Thème 2 : Gérer les ressources terrestres


Chapitre 2. Gérer les ressources terrestres : L'eau, ressource essentielle
diapo_Eau.pdf
Fiche_EDC_Mer_d_Aral.pdf
Plan
I. Une ressource inégalement répartie
A) Une ressource vitale inégalement accessible
B) L'exploitation des ressources hydriques : une question de développement

C) L'accès à l'eau : un enjeu social

II. La maîtrise de l'eau transforme les espaces
A) L'eau, une ressource destinée principalement à l'agriculture
B) Les grands aménagements du cycle de l'eau dans le monde
C) Une maîtrise qui façonne les paysages


III. Une gestion durable impérative ?
A) Tensions et coopérations internationales

B) Gérer la demande
C) Préserver la qualité de l'eau


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Introduction : L'eau est une ressource essentielle pour les êtres humains. En effet, elle est à la fois indispensable du point de vue biologique mais aussi pour produire la nourriture dont ils ont besoin (ainsi que pour d'autres activités). L'étude de cette ressource est un bon exemple d'un enjeu de développement durable pour l'humanité.

Problématique : Comment assurer un égal accès à l'eau pour tous dans un contexte d'accroissement de la population mondiale ? Comment réaliser les aménagements nécessaires tout en préservant la ressource ?

Notions/vocabulaire : ressource, ressource fossile, révolution bleue, agriculture irriguée, stress hydrique, aménagement hydraulique, accessibilité

I. Une ressource inégalement répartie

A) Une ressource vitale inégalement accessible

1) La Mer d'Aral dans le contexte mondial (EDC)

* Analyse de documents : p.3 p.87 + images satellite Mer d'Aral Diaporama

Fiche EDC : Mer d'Aral Questions doc. 4 pp.86-87

TE : L'Aral est une mer intérieure qui est située à l'intérieur d'un continent (Asie centrale), sans contact avec les océans. Elle est alimentée par un bassin géographique montagneux : la fonte des glaciers en altitude produit des cours d'eau suffisamment importants pour garantir le cycle de l'eau (fleuves de l'Amou-Daria et Syr-Daria).


Toutefois, sa surface se réduit très fortement depuis 1960 à tel point qu'un nouveau désert (le désert d'Aral) s'est formé à la place de la mer. Les conséquences naturelles de cet assèchement sont notamment la disparition d'espèces de poissons et la salinisation des sols (le sol se charge du sel de la mer évaporée). On a là un exemple de ressource autrefois abondante qui est cependant mise en péril.

2) Etat des lieux : quelles formes prend la ressource ?

* Fiche EDC : Mer d'Aral Questions doc. 2 p.86

TE : La ressource en eau douce accessible ne représente que 0,7% du stock d'eau mondial soit 6500 m3 par habitant et par personne, alors que la consommation moyenne n'est que de 1300 m3 par habitant et par personne. La pénurie est définie à moins de 1000 m3/par an/par habitant.
On peut donc considérer que la ressource est largement suffisante.

On peut observer deux principales formes :
- eaux courantes de surface
- eaux souterraines
(ressource fossile, nappes phréatiques)

3) Une inégalité à nuancer

TE : Les états sont très inégalement dotés en eau. Quelques états disposent de ressources abondantes comme les EU, le Canada, le Brésil ou la Russie mais d'autres n'ont quasiment pas d'eau comme le Koweït ou Malte.
Il existe des inégalités dans la répartition à l'intérieur des états :
- En Australie, les ressources sont importantes mais seul le Nord en bénéficie alors que la population se trouve majoritairement au SE. Cela pose donc le problème mondial de l'
accessibilité (p.94 Manuel)
- les disparités sont fortes également aux Etats-Unis, en Chine ou encore au Brésil.

B) L'exploitation des ressources hydriques : une question de développement

* document 5 p.87 puis Fiche EDC : Mer d'Aral
p.92-93 notion d'IPE si temps : video France 2 sur Usine de dessalement à Oman

TE : Il n'y a donc aucun lien entre la disponibilité en eau et le niveau de développement : un pays développé peut ne pas avoir de ressource en eau et inversement. Ce qu'il faut retenir est la capacité des états, ou pas, à mobiliser la ressource en eau.
► Certains pays comme Israël ou le Koweït ont des ressources hydriques faibles mais disposent de capacité financières et techniques leur permettant de réaliser les aménagements nécessaires. A l'inverse, d'autres riches en eau ne peuvent accéder à la ressource du fait du manque de moyens.


C) L'eau est un révélateur des inégalités sociales

* doc. 1 & 2 p.95

TE : L'accès à l'eau est donc une question sociale avant d'être une question d'environnement. Ainsi, certains pays du Sud qui disposent pourtant de ressources abondantes, comme la République Démocratique du Congo, ne sont pas en mesure de traiter l'eau, ce qui pose de graves problèmes sanitaires. Au contraire, des pays riches mais qui ont de faibles ressources en eau peuvent trouver des solutions, comme le montre l'exemple de l'irrigation des champs en Arabie Saoudite (arrosage artificiel).

Les inégalités de développement creusent les écarts et expliquent le fort taux d'Indice de Pauvreté en Eau (IPE) dans certaines régions du monde, notamment en Afrique et en Asie. En effet, l'accès aux sources souterraines nécessite des pompes, tandis que les eaux de surface doivent être filtrées pour être consommables sans risque pour la santé (exemple de la bilharziose = maladie provoquée par un ver).


II. La maîtrise de l'eau transforme les espaces

A) L'eau, une ressource destinée principalement à l'agriculture

* voir doc. 8 p.88 L'explosion de l'irrigation en Asie centrale puis 6, 7 et 8 p.97

TE : Dans le monde, 70 % de l'eau consommée dans le monde est ainsi utilisée pour l'irrigation (agriculture irriguée).
► Concernant la mer d'Aral :
Elle se vide alors qu'elle est a priori correctement alimentée par son bassin géographique, c'est avant tout parce qu'à partir des années 60, une grande partie des ressources en eau a été détournée au profit du coton.

- L'URSS a entrepris des travaux d'aménagement des vallées du Syr-Daria et de l'Amou-Daria pour assurer l'irrigation, c'est à dire l'arrosage artificiel de cette monoculture très consommatrice d'eau.
Dans le monde, l'eau est toujours détournée pour faire face aux besoins agricoles d'une population en forte croissance.
On assiste donc à un double défi : celui de l'augmentation de la production agricole et de la nécessité de préserver la ressource


B) Les grands aménagements du cycle de l'eau dans le monde

* Fiche EDC : Mer d'Aral Doc. 6 p.88
* l'exemple du barrage des trois gorges arte tv 392.html
ou * l'exemple du dessalement de l'eau de mer video


TE : Les aménagements liés à l'exploitation de la ressource en eau sont très anciens comme les moulins, barrages, aqueducs ou canaux. Les plus grands barrages comme le barrage des Trois Gorges en Chine ou celui d'Assouan en Egypte modifient les écosystèmes.

 

C) Une maîtrise qui façonne les paysages

TE : Les terrasses irriguées pour la culture du riz dans toute l'asie du Sud-Est ou les périmètres irrigués du bassins méditerranéen sont le résultat d'une maîtrise de l'eau très ancienne de la part des sociétés qui se sont organisées pour l'amener (notion d'aqueduc), la puiser (chadouf à contrepoids égyptien) et la distribuer.
Plus récemment, des champs circulaires ont été créés en plein désert par les nouvelles techniques d'aspersion grâce à des rampes géantes
transformant ainsi le paysage.

Enfin, le drainage pour mettre en valeur des terres gagnées sur la mer comme aux Pays-Bas (polders) ou sur des fonds de vallées inondables, a aussi créé des paysages originaux totalement anthropisés.

III. Une gestion durable impérative ?

A) Tensions et coopérations internationales

TE : La maîtrise du cycle de l'eau est donc un enjeu de développement majeur pour les états. C'est la raison pour laquelle des conflits inter-étatiques peuvent être liés à certains aménagements litigieux. C'est le cas de la vallée du Nil. Mais ces conflits peuvent être intra-étatiques, comme le montre les tensions en Afrique entre agriculteurs sédentaires et bergers nomades, ou bien en Europe entre touristes et agriculteurs.

B) Gérer la demande

TE :► L'eau peut-elle être privatisée, que ce soit par des groupes agroalimentaires, des communautés nationales, ou doit-elle rester un bien commun de l'humanité, tout comme l'air que nous respirons ?

Surtout, les états multiplient les coopérations afin de gérer collectivement les bassins géographiques. C'est l'exemple entre Israël et la Palestine. De fait, si les contacts entre ces pays sont difficiles sur le plan géopolitique, l'approvisionnement en eau de toutes les populations reste un enjeu pour lequel il est possible de trouver un consensus. Il est donc prudent de ne pas céder à la peur d'une guerre de l'eau à venir.

Aujourd'hui, plus d'un milliard de personnes n'ont pas un accès minimal à l'eau potable. C'est pourquoi les Objectifs du millénaire, adoptés en 2000 par l'ONU, visent à réduire de moitié, d'ici à 2015, le pourcentage de population n'ayant pas accès de façon durable à un approvisionnement en eau potable salubre. Pour cela, l'eau doit-être considérée comme un bien commun de l'humanité. Elle ne doit donc pas être privatisée par les entreprises agroalimentaires ou par les états.


C) Préserver la qualité de l'eau

TE : Conscients du risque représenté par une mauvaise répartition des ressources en eau, les hommes développent de nouvelles techniques afin de gérer au mieux l'accès à l'eau. Ainsi, les méthodes d'irrigation de goutte à goutte limitent le stress hydrique dans les régions ou la ressource est faible (pays méditerranéens). Dans les villes, le recyclage des eaux usées prolonge le cycle naturel de l'eau. Enfin, les techniques de dessalement de l'eau offrent de nouvelles opportunités aux pays suffisamment riches pour soutenir l'investissement (Australie, péninsule arabique).


Technique de l'osmose inverse = filtration sous haute pression dans une membrane dont les petite trous retiennent les sels et filtrent l'eau.
CCL : Schéma explicatif heuristique à construire