s'exprimer, partager, créer, échanger...au lycée Marie Curie de Versailles

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Atelier d'écriture

Atelier animé par Mme Gadal, professeur de lettres

Fil des billets

11 mai 2017

Si La Fontaine m'était joué le loup et le chien

Le loup croise le chien dans la forêt, attaché à un arbre.

LOUP : Tiens, monsieur le dogue a des vivres devant lui ? Cela le dérangerait-il  de me prêter un peu de provisions, ou serait-ce trop généreux de sa part ?

CHIEN : Pourquoi me demandez-vous de vous en donner alors que toute la forêt est à votre disposition ?

LOUP : Justement, je me préparais à une chasse matinale, et c’est alors que je vous ai vu au loin aussi puissant que beau, poli, avec une silhouette bien grasse. Vous savez, passer ses jours à chercher du gibier peut s’avérer rébarbatif.

CHIEN : Il ne tient qu’à vous d’avoir la même prestance que moi. Suivez-moi et votre destin sera bien meilleur qu’il ne l’est jusqu’à  présent. Ou bien suivez votre meute de cancres, pleine de pauvres diables, dont la condition est de mourir de faim.

LOUP : Votre proposition est alléchante, mais quel  va être mon rôle ?

CHIEN : Pas grand-chose, juste jouer votre rôle de gardien. Pour en retour manger à votre faim, sans parler de maintes caresses.

LOUP : Manger à ma faim ? Etes- vous sûr ?

CHIEN : Tout est à votre disposition : os de poulets, os de pigeons, tel sera votre salaire.

Le loup jette un bref regard derrière le dogue.

LOUP : Qu’est-ce là ?

CHIEN : Quoi ? Mon collier ? Une simple laisse. Je suis attaché.

LOUP : Attaché ? Vous n’êtes donc pas en liberté ? Vous ne courez pas là où vous souhaitez ?

CHIEN : Voulez-vous manger ?  C’est le prix à payer.

LOUP : Cela n’a aucun intérêt de vous suivre si je reste collé à un arbre. La liberté vaut bien plus que de brefs os peu nourrissants et une vulgaire nourriture. Je préfère vous laisser tout seul, attaché, et mener une vie bien plus méritante que la vôtre.

Le loup s’enfuit alors  en courant

                                                                                                                                                                                     

                    Angelo, Hugo

Si La Fontaine m'était joué Les Obsèques de la lionne

Renard : en courant Sire ! Sire ! Il y a dans cette salle une personne qui ne pleure pas la défunte reine.

Roi : criant  Comment ? Que dis-tu ? Il y a donc quelqu'un dans cette assemblée qui ose salir la mémoire et l'honneur de ma femme ? Dis-moi qui est cet infâme personnage !

Renard : hésitant Hum … Je ne sais pas … Je n'ai pas bien vu … Peut-être me faudrait-il quelque chose pour me rafraîchir la mémoire.

Roi : autoritaire  Parle et tu seras récompensé.

Renard : avec un large sourire Oh je suis sûr que monseigneur saura se montrer généreux à mon égard tellement son âme est bonne. C'est le cerf qui ne larmoie pas.

Roi : à part  Le cerf ? Mais pourquoi ? (Hurle)Cerf ! Traître ! Viens me voir immédiatement et dis-moi pourquoi tu n'as pas de chagrin.

(Le cerf court vers le roi en s'offusquant) Votre Majesté ! Je ne peux pas croire que vous m'accusiez de trahison. La lionne m'avait confié avant son dernier soupir qu'elle ne voulait point que nous la pleurions. Au contraire elle voulait qu'on se réjouisse de sa mort car elle disait qu'elle ne mériterait point nos condoléances. Quelle âme humble avait notre reine ! (À part)Pourquoi la pleurerais-je, cette femelle qui a étranglé ma femme et mes enfants !

Roi : Si la reine t'a dit cela avant de mourir, alors nous exaucerons sa prière.

M.G & L.D

Si La Fontaine m'était joué Le loup et le chien

Le Loup et le Chien

 

Le loup arrive

Le loup : en aparté : Enfin un chien à attaquer (se frotte les mains)… Je vais pouvoir le déguster lentement… J’ai tellement faim  (Choqué) Ce chien est tellement mastoc !

Le chien : s’approchant : Alors le loup… on a un petit creux ? (se moquant) Tu es si maigre que l’on dirait un clou.

Le loup : craintif  Bonjour monsieur le chien,

Que vous êtes beau !

Que vous êtes robuste !

Que vous êtes grand !

Que vous êtes majestueux !

Le chien : fier de lui  Avec un peu d’exercices et quelques brebis à dévorer, ton physique sera pareil au mien. Le meilleur serait que je t’aide à devenir  plus puissant.

Le loup : hésitant Mais... mais que faire ?

Le chien : Presque rien. Il te suffira d’être comme un chaton tout mignon, te faire aimer des autres, te rendre indispensable aux hommes et te faire apprécier de toutes les familles.

Le loup : Mais au fait, qu’as-tu autour du cou ?

 Le chien : embarrassé Euh…Euh…  Ce n’est rien.

Le loup : s’interrogeant A quoi sert cela ?

Le chien : Je suis juste attaché à simple crochet relié par une corde… Je garde la maison de mes maitres.

Le loup : surpris De tes maîtres ? Tu ne cours donc point !

Le chien : Pour quoi faire ?

Le loup : Tu me donnes donc des leçons mais tu n’y connais rien ! Ma liberté est plus importante à mes yeux que la solidité de mon corps  (s’en va en courant)


     Tiffany et Elisa

Si La Fontaine m'était joué Les animaux malades de la peste.

Les animaux malades de la peste.

Les animaux sont remplacés par des êtres humains qui gardent le caractère de leur animal représentatif. Le lion est un vieil homme gros et barbu dirigeant son royaume, le renard quant à lui est une femme âgée avec de longs cheveux roux et un air sournois. L’âne est un jeune homme apeuré avec un air idiot et le loup une femme imposante à la voix rauque.

M. Lion seul au milieu de la scène, d’un air désespéré : Quelle est donc cette malédiction qui nous frappe là ? La peste a rendu tous les habitants du château  malades et aucun des sorciers ou marabouts que j’ai pu rencontrer jusqu’à présent n’a pu résoudre ce problème

Mme. Renarde qui était cachée derrière un des murs près du château

Vous avez tort, monsieur, vous n’avez pas vu tous les sorciers du village, vous ne vous êtes pas rendu dans les coins les plus sombres et reculés de la forêt interdite.

M. Lion L’homme se retourne d’un coup, ayant entendu les parole de la renarde, il cherche d’où cette voix peut provenir tout en sortant son épée de son fourreau: Qui est là ?! Montrez-vous à moins que vous ne préfériez que je vous abatte d’un coup d’épée !

Mme. Renarde Avançant vers lui, en sortant de l’obscurité :Doucement  votre altesse, nous n’avons pas besoin d’employer la violence en ce jour si malheureux.

M. Lion : Qui êtes-vous ? Je ne vous ai jamais vue au royaume

Mme. Renarde Avec un sourire sournois : Je suis tout simplement la sorcière la plus compétente que vous n’ayez jamais pu voir auparavant et je suis là pour vous proposer un marché : je peux vous donner le remède de cette maladie à une seule condition, que  vous trouviez le coupable de cette épidémie.

M. Lion tournant en rond, hésitant à répondre : Je ne sais pas trop, personne n’est vraiment responsable d’une maladie... Mais cela prend trop d’ampleur et vous êtes ma dernière option. Alors j’accepte... ( Il se rend face à son peuple dans lequel un âne naïf tente de se rendre héroïque) : Oh ! Mes chers sujets, la maladie emporte de plus en plus d’habitants ici, nos amis, nos voisins, nos enfants, il faut prendre des mesures conséquentes ! Pour ce, le plus courageux se désignera comme coupable de cette maladie, nous avouera ses péchés et le destin se chargera de la suite.

Murmure dans la foule, des yeux paniqués se croisent

Mme. Loup d’un ton rebelle : Ce ne sont que des enfantillages ! Il n’y a rien d’héroïque ! Rien ne peut guérir cette maladie.

L’âne : J’avoue... J’ai souvenance qu’en un pré de moines passant, la faim, l’occasion, l’herbe tendre, et, je pense, quelque diable aussi me poussant, je tondis de ce pré la largeur de ma langue. Je n’en avais nul droit, puisqu’il faut parler net. Le coupable le plus évident ici est donc moi, mes péchés sont trop imposants pour qu’un autre de ces habitant soit désigné coupable (il se met à terre, à genoux) abattez moi ci c’est le sort qui m’attend…

L’âne ferme les yeux en attendant sa sentence, quand il les ouvre à nouveaux, la renarde est en face de lui avec de nombreux ânes à ses côtés

Mme. Renarde : Tu as fait le bon choix mon enfant, ces idiots n’avaient aucune idée de l’intelligence qui se cache en toi, et ils en paieront le prix, maintenant que vienne à toi la douce vie tant rêvée et méritée parmi tes amis.

 

Johanna Grelet-Vallon et Rime Flégeau-Kihal

Si La Fontaine m'était joué Le Savetier et le Financier

Scène 1

Rue campagnarde, nuit

Le financier sort de chez lui, avec un air en colère.

Le Financier

Il chante encore à cette heure !

La lune est déjà haute dans le ciel, quand cela va-t-il s’arrêter ?

J’ai besoin de dormir pour être un bon travailleur,

Je ne peux plus supporter ce petit cordonnier.

L’homme frappe violemment à la porte du savetier. Personne ne vient ouvrir.

Le Financier

Il chante si fort qu’il n’entend personne d’autre que lui !

Quel malotru, réveiller les gens en pleine nuit !

Il faut que cela cesse.

Demain, dès le lever du jour, j’irai me plaindre en vitesse !

Il tourne les talons, et entre vite dans sa maison.

Scène 2

Le matin, au lever du soleil

Le financier sort de chez lui. Il frappe à la porte du savetier. Ce dernier lui ouvre après quelques minutes.

Le Savetier

Cher voisin !

Quel bonheur de vous voir de si bon matin !

Mais vous semblez empli de haine.

Dites-moi ce qui vous amène.

 

Le Financier

Ce qui m’amène, j’entends ?

Cela devrait vous paraître évident !

Je crains de ne pas comprendre,

Ce que mon voisin me demande.

Le Savetier

Vous arrivez chez moi et me réveillez,

Savoir pourquoi est mon souhait.

Le Financier

Vous réveillez ? N’est-ce pas ce que vous avez fait ?

Des nuits durant je n’ai pas pu trouver le sommeil, à cause de votre vacarme tonitruant.

Le Savetier

Tonitruant ? Quel mal y a-t-il à chanter souvent ?

Vous devriez essayez si vous trouvez le temps,

C'’est un passe-temps bien décontractant.

Le Financier

Dormir aussi me décontracte. Si vous chantez la nuit et dormez le jour,

Combien gagnez-vous par an, pour bien vivre aux alentours ?

Le Savetier

Ce n'est point ma manière de compter de la sorte, et je n'entasse guère.

Et je suis heureux si j’ai déjà assez pour chauffer ma chaumière,

Et avoir chaque jour une miche de pain,

Et pouvoir de temps en temps, tout simplement prendre un bain.

Le Financier

Si vous voulez de l’argent, prenez ces cents écus,

Et taisez-vous rapidement.

Il lui tend une bourse bien remplie. Le Savetier fort surpris, prend la bourse et le regarde suspicieusement.

Le Savetier

Si vous vraiment voulez me payer, afin que je me taise,

Je prends les écus,mais sans que cela me plaise.

Sachez-le, cher voisin, je me tairai la nuit, mais le jour je chanterai,

car c’est vraiment ce qui me plait.

Le Financier

Enfin, je vais avoir la paix.

La journée je travaillerai, sans pouvoir vous entendre,

Et la nuit, je dormirai,

Et vous pourrez apprendre.

Il laisse le garçon seul, étonné, les cent écus à la main.

Le jeune homme se retourne d’un coup, ouvre la trappe de la cave, et descend y cacher la bourse.

Scène 3

La nuit, de nouveau

On entend une cavalcade dans les escaliers, et le Savetier sort de chez lui.

Le Savetier

J’ai entendu un bruit,cela ne fait aucun doute,

Serait-ce un voleur venu voler mes richesses ?

Je n’ai pas pu chanter, inquiet pour mon secret,

Et voilà maintenant,

Qu’on vient pour le voler.

Montrez-vous, brigand,

Que je puisse de ce pas vous arrêter.

Un chat sort de l’ombre et se frotte aux chevilles du jeune homme.

Le Savetier

Je ne suis pas très malin,

 A crier au loup juste pour un félin.

Mais ce n'est pas la seule raison de mon ressenti, car pour avoir été acheté,

Je me suis inquiété et, de toute la journée, je n’ai pas pu chanter.

Au moindre Ré que je voulais pousser,

Ma gorge se nouait à cause d’un trésor qui aurait pu être volé.

Je dois mon aphonie à mon vilain voisin, qui pour me faire taire, 

Et dans son propre intérêt,m’a volé ma voix,me donnant ce trésor

Qui m’a noué la gorge toute la journée.

Il va chercher la petite bourse dans sa cave, et se dirige d’un pas décidé vers la maison du Financier. Il frappe durement à la porte. L’homme ouvre cette dernière d’un air endormi.

Le Financier

Eh là, qui vient frapper à cette heure.

Moi qui croyais enfin pouvoir dormir, je me suis bien trompé,

C’est le cas de le dire.

Voisin ? Qu’est-ce qui vous amène,

Alors que vous ayant payé,

Je pensais soulager ma peine ?

 

Le Savetier, en colère

Vous croyiez me faire un cadeau,

Avec ce présent empoisonné qui m’ôte les mots ?

Si vous n’êtes pas heureux,

Reprenez vos écus, et servez-en vous mieux,

Pour par exemple, si en cet endroit vous n’êtes pas comblé,

Les utiliser pour déménager.

Sur ce, bonne nuit cher voisin,

Je m’en vais, n’espérant plus vous voir demain.

 

Noémie A.

04 mai 2017

Si La Fontaine m'était joué Le loup et Le chien

Le Loup et le Chien

La scène se déroule dans le centre-ville, sur la place principale.

Le clochard - Sans richesse, ni sous je contemple le monde et ces gens… Passant en riant et en mangeant, croissants et glaces à la main. Et moi je suis assis sur ma marche et je goûte à la vie seulement par les yeux.

(Un homme dodu rentre en scène, le majordome. Il se dirige vers le clochard.)

Le majordome- Cher monsieur ! Cela fait bien trop longtemps que je vous vois sur votre marche mourir de faim et de froid.

Le clochard- Sans travail et sans sous je ne peux être indépendant.

Le majordome - Avec conviction et entrain, faisant des grands gestes : Je travaille ! Et je peux me nourrir sans les sous !

Le clochard- Peu convaincu : Alors quel est votre secret ?

Le majordome - Je suis majordome, ma famille me nourrit et me loge !

Le clochard- Je regrette, c’est impossible.

Le majordome - Pourtant mon ventre et mon visage fortement arrondis ne sont pas une illusion, ils en sont la preuve !

Le clochard- Vous me faites croire à l’impossible !

Le majordome - Alors venez avec moi et jugez par vous-même !

Le clochard- Etes- vous sincère ?

Le majordome - Sur un ton diplomate et calme : Je pense être une personne bien et vous aider me ferait plaisir. Mes intentions sont bonnes à votre égard et cela me contrarie que vous ne croyez pas en ma bonté.

Le clochard- Pardonnez-moi, rares sont les gens qui se montrent compatissants  avec moi ! Vous êtes un bon humain !

Le majordome - Reprenant de vive voix : Vous m’envoyez ravi ! Dans ce cas, les voisins cherchent eux aussi un majordome. Vous en feriez un très bon ! Je vous donne rendez-vous, demain, à la première heure. Je m’excuse pour cet horaire si matinal, mais demain ma journée sera chargée ! Entre les courses et les déplacements obligatoires de mon patron, je n’aurai que très peu de temps. Enfin… Si attendre une semaine ne vous importune point, l’emploi du temps de la semaine prochaine de monsieur est plus souple !

Le clochard- Vous devez suivre votre famille ?

Le majordome - Du moins, je suis mon maître !

Le clochard- Sans vouloir vous reprocher  votre choix de mode de vie, vous êtes alors un chien domestique ! On le nourrit ! L’héberge et il garde la maison ! Je préfère alors ne pas être riche d’argent et de provisions, mais l’idée d’être pauvre de liberté est la pire chose qui puisse encore m’arriver. Je me dois alors de refuser votre aide, mais pour moi le bonheur et la richesse restent dans la liberté et je ne serais pas heureux sous les ordres et tenu par les rênes d’une personne dans ma vie !

Le majordome - Voyez cela comme vous le souhaitez ! Je vous ai cru désespéré, j’ai voulu vous aider mais au lieu de ça vous me rejetez en vous donnant la permission de m’insulter en me comparant à un chien ! Comme je vous l’ai fait savoir je suis très occupé et plus jamais je ne perdrai du temps et l’occasion de gagner de l’argent en volant au secours de personnes que l’on dit en détresse ! Sur ce je vous laisse courir à votre bonheur si spécial !

(Le majordome s’en va tête haute  tournant le dos au clochard, trait du visage forcé par la colère)

Le clochard- A part : Me revoilà… sur ma marche, libre de passer mes journées à regarder les gens dépendant de leur travail et de leur patron pour s’offrir une richesse matérielle qui n’a même pas le pouvoir de rendre libre. En attendent je continue de penser qu’un jour peut-être, le bonheur et la liberté suffiront à nourrir les hommes… 

Si La Fontaine m'était joué le loup et le chien ou le ménage à trois

Rue de la paix, le soir
La femme: grande,brune la journée a été longue
(devant un distributeur) je mangerai bien une barre chocolatée
(la barre reste coincée au distributeur)
L'homme: Madame? vous.. voulez sûrement de l'aide?
La femme: Ah.. eh bien oui
(tout en essayant de décoincer  la barre chocolatée)
L'homme: Vous êtes d'ici?
La femme: A côté, place Vendôme; j'habite place Vendôme (gênée)
(L'homme se montrant très entreprenant)
Quel genre de personnes êtes-vous?
La femme: Libre, très libre, juste libre
L'homme: Je suis libre aussi, marié, mais libre
 (gêné) Ne cherchez-vous pas, un ménage à trois?
La femme: Ma liberté est ce que j'ai de plus précieux, et je ne veux en aucune sorte, et ne voudrais pas même à ce prix, un trésor

Sophia Omrane

Si La Fontaine m'était joué Le Chat , la belette et le petit lapin

L’Homme et les deux Coqs

 

Scène 1

Une basse-cour projetée sur un écran au fond de la scène. Un coq blanc arrive seul sur scène

LE COQ BLANC, d’un air hautain

Je suis rusé. Le maître étant absent, ce me fut chose aisée de m’emparer du poulailler. Je porte mes pénates chez lui, un jour pendant que Monsieur, est allé faire à l’Aurore sa cour, parmi le thym, les vers et la rosée.

Scène 2

L’autre coq, brun, vient sur scène en grattant le sol. Il s’approche de l’autre coq et ce dernier le regarde

LE COQ BRUN, à part

O dieux hospitalier, que vois-je ici paraître ?

à l’autre coq

Holà, monsieur le coquelet, que l’on déloge sans trompette, ou je vais avertir toutes les volailles de ma contrée.

LE COQ BLANC, en se raidissant

La terre est au premier occupant. Je voudrais bien savoir quelle loi en a pour toujours privilégié votre famille, vous, fils ou neveu de Piou-piou I ou de Mélomane plutôt qu’à Plume, plutôt qu’à moi.

LE COQ BRUN, en s’expliquant clairement

Ce sont, leurs lois qui m’ont de ce logis rendu maître et seigneur, et qui, de père en fils, l’ont de Piou-Piou I à Piou-Piou II, puis à moi Piou-Piou III, transmis.

LE COQ BLANC

Rapportons-nous à Michel, le fermier. C’est un homme de campagne dormant le jour et s’animant  la nuit. Un bon vivant, jugeant les âmes selon sa faim. Un saint homme de ferme, gros avec toujours une bouteille dans sa main. Arbitre expert sur tous les cas.

LE COQ BRUN

Ma foi, je suis d’accord avec vous. Tenez, le voilà.

Scène 3

Le fermier arrive en titubant et en buvant sa bouteille d’alcool

MICHEL

Tiens, voilà mes deux coqs…approchez mes enfants, approchez !(les deux coqs s’approchent, ne craignant nulle cause). Je suis seul, tenez moi compagnie.(à part)Que j’ai faim, vous ferez bien mon repas… (l’homme les prend, en riant) Quelles pauvres bêtes, allez voir les conseils d’un homme…c’est mettre fin à de malheureux conflits.

MICHEL ET LES DEUX COQS, ensemble

Ceci ressemble fort aux débats qu’ont parfois les petits souverains se rapportant aux rois.

Tanguy Sacré

 

 

 

 

Si La Fontaine m'était joué INSOUMIS (le loup et le chien)

Un jeune homme maquillé, gros, vêtu de chaîne et de vêtements noirs s'avance sur le plateau et s'arrête près d'un autre musclé, beau et portant  costume. Il l'admire.

LE PREMIER

Que vous êtes beau et imposant,

J'aimerais tant être comme vous,

Aussi musclé et grand,

Et avoir dans mes poches autant de sous.

LE DEUXIEME

Un pauvre homme ayant trois tissus comme vêtements,

le gras en dessous et les cernes voyants,

Qui ne rêve que de me ressembler,

N'aurait qu'à le demander.

LE PREMIER

Je le demande, je le souhaite, alors que faire ?

Mon seul vœu est d'enfin plaire,

Pourtant rien ne change, rien ne se passe,

Il n'y a plus que le temps qui alourdit ma carcasse.

LE DEUXIEME

Fixez-vous des objectifs, abandonnez ces tenues,

Construisez-vous un corps svelte, faites un peu de sport,

Cessez d'écouter votre musique de saugrenu,

En peu de temps vous serez devenu beau et fort.

LE PREMIER

Abandonner mes goûts musicaux pour vous ressembler ?

Je n'en ferai rien, veuillez m'excuser,

Je préfère ma liberté de penser à mon physique,

Plaire m'est beaucoup moins important,

Que m'amuser et profiter de la vie en écoutant,

La musique qui me correspond sans écouter les critiques.

H.H. (pour ceux qui écoutent du core, du trans, du psycho, du métal, du death,...les insoumis)

Si La Fontaine m'était joué Le Loup et le Chien

Le Loup et le Chien

 

A l’orée de la forêt, près d’une ferme

Le Loup est assis sur scène

Le Loup : Cela fait trois jours au moins que je n’ai rien trouvé à me mettre sous la dent. Les chiens alentour mangent les gibiers de cette forêt et leurs enfants, ces voyous, viennent ravager les récoltes de mes maîtres. (Il soupire) Je ne pourrais pas survivre dans ces conditions encore longtemps…

(Au loin, un chien arrive. Le Loup se lève.)

 Voilà un repas qui approche ! (Il se tourne vers le chien) Oh ! Le sort s’acharne sur moi. Je ne pourrais jamais le dévorer sans me battre mais il est de taille à me laisser encore plus mal en point…

 (Le Chien est arrivé au niveau du Loup)

 Bonjour Sire ! Vous semblez perdu ?

Le Chien : Oui manant, par mégarde je me suis fort éloigné de mon village mais je saurai aisément retourner dans mon hôtel.

Le Loup à part : Un hôtel ! Ce chien est donc riche, quelle chance ! (au Chien) Mon Seigneur, vous habitez dans un hôtel particulier ! Je comprends mieux votre beauté et votre santé rayonnante !

Le Chien : Mais mon pauvre ami, quittez cette mansarde, suivez-moi en ville ! En restant ici pour veiller sur vos poules dévorées par des chiens plus en chair que vous, jamais votre panse ne sera remplie.

Le Loup : Je ne peux pas laisser ici les paysans qui ont si gentiment accepté de m’accueillir !

Le Chien : Sauf votre respect très cher, une bouche de moins à nourrir leur faciliterait grandement le quotidien. Venez avec moi, mon ami, trouvez une famille riche qui vous accueillera avec joie !

Le Loup : Vous pensez, Sire, que c’est possible ?

Le Chien : Je ne suis point gentilhomme à mentir mon cher ! Bien d’autres sont partis du même point que vous et jouissent aujourd’hui des mêmes privilèges que moi !

Le Loup : Alors allons-y !

Le Chien et le Loup marche vers la ville  

Le Loup : Messire Chien ? Quelle est cette marque près de votre cou ?

Le Chien : Oh, cela ? Si peu de chose…

Le Loup : Mais qu’est-ce vraiment ?

Le Chien : Mon passeport pour la vie luxueuse, le collier que mes riches maîtres m’ont offert et auquel ils m’attachent souvent car leur peur de me perdre est grande!

Le Loup : Attaché ? Vous n’êtes pas libre de vos mouvements ?

Le Chien : Je le suis le plus souvent ! Après tout qu’importe, je vis tel un seigneur avec comme seule contrainte le port de ce collier !

Le Loup : Pour moi cela importe.

(Le Loup s’éloigne du Chien.)

Le Chien : Ce pauvre loup passe à côté de sa chance ! La fortune ne viendra sans doute pas frapper une seconde fois à sa porte !

(Il sort)

Le Loup : Peu importe de vivre chichement si je vis tel que je l’entends. Ma liberté est plus importante que tout ! Je veux la garder et la chérir chaque jour.

Lucile MEYER

 

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