Si La Fontaine m'était joué Le loup et Le chien
Par Classe de 2e9 le 04 mai 2017, 10:16 - Atelier d'écriture - Lien permanent
Le Loup et le Chien
La scène se déroule dans le centre-ville, sur la place principale.
Le clochard - Sans richesse, ni sous je contemple le monde et ces gens… Passant en riant et en mangeant, croissants et glaces à la main. Et moi je suis assis sur ma marche et je goûte à la vie seulement par les yeux.
(Un homme dodu rentre en scène, le majordome. Il se dirige vers le clochard.)
Le majordome- Cher monsieur ! Cela fait bien trop longtemps que je vous vois sur votre marche mourir de faim et de froid.
Le clochard- Sans travail et sans sous je ne peux être indépendant.
Le majordome - Avec conviction et entrain, faisant des grands gestes : Je travaille ! Et je peux me nourrir sans les sous !
Le clochard- Peu convaincu : Alors quel est votre secret ?
Le majordome - Je suis majordome, ma famille me nourrit et me loge !
Le clochard- Je regrette, c’est impossible.
Le majordome - Pourtant mon ventre et mon visage fortement arrondis ne sont pas une illusion, ils en sont la preuve !
Le clochard- Vous me faites croire à l’impossible !
Le majordome - Alors venez avec moi et jugez par vous-même !
Le clochard- Etes- vous sincère ?
Le majordome - Sur un ton diplomate et calme : Je pense être une personne bien et vous aider me ferait plaisir. Mes intentions sont bonnes à votre égard et cela me contrarie que vous ne croyez pas en ma bonté.
Le clochard- Pardonnez-moi, rares sont les gens qui se montrent compatissants avec moi ! Vous êtes un bon humain !
Le majordome - Reprenant de vive voix : Vous m’envoyez ravi ! Dans ce cas, les voisins cherchent eux aussi un majordome. Vous en feriez un très bon ! Je vous donne rendez-vous, demain, à la première heure. Je m’excuse pour cet horaire si matinal, mais demain ma journée sera chargée ! Entre les courses et les déplacements obligatoires de mon patron, je n’aurai que très peu de temps. Enfin… Si attendre une semaine ne vous importune point, l’emploi du temps de la semaine prochaine de monsieur est plus souple !
Le clochard- Vous devez suivre votre famille ?
Le majordome - Du moins, je suis mon maître !
Le clochard- Sans vouloir vous reprocher votre choix de mode de vie, vous êtes alors un chien domestique ! On le nourrit ! L’héberge et il garde la maison ! Je préfère alors ne pas être riche d’argent et de provisions, mais l’idée d’être pauvre de liberté est la pire chose qui puisse encore m’arriver. Je me dois alors de refuser votre aide, mais pour moi le bonheur et la richesse restent dans la liberté et je ne serais pas heureux sous les ordres et tenu par les rênes d’une personne dans ma vie !
Le majordome - Voyez cela comme vous le souhaitez ! Je vous ai cru désespéré, j’ai voulu vous aider mais au lieu de ça vous me rejetez en vous donnant la permission de m’insulter en me comparant à un chien ! Comme je vous l’ai fait savoir je suis très occupé et plus jamais je ne perdrai du temps et l’occasion de gagner de l’argent en volant au secours de personnes que l’on dit en détresse ! Sur ce je vous laisse courir à votre bonheur si spécial !
(Le majordome s’en va tête haute tournant le dos au clochard, trait du visage forcé par la colère)
Le clochard- A part : Me revoilà… sur ma marche, libre de passer mes journées à regarder les gens dépendant de leur travail et de leur patron pour s’offrir une richesse matérielle qui n’a même pas le pouvoir de rendre libre. En attendent je continue de penser qu’un jour peut-être, le bonheur et la liberté suffiront à nourrir les hommes…