INQUIETANTES ETRANGETES

Dimanche 31 Octobre 23h:

J’arrivai devant le bâtiment désert, des dessins faits à la main et à la craie recouvraient le sol de la cour. Je pouvais voir l’horloge qui indiquait 23h. Des balançoires qui grinçaient sous l'action du vent se trouvaient juste devant la cantine scolaire. Des parterres de fleurs égayaient l'endroit malgré l'obscurité. Je pénétrai à l’intérieur de cette école maternelle déserte qui me mettait mal à l’aise. Dans le couloir on pouvait voir des dessins affichés sur les murs. Un rayon de lune passa à travers une lucarne laissée ouverte, je commençais à frissonner à cause du froid. J'avançai et crus entendre chuchoter derrière moi. Je me retournai brusquement:  je vis les personnages des dessins qui me regardaient en me montrant du doigt. Je pensai que la fatigue était responsable de cette hallucination et je n'en tins pas compte. Je poursuivis ma progression à travers les couloirs de l'établissement. Je passai devant des salles de classe remplies de jouets qui semblaient tristes et délaissés malgré leurs couleurs vives. On pouvait aussi voir des crayons et de grandes affiches représentant les lettres de l’alphabet. Il y avait des armoires remplies de livres d’activités.

Dimanche 31 octobre 00h00 :

Soudain un grincement sec m’arracha les tympans, la porte que je reconnus comme étant celle de la chaufferie s’ouvrit brusquement. Le chant d'une petite fille se fit entendre. Que se passait-il ? S'agissait-il d'un enfant perdu ou bien d'un fantôme ? Mal à l’aise et horrifié je courus le plus vite possible vers la salle la  plus proche. Je descendis un escalier, ouvris une porte  et   me retrouvai dans  une pièce obscure, baignée par un noir total.

Je sortis ma lampe de poche et l'allumai n'entendant plus la chansonnette. J’en conclus qu'il s'agissaient de bruits provenant de la chaufferie et que mon imagination m'avait encore joué des tours. Je décidai de rester ici quelques instants. Je fouillais mon refuge du regard pour me préparer à toutes éventualités quand je découvris, horrifié, le corps  calciné d’une enfant, un petit livre de chansons à la main. Je sursautai en entendant à nouveau le chantonnement. Le fantôme de la petite fille hantait-il cet endroit ? Ou était-ce son meurtrier qui revenait sur les lieux de son massacre ? Il fallait que je me cache, j’éteignis ma source de lumière et me dissimula derrière un gros tuyau en cuivre. Une ombre traça quelque chose sur le mur situé à côté du petit corps sans vie. Puis celle-ci  remonta les escaliers. Je rallumai ma lampe et j’aperçus sur le mur un mot unique écrit en lettres maladroites: Partez !

Mort de peur, je quittais cet endroit maudit ,quand soudain, je reçus un terrible coup sur la tête: je m'évanouis.