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12 février 2016

Le résumé d'un récit

Le résumé d’une œuvre narrative est un texte à but informatif. C’est un type d’écrit qui relève de la catégorie des comptes-rendus. Le résumé n’a rien à voir avec la quatrième de couverture, qui est une présentation destinée à donner envie de lire le livre.

→ Cela implique qu’avant de préparer un résumé, il faut toujours se demander ce qu’on attend de ce compte-rendu, pour savoir quelles informations il est important d’y faire apparaître. En effet, tous les résumés n’ont pas forcément le même but : on peut s’y intéresser aux qualités stylistiques de l’œuvre, aux idées de l’auteur, à l’évolution du personnage, ou encore à la représentation de la société et du contexte historique, etc. Il importe donc de savoir pourquoi on écrit ce résumé, et ce que notre lecteur en attend.

Le début du résumé : la présentation générale de l’œuvre

On commence un résumé par une présentation générale de l’œuvre :

  1. Une première phrase présente l’œuvre, en donnant son titre, son auteur, son thème principal et le contexte historique et géographique de l’action : de quoi parle le livre ? où et quand se situe-t-il ?

  2. On identifie ensuite le ou les personnages principaux de l’œuvre, en indiquant qui est le héros, que l’on suit tout au long du récit.

  3. On indique enfin l’orientation générale du récit, en identifiant les grandes lignes de sa construction, et la durée globale de l’action :

    • s’inscrit-il dans un temps court ou long (toute une vie, voire plusieurs générations) ?

    • met-il plutôt en scène une lutte, un conflit, une crise ; ou une évolution ? s’agit-il d’une progression, d’une ascension ou au contraire d’une déchéance, d’une chute progressive ?

Les principes de rédaction du résumé

Une fois placé ce cadre général, on peut entreprendre de raconter les principaux événements en prenant garde à ce que le récit reste clair. Pour cela, il ne faut pas oublier quelques principes.

La chronologie

Il est important de suivre la chronologie, et de toujours donner des repères temporels précis. Lorsqu’un chapitre ou un passage est un récit rétrospectif de la part du narrateur, il ne faut pas oublier de signaler ce retour en arrière, et de donner les dates de l’épisode en question, en le situant par rapport à l’intrigue principale.

UN RÉSUMÉ S’ÉCRIT AU PRÉSENT. En effet, un résumé est un compte-rendu du livre qu’on a sous les yeux maintenant. Son objectif n’est pas de faire le récit de ce qui s’est passé à un moment donné, mais de présenter le contenu du livre : résumer n’est pas la même chose que raconter. En tant que compte-rendu, le résumé relève du discours, et s’écrit au présent.

La présentation des personnages

Il faut aussi penser à présenter les différents personnages : cela ne veut pas dire faire leur portrait, mais BIEN IDENTIFIER LEUR RÔLE DANS LE RÉCIT. Pour cela, il faut les classer :

  1. Dans un premier temps, on identifie le (ou les) point(s) commun(s) qui permettent de faire entrer les personnages dans un même groupe.

    1. Ce point commun peut-être

      • leur fonction : opposant, adjuvant, objet de quête, etc.

      • le type qu’ils représentent, c’est-à-dire un trait de caractère commun : les victimes innocentes, les ambitieux, les lâches, les misérables, etc.

      • leur milieu social : les femmes du monde, les fonctionnaires, les petits commerçants, les parvenus, le peuple, etc.

    2. Lors de la rédaction, on a deux possibilités :

      • Si les personnages sont présents tout au long du récit, on les présente dès le début. Dans ce cas, on présente d’abord le groupe, puis on donne la liste des noms des personnages qui appartiennent à ce groupe.

      • Si les personnages n’apparaissent que dans un épisode, on les présente au fil de l’intrigue. Dans ce cas, on donne toujours le groupe auquel le personnage appartient à la suite de son nom.

  2. Dans un second temps, on peut aussi, au moment où on donne le nom de chaque personnage, identifier ce qui le particularise au sein de son groupe, et signaler s’il forme une paire avec un autre personnage.

→ De ce point de vue, il peut être bon, lors de la préparation du résumé au brouillon, de faire un tableau de tous les personnages qui permette de visualiser les relations et les effets de symétrie ou d’opposition entre eux.

La mise en valeur du plan du récit

Comme le résumé n’est pas un récit en bref mais un compte-rendu, il est essentiel de souligner les articulations du récit en se référant au schéma global mis en place au début du résumé. Autrement dit, LE RÉSUMÉ A POUR BUT DE FAIRE APPARAÎTRE LE PLAN DU RÉCIT.

Quand on rédige, il faut utiliser des liens logiques pour souligner le rapport entre les actions :

  • Une action est-elle la conséquence d’une autre ? s’agit-il d’un enchaînement logique de faits ?

  • Ou au contraire, y-a-t-il entre deux séries d’actions une réorientation radicale, une opposition ?

Faire apparaître le plan du récit dans le résumé nécessité surtout de grouper les événements en séries, et d’identifier les étapes clés, les pivots de l’action (= les moments où elle se réoriente). Pour y arriver, on peut suivre les phases de préparation suivantes au brouillon :

  1. Dans un premier temps, lors de la lecture, il n’est pas forcément nécessaire de prendre de notes : il suffit, à chaque fois que l’on fait une pause dans la lecture (quand on arrête de lire, quand on sent qu’on est arrivé à la fin d’une étape importante, ou tout simplement à la fin d’un chapitre), de prendre le temps de se remémorer les principaux événements de la séquence de lecture passée : qu’a-t-on appris d’important dans ce chapitre ? Que s’est-il passé d’essentiel dans ce chapitre ?

    → Ce travail mental de remémoration régulière favorise la compréhension du livre, car faire des points réguliers évite de se perdre dans l’intrigue, quand il y a beaucoup d’événements, ou dans les personnages, lorsqu’ils sont nombreux.

  2. Dans un second temps, par écrit, on fait la liste des principaux événements de l’intrigue, chapitre par chapitre. En principe, le travail de remémoration mentale fait au fil de la lecture permet de se rappeler les principaux événements de chaque chapitre en feuilletant simplement le livre, sans avoir besoin de tout relire.

    1. Une fois ce schéma établi, on peut d’abord le préciser en y introduisant des repères temporels (dates qui correspondent à chaque événement, ou laps de temps écoulé entre deux événements), car ceux-ci seront nécessaires pour la clarté du résumé. Le plus souvent, ces indications temporelles se trouvent en début de chapitre.

    2. Il peut être bon aussi de noter les lieux correspondant à chaque événement, car les déplacements du personnage ont souvent une valeur symbolique forte. Les repères spatiaux peuvent donc aider à dégager la structure du récit, à identifier les ensembles d’actions et la progression de l’intrigue.

  3. Dans un troisième temps, on cherche comment regrouper les événements de la liste en ensembles. Ce sont ces ensembles qui structureront le résumé, car ils forment le plan du récit.

    1. Pour arriver à dégager ces ensembles, on peut :

      • Utiliser le vocabulaire de description de l’action : exposition et situation initiale, nœud de l’intrigue, péripéties, crise, résolution, dénouement, situation finale.

      • Repérer l’orientation des actions : sont-elles orientées vers une dégradation ou une amélioration de la situation des personnages ? Les récits font souvent alterner les deux. Par ailleurs, s’il y a plusieurs personnages importants, ces phases peuvent être parallèles, ou au contraire opposées (l’ascension d’un personnage s’accompagne de la chute d’un autre ou contraste avec elle).

      • Repérer les phases de crise, où l’action se précipite, et les phases de pause, d’accalmie.

      • Repérer les éléments qui reviennent plusieurs fois et se font écho (la description d’un lieu, le portrait d’un personnage, un type d’événement, etc). Leurs différences permettent d’identifier l’orientation de l’action (amélioration ou dégradation) et de définir des ensembles.

    2. Lorsqu’on rédige, il est très important de consacrer une place à peu près équivalente à chacun de ces ensembles, ou du moins à respecter les proportions qui sont celles du livre lui-même.

      • Un défaut de nombreux résumés est d’être très détaillés sur le début du livre, et de plus en plus brefs au fer et à mesure qu’on avance. Or, si un début un peu plus long peut être toléré dans la mesure où c’est au début que se mettent en place les éléments qui permettent de comprendre la suite, le résumé doit tout de même rester équilibré.

      • L’avantage de procéder en se forçant à considérer des ensembles est de favoriser l’élimination des détails inutiles. En effet, un résumé ne doit mentionner que deux types d’informations : celles qui sont nécessaires à la compréhension, et celles sur lesquelles il était demandé d’attirer l’attention dans le compte-rendu. S’obliger à former des groupes de chapitres permet donc de supprimer de la liste d’événements tous ceux qui sont secondaires.

Il peut être bon de finir le résumé sur une phrase de conclusion, qui livre un rapide commentaire sur le mouvement général de l’intrigue.