histoire géographie

Chapitre 2 La région territoire de vie territoire aménagé (l'exemple de lIDF)

dans la catégorie 1LESS Géographie

Theme 1. Comprendre les territoires de proximité

Chapitre 2. La région, territoire de vie, territoire aménagé

A) La région IDF : région capitale ?

Croquis_IDF_corrige.pdf

Fond_croquis_IDF.pdf


B) Les acteurs de l'aménagement de la région
C) Place et rôle des régions en France et dans un autre pays européen : L'exemple de l'Allemagne

 

Objectifs méthodo : Réaliser un croquis de l'IDF encadré

Objectifs notionnels : ville-monde, mégalopole, périurbanisation, étalement urbain, ville-nouvelle, Grand Paris, méga-région, eurorégion, état fédéral, land (länder), NUTS

Problématique générale : En quoi l'IDF occupe-t-elle une place particulière en France et en Europe ? Quel est le rôle de la région en France ? Quelles comparaisons peut-on faire avec d'autres territoires comparables en Europe ?



Chapitre 2. La région, territoire de vie, territoire aménagé

A) La région IDF : une région capitale ?

* accroche diapo : Le logo de la région Île-de-France (2005) est formé d'une étoile rouge à huit branches et du nom de la région en lettres de même couleur. L'étoile représente la région et chaque pointe l'un de ses départements.

Précédent : Le logo précedent de la région Île-de-France était formé d'une fleur bleue, blanche et rouge avec les mots "MA REGION C'EST l'ILE-DE-FRANCE" et "Conseil régional" en lettres bleues ou blanches. La fleur représente la région, les quatre pétales extérieurs bleus, les départements de la grande couronne: Essonne, Seine-et-Marne, Val-d'Oise et Yvelines; les trois pétales extérieurs blancs, les trois départements de la petite couronne: Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne et le bouton rouge, le département de Paris.

* Faire réfléchir aux limites de la région IDF. Idée est d'abord région de Paris (et d'ailleurs aire d'influence bcp plus vaste que région administrative) région capitale avec poids démo énorme mais faible superficie (notamment // aux Grand Londres ou à Berlin land et ville capitale) ; néanmoins ville-monde. Place dans le monde.

Introduction : La région IDF occupe une place prépondérante dans l'organisation du territoire français : elle est à la fois la plus peuplée, la plus riche et la plus attractive (migrations externes).
En quoi l'IDF occupe-t-elle une place particulière en France et en Europe ? Ainsi quel est le rôle de la région en France ? Quelles comparaisons peut-on faire avec d'autres territoires comparables en Europe ?

1) Une région capitale

- L’Île-de-France est d’abord la région de Paris, capitale de la France et ville-monde (métropole qui concentre des fonctions rares et de très haut niveau, et exerce une influence dans l'ensemble ou une partie du monde. On dit qu'elle est centre d'impulsion de la mondialisation) qui exerce, à l’échelle européenne et mondiale, un pouvoir économique et politique, un rayonnement culturel et une attraction touristique de grande ampleur.

 

Voir carte manuel quelles connaissances précises avez-vous permettant de justifier cette affirmation (pensez à celle que l'on peut faire figurer sur un schéma) ? quartier de La Défense, siège de l'UNESCO et de l'OCDE, très nombreux musées, parc Eurodisney à Marne-la-Vallée...


* Croquis Etape 1 : 2. pôles urbains et réseaux/le poids écrasant de Paris
 

- Cette région correspond aussi à une vaste mégapole (déf°) 11 millions d’habitants, attractive pour l’étranger, globalement répulsive à l’échelle nationale, jeune et animée de flux intenses liés aux déplacements quotidiens du travail et des loisirs.

 

- L’Île-de-France c’est enfin, des champs et des forêts sur 70 % de sa surface. Plateaux et vallées du Bassin parisien offrent des paysages variés, au riche patrimoine historique et naturel prisé voire convoité.

Ex : de l'autre côté de la Seine, Parc Naturel du Vexin fçs.

* Croquis Etape 2 : I. Une exceptionnelle concentration d'hommes et d'activités/espace boisé ou agricole dominant

2) Une région qui manque de cohérence et de cohésion spatiale

* d'où problème aussi d'identité ? Francilien ça existe ? (//Bretagne, Corse...).
Doc : texte « Une identité francilienne »

- Cette région est une mosaïque concentrique : Paris, petite puis grande couronnes. Si le centre se densifie, c’est surtout la petite couronne qui porte la croissance démographique tandis que la périurbanisation (processus d'étalement urbain au-delà des limites des aggl° ds des communes rurales situées à leur périphérie) gagne les régions voisines (c'est le phénomène de l'étalement urbain).

* Croquis Etape 3 : I. Une exceptionnelle concentration d'hommes et d'activités/agglomération parisienne étalement urbain

- Des espaces spécialisés : Deux secteurs sont socio-économiquement plus marqués : le Sud-Ouest aisé, avec activités tertiaires et de pointe, le Nord-Est populaire, de tradition industrielle qui s’oriente vers une fonction logistique.


* Croquis Etape 4 : I. Une exceptionnelle concentration d'hommes et d'activités/des espaces spécialisés

3) De fortes inégalités socio-spatiales

* Diapo→ pour comprendre le Nord-Est populaire, doc. 4 p.55 : certains territoires, notamment une partie du 93, cumulent les handicaps : désindustrialisation, pop à faibles revenus, peu d'espaces verts, bruit aérien, manque de desserte en transports... Logistique avec Roissy notamment.

contraste avec la vallée de la Chevreuse autour de Rambouillet, dans le Sud-Ouest.
Doc : chômage et encadrement médical.

 

- Bien que plus riche région de France, l'IDF est aussi celle où les inégalités sont les plus marquées comme le montrent les revenus, le coût des logements, le chômage. La question des « quartiers » de grands ensembles, ghettos urbains de pauvreté et d’insécurité, parfois ethniquement marqués, se pose, par moment violemment (émeutes de 2005).

 

Doc. : « Transports, densités et inégalités socio-spatiales »

 

- Les transports sont révélateurs des inégalités et des dysfonctionnements. Au xxe siècle, même si un réseau de transports collectifs s’est constitué, notamment ferré (métro, trains de banlieue, RER, renaissance d’un tramway), la voiture s’est imposée, surtout pour les grandes distances, et sa place n’est pas vraiment remise en cause par des modes alternatifs plus doux qui peinent à se développer. Paris reste le pivot des réseaux. Et les liaisons entre banlieues sont insuffisantes.


* Croquis Etape 5 : 2. Un réseau de voies de communication très dense

B) Les acteurs de l'aménagement de la région

1) Des acteurs multiples interviennent à différentes échelles :
 

    • l’État en premier lieu, dont les organes centraux sont au coeur de la capitale et qui tente d’orienter le développement urbain depuis les années 1960 (5 villes nouvelles : villes créées ex nihilo pour déconcentrer la population parisienne : Marne-la-Vallée, Evry, Melun-Sénart, Cergy-Pontoise, St-Quentin-en-Yvelines) ;

    • La région ;

    • 8 départements de tailles très inégales ;

    • La ville de Paris, commune géante récente et ses 20 arrondissements ;

    • De nombreuses communes et structures intercommunales.

    • Des entreprises et des associations participent aux débats.


* Croquis Etape 6 : 3. un fort rayonnement national et international/centre de l'état
 

2) Deux logiques s’affrontent et se combinent

    • L’une cherche à renforcer la compétitivité internationale : desserte performante (aéroports internationaux, réseau TGV interconnecté), développement de centres d’envergure européenne et mondiale autour de l’innovation et des affaires (Saclay, La Défense…).

    • L’autre tente d’instaurer des solidarités entre les populations et les territoires : les logements sociaux, l’emploi local, le cadre de vie et l’environnement.

==> Le débat sur les transports collectifs du Grand Paris a bien exprimé ces enjeux.


* Croquis Etape 7 : 3. un fort rayonnement national et international /centre d'envergure européenne et lieu de tourisme international

* voir dossier Grand Paris voir diapo

3) Le coeur d’une méga-région ?

 

- Une méga-région semble se développer autour de l’Île-de-France sur l’ensemble du Bassin parisien. Cette vaste aire urbaine polarisée par la métropole parisienne cherche à renforcer son ouverture océanique, surtout le long de la Seine, et ses relations avec la mégalopole européenne, à l’instar de Londres et du Sud-Est anglais.

 

* Diapo Doc  « connecter Paris à l'espace maritime mondial : le projet « Seine-Gateway »

+ docs 2A et 2B p.6.

 

- Cette méga-région en gestation de 25 millions d’habitants est un système de relations intenses et intégrées (migrations du travail, liens économiques) qui lient des villes et des territoires, autour de filières industrielles ou de services.

Cette méga-région portée par la ville-Monde et l’Île-de-France est exposée au risque « d’effet d’ombre » mais peut aussi rechercher le développement des complémentarités des villes et territoires qui la constituent.

 

* diapo doc « Un bassin parisien à l'ombre de Paris »

 

- Entre Paris et le Bassin parisien, la région Île-de-France, parfois taxée d’« égo-région », est confrontée à des logiques spatiales complexes de compétitivité et de solidarité à différentes échelles…

 

* Croquis Etape 8 : aire d'influence parisienne au delà de l'IDF

C) Place et rôle des régions en France et dans un autre pays européen : L'exemple de l'Allemagne

1) Les länder allemands

* manuel p.60-61

Définitions : Etat fédéral, Land (länder)

2) La question de l'identité régionale

- Concurrence importante de la part des autres entités territoriales (voir chapitre 1) 22 régions métropolitaines échelon intermédiaire entre le local et le national
Une identité parfois contestée Bretagne/Pays de Loire (Nantes capitale des ex-ducs de Bretagne)/Normandie, Haute-Normandie/Basse-Normandie/Centre (??)


3) En Europe, la diversité de l'action régionale

- Faire un résumé synthétique sous forme de schéma du texte n°2 p.55 Les types de régions en Europe Hatier 2015
 

- (rappel voir aussi chapitre 1) En France Attribution de nombreuses compétences depuis décentralisation 1982 pour réduire macrocéphalie de Paris et du Bassin Parisien.
Logement urbanisme formation professionnelle action sociale santé transports mais tjs dans une concurrence préjudiciable à l'efficacité avec autres CT (rappel 2 projets : Grand Paris (Etat) et Arc Express (Région IDF)).


4) Quelles perspectives pour les régions ?

 

Montagneuses, isolées, ultrapériphériques, transfrontalières ... l'Union européenne se compose de très nombreuses régions au profil et au niveau de développement bien distincts. Sa politique régionale s'applique aujourd'hui à 274 unités régionales dans les 28 Etats membres de l'Union, selon la nomenclature définie par la Commission européenne (voir encadré).


Les NUTS

La Commission européenne a subdivisé les pays de l’Espace économique européen en régions appelées aussi Nomenclature d’unités territoriales statistiques (NUTS). Ces unités territoriales sont définies uniquement pour les besoins statistiques et ne constituent pas forcément des unités administratives officielles. Il y a trois niveau de NUTS (1, 2 et 3). Un NUTS se compose de plusieurs unités administratives existantes au sein des Etats membres. Les unités régionales définies doivent représenter le même poids démographique. Les fonds européens s'appliquent aux NUTS 2 qui sont au nombre de 274 dans l'UE à 28 membres.

La politique régionale n'est pas la priorité des pays fondateurs de la Communauté européenne. Le traité de Rome mentionne bien dans son préambule la nécessité de réduire l’écart entre les différentes régions et le retard des moins favorisées mais, malgré l'existence dès l'origine de déséquilibres régionaux, ce n'est que dans les années 70, suite aux premiers élargissements, que cette politique naît.

Son importance s'est accrue avec l'élargissement à 10 nouveaux Etats membres en 2004 puis 2007. Elle représente une part importante du budget européen, puisqu'il s'agit du deuxième poste de dépenses après la politique agricole commune (PAC). Suivant la programmation budgétaire pluriannuelle, la politique de cohésion, comme on l'appelle aussi, en cours a commencé en janvier 2014. D'après les estimations de la Commission, le nouvelle politique permettra d'investir "351,8 milliards d’euros dans les régions et villes d’Europe, ainsi que dans l’économie réelle". La nouvelle politique de cohésion permettra de poursuivre les objectifs d'Europe 2020, c'est-à-dire : "créer de la croissance et des emplois, s'attaquer au changement climatique et à la dépendance énergétique et réduire la pauvreté et l'exclusion sociale".

A l'heure actuelle, la politique régionale existe concrètement dans chaque Etat membre grâce à l'intervention de fonds européens régionaux : le FEDER, le FSE, le Fonds de cohésion, mais aussi le Fonds de solidarité de l'Union européenne et l'Instrument d'aide de préadhésion pour les pays candidats. Les Fonds structurels (FEDER et FSE) et le Fonds de cohésion poursuivent trois objectifs : la convergence des niveaux de développement des régions européennes, la compétitivité de ces dernières, et la coopération territoriale.

http://www.touteleurope.eu/les-politiques-europeennes/regions.html
 



- Constat : En France, des régions moins puissantes que les autres régions européennes

- Les régions sont des acteurs privilégiés par l'Europe : une insertion européenne qui encourage le pouvoir régional en effet l’UE fonde sa politique territoriale sur l’échelon régional (NUTS). Son objectif est de créer une plus grande cohésion territoriale et, dans ce but, oriente les efforts financiers afin de réduire les inégalités régionales.


– L’insertion européenne a donné naissance à des eurorégions transfrontalières qui

bénéficient d’efforts concertés entre les États et l’Union européenne.


- Vers un nouveau découpage régional ?

Dans le cadre de la mondialisation et de l’insertion européenne, des « mégarégions »

auraient l’avantage de renforcer la puissance régionale mais risqueraient aussi de fragiliser

l’unité nationale (Belgique)
– dans le cadre d’une réforme complète du découpage régional français : la réforme en

cours envisage le regroupement de certaines régions et la fusion des compétences

régionales et départementales.

* rappel fiche « zoom sur la réforme territoriale de 2017 »

CCL : Réponse à la problématique (acteurs de plus en plus importants ms faiblesse française face aux poids lourds eurorégions + ouverture vers un sujet connexe)

Les régions françaises, comme l'IDF, n'ont pas toutes une identité forte, et leur découpage est depuis longtemps remis en cause. Etat et Conseil régional se partagent le pouvoir au sein de la région, ce qui peut causer des conflits comme l'ont montré les débats sur le Grand Paris. Si l'aménagement du territoire passe souvent par l'échelon régional, la pertinence de celui-ci est remise en question notamment lorsqu'on le compare aux autres régions européennes.

Le rôle de l'UE ds la régionalisation est aussi grandissant, comme le montre la création d'eurorégions qui sont des espaces de coopération transfrontalière, fondé sur l'association de territoires limitrophes (ex. : Alsace et Bade-Wurtemberg). On peut aussi se demander si ceci n'est pas au détriment de la souveraineté des états ce qui renforce paradoxalement les réflexes eurosceptiques voire europhobes.


Chapitre 1 L'historien et les mémoires de la GM2 en France

dans la catégorie TS Histoire

Thème 1. Le rapport des sociétés à leur passé

Chapitre 1. L'historien et les mémoires de la GM2 en France

Analyse du sujet :

Mémoires :
Quoi ? Souvenirs. Mémoire sujet à caution : se perd s'efface et se reconstitue, mémoire est subjective par nature. Mémoires = groupe humain ex ?
► Mémoires est aussi une source historique (surtout quand elle est plurielle) donc un objet d'Histoire au même titre que les archives, les documents divers de l'historien...
donc mémoires sont partielles et plurielles. Groupes porteurs de mémoires : résistants, déportés PG, juifs, STO, « malgré-nous »...etc.


GM2 en France :
Pkoi étude centrée sur GM2 ? pourquoi France ds 2eme GM ? Qu’est ce qui est singulier dans l'Histoire de la France pendant cette période? Rappel contexte : envahie en Mai 1940, nation coupée entre deux visions : Pétain et De Gaulle et donc deux Frances : régime de vichy ou Etat Français qui collabore, De Gaulle et France Libre qui résiste. De cette dualité qui n'est pas spécifique à la France (cf. Italie, Grèce, Serbie-Croatie...) naît une « forme de malaise français » qui remonte à d'autres épisodes historiques mais qui sont saillants à cause du traumatisme lié à la Défaite, à l'Occupation et à la Libération.
« Vichy, un passé qui ne passe pas » (Henry Rousso)

Historien : « Historien est un « trouble-mémoire » » Pierre Laborie. ??
Sc. Explication et recherche de la vérité ► construction d'un récit véridique donc une reconstruction du passé très différente de celle faite par la mémoire d'où dialectique entre les deux Histoire et mémoire(s).

Introduction :

Accroche :
« les peuples qui ne réfléchissent pas sur leur passé sont condamnés à le revivre » (George Santayana)

Pb : Comment l'historien peut-il expliquer que l'immédiat après-guerre n'ait pas permis l'émergence de toutes les mémoires ?

Comment les mémoires de la Seconde Guerre mondiale ont-elles évolué depuis 1945 ?

Une écriture plus sereine de l’histoire du conflit est-elle aujourd’hui possible ?

Plan détaillé :
Introduction
I. L'après-guerre et la recherche de l'unanimité mémorielle (1944/années 60)
A) Des mémoires plurielles dans un contexte difficile
1) Des mémoires collectives éclatées
2) Un objectif de réconciliation nationale

B) Une mémoire officielle consensuelle.
1) Une réconciliation nationale encouragée par l'Etat républicain...
2) ...et favorisée par les historiens

II. Un renouvellement historiographique majeur (années 60/années 80-90)
A) La fin du consensus mémoriel
1) Un contexte social propice
2) Le rôle primordial du « témoin »

B) Le Négationnisme et la nécessaire élaboration du devoir de mémoire
1) La réécriture négationniste : un défi mémoriel et historiographique
2) Les principaux procès et leurs conséquences

III. Une mémoire apaisée, une Histoire maîtrisée ? (depuis les années 80-90)
A) Un nouveau travail de mémoire

1) Une reconnaissance tardive par l'Etat français
2) L'ère de la repentance et du devoir de mémoire

B) Une inflation mémorielle, une Histoire en chantier.
1) Une inflation des lieux de mémoire et des commémorations ?
2) Histoire maîtrisée, Histoire canalisée ?

Conclusion

I. L'après-guerre et la recherche de l'unanimité mémorielle (1944/années 60)

A) Des mémoires plurielles dans un contexte difficile

1) Des mémoires collectives éclatées

* Affiche du PCF n°2 p.20 Hachette Diaporama
Analyse orale : révision sur l'analyse de document(s) au Bac

TE :
Contexte immédiat après guerre : traumatisme de la guerre à cause statut France pendant guerre , donc malaise ds population, entretenu par :

► Epuration spontanée sur collabos ( environ 7000 exécutions sommaires), femmes tondues pour collab° horizontale ( 20000 ) . Puis épuration organisée par le nouvel état et procès des chefs de guerre ( sur 160000 procès, 7000 condamnations à mort mais en fait 767 exécutions, peines transformées . Procès de Petain et Laval pdt été 45 : condamnations à morts, Pétain gracié par DG, Laval exécuté ). DG emploie formule «  vichy nul et non avenu » = pour lui Vichy fut une parenthèse qui s’achève avec les procès.

► L'ambiguïté du terme « déportés » : Retour déportés ( hotel Lutecia à Paris ), résistants, raciaux, retour les travailleurs ( STO ), cas des «  malgré nous » ( 130 000 alsaciens enroles ds armée allemande ). Le terme de « déportés » est un terme flou, évasif qui concerne certes les victimes de la déportation nazie, mais sans autre précision. On ne fait pas de difference !! ( cf doc 2 p 14 / il y avait un ministère des prisonniers, déportés, réfugiés : Henry Frenay ). Or, il existe une différence majeure et fondamentale entre les déportés politiques et résistants d’une part, déportés et éliminés pour ce qu’ils pensent et ce qu’ils font, et les déportés Juifs, éliminés pour ce qu’ils sont. Le terme même de « Juif » n’apparaît pas après guerre, en 1948.

► Dès début, mémoires collectives diverses se développent qd même avec plus ou moins d’écho. Elles sont qualifiées de « mémoires désunies » par historien Olivier Wieviorka en 2010.

Elles s’expriment ds associations, par témoignages, publications .

* Mémoire Juive par témoignages ( auteurs comme Primo Levi «  si c’est un homme » paru en 1947, ou Robert Antelme « l’espèce humaine » 1947 ) et constitution d’associations ( amicale d’Auschwitz , 1947 ) mais peu de portée ( on veut oublier, on ne veut pas croire) . Lire extrait des mémoires de Simone Weil ( manuel Belin 2012 ).

Mais svt assimilation aux autres déportés avec création la FNDIRP ( Fédération nationale des déportés et internes résistants et patriotes ), qui obtient que l’histoire de la déportation soit enseignée à l’ecole en 1963.

* Mémoire communiste : parti communiste se présente comme le parti martyr de la résistance «  le parti des 75000 Fusillés » ; pour faire oublier non engagement en début de guerre à cause du pacte germano-soviétique !! ( même si résistants individuels bien sûr ). En fait slt 35000 français fusillés par allemands et pas tous communistes !!

* Mémoire résistante : différentes assos : le réseau du souvenir,

* Mémoire des soldats faits prisonniers : associations de PG

* Il y a même les nostalgiques de Pétain qui après sa mort en 1951 fondent une asso à la gloire du maréchal, homme de guerre qui s’est sacrifié pour la France pdt 2 guerres : association pour défendre la mémoire du Maréchal Pétain, elle réclame la révision de son procès et transfert de ses cendres à l’Ossuaire de Douaumont ( monument commémoratif du site de la bataille de Verdun de 1916. ).

Il y a peu de monuments aux morts pour la GM2//à la 1ère GM car sa mémoire reste fragmentée

2) Un objectif de réconciliation nationale

* Discours DG 25 août 1944 (audio)

TE : Question de la place de la France au côté des vainqueurs implique l'oubli de la Collaboration. Parti pris imposé par DG dès son discours de l'Hôtel de Ville en août 1944.
mais volonté de refonder l’unité nationale va permettre l’émergence d’une seule mémoire, celle de la Résistance.

Au sortir de la guerre l’idée d’union doit prévaloir et les différentes groupes doivent en fait se fondre sous une bannière patriotique, qu’ils soient prisonniers politiques, résistants, requis du STO en Allemagne, prisonniers de guerre. La seule raison à l’origine de leur souffrance qui est alors retenue est le patriotisme et nulle autre ne saurait exister…

► La mémoire spécifique des prisonniers de guerre 1 850 000 hommes en 1940 est effacée puisque c’est la preuve vivante de la plus grande défaite qu’elle ait jamais connue de son histoire : c’est la condamnation à l’oubli.

► La mémoire spécifique des déportés dans les camps dérange : l’opinion n’est pas prête à comprendre ce qui parait inimaginable et est pourtant réel, le génocide et la barbarie : c’est le refoulement pur et simple dans l’inconscient collectif

► Cette volonté d’associer dans un même culte du souvenir toutes les victimes du conflit a de ce fait conduit à occulter totalement les souffrances spécifiques endurées par certains :

Les déportés raciaux, juifs ou tziganes,

Les déportés du travail

Les homosexuels ou témoins de Jéhovah

Les Alsaciens Lorrains enrôlés de force dans la Wehrmacht (les « malgré-nous »)

B) Une mémoire officielle consensuelle.

1) Une réconciliation nationale encouragée par l'Etat républicain...

* Lois d'amnistie 1946 à 1953 (tx)
(amnésie = amnistie ?)


TE :
► Un objectif de réconciliation nationale :
L
ois d’amnistie 1946 à 1953


Exemples :

Loi du 5 janvier 1951

Sont amnistiés les faits ayant entraîné une condamnation à la dégradation nationale à titre principal, lorsque la durée de la peine, compte tenu des grâces intervenues n’excède pas 15 ans.

Loi du 6 août 1953

(…) C’est dans la fidélité à l’esprit de la Résistance qu’elle (la République) entend que soit aujourd’hui dispensée la clémence.

► Paul Touvier ( ancien chef de la Milice ) gracié par POMPIDOU en 1972 :

« Allons-nous éternellement entretenir saignantes les plaies de nos désaccords nationaux ? »

D'autre part certaines personnalités politiques ayant appartenu au régime de Vichy reviennent au pv : Antoine Pinay, qui a voté pleins pvs à Pétain, a été nommé mbre du Conseil National de Vichy : président du conseil en 1952.

► Un objectif d'apaisement et de compensation

8 Mai devient jour de fête nationale en 1951 et jour férié en 1953 ( rétabli en 1981 par Miterrand ).

Instauration de la journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation instaurée en 1954 ( dernier dimanche d’Avril ). ( initiative de l’association d’anciens déportés résistants : Le réseau du souvenir. )

Le mythe d'une France unie dans la Résistance : le résistancialisme (notion très importante forgée par l'historien Henry Rousso dans son ouvragte Le syndrome de Vichy en...1987).
Présence DG au pouvoir de 1944 à 1946, puis de 1958 à 1969. mémoire gaullienne = mémoire d'Etat officielle = unanimité ds la Résistance et négation du rôle majeur des Alliés anglo-américains. Occultation du rôle de Vichy dans la Collaboration.
Par ex. Création de lieux de mémoire,développement des commémorations officielles et concours national de la Résistance // jeunesse (1961). apogée du résistancialisme avec transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon en 1964 (discours de J. Malraux).


2) ...et favorisée par les historiens

* Extrait Histoire de Vichy R. Aron 1954 (tx) n°1 p.22 Hachette

TE : Un contexte difficile pour les historiens car impossibilité d'accès aux sources et archives (pas ouvertes). Historiens travaillant sur la Collaboration peu nombreux voire inexistants. Un ouvrage domine : La théorie du double jeu en 1954 de Robert Aron facilite cette réconciliation : « histoire de Vichy » = tentative de réhabilitation de Pétain.

Pétain aurait assuré la protection «  bouclier » de la France tandis que de Gaulle était « l’épée »

Ce mythe , répandu à la mort de Pétain (1951) tente de désolidariser Vichy et la collabo: Pétain aurait préparé le travail des Alliés en endormant la méfiance de l’Allemagne  , il aurait résisté aux pressions des nazis et sauvé l’indépendance de l’appareil d’Etat. Pendant que De Gaulle tenait le rôle de « l’épée » de la France pour ensuite reprendre le pouvoir et permettre à la France d’etre du coté des vainqueurs après guerre. Par contre la collaboration incomberait à Laval, président du conseil de Pétain.

3) ...entretenue par le cinéma et la littérature

Films qui mettent en avant les héros de la Résistance : La Bataille du rail, de René Clément en 1946 ( doc 5 p 15 Hatier ). Mise en avant des cheminots résistants, donc oubli que chemins de fer ont participé aussi à la déportation.

Mais certains films dérangent : Nuit et Brouillard, d’Alain Resnais en 1956 , film documentaire sur les camps est censure : fait disparaître les képis des gendarmes !! ( cf photo Gendarme à Drancy ), et ne sépare les différents types de camps, donc ne montre pas spécificité génocide des Juifs, montre horreur des actes pas images fortes.

II. Un renouvellement historiographique majeur (années 60/années 80-90)

A) La fin du consensus mémoriel

1) Un contexte social propice

TE : A la fin des années 60, on assiste à un changement de contexte : contestation sociale (qui aboutit en France à la crise de Mai 68), remise en cause de l'autorité et notamment du caractère archaïque du pouvoir gaullien puis départ de DG en 1969. De + renouvellement générationnel = arrivée à l'âge adulte de personnes n'ayant pas connu la guerre. Des associations portent plainte contre d'anciens collabos = relance du processus de judiciarisation de la Collaboration.

2) Le rôle primordial du « témoin »

TE : 2 œuvres cinématographiques peuvent illustrer ce changement de vision des années noires et le renouvellement historiographique en cours : retour de la primauté du témoignage (et donc des mémoires) et croisement avec les sources (ouverture d'archives). Sensibilité plus forte de la société aux aspects occultés après-guerre.

Le chagrin et la pitié, portrait d'une ville, M. Ophüls, 1969 (sortie en salle en 1971).

Il s'agit d'une chronique de la vie quotidienne sous l'Occupation à Clermont-Ferrand. Ce film est construit à l'aide de témoignages, de bandes d'actualités et d'archives des « années noires ». On comprend vit que l'essentiel de la population est plutôt attentiste et préoccupée par les difficultés de la vie quotidienne plus que par le fait de résister. On y découvre aussi la part d'antisémitisme et les tentations collaborationnistes qui règnent à l'époque. Ce film déconstruit donc le mythe résistancialiste. On y voit par exemple une visite du Maréchal Pétain qui est acclamé par la foule, un grand nombre de personnes faisant même le salut nazi.

Le film fait scandale quand il sort et n'est pas programmé à la télévision publique qui l'a pourtant financé. Il faudra attendre 1985 et les téléspectateurs seront par ailleurs très nombreux (15 millions). On pourrait parlé d'une censure résistancialiste tant il est vrai que la France de l'époque a beaucoup de mal à élucider son passé. L'expression d'Henry Rousso (« Vichy, un passé qui ne passe pas ») trouve ici toute sa justification.


► Shoah, Claude Lanzmann, 1985.

Né dans un contexte différent, l'oeuvre de Claude Lanzmann est une sorte de manifeste ou de guide de compréhension du génocide juif. C'est ainsi que Lanzmann le présente : un film qui n'est pas une fiction mais qui n'est pas non plus un reportage classique.
C'est un film qui enquête sur le passé mais sans chercher à reconstituer les faits de manière chronologique. Le réalisateur interroge lui-même les témoins sur leur vécu, sur leur martyr, et fait l'aller-retour entre les lieux (les traces) de l'extermination et leur témoignage (donc leur mémoire, c'est-à-dire aussi une forme de trace). Les victimes interrogées ont été déportées à Auschwitz-Birkenau, Chelmno ou encore Treblinka (camps d'extermination). Les bourreaux, anciens SS, sont aussi amenés à témoigner.
Le but de Lanzmann n'est pas le jugement moral mais plutôt reconstruction minutieuse des rouages de la Shoah (terme qui s'est imposé dans le discours public et historiographique après ce film d'ailleurs. En
hébreu : שואה, « catastrophe »).

Enfin c'est un film d'une durée inhabituelle : plus de 10h.
Il a été tourné entre 1976 et 1985 aux Etats-Unis, en Israël, en Pologne...etc. Il semble que le réalisateur ait voulu aussi faire ressurgir une mémoire enfouie avant que les protagonistes ne disparaissent à leur tour.

On peut dire que cette œuvre inclassable a véritablement révolutionné la vision qu'on pouvait avoir du génocide juif.
Elle l'a replacé au centre du débat mémoriel. Depuis, la Shoah occupe une place prépondérante dans les mémoires de la GM2.


B) Le Négationnisme et la nécessaire élaboration du devoir de mémoire

1) La réécriture négationniste : un défi mémoriel et historiographique

* Voir texte de P. Vidal-Naquet n°5 p.23 Les assassins de la mémoire

TE : Il est difficile de dire si le réveil des mémoires juives de la GM2 a suscité en retour une volonté de négation de la part des bourreaux ou de leurs collaborateurs. Cependant, il est clair que dans les années 70-80, pour des raisons liées à la haine contre la politique de l'état d'Israël mais aussi par résurgence du vieux fonds antisémite européen, le négationnisme* (terme forgé par Henry Rousso) se développe et, fait nouveau, rencontre un écho dans les médias.

Ainsi, Louis Darquier de Pellepoix, ancien commissaire aux questions juives de mai 1942 à février 1944, exilé en Espagne, nie l’existence de chambres à gaz lors d’une interview à
L’Express en 1978 la solution finale serait « une invention juive ».

Robert Faurisson, universitaire nie la volonté de destruction systématique des juifs, par les nazis. Ses thèses sont publiées notamment dans Le Monde en 1979 : «  Le problème des chambres à gaz ou la rumeur d’Auschwitz ». il est condamné pour thèses négationnistes. 

En 1987, un historien de l'Antiquité, Pierre Vidal-Naquet prend position pour dénoncer ce négationnisme dans son ouvrage, les assassins de la mémoire. Ce livre, recueil de 5 articles, démontrent quels sont les procédés du négationnisme pour aboutir au mensonge et à la négation en utilisant des méthodes qui se veulent scientifiques (mais qui ne le sont pas).

De nos jours ce discours est particulièrement présent : discours suivi par des hommes politiques d’extrême droite comme J-M Le Pen qui affirme en 1987 que les chambres à gaz sont un « point de détail de l’histoire de la GM2 » (propos réitérés en 2009 au parlement euro).
Enfin, plus récemment, le polémiste Dieudonné se présente aux élections européennes (2009) en compagnie d'un antisémite notoire, Alain Soral, et utilise allègrement les sentiments troubles vis-à-vis d'Israël dans une partie de la population française pour réaffirmer un antisémitisme nauséabond.

Voir l'article : http://www.liberation.fr/societe/2014/07/22/dieudonne-l-antisemitisme-mot-a-mot_1068493
2) Les principaux procès

TE : Les procès sont possibles car les crimes contre l’humanité sont imprescriptibles en vertu de la loi de 1964 . L'expression « crimes contre l'humanité » a émergé dans les statuts du tribunal militaire de Nuremberg en 1945, chargé de juger hauts dignitaires nazis.

Il faut souligner le rôle pionnier de Serge et Beate Klarsfeld. Serge Klarsfeld créé Mémorial de la déportation des Juifs de France ( 1978 ) : publication de la liste , par convois, de tous les déportés juifs de France. Serge Klasfeld, Vichy-Auschwitz, 1983-1985.

Ils dénoncent également la responsabilité directe de Vichy dans le génocide :

- Le 1er statut des Juifs en France date d’Octobre 1940 et anticipe la demande d’Hitler

- Sans la police française, il n’est pas sûr qu’Hitler aurait osé ni qu’il aurait pu engager les forces allemandes dans la déportation des Juifs en France . En 2010, le brouillon du texte portant sur le statut des juifs est offert au mémorial de la Shoah, il est annoté de la main de Pétain. Ce statut fut promulgué le 3 Oct 1940.
La FFDJF créé en 1979 (Fils et Filles de Déportés Juifs en France) a pour but de
mettre fin à l’impunité dont jouissent les responsables français et allemands du génocide, traque des nazis dans le monde entier comme Klaus Barbie en Bolivie. Suivent de nombreux dépôts de plaintes pour crimes contre l’humanité.

Enfin les Klarsfeld ont aussi un but pédagogique : rendre publiques les responsabilités françaises dans la déportation des Juifs.

► Quelques exemples de grands procès voir tableau (extrait du Hatier 2014)

 

 


3) L'Histoire en chantier

► Influence de la recherche anglo-saxonne (R. Hillberg, la destruction des juifs d'Europe, 1961 puis réédité fréquemment) ou encore R.O Paxton La France de Vichy, 1999.

En 1973, la première édition de l'ouvrage de R. Paxton, La France de Vichy, paraît. Il s'agit d'un travail sur les archives allemandes qui montre que la Collaboration est bien une initiative du gouvernement de Vichy et que sans l'aide française, les allemands n'auraient pu déporter 76000 juifs. On peut prendre aussi l'exmple de l'historien Pierre Laborie qui travaille sur le comportement français pendant la guerre. Enfin, une grande contribution aussi à l'histoire des mémoires sur Vichy avec Henry Rousso et son ouvrage, Le syndrome de Vichy, en 1987 (déjà mentionné dans le cours). On assiste donc à une véritable ré-élaboration et reconstruction mémorielle donc avec les changements opérés dans les années 70-80. On peut dire que les historiens y ont eu un rôle majeur (mais aussi les témoins).

III. Des mémoires apaisées, une Histoire maîtrisée ? (depuis les années 80-90)


A) Un nouveau travail de mémoire

1) Une reconnaissance tardive par l'Etat français

TE : L'Etat français a donc tardé à reconnaître sa responsabilité dans la Collaboration.

Reconnaître la responsabilité de l'Etat c'est aussi ouvrir la voie à des réparations et des

compensations financières. La thèse, longtemps défendu par ex. par F. Mitterrand (1981-1995),

est que Vichy ce n'était pas la France.

* La position ambigüe de
François Mitterrand (fonctionnaire de Vichy, puis résistant) :

  • Il favorise la diffusion du film « le chagrin et la pitié » en 1981à la TV ;

  • Il consent à instituer une journée nationale du souvenir des « persécutions racistes et antisémites». Il est le premier chef d’état à assister à la cérémonie commémorant la grande rafle du Vel d’Hiv «  et les persecutions racistes et antisémites » le 16 juillet 92, il inaugure aussi le musée mémorial d’Izieu dédié au souvenir des enfants juifs déportés.

  • Mais il refuse catégoriquement d’assumer la responsabilité de la République et de l’Etat dans la Shoah, dans une démarche en quelque sorte très proche du résistancialisme et une attitude paradoxalement gaullienne...

  • Il fait parallèlement fleurir chaque année la tombe du maréchal Pétain, ce qui n’est pas sans susciter le scandale

La Loi Gayssot votée en 1990 marque une étape fondamentale dans la prise de conscience de la spécificité de la France dans l'Histoire de la GM2 et permet aussi un certain apaisement des mémoires. Il existait déjà la loi Pleven du 1er Juillet 1972 sanctionnant les propos et actes racistes mais celle de 1990 va plus loin. Elle tend à « réprimer tout acte raciste, antisémite ou xénophobe » et le législateur ajoute notamment dans son article 9 la qualification de délit pour toute contestation de l'existence des crimes contre l'humanité. C'est donc une loi dirigée implicitement contre toute forme de négationnisme.


2) L'ère de la repentance et du devoir de mémoire


* Discours J. Chirac 1995 (audio ou video)
TE : C'est une rupture très importante et définitive avec les thèses précédentes de l'état français. En effet, reconnaître sa responsabilité c'est aussi laisser la possibilité du pardon (mais non de l'oubli). Ce discours est aussi un hommage aux « Justes » (notion de « justes parmi les nations » de Yad-Vashem en Israël) prenant en compte d'ailleurs les travaux les plus récents des historiens. L’Eglise fait ensuite elle-même « repentance » et d’autres institutions demandent pardon, comme la SNCF en 2011.

B) Une inflation mémorielle : quelle place pour l'Histoire ?

1) Une inflation des lieux de mémoire et des commémorations ?

 

Nicolas Sarkozy (président de 2007 à 2012) fait lire la lettre de Guy Môquet* à sa mère avant sa mort, le 22 Octobre dans les écoles ( jour de sa mort , fusillé par allemands en 1941 pas parce que résistant mais parce que communiste, il distribuait des tracts ). Depuis 2007, Sarkozy se rend tous les ans sur plateau de Glières où sont morts 130 jeunes maquisards en 1944.

En 2014 ; Hollande annonce entrée au Panthéon de 4 Résistants ( 2 femmes et 2 Hommes ).

► Ces deux exemples d'appropriation affichée ou déguisée des mémoires de la GM2 posent question : Faut-il laisser les politiques et donc l'Etat français s'emparer des mémoires ? Un état peut-il décréter ce qui doit être rappeler et donc...ce qui doit être oublié ?
Qu'en est-il des historiens ? Restent-ils maîtres de la résurgence mémorielle ou sont-ils eux aussi victimes d'une concurrence mémorielle ?

 

2) Histoire maîtrisée, Histoire canalisée ?

► Les nouveaux champs de la recherche sont ouverts grâce à cet relatif apaisement des mémoires et aussi à l'éloignement chronologique. On peut penser que les historiens sont plus à même maintenant d'écrire une Histoire « libérée » ou maîtrisée même si les tentatives d'instrumentalisation existent toujours que ce soit de la part de l'extrême-droite ou de la part des groupes antisémites de toute provenance...
* Quels champs ?
- Génocide contre les Tziganes (mauvaises victimes ? Expression de l'historien Emmanuel Filhol).
- « Malgré-nous » 2010 officiellement reconnus victimes du nazisme,
- « Malgré-elles » incorporées de force dans des organismes nazis entre 1942 et 1945. 2013 mémorial d'Alsace-Moselle,
- Enfants nés de l'ennemi (mémoires honteuses et oubliées) (historien Fabrice Virgili).

► Quels dangers pour l'Histoire ? On en revient à la question déjà évoquée :
Inflation mémorielle et glorification de la victime en tant que symbole (ex. Sarkozy et Guy Môquet). Pétition 2005 Liberté pour l'Histoire « Dans un état libre, il n'appartient ni au Parlement ni à l'autorité judiciaire de définir la vérité historique ».
Débat ? L'Etat doit-il définir une vérité historique ? Ex. ? Arguments ?

Conclusion : Voir schéma cours

 

 


 


 


Sitographie programme de géographie

dans la catégorie TS Géographie

Attention : cette sitographie n'est évidemment pas exhaustive et reste évolutive... à consulter régulièrement donc.

http://eduscol.education.fr/cid76064/ressources-pour-la-classe-terminale-de-la-serie-s-session-2015.html

http://geotheque.org/

http://www.demotivateur.fr/article-buzz/22-cartes-et-graphiques-qui-vont-vous-laisser-sans-voix--2057

http://www.unecartedumonde.fr/

http://cartotheque.sciences-po.fr/

http://geographie-muniga.org/A_Tous-les-croquis-1ere.40.html

http://geoconfluences.ens-lyon.fr/

 


Chapitre 3 Genèse et affirmation des régimes totalitaires

dans la catégorie 1LESS Histoire

Chapitre 3. Genèse et affirmation des régimes totalitaires

Introduction :

* Attention chapitre n'est pas une énième présentation de la montée des périls entre les deux guerres mondiales. La trame historique doit être connue et maîtrisée (pas de retour dessus).

* Document d'accroche : photo Hitler 1914 Munich Carte Europe 1925-1939

« Il s’agit sans doute de la plus célèbre photographie du début de la guerre. Une foule dense se presse sur l’Odeonsplatz, à Munich, le 2 août 1914, pour célébrer l’entrée en guerre de l’Allemagne contre la Russie, déclarée la veille. Dans un cercle à la droite de l’image, un agrandissement permet de bien distinguer l’une de ces figures enthousiastes : on reconnaît la moustache et la mèche caractéristiques d’Adolf Hitler, sujet autrichien de 25 ans, qui va bientôt s’engager au 16e régiment d’infanterie de réserve bavarois pour ce qu’il décrira ensuite comme l’expérience la plus exaltante de son existence. Le cliché semble ainsi fixer la rencontre parfaite d’un destin individuel, celui du futur Führer, et d’un sentiment collectif, celui de l’unité nationale exaltée, au tout début du conflit.

Trop parfaite, peut-être. Car on doit l’image à Heinrich Hoffmann (1885-1957), nazi convaincu dès 1920, devenu le photographe officiel de Hitler par la suite : il immortalisera par exemple sa poignée de main avec Pétain à Montoire, en octobre 1940. Auteur d’un reportage sur l’entrée en guerre en 1914, il n’aurait d’abord pas remarqué Hitler sur sa photo, avant de la « retrouver » et de la publier opportunément, avec agrandissement, à la veille de l’élection présidentielle de 1932.

Autant d’éléments qui font douter bien des historiens de son authenticité, Gerd Krumeich faisant valoir, par exemple, que la plaque de verre originelle n’a jamais été retrouvée, ou que d’autres versions du cliché montrent un personnage à la coiffure différente. Au-delà de retouches indéniables, la présence d’Hitler à ce rassemblement reste plausible.

Mais comment interpréter l’image d’unanimité se dégageant du document ? Ici, Thomas Weber, le plus récent biographe des années de guerre de Hitler, attire l’attention sur la composition de la scène : alors que d’autres photos, ainsi qu’un film réalisé le même jour, montrent une foule munichoise assez restreinte, de bonnes parties de la place restant vides, le cadrage resserré produit un effet de masse trompeur. Davantage qu’une vue réaliste de la mobilisation, le cliché vise l’efficacité mobilisatrice, en 1914 comme dans les années 1930. »
http://www.lemonde.fr/centenaire-14-18-decryptages


► Les trois régimes naissent dans un contexte de crise, de guerre et de défaite (ou d'illusions perdues pour l'Italie) mais aussi de défiance généralisée en Europe face à la démocratie libérale. (voir carte Europe en 1925-1939)
Insister sur le fait qu'il n'y a pas d'inéluctabilité (France /GB : crise morale des années d'après-guerre existence des ligues en France, crise éco de 1929)
 

Totalitarisme : Expérience politique qui vise à contrôler toute la société et à remodeler les individus en fonction d'une idéologie d'Etat.
-
le totalitarisme en tant que concept a été étudié par Hannah Arendt, dans Les origines du totalitarisme, paru en 1951 (même s'il avait déjà été employé, notamment par les anti-fascistes italiens dans l'entre-deux-guerres : Giovanni Amendola 1923 = dénonciation). Le concept est utilisé pour les 3 pays et régimes suivants :

1- Italie fasciste (1922-1943-1945)

2- Allemagne nazie (1933-1945)

3- URSS stalinienne (1929-1953-1991)

Démocratie libérale: Régime politique qui respecte le pluralisme, l'alternance, la séparation des pouvoirs, la liberté d'expression, le droit de vote ou encore la garantie des droits sociaux mais pertinence de la notion de totalitarisme ? d'où la problématique suivante :

Problématique : Dans quelle mesure le totalitarisme permet-il de définir les régimes politiques de ces trois pays pendant l'entre-deux-guerre ?

PLAN :
I. Des régimes totalitaires comparables.
A) Une genèse commune
B) L'avènement de l'homme nouveau
C) Les instruments des régimes totalitaires
II. Spécificités des régimes totalitaires.
A) Les piliers du régime soviétique
B) Le Fascisme : corporatisme et nationalisme
C) Le Nazisme : Racisme et expansionnisme

 

I. Des régimes totalitaires comparables.

A) Une genèse commune

1) Tsarisme, guerre et Russie bolchévik

* Diapo : Présentation communisme

TE : Rappel historique+ révolution d'Octobre

- en Février, premier soulèvement du peuple et surtout des soldats car lassitude de la guerre qui appauvrit le pays. Le Tsar accepte de mettre en place une monarchie parlementaire. Mais à Petrograd, les Bolcheviks ( qui prendront le nom de communistes en 1918 ) créent leur propre pouvoir, une assemblée du peuple, le Soviet, et demandent la destitution du Tsar et l’arrêt de la guerre.

 

- En Octobre, une deuxième révolution éclate : les bolcheviks assiègent le palais impérial dans la nuit du 24 au 25 Octobre 1917 et prennent le pouvoir. Un gouvernement collégial est mis en place : Lénine, Trotsky, Staline sont les commissaires du peuple. Ils signent la fin de la guerre avec l’Allemagne ( à Brest–Litovsk le 3 Mars 1918 ) et prennent des mesures d’expropriation des chefs des grandes entreprises industrielles et grands propriétaires terriens. La noblesse et l’élite économique s’opposent et lancent une guerre civile ( armée blanche ) contre les communistes ( armée rouge ) qui dure 4 ans, Trotsky dirige l’armée communiste.

- En 1922 Staline dirige le parti, il devient secrétaire général . Après la mort de Lénine en 1924, Staline éloigne Trotsky du pouvoir, il est renvoyé du parti communiste en 1927 et exilé en 1929 ( il s’installe à Mexico où il sera assassiné par un proche de Staline en 1940 ). Staline a donc tous les pouvoirs et peut organiser sa dictature.


* Deux révolutionnaires bolchéviks : Etudes Bio : Lénine/Staline

« En quoi les parcours de l'un et l'autre sont-ils l'illustration d'une période de crise, d'instabilité et de contexte révolutionnaire en Russie au début du XXème s. ? »
Définitions : Marxisme/Communisme/Bolchévik

2) L'Italie et les illusions perdues de la GM1

* Mémo : Benito Mussolini (1883-1945), issu d'un milieu modeste, commence sa carrière politique au sein du parti socialiste italien, dans lequel il obtient des postes importants (il est rédacteur en chef de l'organe du parti, le journal Avanti !). Longtemps pacifiste, il rompt avec le parti en 1914 en réclamant l'intervention de l'Italie dans la guerre.
Après-guerre, l'Italie traverse une triple crise. L'économie italienne se remet mal de la fin de la guerre car il faut reconvertir les entreprises, alors que la demande, stimulée par l'Etat durant le conflit, est moins importante. De plus, l'inflation, liée à l'endettement de l'Etat, perdure après la fin des hostilités. La société est perturbée par ces difficultés et les ouvriers, influencés par la révolution bolchevique, se mobilisent en faisant grève et en occupant les usines. Le parti communiste italien qui naît en 1921 entretient l'agitation. Dans les campagnes du Sud de la péninsule, les paysans sans terres occupent les grands domaines inexploités (les latifundias) des grands propriétaires terriens. La situation est explosive et la bourgeoisie s'inquiète. Enfin, une crise morale éclate car les nationalistes ont le sentiment que les souffrances italiennes durant le conflit ont été injustement récompensées par les vainqueurs (il manque au territoire national des terres irrédentes comme la Dalmatie). On parle de « 
victoire mutilée », incomplète.
C'est dans ce contexte que Mussolini fonde les
faisceaux italiens de combat, regroupant d'anciens combattants déçus comme lui par la victoire mutilée. Son programme mélange volonté de révolution sociale et grandeur italienne. Ce mouvement se fait rapidement connaître par sa violence : les miliciens fascistes (les squadristes) qui se reconnaissent à leur chemise noire et à leur gourdin (manganello) attaquent les ouvriers en grève suivant les marxistes, les adhérents des partis de gauche, tout en conservant un discours destiné à les attirer.

TE :

a) Origines
► Dans le jeune royaume d'Italie (1918-1940) , le contexte des années 20 est particulièrement troublé : Marqué par la Grande Guerre (les combats contre l'Autriche-Hongrie ont été très sanglants) et par des traités de paix qui ne lui ont pas apportés les gains territoriaux espérés (terres irrédentes), le pays est en proie à la crise économique, aux grèves et même aux tentatives d'insurrection. L'Etat italien est, de plus, déconsidéré.

► Ancien journaliste socialiste et combattant déçu de la Grande Guerre, B. Mussolini (1883-1945) fonde une milice (organisation paramilitaire) : les faisceaux italiens de combat ( les Fasci) en 1919 qui s’organisent en « squadre » escadrons habillés de « chemises noires ».

► il les transforme en un parti, le Parti National Fasciste en 1921.
Son programme mélange volonté de révolution sociale et retour à la mythique grandeur italienne (par référence à l'Empire romain).


b) 1ers Agissements
► Les fascistes s’opposent aux syndicats et partis de gauche et bénéficient de l’appui des chefs d’entreprises et propriétaires terriens. Armés de leur gourdin (manganello), ils attaquent les ouvriers en grève poursuivant particulièrement les communistes et les adhérents des autres partis de gauche, tout en conservant un discours destiné à les attirer.


c) La Marche sur Rome et la prise du pouvoir

En oct. 1922, Mussolini organise la Marche sur Rome : 30 000 fascistes (mal armés, ne pouvant gagner contre des régiments militaires ) se dirigent à partir de 4 lieux différents vers la capitale le 28 Octobre 1922. Le roi Emmanuel Victor 3 a peur d’un coup d’état et nomme Mussolini 1er ministre le 29 Octobre. Celui ci rentre triomphalement dans Rome le 30 Octobre.

C’est donc plutôt un simulacre de coup d’état qui le fait arriver au pouvoir.

Il constitue un gouvernement avec les partis existants. Il s'agit donc d'une prise du pouvoir « pseudo-légale ».


d) La montée en puissance du PNF
C’est lors des élections législatives de 1924 que le Parti National Fasciste devient majoritaire au parlement. Le 10 Juin 1924, un député socialiste Matteotti est assassiné. Mussolini s’en sert pour dénoncer l’état de guerre civile latent et organiser une répression envers tous les opposants, en décembre 25 : le parlement accorde les pouvoirs législatifs et exécutifs à Mussolini, le roi n’ayant plus de pouvoir réel ; la dictature est en place.

Définitions :
- Fascisme : Idéologie politique pensée comme une alternative à la démocratie et au communisme dans laquelle la société mobilisée par un Etat tout puissant serait transformée.
- Lois fascistissimes : Ensemble des lois de 1926 enracinant la dictature en supprimant les libertés fondamentales et toute opposition politique.


3) L'Allemagne entre défaite, révolution et diktat

* Cf. Diaporama Présentation Nazisme

a) Les origines
Hitler participe à guerre et y est blessé et récompensé. En 1919, il rentre dans un parti ouvrier allemand (Deutsche Arbeiter Partei) qui critique le traité de Versailles (le mythe du « coup de couteau dans le dos » et du « Diktat » de Versailles est très répandu et pas seulement dans l'extrême-droite) et est nationaliste.
Remarqué pour ses talents d'orateur, il en prend la direction du en 1920 et le rebaptise le NSDAP (Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei) en français Parti national socialiste des ouvriers allemands ) ou Parti Nazi. Il crée une milice, les SA (Sturm Abteilung ou sections d’assaut ) qui sèment la terreur dans les manifestations et grèves de la gauche allemande.

b) Un coup d'Etat raté
En 1923 il tente un coup d’Etat qui échoue (le putsch de la brasserie de Munich) et qui lui vaut deux ans de prison et la dissolution du parti. Il en profite pour y écrire Mein Kampf (Mon combat), résumé des idées Völkisch et antisémites de l'époque. En 1925 , il sort de prison et refonde son parti, il crée une deuxième milice , les SS (Schutzstaffel ou échelon de protection), sections spéciales constituées d’hommes de « race aryenne » et fanatisés. Il mène une double politique : continuer à semer la terreur et détruire les ennemis politiques principaux : les communistes (ou bolchéviks). Cependant le Parti Nazi stagne pendant toute cette période notamment dans les élections nationales.

c) Une crise opportune

La crise de 29 est très forte en Allemagne et favorise l’ascension du NSDAP (comme du KPD par ailleurs). Les nazis organisent des soupes populaires pour venir en aide aux chômeurs et en profitent pour diffuser leur propagande. Ils rassurent les grands patrons et une partie de la Droite conservatrice classique face à la montée du « péril bolchévik ». Ils obtiennent donc des soutiens y compris financiers.

d) Une prise de pouvoir légale
Ils remportent ainsi les élections législatives de Novembre 1932 ; le président de la République Hindenburg nomme donc Hitler Chancelier le 30 Janvier 1933.
En Aout 1934, Hindenburg meurt et le parlement, composé de nazis (mais pas seulement), vote la concentration des pouvoirs entre les mains d'Hitler qui devient le ReichsFührer.


e) L'instauration rapide de la dictature
Hitler cumule donc les fonctions de président et chancelier (premier ministre). Il supprime le fonctionnement fédéral, l’Allemagne devient un état centralisé qu’il peut gouverner seul (même si cela n'a jamais été vrai dans la réalité). Il organise un plébiscite qui recueille l'assentiment des électeurs à plus de 90% des votes. Sa dictature est donc approuvée par la population.

Définition : Nazisme : (dérivé de NSDAP) idéologie basée sur l'inégalité des races, le contrôle de l'Etat et et de la société entière par un seul parti, la glorification de l'action violente et la recherche d'un expansionnisme pangermanique.

Transition : produits de la « brutalisation déjà évoquée » ? Hitler et Mussolini hommes de la GM1 tout comme par exemple SS étudiés par Ch.Ingrao dans « Croire et Détruire ».

B) L'avènement d'un homme nouveau

* Une étude de document : Texte sur la doctrine fasciste n°3 p.177 Benito Mussolini, La doctrine du fascisme, Milan, 1932.


TE :
► Qu'est-ce qui caractérise ces trois régimes dans leur volonté de favoriser l'avènement d'un homme nouveau ? Deux objectifs donc :
- Le rejet du pluralisme politique et de la démocratie libérale
- la création ex nihilo d'une société unanimiste avec l'individu au service du collectif d'où l'importance de la mobilisation des masses.
► Les trois totalitarismes rejettent la démocratie libérale, l'état de droit et le pluralisme politique. Les trois se veulent régimes révolutionnaires dans le sens où il convient de remodeler entièrement l'Homme dans sa psychologie : le réduire à sa fonction sociale et le dévouer intégralement à la collectivité (société unanimiste). Dans ce contexte, il ne peut y avoir d'opposants, ni de faibles, ni (encore moins) « d'inutiles sociaux ».

C) Les instruments des régimes totalitaires

1) Un parti unique de masse

* Travail sur les symboles voir diaporama
Fasci + aigle Impérial
Faucille et marteau
Croix gammée et aigle impérial

* Quels sont les éléments essentiels du programme iconographique des partis fasciste, nazi et communiste soviétique ?
En quoi illustrent-ils la volonté d'apparaître à la fois comme parti unique (s'interroger sur le terme « unique ») et de masse ?

2) Propagande, endoctrinement et répression

a) propagande

* Architecture et peinture dans l'Italie de Mussolini voir
diaporama

* Le cinéma, une arme majeure de la propagande nazie : Etude de cas Léni Riefenstahl le triomphe de la Volonté voir fiche

b) Endoctrinement :

* Endoctrinement jeunesse : Komsomol, Hitlerjugend et Balilla


Recherchez les significations des termes ci-dessus. Faire un court historique (date création, public concerné, objectifs visés par le pouvoir, nombre d'adhérents...etc)

* Répression : OVRA/Guépéou-NKVD/Gestapo

Recherchez les significations des termes ci-dessus.

Recherches à faire :

* Voir diaporama : Endoctrinement jeunesse : Komsomol, Hitlerjugend et Balilla
* Répression OVRA/Guépéou-NKVD/Gestapo


Mémo : Italie : OVRA ( = organisation de Vigilance et de repression de l’antifascisme) en 1926 en Italie, aidée par Milice fasciste , heritiere des squadre dde 1920 ( la MVSN : milice volontaire pour la sécurite nationale )

( tcheka en dec 1917 ) NKVD ( commissariat du peuple aux affaires interieures ) ( puis KGB apres 45 ) en Russie puis URSS,

Gestapo ( police secrete d’Etat ) en 1933 en Allemagne, en lien avec les SS ( corps d’elite, etat ds l’etat , voues au nazisme, ils etaient tatoues pour marquer la disparition de leur identité).

 

Ces polices ont pour but de découvrir et d’arrêter les opposants. Méthode : appel à la délation, interrogatoires, tortures
3) Le culte paroxystique du chef

TE :
Dans les 3 régimes, l'Etat totalitaire met en scène son chef, appelé « Duce » en Italie, « Führer » en Allemagne (le Guide), « Vojd » en URSS : on parle de culte du chef. Fascisme et nazisme s'inspirent des empires du passé (empire romain pour Italie, empire germanique pour Allemagne).

Les idées ont finalement peu d'importance et tout repose sur la faculté de mobiliser les foules, sur le charisme du chef et le Führerprinzip (obéissance absolue et infaillibilité) en Allemagne.

Dans les 3 cas, le chef d'Etat est aussi le chef du Parti unique, qui a un emblème (cf. 1) un parti unique de masse).

Enfin, le chef gouverne avec l'appui des élites regroupées au sein du parti unique, colonne vertébrale d'un Etat tout puissant qui entend contrôler la totalité de la vie sociale (l'individu est nié au privilège de la « masse » sociale) et supprimer toute liberté.

Documents à consulter Manuel ou autre source :

- Photos Hitler H. Offman discours : Führerprinzip ou Vidéo Charisme d'Hitler Notion de « pouvoir charismatique » Ian Kershaw « travailler en direction du Führer »

- Discours Mussolini : « Mussolini ha sempre ragione » : forme beaucoup moins aboutie « Duce »

- Rôle du « Vojd » « petit père des peuples » : forme reposant sur la pseudo-bienveillance. Trouver affiche de propagande


3) Le culte paroxystique du chef

► Diaporama
- Photos Hitler H. Offman discours : Führerprinzip ou Vidéo Charisme d'Hitler Notion de « pouvoir charismatique » Ian Kershaw « travailler en direction du Führer »
- Discours Mussolini : Mussolini ha sempre ragione : forme beaucoup moins aboutie
- Rôle du « vojd » « petit père des peuples » : forme reposant sur la pseudo-bienveillance »

TE :
Dans les 3 régimes, l'Etat totalitaire met en scène son chef, appelé « Duce » en Italie, « Führer » en Allemagne (le Guide), « Vojd » en URSS : on parle de culte du chef. Fascisme et nazisme s'inspirent des empires du passé (empire romain pour Italie, empire germanique pour Allemagne).

Les idées ont finalement peu d'importance et tout repose sur la faculté de mobiliser les foules, sur le charisme du chef et le Führerprinzip (obéissance absolue et infaillibilité) en Allemagne.

Dans les 3 cas, le chef d'Etat est aussi le chef du Parti unique, qui a un emblème (cf. 1) un parti unique de masse).

Enfin, le chef gouverne avec l'appui des élites regroupées au sein du parti unique, colonne vertébrale d'un Etat tout puissant qui entend contrôler la totalité de la vie sociale (l'individu est nié au privilège de la « masse » sociale) et supprimer toute liberté.
II. Spécificités des régimes totalitaires.

A) Les piliers du régime soviétique

- Spécificité communiste, marxiste-léniniste de l'URSS : volonté de mettre en place la dictature du prolétariat (période de transition entre une société capitaliste bourgeoise et une société communiste sans classe. La transition se fait forcément dans la violence imposée par la classe ouvrière. D'où ► collectivisation, planification et politique de grands travaux

Ex. : Canal Mer Blanche mer Baltique Grands barrages Stackhanovisme : Le « pays du mensonge déconcertant »
► donc repose avant tout sur la contrainte (un « Etat contre son peuple » N. Werth) : Ennemis de classe et Goulag (« déportation abandon »)

- Autre spécificité est l'internationalisme représenté par la création du Komintern en 1934 : exporter lé révolution dans tous les pays.
Ex : en 1934, l’ennemi numéro un devient le fascisme. Face à ce danger, il faut composer avec la démocratie : cela explique la nouvelle stratégie des « fronts populaires » et débouche sur un affrontement militaire indirect avec la guerre civile en Espagne

Spécificité : un Parti/Etat totalitaire à vocation internationaliste (Komintern 1934-1939-1941)

B) Le Fascisme : corporatisme et nationalisme

* Faire une brève fiche de synthèse sur le corporatisme italien puis sur les conquêtes territoriales de l'Etat fasciste entre 1923 et 1941.

► mais difficultés militaires en Ethiopie 1935-1936 et surtout lors de la GM2 où GCF reprend la main en 1943.
 

Spécificité ► En quoi peut-on parler d'un Etat totalitaire inachevé concernant l'Italie fasciste ?

C) Le Nazisme : Racisme, expansionnisme


► mots clés de la vision du monde nazie : Weltanschauung + Volk + lebensraum


TE :
Idéologie est l’application de théories biologiques fondées sur l’existence des races. Elle s’appuie sur les travaux de Darwin ( théorie de l’évolution pour le monde animal : selon Darwin, l’absence de mobilité des groupes mène leur évolution ou leur disparition ) et le transpose chez les hommes. On parle de Darwinisme social ( theses de Arthur ou Joseph Gobineau et Houston Chamberlain : evolution des especes humaines par le jeu de la selection naturelle ).

 

Hitler a une conception raciale du monde et donc raciste qu’il developpe dans son livre Mein Kampf écrit pdt sa detention et publié en 1925 en Allemagne. Il y defend une politique qui vise à assurer l’épanouissement de la race superieure , celle des Aryens qui doivent dominer le monde («  hein volk » ), et ont besoin d’un espace vital pour s’épanouir (« hein reich » qui doit durer 1000 ans !!! ). Ils doivent donc etre éduqués pour exercer ce role et ne doivent pas etre salis par les autres races.

 

Pour assurer la pureté de la race aryenne, le régime nazi applique une politique fondée sur l’exclusion des indésirables : eugénisme (méthodes et pratiques visant à transformer le patrimoine génétique de l’espèce humaine dans le but d’atteindre un idéal)

loi de stérilisation de juillet 1933 (« de prévention ») qui entre en vigueur le 1er janvier 1934 impose la stérilisation obligatoire pour les malades atteints de neuf maladies considérées comme héréditaires ou congénitales (cécité, alcoolisme, schizophrénie, ...). On estime qu’environ 400 000 personnes ont été stérilisées entre 1934 et 1945

L'Allemagne eugéniste "proposait" aux homosexuels le choix entre la castration volontaire ou la détention en camps de concentration.

Ces indésirables subissaient l’interdiction de fonder famille ( mariage) puis en 1939le programme T4 organise leur assassinat (centres d’euthanasie ) , la pression de l’eglise allemande entrainera l’arret de ce programme en 1941 mais 100 000 personnes ont été euthanasiées.

 

A l’opposé, les Juifs sont la « non race », celle qu’il faut détruire, cause de tous les maux du peuple allemand ( le juif profite de la crise eco et detruit la culture germanique )

 

La persécution commence dès 1933 avec l’appel au boycott des magasins juifs. L’Etat nazi met donc en place une législation raciale avec les lois de Nuremberg en 1935 qui privent les Juifs allemands de la citoyenneté, leur interdit le mariage mixte, d’exercer certaines professions (médecin), de fréquenter certains lieux publics et les obligent à porter l’étoile jaune de David.

 

Des persécutions individuelles puis collectives se généralisent avec la Nuit de cristal le 9 novembre 1938 où 300 synagogues sont détruites, 3000 magasins pillés et plusieurs dizaines de milliers de Juifs sont arretés et déportés ( 25000 pers ). Certains partent en exil en France et EU (Einstein).Les biens juifs ( immobilier, commerces, entreprises) sont aryanisés, càd confisqués par l’Etat qui les vend aux allemands ou confiés à des proches du régime.

► la radicalité d'un Etat totalitaire qui débouche sur la « Solution finale » pendant la GM2.

Rôle spécifique de l'Allemagne Nazie dans le déclenchement de la GM2 voir fiche coups de force


CONCLUSION :
réponse à la problématique : si les idéologies des 3 régimes, fasciste, nazi et stalinien sont très différentes, voire opposées pour l'Allemagne et l'URSS, on retrouve dans les 3 cas une même forme de pratique d'un pouvoir totalitaire : l'Etat contrôle tout, et l'individu n'est rien, il doit se soumettre.


ouverture : Etait-il possible de résister à l'Etat totalitaire ?

très difficile de résister à l'intérieur d'un Etat qui a complètement verrouillé l'espace public intérieur par le système policier mais résistances ont existé Georg Elser 1939.

La résistance pouvait venir de l'extérieur, mais on a vu que les démocraties libérales, souvent par peur de retomber dans un conflit long et pénible et aussi par peur de la contagion communiste ne se sont pas fermement opposées au fascisme et au nazisme : c'est là une des causes de la GM2.

► des « jumeaux ennemis » Pacte anti-Komintern 1936 (Allemagne/Italie/Japon 1er pas dans la constitution des forces de l'Axe) rappel marche à la guerre : Italie Ethiopie, Espagne 1936, Violations Traité de Versailles par Allemagne Nazie (carte 3ème).
Pacte germano soviétique p.191 Belin + caricature
► - Chrono des annexions Voir fiche
► propagande anti-nazie ou fasciste a existé mais surtout pendant la guerre Education For death de Walt Disney


Exercice de composition : « Fascisme, nazisme, stalinisme : un ou des totalitarismes ? »

 


Chapitre 2 La Première Guerre mondiale : l'expérience combattante dans une guerre totale

dans la catégorie 1LESS Histoire

Thème 2. La guerre au XXème s.
Chapitre 2. La Première Guerre mondiale : l'expérience combattante dans une guerre totale
Corrige_ECD_Genocide_armenien.pdf

Corrige_synthese_Verdun_1916.pdf

ECD_14_points_Wilson.pdf

HDA Paths of Glory

Schéma Bellicisme Pacifisme

Plan :

Introduction 

A) La Première Guerre mondiale, une « guerre totale » ?
1) Une guerre économique et industrielle
2) Une guerre idéologique : la mobilisation des esprits
3) De nouvelles formes de crimes de guerre


B) Une expérience combattante inédite
1) Obéir, tenir, se révolter
2) L'essor d'une culture de la guerre
3) Le traumatisme et la mémoire de guerre


C) Espoirs de paix et limites de la SDN
1) Les espoirs de paix au lendemain du conflit
2) La SDN : outil pour la paix
3) Une organisation faible dépassée par les tensions internationales


Conclusion 

Introduction :

 

Document d'accroche : La guerre de 14-18 G. Brassens

* Analyse du sujet terme par terme ► problématique

« GM1 » (Attention ici on a inclut la SDN)
« Expérience »
« combattante »
« guerre totale » :

- Durée des conflits + mondialisation (colonies)

- Dimension industrielle (âge industriel et mondialisation)

- Mortalité de masse (100 M de morts au XXème s. 70 M pour les deux guerres mondiales 10 M pour la GM1)


donc => 1 conflit mondial qui témoigne de l'entrée dans la guerre totale d'où nécessité de régulation pour paix durable : SDN

N.B : Mais espoirs de paix souvent déçus (entre-deux guerre et montée des totalitarismes (Mussolini, Staline, Hitler) et GF (1947-1991) et risque de guerre nucléaire après la GM2.

- enfin concept de guerre totale amène idée de la brutalisation (ensauvagement) (notion forgée par l’historien Georges Mossé qui exprime un accroissement de la violence subie et donnée par les combattants des sociétés) et de la banalisation de la violence...
Rappel historique et événementiel :

* travail en autonomie : Recopier dates clés 28 juin, 3 août, février 1916-décembre 1916, 6 avril 1917, 3 mars 1918, 28 juin 1919, 11 novembre 1918
Connaître les définitions de
Front, arrière, avant, guerres de mouvement et de position, guerre totale, poilus, tranchées.

Problématique : Comment la Première Guerre mondiale peut-elle être considérée comme un premier pas vers la guerre totale et comment a-t-elle entraîné la brutalisation des sociétés ?

A) La Première Guerre mondiale, une « guerre totale » ?

1) Une guerre économique et industrielle

* Transformation des économies en économies de guerre 4 axes principaux

- Financement de la guerre : recours aux emprunts
►War Bonds anglais et canadiens, Kriegsanleihe allemands ou autrichiens, emprunts français (voir manuel)

- Reconversion des économies en économies de guerre : Essor du Taylorisme ►France : 13 000 obus par jour avant-guerre

151 000 en 1916, 160000 en 1918
 

- Main d'oeuvre : Recours à la m.o immigrée (espagnols + empire français malgaches, indochinois, maghrébins en France, belges déportés en Allemagne)

Importance du travail féminin : remplacent hommes partis à la guerre (champs puis usines)

- Innovations :
nouvelles armes (mitrailleuses, chars, avions, sous-marins, canons gros calibre « Grosse Bertha » ou « canon de Paris » Wilhelmgeschutze l'arme à Guillaume)

mobilisation scientifique avec recherches explosifs, gaz de combat (Ypérite ou gaz moutarde, pdts de synthèse)

* importance de la mobilisation humaine 70 Millions d'hommes en armes pour tous les pays belligérants et partout
► GB : 870000 soldats des Indes
France : 607000 soldats des colonies


Transition :
► Ici apparaît l'idée de la guerre comme expérience sociologique de masse où tout le monde est concerné (guerre omniprésente, rôles sociaux modifiés, populations civiles affectées diversement ex. du Nord et de l'Est de la France).

► au final, des états « mis en guerre » surtout à partir de l'enlisement dans les tranchées soit début 1915. Pourquoi ?
- Pour gagner à tout prix
- Durcissement des positions et caractère inenvisageable de la défaite conséquence de la
brutalisation des comportements et de la diabolisation de l'ennemi.

2) Une guerre idéologique : la mobilisation des esprits

► Car censure et propagande (fiche propagande et censure) sont pleinement utilisées.

* Censure : En quoi la censure est-elle le reflet d'un engagement total dans la guerre des états belligérants ? (voir fiche)
- censure des soldats : contrôle posta
l et courrier censuré
- censure de la presse : Le Crapouillot. Ex. aussi du Canard Enchaîné.

* Propagande : quelles sont les voies empruntées par la propagande ? Selon quelle ampleur ?

- Utilisation des médias (voir fiche) de l'époque : affiches, journaux (ex. : essor de la photographie de guerre et « bourrage de crânes).
- Endoctrinement par l'éducation : voir corpus documentaire, importance de l'école notamment dans la république française


3) De nouvelles formes de guerre

* La criminalisation de la guerre i.e. le refus progressif des règles telles que convention de la Haye entraîne le développement de nouvelles formes de guerre qui touchent les civils de plus en plus (même si cela n'est pas au niveau de la GM2).

 

- Extrait d'un document d'historiens 14-18 retrouver la guerre, S. Audoin-Rouzeau et A. Becker
 

Extrait de « 14-18, Retrouver la guerre » S Audouin-Rouzeau et A Becker,

Dès les premiers jours de la guerre, sur tous les fronts, des violences particulièrement atroces ont été commises contre le civil qui se trouvaient sur les voies d’invasion, en particulier les femmes, dont les très nombreux viols ont été attestés par des témoignages. Toute entrée en guerre est marquée du même phénomène, toute troupe se trouvant en territoire ennemi s’est comportée de façon semblable : les Russes en Prusse orientale et en Galicie, les Allemands en Belgique et dans le nord de la France, les Austro-Hongrois en Serbie (…)

Le Docteur Reiss, professeur de criminologie à l’Université de Lausanne donne une idée des atrocités commises (…)On peut remarquer que les mutilations du visage, en particulier celles des yeux sont les plus fréquentes contre les hommes et contre les femmes qui sont, elles, atteintes d’exactions liées au viol et à l’atteinte aux organes génitaux. Ces atteintes visent le plus humain dans l’homme, le visage et les moyens de la filiation (…) Il y a toutefois aussi des légendes nées autour des atrocités commises (.. ;) français et Belges par exemple se persuadent aisément que les Allemands sont dépourvus de toute conscience morale. (…) .
 

Un extrait de « retrouver la guerre » de S Audouin-Rouzeau (p. 48-49)

Nous manquons de vocabulaire pour dire la mutation qui s’est produite. Hindenburg et Ludendorff, stupéfaits de leur visite sur la Somme en septembre 1915 ont alors forgé l’expression « bataille de matériel » pour tenter de nommer cette grande rupture : le terme suffit-il à résumer ce qui s’est réellement produit à partir de l’année 1916 ? Leurs soldats, eux, parlaient de « Verwüstungschlacht » mot difficilement traduisible qui associe l’idée de ravage, dévastation à celle d’abattage, mettant ainsi en relief le massacre des hommes. On pourrait aussi proposer le terme de « bataille totale ». (…) Toute la relation à la guerre du monde occidental s’est trouvée durablement bouleversée par la nouvelle manière de combattre née entre 1914 et 1918 (…) C’est cette tradition d’auto-contention de la violence de guerre qui s’effondre d’un coup et définitivement. Là où le siège des villes répondait à un cérémonial précis jusque dans les modalités de leur reddition, on bombarde désormais les cités jusqu’à leur destruction complète. Là où les officiers prisonniers étaint traités avec de réels égards, ils subissent désormais le lot des camps d’internement, la trêve des brancardiers et le ramassage des survivants, traditionnels à l’issue des affrontements, disparaissent.


► Un exemple : Le génocide arménien (+ massacres assyro-chaldéens, grecs pontiques)

*
Le génocide arménien en 1915/1916 dans empire ottoman: dès 1914 massacres pop villages, loi du 30 Mai 1915 autorise responsables militaires à déporter les pop arméniennes chrétiennes, vivant au nord vers le sud ( Mésopotamie) accusées de pactiser avec les russes et considérés comme ennemis d’une « race turque » : arrestations ds villages, massacres ds villages, autres meurent pdt trajet par épuisement ou exécutions, ( doc 2 p 92 ).bilan : 1.5 millions de morts. ( en + femmes violées et envoyées ds villages musulmans )

* Les prises d'otages, meurtres et viols en France du N. et en Belgique par ex.
Pop qui subissent invasions et n’ont pas pu fuir subissent violences : exécutions, viols, prises d’otages, ex : entre août et octobre 1914, 6500 civils belges et français sont exécutés et près de 20000 pers déportées en Allgne car allds croient etre victimes de francs-tireurs. En 1916, déportations de femmes arrêtées ( svt en pleine nuit ss menace des mitraillettes ) au nord de la France vers autres départements, voir vers Allemagne ( pour taire protestation face privations), mais aussi en Europe orientale comme Serbie.

B) Une expérience combattante inédite

1) Obéir, tenir, se révolter

* Quelle est la spécificité dans l'expérience combattante de cette première guerre totale ?

a) L'exemple de Verdun.
Dossier

b) - Conditions de vie tranchées fin de la dignité inégalités soldats/officiers maladies peur haine de l'autre mais aussi camaraderie/solidarité et peur de la sanction

c) La question du consentement et de la contrainte : deux thèses historiographiques en débat.
► la question des mutineries
dossier + HDA Les Sentiers de la Gloire 1917

a) En quoi cet extrait illustre-t-il les conditions de vie dans les tranchées et les conditions de combat ?
b) Que montre-t-il du comportement des états-majors des armées ?
c) Pourquoi peut-on parler de film pacifiste ?

2) L'essor d'une culture de la guerre

a) Brutalisation

* Conditions de guerre amènent un changement dans les attitudes des soldats : on revient sur l'idée de
brutalisation : radicalisation de la violence et morbidité des champs de bataille.

b) Culture de guerre et nationalisme

* L'expérience combattante n'est pas uniquement celle de l'avant, elle est partagée par l'arrière. Pas de réelle frontière entre les deux d'ailleurs (les soldats reviennent : permissions, blessures...etc)

Culture de guerre naît aussi de la propagande omniprésente on l'a vu. Terrain largement préparé par le nationalisme d'avant-guerre (revanche française pour l'Alsace-Lorraine).

c) Le pacifisme

► l'exemple de la Chanson de Craonne

* mais aussi conscience des abus des états-majors et des différences entre avant et arrière (planqués, embusqués, bourrage de crâne) et donc naissance d'une génération du feu ou plutôt génération perdue qui donne naissance à son tour au
pacifisme ou au bellicisme (cas de Mussolini, Goering ou Hitler)

3) Le traumatisme et la mémoire de guerre

* Retour sur bilan chiffré tableau 2 p.84 Belin

Inauguration Fort de Douaumont et tableau de G. Grosz Les piliers de la société (p.84)

* Le conflit est meurtrier :

- aux 10 millions de soldats morts il faut ajouter 17 millions de blessés (sur 60 millions de soldats), mutilés et « gueules cassées » (15 000 en France), des soldats atrocement défigurés. Leur réinsertion est difficile. En France, sur 3 millions de blessés on compte un million d’invalides.

- Les conséquences démographiques sont importantes : En Europe chute de la natalité, 3 millions de veuves et 6 millions d’orphelins, en France 600 000 veuves et 760 000 orphelins !


- De nombreux soldats sont traumatisés sur le plan psychologique : on parle en France d’ « obusite », mais la plupart du temps, les soldats ne sont pas crus et l’administration militaire les soupçonne de vouloir fuir la guerre en feignant le traumatisme. Certains soldats deviennent amnésiques, comme le « soldat Mangin » (Octave Manjoin), réclamé par des dizaines de familles Le voyageur sans bagage, J. Anouilh)


- Surtout, les soldats sont traumatisés par leur expérience de la guerre : ils ont encouru la mort, mais ils l’ont également donnée. Parfois, ils ont commis des atrocités.
-
Monuments aux morts/culture du deuil : pacifistes ou patriotiques (mouvement d’élévation des monuments qui part des communes, non de l’Etat, rôle majeur des mouvements anciens-combattants)


Définitions Pacifisme/Bellicisme

* Voir aussi schéma

C) Espoirs de paix et limites de la SDN

1) Les espoirs de paix au lendemain du conflit

http://www.ecpad.fr/1919-les-lendemains-de-la-guerre-et-le-defile-de-la-victoire-2/

TE : Les souffrances et le nombre très élevé de morts de la Première Guerre mondiale suscitent le désir des populations européennes que ce conflit soit «la der’ des der’» : le dernier conflit. La période allant de 1918 à 1939 est donc, dans sa première phase, une période d’espoir et d’optimisme

2) La SDN : outil pour la paix

* Doc. Extrait des 14 points du Pdt Wilson

TE : La SDN a en effet pour objectif de parvenir à la paix en rétablissant de bonnes relations entre les pays (les nations réconciliées) et ainsi le bonheur et la prospérité des peuples (une mère et son enfant, une paysanne, des vendangeurs).

Le Pacte de la Société Des Nations est signé le 28 juin 1919. La SDN est la première organisation internationale, elle s'établit à Genève dans un pays neutre. Elle est inspirée des 14 points du président américain Wilson établissant des principes redéfinissant les relations internationales pour établir une paix durable.


Les 45 membres (en 1920) de la SDN s’engagent à établir une sécurité collective, c’est-à-dire qu’ils fondent un système international dans lequel les Etats s’engagent mutuellement à garantir la sécurité mondiale.

- L’article 16 prévoit qu’en cas d’agression tous les membres de la SDN doivent prendre contre l’agresseur des sanctions économiques et financières, voire aider militairement l’agressé.
 

T. Woodrow WILSON : (1856-1924) Président des Etats-Unis de 1912 à 1920, il décide de l’entrée de son pays dans la guerre en 1917. En 1919, il participe aux négociations de paix où il défend les principes du droit des peuples et de la sécurité collective. Il reçoit le prix Nobel de la paix en 1920.

- La SDN impose à ses membres de régler les conflits en recourant à l’arbitrage de l’Assemblée générale (une session par an) où à l’autorité de la cour permanente de justice de La Haye (article 12).
- elle administre les territoires placés sous mandat comme la Sarre ou Dantzig ( ce qui renvoie au problème des traités de paix).

3) Une organisation faible dépassée par les tensions internationales

En 1919, la paix n'est pas conçue comme une volonté de réconciliation mais bien comme une punition envers ceux qu'on estime responsables de la guerre : les empires centraux allemand, austro-hongrois et turc. La Russie bolchévique n'est pas invitée.

- Des traités de paix qui ne règlent rien et créent des tensions :
# Le Traité de Versailles (28 juin 1919) avec l'Allemagne est ressenti comme un « diktat » par celle-ci. Amputations territoriales, restrictions militaires et réparations financières entraînent beaucoup d'allemands dans une volonté de revanche dès l'après-guerre.
# Les Traités de St Germain (1919) et du Trianon (1920) avec l'Autriche et la Hongrie consacrent le démantèlement de l'ancien empire mais créent des minorités nationales dans chaque nouvel état (Hongrois en Roumanie, 3 millions d’Allemands dans les montagnes des Sudètes, en Tchécoslovaquie…).
# Le traité de Sèvres (1920) disloque l'empire ottoman mais une guerre oppose la Grèce et la Turquie de 1920 à 1922, entraînant des massacres de Grecs en Turquie (génocide des Grecs pontiques) et un échange de populations.

 

Surtout :
- les Etats-Unis restent en dehors de la SDN, le Sénat ayant refusé de ratifier le traité de Versailles en 1920.
Isolationnisme des Etats-Unis pendant toute la période.

- La SDN dépend des grandes puissances pour faire appliquer ses résolutions. Mais plusieurs facteurs empêchent ces actions :

- La SDN manque de moyens pour imposer la paix : elle n’a pas de forces armées ; les sanctions économiques sont difficiles à prendre et ont peu d’impact (commerce avec les pays non membres de la SDN par exemple).

- le bellicisme (recours systématique à la guerre) de l’Italie et du Japon. Ces deux membres permanents du Conseil de la SDN la quittent après des agressions contre la Mandchourie (1931-1933) et l’Ethiopie (1936).

 

- le révisionnisme de l’Allemagne, voulant faire réviser le traité («Diktat») de Versailles pour satisfaire les revendications nationales allemandes.


- le pacifisme du Royaume-Uni et de la France.

Conclusion : L'immédiat après-guerre n'est pas synonyme de revanche ; des tentatives de paix durables ont lieu notamment avec Les années 1920 et l’action d’Aristide Briand correspondent au moment d’un espoir de paix généralisé en Europe :


- les accords de Locarno, négociés avec l’appui de la SDN et signés par les ministres des Affaires étrangères (Aristide Briand) et allemand (Gustav Stresemann), garantissent les frontières entre France, Allemagne et Belgique. L’Allemagne est admise à la SDN en 1926 et cette adhésion à la SDN est interprétée comme une garantie de paix après les massacres de la Première Guerre mondiale. Les accords de Locarno incarnent « l’esprit de Genève », l’espoir d’une paix garantie par le droit.


- le Pacte Briand-Kellog signé en 1928 par 63 pays (dont l’Allemagne, l’Italie et le Japon) est un traité mettant la guerre « hors-la-loi».
 

Aristide Briand : (1862-1932) : journaliste, élu député en 1902, il est ministre et président du Conseil à de nombreuses reprises entre 1906 et 1932. Après 1918, il devient un défenseur ardent de la politique de paix et de coopération internationale. Il reçoit le prix Nobel de la paix en 1926.


Esprit de Genève : expression qui désigne l’atmosphère diplomatique du milieu des années 1920 en Europe qui laisse espérer une paix généralisée, fondée sur les principes défendus par la SDN.

Mais les bellicismes l'emportent à partir de la crise de 1929 notamment qui renforce les critiques contre la démocratie et justifie le recours à des solutions « totalitaires » : Italie, URSS et Allemagne.

Filmographie : A l'ouest rien de nouveau, Les Sentiers de la Gloire, La Grande Illusion, Johnny got his gun, La Chambre des Officiers

Sitographie :

Les sites culturels de l’académie d’Amiens:

Les sites culturels des principaux champs de bataille:

des sites ressources sur la Grande Guerre:


Des sites supplementaires internet à visiter:

L’Histoire par l’image, le dossier hors-série consacré à la Première Guerre mondiale.

http://www.histoire-image.org/site/ lettre_info/hors-serie-premiere-guerre-mondiale.php et

particulièrement l’article « le corps des morts » que Sophie Delaporte traite à partir d’eaux-fortes

d’Otto Dix (http://www.histoire-image.org/site/lettre_info/hors-serie-premiere-guerremondiale.

php)

Le dossier pédagogique, « la Première guerre mondiale sur le front de l’Ouest », sur le site de la BDIC : http://www.bdic.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=199&Itemid=249

 

Video à visionner sur You tube : http://www.youtube.com/watch?v=0FA4EqPQQtU&feature=youtu.be , fait par BBC , la gde guerre vue du ciel.

publié par Lyonel Kaufmann sur son blog (il est didacticien de l'histoire en Suisse), un dispositif "14-18, une guerre photographique" consiste en une exploration en ligne de fonds photographiques de la première guerre mondiale en utilisant de nouvelles formes d'interactions, d'interfaces, de narration et d'organisation des données:

http://www.club-innovation-culture.fr/14-18-une-guerre-photographique-racontee-en-photos-3d-et-avec-les-archives-du-miroir/

http://www.histoire-image.org/site/lettre_info/hors-serie-premiere-guerre-mondiale.php / hors serie avec plus de 70 propositions


Le site Internet « Europeana 1914-1918 » a été officiellement ouvert le 29 janvier 2014 à Berlin.

Ce site a pour but de collecter des documents et objets relatifs à la Grande Guerre (1914-1918) et sur les personnes directement concernées et affectées par cette guerre.
Ce portail documentaire est piloté par la bibliothèque européenne Europeana et regroupe plus de 400 000 documents numérisés collectés auprès de 20 pays européens.

Europeana 1914-1918 regroupe des documents variés, ceux collectés auprès du grand public (lettres, photos et souvenirs de guerre) afin de les numériser et de les partager en ligne,
les collections nationales numérisées issus des bibliothèques nationales de huit pays participant au conflit et enfin 650 heures de films d’actualités, documentaires,
 
fictions, films de propagande et films anti-guerre.
Ce corpus continuera à être enrichi au fil du temps grâce notamment à la possibilité de contribuer et d’ajouter des documents en ligne.


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Chapitre 3 La Chrétienté médiévale

dans la catégorie 2nde Histoire

Introduction :

► Documents d'accroche avec Diaporama

Rappels :

  • Apparition du christianisme

  • Ier siècle – Fondateur : Jésus Christ né en Judée (Bethléem, -6 ou -4) – existence confirmée par les sources vie de prêcheur et annonce du royaume de Dieu (la Bonne Nouvelle – Evangile) – apôtres et disciples – arrêté, jugé et crucifié par l’occupant romain avec le soutien des notables juifs (« peuple déicide » pour les Chrétiens jusqu’à Vatican II) – résurrection selon les chrétiens.

  • Evangiles : transmission du message de Jésus environ 50 ans après sa mort (Luc, Marc, Jean, Matthieu) –iconographie : Luc/taureau, Matthieu/homme, Marc/lion, Jean/aigle)

  • Epîtres : lettres aux premières communautés chrétiennes (ex : Paul, juif et citoyen romain, grand évangélisateur).

  • Diffusion du christianisme

  • Diffusion à l’Empire romain – persécutions (cf. culte impérial) puis liberté de culte (Edit de Milan – 313 – Constantin) et religion officielle (Théodose – 380 - ), interdiction des cultes païens (391).

  • Dogme : croyances précisées (Concile de Nicée – 325). Communauté chrétienne devient église structurée, hiérarchisée.

  • Division

  • Orient : Empire théocratique Empereur = Basileus (roi en grec) et autorité religieuse suprême, représentant de Dieu sur terre, héritage impérial.

  • Occident : structuration hiérarchique – autorité suprême : évêque de Rome (Latran), le pape, nomme les cardinaux, archevêques, évêques.

Divisions sur le dogme (mariage, sainteté des images,…)→schisme de 1054.

Introduction :

La Chrétienté médiévale, loin d’être unifiée, est divisée politiquement comme religieusement : chrétiens d’Orient et chrétiens d’Occident, après le schisme de 1054, s’affrontent malgré les volontés de reconstitution de l’unité chrétienne. En Occident, l’Eglise imprègne en profondeur la vie des hommes, le calendrier, les comportements et le paysage. L’Eglise structure, protège, intègre au sein de la chrétienté autant qu’elle réprime, exclut ou combat à l’intérieur de ses limites comme en dehors.

Problématique : Dans quelle mesure les sociétés de l’Occident médiéval sont-elles le reflet des conceptions chrétiennes du monde à cette époque ?
Plan détaillé
I. Une chrétienté médiévale régit par l'Eglise
A) N.D de Mantes : Une église royale régie par des chanoines
B) Une vision chrétienne de la société
1) Une structure très hiérarchisée clergé régulier/clergé séculier
2) l'encadrement de la société : abbayes, hôtel-dieu, écoles

C) Une vision imposée par un Pape de plus en plus puissant
1) La réforme grégorienne
2) Trêve et paix de Dieu

3) D'autres outils pour s'affirmer
II. Une chrétienté unie par ses croyances et ses pratiques
A) Une collégiale gothique
1) Rappel roman/gothique le portail et le plan : Le Christ et la croix
B) Edifier le chrétien
C) Croyances et rites

III. Une Eglise entre expansion et division
A) Une expansion basée sur la richesse de l'Eglise
B) L'expansion du Christianisme en Europe (XI-XIIIèmes s.)
1) L'évangélisation par la force
les ordres religieux missionnaires : les chevaliers teutoniques
2) L'évangélisation par les ordres
C) Fidèles et infidèles
1) Les Croisades et la Reconquista : signes d'une Chrétienté conquérante
2) Excommunication, Hérésies et persécutions

CCL 

I. Une chrétienté médiévale régit par l'Eglise

Problématique : Comment l’Eglise participe-t-elle à l’union des Européens dans la chrétienté occidentale ?

A) N.D de Mantes : Une église royale régie par des chanoines

► début EDC Fiche 1

B) Une vision chrétienne de la société

1) Une structure très hiérarchisée

- Le chef suprême de l’Eglise : Au niveau central, la chrétienté est dirigée le Pape. Il est considéré comme le successeur de l’Apôtre Pierre, le premier évêque de Rome. Le pape légifère dans le domaine religieux afin que l’Église assure sa mission spirituelle d’accompagner les fidèles vers leur salut.


-Un renforcement du pouvoir du pape entre le XI et le XIIe siècle : la réforme grégorienne (Grégoire VII 1073-1085)

  • Ses raisons : Les clercs sont de plus en plus critiqués car ils ne respectent pas le message chrétien et pratiquent la Simonie et le Nicolaïsme. De plus le clergé local est contrôlé par les Princes et les Rois (dont l'empereur germanique). Le pape voudrait renforcer le pouvoir de l’Eglise et lui faire assurer correctement sa mission.

Nicolaïsme : Mariage ou concubinage des clercs interdit depuis l’Antiquité.

Simonie : pratique consistant à acheter une charge ecclésiastique, en violation du droit canon.

  • Son contenu : Le Nicolaïsme et la Simonie sont interdits, le clergé est mieux formé, le pape nomme les évêques et les abbés.

  • Les conséquences : Le Pape accroît son pouvoir qu’il place au dessus des Princes et des Rois. Il exerce désormais une réelle théocratie ce qui renforce la puissance de l’Eglise (le pape est désormais élu par les cardinaux).

Théocratie : Régime dans lequel le pouvoir spirituel, celui du pape domine et contrôle le pouvoir temporel des princes et des Rois


* Schéma récapitulatif voir fiche Clergés régulier et séculier
CCL Partielle : L’Eglise centralisée par le pape impose une lecture religieuse de la société dans laquelle les clercs assurent une mission centrale d’encadrement des laïcs pour leur salut.
Clerc/Laïc : Division essentielle au Moyen-Age entre ceux qui se vouent à Dieu et ceux qui ne relèvent pas du clergé.
II. Une chrétienté unie par ses croyances et ses pratiques

Problématique : Quels sont les fondements de la religion chrétienne ? En quoi apportent-ils aux Européens une culture commune ?

A) Une collégiale gothique

* Rappel roman/gothique
► EDC Fiche 2 Une collégiale gothique

B) Edifier le chrétien

► EDC Fiche 3 Quelques exemples du programme iconographique de la collégiale permettent d'illustrer ce que l'on croit au Moyen-age : Les portails et les tympans
C) Croyances et rites

1) Une religion fondée sur des Textes :

  • Les Evangiles : La religion chrétienne est une religion du livre fondée sur les Evangiles, l’une des parties de la Bible appelée aussi Nouveau testament. Il existe 4 Evangiles : de Luc, de Matthieu, de Marc et de Jean. Ils ont été écrits au Ier siècle par les premiers chrétiens et racontent la vie (mythique) de Jésus et son message.

  • Les Pères de l’Eglise : Les dogmes chrétiens s’appuient aussi sur les écrits des premiers évêques, les Pères de l’Eglise.

► Le dogme chrétien :

  • La croyance en un Dieu unique : La religion chrétienne est monothéiste. On distingue cependant le Père, le Fils, Jésus Christ et le Saint Esprit. C’est le dogme de la Trinité

  • La croyance en Jésus Christ : Pour les Chrétiens, Jésus serait bien le Christ, l’envoyé de Dieu sur terre pour annoncer la « bonne nouvelle » C'est-à-dire le message de Dieu. Il se serait sacrifié pour sauver tous les hommes (c’est la Passion) mais aurait été ressuscité par Dieu.

  • La croyance au paradis : Pour les Chrétiens, la fin du monde est proche et sera remplacé par le royaume de Dieu, le paradis éternel opposé à l’Enfer où les bons chrétiens iront après le Jugement dernier.


2) Les rites chrétiens

a) Des rites réguliers :Pour témoigner de sa foi et atteindre le Paradis, le Chrétien doit observer des rituels quotidiens : aller à la messe le dimanche et lors des grandes fêtes (Pâques et Noël), prier Dieu, JC et les Saints, faire l’aumône.


b) Des rites qui accompagnent la vie des chrétiens : les sacrements


* Fichier Retable des Sept Sacrements de Rogier Van Der Weyden

  • Les sacrements qui marquant les étapes de la vie : le baptême est la plus important car il marque l’entrée dans la communauté et efface le péché originel. L’ordination est réservée aux Clercs. Baptême confirmation mariage ou ordination extrême onction

  • Les sacrements réguliers : Il s’effectue lors de certaines occasions. Il s’agit de la pénitence qui se manifeste par la confession et de l’Eucharistie.


Définitions :
(facultative) Eucharistie ou communion : Sacrement qui exprime l’union avec Dieu, par le partage du pain et du vin. Il a lieu une à deux fois par an lors de grandes fêtes comme Pâques.

Confession : Acte de foi par lequel un chrétien reconnaît ses péchés.

Sacrement : Acte par lequel un chrétien se voit attribuer une grâce divine. La liste est fixée au concile de Latran (1215): le baptême, confirmation, mariage, eucharistie, pénitence, ordination, extrême onction

3) Des pratiques qui se développent aux XII-XIIIèmes siècles : Voir fiche pèlerinage et culte des reliques

CCL partielle : Les Chrétiens témoignent donc de leurs croyances et agissent pour leur salut par un ensemble de rites qui constitue le culte chrétien.

Définitions : Bible, dogme, sacrements, pèlerinage

III. Une Eglise entre expansion et division

* A réaliser à la maison : frise chronologique Eglise au Moyen-age

Problématique : Comment la Chrétienté occidentale s’étend-elle à l’ensemble de l’Europe et combat-elle les oppositions ?

A) Une expansion basée sur la richesse de l'Eglise

* Texte d'accroche : « Trois années n’étaient pas écoulées dans le millénaire que, à travers le monde entier, et plus particulièrement en Italie et en Gaule, on commença à reconstruire les églises, bien que pour la plus grande part celles qui existaient aient été bien construites et tout à fait convenables. Il semblait que chaque communauté chrétienne cherchait à surpasser les autres par la splendeur de ses constructions. C’était comme si le monde entier se libérait, rejetant le poids du passé et se revêtait d’un blanc manteau d’églises. Presque toutes les églises épiscopales et celles de monastères dédiées aux divers saints, mais aussi les petits oratoires des villages étaient rebâtis mieux qu’avant par les fidèles. ».
Raoul Glaber, Moine chroniqueur (985-1047).

* Etude de document : Une donation d'un chevalier à l'abbaye de Cluny

1

5

« Sachent, tous présents et futurs que moi, Bertrand de Cortevaix, je donne et je confirme par la présente charte à Dieu, à saint Pierre et à la communauté de Cluny, deux muids* de vin pur à la mesure de Cluny, et quatre setiers* de froment pur, et un cinquième de fèves (ou de froment, s'il n'y a pas de fèves) à prendre tous les ans dans mon alleu* du village de Bresne sur Gosne. (…)

Avec les choses que je donne, il a été institué à Cluny un repas le jour anniversaire de mon père, pour le salut de l'âme de mon père, de ma mère, de tous mes parents, ainsi que pour l'âme de dom Elie, moine, qui fut hospitalier de Cluny, pour celles de son père, de sa mère et de tous ses parents. Pour cette donation, j'ai reçu, moi Bertrand de Cortevaix, sept cents sous en monnaie de Cluny, dudit Elie. Tout ceci avec l'approbation et le consentement de ma femme, Julienne. »

Recueil des chartes de l'abbaye de Cluny n°4002, tome V (1128-1134),

publié par A. Bernard et complété par A. Bruel, 1876-1903.

* muids et setiers : mesures de capacité

* alleu : propriété.


Travail préalable : Recherchez la définition de « chevalier », de « charte », et ce qu'est l'abbaye de Cluny au XIIe siècle.


1- Présentez méthodiquement le document.

2- D'après le document, que peut-on déduire sur la situation sociale et économique de Bertrand de Cortevaix ?

3- Par l'intermédiaire de ce texte, que fait Bertrand de Cortevaix ? Dans quel but ?

4- Montrez en quoi les croyances des chrétiens influent sur la puissance de l'Eglise.



B) L'expansion du Christianisme en Europe (XI-XIIIèmes s.)

1) L'évangélisation

* Doc. 3 et 4 p.85

TE : Faire brève synthèse de l'analyse des deux documents

Définition : mission

2) Une Eglise en lutte contre elle-même

* Le rôle des ordres mendiants : rappel historique sur le clergé régulier et son rôle

TE/Prise de notes : Clunisiens (909) ► critiqués par Cisterciens (1098) puis par Laïcs (anticléricalisme) puis Dominicains et Franciscains (St François d'Assise) au XIIIème s.

* Etude de document : Un débat du Moyen Age : Eglise, pauvreté et humilité
Voir fiche

Définition : ordres mendiants Ordres religieux nés au XIIIème s., ils encadrent les fidèles en milieu urbain.

C) Fidèles et infidèles

Problématique : Quelle contrainte l'Eglise exerce-t-elle sur la société médiévale ? Parvient-elle à réaliser l'unité autour de son autorité ?

1) Les Croisades et Reconquista : signes d'une Chrétienté conquérante

* Extrait de « Kingdom of Heaven » de Ridley Scott

Croisade : expédition militaire lancée par des Chrétiens portant une croix d’étoffe (les croisés) d’abord pour reconquérir les lieux saints du christianisme puis pour étendre la chrétienté.


► Les croisades

  • Ses raisons : Le mouvement de Croisades a été lancé en 1095 par le pape Urbain II lors du concile de Clermont. Il appelle les chrétiens à venir en aide à L’Empereur byzantin à la tête de la chrétienté orthodoxe dont le territoire est menacé par l’expansion musulmane. Il s’agit pour lui d’une guerre sainte, qui ouvre aux chrétiens les portes du paradis. Il veut fédérer les chrétiens autour d’un projet religieux.

  • Une expansion en orient : Les croisades engendrent un réel mouvement de masse. 150 000 personnes participent à la première dont de nombreux seigneurs et Princes comme le Roi d’Angleterre et le Roi de France. C’est un succès qui aboutit à la prise de Jérusalem et la création des Etats latins d’Orient en 1099. Leur existence est cependant fragile et des nombreuses croisades se succèdent afin de les protéger d’une reconquête musulmane.

  • 1095 : appel à la première croisade par le pape Urbain II à Clermont

  • 1099 : prise de Jérusalem aux Turcs

  • 1187 : Saladin reprend Jérusalem pour le compte des Musulmans

  • 1204 : sac de Constantinople par les Vénitiens - conflit avec les Orthodoxes au motif de les sauver de l’emprise musulmane

  • 1229-1244 : les Francs dominent Jérusalem –

  • 1291 : fin des Croisades en « Terre Sainte »

  • → Création des Etats latins (XII° - XIII) siècles – chevaliers et Princes catholiques


► La Reconquista espagnole : Depuis leVIIIe, les musulmans se sont imposés dans le Sud de l’Espagne. A partir du Xe siècle, les Chrétiens organise la reconquête ou Reconquista. Tolède est reprise en 1085. Elle s’achève en 1492 avec la prise de Grenade

2) Excommunication, Hérésies et persécutions

* EDC l'hérésie cathare, un christianisme dissident ? p.100-101 Hachette

Notions : Hérésie, Catharisme, schisme
Hérésie : Croyance religieuse qui s'éloigne du dogme officiel de l'Eglise catholique (hérétiques).
Excommunication :sanction excluant un homme de la société des chrétiens, de manière temporaire ou définitive, et punissant un manquement grave au christianisme
Persécutions : Mauvais traitements et violences exercés systématiquement par l'autorité ecclésiastique et par les fidèles vis-à-vis d'un groupe pour des raisons religieuses (juifs, « hérétiques » cathares et vaudois...etc).
Schisme : Le schisme est une rupture, une division de l'Eglise. Le premier grand schisme a eu lieu en 1054 entre l'Eglise orthodoxe grecque et l'Eglise catholique romaine.

* Un outil redouté : L'inquisition : l'exemple avec un extrait du Nom de la Rose de J.J Annaud

CCL :
Au Moyen-age ; l'Eglise est plus que jamais le « tuteur de l'Occident » mais de nouvelles institutions et organisations sociales la concurrencent de plus en plus notamment à partir de la grande période d'expansion des XIIème et XIIIème s.

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