Par Lucie Jouanne (Lycée Corneille, La Celle saint-Cloud) le 13 décembre 2013, 16:02 - Théâtre
Les critiques...
... par Léticia Moura et Sibylle Vidalainq
Le Jeudi 28 novembre, nous avons assisté à la tragédie Phèdre de Racine aux Théâtre des Amandiers de Nanterre, accompagnées de Madame Jouanne et des élèves de classe de Première.
Phèdre est une tragédie en cinq actes écrite en vers par Jean Racine, représentée pour la première fois en 1677. Thésée est roi d’Athènes. Hippolyte est son fils, né de l’union de son premier mariage avec la reine des Amazones. Au début de la pièce Hippolyte annonce son départ pour fuir sa belle-mère, Phèdre, ainsi que l’amour qu’il a pour la jeune Aricie, un amour impossible étant d’un clan ennemi. On apprend également que Phèdre est amoureuse de son beau-fils. Alors qu’un jour on lui apprend la mort de Thésée, Phèdre avoue alors ce qu’elle ressent à Hippolyte, il la repousse avec horreur. Le bruit se répand alors que le roi Thésée n’est pas mort et qu’il rentre bientôt ; il est alors accueilli froidement par son fils et son épouse et exige des explications auprès de la nourrice de Phèdre, Oenone. Celle-ci ne trouve aucun autre moyen que de mentir et d’accuser Hippolyte. Thésée, fou de rage, accable son fils de malédiction et implore même le Dieu Neptune. On apprend peu de temps après la mort d’Hippolyte, tué par un monstre. Rongée de remords Phèdre accourt dévoiler la vérité, mais alors qu’elle finit de se confesser, elle meurt au pieds de son époux, en effet elle s’était empoisonnée avant.
Nous avons assisté à la pièce de Phèdre dans la salle transformable. La scène était au centre et s’étendait sur toute la longueur de la salle, entourée de gradins de chaque côté. Sur le côté gauche il y avait un mur de pierre et sur le côté droit un tapis rouge et deux chaises (ou deux trônes) symbolisant le pouvoir. Sur l’une de ces chaises, nous pouvions voir une épée qui pouvait représenter la guerre, la violence et le sang. La forme de la salle était un choix judicieux car elle permettait ainsi aux comédiens d’aller et venir par plusieurs endroits. Parfois, il y avait une vraie proximité avec le public lorsque les personnages arrivaient par les escaliers qui séparaient les gradins en deux parties. Le metteur en scène, nommé Jean-Louis Martinelli, a choisi des comédiens très talentueux pour représenter les personnages de la tragédie. Ainsi, Mounir Margoum interprétait le rôle d’Hippolyte, le fils de Thésée. Son costume était simple, composé d’un pantalon noir, d’une longue écharpe qui lui permettait de “jouer” avec et qui était parfois remplacée par un long peignoir marron pailleté. Il était toujours torse nu. Le choix correspondait bien avec la position du personnage dans la pièce. D’ailleurs, son père, le roi Thésée incarné par Hammou Graïa était lui aussi lors du dernier acte torse nu, avec un peignoir rouge. C’est le seul a avoir eu un costume avec une couleur vive. Pour Thésée, lors de son entrée sur scène, il portait une armure doré avec une cape rouge car il revenait de la guerre. Étant le roi d’Athènes, il doit porter des vêtements qui lui donnent de l’importance en accord avec son rang. Sa voix était forte, pour montrer qu’il était bien le roi mais cette même voix pouvait aussi rendre le personnage ridicule. Phèdre, personnage éponyme de la pièce était représentée par Anne Suarez, une femme blonde, plutôt belle et jeune afin de pouvoir tenter de séduire Hippolyte. Elle portait tout au long de la pièce une robe couleur chair, qui se fondait avec sa peau.
Parmi les personnages secondaires il y avait Œnone, joué par Sylvie Milhaud : c’est la nourrice de Phèdre, une dame assez âgée. Phèdre avait également une femme de suite, Panope, incarnée par Gaëlle Voukissa. Aricie, “l’amoureuse” de Phèdre, représenté par Sophie Rodrigues était jeune et jolie. Elle avait une robe bleue comme sa confidente Ismène jouée par Delphine Cogniard. Enfin, Théramène, le gouverneur d’Hippolyte, était interprété par Abbès Zahmani.
Nous avons plutôt bien apprécié la pièce dans l’ensemble malgré quelques tirades parfois assez longues.
Léticia Moura et Sibylle Vidalainq
... Par David Ebray et Nathan Van Laere
Phèdre est le chef d’oeuvre incontesté de Racine, qui atteste parfaitement de sa maturité théâtrale. La scène de déroule alors en Grèce, durant l’Antiquité. Hippolyte, fils du roi d’Athènes Thésée, annonce à son gouverneur Théramène qu’il veut quitter Trézène. En réalité, il aime Aricie, princesse déchue que des raisons politiques l’empêchent d’aimer. Parallèlement, Phèdre, femme de Thésée, souffre d’un mal existentiel qui la ronge : elle s’est éprise de son beau-fils. C’est alors qu’on annonce la mort du roi. Voilà aussitôt Phèdre qui se décide à déclarer sa flamme au jeune Hippolyte, qui finit par la rejeter. Cet aveu est le noeud de l’intrigue, qui sera la cause de toutes les conséquences tragiques ultérieures.
Dès notre entrée dans la salle, le premier élément de mise en scène, tout à fait particulier et unique en son genre, frappe le spectateur: Les gradins sont divisés en deux parties placées face à face avec la scène en leur milieu, s'étendant sur toute la longueur de la pièce. Sur scène sont déjà présent les symboles des grandes valeurs évoquées dans la pièce. L'épée, placée au milieu du plateau représente la violence, la guerre, la confrontation, mais également la mort. A l'une des extrémités de la scène se trouvent deux sièges, deux trônes, symboles de pouvoir et annonçant l'arrivée de rois et reines, de princes et valets, de dames et de suivantes. A l'opposé est placé un gigantesque roc, une pierre tout à fait imposante symbolisant la force, la puissance ainsi que la stature du roi d’Athènes.
La pièce débute dans la pénombre. Hippolyte est le premier personnage sur scène; il est d’ailleurs présent avant même le début de la pièce. Dès ses premières répliques adressées à Théramène, il s’empresse de saisir l’épée; cela conforte l’idée de confrontation, d’affrontement qui aura lieux dans la pièce. Arrive ensuite, Phèdre, jeune, belle et attirante: les raisons pour lesquelles Hippolyte a su se laisser tenter par les avances de cette dernière sont donc plus susceptibles d’être crédibles vis-à-vis du spectateur.
Enfin, c’est au tour de Thésée de se présenter sur scène, revenant d’entre les morts et vêtu d’une imposante armure dorée et couvert d’une cape d’un rouge flamboyant. Après plusieurs procédés de lumière et d’effets comme le tonnerre qui gronde, la chute du roc, ou la pluie dans le dos de Thésée, nous apprenons la mort des différents personnages dans une ambiance tout à fait sombre.
De gauche à droite : OEone, Phèdre, Thésée, Hippolyte et Théramène.
Nous avons trouvé la pièce assez inégale dans son ensemble : l’originalité de l’organisation scénique fut un des points fort de la pièce. Toutefois, le jeu des personnages nous a un peu laissé sur notre faim. J’aimerais mettre l’accent sur l’un des choix du metteur en scène Jean Louis Martinelli. Sa volonté de choisir une Phèdre jeune, d’un âge semblable à celui d’Hippolyte, ce qui est contraire à la logique prônée par le texte, rend l’aveu incestueux de Phèdre plus probable. En effet, dans l’acte II scène 5, ivre de volupté, de tendresse et d’horreur, elle déclare sa flamme au jeune homme, muet de stupeur.
Le personnage de Thésée a manifestement lieu d’être jugé et commenté. Incarné par Hammou Graïa, il n’arrivait pas à maintenir sa voix. Seul personnage à apporter une touche comique dans cette tragédie, Thésée est le héros tutélaire de l’Attique qui s’est défait de nombreux monstres mythologiques tels que le Minotaure. Lors de son retour à Trézène et qu’il doit faire face à un accueil glacial de la part de Phèdre, il ne sait que penser de tout cela : il représente en quelque sorte la bonne brute niaise, dont la seule occupation est de terrasser ses adjuvants.
Par Maud Bédiée le 24 novembre 2013, 22:36 - Danse
En danse avec la chorégraphie de Gallotta: «Yvan Vaffan", Au théâtre (« Pourquoi j’ai mangé mon père » de Patrick Laval d’après le roman de Roy Lewis),et en littérature (textes de Lewis Strauss…) on analysera comment ces œuvres questionnent l'humanité dans son rapport au corps et au langage et en quoi l'art est le lieu privilégié pour exprimer ces tensions de réalisation de soi.
On y découvre une tribu de danseurs venus d'on ne sait quelle contrée, avec une gestuelle fougueuse, un engagement aux confins du théâtre.
Cette chorégraphie, contrairement à la pièce de théâtre, ne met pas en scène des corps en tension entre la nature et la culture mais réunit l’aspect tribal aux mœurs contemporaines, réalisant une sorte de fusion entre la nature et la culture.
TRIBU, ANIMALITE,NATURE :
-Onomatopées rythmées ou chantées, -rapport au sol fort, ancrage ancestral, -gestuelle tribale, (actions: mordre, frotter, secouer les mâchoires, les poignets, la tête, arracher...) -Corps très charnels exprimant des pulsions sexuelles, (leitmotiv des jambes écartées, attirance des corps) -costume tribal (sous la veste de costar)
CULTURE,MŒURS CONTEMPORAINES
La présence de la veste de costar, -Gestuelle savante, -Ecoute collective connotant la grande sociabilité du groupe, accord collectif, jeux des groupes maîtrisés, -maîtrise de l’axe, maîtrise gravitaire: variation entre les relâchés de poids, les suspensions et l' allègement de poids. -Maîtrise de l'équilibre et de l'arrêt. _Coordinations complexes. Maîtrise de l'espace dans toutes ses dimensions.
La chorégraphie ne crée donc pas une lutte entre les deux instances de l’homme (animale et humaine) mais joue avec cette dualité présente en nous. La verticalité contrôlée laisse ainsi place aux décalages et à la prise de risque : « est-ce-que ça tient ? » nous demande un danseur.
Par Maud Bédiée le 24 novembre 2013, 20:22 - Théâtre
Au théâtre (« Pourquoi j’ai mangé mon père » de Patrick Laval d’après le roman de Roy Lewis), en danse avec la chorégraphie de Gallotta: «Yvan Vaffan" et en littérature (textes de Lewis Strauss…) on analysera comment ces œuvres questionnent l'humanité dans rapport au corps et au langage et en quoi l'art est le lieu privilégié pour exprimer ces tensions de réalisation de soi.
Théâtre avec le comédien: Damien Ricour
LE CORPS à soi-même:
Damien Ricour a mis en scène l'accès à la verticalité, entre désir d'évolution et de régression. Sa gestuelle tribale évolue dans une lutte acharnée entre la nature et la culture. L’homme primitif ne peut être réprimé, les forces archaïques n’ont de cesse de dynamiser son évolution dans l’espace scénique.
Le corps dans sa relation à autrui induit des places dans le groupe. Si le comédien est seul sur scène, il joue sa femme et ses enfants, incarnant dès lors plusieurs personnages. La place et le rôle de la femme correspondent à nos préjugés archaïques selon lesquels elle est soumise, cantonnée aux tâches domestiques, dotée d’un corps attirant et aguicheur... Cette pièce interroge donc les places de tout un chacun dans la tribu, et par extension dans la famille. LE LANGAGE:
Le jeu des onomatopées est exploité comme une source de plaisir et de communication jusqu'à la création de mots... Le langage verbal se tisse peu à peu et chemine vers une évolution. Le comique procède de tous les bruits, des grimaces et de la gesticulation excessive du comédien, exprimant ainsi la part d’animalité dans l’homme, mettant au grand jour le côté sauvage de l’homme, bien enfoui dans l’homme civilisé.
Le même questionnement présidera à la lecture des autres arts: la chorégraphie de Gallotta et les textes littéraires.
On y découvre une tribu de danseurs venus d'on ne sait quelle contrée, avec une gestuelle fougueuse, un engagement aux confins du théâtre.
Cette chorégraphie, contrairement à la pièce de théâtre, ne met pas en scène des corps en tension entre la nature et la culture mais réunit l’aspect tribal aux mœurs contemporaines, réalisant une sorte de fusion entre la nature et la culture.
TRIBU, ANIMALITE, NATURE :
-Onomatopées rythmées ou chantées, -Rapport au sol fort, ancrage ancestral, -gestuelle tribale, (actions: frotter, secouer les machoires, mordre, taper les pieds...) corps très charnels exprimant des pulsions sexuelles, (leitmotif des jambes écartées, attirance des corps entre eux -costume tribal (sous la veste de costar)
CULTURE, MŒURS CONTEMPORAINES
La présence de la veste de costar, -Gestuelle savante, -écoute collective connotant la grande sociabilité du groupe, accord collectif, jeux des groupes maîtrisés, -maîtrise de l’axe, maîtrise gravitaire: équilibre, portés, arrêts. Gestion du poids entre relâché et retenue.
La chorégraphie ne crée donc pas une lutte entre les deux instances de l’homme (animale et humaine) mais joue avec cette dualité présente en nous. La verticalité contrôlée laisse ainsi place aux décalages et à la prise de risque : « est-ce-que ça tient ? » nous dit un danseur.
Par Lucie Jouanne (Lycée Corneille, La Celle saint-Cloud) le 19 octobre 2013, 08:52 - Théâtre
Les critiques...
...par Marine Février, Romane Gibelin et Anne-Flore Leroi, élèves de P2.
Le 3 octobre 2013, nous avons assisté à la représentation de Macbeth (pièce écrite par Shakespeare) au théâtre des Amandiers, mis en scène par Laurent Pelly. Cette pièce relate la descente aux Enfers d’un personnage, Macbeth. Au fil de la pièce, il devient tyrannique, avide de sang. Tout ceci est déclenché par la soif de pouvoir.
Le rideau s’ouvre sur les trois sorcières, également appelées soeurs du destin, qui racontent aux spectateurs l’étouffement d’une révolte par Macbeth. D’ailleurs la première scène se termine sur le nom : “Macbeth”. Le spectateur est donc plongé dans un mystère et est impatient de découvrir la suite.
Dès le début les murs sont disposés comme un labyrinthe très complexe et qui change de forme à chaque fermeture de rideau. Ils sont parfois relégués sur les bords de la scène pour laisser place soit à la maison de Macbeth, soit à la salle du château (lors du banquet par exemple) ou lors de la bataille finale où il y a une absence complète de murs et même de décors. La musique employée tout au long de la pièce est angoissante et correspond très bien à l’atmosphère qui se dégage de cette pièce.
La mise en scène ainsi que la fumée tout le long de la pièce font penser à un rêve et qui se transforme peu à peu en cauchemar pour le personnage principal qui tombe dans une folie dont il ne veut pas ou ne peut pas sortir : « Je me suis tant enfoncé dans le sang que si je cessais d’avancer, le retour en arrière serait aussi dur que de continuer ». Le trône gargantuesque indique également la soif de pouvoir, sa puissance sur le peuple. L’actrice, Marie-Sophie Ferdane, qui incarne Lady Macbeth, nous offre une scène de somnambulisme formidable. Encore une fois les éclairages et le décor choisis nous plongent dans l’angoisse.
La dernière scène est très simple et épurée. En effet on ne voit quasiment plus les murs : l’ensemble de la mise en scène est fondée sur la lumière émise par les projecteurs placés au fond de la scène, de telle façon que l’on ne puisse pas voir les personnages arrivant du fond de la scène ce qui, à la fin de la pièce, pousse le spectateur à se demander ce qu’il va se produire.
Finalement nous avons beaucoup apprécié cette pièce qui lie a la fois la modernité (elle prend d’ailleurs une ampleur cinématographique) et le texte ancien de Shakespeare. La mise en scène nous a vraiment plongées dans la pièce qui est très sombre mais qui réussit tout de même, parfois, à nous faire rire. Malheureusement le pièce dure trois heure ce qui peut paraître long pour certaines personnes. Le jeu des acteurs est si impressionnant (en particulier celui de Macbeth et de Lady Macbeth), que
nous avons presque pu nous mettre à leur place et ressentir différentes émotions à leur égard.
... par Kimia Gharagozlou et Jéssica Garrido, élèves de P2.
Jeudi 03 Octobre nous avons assisté à la représentation théâtrale de Macbeth de Shakespeare en compagnie de notre professeur de français Mme Jouanne. Cette pièce est présentée dans une mise en scène moderne (les décors et leurs effets de perspectives, les jeux de lumières) avec un jeu des acteurs plutôt classique. Macbeth est notre première tragédie shakespearienne, et elle est conforme à ce que nous en attendions : une langue belle et juste et un ton tragique tout au long d'une pièce émaillée de complots et de meurtres.
Nous avions la chance d’être assises au premier rang face à des acteurs hors norme. Toutes les deux nous avons beaucoup aimé le jeu de lumières ainsi que le décor très moderne notamment la brume qui renvoyait à l'atmosphère sombre et macabre. Nous étions ainsi plongées dans un autre univers, si bien que nous n’avons pas vu passer les 3 heures 20 de spectacle.
En deux mots, une belle prestation, une mise en scène soignée et efficace et un jeu d’acteurs très convaincant. Une très belle soirée.
Par Lucie Jouanne (Lycée Corneille, La Celle saint-Cloud) le 28 février 2013, 15:45 - Théâtre
J’aurais voulu être Égyptien, une mise en scène de Jean Louis Martinelli pour le théâtre des Amandiers.
Le roman Chicago, écrit par Alaa El Aswany a été adapté au théâtre sous le titre J’aurais voulu être Égyptien, par Jean-Louis Martinelli.
Dans son roman, l’auteur s’intéresse à ses compatriotes exilés aux USA. « Les personnages de ce roman polyphonique, plongés dans une Amérique traumatisée par les attentats du 11 septembre, se débattent entre deux mondes, fait remarquer le metteur en scène Jean-Louis Martinelli. Il est question de système policier, de corruption, de désir de révolution, mais le grand art d’El Aswany est de rendre ces questions concrètes ». En partant gagner ma vie dans un pays riche, est-ce que j’ai trahi ma nation ? Si, en tant que femme, je préfère vivre ma vie hors du mariage, mes parents me renieront-ils ? Si je décide de consacrer ma vie à la lutte contre un régime autoritaire, puis-je me permettre de tomber amoureux ? À la manière d’une série télévisée orientale, J’aurais voulu être Égyptien passe du drame au rire, des enjeux politiques aux perspectives intimes, pour brosser un état des lieux de l’Égypte telle qu’elle était à la veille de la révolution de 2011.
La critique de la représentation du 17 janvier 2013,
par Mathéa Boudinet et Caroline Pezzoli, élèves de Première 3.
« J’aurais voulu être Egyptien » : à quoi peut-on s’attendre ? Au premier abord, nous pensions que cette pièce, basée sur le roman Chicago d’Alaa El Aswany, montrerait le choc culturel entre Américains et Egyptiens, tant pour le mode de vie que la religion. Autant dire que nous fûmes surprises ! La scène d’exposition nous a rendues perplexes quand, tout à coup, quelqu’un est sorti des coulisses, a vérifié que tout était en place et qu’ensuite, tous les acteurs sont arrivés sur scène en discutant, comme pour une répétition. L’absence de transition entre le réel et le spectacle nous a déstabilisées.
Cependant la mise en scène qui a suivi a apporté à la pièce plus de cohérence entre les scènes. Tout d’abord, le naturel et le dynamisme des acteurs fut un des ses aspects les plus remarquables. On sent qu’ils sont impliqués à tout moment, car les coulisses sont sur scène et donc ils peuvent s’observer mutuellement ; chacun montre son soutien et un intérêt particulier au protagoniste en action, comme s’il se sentait concerné par ses paroles.
Le décor est simple, divisé en trois parties : la scène en elle-même, les coulisses qui ne sont séparées que par un trait blanc marqué au sol, et l’arrière-scène, représentant une vue nocturne de Chicago, que ce soit (selon les avis) un balcon, une véranda ou le bord d’un quai. D’autre part, le metteur en scène a fait le choix d’alterner dialogues et passages narratifs afin de rester le plus proche possible du roman original. Ensuite, la pièce était composée de moments variés, grâce à des passages chantés (que ce soit des chants traditionnels ou de la musique contemporaine) et des scènes courtes retranscrivant les histoires des différents personnages qui se succédaient. Nous tenons également à dire que deux passages nous ont paru bien faits : Mathéa a beaucoup apprécié la manière dont le dénudement de la prostituée a été représenté (vu que ce personnage n’est qu’une voix venant des coulisses, quelqu’un jette une robe bleue qui tombe au sol, comme si une actrice avait enlevé ses vêtements) ; Caroline, quant à elle, a trouvé la scène dans le sex-shop drôle et insolite.
Par Lucie Jouanne (Lycée Corneille, La Celle saint-Cloud) le 11 janvier 2013, 15:17 - Expositions
Par Victor Gamard, élève de seconde 9.
Une superbe exposition confrontant l’impressionnisme et la mode vestimentaire du XIXe siècle se tient jusqu’au 20 janvier prochain au musée d’Orsay, à Paris. Une visite de cette éblouissante galerie éclaircira les liens entre les peintres impressionnistes, qui se sont inspirés des habitudes vestimentaires de leur époque pour réaliser leurs toiles, et la mode, qui s’est elle-même inspirée des modèles peints pour perdurer.
C’est l’époque du nouveau Paris, qui voit l’émergence d’une classe bourgeoise et le développement des grands magasins. Les dessinateurs industriels fournissent des modèles de toilettes, les tailleurs prolifèrent car on travaille encore sur mesure, quant aux maisons de haute couture, elles se portent à merveille. Ce contexte est évoqué dès les premières salles de l’exposition avec de larges citations du Bonheur des Dames d’Emile Zola, des revues de mode et de gravure. La parisienne devient alors la référence en matière d’élégance.
Le principal objectif des peintres impressionnistes était de rendre compte du déroulement de la vie quotidienne de leur époque. Désireux de traduire l’esprit de leur temps, ces peintres ont beaucoup observé l’habillement de leurs contemporains. Ils préfèrent représenter la figure humaine telle qu’elle est dans son environnement naturel, en train d’exercer ses activités ordinaires. Les costumes et les habits des sujets représentés sont donc peints de manière à mettre en évidence les habitudes vestimentaires d’une certaine classe sociale de l’époque.
Vous découvrirez de nombreux tableaux de Claude Monet, Edouard Manet, Auguste Renoir, Edgar Degas ou encore Berthe Morisot, car ces peintres firent de la mode un symbole de la modernité. Vous pourrez comparer ces œuvres avec des robes d’époque, rénovées pour l’occasion et parfaitement mises en valeur dans de grandes vitrines qui permettent de les admirer sous toutes les coutures. Il ne s’agit pas de faire correspondre précisément une robe avec un tableau afin de comparer le tissu et la toile : l’intérêt d’une telle démarche serait limité. Mais il est surtout très intéressant de constater des correspondances et de montrer les spécificités de la société de la seconde moitié du XIXe siècle. Une exception cependant : le tableau Dans la serre d’Albert Bartholomé est présenté à côté de la robe portée par le modèle, la femme du peintre, qu’il conserva précieusement après sa mort.
La mousseline de coton, les broderies, le satin, la soie : au fil des salles et guidé par des explications très précises, vous comprendrez facilement l’évolution de la mode. Le style des toilettes portées par les dames varie non seulement selon la mode et les saisons, mais aussi avec les heures de la journée : les bourgeoises n’hésitaient pas à revêtir jusqu’à six tenues par jour !
Cette exposition que l’on vous recommande s’achève sur de beaux paysages de plein air, dans des parcs, des jardins et forêts, où les jupons et les robes se déploient gracieusement.
Par Lucie Jouanne (Lycée Corneille, La Celle saint-Cloud) le 08 janvier 2013, 15:22 - Expositions
par Zineb Tadrarti, élève de Première 9.
Le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris nous propose, en ce moment et jusqu’au 13 février prochain, une exposition inédite et exceptionnelle intitulée « L’Art en guerre, de Picasso à Dubuffet ».
Vous en prendrez plein la vue en contemplant des formes artistiques variées (peinture et sculpture), appartenant aux différents mouvements de cette période (surréalisme, cubisme, etc...). La progression est chronologique, parcourant les années noires de l’Europe, de 1938 à 1947 : de la montée du Nazisme, à l’occupation et au régime de Vichy, jusqu’à la libération. Dès l’entrée dans les salles du musée, la reprise d’une installation de l’exposition internationale du surréalisme en 1938 sollicitera vos sens et vous plongera dans le passé.
L’exposition est divisée en trois grandes périodes : avant, durant et après la guerre. La première est celle de la montée des risques et des dangers, celle des emprisonnements liés au manque de liberté d’expression. La seconde période est celle de l’occupation nazie et des œuvres réalisées clandestinement. En enfin la troisième période est celle de la libération, période dite de « décompression », car les œuvres réalisées à ce moment-là sont pour les artistes une façon de témoigner de leurs émotions sur ce qui s’est déroulé durant la guerre.
Ainsi, je vous invite à découvrir au plus vite cette exposition, pour enrichir votre culture à la fois en art et en histoire, mais aussi pour voyager dans ces années sombres de l’Europe.
Anton Räderscheidt, Camp de femmes (1940) :
Cette œuvre représente des femmes entassées et en feu dans des camps.
Aubade (1942) : Pablo Picasso réalise cette œuvre
alors qu’il est reclus dans son atelier.
Il ne la dévoilera qu’après la guerre.
Marc Chagall, dernière partie d'un triptyque intitulé
Par Lucie Jouanne (Lycée Corneille, La Celle saint-Cloud) le 05 décembre 2012, 15:12 - Littérature
Par Cécile Esnault, élève de Première 3.
N, mon nom est Némésis,
Mon auteur est né dans le New Jersey,
Dans la ville où a lieu l'intrigue : Newark,
Mais il a une nouvelle fois manqué le Nobel...
Némésis donc. Dernier roman publié récemment en France par Philip Roth, salué par toutes les critiques, mais qui n'a malheureusement pas fait obtenir le prix Nobel de littérature à son auteur. Celui-ci, quatre-vingts ans l'année prochaine, assure que c'est là son dernier roman, comme il l'a déclaré dans une interview pour Les Inrocks. Mais si je réussis à vous convaincre de le lire et que vous l'appréciez vous n'aurez plus qu'à, comme moi, lire les dix-huit précédents ouvrages de l'écrivain, sans vous préoccuper qu'il en publie de nouveaux ou pas. Le personnage que nous allons suivre pendant 225 pages, autrement dit le héros, Bucky de son surnom, est confronté à un important dilemme : le courage et la solidarité ou la sécurité et la lâcheté au cœur de l’été 1944. Il choisira finalement la deuxième option qui est aussi celle de l’amour. Il est également assailli par différents regrets : celui de ne pas pouvoir se battre en Europe aux côtés de ses deux meilleurs amis à cause de sa déficience visuelle, celui de n’avoir pas fait ce qui lui semblait être le bon choix, celui d’avoir abandonné ceux dont il se sentait responsable… En effet, Bucky Cantor est un sportif, qui se donne pour devoir d’enseigner sa passion aux enfants de la ville sur le terrain de jeu situé dans le quartier juif de Weequahic. Même lorsque la ville est touchée par une épidémie de polio et que quelques enfants dont il s’occupe tombent malades, il continue de leur faire faire du sport. Mais très vite, il se rend compte de son impuissance, une fois qu’il est confronté à la mort de garçons qu’il connaît et au malheur des familles. Cela le poussera à remettre en cause Dieu et son existence tout au long du livre. Quand sa fiancée Marcia lui demande de la rejoindre dans le camp de vacances où elle travaille afin d’échapper à la maladie, il ne sait quelle décision prendre. A tous les élèves de première : cette épidémie dévastatrice et la remise en question de Dieu à cause de la mort d’enfants innocents ne sera pas sans vous rappeler La Peste d’Albert Camus. En revanche, {Némésis} est beaucoup plus abordable, plus simple et a une philosophie plus explicite. Le héros est très attachant, tant et si bien que l’on est amené à se questionner sur notre propre comportement face à une telle situation. Braveriez-vous la maladie quoi qu’il arrive afin d’être un repère pour les enfants encore en bonne santé ? Préféreriez-vous écouter les conseils de celui ou de celle que vous aimez ? Pourriez-vous vivre rongé(e) par la culpabilité ? Vous seul pourrez répondre.