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Si La Fontaine m'était joué Le Loup et le Chien

Le Loup et le Chien

 

A l’orée de la forêt, près d’une ferme

Le Loup est assis sur scène

Le Loup : Cela fait trois jours au moins que je n’ai rien trouvé à me mettre sous la dent. Les chiens alentour mangent les gibiers de cette forêt et leurs enfants, ces voyous, viennent ravager les récoltes de mes maîtres. (Il soupire) Je ne pourrais pas survivre dans ces conditions encore longtemps…

(Au loin, un chien arrive. Le Loup se lève.)

 Voilà un repas qui approche ! (Il se tourne vers le chien) Oh ! Le sort s’acharne sur moi. Je ne pourrais jamais le dévorer sans me battre mais il est de taille à me laisser encore plus mal en point…

 (Le Chien est arrivé au niveau du Loup)

 Bonjour Sire ! Vous semblez perdu ?

Le Chien : Oui manant, par mégarde je me suis fort éloigné de mon village mais je saurai aisément retourner dans mon hôtel.

Le Loup à part : Un hôtel ! Ce chien est donc riche, quelle chance ! (au Chien) Mon Seigneur, vous habitez dans un hôtel particulier ! Je comprends mieux votre beauté et votre santé rayonnante !

Le Chien : Mais mon pauvre ami, quittez cette mansarde, suivez-moi en ville ! En restant ici pour veiller sur vos poules dévorées par des chiens plus en chair que vous, jamais votre panse ne sera remplie.

Le Loup : Je ne peux pas laisser ici les paysans qui ont si gentiment accepté de m’accueillir !

Le Chien : Sauf votre respect très cher, une bouche de moins à nourrir leur faciliterait grandement le quotidien. Venez avec moi, mon ami, trouvez une famille riche qui vous accueillera avec joie !

Le Loup : Vous pensez, Sire, que c’est possible ?

Le Chien : Je ne suis point gentilhomme à mentir mon cher ! Bien d’autres sont partis du même point que vous et jouissent aujourd’hui des mêmes privilèges que moi !

Le Loup : Alors allons-y !

Le Chien et le Loup marche vers la ville  

Le Loup : Messire Chien ? Quelle est cette marque près de votre cou ?

Le Chien : Oh, cela ? Si peu de chose…

Le Loup : Mais qu’est-ce vraiment ?

Le Chien : Mon passeport pour la vie luxueuse, le collier que mes riches maîtres m’ont offert et auquel ils m’attachent souvent car leur peur de me perdre est grande!

Le Loup : Attaché ? Vous n’êtes pas libre de vos mouvements ?

Le Chien : Je le suis le plus souvent ! Après tout qu’importe, je vis tel un seigneur avec comme seule contrainte le port de ce collier !

Le Loup : Pour moi cela importe.

(Le Loup s’éloigne du Chien.)

Le Chien : Ce pauvre loup passe à côté de sa chance ! La fortune ne viendra sans doute pas frapper une seconde fois à sa porte !

(Il sort)

Le Loup : Peu importe de vivre chichement si je vis tel que je l’entends. Ma liberté est plus importante que tout ! Je veux la garder et la chérir chaque jour.

Lucile MEYER