Le résumé d’une œuvre narrative est un texte à but
informatif. C’est un type d’écrit qui relève de la catégorie
des comptes-rendus. Le résumé n’a rien à voir avec la
quatrième de couverture, qui est une présentation destinée à
donner envie de lire le livre.
→ Cela implique qu’avant de préparer un résumé, il faut
toujours se demander ce qu’on attend de ce compte-rendu, pour
savoir quelles informations il est important d’y faire apparaître.
En effet, tous les résumés n’ont pas forcément le même but :
on peut s’y intéresser aux qualités stylistiques de l’œuvre,
aux idées de l’auteur, à l’évolution du personnage, ou encore
à la représentation de la société et du contexte historique, etc.
Il importe donc de savoir pourquoi on écrit ce résumé, et ce que
notre lecteur en attend.
Le début du résumé : la présentation
générale de l’œuvre
On commence un résumé par une
présentation générale de l’œuvre :
Une première phrase présente l’œuvre, en donnant son
titre, son auteur, son thème principal et le
contexte historique et géographique de
l’action : de quoi parle le livre ? où et quand
se situe-t-il ?
On identifie ensuite le ou les personnages principaux de
l’œuvre, en indiquant qui est le héros, que l’on suit tout au
long du récit.
On indique enfin l’orientation générale du récit,
en identifiant les grandes lignes de sa construction, et la
durée globale de l’action :
s’inscrit-il dans un temps court ou long (toute une vie,
voire plusieurs générations) ?
met-il plutôt en scène une lutte, un conflit, une crise ;
ou une évolution ? s’agit-il d’une progression, d’une
ascension ou au contraire d’une déchéance, d’une chute
progressive ?
Les principes de rédaction du résumé
Une fois placé ce cadre général, on peut entreprendre de
raconter les principaux événements en
prenant garde à ce que le récit reste clair. Pour cela, il ne faut
pas oublier quelques principes.
La chronologie
Il est important de suivre la chronologie, et de toujours
donner des repères temporels précis. Lorsqu’un chapitre ou un
passage est un récit rétrospectif de la part du narrateur, il ne
faut pas oublier de signaler ce retour en arrière, et de donner les
dates de l’épisode en question, en le situant par rapport à
l’intrigue principale.
UN RÉSUMÉ S’ÉCRIT AU PRÉSENT. En effet, un
résumé est un compte-rendu du livre qu’on a sous les yeux
maintenant. Son objectif n’est pas de faire le récit de ce
qui s’est passé à un moment donné, mais de présenter le contenu
du livre : résumer n’est pas la même chose que raconter. En
tant que compte-rendu, le résumé relève du discours, et s’écrit
au présent.
La présentation des personnages
Il faut aussi penser à
présenter les différents personnages : cela ne veut pas dire faire leur portrait, mais BIEN IDENTIFIER LEUR RÔLE DANS LE RÉCIT. Pour cela, il
faut les classer :
Dans un premier temps, on identifie le (ou les) point(s)
commun(s) qui permettent de faire entrer les personnages dans un
même groupe.
Ce point commun peut-être
leur fonction : opposant, adjuvant, objet de quête,
etc.
le type qu’ils représentent, c’est-à-dire un trait de
caractère commun : les victimes innocentes, les ambitieux,
les lâches, les misérables, etc.
leur milieu social : les femmes du monde, les
fonctionnaires, les petits commerçants, les parvenus, le peuple,
etc.
Lors de la rédaction, on a deux possibilités :
Si les personnages sont présents tout au long du récit,
on les présente dès le début. Dans ce cas, on présente d’abord
le groupe, puis on donne la liste des noms des personnages qui
appartiennent à ce groupe.
Si les personnages n’apparaissent que dans un épisode,
on les présente au fil de l’intrigue. Dans ce cas, on donne
toujours le groupe auquel le personnage appartient à la suite de
son nom.
Dans un second temps, on peut aussi, au moment où on
donne le nom de chaque personnage, identifier ce qui le
particularise au sein de son groupe, et signaler s’il forme
une paire avec un autre personnage.
→ De ce point de vue, il peut être bon, lors de la préparation
du résumé au brouillon, de faire un tableau de tous les
personnages qui permette de visualiser les relations et les
effets de symétrie ou d’opposition entre eux.
La mise en valeur du plan du récit
Comme le résumé n’est pas un récit en bref mais un
compte-rendu, il est essentiel de souligner les articulations du
récit en se référant au
schéma global mis en place au début du résumé. Autrement
dit, LE RÉSUMÉ A POUR BUT DE FAIRE APPARAÎTRE LE PLAN DU RÉCIT.
→ Quand on rédige, il faut utiliser des liens logiques pour
souligner le rapport entre les actions :
Une action est-elle la conséquence d’une autre ?
s’agit-il d’un enchaînement logique de faits ?
Ou au contraire, y-a-t-il entre deux séries d’actions une
réorientation radicale, une opposition ?
→ Faire apparaître le plan du
récit dans le résumé nécessité surtout de grouper les
événements en séries, et d’identifier les étapes clés,
les pivots de l’action (= les moments où elle se réoriente).
Pour y arriver, on peut suivre les phases de préparation suivantes
au brouillon :
Dans un premier temps, lors de la lecture, il n’est
pas forcément nécessaire de prendre de notes : il suffit, à
chaque fois que l’on fait une pause dans la lecture (quand on
arrête de lire, quand on sent qu’on est arrivé à la fin d’une
étape importante, ou tout simplement à la fin d’un chapitre), de
prendre le temps de se remémorer les principaux événements de
la séquence de lecture passée : qu’a-t-on appris
d’important dans ce chapitre ? Que s’est-il passé
d’essentiel dans ce chapitre ?
→ Ce travail mental de remémoration régulière favorise la
compréhension du livre, car faire des points réguliers évite de
se perdre dans l’intrigue, quand il y a beaucoup d’événements,
ou dans les personnages, lorsqu’ils sont nombreux.
Dans un second temps, par écrit, on fait la liste des
principaux événements de l’intrigue, chapitre par chapitre.
En principe, le travail de remémoration mentale fait au fil de la
lecture permet de se rappeler les principaux événements de chaque
chapitre en feuilletant simplement le livre, sans avoir besoin de
tout relire.
Une fois ce schéma établi, on peut d’abord le
préciser en y introduisant des repères temporels (dates qui
correspondent à chaque événement, ou laps de temps écoulé
entre deux événements), car ceux-ci seront nécessaires pour la
clarté du résumé. Le plus souvent, ces indications temporelles
se trouvent en début de chapitre.
Il peut être bon aussi de noter les lieux correspondant
à chaque événement, car les déplacements du personnage ont
souvent une valeur symbolique forte. Les repères spatiaux
peuvent donc aider à dégager la structure du récit, à
identifier les ensembles d’actions et la progression de
l’intrigue.
Dans un troisième temps, on cherche comment regrouper les
événements de la liste en ensembles. Ce sont ces ensembles qui
structureront le résumé, car ils forment le plan du récit.
Pour arriver à dégager ces ensembles, on peut :
Utiliser le vocabulaire de
description de l’action : exposition et
situation initiale, nœud de l’intrigue, péripéties, crise,
résolution, dénouement, situation finale.
Repérer l’orientation des actions :
sont-elles orientées vers une dégradation ou une amélioration
de la situation des personnages ? Les récits font souvent
alterner les deux. Par ailleurs, s’il y a plusieurs personnages
importants, ces phases peuvent être parallèles, ou au contraire
opposées (l’ascension d’un personnage s’accompagne de la
chute d’un autre ou contraste avec elle).
Repérer les phases de crise, où l’action se
précipite, et les phases de pause, d’accalmie.
Repérer les éléments qui reviennent plusieurs
fois et se font écho (la description d’un lieu, le portrait
d’un personnage, un type d’événement, etc). Leurs
différences permettent d’identifier l’orientation de l’action
(amélioration ou dégradation) et de définir des ensembles.
Lorsqu’on rédige, il est très important de consacrer
une place à peu près équivalente à chacun de ces ensembles,
ou du moins à respecter les proportions qui sont celles du
livre lui-même.
Un défaut de nombreux résumés est d’être très
détaillés sur le début du livre, et de plus en plus brefs au
fer et à mesure qu’on avance. Or, si un début un peu plus long
peut être toléré dans la mesure où c’est au début que se
mettent en place les éléments qui permettent de comprendre la
suite, le résumé doit tout de même rester équilibré.
L’avantage de procéder en se forçant à considérer des
ensembles est de favoriser l’élimination des détails
inutiles. En effet, un résumé ne doit mentionner que deux
types d’informations : celles qui sont nécessaires à la
compréhension, et celles sur lesquelles il était demandé
d’attirer l’attention dans le compte-rendu. S’obliger à
former des groupes de chapitres permet donc de supprimer de la
liste d’événements tous ceux qui sont secondaires.
Il peut être bon de finir le résumé sur une phrase de
conclusion, qui livre un rapide commentaire sur le mouvement général
de l’intrigue.