Une voix ? (César 4°5)
Par Pablo Picasso 4e5 le 20 décembre 2017, 11:17 - Archives - Lien permanent
Un homme, poursuivi par les gardiens d'un asile, s'enfuit dans une forêt étrange...
Que lui arrivera-t-il ? Vous le saurez en lisant ce texte.
Il était près de minuit, je courais à toute allure pour échapper aux gardiens de l'asile.
J'observais le sinistre paysage qui m'entourait, mon cœur battait à m'étouffer. De grands et terrifiants arbres se tenaient autour de moi comme une foule qui m'observait avec un regard méprisant. L'orage s'abattait sur la forêt et touchait parfois des arbres qui s'enflammaient. J'entendais encore les aboiements des chiens de garde mais je réussis à les semer. Je marchais dans la forêt quand je crus voir un arbre prendre une forme humaine et me poursuivre, effrayé je filais à toute vitesse. Soudain, j'arrivai dans un endroit si sombre que je ne pouvais apercevoir la lumière de la lune.
Je marchais à taton quand j'eus l'impression d'entendre des hurlements de loups. Tétanisé, mon sang se glaça dans mes veines, je continuais à marcher quand je sentis quelque chose devant moi. Une odeur horrible m'envahit et un goût amère s'installa dans ma bouche. Je supposais que cette énorme chose me fixait du regard.
Etait-ce un être vivant ? Ou un esprit ?
Son souffle chaud me tétanisait. Je posai ma main sur cette étrange être et je sentis un pelage hérissé et piquant. Je pensais entendre des gouttes tomber.
Seraient-ce des gouttes de pluies ? D'un coup il hurla, la panique me prit et je fuis dans le sens inverse, ma gorge se noua et aucun son ne put sortir de ma bouche.
Je pus reconnaître une voix, semblable à celle d’une petite fille qui chantait un air effrayant. Le vent soufflait si fort que les arbres se couchaient et risquaient de m'écraser. Je sentis un froid glacial arriver d'un coup, paralysé par la terreur et l'angoisse je ne bougeais plus, puis je m’évanouis. Je me réveillais quand il me sembla entendre une voix m'appeler, elle me disait d'avancer, je n'arrivais pas à distinguer d'où elle venait, mais je lui obéis.
J'avançais quand j'aperçus au loin la lumière de la lune, elle se rapprochait peu à peu.
Je passais entre deux arbres quand une lumière étincelante m’éblouit. Quand je repris la vue, j'arrivais près d'un lac totalement éclairé par la lune qui se reflétait dans l'eau et me donnait l'impression qu'un œil m'observait d'un regard froid. L'odeur horrible partit et laissa place à une étrange odeur de sang. En ces lieux une chaleur insurmontable régnait et le vent se calma. Derrière le lac, je présumais distinguer de nombreux corbeaux aux yeux rouges sang qui m’observaient, se tenant sur des arbres morts, comme une armée avançant vers son ennemi. Il me parut sentir derrière moi une sorte de présence qui changeait de place afin de toujours se trouver dans mon dos.
Oppressé par ce paysage aussi épouvantable qu’un décor de film d’horreur, je tremblais. Je vis une barque et m’y installais, j’avançais dans ce lac comme un vieux pêcheur.
Le lac, rempli d’arbres marécageux et de nénuphares, demeurait calme. J’entendis une légère brise se mettre à siffler. A la droite des arbres morts, je me figurais voir un arbre avancer vers moi, quand il arriva au bord de l’eau il s’arrêta. Une petite rivière passait probablement entre les imposants arbres dépourvus de feuilles, comme un enfant perdu dans une forêt qui passait entre les arbres à la recherche de ses parents. Le ciel se montrait si sombre que j’imaginais qu’il m’aspirait tel un trou noir. J’observais au loin des tombes qui se tenaient derrière les arbres. Je présumais constater des cadavres d’animaux, morts au bord du lac comme des guerriers morts sur le champ de bataille. Au loin, je vis vraisemblablement ce qui ressemblait à un château caché par la brume. Il me semblait qu’il était formé d’os ! Etait-ce mon imagination qui me jouait des tours?
Je l’observais attentivement et j’imaginais que les créneaux du château se changeaient en dents de squelettes. Soudain, j’eus l’étrange impression d’entendre la même voix que tout à l’heure, une brume apparut et m’entoura, blanche et épaisse comme du coton. Je ne pu voire à travers.
Les corbeaux semblaient redevenus calmes, le silence qui régnait rendait cet endroit encore plus effrayant. J’imaginais entendre la voix, elle me disait d’avancer. Sans savoir pourquoi, je lui obéis.
Mon corps bougeait-il tout seul ? Etais-je devenu fou ?
Pourquoi n’étais-je plus maître de mes mouvements ?
Alors j’avançais, encore et encore, la voix me parut de plus en plus proche.
Je perdis le contrôle, comme paralysé, j’avançais.
Mais que m’arrivait-il ?
Angoissé et terrorisé, je continuais à ramer, mes dents claquaient et je frissonnait de peur.
Devenu livide, je sillonnais cet affreux lac. La voix se rapprochait de plus en plus quand soudain, j’eus l’impression de ne plus l’entendre, la brume s'effaça et je vis ce qui semblait être une femme morte, pendue à un arbre.
Commentaires
J'ai choisi ta nouvelle car l'introduction m'a interpelée. Je l'ai trouvée intéressante du début jusqu'à la fin. J'ai beaucoup aimé la fin de ta nouvelle. Cette femme pendue, je ne m'y attendais pas.