est aujourd’hui le 1er exportateur mondial devant l’Allemagne et le Japon, et les 4 dragons se classent dans les 15 premiers mondiaux.


e) Une financiarisation croissante

- Les bourses de Tokyo (Kabuto Cho) puis de Shanghai et de Hong Kong sont parmi les plus importantes, d’autres les suivent de près : Taipei, Shenzhen et Séoul.

2) Mondialisation et littoralisation de l'économie asiatique

► Là comme ailleurs, l'Asie est une très bonne illustration de l'importance croissante des façades maritimes (interfaces majeurs de la mondialisation) actuelle :
- ex. « Japon de l’endroit » = façade pacifique (« Japon de l'envers » , mer de chine), Taiwan, littoral en Mer de Chine et détroit de Formose (et pas littoral pacifique).
- Parmi les 20 premiers ports mondiaux, 14 sont en Asie (Shanghai 1, Singapour 2, Tianjin 3 près de Beijing/Pekin ).

Activités maritimes importantes puisque économies extraverties : Corée du Sud, Chine, Japon regroupent 90% de la construction navale mondiale.
 

B) Des processus variés de développement économique

 

1) Développement en « vol oies sauvages »


* Voir diapositive 10 Croquis DIT asiatique
- Développement en « vol d'oies sauvages » est une métaphore du développement actuel en Asie : Ainsi 1 pays se développe entraînant les autres par vagues successives : un pays débute son industrialisation avec fabrication de produit de faible technicité (faible valeur ajoutée donc facile à produire à faible coût), il en devient exportateur, puis l’abandonne en investissant dans autre pays pour développer une industrie plus rémunératrice (produits à haute valeur ajoutée). Cet abandon permet à un autre pays d’entamer son propre processus d’industrialisation, c'est en fait la reproduction à l'échelle régionale de la DIT (ou NDIT).


Schéma chrono-géographique possible : Japon ► Dragons (spécialisés dans des domaines propres) ► Tigres ► PMA (Outil = IDE)

 

2) Une originalité : La Chine, pays communiste à économie mixte

- Rappel : création des ZES* pour accueillir IDE* du monde entier et politique d’aménagement du territoire qui favorise modernisation villes côtières pour assurer les exportations (exemple de Shanghai : création quartier moderne Pudong qui accueille FTN).

 

3) L'Inde, une « troisième voie entre socialisme et Libéralisme »
- Avec protectionnisme important : IDE limités car FTN ne peuvent investir que faible pourcentage dans entreprises indiennes existantes, pas de créations possibles. Atout : industrialisation indienne certaine mais IDE moins importants. Depuis années 90, changement avec création ZES comme en Chine. Inde est une puissance industrielle dans secteurs de pointe (informatique : 25% du marché du logiciel, 1er fabricant de médicaments génériques).

 

C) Vers une intégration régionale pour renforcer la croissance économique


1) Un commerce interrégional en progression

Il représente 53% des exportations. C’est une évolution très récente qui illustre le rapprochement des économies et leur croissante interdépendance.

Ainsi par exemple, depuis son adhésion à l'OMC en 2001, la Chine offre un débouché énorme et devient 1er pays d’accueil des exportations japonaises, coréennes ou encore vietnamiennes.

 

2) Des alliances qui favorisent cette progression
► 1967 : ASEAN (Association of Southeast Asian Nations ou ANASE en français) regroupe dix pays de nos jours. Son but est de développer la croissance, la coopération et l'assistance mutuelle entre ses membres (basée à Djakarta). Voir diapositive 11 carte ASEAN + Association avec Chine,Japon, Corée du Sud et surtout depuis 2010 : Accords de libre-échange entre ses pays membres et la Chine.

 

1983 : création SAARC (South Asian Association for Regional Co-Operation en français ASACR) regroupe 8 pays d’Asie du Sud ( Bangladesh, Bouthan, Inde, Népal, Pakistan, Sri Lanka, et depuis 2007 Afghanistan). Association avec pays observateurs : Chine, Japon, Corée du Sud mais aussi US ET UE . Objectif : Coopération entre états membres (agriculture, sciences, culture, santé, contrôle natalité, lutte anti terrorisme et anti narcotrafic) et depuis 2002 : accord de libre-échange entre pays membres

 

III. Quels sont les défis de la croissance économique et démographique ?

 

A) Le développement face au défi du nombre

 

1) Des facteurs favorables


a) Un atout : la population active
- Main d’œuvre abondante d'où Pays-Ateliers comme la Chine (pop active = 800 M).

- Main d’œuvre qualifiée grâce aux efforts de scolarisation ainsi par ex. : ingénieurs formés en Chine et Inde par an : 800 000 et 350 000).


b) Un marche intérieur immense
- Marché de consommation intérieur de plus en plus important avec développement des classes moyennes : ex. en Inde et Chine, environ 300 millions de personnes (d'où augmentation très forte des produits de consommation courante comme les automobiles, en Chine actuellement (25 M de voitures vendues en 2015, 1er marché mondial et de loin
soit 7 millions de plus qu'aux Etats-Unis et 6 millions de plus qu'en Europe).

 

2) Des freins

- Risques naturels importants : Inondations car Mousson (Bangladesh, Pakistan) forte activité sismique de la région d'où aussi : tsunami, éruptions volcaniques fréquentes (Tsunami en Asie Sud-Est en 2004 environ 250.000 victimes dans toute la région).

- Problème de la sécurité alimentaire : Encore plus de 60 % des mal nourris de la planète sont en Asie, 1/5 pop indienne en sous-nutrition mais le chiffre ne bouge pas depuis 1995. Ici : dilemme entre modernisation et maintien agriculture traditionnelle se pose ► Modernisation agricole veut dire endettement et pollution (intrants, OGM) mais l'agriculture traditionnelle ne peut fournir des quantités insuffisantes. Nouvelle pratique pour pays comme Chine : l'achat de terres à l’étranger, notamment en Afrique (Land Grabbing*) pour cultures commerciales.

- Besoin en infrastructures : Inhérent à tout pays en développement et d'autant plus rapidement pour les pays émergents = routes, réseau d'eau, assainissement, électrification et surtout des villes puisque forte croissance démo. Mais aussi besoins sanitaires et éducation.
 

- Enfin problème majeur du vieillissement de la population constaté dans quasiment tous les pays d'Asie : diminution de la population active et prise en charge des retraités très difficile : Situation actuelle au Japon, et d’ici 20 ans, en Chine d'où par exemple assouplissement de la politique de l'enfant unique (mais qui peine à se mettre en place).

* Voir diapositive 12 graphique Vieillissement population en Asie

B) La croissance économique et l’ouverture au monde

 

1) Des facteurs favorables

- Une force financière importante pour pays émergents.
- Un potentiel productif important dans PMA.

- Des ressources qui assurent le développement économique mais qui dynamisent le commerce mondial donc qui permettent l'apport de devises (exemple métaux rares issus des « terres rares » en Chine soit un ensemble « de dix-sept minerais dont le lanthane, le néodyme ou l'europium, devenus indispensables, notamment grâce à leurs propriétés magnétiques, à la fabrication d'objets de haute technologie tels les écrans plats, les téléphones portables, les voitures hybrides... » source : Le figaro.fr).

 

2) Des freins

- Inégalités sociales encore très fortes :
- Même si recul global de la pauvreté,
- Plus de 2 Milliards vivent avec moins de 2 Dollars par jour,
- Ainsi IDH Chine et Inde aux 101ème et 136ème rang mondial en 2012,
- Indice de Gini montre écarts importants partout en Asie aussi.

- Des inégalités socio-spatiales :
- Des inégalités se retrouvent entre campagnes et villes (80 % de la pop pauvre vit dans les campagnes aux Philippines, en Chine c'est 90% ) d'où exode rural
- Construction des bidonvilles (ex. de Mumbai avec bidonville de Dharavi avec près d'1 M d'hab.)
- Population soumise à l'acceptation de n'importe quel emploi le plus souvent informel, mal payé et mal traité. En Chine, entre 130 et 150 millions de Mingongs*.
- Tensions sociales existent et se renforcent en Asie = grèves, manifestations (Bangladesh dans les textile).

- Problème environnemental récurrent et qui s'amplifie.
- Forte exposition aux risques tecnhologiques et industriels du fait de l'absence de normes, de lois ou encore de l'incurie des autorités parfois comme à Fukushima au Japon le 11 Mars 2011 où un tsunami provoque une série d'accidents dans centrale nucléaire : aujourd'hui la radioactivité dans l'océan est forte car infiltrations eaux de refroidissement, 600 Km² contaminés et populations déplacées.
- Pollution atmosphérique en Chine car usage important du charbon (chauffage, centrales thermiques) et développement automobile, le pays est ainsi le 1er émetteur de G.E.S. Déforestation en Chine et Asie du Sud pour plantations comme palmier à huile, donc destruction de l'écosystème. Pollution nappes phréatiques et cours d’eau suite à révolution verte* en Inde.

- Epuisement rapide des ressources du fait du développement économique très rapide et incontrôlé ► une centrale électrique à charbon est construite par semaine en Chine.


* voir diapositive 13 Emissions GES monde
 

Conclusion : Une région qui connaît un développement économique et une croissance démographique soutenues contrairement au reste du monde mais qui ne connaît pas encore un développement durable puisque les inégalités restent très fortes dans un environnement particulièrement dégradé : ce constat peut se résumer par l'expression « une émergence sélective ».
Prise de conscience récente mais pas forcément suivie d'effets car risquerait de mettre en péril le développement économique et les intérêts des FTN. On peut alors s'interroger sur le rôle moteur récent de la Chine et sur le rôle du Japon, en retrait depuis les années 2000, tous deux entre tentation hégémonique, rivalité régionale et nécessaire prise en compte des faiblesses internes.


Chapitre 4 Etats-Unis Brésil : rôle mondial et dynamiques territoriales

dans la catégorie TS Géographie

Chapitre 4. Etats-Unis, Brésil : Rôle mondial et dynamiques territoriales 5 séances
Croquis_Dynamiques_territoriales_Etats_Unis.pdf

Croquis_Bresil.pdf

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Introduction

* Diapos 1 & 2 documents d'accroche : Drapeaux US et Brésil + Carte Amérique

► Déf° EU/Brésil = deux états continents, deux états jeunes, deux états fédéraux (EU = 50 états, 9,6 M km², 320 M d'habitants/Estados Unidos Do Brasil 47 % de l'Amérique du Sud, 26 états 200 M d'habitants)
►Tous 2 issus de la décolonisation des XVIIIème (EU 1783) et XIXème s. (Brésil 1830)
► ms avec un rôle mondial très différent = 1ère puissance mondiale et un pays faisant partie des BRICA.
Donc une concurrence dans le continent américain et l'essor de l'influence du Brésil en AmLat (ce qui peut se résumer à l'idée de concurrence entre puissances).

Attention : Amérique Latine (=AmLat) Am. du Sud + Amérique centrale
Amérique du Nord = 3 pays mais les habitants des EU se désignent eux-mêmes comme Américains ce qui est un abus de langage, préférable de dire « Etats-Uniens ».


► Qu'entend-on par « rôle mondial » ? Par « dynamiques territoriales* » ?
- il s'agit de l'influence globale d'une puissance tant du point de vue du « hard power » que du « soft power » et de son attractivité avec, en retour, des effets sur son territoire ce qui implique un deuxième aspect : i.e les dynamiques territoriales qui affectent ce territoire en lien avec la mondialisation, facteur de hiérarchisation et de ségrégation spatiale.

* Evolution d'un territoire plus ou moins vaste en fonction du jeu des acteurs aboutissant à un changement dans les localisations des activités, des infrastructures et de la répartition de la population.

 

2 sujets de composition possibles :
 

- États-Unis – Brésil : rôle mondial.

- États-Unis – Brésil : les dynamiques territoriales.

 

2 croquis peuvent être demandés :

- Les dynamiques territoriales aux États-Unis

- Les dynamiques territoriales du Brésil

 











Plan
I. Une superpuissance planétaire et une puissance émergente
A) Deux poids lourds économiques
1) La 1ère économie mondiale
2) La 1ère puissance économique d'Amérique latine
B) Une influence inégale
1) Les EU, hyperpuissance hésitante
(voir aussi cours d'Histoire)
2) L'émergence du Brésil sur la scène internationale
II. Quelles dynamiques territoriales ?
A) deux dynamiques, deux visions proches
1) Un idéal de conquête et de front pionnier
2) Ressources et potentialités
B) Mondialisation et dynamiques territoriales
1) Des dynamiques réticulaires
2) L'affirmation des interfaces
3) Une métropolisation des activités et des hommes

III. L'organisation des territoires états-unien et brésilien
A) L'organisation du territoire états-unien
1) Un NE, centre ancien
2) La Sun Belt* : une périphérie attractive et dynamique

3) L’intérieur, marge exploitée

B) L'organisation du territoire brésilien
1) Le centre : Sud et Sudeste

2) Les périphéries en voie d’intégration

3) Les périphéries en marge du développement

Conclusion : tableau + Schéma de comparaison Magnard p.157



















I. Une superpuissance planétaire et une puissance émergente

A) Deux poids lourds économiques

1) La 1ère économie mondiale

* Diapo 3 comparaisons économies

► Souvent qualifiée ou vécue comme en déclin, l'économie US reste la 1ère au monde avec 20% du PIB mondial soit le double de celui de tous les autres états d'Amérique (55000 $/an/hab. Monde = 10000 Chine = 6900, Brésil = 8600) (voir http://www.oecd.org/fr/etatsunis)
26% de la px industrielle.
EU = 2ème exportateurs mondiaux

Agriculture : 20% de la px agricole (1er producteur mondial + 1er exportateur + 2ème importateur). 1ers Soja, bovins, volailles. Importance des FTN US comme Cargill ou Monsanto.
(notion d'agro-business*)

Industries : Sidérurgie 3ème, automobiles 3ème, chimie 1er, aéronautique 1er (60% de la px mondiale), High Tech 1er (40% des industries HT détenues par les EU ds le monde).
Les USA produisent 19 % de l’énergie mondiale : 1ers producteurs de gaz (9èmes pour les exportations), les 2èmes de charbon et les 3èmes de pétrole.

Services : Poids financier immense par exemple 40% de la capitalisation boursière mondiale, NYSE (Wall Street) première place mondiale. Les USA sont les 1ers exportateurs de services au monde, notamment de services de haut niveau (CBD et technopôles comme la Silicon Valley).
Economie en très forte tertiarisation* comme l'ensemble des pays du Nord.

2) La 1ère puissance économique d'Amérique latine

► Brésil : puissance émergente de 1er ordre 3ème économie des BRICA (en PIB total : Chine, Inde, Brésil, Russie, Afrique du S.).
Brésil = 6ème PIB mondial devant GB, PIB représente 50% du PIB total de l'Amérique du sud.
Une des plus fortes progressions du PIB depuis 2010 soit +24%
Exportations x3 depuis 2003. Pays excédentaire +14%

► Puissance agricole majeure grâce notamment à ses immenses espaces et aussi au front pionnier* qui progresse en Amazonie. 1er café, oranges, sucre. Importance des firmes agro-industrielles comme JBS ou Brazil Foods.

► 1ère puissance industrielle d'Amlat. Industrie en très fort développement avec FTN comme Vale (mines) Petrobras (hydrocarbures) Gerdau (Sidérurgie) ou Embraer (aéronautique)
Particulièrement puissant du fait des ressources du territoire dans le secteur minier : 2ème producteur de fer et de phosphates, 4ème de bauxite, 5ème d’étain + argent, or, cuivre...
Automobile (11ème grâce aux IDE : Renault, Ford, Volkswagen)
► Poids mondial très relatif, exemple place boursière de Sao Paulo seulement 44ème mondiale.

B) Une influence inégale

1) Les EU, hyperpuissance hésitante
(voir aussi cours d'Histoire)

► Toujours très forte attractivité ce qui se traduit par d'intenses flux migratoires et recompose donc constamment une partie du territoire américain. Voir II. Dynamiques territoriales : Importance des flux migratoires internes et 1er pôle d'immigration mondial (voir cours Amérique) + Tourisme = 2 ou 3ème pays en nombre de touristes internationaux/an (selon les années)

* Diapo 4 Carte Tourisme US

► « Soft power » particulièrement soutenu par culture « mainstream*» culture populaire qui plaît à la majorité = films, séries, musique...etc ► américanisation du monde (produits et lieux de consommation, marques participent à l’uniformisation des modes de vie : Mc Donald, Coca, Pepsi, Pizza Hut, Levis Strauss, Nike, Wal- Mart, junk food, parcs à thèmes). Les médias (information et communication) participent aussi à cette diffusion et deviennent des modèles (CNN). Ils sont les leaders dans ce domaine avec les blockbusters, les sitcoms, la musique avec des grandes maisons de production (Universal…).

► « Hard power » inégalé mais de plus en plus contesté voir Histoire
- 45% de dépense militaires mondiales 2ème armée en nombre d'hommes, 30% ventes d'armes mondiales, 560 bases militaires.
Doctrine Monroe ensuite prolongée par l'idéologie de la Manifest Destiny (destinée manifeste) (John O'Sullivan en 1845), qui expose clairement le projet expansionniste et hégémonique des États-Unis : « C'est notre destinée manifeste de nous déployer sur le continent confié par la Providence pour le libre développement de notre grandissante multitude.» (citation utilisable en début de composition ou d'AD) .

- Les Etats-Unis alternent la politique de « bon voisinage » et celle du « gros baton » (big stick). Dans tous les cas, ils ont considéré le continent comme leur chasse gardée. Leur présence est réelle et multiforme sur le continent.

* Diapo 5 « hard power » US dans le monde

2) L'émergence du Brésil sur la scène internationale

 

► Une influence continentale...et plus ?
Le Brésil est présent avec des séries télévisées ou telenovelas diffusées dans plus de 130 pays non seulement en Amérique Latine mais aussi en Europe de l’Est, au Moyen-Orient et en Afrique car elles sont moins chères que les séries américaines ( Gde chaine TV productrice GLOBO ). De plus, la musique et la mode brésilienne sont largement diffusées. Certains événements sportifs d’envergure mondiale se sont ou vont se dérouler au Brésil comme la coupe du monde de football en 2014 et les JO à Rio en 2016, ce qui témoigne de leurs ambitions planétaires.


► La recherche d'un rôle international de premier plan

- Une lutte d'influence : Le Brésil conteste de plus en plus ouvertement l'influence américaine au sud. Cette évolution a surtout eu lieu sous la présidence Lula* (2003-2010). Toutefois, il est évident que le Brésil ne peut utiliser la force pour s'opposer. Cependant, une certaine forme de lutte diplomatique semble parfois engagée

* Diapo 6 Texte Le Brésil, un contrepoids à la puissance des EU en Amérique latine ?
 

- l'émergence d'un « hard power » brésilien ?
Plutôt destinée au combat contre le narco-trafic et le trafic d'armes notamment dans les régions frontalières (opération « Agata » en 2012), l'armée brésilienne ne cesse de croître ainsi que le budget de la défense. Phénomène d'ailleurs général dans le monde. Une armée de près de 350.000 hommes ce qui en fait la 14ème au monde.
A noter que l'armée brésilienne est une de celles qui participent le plus aux missions humanitaires dans le monde (Haïti 2010).


* Diapo 7 Schéma Comparaison des deux puissances


T° = Tous deux intégrés dans le processus de mondialisation, Brésil et EU sont bien des « puissances mondialisées ». Pour les EU, on peut parler d’hyperpuissance malgré les limites actuelles : crise économique de 2008 et ses séquelles, déficit et endettement, concurrence chinoise, hostilité politique et idéologique, tentation isolationniste depuis l'élection de D. Trump ? Quant au Brésil, il s’affirme comme une puissance émergente dont le rôle ne cesse de croître. Sa puissance est surtout économique. Il cherche à affirmer son influence sur le continent sud-américain et sur d’autres marchés émergents. Cette puissance a aussi des limites : les partenariats avec d’autres pays sont fragiles, la Chine est un concurrent de taille (faiblesse du concept de BRICA). La pauvreté de la population reste un frein au développement de cette puissance. C’est pourquoi on peut parler pour le Brésil de puissance régionale émergente.
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II. Quelles dynamiques territoriales ?

A) deux dynamiques, deux visions proches

1) Un idéal de conquête et de front pionnier

* Voir diapo 8 vidéo Dessous des Cartes + Image satellite Brésil + Schéma synthèse sur Organisation territoriale et Front pionnier au Brésil.

► Des caractéristiques physiques d'états continents : Tous deux sont en effet des « états- continents » EU = 9.6 M km² (15 x la France) et Brésil = 8.5 M km², 3ème et 5èmerang mondial.

- Deux processus de conquête comparables :
Au Brésil comme aux Etats-Unis, les colons sont arrivés au XVIe s./XVIIe siècle par le littoral occidental puis ont progressé à partir des bases côtières vers l'intérieur. Aux Etats-Unis, la conquête et l'avancée du front pionnier s'accélèrent nettement au XIXème s. notamment avec la Ruée vers l'or dès 1849 vers la Californie (Voir l'épisode des Forty-Niners dans la Death Valley*) dans un axe est/ouest. La construction du Transcontinental (1869) achève la conquête, désormais le front pionnier US se fera à l'extérieur du continent (colonisation voilée par exemple aux Philippines).

Alors qu'au Brésil, la progression s'est effectuée du nord vers le sud par cycles successifs de conquêtes et d'abandon et de l'est vers l'ouest par la colonisation. En 1850, le Brésil "utile" ne s'étend pas à plus de 150kms des côtes. Il faut attendre le déplacement de la capitale à Brasilia (architecte Oskar Niemeyer) en 1960 et le lancement des fronts pionniers amazoniens (route transamazonienne) pour relancer la conquête toujours inachevée.


► Toutefois, les espaces sont très inégalement valorisés et maîtrisés : les États-Unis disposent d'un territoire « fortement maîtrisé et valorisé » mais le Brésil d'un territoire « à maîtriser ».

- Les Etats-Unis ont une maitrise complète de leur territoire : 32% du trafic aérien mondial (853 aéroports importants, dont 5 parmi les 10 premiers au monde (2011)) 1er : Atlanta. Rail : 30 % du réseau mondial avec 300 000 Kms (importance du transcontinental landbrige). Automobile : 6,4 millions de kms de routes et 95 000 kms d'autoroutes. Les liaisons fluviales les Waterways (Mississippi des Grands Lacs à la Nouvelle-Orléans), le Saint-Laurent (Seaway).
(voir B) Mondialisation et dynamiques territoriales)


- Le territoire brésilien reste à maîtriser car les réseaux sont à la fois insuffisants et déséquilibrés : le réseau routier et autoroutier est de 1,8 millions de kilomètres, concentrés au sud et au nord-est mais seules 12% des routes sont goudronnées.
Le réseau ferré comprend moins de 30 000 km de voies et 7% seulement des lignes sont électrifiées. Les efforts actuels portent sur les "corridors d'exportations" qui relient les zones de P° (mines de fer du Minas Gérais et du Carajas 4/231) et les ports d'exportation.

2) Ressources et potentialités

Les espaces américains et brésiliens sont riches de ressources et de potentiels :

- Aux EU, la S.A.U (surface agricole utile) est immense car 60 % du territoire est utilisable à des fins agricoles mais 1/2 seulement est utilisée.
-
Ressources minières et hydrocarbures : Charbon : 2nd rang, 30 % des réserves mondiales (Wyoming, Colorado,) Pétrole: 2ème rang mondial (Golfe du Mexique, le mid-continent* au pied des Rocheuses, Alaska et « off Shores » dans le Golfe du Mexique)
Gaz naturel : 2ème rang mondial. Les EU sont les premiers producteurs mondiaux d'hydrocarbures (en incluant les gaz de schiste) début 2014 devant la Russie et l'Arabie saoudite.
- Un potentiel hydroélectrique considérable (bassins du Tennessee, du Colorado) mais un potentiel largement sous-utilisé : 1/4 des sites possibles ont été aménagés.


- A noter aussi que les EU possèdent la plus vaste ZEE* au monde 12 M km² (ressources là encore en off shore + ressources halieutiques*) (France en 2ème position avec 10 M de km²).

► Le Brésil est un territoire au vaste potentiel encore souvent inexploité, quelques exemples :

- Le Brésil possède une surface agricole (hors forêt)
comparable à la surface agricole chinoise. Il possède la 1ère forêt tropicale au monde (bassin amazonien)
- D'énormes réserves de bauxite et de fer (2nd producteur mondial, 4/231). 21% de l'eau douce de la planète
- 3ème producteur mondial d'hydroélectricité avec
Itaipu et le projet du barrage de Belo Monte.
- Découverte en 2007 de pétrole en mer (
Tupi), en 2013, le pays est 11ème producteur mondial devant le Nigéria.

* Voir diaporama Le barrage de Belo Monte : un projet durable ?

B) Mondialisation et dynamiques territoriales

► Les trois phénomènes suivants sont observables partout sur la planète et correspondent à une tendance lourde de l'organisation des territoires. Les Etats-Unis et le Brésil sont à cet égard particulièrement représentatifs d'états au cœur de la mondialisation qui « produit des territoires », avec toutefois des différences significatives entre les deux états-continents.

1) Des dynamiques réticulaires*

(*en réseaux)

► Les EU ont le réseau de transports et de télécommunications le plus vaste et le plus complet du monde, ce qui permet de surmonter le problème de l’immensité.

► Mais leur organisation est inégale :

- Forte densité des réseaux dans le coeur historique (NE) et qui devient plus lâche ailleurs (gradient E/O). Etirement transversal d’Est en Ouest (ponts transcontinentaux), à l’exception de quelques grands axes méridiens (N/S) : côte pacifique, axe du Mississippi et côte atlantique.
- La longueur des réseaux est exceptionnelle : plus de 6 millions de km de routes, 270 000 km de voies ferrées, et des réseaux de canaux le long du Mississippi reliant le Golfe du Mexique aux Grands Lacs et au Saint-Laurent puis à l’Atlantique. Le
rail est plus important que la route pour le transport de marchandises grâce aux transcontinentales, tandis que pour les passagers longue distance c’est l’avion qui l’emporte.
- Le territoire américain est
polarisé par de grands carrefours : Los Angeles est le centre portuaire de la façade pacifique tandis que la façade atlantique a vu se développer une myriade de ports au NE avec New York et dans le Golfe du Mexique ; les aéroports ou hubs* (plateformes multimodales et desserte hiérarchisée du territoire) sont aussi des pôles importants : pôles internationaux comme New York, Chicago, Los Angeles, San Francisco, Miami et Washington / Baltimore, pôle nationaux comme Dallas, Atlanta (1er aéroport mondial), Houston puis Denver, Saint-Louis, Seattle, Las Vegas, Phoenix. Le territoire est organisé en hubs and spokes par les transports (« Terme emprunté à la mécanique : hub and spoke signifie moyeu et rayons. Le hub ou moyeu est le point vers lequel convergent les différentes lignes, assimilées à des rayons. Le réseau en hub and spoke privilégie un trafic en étoile autour d’un nœud. » Source : Géoconfluences)

 

- Les réseaux de transports au Brésil

Les réseaux de transports sont inachevés. On observe un gradient décroissant du Sud-Est au Nord-Ouest. Les transports restent un goulet d’étranglement. Mais il y a des améliorations : la marche vers l’Ouest s’est traduite par la construction de routes en Amazonie pour la désenclaver notamment la transamazonienne*, mais aussi la Brasilia-Belem, la Cuiaba - Porto-Velho ; le trafic aérien a été multiplié par deux dans les années 2000. L’axe fluvial majeur est celui de l’Amazone. Le principal aéroport du pays est celui de Sao Paulo tandis que les ports importants sont ceux de Rio, de Santos près de Sao Paulo et de Porto Alegre, celui de Belém est en plein essor.

 

2) L'affirmation des interfaces

► Produit de la Mondialisation des échanges* et « conteneurisation de l'économie mondiale », et donc importance des façades maritimes
► Explosions des flux matériels et immatériels ainsi que des migrations humaines transcendant les limites nationales donc

a)
Les interfaces frontalières :
- Avec la création de l'ALENA et l'augmentation des échanges entre les EU et ses voisins terrestres, on assiste aux EU à l'émergence de régions transfrontalières comme par exemple
« la Main Street America* » qui repose sur la connexion et la mise en réseau des grandes métropoles américaines (de Chicago à Pittsburgh : Chipitts*) et canadienne (de Toronto à Montréal) facilitée par le maillage serré des réseaux de transports (présence d'axes majeurs comme le Saint Laurent).
- On peut ajouter à l’Ouest la « Pugetopolis* » avec Seattle, Portland et Vancouver. Déjà évoquée aussi « la Mexamerique » qui est structurée par des villes-jumelles (twin-cities) comme San Diego et Tijuana et par des échanges (capitaux américains, produits issus des maquiladoras mexicaine).


b) Les interfaces maritimes :

Riches de 20 000 km de côtes, les USA bénéficient d’une grande ouverture maritime sur le monde grâce à leurs trois façades portuaires (atlantique autour de New York, golfe du Mexique avec les ports de la Nouvelle-Orléans et de Houston, pacifique avec Los Angeles et son port Long Beach). Cela les met en relation principalement avec l’Europe, l’Amérique latine et l’Asie.

 

Le Brésil est un pays ouvert par ses 7400 kms de côtes atlantiques, notamment la partie sud qui forme son interface avec les EU, l’Europe et le reste du monde. La partie ouverte sur les

Caraïbes est une interface en essor.

Le Brésil a des frontières avec 10 Etats d’Amérique latine. Les interfaces frontalières sont en plein essor depuis la création du Mercosur, notamment entre le Brésil, le Paraguay et l’Argentine. De nouveaux axes de transports sont créés pour souder les économies de ces pays.

 

Des contrastes entre les deux pays en terme d'interfaces :

Si les EU et le brésil sont deux puissances bien intégrées à la mondialisation du fait de leur

ouverture ou de leurs organisations régionales, les EU ont des interfaces maritimes et

frontalières plus nombreuses et plus puissantes que celles du Brésil. Leurs territoires ne

contribuent pas de la même façon à la puissance de ces deux pays. Les différentes régions des EU sont toutes très intégrées à la mondialisation

3) Une métropolisation des activités et des hommes

► Renforcement du pouvoir de commandement et des fonctions métropolitaines* liées aux caractéristiques de la mondialisation notamment en termes économiques. Emergence de conurbations appelées mégapoles*.

aux EU :

- Les USA sont urbanisés à plus de
80 %.

L’armature du réseau est puissante avec trois mégapoles New York ( 22 millions d’habitants), Los Angeles (17 millions) et Chicago (9.5 millions). 1/3 de la population vit dans des villes de plus de 5 millions d’habitants. Plus de 40 villes ont plus d’1 millions d’habitants. Les villes en forte croissance sont celles de la Sun Belt (Dallas, Phoenix, Las Vegas…). Certaines villes forment des mégalopoles avec la mégalopolis de Boston à Washington (Bos-Wash corridor)

Certaines mégalopoles plus ou moins importantes sont en formation : de San Francisco à San Diego incluant Los Angeles (SanSan), la Pugetopolis autour de Seattle, la Chipitts de Chicago à Pittsburg, la Métrolina de Norfolk à Atlanta (Etats des Carolines jusqu'en Géorgie).


- La métropolisation* est très importante avec des villes mondiales comme New York, Los Angeles, Washington et Chicago. Ces villes attirent des fonctions internationales : financières à New York et Chicago, politiques à Washington, de conception à San Francisco (Silicon Valley), culturelles à Los Angeles (Hollywood), touristiques à Miami.

- Les villes américaines sont structurées sur le même
modèle. On trouve au centre un downtown* (centre-ville), un CBD* actif le jour et vide la nuit constitué de gratte-ciels et souvent des ghettos* autour, ainsi que pour les villes du NE des espaces industriels en crise (friches). Des opérations de reconversion, de rénovation et de réhabilitation ont été menées avec succès (cf. Boston) et ont entraîné une gentrification* de ces quartiers. La périphérie des villes américaines est marquée par un important processus d’étalement spatial*, c’est le domaine des vastes banlieues pavillonnaires qui concentrent 75 % des Américains, quadrillées par des autoroutes le long desquelles s’installent les « edge cities », les nouveaux centres dédoublés qui concentrent commerces, bureaux et parcs scientifique, au-delà on trouve parfois des « gated communities » (quartiers fermés). L’espace de la ville américaine est donc fragmenté, ségrégué socialement et spatialement et éclaté entre vieux centre, technopôles, ancien et nouveaux CBD, donc polynucléaire (cf. Los Angeles).

Au Brésil : La population est très largement urbaine à plus de 80 % mais il y a des inégalités régionales : Le Sudeste est urbanisé à plus de 90 % alors que le Nord et le Nordeste sont plus ruraux.

- Les mégapoles se situent sur le littoral dans le Sudeste : Sao Paulo (20 millions, 1 Brésilien sur 10, 4° ville du monde par sa taille, 2° en Amérique Latine après Mexico, immense aire urbaine de Gran Sao Paulo de 1000 km d’Est en Ouest et 65 km du Nord au Sud) et Rio de Janeiro (13 millions) qui forment une mégalopole en émergence.

On peut y ajouter des villes importantes de plus de 2 millions d’habitants comme Salvador de Bahia, Brasilia, Fortaleza et Belo Horizonte. Les villes en forte croissante sont au Nord et à l’Ouest du Brésil (Manaus, Fortaleza, Brasilia).


- La métropolisation est encours et entraîne une spécialisation des métropoles : fonctions politiques à Brasilia, fonctions de commandement économiques et financières à Sao Paulo (sièges sociaux,bourse), seule ville mondiale du pays, fonctions touristiques à Rio de Janeiro, fonctions industrielles et tertiaires dans les villes du triangle industriel de Sao Paulo, Rio de Janeiro et Belo Horizonte.

- On a aussi un autre contraste spatial important au Brésil entre
un centre (le triangle industriel) et une périphérie (le reste du pays). Les villes brésiliennes connaissent un fort étalement spatial et une importante fragmentation et ressemblent de plus en plus aux métropoles américaines.
- Les centres villes sont riches, développés et bien équipés, ils comprennent à la fois le CBD, signe de l’intégration du Brésil à la mondialisation ; le centre historique, symbole du passé colonial ; des maisons individuelles entourées d’arbres ou de hauts murs, souvent gardés par des vigiles réservés aux élites.
- Les périphéries sont pauvres et en développement, sous-équipées, elles voient la multiplication des bidonvilles ou
favelas, quartiers d’habitat précaire et spontané faits de maisons auto-construites, marqués par le mal-développement. Entre les deux, on trouve tout type de quartier : les cortiços (ruches) sont des quartiers « taudifiés » faits d’immeubles dégradés, sortes de favelas verticales peuplées par des familles de néo-urbains pauvres et de plus en plus nombreuses ; d’autres favelas se situent dans les espaces laissés libres et dans les zones à risques, à proximité des voies ferrées, des autoroutes ou des aéroports, ou sur les pentes ; les « condominios fechados » sont des quartiers fermés pour les riches gardés par des milices privées, des « gated communities », qui parfois ont leur propre shopping center ; des immeubles d’habitat collectif pour les classes moyennes ; des quartiers aux fonctions économiques (industrielles, commerciales…). Ces contrastes sociaux entraîne des violences urbaines très importantes, Rio et Recife font partie des villes les plus violentes du monde.

 

 

T° Points communs réseaux urbains EU/Brésil :

- La métropolisation et la fragmentation socio-spatiale.

Ces deux pays sont tous les deux très urbanisés (plus de 80 %). Ils possèdent des mégapoles formant des mégalopoles comme NY et la mégalopolis ou Sao Paulo et Rio de Janeiro. Les métropoles attirent les hommes et les activités, elles se spécialisent dans certains domaines.
- Mais le réseau urbain américain est plus puissant que celui du Brésil, l’aire d’influence des métropoles est plus vaste : les EU possèdent plusieurs villes mondiales (AMM), ce sont non seulement des centres pour le pays mais aussi des centres pour le monde, ce qui n’est pas le cas du Brésil, excepté Sao Paulo.Toutefois les villes américaines et brésiliennes se ressemblent de plus en plus. Elles sont marquées par le
processus de fragmentation spatiale lié à l’étalement spatial urbain, au déplacement ou au dédoublement des activités du centre ville en périphérie, à la ségrégation socio-spatiale. Ainsi les activités sont éclatées entre différents pôles.

III. L'organisation des territoires états-unien et brésilien

A) L'organisation du territoire états-unien

* Voir diaporama croquis EU

1) Un NE, centre ancien

► Il s’organise autour de la mégalopolis* et des métropoles de la région des Grands Lacs.
- Cette région concentre plus du 1/3 de la population des EU. On y trouve les plus fortes densités humaines et de transports des EU.
- Cet espace concentre des fonctions de commandement (ONU, FMI, Présidence américaine/Maison Blanche, Pentagone), des fonctions de conception et des fonctions de production. Le NE a toujours été le centre décisionnel des EU avec 70 % des sièges sociaux des firmes américaines (même s'il est fortement concurrencé par la Californie dans la « Sun Belt »). C’est le premier marché financier du monde (New York).
- Importance aussi des grandes universités et des pôles de R&D (Yale à Princeton,Harvard et le MIT à Boston).
- Bien qu'ayant été frappé par de nombreuses crises (crise dans les années 1960-1980 textile,sidérurgie, mécanique puis 2008 = désindustrialisation), le NE reste aussi la première région industrielle du pays avec 45 %des emplois industriels (on parle de «
 Manufacturing Belt »).
- La désindustrialisation touche surtout des villes comme Détroit, Chicago, Cleveland et Pittsburgh (
Rustbelt* = ceinture de la rouille) donc les villes du NE se sont réorientées vers des activités industrielles de haute technologie et le tertiaire supérieur. Avec son interface majeur sur la côte est, c’est un espace ouvert sur l’Europe et le reste du monde (NYC 3ème port US derrière l'ensemble portuaire de Louisiane du sud et Houston).

 

2) La Sun Belt* : une périphérie attractive et dynamique


- La Sun Belt (ceinture du soleil) constitue ce croissant périphérique en forte croissance, formé de 15 Etats de la Virginie à l’Etat de Washington.
- On a vu que les flux migratoires internes et externes y étaient intenses : on y trouve 4 Américains sur 10. Son attractivité relève du phénomène de l’
héliotropisme (douceur du climat). C'est aussi ce qui explique le dynamisme du tourisme (Floride et Californie) avec par exemple des littoraux aménagés en immense plages, les sites culturelles ou naturels comme les grands parcs très nombreux aux EU et spécifiquement dans la Sun Belt (Yosemite National Park, Death Valley National park...).
- la position d’
interface avec l’Amérique Latine et l’Asie-Pacifique mais aussi le Canada (Seattle- Vancouver / Pugetopolis), le développement d’activités de R&D dans l’aéronautique, l’aérospatiale et la défense, les ressources du sous-sol qui ont induit la création d’industries lourdes, contribuent à son dynamisme.

- En terme de métropolisation, il n’y a vraiment que Los Angeles, Dallas, Houston et San Francisco qui font un contrepoids au NE.

- Une des particularités de la
SB est la prédominance des contrastes socio-spatiaux.

Quatre régions motrices se distinguent : la Floride qui attire les retraités, les touristes et les capitaux d’Amérique Latine ; leTexas qui a une puissante agriculture et des ressources en hydrocarbures, des industries High Techet d’importantes infrastructures de transports ; la Californie avec une agriculture très développée,des industries de pointe, un important tourisme et qui a été l’objet d’investissements de l’armée ; l’Etat de Washington avec Seattle, ville de Microsoft et de Boeing et le développement de Portland en liaison avec Vancouver au Canada.

Des centres secondaires apparaissent : Atlanta la ville de Coca Cola Company (+ électronique, aéronautique) et sa région le « Vieux Sud » (industrie d’assemblage, polyculture) ; Phoenix ; Las Vegas (Arizona, Nevada).


Il existe aussi des régions qui sont des têtes de pont des EU : l’Alaska (forêt, pêche et hydrocarbures) et les îles Hawaii (tourisme et agriculture tropicale) : ce sont des espaces lointains mais stratégiques.

 

3) L’intérieur, marge exploitée


- La région des Grandes Plaines et Hautes terres (Midwest) est peu peuplée mais est intégrée à la mondialisation par ses activités. Les Grandes Plaines sont les greniers à blé des EU et, en partie, du monde. L'élevage y est aussi particulièrement développé en mode extensif. Tandis que les Hautes Terres se tournent vers leurs ressources naturelles (minerais, hydrocarbures) et la beauté de leurs paysages (parcs naturels,tourisme). Quelques centres urbains d’envergure parsèment ce vaste ensemble : Kansas City, Denver et Salt Lake City et y concentrent des activités de services et des industries.

 

T° : Ce qu'il faut retenir et la position de centralité des régions états-uniennes c'est-à-dire leur capacité à être actrices de la mondialisation et aussi à en intégrer les dynamiques.

B) L'organisation du territoire brésilien

* Voir diaporama croquis Brésil

Là aussi hiérarchie centre/périphérie. Selon le géographe Hervé Théry, il y a trois Brésil : « une Suisse, un Far-West et un Pakistan ».

 

- Le centre : Sud et Sudeste = « la Suisse »

Ces régions produisent les ¾ du RNB et 70 % du PIB industriel et concentrent plus de 50 % de la population du pays sur 18 % du territoire (fortes densités). Elles comportent des régions industrielles telles que le triangle industriel (Sao Paulo avec 50 % de la production nationale des industries lourdes sidérurgiques et chimiques, des industries mécaniques automobiles et des industries de haute technologie / Rio de Janeiro / Belo Horizonte) mais aussi des régions d’agriculture commerciale moderne tournée vers l’exportation (agrumes, café). Elles sont ouvertes sur le monde par leurs ports et sont animées par de grandes métropoles (Sao Paulo, Rio de Janeiro). Les classes moyennes se sont développées et ont contribué à l’essor d’un marché de consommation. Le niveau de vie y est supérieur au reste du pays, avec des salaires plus élevés, unIDH plus élevé, un analphabétisme faible, des taux de fécondité et de mortalité infantile plus faibles. Leur essor date du XIX° siècle (cycle du café) entretenu par les politiques de

développement au XX° siècle (investissements publics et enfin IDE). Le Sudeste et notamment ses centres urbains sont un espace d’accueil pour les flux migratoires intérieurs.

 

 

- Les périphéries en voie d’intégration : Centre-Ouest et Amazonie (Nord) = « le Far-West »

Ces régions représentent 14,5 % des Brésiliens sur 64 % du territoire (faibles densités). Leur mise en valeur est assez récente et ponctuelle. Elles attirent les flux migratoires et ont un fort potentiel dedéveloppement car elles ont d’importantes réserves d’espace. Le Mato Grosso ou Centre-Ouest estdevenu une région d’élevage extensif, mais voit aussi se développer la culture du soja transgénique dans d’immenses exploitations modernes après avoir connu le cycle de l’or au XVIII° siècle. Le Mato Grosso est plus riche et plus développé que l’Amazonie. Cette dernière, constituée d’un immense bassin hydrographique et forestier, a des ressources abondantes. C’est une région intermédiaire en termes de développement. Après avoir connu le cycle du caoutchouc et son déclin, elle a été mise en valeur ponctuellement avec le percement des routes transamazoniennes,l’essor des fronts pionniers où se développent agriculture (petits terrains donnés aux colons,grands domaines d’élevage extensif) et exploitation minière (mines de Carajas : plus grande minedu monde). Ceci entraîne le recul de la forêt, ce qui pose le problème de la durabilité de ce développement. Des parcs naturels et des réserves indiennes tentent de préserver les premiersoccupants de cette région. Une zone franche pour développer la construction mécanique et l’électronique a été créée à Manaus.

 

- Les périphéries en marge du développement : le Nordeste = « le Pakistan »

Cette région comprend 28 % de la population sur 18 % du territoire (fortes densités depuis la colonisation du pays par les Portugais, le cycle de la canne à sucre et le système esclavagiste). On ytrouve l’ancienne capitale du Brésil, Salvador de Bahia. Le Nordeste est la région la moins développée du Brésil avec un IDH faible, un analphabétisme plus élevé (22 %) et le problème de lafaim. C’est une région encore assez rurale au rôle économique réduit, très dépendante du centre.C’est une région d’émigration, d’exode rural vers les villes du Sud-est. L’intérieur du Nordeste, leSertao est une vaste poche de pauvreté qui présente les retards économiques et sociaux les plusgraves du pays où se concentrent des paysans sans terres et des ouvriers agricoles. C’est unerégion semi-aride autour de la vallée du Sao Francisco marquée par des sécheresses qui peuvent durer plusieurs années (les secas) et par les inégalités foncières les plus marquées du pays

Pour le Brésil, la marge que constitue le Nordeste, espace agricole en crise, marqué par unepauvreté et un sous-développement très important, est bien une marge à l’échelle mondiale

 

Conclusion régions Brésil : Le territoire du Brésil est immense et dotés d’abondantes ressources mais il est marqué par un triple contraste : littoral peuplé / intérieur vide ; sud riche et développé / Nord pauvre et en développement ; centre du triangle industriel / périphérie. Il est organisé autour des espaces centraux du Sud et du Sudeste, fortement métropolisés et ouverts sur le monde, puis on distingue des périphéries en voie d’intégration au Centre-Ouest et en Amazonie mais dont le développement n’est pas toujours durable, et enfin on trouve une périphérie en marge du développement au Nordeste. C’est un territoire qui reste encore à maîtriser.

 


Chapitre 3 Le continent américain entre tensions et intégrations régionales

dans la catégorie TS Géographie

Quelques documents pour préparer puis réviser le cours sur l'Amérique :

Diaporama_Amerique.pdf

Amerique_Schema.pdf

Amerique_Schema_avec_villes.pdf

Chapitre_3_Amerique_Plan.pdf

Croquis_Amerique_Manuel.pdf

Croquis_Amerique_numerise.pdf

Legende_croquis_Amerique.pdf

Tableau_Organisations_regionales_AmLat.pdf

Le cours dans sa totalité :

Chapitre_3_Amerique_entre_tensions_et_integrations.pdf


Chapitre 2 La mondialisation, fonctionnement et territoires

dans la catégorie TS Géographie

Thème 2. Les dynamiques de la mondialisation

Chapitre 2. La mondialisation, fonctionnement et territoires

Diaporamas 1 & 2 :

Diaporama_Mondialisation_1ere_partie.odp

Diaporama_Territoires.pdf

PLAN
I. Un produit mondialisé (EDC)
II. Acteurs, flux et débats
A) Les acteurs et leur rôle dans les dynamiques de la mondialisation
1) Des acteurs étatiques et institutionnels
2) Les FTN
3) D'autres acteurs
B) Les flux de la mondialisation
1) Des mobilités humaines croissantes
2) Essor des échanges et mondialisation des marchés
3) Flux immatériels et mise en réseau du monde
C) Une mondialisation en débat
1) Qu'est-ce qui fait débat ?
2) Acteurs et formes de contestation
3) Vers une gouvernance mondiale ?
III. Des territoires inégalement intégrés
A) Pôles et espaces majeurs
1) Métropoles et AMM
2) Façades maritimes
3) Des espaces aux atouts spécifiques
B) Un processus de hiérarchisation des territoires
C) Un facteur de marginalisation des territoires
1) Des espaces en marge (typologie)
2) Inégalités multiscalaires
IV. Les espaces maritimes : approche géostratégique
A) Une mondialisation qui accroît le rôle géostratégique des E.M.
B) Des espaces reflétant la hiérarchie des puissances
C) Des espaces au cœur des tensions internationales

CC : Définition de la mondialisation

Croquis obligatoires :

Croquis_Poles_et_flux.pdf

Legende_Poles_et_Flux_Mondialisation_correction.pdf

Inegale_integration_des_territoires_dans_la_mondialisation.pdf

Chapitre 2. La mondialisation, fonctionnement et territoires

I. Un produit mondialisé (EDC) : le téléphone mobile

Manuel pp. 232 à 237

► Questions :
- 1 à 4 p.233
- 1 et 2 p.235
- 1 et 2 p.236

Rédaction d'une introduction sujet de composition : « En vous appuyant sur le cas du produit mondialisé étudié en classe, présentez les acteurs et les flux de la mondialisation ? » ou composition à rédiger à partir du plan détaillé p.237.
Aides à la mise en oeuvre :
- Notions et vocabulaire à utiliser : FTN, DIT/NDIT, mondialisation, sous-traitants (sous-traitance), réseaux.
- Formuler une définition personnelle de l'expression « produit mondialisé »
- Production d'un schéma à intégrer dans une partie de la composition (au choix) (voir exemple schéma Iphone)

 

 

Légende :




 

Composition de Géographie Sujet : « En vous appuyant sur le produit mondialisé étudié en classe, présentez les acteurs et les flux de la mondialisation »

(Introduction)
(Phrase d'accroche) Le téléphone mobile est apparu dans les années 80 (Motorola) mais s'est progressivement démocratisé dans les années 90. Il est actuellement un produit omniprésent dans la vie quotidienne et prend diverses appellations en fonction de ses caractéristiques techniques : téléphone cellulaire, GSM ou encore Smartphone. En 2014, on compte environ 7 milliards de téléphones mobiles dans le monde soit autant que d'êtres humains. Nul produit ne peut atteindre ce niveau de diffusion à tel point qu'une économiste, Suzanne Berger, a pu parler dans son ouvrage
Made in Monde, les nouvelles frontières de l’économie mondiale, Seuil, 2006, de « produit Made in monde ».
(Définition des termes du sujet et problématique) Il convient d'abord rappeler qu'un produit mondialisé est un
produit dont les étapes de fabrication, d’assemblage,d’acheminement, de distribution et de consommation reflètent l’intégration des acteurs économiques mondiaux , et révèlent la complexité des liens économiques qui unissent les différentes parties du monde. Il fait l’objet d’une distribution massive sur les marchés du monde. A travers l'étude de ce produit mondialisé on peut alors présenter les acteurs et les flux de la mondialisation pour mieux comprendre son fonctionnement et se demander en quoi ce processus de mise en relation des parties du monde entre elles change radicalement l'organisation du monde ?
(Plan) On observera en premier lieu les acteurs, les flux et les débats qu'implique la production et la diffusion du téléphone mobile pour constater ensuite l'inégale intégration des territoires dans la mondialisation.


I. Quels sont les acteurs, flux et débats impliqués dans la production et la diffusion du téléphone mobile ?
A) Les acteurs et leur rôle dans les dynamiques de la mondialisation du produit
Questions 1 à 3 p.235
Notions/voc. : NDIT, FTN, Filière, sous-traitants

B) Une illustration de l'intensification des flux dans la mondialisation
questions 1 à 3 p.233 + carte 8 p.235
Notions/voc. : Flux matériels et immatériels/IDE

C) Un produit objet de débats
question 4 p.233 et documents 10 p.235 & 11 p.236
Notions/voc. : ONG (China Labor Watch)


II. En quoi participe-t-il d'une inégale intégration des territoires à la mondialisation ?
A) Apparition de pôles et espaces majeurs
Carte n°3 p.233
Notions/voc. : Monde multipolaire

B) Finalement un processus de hiérarchisation des territoires
Carte n°3 p.233 et texte 5 p.233
Notions/Voc. : Nords, BRICS

C) mais aussi un facteur de marginalisation des territoires


Carte n°3 p.233
Carte n°4 p.233

Notions/Voc. : PMA

Insérer Schéma


 



II. Acteurs, flux et débats

A) Les acteurs et leur rôle dans les dynamiques de la mondialisation

1) Des acteurs étatiques et institutionnels

* Document d'appui : Etats en 1945 Etats actuellement voir diaporama

► Rôle toujours prépondérant des états :

« Ce n’est pas la mondialisation qui dissout les nations, mais l’autodissolution des nations qui produit la mondialisation. » (Emmanuel TODD, L’illusion économique, 2007)

Même si l'on a pu souvt dire que les Etats s'effaçaient (critique néolibérale des années 80) de + en + devant les FTN, ils gardent un rôle prépondérant. De plus en plus d'états : 230 actuellement. Pour plusieurs raisons :

- Ils encadrent l'organisation des territoires et participent à l'aménagement de leurs territoires ► infrastructures portuaires, zones franches comme les ZES* chinoises ou Tanger Med* (zone franche créée par le gouvernement marocain)

- Ils organisent la régulation de la Mondialisation en légiférant (éducation, RD, droit du travail, droits de douane...) et en aidant les entreprises dans leur développement et leur recherche de nouveaux marchés. On peut dire finalement que les Etats assurent la défense de leurs intérêts économiques et stratégiques, répondent aux besoins des populations, et des entreprises et cherchent à attirer des FTN (développement des infrastructures ou législation sociale au rabais).

- Ils créent ou intègrent des organisations internationales mais souvent régionales de coopération économique ce qui leur permet d'accroître leur place dans la M° : UE, Mercosur*, Alena* ou encore ASEAN*.

- Certains Etats sont des acteurs essentiels de la finance mondiale à travers leurs fonds souverains (Chine, Emirats du golfe : environ 40 fonds souverains qui sont des nouveautés dans la finance mondiale. Il s’agit de fonds d’investissement qui sont contrôles par les Etats, et sont différents des fonds privés (les hedge funds). Leur objectif est de faire fructifier des excédents commerciaux ou budgétaires (dopés par les excédents gaziers ou pétroliers) comme pour la Chine ou la Russie par exemple. Leur montant est estimé à environ 2500 milliards d’euros ce qui est plus que le PIB de la France)

* Document d'appui : Doc 1 p.71 Magnard 2014

► rôle des associations régionales et grandes institutions mondiales (ALENA, MERCOSUR, ASEAN, UE, OMC, FMI, G8, G20...) :
Renforçent les liens d'interdépendance économique entre les Etats en créant par exemple des zones de libre circulation des biens et des personnes Espace Shengen dans l'UE Il désigne un espace de libre circulation des personnes entre les États signataires de l’accord de Schengen.

[Pas à noter : Schengen est le nom de la localité luxembourgeoise où l’accord fut signé le 14 juin 1985, ainsi que la convention d’application de l’accord du 19 juin 1990, entrée en vigueur le 26 mars 1995.

Depuis le 1er juillet 2013, l’espace Schengen regroupe 26 États :

  • vingt-deux des vingt-huit membres de l’Union européenne. La Bulgarie, la Roumanie, Chypre et la Croatie n’y participent pas encore. L’Irlande et la Grande-Bretagne, quant à elles, bénéficient d’un statut particulier et ne participent qu’à une partie des dispositions Schengen (pour le Royaume-Uni, par exemple, participation à la coopération policière et judiciaire en matière pénale, à la lutte contre les stupéfiants et au Système d’information Schengen-SIS) ;

  • quatre États associés, non membres de l’UE : Norvège, Islande, Suisse et Liechtenstein.

Source : www.viepublique.fr]

2) Les FTN

* Documents d'appui : http://www.dailymotion.com/video/x3ikixz + diaporama schéma

- Ancienneté : Grandes entreprises internationales existent depuis longtps mais on parlait plutôt de multinationales avec une maison-mère et des filiales à l'étranger initié par les EU à la fin de la GM2. Exemple GM rachetant Opel ou Ford en Europe. Mais c'est à la faveur de la crise économique de 1973 puis avec la M° que les FTN se développent.

- Rôle moteur et puissance des FTN :
environ 82000 Ftn actuellement 2/3 du commerce mondial et 25% du PIB mondial. 75 M de salariés,

- Fonctionnement : des stratégies mondialisées, concentration horizontale et verticale
DIT* et NDIT* Voir Schéma à reproduire
-
Puissance repose sur capacité à maîtriser la gestion de l'espace mondial et donc à utiliser les ressources et les spécificités de chaque espqce à leurs fins ► approvisionnement, production, ventes.
- Elles utilisent leurs capitaux (les IDE*) pour accéder aux matières premières ou pour

installer leurs unités de production là où les législations sociales, fiscales et environnementales sont les plus avantageuses. Elles pratiquent un important lobbying pour empêcher les États de prendre des décisions contraires à leurs intérêts.

- Mettent en place une véritable Division Internationale du Travail qui spécialise les territoires à toutes les échelles. On parle même de NDIT avec émergence des pays non-occidentaux depuis les années 80. d'où ►

- Changements actuels dans la hiérarchie des FTN
Importance actuelle de la montée en puissance des FTN des Suds. Si les pays développés contrôlent environ 80% des FTN, celles des pays émergents montent en puissance : Lenovo (Chine), Tata (Inde), Petrobras (Brésil).  Salariés : 60 % dans les pays développés et 40 % dans les pays des Suds, dont la moitié en Chine. Voir tableau

- Tentative de définition :
Les FTN sont donc des grands groupes/entreprises « multiculturelles et multiprésentes sur le marché mondial » (Laurent Carroué) par l'intermédiaire de filiales hors de leur pays d'origine à laquelle elles restent fortement attachées.

* production d'un schéma FTN voir diaporama

3) D'autres acteurs

► ONG*
Il s'agit essentiellement des associations, syndicats et autres ONG* qui participent à la formation d'une opinion publique internationale mondialisée (mais non exempte d'oppositions
ou de rejets) comme Greenpeace (rôle moteur dans la dénonciation des pollutions multiples et des risques liés aux activités humaines comme en France avec les centrales nucléaires), Amnesty International (rapport annuel sur les violations des Droits de l'Homme dans le monde), WWF (préservation de la biodiversité) ou encore Sea Shepherd (lutte contre la surpêche).
Elles exercent souvent un lobbying* intensif auprès des institutions internationales (ONU) ou nationales (assemblée nationale en France, Congrès américain...).

► Acteurs « occultes » :

Document d'appui : https://www.youtube.com/v/TUm0-_2u9jA&fs=1&source=uds&autoplay=1

- Place particulière des diasporas* : communautés implantées dans monde en lien avec leur pays d’origine : elles permettent aux immigrants de s’installer dans pays et de développer des relations économiques avec le pays d’origine. Ancienneté des diasporas ► juive, arménienne, chinoise.
- Elles créent des richesses et participent ainsi à la mondialisation : ouverture commerces, magasins, entreprises ds pays d’émigration, et plus généralement réinvestissements financiers ds pays d’origine ► remises, «remesas » Amérique du Nord ► Amérique latine environ 400 Mds de $ en 2012. Principaux pays receveurs Inde, Chine (« Chinatown » à SF ou à Paris XIIIème), Philippines, Mexique.

► Acteurs illégaux : les mafias, org criminelles qui agissent ds monde pour la défense de leurs intérêts écos , politiques parfois, et qui assurent mondialisation de produits illicites ( prostitution, drogue, armes ). Trafic de drogue international 2 à 5% du PIB mondial, premier marché agricole au monde, + trafic d'armes, d'oeuvres d'art ou encore d'êtres humains...
Antimonde = a été utilisée par Roger Brunet pour qualifier tout ce qui échappe à la mondialisation légale. Les caractéristiques de l’antimonde sont qu’il est réticulaire (il fonctionne en réseau) et qu'il est difficile à évaluer.



B) Les flux de la mondialisation

Flux : (Définition possible) Flux : échanges qui se multiplient ds le monde non slt pour le commerce, les migrations mais aussi les idées. On parle des flux matériels et immatériels ou visibles et invisibles.

NB : La mondialisation est marquée par une explosion des flux, qui renforcent les interdépendances entre les territoires, qui tissent des réseaux à toutes les échelles, et qui hiérarchisent l’espace autour de pôles majeurs. Ces flux sont de trois natures : les mobilités (flux de personnes), les flux matériels (marchandises) et immatériels (flux d’informations et de capitaux).

1) Des mobilités humaines croissantes

* Document d'appui : Voir fiche HCR diaporama

► Mobilités humaines :
- Tourisme : (25 millions en 1950) compte selon l’OMT environ 1,1 milliards de touristes internationaux en 2013 (+ 5% par rapport à 2012).
Différence touriste/migrant : Définition INSEE « Le tourisme comprend les activités déployées par les personnes au cours de leurs voyages et séjours dans des lieux situés en dehors de leur environnement habituel pour une période consécutive qui ne dépasse pas une année, à des fins de loisirs, pour affaires et autres motifs non liés à l'exercice d'une activité rémunérée dans le lieu visité ».

- Les migrations internationales : migrants écos, réfugiés politiques...etc. (220 millions) s’organisent en majorité entre pays voisins (40% selon le PNUD en 2009) et sont largement devancées par les migrations internes (740 millions dans le monde en 2009). A l’échelle des Etats, si l’exemple des migrants mexicains circulant de part et d’autre de la frontière entre Mexique et Etats-Unis accrédite la notion de transnationalisme, la construction d’un mur le long de la frontière montre que l’émergence de circulations transnationales est un produit de la mondialisation évolutif et spatialement sélectif.

► Nécessité de nuancer l'impression d'hypermobilité qui ressort de la mondialisation des flux humains : Michel Foucher a ainsi montré que depuis 1990 environ 26 000 km de nouvelles frontières sont apparus. De nombreux murs s’érigent pour freiner les migrations transnationales : Ceuta, Grèce-Turquie, Bulgarie-Turquie, Inde-Bangladesh. A l’échelle urbaine, on peut relever les mêmes contrastes : carrefour des mobilités et lieu d’une grande diversité migratoire, la ville voit aussi se structurer des espaces suburbains sur des revendications identitaires. Los Angeles, est ainsi qualifiée de « ville-monde multiculturelle » (Sarah Mekdjian), espace de côtoiement pour les « Little » (Armenia, China, Korea, Persia, Ethiopia, Thai Town ou Filipinotown).


- de plus à l’échelle mondiale, la marche à pied et le vélo assurent la majorité des déplacements, la voiture et les transports publics en assurent 20% chacun. L’accroissement des distances parcourues est révélatrice du développement de la mobilité. Ainsi, en trente ans, les distances ont été multipliées par 3,5 dans les pays en développement et en Europe, par 1,9 en Amérique du Nord où elles étaient déjà particulièrement élevées. Si la moyenne mondiale s’établit à 14 kilomètres par habitant et par jour, les écarts sont encore très importants, de 6 kilomètres en Inde à 45 kilomètres en Amérique du Nord.

2) Essor des échanges et mondialisation des marchés

* Document d'appui : Diaporama doc sur Porte-conteneurs

Contexte favorable et « conteneurisation du monde » :
- Depuis '70 révolution transports avec conteneurisation, 80% des échanges maritimes par conteneurs . capacité bateaux a augmenté , 10 000 EVP par bateau ( EVP = 33 m3 ) , donc couts de transport de moins en moins importants. Environ 3000 Bateaux circulent ds monde par an. CMA-CGM, China Shipping, APL. Certains géographes parlent même de « conteneurisation du monde ». 15 états appartenant aux trois pôles dominants réalisent 70% du commerce mondial.
 

- Mais aussi développement du transport aérien passagers et fret car diminution des coûts grâce améliorations techniques ( vitesse, autonomie … ), augmentation capacité ( Airbus 380 offre 800 Places ), rentabilisation vols avec développement vols non directs par transfert entre destinations donc constitutions de Hubs (Roissy voir EDC en 1ère) ( carrefour aérien de redistribution de passagers ou marchandises ).

► Une explosion globale des flux : multiplication par 6 depuis 1990 ; valeur du commerce mondial en 2011 : 22400 Milliards de dollars, dont 80% biens matériels, 20% biens immatériels ( services ). Répartition entre types de produits évolue même si quantités totales augmentent pour tous : croissance des produits manufacturés : 70% des échanges  ( acier, produits chimiques, automobiles, textiles, produits électroniques et informatiques ) ; stabilité des flux de matières premières et énergétiques ( 20% échanges ) ( pétrole, gaz ) et diminution des échanges agricoles et alimentaires ( 10 % ) ( soja, blé, viandes ) .

Pôles majeurs de production des flux :

¾ Echanges entre pôles triade et associés donc Amerique du Nord ( US, Canada ), Europe ( union euro et associés comme Suisse, Luxembourg ) et Asie orientale ( Japon, Corée Sud, Chine, Taiwan, Singapour , Inde ) , mais aussi nombreux flux à l’intérieur d’organisations régionales comme UE ( 40% du commerce mondial entre pays membres ), ALENA (voir cours Géo Etats-Unis), MERCOSUR (voir cours Géo Brésil).


Complexification : Flux de marchandises depuis NDIT : matières premières pour fabrication , pièces fabriquées dans pays à main d’œuvre bon marché puis assemblés dans autre pays comme dans secteur automobile (PSA en France, Russie, Iran, Espagne, Maroc par exemple), produit diffusés dans pays autres que fabrication comme IPhone, entreprises de pays émergents qui vendent dans monde entier ( ex : électroménager turque et chinois majoritaire ds pays du Nord ).


► Explosion des flux illicites : ils échappent à toute législation, mais estimation à 15% du commerce mondial ( trafics armes, drogue, œuvres d'art, produits de contrefaçon, cigarettes, organes ..). Flux plutôt Sud / Nord pour drogue , prostitution, organes , produits de contrefaçon ; et plutôt flux Nord/Sud pour trafic d’armes.

3) Flux immatériels et mise en réseau du monde

* Document d'appui : Carte réseaux FB

► On peut aussi parler ici des flux d'information et des flux financiers notamment voir texte Laurent Carroué dans Diaporama

- Croissance des télécommunications = facteur accélérateur de la M°. Téléphonie, Internet, Fibre optique. En 10 ans nombre de mobiles passés de 740 M à 5,3 milliards. 35% de la PM est « internaute » en 2011. Mais fracture numérique : inégalités entre états et à l'intérieur des états. Donc réseaux des télécommunications très inégal dans le monde.
- Flux financiers voir analyse de texte doc. N°8 p.73 Magnard.

Définition : IDE
* production d'un schéma sur flux économiques à reproduire dans une composition

C) Une mondialisation en débat

1) Qu'est-ce qui fait débat ?

Les débats générés par l’essor de la mondialisation tournent autour de deux enjeux cruciaux : la question de la gouvernance et la contestation des effets de la mondialisation.
 

  • La question de la gouvernance se pose avec la mise en cause de certains acteurs (FTN, acteurs financiers…) et l’aspiration à un renforcement du contrôle démocratique sur les réseaux d’échange et les marchés, ce qui pose la question de la place des Etats dans le processus de mondialisation. Le XXIe siècle est à la fois le siècle de la généralisation de l’Etat comme modèle d’organisation de l’espace (ce dont témoigne la multiplication des frontières) et celui de son affaiblissement par la mondialisation. Pourtant, les Etats peuvent être influents à travers l’établissement de normes sociales ou environnementales.

 

  • La contestation des effets de la mondialisation est croissante. Même si la mondialisation engendre un accroissement important des richesses à l’échelle planétaire, elle contribue aussi au creusement des inégalités. A l’échelle mondiale, les inégalités entre Etats restent fortes : même si les BRICS émergent, la croissance des Suds s’accompagne d’une plus forte dépendance à l’égard des Nords, auxquels appartiennent la majorité des acteurs de la mondialisation. Tandis que certains profitent peu de la mondialisation (PMA). A l’échelle des Etats, les inégalités internes sont colossales (clivage Chine intérieure / Chine littorale). De plus, les coûts sociaux (délocalisations, conditions de travail, travail des enfants) et environnementaux (pour la fabrication et le transport) sont régulièrement dénoncés.

 

2) Acteurs et formes de contestation

► L’altermondialisme (« un autre monde est possible ») est un courant de protestation fondé sur l'idée que d'autres formes d'organisation du monde que les formes de la mondialisation libérale sont possibles. Ce mouvement, né après l'effondrement du bloc soviétique, se veut une force de proposition afin de dépasser l'image négative de l'antimondialisation (qui prône un retour au protectionnisme). Les critiques et les projets alternatifs des mouvements et organisations s'en réclamant portent sur les questions de gouvernance, de rapports Nord/Sud, de développement équitable et durable, par exemple. L'altermondialisme a connu une phase de médiatisation importante autour des années 2000 :
- création d'ATTAC en 1998
- manifestations contre les sommets du G8 (Gênes, 2001) et par la tenue de forums sociaux mondiaux (Porto Alegre, 2001) en alternative aux forums économiques mondiaux de Davos.
- Film « Le cauchemar de Darwin » en 2005 H. Sauper,
- Le choc de la crise financière mondiale de 2007 a donné un écho certain à ce courant protestataire, notamment à travers les mouvements « Occupy1 » ou bien ceux des Indignés2 (cf. Stephane Hessel,
Indignez-vous !, 20103), ou encore le mouvement des « Anonymous », hackers anti-mondialisation.

► de l'altermondialisme à l'antimondialisation :
Toutefois, la nébuleuse altermondialiste est très diverse dans ses échelles d'action, du local au global, et divisée dans ses propositions. Elle semble actuellement en perte de vitesse malgré des réussites aux élections dans certains pays comme Podemos (mouvement de gauche anti-mondialisation mais pas seulement...) en Espagne.

3) Vers une gouvernance mondiale ?
► Voir Histoire chapitre 8 Une gouvernance économique mondiale depuis 1975.



III. Des territoires inégalement intégrés

Il semble que les reproches principaux envers la mondialisation portent sur l'inévitable ségrégation socio-spatiale à l'échelle internationale et locale ainsi que la dissociation des territoires, qu'elle produit. En contrepartie, les facteurs intégrateurs semblent parfois laissés de côté. Qu'en est-il des territoires dans la mondialisation ?

A) Pôles et espaces majeurs

1) Pôles anciens et pôles émergents
 

TE : A l’échelle mondiale, la mondialisation est dominée par trois aires de puissance majeures sur la planète : l’Amérique du Nord, l’Europe occidentale et l’Asie orientale (à distinguer des trois espaces de la Triade stricto-sensu définie par Kenichi OHMAE en 1985). Les pays au système capitaliste libéral ancien sont intégrés de longue date dans la mondialisation. Les BRICS, ainsi que les puissances pétrolières (Etats de la péninsule arabique, Nigéria, Angola, Venezuela) présentent une intégration récente mais complète à la mondialisation. Tandis que d’autres pays émergents s’intègrent progressivement dans la mondialisation (Amérique, latine, Turquie, Iran, Indonésie). La mondialisation présente donc désormais un caractère multipolaire.


2) Métropoles et AMM

* Voir classement Villes globales Tableau diaporama

Enfin, localement, certaines villes disposent d’un rôle stratégique : des métropoles de rang mondial concentrent les fonctions de commandement. Elles sont en mesure d’attirer les investissements, les activités, les hommes et les capitaux. La sociologue Saskia SASSEN parle alors de « Ville Globale» (Global City). Les prototypes sont New York, Londres et Tokyo, auxquels il faut rajouter d’autres comme Francfort, Paris, Hong Kong, Shanghai, Singapour, en raison de l’intensité de l’activité de leurs bourses. Ce sont souvent des mégapoles (plus de 10 millions d’habitants), mais le critère démographique est peu important (Francfort ou Hong Kong ne sont pas des mégapoles, et inversement Calcutta n’est pas une ville globale).
+ Présence de CBD qui les identifie.(Central Business District ou quartier d’affaires).

► Ces villes globales entretiennent des relations étroites, dans un réseau hiérarchisé de villes ou World City Network (concept forgé par le géographe britannique Peter J. TAYLOR, fondateur du GaWC). Dans les années 1990, les géographes français ont développé le concept de l’Archipel Métropolitain Mondial (Olivier DOLLFUS, 1996), qui décrit un espace au sein duquel de grandes métropoles constituent des pôles directeurs de la mondialisation. Chacune de ces métropoles constitue alors une « île » qui entretient avec les autres grandes villes des relations privilégiées qui traduisent leur appartenance au même « archipel », comme une mégalopole à l’échelle mondiale (3 mégalopoles voir croquis). L’ensemble forme un réseau relié par des flux importants et associe dans un même mouvement de développement des activités de haut niveau, notamment de recherche, d’innovation et de direction.
 

3) Façades maritimes

 

A l’échelle régionale, les façades portuaires jouent un rôle privilégié : étalées en Asie orientale (Osaka, Shanghai, Hong Kong, Singapour), concentrées en Europe de l’Ouest (Northern Range), ou plus localisées (Los Angeles, Dubaï), elles constituent des interfaces majeures de la mondialisation

* SCHEMA d’interface voir diaporama

 

4) Des espaces aux atouts spécifiques

les paradis fiscaux

- La mondialisation du système financier a alimenté le développement d’enclaves sans prélèvement fiscal. C'est ce que l'on appelle les OFC ( offshore Financial Center ) ou centres financiers extraterritoriaux ( CFE).

- Ce sont des états ou territoires rattachés, de petite taille, bénéficiant de juridictions d’exception, spécialisées dans la fourniture de prestations financières « opaques ». Ils procurent le secret bancaire, des réglementations laxistes, des sociétés garantissant l’anonymat. Ils sont souvent spécialisées ( Luxembourg : fonds de placements mutuel, les Bermudes : compagnies d’assurance, Les Caïmans, Bahamas : fonds d’investissements fonds spéculatifs ) et accueillent aussi les produits des évasions fiscales + une partie de l’argent des trafics internationaux.
- Le FMI en compte 70 et l’OCDE 47, ils sont souvent localisés à proximité d’une grande place financière internationale, mais aussi sur de très petits territoires insulaires.

- Au G20 de Londres en Janvier 2011, OCDE a publié une liste des territoires non coopératifs et le « secret bancaire » est de plus en plus remis en cause. Certains pays semblent même prêts à y renoncer au moins partiellement comme la Suisse ou le Luxembourg.

Les zones franches :

Parties d’un espace mondial où entreprises bénéficient d’avantages fiscaux ( régime fiscal plus souple ou exonération d’impôts ), les IDE y sont donc importants, dans ces espaces se développent des activités industrielles tournées vers l'exportation ( ex : Pudong, quartier de Shanghai voir photo diaporama). Souvent placées dans les quartiers des mégapoles ou villes mondiales.


► Les zones frontalières :

Espaces attractifs ds lesquels entreprises ou individus s’installent car svt zones qui séparent espaces différenciés par le niveau de developpement ou la fiscalité, les salaires. Avec la libéralisation du commerce mondial, les zones transfrontalières jouent aussi un rôle important, comme la Mexamerica (frontière Etats-Unis – Mexique) où les échanges se sont accrus dans le cadre de l’ALENA. On peut citer également le cas des frontières internes de l’UE, autour du Benelux notamment.


B) Un processus de hiérarchisation des territoires

La hiérarchisation des territoires est étroitement dépendante de la connexion aux réseaux de transports qui relient les différents pôles de la mondialisation. Le commerce mondial s’organise autour de grandes routes qui relient les façades maritimes asiatiques, européennes et nord-américaines. Certains carrefours de transport sont des hubs* à la fois portuaires et aéroportuaires (Singapour).


► La mondialisation accentue la concurrence entre les territoires. Les stratégies des entreprises s’organisent à l’échelle planétaire. Les Etats comme les métropoles s’efforcent d’attirer les IDE, en aménageant par exemple les infrastructures de transport ou en créant des zones franches (free zone) (Doha, Dubaï, Hong Kong).


► La mondialisation est donc un processus qui génère des inégalités territoriales à toutes les échelles, en fonction de l’intégration - ou non - aux réseaux de la mondialisation. Les territoires sont ainsi hiérarchisés, à l’image des métropoles : certaines sont de rang mondial (Londres), alors que des métropoles de rang secondaire ont un rayonnement national (Birmingham) ou régional (Newcastle).


* Voir Diaporama : 2 exemples de schéma reprenant l'idée d'une inégale intégration des territoires dans la Mondialisation.

C) Un facteur de marginalisation des territoires

1) Des espaces en marge

Les PMA (Pays les moins avancés). 49 pays au monde sont qualifiés de PMA, les plus nombreux en Afrique subsaharienne (34), 9 en Asie, 1 dans les Caraïbes, 5 dans Pacifique. Ces pays, délaissés par la mondialisation, sont dans une situation critique, parfois dramatique. Ils ne représentent que 1% du PIB mondial et 0.5% du commerce international.


► Quels sont les critères qui les définissent ? ONU (1971) critères : revenu par habitant faible < 745 dollars ; mauvaise qualité de vie des populations, sous-nutrition, mortalité infantile, tx alphabétisation adultes faible, tx de scolarisation dans l'enseignement secondaire faible, faible croissance économique, poids du secteur Primaire dans éco important, peu de produits exportés, vulnérabilité aux aléas et crises (climatiques, politiques etc… ) qui aggravent pauvreté.

Donc PMA = pauvreté car faiblesse des Etats, absence de couverture sociale, insuffisance des systèmes de santé et éducatifs, insuffisance infrastructures ( eau potable, egouts electricite etc….). On parle parfois « d'états faillis » i.e impuissants.

Le poids de la ruralité et de l'agriculture : D’autre part, ces pays sont encore essentiellement ruraux, la part de l’agriculture vivrière y est encore grande et l’accès au commerce mondial est freiné par la concurrence des grands pays agricoles et des politiques des pays développés qui protègent leurs agriculteurs puisque les produits agricoles de l’Union européenne (dans le cadre de la PAC) ou des Etats-Unis sont les seuls à être subventionnés.

Des territoires victimes de stratégies « d'évitement » et de prédation :

- Plusieurs raisons peuvent «  refroidir » les entreprises pour investir ( IDE ) et peuvent « freiner » le développement économique
- l’enclavement ( pas d’accès à une façade portuaire )
- le refus politique de la mondialisation ( Corée du Nord )
- l’instabilité politique ( corruption, guerres civiles)-( zones grises : espace non contrôlé par pouvoir, souvent contrôlé par Mafias qui pratiquent trafics divers )
- les maladies ( Choléra, Sida, Ebola etc...)

- Parfois, certains pays deviennent attractifs car la main d’œuvre asiatique est plus chère ainsi certaines FTN s’y installent comme H&M qui produit en Ethiopie et certains pays investissent malgré les risques, comme la Chine. Souvent exploitation des ressources au profit de FTN, donc même si emplois, mal payés et pas d’investissements pour développement du pays ( ex : pétrole au Soudan et Angola, Uranium au Niger ..).

- Dans ces pays peu peuplés se pratique la location de terres sous forme de concessions de terres agricoles par multinationales ou états étrangers des pays émergents qui connaissent une forte croissance démographique ( donc cultures pour exporter ). Cela fournit certes des emplois mais cela met en danger l’autosuffisance alimentaire des pays qui acceptent ces pratiques. Donc maintien du mal développement ou non développement .

2) Inégalités multiscalaires

« une explosion insupportable des inégalités territoriales » (Laurent Carroué)

Sur une population totale estimée début 2012 à 7 milliards, 1,4 Milliard d’individus survivent avec moins de 1,25 $ par jour (seuil de pauvreté retenu par l’ONU).

Sur la planète vivent :

  • Près d’un milliard d’analphabètes ;

  • Plus d’un milliard de personnes n’ayant pas accès à l’eau potable ;

  • Près d’un milliard de personnes souffrent de la faim ou connaissent l’insécurité alimentaire ;

  • Près d’un tiers des habitants des pays les plus pauvres ne vivront pas au delà de 40 ans ;

  • 42 millions de personnes porteuses du VIH (Sida) dont 39 millions dans les pays en développement.


 

Les inégalités se renforcent au sein des Etats entre des espaces intégrés à la mondialisation (les métropoles, certains littoraux,…) et des espaces marginalisés ou exploités (certains quartiers des métropoles, les campagnes,…). La ségrégation socio-spatiale est ainsi très nette entre des quartiers riches et des bidonvilles. Citons par exemple les favelas au Brésil, les slums en Inde (Dharavi à Mumbaï) ou le Bronx à New York. Le paysage de ces métropoles est marqué par l’ampleur de ces inégalités, souvent plus importantes au sein des pays du Sud.

T° M° intègre et dissocie ou discrimine (d'où ses débats), donne aussi un rôle géostratégique majeur à des territoires particulièrement sensibles : les espaces maritimes


IV. Les espaces maritimes : approche géostratégique

A) Une mondialisation qui accroît le rôle géostratégique des E.M.
B) Des espaces reflétant la hiérarchie des puissances
C) Des espaces au cœur des tensions internationales


CC : Définition de la mondialisation

 

 

1Extrait Wikipedia : Le mouvement Occupy ou Occupy movement, (en français : mouvement d'occupation), est un mouvement international de protestation sociale, principalement dirigé contre les inégalités économiques et sociales. Ce mouvement est assimilé au mouvement des Indignés. Le groupe activiste canadien Adbusters est à l'origine du mouvement Occupy Wall Street (OWS), leur principale source d'inspiration étant le printemps arabe. Le mouvement débute fin 2011 à Kuala Lumpur avec Occupy Dataran, suivi par Occupy Wall Street et Occupy San Francisco. Le 9 octobre 2011, le mouvement est présent dans plus de 95 villes à travers 82 pays et plus de 600 communautés aux Etats-Unis.

 

 

2Cf. Geoffrey Pleyers, « Brève histoire du mouvement altermondialiste », La Vie des idées, 29 mars 2013. ISSN : 2105-3030. URL : http://www.laviedesidees.fr/Breve-histoire-du-mouvement.html

 

 

3Indignez-vous ! est un essai de Stéphane Hessel publié en 2010. Cet opuscule, d'une trentaine de pages, défend l'idée selon laquelle l'indignation est le ferment de l'« esprit de résistance ».

Indignez-vous ! , Montpellier, Indigène éditions, collection « Ceux qui marchent contre le vent », 2010, 32 p

 

Extrait wikipedia : Le mouvement des Indignés (Indignados en espagnol) ou Mouvement 15-M est un mouvement assembléiste et non violent né sur la Puerta del Sol, en Espagne, le 15 mai 2011, rassemblant des centaines de milliers de manifestants dans une centaine de villes, se prolongeant par divers modes d’action (campements, marches) jusqu'à aujourd’hui. S’en est suivi une série de manifestations pacifiques, rassemblant jusqu'à plusieurs dizaines de milliers de personnes, organisées sur les réseaux sociaux et des sites web dont ¡Democracia Real Ya! (Une vraie démocratie, maintenant), auxquels se sont joints de 200 à 500 organismes soutenants, parmi lesquels les collectifs ATTAC, Anonymous, NoLesVotes et Juventud Sin Futuro (« Jeunesse sans avenir »)

 


Sitographie programme de géographie

dans la catégorie TS Géographie

Attention : cette sitographie n'est évidemment pas exhaustive et reste évolutive... à consulter régulièrement donc.

http://eduscol.education.fr/cid76064/ressources-pour-la-classe-terminale-de-la-serie-s-session-2015.html

http://geotheque.org/

http://www.demotivateur.fr/article-buzz/22-cartes-et-graphiques-qui-vont-vous-laisser-sans-voix--2057

http://www.unecartedumonde.fr/

http://cartotheque.sciences-po.fr/

http://geographie-muniga.org/A_Tous-les-croquis-1ere.40.html

http://geoconfluences.ens-lyon.fr/