Pierre-Henri Castel : Pervers, analyse d’un concept, suivi de Sade à Rome, Paris, éditions Ithaque, 2014, lu par Fabrice Jambois
Par Michel Cardin le 30 novembre 2014, 06:00 - Éthique - Lien permanent
Cet essai sur le Mal rassemble deux textes, brefs et denses, qui constituent le point d’aboutissement de la recherche d’anthropologie et de psychologie historique sur l’action humaine menée par Pierre-Henri Castel depuis une quinzaine d’années.
Les deux volumes consacrés aux obsessions et à la contrainte intérieure, parus en 2011 et 2012, exploraient, dans le cadre d’une méditation sur l’émergence de l’individualisme occidental, les formes de fragilisation de l’agir causée par le déploiement d’un espace de réflexion dans l’interstice entre intention et action : culpabilité, extrême « scrupulosité », « embarras de l’action », obsessions, compulsions, crainte de perdre le contrôle de soi. Pervers, analyse d’un concept et Sade à Rome prolongent cette étude en déplaçant le champ d’investigation à l’autre pôle, du côté de l’agir étrangement infaillible du pervers : « […] dans notre monde moral, l’idée qu’il pourrait exister des agents qui, eux, arrivent à leurs fins, des agents dont la volonté est telle qu’ils se sentent pleinement être eux-mêmes en agissant et qu’ils vont au bout de leurs intentions sans subir aucune crise interne (ils imposent au contraire cette crise à leurs victimes, qu’ils angoissent et qu’ils paralysent dans un filet de contradictions perversement disposées), tout cela constitue un mythe extraordinairement séduisant. Il faut lui donner toute son envergure anthropologique » (p. 75). En d’autres termes, l’individualisme et l’auto-contrôle de l’agent par lui-même qu’il implique n’ont pas seulement pour « coût psychique » des pathologies de la volonté : ils motivent une fascination pour le Mal. Le pervers apparaît en effet comme l’individu le plus achevé, celui qui, parce qu’il s’affranchit des liens de la coopération sociale et de demandes qui ne proviennent pas de lui, coïncide pleinement avec lui-même et se constitue en sujet autonome et en auteur complet de ses actes. L’acte pervers, ligne de fuite hors de la société, exprime paradoxalement les traits particuliers d’une société qui place l’individu au-dessus d’elle-même, en même temps qu’il esquisse un horizon de libération à l’égard de l’auto-contrainte. Les deux volets de l’essai de Pierre-Henri Castel, noués l’un à l’autre, se proposent d’établir qu’« il y a du sens à parler d’un Mal absolu » et que, loin de renvoyer au délire ou à l’irrationalité, ce Mal, appréhendé à partir du prédicat « pervers », relève aussi de l’exercice de la raison. La qualité de psychanalyste de l’auteur pourrait laisser attendre une approche psychanalytique des perversions. Il s’agit pourtant d’un livre de philosophie morale à part entière, où les propositions de Freud et Lacan ne sont retrouvées qu’au terme d’un parcours argumentatif serré dont chaque pas est commenté, justifié et situé théoriquement.
Pire que mal
La « sécheresse conceptuelle » revendiquée par l’auteur ne nuit pas à son propos : l’analyse conceptuelle conduite dans ces pages donne une idée de la clarté et de la rigueur auxquelles peut atteindre un travail philosophique entièrement maîtrisé. Pierre-Henri Castel emprunte sa méthode logico-grammaticale à la philosophie analytique du langage issue de Wittgenstein, l’enjeu étant de cerner le contenu conceptuel du mot « pervers », qui apparaît dans des énoncés juridiques, psychiatriques, psychanalytiques, moraux : ce mot admet-il un usage rationnel et reçoit-il une consistance conceptuelle, ou ne renvoie-t-il qu’à des croyances vagues et des zones d’indétermination des pratiques et des savoirs qui le mobilisent ? Le concept de « pervers », qu’il s’agit de définir, est donc étudié en amont des catégories apparemment anhistoriques de perversions déjà constituées que convoquent la psychiatrie, la psychanalyse, le droit ou la criminologie et qui déterminent diverses figures de déviants : les perversions sont secondes car elles indiquent une substantialisation d’intentions, d’actes ou de désirs que l’on dit « pervers ». Pervers, analyse d’un concept entreprend de produire méthodiquement un concept consistant de cette notion de « pervers » avant sa substantialisation. Sous le mot « pervers », nous visons, au-delà des comportements seulement mauvais et préjudiciables, une forme de malfaisance délibérée, de mal pour le mal - comme on parle d’art pour l’art - ou de Mal extrême. Nous sommes spontanément portés à inscrire la cause de ces actes incompréhensibles dans le registre surnaturel du diabolique (le Mal procèderait alors d’une cause transcendante et irrationnelle) ou à la naturaliser en déterminant le pervers comme une entité psychiatrique (le Mal serait alors circonscrit à certains individus que leur conformation placerait en marge de l’espèce humaine). Non moins que la religion, les sciences de l’esprit accomplissent un geste de mythification en confinant l’usage du mot pervers à la désignation de certains êtres moralement monstrueux et prédisposés à faire le Mal en vertu d’une propriété logée dans leur cerveau.
Rationaliser l’usage du terme « pervers », penser le Mal radicalement et le démythifier suppose que l’on remette en cause l’épistémologie des dispositions et notamment la notion de « disposition intrinsèque » censée rendre compte de la perversité et selon laquelle le pervers actualiserait sa nature perverse lorsqu’une occasion extérieure s’y prête (de même que la solubilité du sucre s’explique par sa disposition intrinsèque - sa structure cristalline particulière - et s’actualise lorsqu’on l’immerge dans un milieu aqueux). La disposition à agir perversement serait plutôt extrinsèque, comme la visibilité ou la fragilité : « Elle n’est pas définissable en fonction des seules propriétés internes du pervers (pas plus qu’un objet n’est visible ou fragile « par lui-même »), mais en fonction des interactions entre les êtres du monde où la perversité s’actualise » (p. 20). Perversité et dangerosité ne sont donc pas séparables de la vulnérabilité ou de la fragilité de certains êtres et l’agir pervers enveloppe nécessairement une dimension relationnelle : le pervers est d’abord celui qui détecte les vulnérabilités et tire une jouissance de l’angoisse qu’il instille. Mais réciproquement, si l’on accepte avec Pierre-Henri Castel d’éliminer le recours à la base catégorielle d’une disposition intrinsèque en considérant qu’elle n’est qu’une « base imaginaire », « reflet en miroir de l’action perverse manifeste », le pervers ne pourra lui-même être dévoilé comme tel que dans le jeu intersubjectif d’une confrontation avec un jury populaire attentif à la qualité de l’agir du pervers, au raffinement des moyens mis en œuvres par lui pour maximiser le mal. De ce point de vue, la compétence de l’expert criminologue censé mettre à nu objectivement la racine de l’agir pervers n’est plus fondée : « Le travail judiciaire s’apparente alors moins à l’enregistrement d’un fait objectif (« Monsieur X est pervers ») qu’à un réajustement collectif de nos croyances, de nos valeurs, de nos émotions, afin de mesurer le degré d’éloignement d’un d’entre nous par rapport à tous les autres » (p. 74). L’auteur admet qu’une telle position est « contre-intuitive » et que le lecteur doit vaincre sa tendance à ramener l’intention ou l’acte pervers à une disposition interne. On pourra en effet objecter que, manifestement, nous n’agissons pas tous de façon perverse et que les actes pervers sont la signature de certains individus en lesquels il est tentant de supposer un pouvoir d’agir singulier qui fait d’eux des pervers. Tout l’effort de Castel consiste à démontrer que l’interprétation substantive de « pervers » (certains individus sont intrinsèquement prédisposés à faire le mal) ne résiste pas à une critique logico-grammaticale et à consolider l’interprétation adverbiale de « pervers » : ainsi, les locutions « perversement » ou « avec une malignité perverse » renvoient dans les énoncés qui les comportent à un lien intrinsèque avec l’action et à l’évaluation de l’effet de celle-ci (par exemple dans l’énoncé suivant : « Avec une malignité perverse, Monsieur X a non seulement assassiné l’enfant, mais il l’a violé et torturé ») tandis que l’usage substantif du terme « pervers » dans des énoncés semblables (« C’est un pervers » ou « Ce pervers de Monsieur X… ») pointe en direction d’une explication de l’effet et substantialise la perversité. Reformuler des énoncés selon un usage adverbial de « pervers », qui modalise des phrases d’action, présente l’avantage d’économiser toute analyse de type phénoménologique de la volonté perverse (en se demandant par exemple ce que ressent le tortionnaire) : « « Pervers », en ce sens, rompt les dernières amarres avec ce qui restait d’individuel, et donc de volontaire, et par suite de conscient, dans la notion de sujet pervers. Dans l’action perverse, ce qui compte, ce n’est pas ce que veut tel agent pervers en tant qu’individu, et qui se communiquerait de lui à son action. C’est l’intentionnalité de l’action prise comme un tout. » (p. 72). Ces analyses, dans le détail desquelles nous ne pouvons pas entrer ici, nous semblent déterminantes pour clarifier l’approche des institutions perverses et des crimes collectifs où se signale une intentionnalité irréductible à des volontés conscientes individuelles (cas de « l’expérience Pitesti », centres de torture, camps de concentration, ...).
Pourtant, si d’après l’analyse adverbiale « pervers » ne se rapporte plus à une prédisposition subjective mais à des séquences d’actions descriptibles ou à des effets évaluables et devient un prédicat impersonnel, comment savoir qui agit perversement ? La thèse principale de Castel est que « pervers » a pour équivalent sémantique « pire que mal » : l’agir pervers radicalise le mal, s’oriente vers un Mal absolu (evil) qualitativement distinct du mal ordinaire (bad). Cet absolu doit être inclus dans l’échelle du mal car la possibilité logique d’agir perversement appartient à l’action humaine. Le domaine du « pire que mal » commence là où notre imagination morale est prise en défaut : « On ne lit pas sur l’échelle du mal comme sur les graduations d’un thermomètre éthique. On découvre, en situation, que le mal atteint des degrés dont la possibilité était jusque-là pour nous abstraite. Passé un certain degré, maintenir des relations de proportionnalité cohérentes entre ce qui est mal et ce qui est pire à des degrés inférieurs de l’échelle morale de mesure nous force à considérer, si j’ose dire, que le thermomètre est cassé. Vraiment, c’est « au-delà de tout » » (p. 29). Le seuil qualitatif d’un tel « au-delà de tout » est-il alors assignable ? Castel avance qu’il ne s’agit pas d’un seuil fixe objectivement déterminable, mais plutôt d’un « point de rebroussement potentiel à chaque degré de l’échelle du mal au mieux, et du mieux au bien. Là où il y a du mal, donc du « moindre mal », et donc un mieux relatif, il y a en puissance et en sens inverse du pire que mal » (p. 43). En découle la possibilité de descendre indéfiniment dans la zone hadale cette échelle éthique du Mal, si bien que « « Pervers » est […] un horizon de l’action mauvaise, même s’il faut déjà avoir atteint un certain degré du mal pour que cet horizon se découvre. Il suit de là que ni nous ni le pervers ne sommes jamais certains que le Mal a été atteint » (p. 72). Castel rappelle alors l’attachement obsessionnel du pervers à « faire croire qu’il a réussi à toucher au Mal » (p. 73) et suggère qu’« il se pourrait bien que ce soit justement un tour « pervers » de la perversion que d’affoler ceux qui l’examinent et, dans le brouillard où elle égare, de parvenir insidieusement à nous persuader qu’elle existe […] » (p. 30). N’est-ce pas finalement revenir à la notion d’un Mal impensable et mythique ? L’intérêt de la définition de « pervers » comme ce qui est « pire que mal » est justement de viser un au-delà du mal et de permettre d’évaluer des « perfections négatives » dans n’importe quel monde moral possible au lieu de renvoyer à une grille de lecture morale soudée à un contexte socio-historique déterminé : l’argumentation de Castel dépasse le relativisme éthique en traitant le concept de pervers comme un « concept fin » à valeur prescriptive ou évaluative, et non comme un « concept épais » à teneur cognitive, descriptive et dogmatique. Le concept de « pervers » obtenu au terme de l’analyse, ce « pire que le mal » dont l’auteur note qu’il reprend peut-être ce que désigne le concept freudien de « pulsion de mort », loin de déréaliser le Mal, se réfère pratiquement à la fois à la réalité de l’« implacable agonie » dans laquelle est entrée la vie morale de notre temps et à celle du mythe collectif et spectaculaire d’un acte libérateur où se lit le « triomphe de l’égoïsme cynique ».
Faire le Mal jusqu’au bout
Le second volet de l’essai de Pierre-Henri Castel, Sade à Rome, propose une lecture philosophique de Juliette ou les prospérités du vice. Il s’efforce d’en extraire les éléments d’une « contre-éthique » et d’une ontologie compatibles avec la réalisation intégrale d’un Mal absolu (« ontologisation de la malfaisance »), c’est-à-dire avec l’épuisement effectif de tous les degrés possibles du Mal. L’œuvre de Sade constitue selon Castel un système de pensée et univers cohérent à l’intérieur duquel se vérifie l’équation entre « pervers » et « pire que mal ». De même qu’il s’agissait de conceptualiser et de rationaliser la notion de « pervers » dans Pervers, analyse d’un concept, il s’agit ici de prendre au sérieux le projet sadien de réaliser rationnellement un Mal intégral, pensé à partir de lui-même et voulu pour lui-même, et de découvrir dans Juliette les ressources pour en enrichir le concept. D’où la nécessité préalable de congédier les interprétations qui ne cessent de maintenir Sade dans l’ordre de la déraison et de minorer l’originalité de son concept de Mal. Castel s’épargne la tâche stérile des répéter ou réorchestrer les interprétations de Klossowski, Blanchot ou Deleuze (p. 79 : « poussons de côté ces vieilleries »). Son hypothèse de lecture est que l’univers sadien est un monde possible et que Juliette contient les clés de sa réalisation : « […] il nous faut lire non pas un texte sur la perversion, et la jouant, voire la surjouant, mais un texte pervers en soi, dont l’ambition explicite est de déclencher chez son lecteur une « effervescence » où l’excitation érotique n’est qu’une préparation attirante et savoureuse au crime » (p. 83). De même que les pamphlets antisémites de Céline entraînent un effet de contagion corruptrice réel en combinant virtuosité stylistique et appel au meurtre des Juifs, les romans de Sade sont conçus pour mettre leurs lecteurs en situation réelle de recevoir une éducation libertine, c’est-à-dire une éducation au Mal : en échauffant leurs sens et les disposant à l’onanisme qui enferme les individus dans un plaisir égoïste, « Sade place exactement sur le même plan les personnages que sa fiction met en scène et ceux qui se les représentent » (p. 87) et « favorise une lecture passionnée » (p. 90). L’arrière-plan philosophique de cette « interaction corruptrice » est un épicurisme que Sade transpose et déploie dans son projet selon ses fins propres : « décrire le rapport inégal des voluptés » (p. 88). Castel examine successivement les discours des personnages de Juliette (la Délbène, Noirceuil, Saint-Fond, Clairwill, Braschi), dont chacun représente un degré logique sur l’échelle du Mal, son degré le plus haut étant contenu dans le discours du pape Braschi. L’auteur y repère trois thèses qui sont l’occasion de développements brillants sur Malebranche, l’épicurisme et la contingence des lois naturelles avant de centrer son analyse sur le problème de la liberté dans l’agir sadien. L’amoralisme de Sade, à qui Castel laisse la parole pour clore son essai, s’enracine dans une ontologie où le Mal est déjà réalisé puisque le réel a pour texture le Mal lui-même : « On voit la limite vers laquelle tend Sade. Ce n’est pas d’affirmer que le Mal est réel. C’est d’entrevoir que le réel, c’est le Mal - du moins le réel dont nous avons l’indice sensuel le plus distinct (à défaut du plus clair), celui du jouir à mort » (p. 117). Le « jouir à mort », qui implique indivisiblement la consumation sans reste de l’objet par le sujet et du sujet par soi-même, a pour principe l’« intentionnalité féroce d’une pure visée prédatrice ». L’auteur indique, sans doute trop brièvement mais en promettant de développer ce point dans un livre à venir, que son essai sur Sade « est, en réalité, un commentaire du chapitre génial qu’Eduardo Viveiros de Castro a consacré à la « métaphysique cannibale » des indiens d’Amazonie » (p. 117). Dans les séances de décembre 2013 et janvier 2014 de son séminaire de psychanalyse (dont les enregistrements sont accessibles sur son site internet personnel), en principe consacrées à l’étude de la Traumedeutung, Pierre-Henri Castel avait longuement exposé la reconstruction du perspectivisme amazonien, centré sur l’idée d’une intentionnalité prédatrice et d’une cosmologie de chasseur, par Viveiros de Castro. Au terme d’un exercice d’analyse de grammaire des attitudes propositionnelle visant à dégager l’originalité de l’intentionnalité du désir, il montrait que l’horizon ultime de cette intentionnalité était la « projectivité nue » en vertu de laquelle les Tupi-guaranis se rapportent en tant que pulsion prédatrice au monde ambiant. Doit-on conclure du parti-pris de faire un commentaire crypté du perspectivisme amazonien à l’intérieur d’un essai sur Sade que c’est dans le projet sadien de réaliser un Mal intégral que se trouve le mieux captée dans notre culture occidentale la vérité de l’intentionnalité du désir ? Une discussion des thèses développées par Deleuze et Guattari dans L’Anti-Œdipe, où l’on rencontre à la fois une tentative d’élaboration conceptuelle de la perversion, la construction d’un modèle de transfert (ou projectivité) original et une définition du réel comme désir tirée de l’interprétation de Sade par Klossowski (la dialectique de la conscience sadienne forme le soubassement principal du premier tome de Capitalisme et schizophrénie), ne serait peut-être pas moins directement éclairante que le détour exotique par les « métaphysiques cannibales », dont le pouvoir de fascination qu’elles exercent sur certains penseurs est manifeste.
Fabrice Jambois
Plan :
Pervers, analyse d’un concept
1. Position du problème : vers une critique conceptuelle de la notion de perversion
2. « Pervers » : une analyse dispositionnelle et ses conséquences
3. Pervers, c’est « pire que mal »
4. « Pervers » : une analyse adverbiale et ses conséquences
5. « Pire que mal » : défense de la lecture forte
6. Y a-t-il un sujet pervers ? Les arguments pro
7. Y a-t-il un sujet pervers ? Les arguments contra
8. Du refus du sujet pervers à la mise en lumière de la fragilité de l’agir humain
Sade à Rome
1. Le philosophe dangereux
2. La Delbène : l’excitation de la lecture
3. Noirceuil : de la nature en nous à la nature « trop au-dessus de nous »
4. Saint-Fond, le détour par la magie noire et l’objection de Clairwil
5. Le discours de Braschi : les trois prémisses de la métaphysique sadienne du Mal
§1. Deux motifs-clés de la philosophie de Malebranche
§2. Du néo-épicurisme
§3. La contingence des lois de la nature
6. Cosmologie de l’anéantissement universel : le meurtre selon Braschi
7. Sur l’incompatibilité des doctrines de Saint-Fond et Braschi
8. Quelle volonté préside à l’agir sadien ?
9. L’ « éthique des vertus » offre-t-elle une parade à l’amoralisme sadien ?