Chapitre 3. Citoyenneté et Empire à Rome (Ier au IIIème s. ap. J.C)
Introduction :
* Carte de l'Empire au IIème s. Empire universaliste et intégrateur. Rome a tjs plus ou moins absorbé ses provinces (romanisation) d'abord en Europe occidentale puis plus loin.
Principale différence ici avec chapitre sur Athènes est que la citoyenneté n'y repose pas sur l'égalité (isonomie) mais sur la richesse et la naissance.
* Importance de l'intégration par octroi de la citoyenneté. Selon certains historiens c'est la raison de la relative pérennité de l'Empire. Mais en fait accès à la citoyenneté ne signifie pas la participation aux affaires politiques puisque dans le même temps l'Empire la supprime peu à peu : le sénat est une coquille vide assez rapidement. Monarchie autoritaire. Ici la citoyenneté est donc synonyme de romanisation.
A) L'Empire romain au Ier s. : des statuts multiples
1) Une forte inégalité des statuts
TE : Qu'est-ce qu'être citoyen à Rome au Ier s. ? une citoyenneté fondée sur la richesse et les honneurs :
La citoyenneté est d'abord très restreinte dans le monde romain. Etre citoyen au 1er s. c'est un statut dont sont excluent les pérégrins et les esclaves.
* Tableau
DROITS DU CITOYEN ROMAIN |
DEVOIRS DU CITOYEN ROMAIN |
L’Empire est administré selon le modèle de la cité. Les citoyens participent aux assemblées qui gèrent la vie politique locale, et désignent les magistrats chargés de diriger les cités. Les citoyens peuvent donc aussi être élus et mener une carrière politique, administrative, judiciaire ou militaire. C’est le « Cursus honorum », la course aux honneurs. (= Etape que l’on doit suivre pour accéder aux plus hautes charges de l’Etat) |
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+ se marier, disposer librement de ses biens. |
* Exemple de Marcus Tullius Cicero et des Tria nomina
2) La conquête romaine instaure une multiplicité des statuts
TE : Au premier siècle, Rome est à la tête d'un Empire, c'est à dire un vaste territoire contrôlé par un empereur. La citoyenneté (droit de cité) ne concerne qu'une petite partie des habitants de cet immense territoire :
* Dans les cités de droit romain (l'Italie et les provinces sénatoriales), tous les hommes libres sont automatiquement citoyens. Ils peuvent accéder aux plus hautes magistratures et au sénat.
* Dans les colonies de droit latin, seuls les magistrats locaux (élite aristocratique) sont considérés comme des citoyens. Ils ne peuvent pas accéder aux plus hautes magistratures et au sénat.
* Dans les cités pérégrines (étrangères), la citoyenneté n'est pas de droit. Elle peut être accordée de façon exceptionnelle par l'Empereur.
Toutefois, différents moyens permettent d'accéder à la citoyenneté romaine, qui est une citoyenneté relativement plus ouverte que celle d'Athènes :
-Par les fonctions :
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militaires : Au bout de 24 ans de service pour un soldat étranger des troupes auxiliaires de l’armée romaine.
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politiques : à l’issue de son mandat pour les magistrats des cités de droit latin (Droit concédé par Rome à des régions entières qui permet aux magistrats sortis de leur mandat de devenir citoyens) l’Empire. Ils ne peuvent cependant pas accéder aux magistratures et au sénat romain.
-Par décision d’un citoyen ou de l’empereur :
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L’affranchissement: Tout citoyen peut affranchir un esclave pour ses services rendus. Il prend dans ce cas le statut de son maître.
- Par décision politique : L’empereur peut accorder à des pérégrins (étrangers libres) et à leur famille la citoyenneté complète.
3) Un début d'intégration par l'octroi de la citoyenneté (tables Claudiennes 48)
* Analyse de documents + fiche 1 Tables claudiennes
« En quoi la décision de Claude est-elle un moment important dans le processus d'acculturation (romanisation) des peuples de l'Empire romain ? »
Correction Fiche :
1) Il s'agit d'un discours de l'empereur Claude rapporté par Tacite dans ses « Annales ». Claude y fournit un argumentaire pour convaincre les sénateurs romains du bien fondé de sa décision d'accorder la citoyenneté (droit de cité) aux magistrats gaulois.
2) Affranchis : ce sont des esclaves auxquels leur maître a rendu la liberté. Il s deviennent de fait des citoyens romains si le maître l'était.
Magistratures : il s'agit des charges et fonctions politiques qu'exerçaient traditionnellement les Romains dans la République. Sous l'empire, elles se vident de leur pouvoir mais gardent une forte charge honorifique.
Patriciens : ce sont les plus anciennes familles de Rome, l'équivalent du mot « nobles ».
3) L'accession à la citoyenneté, après les patriciens :
- Peuple de Rome (la plèbe)
– Voisins de Rome (les Latins)
- Italiens
- Affranchis
- D'autres peuples des « Provinciae »
4) Les arguments utilisés peuvent être résumés ainsi :
- Accorder la citoyenneté n'est pas une nouveauté et a toujours existé
- Cela permet de maintenir la paix
- Cela constitue un exemple pour la suite (pour le futur)
5) Avec les conquêtes nombreuses et parfois anciennes, il est dans l'intérêt de l'empereur de pouvoir accorder ce privilège aux peuples qu'il domine pour renforcer son autorité. Ainsi, les citoyens gaulois de droit latin réclament le droit de pouvoir accéder aux magistratures romaines, ainsi qu'au Sénat. C'est dans ce contexte que l'empereur Claude décide d'accorder à l'élite des citoyens gaulois le jus honorum, c'est à dire le droit de devenir magistrats à Rome, et donc de devenir sénateurs. Les tables claudiennes qui datent de 48 illustrent cet élargissement progressif du droit romain aux habitants de l'Empire. Pour Claude la motivation est surtout le contrôle politique.
B) Une intégration qui s'accélère jusqu'au IIIème s.
1) L'Edit de Caracalla, révolution ou évolution ?
* rappel contexte avec carte Empire au début du IIIème s.,
- motivations ? révolution ou évolution = faire le point sur 3 siècles d'évolution de la Cté et aussi mettre en parallèle Cté et pouvoir impérial.
► idée principale est citoyenneté outil au service de la romanisation* et donc aussi de la pax romana (droit romain = mariage descendance, propriété par ex.) habitants de l'empire = citoyens
* Fiche Etude de Document Edit de Caracalla
2) Citoyenneté et Romanisation*
* Voir dossier du manuel sur Timgad.
Définition : Romanisation
► Sujet de synthèse à effectuer (entraînement) : « En quoi l'acquisition de la citoyenneté romaine a-t-elle accéléré la Romanisation dans l'Empire entre 48 et 212 ap. J.C ? »
3) L'Empire romain entre assimilation et exclusion
* Cette citoyenneté a-t-elle vraiment été intégratrice ? Qu'en est-il des autres exclus de la citoyenneté comme les Barbares ?
► Femmes, esclaves, déditices*
CCL :
Tableau à compléter par les élèves
Qu’est-ce qui lie citoyenneté et empire ? Comment les citoyens sont-ils liés à l’Empire ?
* en réalité, le citoyen est plus lié à l’empereur qui accorde ponctuellement ou plus globalement la citoyenneté, et à qui le citoyen rend un culte.
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Comment fonctionne l’exercice de la citoyenneté à Rome du Ier au IIIe s ap JC ?
* Comme à Athènes, être citoyen signifie exercer des droits et des devoirs, et représente un statut particulier qui différencie le citoyen du pérégrin ou de l’esclave.
- Comment se fait la progressive diffusion du droit de cité au sein de l’empire ?
* réservé à une minorité aux débuts de l’empire, le droit de cité est progressivement élargi aux habitants des provinces conquises jusqu’à 212, lorsque l’édit de Caracalla fait de tous les habitants libres de l’empire des citoyens.
Finalement si, à Rome, la conception de la citoyenneté est plus ouverte, plus universelle qu’à Athènes, dans les deux cas elle est restrictive et laisse de côté des franges de la population, notamment les femmes (les citoyennes n’ont que des droits civils à Rome, à Athènes les femmes ne servent qu’à la transmission de la citoyenneté) et les non-libres.