Psycho. Une leçon d'iconologie par Alfred Hitchcock, Luc Vancheri, Vrin, 2013
Psychose, le film d’Alfred Hitchcock, relève-t-il seulement du film de genre en tant qu’il se réfère explicitement à une histoire criminelle – ce qui conditionnerait son interprétation à l’élucidation psychiatrique du cas clinique qu’il met en scène (Norman Bates) ? Ou ne renvoie-t-il pas plus essentiellement à l’Histoire de l’art, à travers la figuration du désir sexuel suscité par le corps féminin, qui agirait comme un révélateur «des transformations [morales et sociales] qui affectent la société américaine au début des années 1960»? En effet la mise en scène ne cesse de tisser des liens avec des images antérieures appartenant à l'Histoire de l'art, à commencer par le tableau de Willem van Mieris, Suzanne et les vieillards, qui cache l'ouverture dans la cloison par lequel le voyeur-criminel surprend sa future proie dans sa nudité. Ne faut-il pas alors revisiter la célèbre scène de meurtre de Marion Crane sous la douche en l’inscrivant dans une Histoire des formes qui élèverait les pulsions humaines dans l’ordre de la signification et engagerait la réflexion sur l’historicité des codes de représentation du désir sexuel?
Tel est l’enjeu du texte que propose Luc Vancheri, Professeur en Etudes cinématographiques à l’Université Lyon 2.