Le "Carnicero", Enzo L. (4e3 Roby)

   Je transpirais. La chaleur humide, étouffante, était insupportable. Je n’en pouvais plus. Pourtant, il fallait me dépêcher. La professeur Anwar voulait mon rapport de recherches rapidement. Je devais trouver cette créature inconnue, le "Carnicero" : le "Boucher".

    J’entendis d’abord des voix. Elles se rapprochaient de plus en plus. Puis un bourdonnement. Un bip régulier sonnait près de là où j’étais allongé. Les voix s’éclaircirent, puis je compris ce qu’elles disaient.

    — … s’est réveillé ! s’exclama une voix joyeuse.

    — C’est impossible. Vous devez vous tromper, répondit une autre voix.

    — Venez donc voir ! pressa la première voix.

    Je ne sentais plus mes membres, et je fis de grands efforts pour ouvrir mes yeux. Je vis d’abord un homme vêtu de blanc, suivi par un jeune homme ayant apparemment le même code vestimentaire.

    — Après un an dans le coma ! Incroyable ! s’extasia le jeune homme.

    — Comment … commença l’homme le plus âgé.

    — Excusez-moi … Où suis-je ? demandai-je aux deux hommes.

    — Eh bien …. À l’hôpital Henri Mignot, monsieur Rousseau.

Je réfléchis quelques secondes pour comprendre ce qui m’arrivait et ce qui m’était arrivé.

Puis je me souvins.

 

    Je transpirais. La chaleur humide, étouffante, était insupportable. Je n’en pouvais plus. Pourtant, il fallait me dépêcher. La professeur Anwar voulait mon rapport de recherches rapidement. Je devais trouver cet animal inconnu, celui que les habitants de la région, la jungle amazonienne, appelaient le « Carnicero » : le « Boucher ».

    Ce sentiment d’oppression qui pesait sur moi était effrayant. Je redoutais un peu de rencontrer cet animal : tous les chercheurs partis à sa recherche ne sont jamais revenus. Je faillis trébucher sur une racine d’Hymenaea, mais m’accrochai à une liane de justesse. Je m’arrêtai deux minutes pour me reposer sur un tronc d’arbre pourrissant. C’est là que j’entendis un bruit. Un bruit de pas. À six jours de marche de toute civilisation.

    Je pris mon fusil, prêt à tirer. Je me cachai doucement dans un buisson de filicophyta et attendis de voir le visiteur qui arrivait. C’est alors que je le vis. Le « Carnicero ».

    Je l’imaginais, grâce aux descriptions apportées par ceux qui l’avaient vu, comme un grand singe. Mais je me trompais. Je sursautai de peur, et suai encore plus qu’avant. Une angoisse mêlée de terreur m’envahit. Car cette créature ne ressemblait à rien de connu. Ou plutôt si. À un homme de trois mètres cinquante avec une peau craquelée couleur de pierre. Mais le pire était à venir. Ce qui était dans sa main n’était autre que le torse déchiqueté d’une femme.

    Je retins ma respiration, mon cœur s’arrêta de battre un instant, puis je repris mes esprits pendant que la créature s’en allait, prenant quelques bouchées de la malheureuse femme. Il se retourna soudain vers moi, me regardant droit dans les yeux, et à cet instant je sentis une douleur intense à la tête. Ma vision se brouilla. Un vertige me prit. Je poussai un hurlement d’agonie causée par la douleur. Puis plus rien.

 

    Je hurlai encore à la pensée de ce souvenir aux côtés de l’homme que je compris être un docteur.

    — Calmez-vous, monsieur !

Mes pensées se bousculaient dans ma tête, mais sans comprendre, je savais qu’il fallait que je dise cette phrase qui résonnait dans me tête. Je hurlai de toutes mes forces : « N’allez plus jamais Le chercher ! ».

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