Le petit dernier de Philip Roth

Par Cécile Esnault, élève de Première 3.

N, mon nom est Némésis,

Mon auteur est né dans le New Jersey,

Dans la ville où a lieu l'intrigue : Newark,

Mais il a une nouvelle fois manqué le Nobel...


    Némésis donc. Dernier roman publié récemment en France par Philip Roth, salué par toutes les critiques, mais qui n'a malheureusement pas fait obtenir le prix Nobel de littérature à son auteur. Celui-ci, quatre-vingts ans l'année prochaine, assure que c'est là son dernier roman, comme il l'a déclaré dans une interview pour Les Inrocks. Mais si je réussis à vous convaincre de le lire et que vous l'appréciez vous n'aurez plus qu'à, comme moi, lire les dix-huit précédents ouvrages de l'écrivain, sans vous préoccuper qu'il en publie de nouveaux ou pas.
    Le personnage que nous allons suivre pendant 225 pages, autrement dit le héros, Bucky de son surnom, est confronté à un important dilemme : le courage et la solidarité ou la sécurité et la lâcheté au cœur de l’été 1944. Il choisira finalement la deuxième option qui est aussi celle de l’amour. Il est également assailli par différents regrets : celui de ne pas pouvoir se battre en Europe aux côtés de ses deux meilleurs amis à cause de sa déficience visuelle, celui de n’avoir pas fait ce qui lui semblait être le bon choix, celui d’avoir abandonné ceux dont il se sentait responsable… En effet, Bucky Cantor est un sportif, qui se donne pour devoir d’enseigner sa passion aux enfants de la ville sur le terrain de jeu situé dans le quartier juif de Weequahic. Même lorsque la ville est touchée par une épidémie de polio et que quelques enfants dont il s’occupe tombent malades, il continue de leur faire faire du sport. Mais très vite, il se rend compte de son impuissance, une fois qu’il est confronté à la mort de garçons qu’il connaît et au malheur des familles. Cela le poussera à remettre en cause Dieu et son existence tout au long du livre. Quand sa fiancée Marcia lui demande de la rejoindre dans le camp de vacances où elle travaille afin d’échapper à la maladie, il ne sait quelle décision prendre.
    A tous les élèves de première : cette épidémie dévastatrice et la remise en question de Dieu à cause de la mort d’enfants innocents ne sera pas sans vous rappeler La Peste d’Albert Camus. En revanche, {Némésis} est beaucoup plus abordable, plus simple et a une philosophie plus explicite. Le héros est très attachant, tant et si bien que l’on est amené à se questionner sur notre propre comportement face à une telle situation. Braveriez-vous la maladie quoi qu’il arrive afin d’être un repère pour les enfants encore en bonne santé ? Préféreriez-vous écouter les conseils de celui ou de celle que vous aimez ? Pourriez-vous vivre rongé(e) par la culpabilité ? Vous seul pourrez répondre.

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