La peur du funambule...
Par Pablo Picasso 4e7 le 20 décembre 2017, 18:25 - Archives - Lien permanent
De quoi s’agissait-il ? Était-ce mon imagination qui me rendait paranoïaque? Margot.A
“Le cirque Zavatta, celui de mon enfance, où je m’entrainais étant petite, a fait faillite lors d’une représentation dans laquelle j’apparaissais. J'étais funambule, tout était parfait. Beaucoup de spectateurs très enthousiastes…
Après cela, je ne me rappelle de plus rien, je me rappelle uniquement du fait que je me réveillais dans un hôpital avec un pied dans le plâtre.
Puis, j’ai revu le chapiteau rouge avec plusieurs pois de couleurs différentes, plus ou moins gros, les cordes qui permettaient de soutenir la structure par dessus lesquelles nous adorions sauter avec mon équipe, que dis-je? Mes amis, mes meilleurs amis.
Mais il faisait froid, la nuit était tombée, la lune demeurait cachée de nuages d’un gris triste. Tous mes souvenirs s’étaient emmêlés et les larmes m'étaient venues. J’ouvris la grande porte rouge, sur laquelle un visage de clown apparaissait. J’entrai, je me trouvai dans la salle où je passais toutes mes après-midi, dans la même salle où je jouais avec mes amis à nous mettre de la magnésie partout, dans cette salle, où j’ai fait ma dernière représentation et mis en faillite le cirque, où j’ai eu mon accident.
Se trouvait devant moi ce haut fil. Je l’épiai du regard mais une odeur de renfermé, de poussière, me chatouillait le nez. Je m’approchai de ce fil, cela me démangeait, cela me terrorisait. Lorsque je cru sentir quelque chose m’effleurer, je me retournai. Rien. Rien ne semblait avoir bougé, rien d’étrange. Une inquiétude commença à s’emparer de moi. Je grimpais à l'échelle lorsqu’une porte se ferma d’un coup, et se claqua avec un bruit qui me fit sursauter. Je me demandais la cause de cet étrange évènement.
Était-ce le vent? Mais cela était peu probable car pas le moindre courant d’air ne traversait la pièce, pas la moindre brise ne soufflait dehors.
De quoi s’agissait-il ? Était-ce mon imagination qui me rendait paranoïaque?
Des frissons de peur me parcoururent le corps. Je continuai à grimper, arrivée sur la plateforme, je regardai celle qui se trouvait en face, et que le simple fil reliait. J’entendis un ”clic“ je regardai à ma gauche, un projecteur éclairait le béton recouvert de poussière. Un sentiment de peur me hanta. Je me concentra sur le fil. La lumière, peut-être était-ce le destin, lors de ma présentation, le jour de mon accident, la lumière s’était allumée avant mon passage. Tous les regards étaient braqués sur moi, je commençais à avancer, à me rapprocher de mon objectif de cette fameuse plateforme.
Je repensai à cet instant et plaçai un pied sur le fil. Il trembla et j’avais peur de refaire la même chute, de me blesser à nouveau.
Je plaçai mon deuxième pied sur ce fil. Je regardai le sol et eu la tête qui tourna, j’avais les mains moites et ne me sentais pas bien. Je n’en croyais pas mes yeux. “Ce n’est pas possible”, me disais-je. Je venais de réaliser que j’avais le vertige, cela ne m’était pas arrivé avant mon accident.
Quel comble d’avoir le vertige, pour un funambule!
Je me ressaisis, je devais le faire. Après mon accident, je m’étais promise de réussir, car cela était mon rêve. Je ne pouvais pas abandonner maintenant, si près du but. J’avançai pas à pas, je me concentrerai, et mon imagination débordante inventa de nombreux scénarios, tous plus horribles les uns que les autres.
Lorsque je me trouvais à peu près au milieu, j’inclinai ma tête à gauche puis à droite.
Aucun spectateur, j’étais seule, pas le moindre bruit, pas le moindre applaudissement, pas la moindre personne, pas le moindre encouragement. A ce moment je m'imaginais avec des spectateurs comme lors de ma présentation fatidique. Les lumières m'éclairaient comme si j’étais unique,spéciale, une musique dynamique, dansante dont je connaissais par cœur les paroles, me faisait me sentir à l’aise. Les personnes avaient payé, s’étaient déplacées pour me voir, me donnaient la force et l’envie de réussir. J’étais comblée. Je m’imaginai tout cela. J’avais trouvé la force et le courage de réaliser mon rêve.”
Commentaires
Margot,
La nouvelle est enthousiaste, elle est bien rédigée : tu présentes ton personnages, ce qu'il a fait , ton endroit est plutôt bien choisi, tu plonges le lecteur dans ton histoire, tu transmets les sentiments éprouvés dans ton texte au lecteur.
Margot A.,
Ta nouvelle, je l'ai trouvée pas mal et intéressante, l'histoire est prenante, à chaque ligne je voulais savoir la suite, le contexte a aussi été bien choisi.
Par ailleurs, Je n'ais relevé qu'un seul passage relevant du fantastique :"Je grimpais à l'échelle lorsqu'une porte se ferma d'un seul coup, et se claqua avec un bruit qui me fit sursauter.". C'est dommage qu’il n’y ait que cela, l'histoire serait plus angoissante si il y en avait plusieurs. Je pourrais te donner un petit conseil, tu pourrais utiliser des figures de style en rapport avec le chapiteau du cirque ou encore avec le fil que traversait ton personnage principal.
J'espère que tu tiendra conte de mes conseils !
Margot,ton texte nous laisse plein de questions sans réponses. Il nous laisse nous imaginer plein de situations possibles concernant la faillite du cirque, l'accident,des apparitions ou disparitions.