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02 février 2017

Le travail Tanguy - 2e9 Pour quelques épis de blés...

8H55. Mon réveil sonna plus tard que d’habitude. J’étais content car au lieu d’aller à l’école, j’allais aujourd’hui avec la classe au musée. Pour moi, cette sortie était un cadeau venu du ciel. Louper ne serait-ce qu’une heure de cours était pour moi une immense joie. Il faut le dire, avec l’École, nous ne vivions pas le grand amour. Même si le musée n’était pas une grande source d’amusement, je pouvais au moins m’échapper pendant une demi-journée du lycée.

Le rendez-vous était fixé devant le parvis de l’établissement. Les copains m’y attendaient déjà. Une fois le rassemblement terminé, nous montâmes dans le bus. Pendant le trajet, le professeur de français nous rappela le but de la visite. Nous devions, de retour en classe, travailler sur les peintures réalistes.  Cette étude m’enchantait déjà…

Une fois arrivée au musée, la classe s’était scindée en plusieurs groupes.  Je m’étais retrouvé parmi les meilleurs. Ils m’énervaient. Je me sentais très bête à côté d’eux. Soudain, une petite femme est arrivée et s’est présentée. Elle nous expliqua qu’elle était une conférencière du musée et qu’elle allait nous faire la visite de l’exposition consacrée aux peintres réalistes. Ce n’était pas l’image que je m’étais fait d’un guide qui passait ses journées entières à expliquer le résultat de mélanges de couleurs sur une toile. Cette dernière, était très élégante, nous parlait avec des gestes très minutieux et ordonnés. En la regardant, je me suis dit que finalement, j’avais bien fait de me lever pour aller au musée.

Notre groupe se dirigea vers l’exposition, devancé par la guide. Je m’étais mis juste derrière elle. Sa voix était douce. Elle me réconfortait parmi ce monde de culture que je ne connaissais pas. Vinrent les tableaux. Tous ces peintres, Courbet, Millet, Breton, Corot, Fantin- Latour qui représentaient la réalité telle qu’elle était. Ils privilégiaient les classes ouvrières, les petits métiers dont ils faisaient des grands, la vie quotidienne. Nous avions commencé par Un enterrement à Ornans de Gustave Courbet. Je ne comprenais pas la contemplation et l'émerveillement des visiteurs. Pour moi, il n’y en avait pas, c’était un enterrement.

Les tableaux s’enchaînaient. J’avais du mal à suivre. Je ne comprenais pas la signification des couleurs, des perspectives, de l’ombre et de la lumière. Je ne comprenais pas le sens des tableaux, jusqu’à la toile suivante…

Trois femmes, un travail. La conférencière nous a demandé le titre de l’œuvre qui était apparemment très connue. Tout le monde avait le bras levé sauf moi. « Des glaneuses », a répondu une fille à la guide.  C’était exact. Une huile sur toile de Millet, peinte en 1857. Une question trotta dans ma tête. Qui étaient les glaneuses ? J’avais posé cette interrogation discrètement à la guide. Elle m’a souri. Les glaneuses étaient en fait de très pauvres femmes qui, pour vivre, ramassaient les épis oubliés après la moisson. " Un travail forcé, dur et fatigant, avait conclu la conférencière". J’étais très étonné. Elle avait commencé son explication, sans savoir qu’à la première vue de ce tableau, je fus traversé par une intense émotion. Après tout, n’était-ce pas le but des tableaux ? Tous les élèves prenaient des notes, sauf moi, toujours moi. Mon esprit réfléchissait, bourdonnait. Mon corps entier éprouvait de la pitié pour ces femmes. Accomplir ce maudit travail pour quelques épis de blé,alors que, sans travailler, je pouvais au moins toucher le RSA ou demander de l’aide auprès d’associations. Il fallait donc discerner l’emploi dans le travail et le travail tout court. Celui où l’on ne gagne rien ou illégalement. C’était des vastes notions que je me remémorais du programme de sciences sociales. Comme quoi l’École sert dans la vie. Et elle sert aussi pour l’avenir. J’étais persuadé que, maintenant, grâce à cette institution, notre vie serait meilleure. En effet, si je pouvais quand même toucher un peu d’argent, cela ne me suffisait pas pour avoir une vie décente. Toujours plus. Les glaneuses, elles , ne demandaient rien. Elles ramassaient les épis de blé, nécessaires à leur existence. Elles ne pouvaient rien faire de plus. Elles étaient  issues des classes paysannes et n’évoluaient pas dans un autre monde. Elles s’en contentaient. J’éprouvais de la pitié pour ces grandes dames. J’ai eu envie de les aider, de ramasser avec elles ces restes. Toucher la vie, l’espoir… Mais j’avais ressenti surtout le travail. Un mal de dos, des mains abîmées, une peau brûlée, voilà ce qu’il m’aurait fait. C’était un simple assassin. Je pouvais choisir, elles n’avaient pas choisi. La guide ne me parlait plus, mes yeux parlaient pour elle.

Trois gestes, elles faisaient trois gestes. Une répétition, une obsession. Se baisser, ramasser, se relever.  C’était leur travail, une infinité de trois mouvements. Comme j’aurais voulu les accompagner dans cette besogne, l’effectuer, prendre cette tâche ingrate pour les soulager, les récompenser. Mais ce n’était qu’un tableau. Certes,mais pour moi, un tableau vivant. Au dernier plan de ce dernier, se trouvaient des moissonneurs. Un travail rémunéré cette fois-ci, fait dans la joie et dans le bonheur. Le bonheur au travail, était-il possible pour les glaneuses ? La lumière blanche du fond du tableau contrastait avec l'obscurité du premier plan. Les femmes dans l'ombre. Ce pénible travail s'accentuait donc. Les champs de blé dorés, fraîchement coupés; la terre assombrie par la silhouette des glaneuses. Cette ligne entre la peine et la joie du monde paysan m'exaspérait. C'était un supplice, le tableau fut un supplice. J'avais changé, le tableau m'avait changé.

La visite était terminée. Le professeur qui passait de groupe en groupe m'a réveillé. Réveillé d'un rêve ou d'un cauchemar, je ne sais pas. J'étais tout seul. Les élèves étaient partis. Elle, moi, les trois femmes. Elle m'avait dit que ce n'était pas en étant perdu dans mes pensées, que le travail allait se réaliser. Je crois qu'elle se trompait...

Le travail - stéphanie

Le 23/01/17

Mon cher journal,

J’ai aujourd'hui treize ans. Pour mon anniversaire je souhaite que mon vœu le plus cher se réalise : j’aimerais plus tard, après de longues années d’études devenir pâtissier dans une grande industrie à l’étranger, car j’aime beaucoup tout ce qui est créé, customisé.  J’adore inventer des choses, le contact avec les gens et bien sûr j’adore voyager dans des pays à l’étranger. Evidemment il faudrait que j’ai un bon salaire avec de bons horaires, même si le métier de pâtissier occupe beaucoup  car il faut être précis.  De plus il y a commandes  sur commandes, des mariages et beaucoup d’autres événements.

 J’ai vu qu’il y avait de grandes industries au Etats Unis, Il y en a une en particulier à New York elle est vraiment énorme et il y a plus de 10000 salariés . Cela fait plus de deux ans que j’ai dans la tête l’idée de devenir pâtissier.  Je pense tenir cette idée de mon grand-père. Je me souviens quand je n’avais que 3 ans, au lieu de me raconter des histoires normales avec des super héros ou des comtes il me lisait des recettes de cuisine qu’il avait lui-même inventées. Mon grand-père était un très grand pâtissier français. Mon père lui aussi a suivi mon grand-père mais lui a choisi de travailler dans un restaurant. D'ailleurs il n’est jamais à la maison sauf le dimanche et encore il doit travailler sur des projets pour de nouvelles recettes. Malgré, le peu de temps libre ce métier m’intéresse énormément car j’aime beaucoup  créer, customiser, inventer des choses , avoir des contacts avec les gens . Bien sûr j’adore voyager dans des pays à l’étranger.Mais il faut que je patiente encore quelques années … En attendant, j’ai demandé à maman pour mon anniversaire un grand et épais livre où je trouve de nombreuses recettes venant de chaque pays du monde, mais surtout beaucoup de pâtisseries.

 

 

Travail: du rêve à la réalité (article) - 2e9

TRAVAIL : du rêve à la réalité

Les rêves d’enfance disparaissent face à la réalité à l’âge adulte

  Dès notre plus jeune âge, notre avenir est dans nos esprits, les rêves sont omniprésents. Chanteur, cuisinier, architecte… tous sont différents et plus ou moins réalisables. Mais nous ne pensons pas à cette difficulté quand nous sommes petits. Nos têtes sont envahies de pensées idéalistes telles qu'un bon salaire, de bons horaires, une absence de contraintes.

Ce monde utopique n’est malheureusement qu’une idée. Des rêves inaccessibles dans des secteurs trop fermés ou difficiles d’accès, des premiers emplois placés en bas de l'échelle, des salaires plus faibles, des horaire chargés. Cette réalité commence à nous atteindre lorsque nous nous posons des questions sur notre orientation et nous frappe de plein fouet quand nous entrons dans le monde du travail.

Thomas Martin, cadre dans une entreprise de logistique nous en dit plus :

« Lorsque j’avais six ans, je rêvais d’être cuisinier. A 15 ans, j’ai décidé de choisir une autre orientation et d’aller en S. A la fin de mes années lycée,  parce que je ne savais pas quoi faire, mes parents m’ont inscrit dans une université  de logistique. Maintenant, je suis cadre dans un entreprise de logistique. Certes j’ai un bon salaire, mais j’ai d’abord dû passer par des métiers mal payés. Mes horaires sont chargés et en toute honnêteté, ce n’est pas le métier dont j’ai rêvé. »

Thimoté Capro, acteur à la comédie française nous raconte comment il a accédé à ce métier :

« A huit ans, ma mère m’a inscrit dans un club de théâtre. J’ai tout de suite apprécié. Je suis allé dans un lycée spécialisé dans le théâtre. Après le bac, je suis allé au cours Florent pendant plusieurs années. Un jour, la Comédie française m’a proposé de jouer dans une pièce avec eux, j’ai accepté. Je suis ensuite entré dans leur troupe. Pour réaliser son rêve, il faut persévérer jusqu’au bout. »

L’accès aux rêves est possible mais compliqué. Comme Thimoté Capro le souligne, il faut persévérer. Il faut y mettre toute sa personne et ne pas abandonner même si avoir des contacts aide beaucoup pour s’ouvrir des portes.

Aux individus de faire le choix entre un avenir concret et un rêve plus lointain  

shalice

Le travail: une journée comme les autres - Lachaux Bilal - 2e9

UNE JOURNEE COMME LES AUTRES

Un master en psycho et voilà où ça me mène, un pauvre sous-poste  dans la R.H. de Catburry. Mais bon, je gagne ma vie, c’est ce qui compte.

Le téléphone sonne, je réponds, ils ont besoin de moi au deuxième étage, encore. Deux semaines que les jours se ressemblent et se suivent. Je remplis toujours les mêmes papiers, à la même heure, au même endroit.

Avant de descendre, je prends une aspirine, encore. Je décide d’utiliser l’ascenseur. C’est plus lent, mais ça changera du quotidien. Je sors et m’approche de la machine à café. Au dernier moment, je m’éloigne en me disant qu’il vaudrait mieux le prendre en remontant, pour changer.

Au final, ils n’ont pas eu besoin de moi, comme d’habitude. Je prends mon café et je remonte dans mon bureau, par l’escalier. Je sais qu’ils m’appellent pour me faire croire que j’ai des responsabilités, ils m’appellent en sachant qu’ils n’auront pas besoin de moi. Je m’assois sur mon fauteuil, prends une gorgée de café, il est plus chaud que d’habitude, et je me remets à remplir mes papiers. Les heures passent, je remplis mes papiers, je joue au démineur, je reprends du café et… les heures passent. Il est 19h30, l’heure de rentrer. Je range vite-fait mes dossiers, j’éteins mon ordinateur, j’enfile mon vieux trench décoloré et prends la sortie. Je marche dans la rue, je marche dans les tunnels du métro, je marche dans la foule pour me trouver une place… pas de place. Le métro arrive à ma station, j’entends l’éternelle voix de « la dame du métro » dire et redire « Saint Michel » d’une voix aussi morte qu'un résident de morgue.

Je tourne les clefs dans ma serrure. La porte s’ouvre, je retrouve mon chez moi. Je n’ai pas l’envie de faire quoi que ce soit alors, j’allume la télé, j’ouvre un placard, j’attrape le paquet de nouilles chinoises, je le prépare et je le mange devant des infos diffusant toujours les même choses « guerres, guerres, grèves, manifestations, 49.3, manifestations, grèves, guerres, guerres ». Je termine mes nouilles et pars me coucher.

Le réveille sonne, j’ouvre difficilement mes yeux. Allez, il faut se lever, et ce n’est PAS une nouvelle journée qui commence. Je prends mon petit déjeuner, je m’habille et prends le métro. . Le métro arrive à ma station, j’entends l’éternelle voix de « la dame du métro » dire et redire « Porte d’Orléans ». Je descends du wagon, je remonte hors de la station et surgis telle un cadavre venant du fin fond des Enfers. Je monte à mon bureau, pose mon vieux trench décoloré, allume mon ordinateur et récupère mes dossiers.

Le téléphone sonne, je réponds, ils ont besoin de moi au deuxième étage, encore.

Avant de descendre, je prends une aspirine, encore. Je décide de réutiliser l’ascenseur. C’est toujours mieux que l’escalier. Je sors et m’approche de la machine à café. Au dernier moment, je m’éloigne en me disant qu’il vaudrait mieux le prendre en remontant, ça fait toujours plaisir d’avoir une boisson lorsqu’on classe des centaines de dossiers.

Au final, ils n’ont pas eu besoin de moi, comme d’habitude. Je prends mon café et je remonte dans mon bureau, par l’escalier. Je m’assois sur mon fauteuil, prend une gorgée de café, il est moins chaud qu’hier, et je me remets à remplir mes papiers. Les heures passent, je remplis mes papiers, je joue au démineur, je reprends du café et… les heures passent. Il est 19h30, l’heure de rentrer. Je range vite-fait mes dossiers, j’éteins mon ordinateur, j’enfile mon vieux trench décoloré et prends la sortie. Je marche dans la rue, je marche dans les tunnels du métro, je marche dans la foule pour me trouver une place… pas de place. Le métro arrive à ma station, j’entends l’éternelle voix de « la dame du métro » dire et redire « Saint Michel » d’une voix aussi morne qu'un fossoyeur.

Je tourne les clefs dans ma serrure. La porte s’ouvre, je retrouve mon chez moi. Je n’ai pas l’envie de faire quoi que ce soit alors, j’allume la télé, j’ouvre un placard, j’attrape le paquet de nouilles chinoises, je le prépare et je le mange devant des infos diffusant toujours les même choses « élections, guerres, guerres, grèves, manifestations, 49.3, manifestations, grèves, guerres, guerres, élections». Je termine mes nouilles et pars me coucher.

Le réveille sonne, j’ouvre difficilement mes yeux. Allez, il faut se lever, et ce n’est PAS une nouvelle journée qui commence. Je prends mon petit déjeuner, je m’habille et prends le métro. . Le métro arrive à ma station, j’entends l’éternelle voix de « la dame du métro » dire et redire « Porte d’Orléans ». Je descends du wagon, je remonte hors de la station et surgis tel un cadavre venant du fin fond des Enfers. Je monte à mon bureau, pose mon vieux trench décoloré, allume mon ordinateur et récupère mes dossiers.

Le téléphone sonne, je réponds, ils ont besoin de moi au deuxième étage, encore.

Avant de descendre, je prends une aspirine, en fait j’en prends deux, et même plus encore… au moins, ça changera du quotidien.

Bilal LACHAUX

Le travail - 2e9 joris

Esclavage corporel

 

  A vous ma mère, morte au travail

Nous transmettre le gout de l’effort

Vous auriez pu vous occuper de votre marmaille

Pour nous voir gagner de l’or

  

   A vous ma mère, morte à la tache

Se sacrifier pour nous éduquer

Qui l’eût cru , de façon si lâche

Rentrer tard le soir sous nos regards effarés

 

   A vous ma mère, morte incomprise

Pour votre travail nous laisser seul ici

La voilà donc votre terre promise

Pour ne pas mourir d'anorexie

 

   A vous ma mère, morte meurtrie

Votre travail nous méprisions

Repoussée par ceux à qui elle a donné vie

Le considérant telle une prison

 

  A vous ma mère, morte prostituée

Vous considérez votre travail banal

Dans le but de nous aider

Même si cela vous fait mal

 

  A vous ma mère, morte à nous raconter

Sa plus grande fierté : nous voir médecin

Nous dire que le travail c’est la santé

Un travail sain pour un homme sain

 

  A vous ma mère, morte à vous saouler

Votre travail couleur grisaille

Pour oublier votre nuit passée

Sur votre corps lire le braille

 

Joris Soisson

 

10 novembre 2016

Succès - 2e9

Le passage devait être pour bientôt. Mirai Haru devait changer de PDG : Monsieur Akai Fukuro devait transmettre son entreprise ainsi que sa résidence, la Villa Aurore à son fils unique, le jeune Akai Kaze.

Les jours passaient, et nous, les ouvriers de Mirai Haru ne savions pas à quoi nous attendre. Devions-nous être inquiets ou justement nous réjouir de ce changement ?

Tsukilegy, la ville QG de l’entreprise où se trouve également la Villa Aurore était en effervescence. Entre la rénovation des appartements Akai, et la préparation de la cérémonie de passage, le calme était parti en vacances loin d’ici.

 

         Un jour, cela devait être un mardi ou un jeudi, un jour que je n’appréciais pas particulièrement, le jeune Kaze vint me voir à mon poste. Il me demanda de le suivre, ce que je fis. Il se mit à me parler d’une éventuelle augmentation, voire une promotion. Non, ce n’était pas une éventualité, c’était même une promesse.

J’étais surpris ! Il y a de quoi quand on sait que j’étais un jeune employé débutant.

 

         Je l’ai longtemps gardé pour moi, ce dialogue. Je ne pouvais dire à personne que le futur PDG lui-même m’avait promis un poste avec un meilleur salaire alors que je ne suis qu’un moucheron dans cette grande entreprise qu’est  Mirai Haru !

Cette pensé m’a longtemps hanté, pourtant, je me suis rendu compte que tous les ouvriers n’étaient pas aussi discrets que je pouvais l’être. On entendait des « Je vais avoir une promotion, bientôt je serai mieux payé que toi, Monsieur Akai Junior est venu me parler en privé… »

 

         Messieurs Akai passaient souvent vérifier l’avancement des travaux de la Villa Aurore et les comptes de l’entreprise. La date buttoir se faisait sentir. Autant dire que tout le monde se tenait à carreau et les faux pas paraissaient fatals.

 

         Le jour arriva, le passage de pouvoir se fit sous l’admiration et l’attente de tous les employés impatients.

La première semaine fut une véritable fête, tout le monde n’avait en tête qu’Akai Kaze, imaginant leurs rêves professionnels se réaliser avec les promesses du successeur.

Cependant, plusieurs mois passèrent et aucun changement n’avait été opéré, la déception engendrée avait provoqué la colère de certains, ils restaient pourtant silencieux de peur de perdre leur emploi et  de voir les promesses faites complètement rompues.

 

         Or, tous mes espoirs se sont estompés le jour où j’ai perçu une conversation téléphonique d’Akai Kaze.

J’étais simplement en train de remettre mon rapport mensuel à l’administration, et je l’entendis. « Oui, j’ai fait exactement ce que tu m’as dit. OUIII, CA A FONCTIONNE COMME TU L’IMAGINAIS ! Avoir berné tout le monde m’a apporté la grâce de ces pantins. »

J’ai tenté de faire un rapport à tous les employés que je trouvais, mais ils ne me croyaient pas, c’était juste une bande de moutons qui continuaient de suivre les ordres en attendant que vienne la récompense.

Je décidai de démissionner, et de prévenir la police. Ils me rirent au nez en me soufflant de partir « raconter mes salades ailleurs ».

Tous mes efforts étaient vains, personne ne me croyait. J’avais tout perdu : crédibilité, emploi, argent, et respect.

Hors un jour, la chance passa devant moi, et je réussis à la saisir : Akai Kaze, au téléphone, dans la rue. Je sortis mon smartphone et allumai en vitesse l’application Magnétophone. Je suivis le jeune PDG en essayant d’enregistrer avec discrétion sa conversation. Arrivé dans une rue isolée, toutes les informations que je voulais capturer se firent entendre. Chiffres de l’entreprise, nom de l’interlocuteur, méthode de manipulation… Toutes ces infos étaient capturées par mon Smartphone.

Vu l’heure, la plupart des employés de Mirai Haru avaient fini leur travail. Je décidai donc d’opérer le lendemain.

Et ce jour d’attaque fut fructueux.

Je m’infiltrai dans l’entreprise, ayant gardé mon badge. Connaissant parfaitement les bâtiments, je pus me diriger vers la salle de contrôle. J’attendis que l’employé un charge de cette zone aille à sa pause-café et entrai dans la salle. Je branchai mon Smartphone au PC et diffusait la conversation que j’avais capturée la veille.

« Personne ne sait, Kuroe. Ce ne sont que des employés, avec notre stratagème, ils m’écouteront jusqu’à avoir leur récompense, comme des petits chiens. Les chiffres de Mirai Haru ? Je m’enrichis ! Et ce n’est pas comme si j’allais partager… Comment ça toi ? Oui, je partagerai avec toi… Si je compte augmenter les salaires ? BIEN SÛR QUE NON ! »

C’en était fini, pour lui, pour l’entreprise, un énorme scandale.

Je sortai du bâtiment avec la même bruyance et la même révolte que les autres employés. Cependant, je m’isolai en sortant pour espionner de loin les faits et gestes de toutes ces personnes. Ils se dirigeaient tous en un même point. Tout Tsukilegy était en effervescence.

Tandis que j’entrais dans la foule des voitures et des camions, entre les hauts murs des immeubles, il me semblait que j’entendais très loin, les cris sauvages des hommes de main de la ville, qui étaient en train de faire tomber l’une après l’autre les portes de la villa Aurore.

 

 

Camille Alvarez

L'entretien du Diable - 2e9

L’entretien du Diable

 

C’était un samedi d’hiver comme les autres. Il était six heures et demie, le ciel dehors commençait à s’éclaircir. Je me suis réveillée dans mon lit, dans un coin du petit studio où j’habitais à l’époque avec ma fille de six ans. Je me suis levée, j’ai enfilé ma robe de chambre et je suis sortie sur mon balcon, une tasse de chocolat chaud à la main, ma fille dans les bras. L’air du matin était frais, et la vue sur Paris magnifique. Puis, à huit heures, je partis, pris le bus. Lily me tenait la main avec une force incroyable, et cachait son visage dans ma jupe. Je me rendais à mon travail, comme tous les jours de la semaine.

J’arrivai avec un peu de retard. Je me dirigeais vers mon bureau quand une petite affiche attira mon attention. « Nous recherchons une petite fille d’environ six ans, brune aux yeux bleus, pour poser pour une grande marque de vêtement. Merci de nous contacter le plus rapidement possible au 06. **.**.**.**. Rendez-vous à la Villa Aurore, La Baule » Je regardai ma fille. La peau blanche, ses yeux bleus contrastant avec ses cheveux noirs de jais, elle ressemble à un ange. J’arrachai l’affiche du tableau d’affichage, la fourrai dans ma poche, et pris ma fille dans mes bras.

J’arrivai dans mon bureau essoufflée, et commençai à trier les papiers. Lily me regardait de ses grands yeux bleus, mais ne dit rien. Elle ne parlait jamais. Je regardai l’affiche avec plus d’attention. Qui dit grande marque dit argent, et j’en avais vraiment besoin. Mais imaginer ma fille, à la vue de tout le pays, n’était pas facile. Je me dis que je devais en parler d’abord avec Lily, car c’était bien d’elle qu’il s’agissait. Je lui expliquai. Elle m’écoutait, me fixant, fixant ma bouche, mes yeux. Puis quand j’eus fini elle hocha la tête. Elle était d’accord. Elle me sourit.

Lily était muette, et atteinte d’une maladie cérébrale qui la rendait fragile et extrêmement timide. Elle était pourtant extrêmement intelligente, des tests l’avaient prouvé.

A la fin de la journée, je rentrai avec Lily faire nos valises. Le lendemain, nous partîmes. Nous atteignîmes l’adresse donnée par l’homme au téléphone. Nous découvrîmes alors une immense maison, et, à l’entrée, un panneau en lettres d’or : Villa Aurore. La marque Aurore était une immense marque de vêtements pour tous les âges, mondialement connue. Je m’approchais, ma fille dans mes bras, quand soudain j’entendis un cri. Un garde s’approchait à grands pas.

«       Stop, qui êtes-vous ?

-Je m’appelle Meredith Jackson-Delgarde. Je viens pour l’annonce…

-Vous avez dit… Jackson-Delgarde ?

-Oui, c’est ce que je viens de dire.

-Et bien… Le… Le patron vous attend. Entrez dans la Villa et ensuite tout droit puis prenez la quatrième à droite, c’est la porte au fond du couloir.

-Très bien, merci beaucoup."

Le garde me regarde, l’air contrarié et soucieux. Je ne m’en préoccupe pas et suis ses instructions en entrant dans l’immense demeure.  Nous arrivons dans une salle aussi bien décorée que les couloirs. Un homme était à la fenêtre. Un thé bien chaud refroidissait dans un service à thé aux rainures dorées.

"Ah, voilà enfin la dernière enfant. Approchez, prenez une tasse de thé".

Il observa rapidement ma fille, et soudain, une lueur envahit son visage.

"Mais dîtes moi, votre fille est parfaite pour notre publicité ! Madame, vous êtes engagée. Enfin… votre fille est engagée ! Voulez-vous bien la laisser avec nous quelques heures, vous pourriez aller au centre commercial en attendant.

-Merci, mais je préfère rester avec elle.

-Je ne préfèrerais pas… Souvent la présence des parents peut déconcentrer les enfants. Ma puce, tu vas bien survivre deux heures sans ta maman hein ?

Lily regarde l’homme de ses grands yeux bleus. Evidemment elle ne répondit pas, et l’homme sembla soudain énervé.

"Ma fille est muette. Mais pas sourde, ni idiote. Et je pense qu’elle est d’accord".

Son visage s’éclaircit de nouveau.

"Parfait, alors à toute à l’heure."

Je sortis de la salle avec un pincement au cœur. Je ne supportais pas de laisser ma fille si fragile aux mains d’un inconnu.

Alors que je marchais dans le couloir. J’entendis une voix.

"Meredith ! Attends !!!"

Je me retournai, surprise. Devant moi se tenait Alex Jackson, mon « ex »mari, le père de Lily. Nous nous étions connus au lycée, et nous nous sommes mariés pendant nos années de fac. Deux ans plus tard, je rentrai d’une échographie, j’allais lui annoncer que j’étais enceinte, mais quand je suis arrivée à la maison, il n’y était pas, et ses affaires non plus. Il avait disparu du jour au lendemain, sans laisser de traces, et j’avais dû élever ma fille seule.

"Que fais-tu là ?

-J’ai accompagné ma fille, pardon, NOTRE fille à l’entretien pour la publicité.

-Notre fille ? Comment ça ?

-Le jour où tu es parti, j’allais t’annoncer que j’étais enceinte. Je revenais d’une échographie, non pas d’un rendez-vous chez le médecin, comme je te l’avais dit.

Alex semble troublé, et des larmes inondent ses yeux, et bientôt ses joues.

"Je veux m’expliquer avec toi. Je suis parti car je le devais. Tu te rappelles de Guillaume, mon meilleur ami ? Il a été arrêté par la police, qui a trouvé de la drogue dans son bureau. Beaucoup. Et cette ordure m’a accusé à sa place, disant que je lui avais demandé de cacher mon butin dans son tiroir. La police est venue m’arrêter, et j’ai décidé de prendre mes affaires et de partir, car Gui’ avait réuni suffisamment de fausses preuves pour que je sois immédiatement jeté en prison. Je ne voulais pas te faire vivre ça. J’ai déménagé ici, où devait se dérouler le procès. Et quand on a enfin su qu’il m’avait accusé à sa place, au bout d’un an, je me suis dit que tu avais tourné la page, que tu avais retrouvé quelqu’un, et je ne voulais pas faire irruption dans ta vie et tout chambouler. Alors j’ai pris le boulot de garde de la villa qui était bien payé."

Je le regardais dans les yeux. Je savais qu’il ne mentait pas. D’énormes larmes roulaient sur ses joues.

"Je suis désolé, vraiment vraiment désol…"

Je ne le laissai pas finir, et l’embrassai. C’était comme si pendant ces six ans, nous ne nous étions jamais quittés. Je voulais qu’il revienne.

"Reviens dans nos vies, à Lily et à moi. Nous avons toutes les deux besoins de toi. Notre fille est parfaite. Et intelligente. Tu vas l’adorer. Surveille, et préviens-moi quand Lily sort."

Il me sourit, soulagé.

"Très bien, à toute à l’heure.

-Mais, au fait, comment tu as su que j’étais là ?

-Un collègue, qui gardait l’entrée, et qui t’a reconnu grâce à ton nom".

Je comprenais maintenant mieux la tête soucieuse du garde de l’entrée. Je souris.

Je sortis de la Villa Aurore, et allai au centre commercial, comme l’avais suggéré l’homme.

Je regardais des chaussures pour ma fille quand je reçus un appel d'un numéro inconnu. Je répondis :

"Allô ? Qui est-ce ?

-Meredith, c'est Alex, vient vite à la Villa !!!

-Quoi ? Pourquoi ? Que se passe-t-il ?

-L'homme que tu as vu,ce n'était pas le chef de Aurore, mais un terroriste !!!

-Qu... Quoi ???

-Il a tué le chef, et a pris sa place. Puis il a inventé cet entretien pour prendre des petites filles en otage. Il menace de les tuer, ou même pire, de les torturer à mort si  la France ne capitule pas contre les islamistes, et que nous ne nous convertissons pas tous à l'islam !!!

-Comment avons- nous pu nous retrouver là ?! Et Lily ??? Je ne te l'ai pas dit, mais elle est malade. Elle est très fragile psychologiquement. Le moindre choc risque de la traumatiser à vie.

-Oh non, c'est pas vrai ! L'armée est prévenue, elle est en ce moment sur la route de la Villa Aurore. Viens vite !

Le métro arrivait dans longtemps, je décidai de courir sur le bord de la route.

Tandis que j'entrai dans la foule des voitures et des camions, entre les hauts murs des immeubles, il me semblait que j'entendais très loin les cris sauvages des hommes de main de la ville, qui étaient en train de faire tomber l'une après l'autre les portes de la Villa Aurore.

 

Noémie A.

 

 

Charlène - 2e9

Charlène était une jeune femme  qui  venait d’emménager dans un petit studio près de la Capitale .Charlène était  cuisinière dans un restaurant près de la tour Eiffel. Elle cuisinait de tous les plats en sauce, épicés, des soupes, des entrées, des déserts, des viennoiseries mais ce qu’elle préférait faire, c’était les confitures ! A la fraise, à la framboise, à l’abricot, à la figue, à la pêche… Bref  cuisinière était son métier mais aussi sa passion. Dans la cuisine, sur son buffet, il y avait au moins une vingtaine de pots de confitures, rangés par couleur et saveur.

Cela faisait bientôt une semaine que tout se passait pour le mieux, à la maison comme au travail. Un soir Charlène rencontra un homme appelé Evan qui changea sa vie… Tous les deux étaient heureux, Charlène emménagea chez lui, c’était une superbe histoire d’amour. Mais un soir elle rentra du travail et vit son mari avec sa maitresse et ce fut le drame.

Charlène bien décidé à le tuer décida de l’empoisonner. Elle organisa un diner romantique afin de pouvoir mettre son plan à exécution. Lors du diner elle alla dans la cuisine, prit deux verres à champagne dans une main et dans l’autre la mort-aux-rats. Elle verse le poison dans le verre, remplit le reste avec du champagne et l’amène à son cher et tendre mari. Ils commencèrent à boire et dans la seconde qui suivait Evan s’écroula par terre et Charlène le regardant souffrir termina sa coupe.

Sur l’évier, elle prit quelques vieux pots de confitures vides. A quoi bon faire des confitures, elle en avait un plein buffet. Elle prit également quelques torchons, un paquet de mort-aux-rats au trois-quarts vide, et s’en alla mettre le tout aux ordures. Il y avait bien vingt ans qu’on n’avait pas vu de rat dans la maison.

                                                                                                                            

H.A

le peintre aux mille couleurs - 2e9

Le bleu obscur de la nuit tomba sur ce magnifique paysage. Une belle lune claire et lumineuse se dessinait dans le ciel. Une falaise s’élevait sur la mer. Celle-ci remplissait le magnifique paysage de Chine,  qui ressemblait de plus en plus à une photo de carte postale. En bas de cette falaise, une barque apparaissait peu à peu,  avec, à l’intérieur, deux hommes,  un peintre Wang-Fô et son disciple Ling. Un tablier autour de la taille, une palette de peinture dans la main gauche et un pinceau dans l’autre, il peignait le paysage qui  se dessinait sous cette nuit claire et douce. Ling son disciple, observait avec attention le peintre et lui faisait part de chaque détail qui apparaissait. Quelques étoiles commençaient  à apparaitre dans un ciel lumineux que les deux hommes observaient avec  inspiration. Sur la falaise des maisons chinoises se construisaient, créant ainsi un petit village qui allait, peu à peu être habité. La végétation commençait à apparaitre sur les quelques rochers et la haute falaise.

 Dans leur barque, Wang-Fô continuait de peindre le paysage face à lui, en ajoutant chaque petit détail qu’il remarquait. Le ciel s’éclaircissait peu à peu,  les étoiles brillaient de plus en plus, la falaise commençait à verdoyer, des chinois s’installaient dans leurs nouvelles habitations rouges et blanches. La mer se réveillait peu à peu qui faisait agiter quelques petites vagues, faisant bouger la barque du peintre qui s’éloigna vers le large.

Une buée d’or s’éleva et se déploya sur la mer. Enfin la barque vira autour d’un rocher qui fermait l’entrée du large, l’ombre d’une falaise tombait sur elle ; le sillage s’effaça de la surface déserte, et le peintre Wang-Fô et son disciple Ling disparaissent à jamais sur cette mer de jade bleu que Wong-Fô venait d’inventer.

Tiffany

La source lumineuse - 2e9

   Ling arriva dans l’atelier de son maître Wang-Fô. Vu de l’extérieur, le bâtiment paraissait vraiment petit, mais une fois la porte en bambou passée, une grande salle vitrée donnait sur un jardin magnifique qu’une petite source remplie de poissons aux multiples couleurs dominait. Sur le côté droit, des portes en papier séparaient une petite pièce plus renfermée qui servait au maître de Ling lorsqu’il voulait se reposer. Ling était disciple de Wang-Fô ; depuis quand ? Il ne savait plus, mais à chaque fois qu’il rentrait en ce lieu il était émerveillé, et restait béat devant tant de beauté.

   Un homme, vieux, avec une longue moustache blanche et des cheveux dont la croissance avait cessé aux épaules entra dans la pièce, il avait un air grave et strict, ses habits traditionnels et son comportement montraient qu’il était un sage. Ling et Wang-Fô se saluèrent. Wang-Fô ordonna de peindre, alors on peignit.                                                                                                                                                                                                                                                                                                Ling pris un pinceau souple, installa une toile vierge sur un chevalet, et traça une ligne ; fluide ; propre ; puis une autre, et encore une. Une heure plus tard, Wang-Fô qui était resté derrière lui avec un air stoïque, commença  à froncer ses sourcils, laissant apparaître des plis de front et du nez marqués, les  pointes  de ses longs sourcils se relevaient petit à petit tandis que leurs têtes descendaient progressivement vers l’avant. Il se leva d’un coup, arracha l’outil des mains de Ling et lui demanda  ce qu’il lui avait appris. Ling, confus, voyant que son maître n’était pas satisfait, le regarda d’un air désolé.

   Wang-Fô lui parla d’une voix claire et lui dit qu’il fallait faire rêver le spectateur d’une œuvre. Il se mit à peindre. D’un mouvement impeccable. Face au jardin. Où étaient-ils ? La source se transforma en un immense océan surplombé d’une gigantesque  colline. Une péninsule de  terre zinzolin s’engouffrait sous le vert-d ‘eau de la mer. Ils étaient sur l’eau.

   Une buée d’or s’éleva et se déploya sur la mer. Enfin la barque vira autour d’un rocher qui fermait l’entrée du large ; l’ombre d’une falaise tomba sur elle ; le sillage s’effaça de la surface déserte, et le peintre Wong-Fû et son disciple Ling disparurent à jamais sur cette mer de Jade bleu que Wong-Fû venait d’inventer.

 E.A

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