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Chapitre 3 Genèse et affirmation des régimes totalitaires

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Chapitre 3. Genèse et affirmation des régimes totalitaires

Introduction :

* Attention chapitre n'est pas une énième présentation de la montée des périls entre les deux guerres mondiales. La trame historique doit être connue et maîtrisée (pas de retour dessus).

* Document d'accroche : photo Hitler 1914 Munich Carte Europe 1925-1939

« Il s’agit sans doute de la plus célèbre photographie du début de la guerre. Une foule dense se presse sur l’Odeonsplatz, à Munich, le 2 août 1914, pour célébrer l’entrée en guerre de l’Allemagne contre la Russie, déclarée la veille. Dans un cercle à la droite de l’image, un agrandissement permet de bien distinguer l’une de ces figures enthousiastes : on reconnaît la moustache et la mèche caractéristiques d’Adolf Hitler, sujet autrichien de 25 ans, qui va bientôt s’engager au 16e régiment d’infanterie de réserve bavarois pour ce qu’il décrira ensuite comme l’expérience la plus exaltante de son existence. Le cliché semble ainsi fixer la rencontre parfaite d’un destin individuel, celui du futur Führer, et d’un sentiment collectif, celui de l’unité nationale exaltée, au tout début du conflit.

Trop parfaite, peut-être. Car on doit l’image à Heinrich Hoffmann (1885-1957), nazi convaincu dès 1920, devenu le photographe officiel de Hitler par la suite : il immortalisera par exemple sa poignée de main avec Pétain à Montoire, en octobre 1940. Auteur d’un reportage sur l’entrée en guerre en 1914, il n’aurait d’abord pas remarqué Hitler sur sa photo, avant de la « retrouver » et de la publier opportunément, avec agrandissement, à la veille de l’élection présidentielle de 1932.

Autant d’éléments qui font douter bien des historiens de son authenticité, Gerd Krumeich faisant valoir, par exemple, que la plaque de verre originelle n’a jamais été retrouvée, ou que d’autres versions du cliché montrent un personnage à la coiffure différente. Au-delà de retouches indéniables, la présence d’Hitler à ce rassemblement reste plausible.

Mais comment interpréter l’image d’unanimité se dégageant du document ? Ici, Thomas Weber, le plus récent biographe des années de guerre de Hitler, attire l’attention sur la composition de la scène : alors que d’autres photos, ainsi qu’un film réalisé le même jour, montrent une foule munichoise assez restreinte, de bonnes parties de la place restant vides, le cadrage resserré produit un effet de masse trompeur. Davantage qu’une vue réaliste de la mobilisation, le cliché vise l’efficacité mobilisatrice, en 1914 comme dans les années 1930. »
http://www.lemonde.fr/centenaire-14-18-decryptages


► Les trois régimes naissent dans un contexte de crise, de guerre et de défaite (ou d'illusions perdues pour l'Italie) mais aussi de défiance généralisée en Europe face à la démocratie libérale. (voir carte Europe en 1925-1939)
Insister sur le fait qu'il n'y a pas d'inéluctabilité (France /GB : crise morale des années d'après-guerre existence des ligues en France, crise éco de 1929)
 

Totalitarisme : Expérience politique qui vise à contrôler toute la société et à remodeler les individus en fonction d'une idéologie d'Etat.
-
le totalitarisme en tant que concept a été étudié par Hannah Arendt, dans Les origines du totalitarisme, paru en 1951 (même s'il avait déjà été employé, notamment par les anti-fascistes italiens dans l'entre-deux-guerres : Giovanni Amendola 1923 = dénonciation). Le concept est utilisé pour les 3 pays et régimes suivants :

1- Italie fasciste (1922-1943-1945)

2- Allemagne nazie (1933-1945)

3- URSS stalinienne (1929-1953-1991)

Démocratie libérale: Régime politique qui respecte le pluralisme, l'alternance, la séparation des pouvoirs, la liberté d'expression, le droit de vote ou encore la garantie des droits sociaux mais pertinence de la notion de totalitarisme ? d'où la problématique suivante :

Problématique : Dans quelle mesure le totalitarisme permet-il de définir les régimes politiques de ces trois pays pendant l'entre-deux-guerre ?

PLAN :
I. Des régimes totalitaires comparables.
A) Une genèse commune
B) L'avènement de l'homme nouveau
C) Les instruments des régimes totalitaires
II. Spécificités des régimes totalitaires.
A) Les piliers du régime soviétique
B) Le Fascisme : corporatisme et nationalisme
C) Le Nazisme : Racisme et expansionnisme

 

I. Des régimes totalitaires comparables.

A) Une genèse commune

1) Tsarisme, guerre et Russie bolchévik

* Diapo : Présentation communisme

TE : Rappel historique+ révolution d'Octobre

- en Février, premier soulèvement du peuple et surtout des soldats car lassitude de la guerre qui appauvrit le pays. Le Tsar accepte de mettre en place une monarchie parlementaire. Mais à Petrograd, les Bolcheviks ( qui prendront le nom de communistes en 1918 ) créent leur propre pouvoir, une assemblée du peuple, le Soviet, et demandent la destitution du Tsar et l’arrêt de la guerre.

 

- En Octobre, une deuxième révolution éclate : les bolcheviks assiègent le palais impérial dans la nuit du 24 au 25 Octobre 1917 et prennent le pouvoir. Un gouvernement collégial est mis en place : Lénine, Trotsky, Staline sont les commissaires du peuple. Ils signent la fin de la guerre avec l’Allemagne ( à Brest–Litovsk le 3 Mars 1918 ) et prennent des mesures d’expropriation des chefs des grandes entreprises industrielles et grands propriétaires terriens. La noblesse et l’élite économique s’opposent et lancent une guerre civile ( armée blanche ) contre les communistes ( armée rouge ) qui dure 4 ans, Trotsky dirige l’armée communiste.

- En 1922 Staline dirige le parti, il devient secrétaire général . Après la mort de Lénine en 1924, Staline éloigne Trotsky du pouvoir, il est renvoyé du parti communiste en 1927 et exilé en 1929 ( il s’installe à Mexico où il sera assassiné par un proche de Staline en 1940 ). Staline a donc tous les pouvoirs et peut organiser sa dictature.


* Deux révolutionnaires bolchéviks : Etudes Bio : Lénine/Staline

« En quoi les parcours de l'un et l'autre sont-ils l'illustration d'une période de crise, d'instabilité et de contexte révolutionnaire en Russie au début du XXème s. ? »
Définitions : Marxisme/Communisme/Bolchévik

2) L'Italie et les illusions perdues de la GM1

* Mémo : Benito Mussolini (1883-1945), issu d'un milieu modeste, commence sa carrière politique au sein du parti socialiste italien, dans lequel il obtient des postes importants (il est rédacteur en chef de l'organe du parti, le journal Avanti !). Longtemps pacifiste, il rompt avec le parti en 1914 en réclamant l'intervention de l'Italie dans la guerre.
Après-guerre, l'Italie traverse une triple crise. L'économie italienne se remet mal de la fin de la guerre car il faut reconvertir les entreprises, alors que la demande, stimulée par l'Etat durant le conflit, est moins importante. De plus, l'inflation, liée à l'endettement de l'Etat, perdure après la fin des hostilités. La société est perturbée par ces difficultés et les ouvriers, influencés par la révolution bolchevique, se mobilisent en faisant grève et en occupant les usines. Le parti communiste italien qui naît en 1921 entretient l'agitation. Dans les campagnes du Sud de la péninsule, les paysans sans terres occupent les grands domaines inexploités (les latifundias) des grands propriétaires terriens. La situation est explosive et la bourgeoisie s'inquiète. Enfin, une crise morale éclate car les nationalistes ont le sentiment que les souffrances italiennes durant le conflit ont été injustement récompensées par les vainqueurs (il manque au territoire national des terres irrédentes comme la Dalmatie). On parle de « 
victoire mutilée », incomplète.
C'est dans ce contexte que Mussolini fonde les
faisceaux italiens de combat, regroupant d'anciens combattants déçus comme lui par la victoire mutilée. Son programme mélange volonté de révolution sociale et grandeur italienne. Ce mouvement se fait rapidement connaître par sa violence : les miliciens fascistes (les squadristes) qui se reconnaissent à leur chemise noire et à leur gourdin (manganello) attaquent les ouvriers en grève suivant les marxistes, les adhérents des partis de gauche, tout en conservant un discours destiné à les attirer.

TE :

a) Origines
► Dans le jeune royaume d'Italie (1918-1940) , le contexte des années 20 est particulièrement troublé : Marqué par la Grande Guerre (les combats contre l'Autriche-Hongrie ont été très sanglants) et par des traités de paix qui ne lui ont pas apportés les gains territoriaux espérés (terres irrédentes), le pays est en proie à la crise économique, aux grèves et même aux tentatives d'insurrection. L'Etat italien est, de plus, déconsidéré.

► Ancien journaliste socialiste et combattant déçu de la Grande Guerre, B. Mussolini (1883-1945) fonde une milice (organisation paramilitaire) : les faisceaux italiens de combat ( les Fasci) en 1919 qui s’organisent en « squadre » escadrons habillés de « chemises noires ».

► il les transforme en un parti, le Parti National Fasciste en 1921.
Son programme mélange volonté de révolution sociale et retour à la mythique grandeur italienne (par référence à l'Empire romain).


b) 1ers Agissements
► Les fascistes s’opposent aux syndicats et partis de gauche et bénéficient de l’appui des chefs d’entreprises et propriétaires terriens. Armés de leur gourdin (manganello), ils attaquent les ouvriers en grève poursuivant particulièrement les communistes et les adhérents des autres partis de gauche, tout en conservant un discours destiné à les attirer.


c) La Marche sur Rome et la prise du pouvoir

En oct. 1922, Mussolini organise la Marche sur Rome : 30 000 fascistes (mal armés, ne pouvant gagner contre des régiments militaires ) se dirigent à partir de 4 lieux différents vers la capitale le 28 Octobre 1922. Le roi Emmanuel Victor 3 a peur d’un coup d’état et nomme Mussolini 1er ministre le 29 Octobre. Celui ci rentre triomphalement dans Rome le 30 Octobre.

C’est donc plutôt un simulacre de coup d’état qui le fait arriver au pouvoir.

Il constitue un gouvernement avec les partis existants. Il s'agit donc d'une prise du pouvoir « pseudo-légale ».


d) La montée en puissance du PNF
C’est lors des élections législatives de 1924 que le Parti National Fasciste devient majoritaire au parlement. Le 10 Juin 1924, un député socialiste Matteotti est assassiné. Mussolini s’en sert pour dénoncer l’état de guerre civile latent et organiser une répression envers tous les opposants, en décembre 25 : le parlement accorde les pouvoirs législatifs et exécutifs à Mussolini, le roi n’ayant plus de pouvoir réel ; la dictature est en place.

Définitions :
- Fascisme : Idéologie politique pensée comme une alternative à la démocratie et au communisme dans laquelle la société mobilisée par un Etat tout puissant serait transformée.
- Lois fascistissimes : Ensemble des lois de 1926 enracinant la dictature en supprimant les libertés fondamentales et toute opposition politique.


3) L'Allemagne entre défaite, révolution et diktat

* Cf. Diaporama Présentation Nazisme

a) Les origines
Hitler participe à guerre et y est blessé et récompensé. En 1919, il rentre dans un parti ouvrier allemand (Deutsche Arbeiter Partei) qui critique le traité de Versailles (le mythe du « coup de couteau dans le dos » et du « Diktat » de Versailles est très répandu et pas seulement dans l'extrême-droite) et est nationaliste.
Remarqué pour ses talents d'orateur, il en prend la direction du en 1920 et le rebaptise le NSDAP (Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei) en français Parti national socialiste des ouvriers allemands ) ou Parti Nazi. Il crée une milice, les SA (Sturm Abteilung ou sections d’assaut ) qui sèment la terreur dans les manifestations et grèves de la gauche allemande.

b) Un coup d'Etat raté
En 1923 il tente un coup d’Etat qui échoue (le putsch de la brasserie de Munich) et qui lui vaut deux ans de prison et la dissolution du parti. Il en profite pour y écrire Mein Kampf (Mon combat), résumé des idées Völkisch et antisémites de l'époque. En 1925 , il sort de prison et refonde son parti, il crée une deuxième milice , les SS (Schutzstaffel ou échelon de protection), sections spéciales constituées d’hommes de « race aryenne » et fanatisés. Il mène une double politique : continuer à semer la terreur et détruire les ennemis politiques principaux : les communistes (ou bolchéviks). Cependant le Parti Nazi stagne pendant toute cette période notamment dans les élections nationales.

c) Une crise opportune

La crise de 29 est très forte en Allemagne et favorise l’ascension du NSDAP (comme du KPD par ailleurs). Les nazis organisent des soupes populaires pour venir en aide aux chômeurs et en profitent pour diffuser leur propagande. Ils rassurent les grands patrons et une partie de la Droite conservatrice classique face à la montée du « péril bolchévik ». Ils obtiennent donc des soutiens y compris financiers.

d) Une prise de pouvoir légale
Ils remportent ainsi les élections législatives de Novembre 1932 ; le président de la République Hindenburg nomme donc Hitler Chancelier le 30 Janvier 1933.
En Aout 1934, Hindenburg meurt et le parlement, composé de nazis (mais pas seulement), vote la concentration des pouvoirs entre les mains d'Hitler qui devient le ReichsFührer.


e) L'instauration rapide de la dictature
Hitler cumule donc les fonctions de président et chancelier (premier ministre). Il supprime le fonctionnement fédéral, l’Allemagne devient un état centralisé qu’il peut gouverner seul (même si cela n'a jamais été vrai dans la réalité). Il organise un plébiscite qui recueille l'assentiment des électeurs à plus de 90% des votes. Sa dictature est donc approuvée par la population.

Définition : Nazisme : (dérivé de NSDAP) idéologie basée sur l'inégalité des races, le contrôle de l'Etat et et de la société entière par un seul parti, la glorification de l'action violente et la recherche d'un expansionnisme pangermanique.

Transition : produits de la « brutalisation déjà évoquée » ? Hitler et Mussolini hommes de la GM1 tout comme par exemple SS étudiés par Ch.Ingrao dans « Croire et Détruire ».

B) L'avènement d'un homme nouveau

* Une étude de document : Texte sur la doctrine fasciste n°3 p.177 Benito Mussolini, La doctrine du fascisme, Milan, 1932.


TE :
► Qu'est-ce qui caractérise ces trois régimes dans leur volonté de favoriser l'avènement d'un homme nouveau ? Deux objectifs donc :
- Le rejet du pluralisme politique et de la démocratie libérale
- la création ex nihilo d'une société unanimiste avec l'individu au service du collectif d'où l'importance de la mobilisation des masses.
► Les trois totalitarismes rejettent la démocratie libérale, l'état de droit et le pluralisme politique. Les trois se veulent régimes révolutionnaires dans le sens où il convient de remodeler entièrement l'Homme dans sa psychologie : le réduire à sa fonction sociale et le dévouer intégralement à la collectivité (société unanimiste). Dans ce contexte, il ne peut y avoir d'opposants, ni de faibles, ni (encore moins) « d'inutiles sociaux ».

C) Les instruments des régimes totalitaires

1) Un parti unique de masse

* Travail sur les symboles voir diaporama
Fasci + aigle Impérial
Faucille et marteau
Croix gammée et aigle impérial

* Quels sont les éléments essentiels du programme iconographique des partis fasciste, nazi et communiste soviétique ?
En quoi illustrent-ils la volonté d'apparaître à la fois comme parti unique (s'interroger sur le terme « unique ») et de masse ?

2) Propagande, endoctrinement et répression

a) propagande

* Architecture et peinture dans l'Italie de Mussolini voir
diaporama

* Le cinéma, une arme majeure de la propagande nazie : Etude de cas Léni Riefenstahl le triomphe de la Volonté voir fiche

b) Endoctrinement :

* Endoctrinement jeunesse : Komsomol, Hitlerjugend et Balilla


Recherchez les significations des termes ci-dessus. Faire un court historique (date création, public concerné, objectifs visés par le pouvoir, nombre d'adhérents...etc)

* Répression : OVRA/Guépéou-NKVD/Gestapo

Recherchez les significations des termes ci-dessus.

Recherches à faire :

* Voir diaporama : Endoctrinement jeunesse : Komsomol, Hitlerjugend et Balilla
* Répression OVRA/Guépéou-NKVD/Gestapo


Mémo : Italie : OVRA ( = organisation de Vigilance et de repression de l’antifascisme) en 1926 en Italie, aidée par Milice fasciste , heritiere des squadre dde 1920 ( la MVSN : milice volontaire pour la sécurite nationale )

( tcheka en dec 1917 ) NKVD ( commissariat du peuple aux affaires interieures ) ( puis KGB apres 45 ) en Russie puis URSS,

Gestapo ( police secrete d’Etat ) en 1933 en Allemagne, en lien avec les SS ( corps d’elite, etat ds l’etat , voues au nazisme, ils etaient tatoues pour marquer la disparition de leur identité).

 

Ces polices ont pour but de découvrir et d’arrêter les opposants. Méthode : appel à la délation, interrogatoires, tortures
3) Le culte paroxystique du chef

TE :
Dans les 3 régimes, l'Etat totalitaire met en scène son chef, appelé « Duce » en Italie, « Führer » en Allemagne (le Guide), « Vojd » en URSS : on parle de culte du chef. Fascisme et nazisme s'inspirent des empires du passé (empire romain pour Italie, empire germanique pour Allemagne).

Les idées ont finalement peu d'importance et tout repose sur la faculté de mobiliser les foules, sur le charisme du chef et le Führerprinzip (obéissance absolue et infaillibilité) en Allemagne.

Dans les 3 cas, le chef d'Etat est aussi le chef du Parti unique, qui a un emblème (cf. 1) un parti unique de masse).

Enfin, le chef gouverne avec l'appui des élites regroupées au sein du parti unique, colonne vertébrale d'un Etat tout puissant qui entend contrôler la totalité de la vie sociale (l'individu est nié au privilège de la « masse » sociale) et supprimer toute liberté.

Documents à consulter Manuel ou autre source :

- Photos Hitler H. Offman discours : Führerprinzip ou Vidéo Charisme d'Hitler Notion de « pouvoir charismatique » Ian Kershaw « travailler en direction du Führer »

- Discours Mussolini : « Mussolini ha sempre ragione » : forme beaucoup moins aboutie « Duce »

- Rôle du « Vojd » « petit père des peuples » : forme reposant sur la pseudo-bienveillance. Trouver affiche de propagande


3) Le culte paroxystique du chef

► Diaporama
- Photos Hitler H. Offman discours : Führerprinzip ou Vidéo Charisme d'Hitler Notion de « pouvoir charismatique » Ian Kershaw « travailler en direction du Führer »
- Discours Mussolini : Mussolini ha sempre ragione : forme beaucoup moins aboutie
- Rôle du « vojd » « petit père des peuples » : forme reposant sur la pseudo-bienveillance »

TE :
Dans les 3 régimes, l'Etat totalitaire met en scène son chef, appelé « Duce » en Italie, « Führer » en Allemagne (le Guide), « Vojd » en URSS : on parle de culte du chef. Fascisme et nazisme s'inspirent des empires du passé (empire romain pour Italie, empire germanique pour Allemagne).

Les idées ont finalement peu d'importance et tout repose sur la faculté de mobiliser les foules, sur le charisme du chef et le Führerprinzip (obéissance absolue et infaillibilité) en Allemagne.

Dans les 3 cas, le chef d'Etat est aussi le chef du Parti unique, qui a un emblème (cf. 1) un parti unique de masse).

Enfin, le chef gouverne avec l'appui des élites regroupées au sein du parti unique, colonne vertébrale d'un Etat tout puissant qui entend contrôler la totalité de la vie sociale (l'individu est nié au privilège de la « masse » sociale) et supprimer toute liberté.
II. Spécificités des régimes totalitaires.

A) Les piliers du régime soviétique

- Spécificité communiste, marxiste-léniniste de l'URSS : volonté de mettre en place la dictature du prolétariat (période de transition entre une société capitaliste bourgeoise et une société communiste sans classe. La transition se fait forcément dans la violence imposée par la classe ouvrière. D'où ► collectivisation, planification et politique de grands travaux

Ex. : Canal Mer Blanche mer Baltique Grands barrages Stackhanovisme : Le « pays du mensonge déconcertant »
► donc repose avant tout sur la contrainte (un « Etat contre son peuple » N. Werth) : Ennemis de classe et Goulag (« déportation abandon »)

- Autre spécificité est l'internationalisme représenté par la création du Komintern en 1934 : exporter lé révolution dans tous les pays.
Ex : en 1934, l’ennemi numéro un devient le fascisme. Face à ce danger, il faut composer avec la démocratie : cela explique la nouvelle stratégie des « fronts populaires » et débouche sur un affrontement militaire indirect avec la guerre civile en Espagne

Spécificité : un Parti/Etat totalitaire à vocation internationaliste (Komintern 1934-1939-1941)

B) Le Fascisme : corporatisme et nationalisme

* Faire une brève fiche de synthèse sur le corporatisme italien puis sur les conquêtes territoriales de l'Etat fasciste entre 1923 et 1941.

► mais difficultés militaires en Ethiopie 1935-1936 et surtout lors de la GM2 où GCF reprend la main en 1943.
 

Spécificité ► En quoi peut-on parler d'un Etat totalitaire inachevé concernant l'Italie fasciste ?

C) Le Nazisme : Racisme, expansionnisme


► mots clés de la vision du monde nazie : Weltanschauung + Volk + lebensraum


TE :
Idéologie est l’application de théories biologiques fondées sur l’existence des races. Elle s’appuie sur les travaux de Darwin ( théorie de l’évolution pour le monde animal : selon Darwin, l’absence de mobilité des groupes mène leur évolution ou leur disparition ) et le transpose chez les hommes. On parle de Darwinisme social ( theses de Arthur ou Joseph Gobineau et Houston Chamberlain : evolution des especes humaines par le jeu de la selection naturelle ).

 

Hitler a une conception raciale du monde et donc raciste qu’il developpe dans son livre Mein Kampf écrit pdt sa detention et publié en 1925 en Allemagne. Il y defend une politique qui vise à assurer l’épanouissement de la race superieure , celle des Aryens qui doivent dominer le monde («  hein volk » ), et ont besoin d’un espace vital pour s’épanouir (« hein reich » qui doit durer 1000 ans !!! ). Ils doivent donc etre éduqués pour exercer ce role et ne doivent pas etre salis par les autres races.

 

Pour assurer la pureté de la race aryenne, le régime nazi applique une politique fondée sur l’exclusion des indésirables : eugénisme (méthodes et pratiques visant à transformer le patrimoine génétique de l’espèce humaine dans le but d’atteindre un idéal)

loi de stérilisation de juillet 1933 (« de prévention ») qui entre en vigueur le 1er janvier 1934 impose la stérilisation obligatoire pour les malades atteints de neuf maladies considérées comme héréditaires ou congénitales (cécité, alcoolisme, schizophrénie, ...). On estime qu’environ 400 000 personnes ont été stérilisées entre 1934 et 1945

L'Allemagne eugéniste "proposait" aux homosexuels le choix entre la castration volontaire ou la détention en camps de concentration.

Ces indésirables subissaient l’interdiction de fonder famille ( mariage) puis en 1939le programme T4 organise leur assassinat (centres d’euthanasie ) , la pression de l’eglise allemande entrainera l’arret de ce programme en 1941 mais 100 000 personnes ont été euthanasiées.

 

A l’opposé, les Juifs sont la « non race », celle qu’il faut détruire, cause de tous les maux du peuple allemand ( le juif profite de la crise eco et detruit la culture germanique )

 

La persécution commence dès 1933 avec l’appel au boycott des magasins juifs. L’Etat nazi met donc en place une législation raciale avec les lois de Nuremberg en 1935 qui privent les Juifs allemands de la citoyenneté, leur interdit le mariage mixte, d’exercer certaines professions (médecin), de fréquenter certains lieux publics et les obligent à porter l’étoile jaune de David.

 

Des persécutions individuelles puis collectives se généralisent avec la Nuit de cristal le 9 novembre 1938 où 300 synagogues sont détruites, 3000 magasins pillés et plusieurs dizaines de milliers de Juifs sont arretés et déportés ( 25000 pers ). Certains partent en exil en France et EU (Einstein).Les biens juifs ( immobilier, commerces, entreprises) sont aryanisés, càd confisqués par l’Etat qui les vend aux allemands ou confiés à des proches du régime.

► la radicalité d'un Etat totalitaire qui débouche sur la « Solution finale » pendant la GM2.

Rôle spécifique de l'Allemagne Nazie dans le déclenchement de la GM2 voir fiche coups de force


CONCLUSION :
réponse à la problématique : si les idéologies des 3 régimes, fasciste, nazi et stalinien sont très différentes, voire opposées pour l'Allemagne et l'URSS, on retrouve dans les 3 cas une même forme de pratique d'un pouvoir totalitaire : l'Etat contrôle tout, et l'individu n'est rien, il doit se soumettre.


ouverture : Etait-il possible de résister à l'Etat totalitaire ?

très difficile de résister à l'intérieur d'un Etat qui a complètement verrouillé l'espace public intérieur par le système policier mais résistances ont existé Georg Elser 1939.

La résistance pouvait venir de l'extérieur, mais on a vu que les démocraties libérales, souvent par peur de retomber dans un conflit long et pénible et aussi par peur de la contagion communiste ne se sont pas fermement opposées au fascisme et au nazisme : c'est là une des causes de la GM2.

► des « jumeaux ennemis » Pacte anti-Komintern 1936 (Allemagne/Italie/Japon 1er pas dans la constitution des forces de l'Axe) rappel marche à la guerre : Italie Ethiopie, Espagne 1936, Violations Traité de Versailles par Allemagne Nazie (carte 3ème).
Pacte germano soviétique p.191 Belin + caricature
► - Chrono des annexions Voir fiche
► propagande anti-nazie ou fasciste a existé mais surtout pendant la guerre Education For death de Walt Disney


Exercice de composition : « Fascisme, nazisme, stalinisme : un ou des totalitarismes ? »

 


Chapitre 2 La Première Guerre mondiale : l'expérience combattante dans une guerre totale

dans la catégorie 1LESS Histoire

Thème 2. La guerre au XXème s.
Chapitre 2. La Première Guerre mondiale : l'expérience combattante dans une guerre totale
Corrige_ECD_Genocide_armenien.pdf

Corrige_synthese_Verdun_1916.pdf

ECD_14_points_Wilson.pdf

HDA Paths of Glory

Schéma Bellicisme Pacifisme

Plan :

Introduction 

A) La Première Guerre mondiale, une « guerre totale » ?
1) Une guerre économique et industrielle
2) Une guerre idéologique : la mobilisation des esprits
3) De nouvelles formes de crimes de guerre


B) Une expérience combattante inédite
1) Obéir, tenir, se révolter
2) L'essor d'une culture de la guerre
3) Le traumatisme et la mémoire de guerre


C) Espoirs de paix et limites de la SDN
1) Les espoirs de paix au lendemain du conflit
2) La SDN : outil pour la paix
3) Une organisation faible dépassée par les tensions internationales


Conclusion 

Introduction :

 

Document d'accroche : La guerre de 14-18 G. Brassens

* Analyse du sujet terme par terme ► problématique

« GM1 » (Attention ici on a inclut la SDN)
« Expérience »
« combattante »
« guerre totale » :

- Durée des conflits + mondialisation (colonies)

- Dimension industrielle (âge industriel et mondialisation)

- Mortalité de masse (100 M de morts au XXème s. 70 M pour les deux guerres mondiales 10 M pour la GM1)


donc => 1 conflit mondial qui témoigne de l'entrée dans la guerre totale d'où nécessité de régulation pour paix durable : SDN

N.B : Mais espoirs de paix souvent déçus (entre-deux guerre et montée des totalitarismes (Mussolini, Staline, Hitler) et GF (1947-1991) et risque de guerre nucléaire après la GM2.

- enfin concept de guerre totale amène idée de la brutalisation (ensauvagement) (notion forgée par l’historien Georges Mossé qui exprime un accroissement de la violence subie et donnée par les combattants des sociétés) et de la banalisation de la violence...
Rappel historique et événementiel :

* travail en autonomie : Recopier dates clés 28 juin, 3 août, février 1916-décembre 1916, 6 avril 1917, 3 mars 1918, 28 juin 1919, 11 novembre 1918
Connaître les définitions de
Front, arrière, avant, guerres de mouvement et de position, guerre totale, poilus, tranchées.

Problématique : Comment la Première Guerre mondiale peut-elle être considérée comme un premier pas vers la guerre totale et comment a-t-elle entraîné la brutalisation des sociétés ?

A) La Première Guerre mondiale, une « guerre totale » ?

1) Une guerre économique et industrielle

* Transformation des économies en économies de guerre 4 axes principaux

- Financement de la guerre : recours aux emprunts
►War Bonds anglais et canadiens, Kriegsanleihe allemands ou autrichiens, emprunts français (voir manuel)

- Reconversion des économies en économies de guerre : Essor du Taylorisme ►France : 13 000 obus par jour avant-guerre

151 000 en 1916, 160000 en 1918
 

- Main d'oeuvre : Recours à la m.o immigrée (espagnols + empire français malgaches, indochinois, maghrébins en France, belges déportés en Allemagne)

Importance du travail féminin : remplacent hommes partis à la guerre (champs puis usines)

- Innovations :
nouvelles armes (mitrailleuses, chars, avions, sous-marins, canons gros calibre « Grosse Bertha » ou « canon de Paris » Wilhelmgeschutze l'arme à Guillaume)

mobilisation scientifique avec recherches explosifs, gaz de combat (Ypérite ou gaz moutarde, pdts de synthèse)

* importance de la mobilisation humaine 70 Millions d'hommes en armes pour tous les pays belligérants et partout
► GB : 870000 soldats des Indes
France : 607000 soldats des colonies


Transition :
► Ici apparaît l'idée de la guerre comme expérience sociologique de masse où tout le monde est concerné (guerre omniprésente, rôles sociaux modifiés, populations civiles affectées diversement ex. du Nord et de l'Est de la France).

► au final, des états « mis en guerre » surtout à partir de l'enlisement dans les tranchées soit début 1915. Pourquoi ?
- Pour gagner à tout prix
- Durcissement des positions et caractère inenvisageable de la défaite conséquence de la
brutalisation des comportements et de la diabolisation de l'ennemi.

2) Une guerre idéologique : la mobilisation des esprits

► Car censure et propagande (fiche propagande et censure) sont pleinement utilisées.

* Censure : En quoi la censure est-elle le reflet d'un engagement total dans la guerre des états belligérants ? (voir fiche)
- censure des soldats : contrôle posta
l et courrier censuré
- censure de la presse : Le Crapouillot. Ex. aussi du Canard Enchaîné.

* Propagande : quelles sont les voies empruntées par la propagande ? Selon quelle ampleur ?

- Utilisation des médias (voir fiche) de l'époque : affiches, journaux (ex. : essor de la photographie de guerre et « bourrage de crânes).
- Endoctrinement par l'éducation : voir corpus documentaire, importance de l'école notamment dans la république française


3) De nouvelles formes de guerre

* La criminalisation de la guerre i.e. le refus progressif des règles telles que convention de la Haye entraîne le développement de nouvelles formes de guerre qui touchent les civils de plus en plus (même si cela n'est pas au niveau de la GM2).

 

- Extrait d'un document d'historiens 14-18 retrouver la guerre, S. Audoin-Rouzeau et A. Becker
 

Extrait de « 14-18, Retrouver la guerre » S Audouin-Rouzeau et A Becker,

Dès les premiers jours de la guerre, sur tous les fronts, des violences particulièrement atroces ont été commises contre le civil qui se trouvaient sur les voies d’invasion, en particulier les femmes, dont les très nombreux viols ont été attestés par des témoignages. Toute entrée en guerre est marquée du même phénomène, toute troupe se trouvant en territoire ennemi s’est comportée de façon semblable : les Russes en Prusse orientale et en Galicie, les Allemands en Belgique et dans le nord de la France, les Austro-Hongrois en Serbie (…)

Le Docteur Reiss, professeur de criminologie à l’Université de Lausanne donne une idée des atrocités commises (…)On peut remarquer que les mutilations du visage, en particulier celles des yeux sont les plus fréquentes contre les hommes et contre les femmes qui sont, elles, atteintes d’exactions liées au viol et à l’atteinte aux organes génitaux. Ces atteintes visent le plus humain dans l’homme, le visage et les moyens de la filiation (…) Il y a toutefois aussi des légendes nées autour des atrocités commises (.. ;) français et Belges par exemple se persuadent aisément que les Allemands sont dépourvus de toute conscience morale. (…) .
 

Un extrait de « retrouver la guerre » de S Audouin-Rouzeau (p. 48-49)

Nous manquons de vocabulaire pour dire la mutation qui s’est produite. Hindenburg et Ludendorff, stupéfaits de leur visite sur la Somme en septembre 1915 ont alors forgé l’expression « bataille de matériel » pour tenter de nommer cette grande rupture : le terme suffit-il à résumer ce qui s’est réellement produit à partir de l’année 1916 ? Leurs soldats, eux, parlaient de « Verwüstungschlacht » mot difficilement traduisible qui associe l’idée de ravage, dévastation à celle d’abattage, mettant ainsi en relief le massacre des hommes. On pourrait aussi proposer le terme de « bataille totale ». (…) Toute la relation à la guerre du monde occidental s’est trouvée durablement bouleversée par la nouvelle manière de combattre née entre 1914 et 1918 (…) C’est cette tradition d’auto-contention de la violence de guerre qui s’effondre d’un coup et définitivement. Là où le siège des villes répondait à un cérémonial précis jusque dans les modalités de leur reddition, on bombarde désormais les cités jusqu’à leur destruction complète. Là où les officiers prisonniers étaint traités avec de réels égards, ils subissent désormais le lot des camps d’internement, la trêve des brancardiers et le ramassage des survivants, traditionnels à l’issue des affrontements, disparaissent.


► Un exemple : Le génocide arménien (+ massacres assyro-chaldéens, grecs pontiques)

*
Le génocide arménien en 1915/1916 dans empire ottoman: dès 1914 massacres pop villages, loi du 30 Mai 1915 autorise responsables militaires à déporter les pop arméniennes chrétiennes, vivant au nord vers le sud ( Mésopotamie) accusées de pactiser avec les russes et considérés comme ennemis d’une « race turque » : arrestations ds villages, massacres ds villages, autres meurent pdt trajet par épuisement ou exécutions, ( doc 2 p 92 ).bilan : 1.5 millions de morts. ( en + femmes violées et envoyées ds villages musulmans )

* Les prises d'otages, meurtres et viols en France du N. et en Belgique par ex.
Pop qui subissent invasions et n’ont pas pu fuir subissent violences : exécutions, viols, prises d’otages, ex : entre août et octobre 1914, 6500 civils belges et français sont exécutés et près de 20000 pers déportées en Allgne car allds croient etre victimes de francs-tireurs. En 1916, déportations de femmes arrêtées ( svt en pleine nuit ss menace des mitraillettes ) au nord de la France vers autres départements, voir vers Allemagne ( pour taire protestation face privations), mais aussi en Europe orientale comme Serbie.

B) Une expérience combattante inédite

1) Obéir, tenir, se révolter

* Quelle est la spécificité dans l'expérience combattante de cette première guerre totale ?

a) L'exemple de Verdun.
Dossier

b) - Conditions de vie tranchées fin de la dignité inégalités soldats/officiers maladies peur haine de l'autre mais aussi camaraderie/solidarité et peur de la sanction

c) La question du consentement et de la contrainte : deux thèses historiographiques en débat.
► la question des mutineries
dossier + HDA Les Sentiers de la Gloire 1917

a) En quoi cet extrait illustre-t-il les conditions de vie dans les tranchées et les conditions de combat ?
b) Que montre-t-il du comportement des états-majors des armées ?
c) Pourquoi peut-on parler de film pacifiste ?

2) L'essor d'une culture de la guerre

a) Brutalisation

* Conditions de guerre amènent un changement dans les attitudes des soldats : on revient sur l'idée de
brutalisation : radicalisation de la violence et morbidité des champs de bataille.

b) Culture de guerre et nationalisme

* L'expérience combattante n'est pas uniquement celle de l'avant, elle est partagée par l'arrière. Pas de réelle frontière entre les deux d'ailleurs (les soldats reviennent : permissions, blessures...etc)

Culture de guerre naît aussi de la propagande omniprésente on l'a vu. Terrain largement préparé par le nationalisme d'avant-guerre (revanche française pour l'Alsace-Lorraine).

c) Le pacifisme

► l'exemple de la Chanson de Craonne

* mais aussi conscience des abus des états-majors et des différences entre avant et arrière (planqués, embusqués, bourrage de crâne) et donc naissance d'une génération du feu ou plutôt génération perdue qui donne naissance à son tour au
pacifisme ou au bellicisme (cas de Mussolini, Goering ou Hitler)

3) Le traumatisme et la mémoire de guerre

* Retour sur bilan chiffré tableau 2 p.84 Belin

Inauguration Fort de Douaumont et tableau de G. Grosz Les piliers de la société (p.84)

* Le conflit est meurtrier :

- aux 10 millions de soldats morts il faut ajouter 17 millions de blessés (sur 60 millions de soldats), mutilés et « gueules cassées » (15 000 en France), des soldats atrocement défigurés. Leur réinsertion est difficile. En France, sur 3 millions de blessés on compte un million d’invalides.

- Les conséquences démographiques sont importantes : En Europe chute de la natalité, 3 millions de veuves et 6 millions d’orphelins, en France 600 000 veuves et 760 000 orphelins !


- De nombreux soldats sont traumatisés sur le plan psychologique : on parle en France d’ « obusite », mais la plupart du temps, les soldats ne sont pas crus et l’administration militaire les soupçonne de vouloir fuir la guerre en feignant le traumatisme. Certains soldats deviennent amnésiques, comme le « soldat Mangin » (Octave Manjoin), réclamé par des dizaines de familles Le voyageur sans bagage, J. Anouilh)


- Surtout, les soldats sont traumatisés par leur expérience de la guerre : ils ont encouru la mort, mais ils l’ont également donnée. Parfois, ils ont commis des atrocités.
-
Monuments aux morts/culture du deuil : pacifistes ou patriotiques (mouvement d’élévation des monuments qui part des communes, non de l’Etat, rôle majeur des mouvements anciens-combattants)


Définitions Pacifisme/Bellicisme

* Voir aussi schéma

C) Espoirs de paix et limites de la SDN

1) Les espoirs de paix au lendemain du conflit

http://www.ecpad.fr/1919-les-lendemains-de-la-guerre-et-le-defile-de-la-victoire-2/

TE : Les souffrances et le nombre très élevé de morts de la Première Guerre mondiale suscitent le désir des populations européennes que ce conflit soit «la der’ des der’» : le dernier conflit. La période allant de 1918 à 1939 est donc, dans sa première phase, une période d’espoir et d’optimisme

2) La SDN : outil pour la paix

* Doc. Extrait des 14 points du Pdt Wilson

TE : La SDN a en effet pour objectif de parvenir à la paix en rétablissant de bonnes relations entre les pays (les nations réconciliées) et ainsi le bonheur et la prospérité des peuples (une mère et son enfant, une paysanne, des vendangeurs).

Le Pacte de la Société Des Nations est signé le 28 juin 1919. La SDN est la première organisation internationale, elle s'établit à Genève dans un pays neutre. Elle est inspirée des 14 points du président américain Wilson établissant des principes redéfinissant les relations internationales pour établir une paix durable.


Les 45 membres (en 1920) de la SDN s’engagent à établir une sécurité collective, c’est-à-dire qu’ils fondent un système international dans lequel les Etats s’engagent mutuellement à garantir la sécurité mondiale.

- L’article 16 prévoit qu’en cas d’agression tous les membres de la SDN doivent prendre contre l’agresseur des sanctions économiques et financières, voire aider militairement l’agressé.
 

T. Woodrow WILSON : (1856-1924) Président des Etats-Unis de 1912 à 1920, il décide de l’entrée de son pays dans la guerre en 1917. En 1919, il participe aux négociations de paix où il défend les principes du droit des peuples et de la sécurité collective. Il reçoit le prix Nobel de la paix en 1920.

- La SDN impose à ses membres de régler les conflits en recourant à l’arbitrage de l’Assemblée générale (une session par an) où à l’autorité de la cour permanente de justice de La Haye (article 12).
- elle administre les territoires placés sous mandat comme la Sarre ou Dantzig ( ce qui renvoie au problème des traités de paix).

3) Une organisation faible dépassée par les tensions internationales

En 1919, la paix n'est pas conçue comme une volonté de réconciliation mais bien comme une punition envers ceux qu'on estime responsables de la guerre : les empires centraux allemand, austro-hongrois et turc. La Russie bolchévique n'est pas invitée.

- Des traités de paix qui ne règlent rien et créent des tensions :
# Le Traité de Versailles (28 juin 1919) avec l'Allemagne est ressenti comme un « diktat » par celle-ci. Amputations territoriales, restrictions militaires et réparations financières entraînent beaucoup d'allemands dans une volonté de revanche dès l'après-guerre.
# Les Traités de St Germain (1919) et du Trianon (1920) avec l'Autriche et la Hongrie consacrent le démantèlement de l'ancien empire mais créent des minorités nationales dans chaque nouvel état (Hongrois en Roumanie, 3 millions d’Allemands dans les montagnes des Sudètes, en Tchécoslovaquie…).
# Le traité de Sèvres (1920) disloque l'empire ottoman mais une guerre oppose la Grèce et la Turquie de 1920 à 1922, entraînant des massacres de Grecs en Turquie (génocide des Grecs pontiques) et un échange de populations.

 

Surtout :
- les Etats-Unis restent en dehors de la SDN, le Sénat ayant refusé de ratifier le traité de Versailles en 1920.
Isolationnisme des Etats-Unis pendant toute la période.

- La SDN dépend des grandes puissances pour faire appliquer ses résolutions. Mais plusieurs facteurs empêchent ces actions :

- La SDN manque de moyens pour imposer la paix : elle n’a pas de forces armées ; les sanctions économiques sont difficiles à prendre et ont peu d’impact (commerce avec les pays non membres de la SDN par exemple).

- le bellicisme (recours systématique à la guerre) de l’Italie et du Japon. Ces deux membres permanents du Conseil de la SDN la quittent après des agressions contre la Mandchourie (1931-1933) et l’Ethiopie (1936).

 

- le révisionnisme de l’Allemagne, voulant faire réviser le traité («Diktat») de Versailles pour satisfaire les revendications nationales allemandes.


- le pacifisme du Royaume-Uni et de la France.

Conclusion : L'immédiat après-guerre n'est pas synonyme de revanche ; des tentatives de paix durables ont lieu notamment avec Les années 1920 et l’action d’Aristide Briand correspondent au moment d’un espoir de paix généralisé en Europe :


- les accords de Locarno, négociés avec l’appui de la SDN et signés par les ministres des Affaires étrangères (Aristide Briand) et allemand (Gustav Stresemann), garantissent les frontières entre France, Allemagne et Belgique. L’Allemagne est admise à la SDN en 1926 et cette adhésion à la SDN est interprétée comme une garantie de paix après les massacres de la Première Guerre mondiale. Les accords de Locarno incarnent « l’esprit de Genève », l’espoir d’une paix garantie par le droit.


- le Pacte Briand-Kellog signé en 1928 par 63 pays (dont l’Allemagne, l’Italie et le Japon) est un traité mettant la guerre « hors-la-loi».
 

Aristide Briand : (1862-1932) : journaliste, élu député en 1902, il est ministre et président du Conseil à de nombreuses reprises entre 1906 et 1932. Après 1918, il devient un défenseur ardent de la politique de paix et de coopération internationale. Il reçoit le prix Nobel de la paix en 1926.


Esprit de Genève : expression qui désigne l’atmosphère diplomatique du milieu des années 1920 en Europe qui laisse espérer une paix généralisée, fondée sur les principes défendus par la SDN.

Mais les bellicismes l'emportent à partir de la crise de 1929 notamment qui renforce les critiques contre la démocratie et justifie le recours à des solutions « totalitaires » : Italie, URSS et Allemagne.

Filmographie : A l'ouest rien de nouveau, Les Sentiers de la Gloire, La Grande Illusion, Johnny got his gun, La Chambre des Officiers

Sitographie :

Les sites culturels de l’académie d’Amiens:

Les sites culturels des principaux champs de bataille:

des sites ressources sur la Grande Guerre:


Des sites supplementaires internet à visiter:

L’Histoire par l’image, le dossier hors-série consacré à la Première Guerre mondiale.

http://www.histoire-image.org/site/ lettre_info/hors-serie-premiere-guerre-mondiale.php et

particulièrement l’article « le corps des morts » que Sophie Delaporte traite à partir d’eaux-fortes

d’Otto Dix (http://www.histoire-image.org/site/lettre_info/hors-serie-premiere-guerremondiale.

php)

Le dossier pédagogique, « la Première guerre mondiale sur le front de l’Ouest », sur le site de la BDIC : http://www.bdic.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=199&Itemid=249

 

Video à visionner sur You tube : http://www.youtube.com/watch?v=0FA4EqPQQtU&feature=youtu.be , fait par BBC , la gde guerre vue du ciel.

publié par Lyonel Kaufmann sur son blog (il est didacticien de l'histoire en Suisse), un dispositif "14-18, une guerre photographique" consiste en une exploration en ligne de fonds photographiques de la première guerre mondiale en utilisant de nouvelles formes d'interactions, d'interfaces, de narration et d'organisation des données:

http://www.club-innovation-culture.fr/14-18-une-guerre-photographique-racontee-en-photos-3d-et-avec-les-archives-du-miroir/

http://www.histoire-image.org/site/lettre_info/hors-serie-premiere-guerre-mondiale.php / hors serie avec plus de 70 propositions


Le site Internet « Europeana 1914-1918 » a été officiellement ouvert le 29 janvier 2014 à Berlin.

Ce site a pour but de collecter des documents et objets relatifs à la Grande Guerre (1914-1918) et sur les personnes directement concernées et affectées par cette guerre.
Ce portail documentaire est piloté par la bibliothèque européenne Europeana et regroupe plus de 400 000 documents numérisés collectés auprès de 20 pays européens.

Europeana 1914-1918 regroupe des documents variés, ceux collectés auprès du grand public (lettres, photos et souvenirs de guerre) afin de les numériser et de les partager en ligne,
les collections nationales numérisées issus des bibliothèques nationales de huit pays participant au conflit et enfin 650 heures de films d’actualités, documentaires,
 
fictions, films de propagande et films anti-guerre.
Ce corpus continuera à être enrichi au fil du temps grâce notamment à la possibilité de contribuer et d’ajouter des documents en ligne.


http://www.europeana1914-1918.eu/fr