s'exprimer, partager, créer, échanger...au lycée Marie Curie de Versailles

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Atelier d'écriture

Atelier animé par Mme Gadal, professeur de lettres

Fil des billets

10 novembre 2016

Succès - 2e9

Le passage devait être pour bientôt. Mirai Haru devait changer de PDG : Monsieur Akai Fukuro devait transmettre son entreprise ainsi que sa résidence, la Villa Aurore à son fils unique, le jeune Akai Kaze.

Les jours passaient, et nous, les ouvriers de Mirai Haru ne savions pas à quoi nous attendre. Devions-nous être inquiets ou justement nous réjouir de ce changement ?

Tsukilegy, la ville QG de l’entreprise où se trouve également la Villa Aurore était en effervescence. Entre la rénovation des appartements Akai, et la préparation de la cérémonie de passage, le calme était parti en vacances loin d’ici.

 

         Un jour, cela devait être un mardi ou un jeudi, un jour que je n’appréciais pas particulièrement, le jeune Kaze vint me voir à mon poste. Il me demanda de le suivre, ce que je fis. Il se mit à me parler d’une éventuelle augmentation, voire une promotion. Non, ce n’était pas une éventualité, c’était même une promesse.

J’étais surpris ! Il y a de quoi quand on sait que j’étais un jeune employé débutant.

 

         Je l’ai longtemps gardé pour moi, ce dialogue. Je ne pouvais dire à personne que le futur PDG lui-même m’avait promis un poste avec un meilleur salaire alors que je ne suis qu’un moucheron dans cette grande entreprise qu’est  Mirai Haru !

Cette pensé m’a longtemps hanté, pourtant, je me suis rendu compte que tous les ouvriers n’étaient pas aussi discrets que je pouvais l’être. On entendait des « Je vais avoir une promotion, bientôt je serai mieux payé que toi, Monsieur Akai Junior est venu me parler en privé… »

 

         Messieurs Akai passaient souvent vérifier l’avancement des travaux de la Villa Aurore et les comptes de l’entreprise. La date buttoir se faisait sentir. Autant dire que tout le monde se tenait à carreau et les faux pas paraissaient fatals.

 

         Le jour arriva, le passage de pouvoir se fit sous l’admiration et l’attente de tous les employés impatients.

La première semaine fut une véritable fête, tout le monde n’avait en tête qu’Akai Kaze, imaginant leurs rêves professionnels se réaliser avec les promesses du successeur.

Cependant, plusieurs mois passèrent et aucun changement n’avait été opéré, la déception engendrée avait provoqué la colère de certains, ils restaient pourtant silencieux de peur de perdre leur emploi et  de voir les promesses faites complètement rompues.

 

         Or, tous mes espoirs se sont estompés le jour où j’ai perçu une conversation téléphonique d’Akai Kaze.

J’étais simplement en train de remettre mon rapport mensuel à l’administration, et je l’entendis. « Oui, j’ai fait exactement ce que tu m’as dit. OUIII, CA A FONCTIONNE COMME TU L’IMAGINAIS ! Avoir berné tout le monde m’a apporté la grâce de ces pantins. »

J’ai tenté de faire un rapport à tous les employés que je trouvais, mais ils ne me croyaient pas, c’était juste une bande de moutons qui continuaient de suivre les ordres en attendant que vienne la récompense.

Je décidai de démissionner, et de prévenir la police. Ils me rirent au nez en me soufflant de partir « raconter mes salades ailleurs ».

Tous mes efforts étaient vains, personne ne me croyait. J’avais tout perdu : crédibilité, emploi, argent, et respect.

Hors un jour, la chance passa devant moi, et je réussis à la saisir : Akai Kaze, au téléphone, dans la rue. Je sortis mon smartphone et allumai en vitesse l’application Magnétophone. Je suivis le jeune PDG en essayant d’enregistrer avec discrétion sa conversation. Arrivé dans une rue isolée, toutes les informations que je voulais capturer se firent entendre. Chiffres de l’entreprise, nom de l’interlocuteur, méthode de manipulation… Toutes ces infos étaient capturées par mon Smartphone.

Vu l’heure, la plupart des employés de Mirai Haru avaient fini leur travail. Je décidai donc d’opérer le lendemain.

Et ce jour d’attaque fut fructueux.

Je m’infiltrai dans l’entreprise, ayant gardé mon badge. Connaissant parfaitement les bâtiments, je pus me diriger vers la salle de contrôle. J’attendis que l’employé un charge de cette zone aille à sa pause-café et entrai dans la salle. Je branchai mon Smartphone au PC et diffusait la conversation que j’avais capturée la veille.

« Personne ne sait, Kuroe. Ce ne sont que des employés, avec notre stratagème, ils m’écouteront jusqu’à avoir leur récompense, comme des petits chiens. Les chiffres de Mirai Haru ? Je m’enrichis ! Et ce n’est pas comme si j’allais partager… Comment ça toi ? Oui, je partagerai avec toi… Si je compte augmenter les salaires ? BIEN SÛR QUE NON ! »

C’en était fini, pour lui, pour l’entreprise, un énorme scandale.

Je sortai du bâtiment avec la même bruyance et la même révolte que les autres employés. Cependant, je m’isolai en sortant pour espionner de loin les faits et gestes de toutes ces personnes. Ils se dirigeaient tous en un même point. Tout Tsukilegy était en effervescence.

Tandis que j’entrais dans la foule des voitures et des camions, entre les hauts murs des immeubles, il me semblait que j’entendais très loin, les cris sauvages des hommes de main de la ville, qui étaient en train de faire tomber l’une après l’autre les portes de la villa Aurore.

 

 

Camille Alvarez

Dystopie - 2e9

Cela faisait bientôt vingt ans que nous vivions sous le joug de l’Aurore. Alors que le reste du monde commençait à manquer cruellement de ressources vitales et de respect, un parti politique du nom d’Aurore nous avait promis paix et sécurité en échange de notre totale docilité ce que nous avons accepté par peur. Personne ne peut nous en vouloir. Depuis plus de 20 ans, l’Aurore surveille nos moindres faits et gestes, contrôle nos médias, le cinéma et la  musique. De même pour  les romans. Pour les romans, lors de leur élection, ils firent grand autodafé des œuvres pouvant leur porter préjudice. Jusqu’au jour où les larguèrent des tracts nous disant que nous n’étions pas en danger .Tandis que j’entrais dans la foule des voitures et des camions entre les hauts murs des immeubles , il me semblait que j’entendais très loin les airs sauvages des hommes de mains de la ville qui étaient en train de faire tomber l’une après l’autre les portes de la villa Aurore endroit dans lequel siégeait les membres du parti.

L'entretien du Diable - 2e9

L’entretien du Diable

 

C’était un samedi d’hiver comme les autres. Il était six heures et demie, le ciel dehors commençait à s’éclaircir. Je me suis réveillée dans mon lit, dans un coin du petit studio où j’habitais à l’époque avec ma fille de six ans. Je me suis levée, j’ai enfilé ma robe de chambre et je suis sortie sur mon balcon, une tasse de chocolat chaud à la main, ma fille dans les bras. L’air du matin était frais, et la vue sur Paris magnifique. Puis, à huit heures, je partis, pris le bus. Lily me tenait la main avec une force incroyable, et cachait son visage dans ma jupe. Je me rendais à mon travail, comme tous les jours de la semaine.

J’arrivai avec un peu de retard. Je me dirigeais vers mon bureau quand une petite affiche attira mon attention. « Nous recherchons une petite fille d’environ six ans, brune aux yeux bleus, pour poser pour une grande marque de vêtement. Merci de nous contacter le plus rapidement possible au 06. **.**.**.**. Rendez-vous à la Villa Aurore, La Baule » Je regardai ma fille. La peau blanche, ses yeux bleus contrastant avec ses cheveux noirs de jais, elle ressemble à un ange. J’arrachai l’affiche du tableau d’affichage, la fourrai dans ma poche, et pris ma fille dans mes bras.

J’arrivai dans mon bureau essoufflée, et commençai à trier les papiers. Lily me regardait de ses grands yeux bleus, mais ne dit rien. Elle ne parlait jamais. Je regardai l’affiche avec plus d’attention. Qui dit grande marque dit argent, et j’en avais vraiment besoin. Mais imaginer ma fille, à la vue de tout le pays, n’était pas facile. Je me dis que je devais en parler d’abord avec Lily, car c’était bien d’elle qu’il s’agissait. Je lui expliquai. Elle m’écoutait, me fixant, fixant ma bouche, mes yeux. Puis quand j’eus fini elle hocha la tête. Elle était d’accord. Elle me sourit.

Lily était muette, et atteinte d’une maladie cérébrale qui la rendait fragile et extrêmement timide. Elle était pourtant extrêmement intelligente, des tests l’avaient prouvé.

A la fin de la journée, je rentrai avec Lily faire nos valises. Le lendemain, nous partîmes. Nous atteignîmes l’adresse donnée par l’homme au téléphone. Nous découvrîmes alors une immense maison, et, à l’entrée, un panneau en lettres d’or : Villa Aurore. La marque Aurore était une immense marque de vêtements pour tous les âges, mondialement connue. Je m’approchais, ma fille dans mes bras, quand soudain j’entendis un cri. Un garde s’approchait à grands pas.

«       Stop, qui êtes-vous ?

-Je m’appelle Meredith Jackson-Delgarde. Je viens pour l’annonce…

-Vous avez dit… Jackson-Delgarde ?

-Oui, c’est ce que je viens de dire.

-Et bien… Le… Le patron vous attend. Entrez dans la Villa et ensuite tout droit puis prenez la quatrième à droite, c’est la porte au fond du couloir.

-Très bien, merci beaucoup."

Le garde me regarde, l’air contrarié et soucieux. Je ne m’en préoccupe pas et suis ses instructions en entrant dans l’immense demeure.  Nous arrivons dans une salle aussi bien décorée que les couloirs. Un homme était à la fenêtre. Un thé bien chaud refroidissait dans un service à thé aux rainures dorées.

"Ah, voilà enfin la dernière enfant. Approchez, prenez une tasse de thé".

Il observa rapidement ma fille, et soudain, une lueur envahit son visage.

"Mais dîtes moi, votre fille est parfaite pour notre publicité ! Madame, vous êtes engagée. Enfin… votre fille est engagée ! Voulez-vous bien la laisser avec nous quelques heures, vous pourriez aller au centre commercial en attendant.

-Merci, mais je préfère rester avec elle.

-Je ne préfèrerais pas… Souvent la présence des parents peut déconcentrer les enfants. Ma puce, tu vas bien survivre deux heures sans ta maman hein ?

Lily regarde l’homme de ses grands yeux bleus. Evidemment elle ne répondit pas, et l’homme sembla soudain énervé.

"Ma fille est muette. Mais pas sourde, ni idiote. Et je pense qu’elle est d’accord".

Son visage s’éclaircit de nouveau.

"Parfait, alors à toute à l’heure."

Je sortis de la salle avec un pincement au cœur. Je ne supportais pas de laisser ma fille si fragile aux mains d’un inconnu.

Alors que je marchais dans le couloir. J’entendis une voix.

"Meredith ! Attends !!!"

Je me retournai, surprise. Devant moi se tenait Alex Jackson, mon « ex »mari, le père de Lily. Nous nous étions connus au lycée, et nous nous sommes mariés pendant nos années de fac. Deux ans plus tard, je rentrai d’une échographie, j’allais lui annoncer que j’étais enceinte, mais quand je suis arrivée à la maison, il n’y était pas, et ses affaires non plus. Il avait disparu du jour au lendemain, sans laisser de traces, et j’avais dû élever ma fille seule.

"Que fais-tu là ?

-J’ai accompagné ma fille, pardon, NOTRE fille à l’entretien pour la publicité.

-Notre fille ? Comment ça ?

-Le jour où tu es parti, j’allais t’annoncer que j’étais enceinte. Je revenais d’une échographie, non pas d’un rendez-vous chez le médecin, comme je te l’avais dit.

Alex semble troublé, et des larmes inondent ses yeux, et bientôt ses joues.

"Je veux m’expliquer avec toi. Je suis parti car je le devais. Tu te rappelles de Guillaume, mon meilleur ami ? Il a été arrêté par la police, qui a trouvé de la drogue dans son bureau. Beaucoup. Et cette ordure m’a accusé à sa place, disant que je lui avais demandé de cacher mon butin dans son tiroir. La police est venue m’arrêter, et j’ai décidé de prendre mes affaires et de partir, car Gui’ avait réuni suffisamment de fausses preuves pour que je sois immédiatement jeté en prison. Je ne voulais pas te faire vivre ça. J’ai déménagé ici, où devait se dérouler le procès. Et quand on a enfin su qu’il m’avait accusé à sa place, au bout d’un an, je me suis dit que tu avais tourné la page, que tu avais retrouvé quelqu’un, et je ne voulais pas faire irruption dans ta vie et tout chambouler. Alors j’ai pris le boulot de garde de la villa qui était bien payé."

Je le regardais dans les yeux. Je savais qu’il ne mentait pas. D’énormes larmes roulaient sur ses joues.

"Je suis désolé, vraiment vraiment désol…"

Je ne le laissai pas finir, et l’embrassai. C’était comme si pendant ces six ans, nous ne nous étions jamais quittés. Je voulais qu’il revienne.

"Reviens dans nos vies, à Lily et à moi. Nous avons toutes les deux besoins de toi. Notre fille est parfaite. Et intelligente. Tu vas l’adorer. Surveille, et préviens-moi quand Lily sort."

Il me sourit, soulagé.

"Très bien, à toute à l’heure.

-Mais, au fait, comment tu as su que j’étais là ?

-Un collègue, qui gardait l’entrée, et qui t’a reconnu grâce à ton nom".

Je comprenais maintenant mieux la tête soucieuse du garde de l’entrée. Je souris.

Je sortis de la Villa Aurore, et allai au centre commercial, comme l’avais suggéré l’homme.

Je regardais des chaussures pour ma fille quand je reçus un appel d'un numéro inconnu. Je répondis :

"Allô ? Qui est-ce ?

-Meredith, c'est Alex, vient vite à la Villa !!!

-Quoi ? Pourquoi ? Que se passe-t-il ?

-L'homme que tu as vu,ce n'était pas le chef de Aurore, mais un terroriste !!!

-Qu... Quoi ???

-Il a tué le chef, et a pris sa place. Puis il a inventé cet entretien pour prendre des petites filles en otage. Il menace de les tuer, ou même pire, de les torturer à mort si  la France ne capitule pas contre les islamistes, et que nous ne nous convertissons pas tous à l'islam !!!

-Comment avons- nous pu nous retrouver là ?! Et Lily ??? Je ne te l'ai pas dit, mais elle est malade. Elle est très fragile psychologiquement. Le moindre choc risque de la traumatiser à vie.

-Oh non, c'est pas vrai ! L'armée est prévenue, elle est en ce moment sur la route de la Villa Aurore. Viens vite !

Le métro arrivait dans longtemps, je décidai de courir sur le bord de la route.

Tandis que j'entrai dans la foule des voitures et des camions, entre les hauts murs des immeubles, il me semblait que j'entendais très loin les cris sauvages des hommes de main de la ville, qui étaient en train de faire tomber l'une après l'autre les portes de la Villa Aurore.

 

Noémie A.

 

 

Charlène - 2e9

Charlène était une jeune femme  qui  venait d’emménager dans un petit studio près de la Capitale .Charlène était  cuisinière dans un restaurant près de la tour Eiffel. Elle cuisinait de tous les plats en sauce, épicés, des soupes, des entrées, des déserts, des viennoiseries mais ce qu’elle préférait faire, c’était les confitures ! A la fraise, à la framboise, à l’abricot, à la figue, à la pêche… Bref  cuisinière était son métier mais aussi sa passion. Dans la cuisine, sur son buffet, il y avait au moins une vingtaine de pots de confitures, rangés par couleur et saveur.

Cela faisait bientôt une semaine que tout se passait pour le mieux, à la maison comme au travail. Un soir Charlène rencontra un homme appelé Evan qui changea sa vie… Tous les deux étaient heureux, Charlène emménagea chez lui, c’était une superbe histoire d’amour. Mais un soir elle rentra du travail et vit son mari avec sa maitresse et ce fut le drame.

Charlène bien décidé à le tuer décida de l’empoisonner. Elle organisa un diner romantique afin de pouvoir mettre son plan à exécution. Lors du diner elle alla dans la cuisine, prit deux verres à champagne dans une main et dans l’autre la mort-aux-rats. Elle verse le poison dans le verre, remplit le reste avec du champagne et l’amène à son cher et tendre mari. Ils commencèrent à boire et dans la seconde qui suivait Evan s’écroula par terre et Charlène le regardant souffrir termina sa coupe.

Sur l’évier, elle prit quelques vieux pots de confitures vides. A quoi bon faire des confitures, elle en avait un plein buffet. Elle prit également quelques torchons, un paquet de mort-aux-rats au trois-quarts vide, et s’en alla mettre le tout aux ordures. Il y avait bien vingt ans qu’on n’avait pas vu de rat dans la maison.

                                                                                                                            

H.A

le peintre aux mille couleurs - 2e9

Le bleu obscur de la nuit tomba sur ce magnifique paysage. Une belle lune claire et lumineuse se dessinait dans le ciel. Une falaise s’élevait sur la mer. Celle-ci remplissait le magnifique paysage de Chine,  qui ressemblait de plus en plus à une photo de carte postale. En bas de cette falaise, une barque apparaissait peu à peu,  avec, à l’intérieur, deux hommes,  un peintre Wang-Fô et son disciple Ling. Un tablier autour de la taille, une palette de peinture dans la main gauche et un pinceau dans l’autre, il peignait le paysage qui  se dessinait sous cette nuit claire et douce. Ling son disciple, observait avec attention le peintre et lui faisait part de chaque détail qui apparaissait. Quelques étoiles commençaient  à apparaitre dans un ciel lumineux que les deux hommes observaient avec  inspiration. Sur la falaise des maisons chinoises se construisaient, créant ainsi un petit village qui allait, peu à peu être habité. La végétation commençait à apparaitre sur les quelques rochers et la haute falaise.

 Dans leur barque, Wang-Fô continuait de peindre le paysage face à lui, en ajoutant chaque petit détail qu’il remarquait. Le ciel s’éclaircissait peu à peu,  les étoiles brillaient de plus en plus, la falaise commençait à verdoyer, des chinois s’installaient dans leurs nouvelles habitations rouges et blanches. La mer se réveillait peu à peu qui faisait agiter quelques petites vagues, faisant bouger la barque du peintre qui s’éloigna vers le large.

Une buée d’or s’éleva et se déploya sur la mer. Enfin la barque vira autour d’un rocher qui fermait l’entrée du large, l’ombre d’une falaise tombait sur elle ; le sillage s’effaça de la surface déserte, et le peintre Wang-Fô et son disciple Ling disparaissent à jamais sur cette mer de jade bleu que Wong-Fô venait d’inventer.

Tiffany

La source lumineuse - 2e9

   Ling arriva dans l’atelier de son maître Wang-Fô. Vu de l’extérieur, le bâtiment paraissait vraiment petit, mais une fois la porte en bambou passée, une grande salle vitrée donnait sur un jardin magnifique qu’une petite source remplie de poissons aux multiples couleurs dominait. Sur le côté droit, des portes en papier séparaient une petite pièce plus renfermée qui servait au maître de Ling lorsqu’il voulait se reposer. Ling était disciple de Wang-Fô ; depuis quand ? Il ne savait plus, mais à chaque fois qu’il rentrait en ce lieu il était émerveillé, et restait béat devant tant de beauté.

   Un homme, vieux, avec une longue moustache blanche et des cheveux dont la croissance avait cessé aux épaules entra dans la pièce, il avait un air grave et strict, ses habits traditionnels et son comportement montraient qu’il était un sage. Ling et Wang-Fô se saluèrent. Wang-Fô ordonna de peindre, alors on peignit.                                                                                                                                                                                                                                                                                                Ling pris un pinceau souple, installa une toile vierge sur un chevalet, et traça une ligne ; fluide ; propre ; puis une autre, et encore une. Une heure plus tard, Wang-Fô qui était resté derrière lui avec un air stoïque, commença  à froncer ses sourcils, laissant apparaître des plis de front et du nez marqués, les  pointes  de ses longs sourcils se relevaient petit à petit tandis que leurs têtes descendaient progressivement vers l’avant. Il se leva d’un coup, arracha l’outil des mains de Ling et lui demanda  ce qu’il lui avait appris. Ling, confus, voyant que son maître n’était pas satisfait, le regarda d’un air désolé.

   Wang-Fô lui parla d’une voix claire et lui dit qu’il fallait faire rêver le spectateur d’une œuvre. Il se mit à peindre. D’un mouvement impeccable. Face au jardin. Où étaient-ils ? La source se transforma en un immense océan surplombé d’une gigantesque  colline. Une péninsule de  terre zinzolin s’engouffrait sous le vert-d ‘eau de la mer. Ils étaient sur l’eau.

   Une buée d’or s’éleva et se déploya sur la mer. Enfin la barque vira autour d’un rocher qui fermait l’entrée du large ; l’ombre d’une falaise tomba sur elle ; le sillage s’effaça de la surface déserte, et le peintre Wong-Fû et son disciple Ling disparurent à jamais sur cette mer de Jade bleu que Wong-Fû venait d’inventer.

 E.A

Prime - 2e9

Je me rends, assez tard le soir, dans un petit village au sud de l’Oregon. Mon haut grade de chasseur de primes , malgré mon jeune âge – 32 ans, ce qui est jeune pour un chasseur de prime – me lance à la recherche d’un des hommes les plus cherchés de l’ouest américain, surnommé «Georges le sourd » du fait qu’il était sourd.

Je suis avec mon ami John qui a besoin d’argent : c’est pour cela qu’on recherche cet individu tous les deux afin de partager la rançon de cent mille dollars.

Nous sommes un dimanche, et c’est le jour le plus favorable pour chasser : les brigades rôdent moins et le nombre de personnes à la recherche du brigand diminue.

Avant d’aller dormir dans un hôtel du coin, nous nous rendons discrètement dans un commissariat. Et là, qui voyons-nous ? Georges le sourd. Georges attaché à  un poteau. Je demande alors à John d’aller faire diversion à la brigade de façon à ce que personne ne me voit le détacher du poteau puis le sortir tout en le traînant par la gorge.

Dehors, je lui parle tout en pointant mon revolver sur son œil droit : « Tu as de la chance de t’en tirer comme ça. C’est vrai, échapper les chasseurs de prime pour qu’aucun ne soit payé est futé ». Et il se met à crier : « Blandin !! »

C’est ma manière à moi de lui dire dans sa langue : « aujourd’hui Georges , tu t’en es bien tiré, mais je recommencerai, à l’occasion d’un autre week-end. Je recommencerai Georges, et cette fois je ne raterai pas ! » Et Georges semble me comprendre, car il me regarde fixement, fait la moue et, toujours légèrement étranglé par mes grosses mains, se remet à hurler. Je détache ses poignets et je le laisse s’enfuir, en cette nuit sombre.

Le lendemain matin une nouvelle annonce se répand dans le village et je comprends alors que mon plan de libérer Georges pour que la prime pour son arrestation double : la récompense passe à deux cent mille dollars.

                                                                                                                                 Angelo

Le peintre aux doigts magiques - 2e9

Deux hommes se tenaient là, debout devant un chevalet surmonté d’une toile immaculée de blanc. Le plus âgé des deux se nommait Wang-Fô. C’est un peintre reconnu dans tout le pays pour ses talents « hors du commun ». D’un coup de pinceau sur sa toile, il peut faire naître un paysage aux couleurs magiques dans la réalité. Il donnait des conseils à son disciple Ling pour lui enseigner son savoir et sa maîtrise.

Tout à coup, des coups retentirent à la porte, suivis de plusieurs menaces de mort. La maison était encerclée et ils le savaient. Ils n’avaient qu’une seule chance de s’en sortir : c’était de fuir. Ils descendirent dans la cave et Wang-Fô peignit un long tunnel qui les mènerait loin des gardes qui les attendaient dehors. Au fur et à mesure qu’ils s’engouffraient dans le passage, le chemin parcouru derrière eux disparaissait. Après plusieurs minutes de marche, Ling créa un escalier pour remonter à la surface. Devant eux se trouvait une vaste plaine. Wang-Fô eut l’idée de créer une grande mer et une barque. Lui s’occupait de l’étendue d’eau pendant que son disciple faisait la petite embarcation. Ils avaient semé les gardes mais ils devaient à présent quitter le pays pour vivre en sécurité. Ils iraient certainement en Suisse car c’est un pays plus sûr que  la Chine et moins dangereux.

La mer était sublime. Elle était d’un bleu de jade magnifique et n’était pas du tout trouble.  D’autres hommes armés venaient de surgir de derrière une colline. Comment les avaient-ils retrouvés ? Il y avait des hommes postés un peu partout autour de la ville car ils avaient certainement connaissance du secret de Wang-Fô.  De loin, les fugitifs virent les canons scintillants sous le soleil se diriger vers eux.

Une buée d’or s’éleva et se déploya sur la mer. Enfin, la barque vira autour d’un rocher qui fermait l’entrée du large ; l’ombre d’une falaise tomba sur elle ; le sillage s’effaça de la surface déserte, et le peintre Wang-Fô et son disciple Ling disparurent à jamais sur cette mer de jade bleu que Wang-Fô venait d’inventer.

 

Lisa D

Une affaire de confitures - 2e9

C’était un mardi, j’arrivai sur ce lieu sinistre. J’en ai vu tous les jours des biens plus horribles mais cette scène m’affecta plus particulièrement car je connaissais personnellement le défunt.  Je passais sous la bande de sécurité jaune en évitant  tous ces curieux du quartier bloqués derrière qui étaient venus voir l’horrible nouvelle de la  mort de ce vieil homme que tout le monde appréciait. Je vis sa femme  au loin qui n’avait  pas l’air si triste ce qui m’inquiéta. «  J’irai la voir après avoir examiné les lieux ».

J’entrai dans la maison. Une odeur de renfermé était présente vu l’ancienneté de cette demeure. Dans le salon le corps de cet homme était étendu sur le tapis. Autour de lui, un médecin légiste examinait  son corps, il n’y avait aucune trace de blessure, juste de la mousse dans sa bouche qui prouvait son empoisonnement. En attendant les résultats, sa femme me proposa un café dans la cuisine, ce que j’acceptais. Elle me raconta qu’en rentrant du marché, elle l’avait vu allongé dans son salon et qu’elle s’était effondrée. Mais après réflexions je me souvins que le marché était le mercredi. Je commençai à avoir des soupçons.

Après avoir fini son récit elle sembla d’un coup nerveuse, ce qui me mit la puce à l’oreille, elle se leva en s’excusant. Sur l’évier, elle prit quelques vieux pots à confiture, elle en avait un plein buffet. Elle prit également quelques torchons, un paquet de mort-aux-rats au trois-quarts vide, et s’en alla mettre le tout aux ordures. Il y avait bien vingt ans qu’on n’avait pas vu de rats dans cette maison.

Mélodie E.

La chambre -2e9

   Je m’installe tranquillement dans le canapé lorsque soudainement je l’aperçois à travers la fenêtre, dans la rue en face. Je dépose le livre que je tenais dans la main sur la table basse devant moi, me lève sans hâte et traverse la pièce sombre. J’ai laissé éteintes toutes les lumières et alors seule la luminosité de la lune pénètre dans le salon. Mes pas lents et calmes, résonnent en écho dans la grande pièce peu meublée. J’arrive dans le hall d’entrée où je regarde à travers le judas de la porte pour voir si l’homme est toujours présent. Je le vois alors fermer le coffre de sa voiture et se diriger vers la maison dans laquelle je me trouve. J’enfile alors mes chaussures et mon manteau noir et monte dans la chambre à coucher toujours aussi silencieusement. En passant, mes chaussures déposent de la terre du hall jusqu’à la chambre. J’entends alors les clés s’insérer dans la serrure. Il ouvre la porte doucement et le grincement des gonds résonne dans la maison. Il pénètre dans la maison perplexe et allume la lumière. Il remarque alors la terre dans le hall vers l’escalier. Il reste pétrifié dans la pièce ne sachant pas quoi faire. Il sait qu’elle est là. Il se décide donc enfin à monter l’escalier et suit les traces de terre mouillée jusqu’à la porte de la chambre. Il appuie sur la poignée hésitant et ouvre la porte. Il en a le cœur qui bat. Moi aussi, mon cœur palpite. Je le vois entrer dans la chambre et au moment où il allume la lumière, je me jette sur lui. Il hurle d’effroi et me repousse contre le mur. Blessée au nez, je ne tente rien de plus et je lui crie : « Ahora George, estás en buena salieron, pero voy a empezar con motivo de otro fin de semana. Voy a empezar de nuevo, y esta vez no voy a perder.  ».

   C’est ma manière à moi de lui dire dans sa langue : « Aujourd'hui Georges, tu t'en es bien tiré, mais je recommencerai à l'occasion d'un autre week-end. Je recommencerai et cette fois, je ne te raterai pas ! ».

   Et Georges semble me comprendre, car il me regarde fixement, fait la moue et se remet à hurler.

 

Julie D.

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