12 juin 2014

Rencontre avec M. Huitorel

Rencontre avec M. Huitorel, metteur en scène de Bérénice de Racine

au théâtre de La-Celle-Saint-Cloud

 

Le jeudi 27 mars, M. Huitorel, metteur en scène de la tragédie Bérénice de Racine, a rendu visite à notre classe pour répondre à nos questions portant sur ladite pièce, son métier et son parcours personnel. En effet, une représentation a eu lieu au théâtre de La-Celle-Saint-Cloud le vendredi 4 avril, une semaine plus tard.

Voici donc un compte-rendu de cette rencontre, qui nous a permis de mieux appréhender la pièce.

 

La pièce Bérénice a été écrite au XVIIème siècle, par l’un des plus grands dramaturges de l’époque, Racine. M. Huitorel a longuement parlé de l’auteur, dont il qualifie l’écriture de « sublime ».

Jeune et ambitieux, Racine a vécu sous le règne de Louis XIV, dont il était très proche, et écrit plusieurs pièces à sa gloire. Il était également un contemporain de Corneille et Molière. Le trio de dramaturges, à l’origine très proches les uns des autres, s’est disloqué et une forte rivalité s’est peu à peu installée entre Racine et Corneille ; celui-ci a d’ailleurs écrit une tragédie du nom de Tite et Bérénice quelques années avant la Bérénice de Racine. Ce dernier, cependant, eut plus de succès que son aîné.

Outre cette pièce, on retrouve parmi ses œuvres les célèbres Phèdre, Andromaque, Iphigénie, toutes inspirées de la mythologie grecque (contrairement à Bérénice, pièce se déroulant dans la Rome antique). Mais il a également écrit des pièces religieuses, notamment pour les pensionnaires de Saint-Cyr.

 

Pour effectuer sa mise en scène, M. Huitorel a beaucoup travaillé sur l’Empire romain, sur Louis XIV, sur Racine. Il explique qu’il ne s’inspire jamais du travail d’autres metteurs en scène, qu’il essaie au contraire d’avancer avec son propre regard.

 

Bérénice s’inscrit dans le répertoire des tragédies classiques. Ses thèmes principaux sont le déchirement, le désespoir amoureux, l’opposition entre la raison d’état et la passion amoureuse. Elle raconte l’amour impossible entre Titus, Empereur romain, et Bérénice, reine de Palestine. Titus va être confronté à un dur choix, celui d’épouser Bérénice ou de rester au pouvoir. En effet, depuis le viol de Lucrèce par l’un des fils du roi Tarquin le Superbe, la monarchie est interdite à Rome, et Titus ne peut se marier avec une reine sans subir la colère du peuple.

Cependant, si la fin est malheureuse, c’est la seule tragédie de Racine où le sang ne coule pas.

Il ne se passe presque rien dans la pièce, mais les émotions ressenties sont très fortes ; c’est en partie ce qui a attiré l’attention du metteur en scène. L’intime l’intéressait beaucoup, ainsi que le paradoxe du lieu : le cabinet où se déroule la pièce est à la fois un endroit propice aux discussions intimes et un lieu de passage, car il se situe entre l’appartement de Bérénice et celui de Titus.

 

Au XVIIème siècle, Bérénice fut dite « un succès de larmes ». Conformément à cela, M. Huitorel déclare qu’il souhaite émouvoir le public.

Cette pièce, comme il le fait remarquer, est intemporelle : il y a encore de nos jours des choses qu’on aimerait réaliser malgré leur difficulté, et qui nous amènent à faire des choix, choix qui vont bien souvent provoquer frustration et culpabilité. Parfois, la vie publique prend le pas sur la vie privée, et inversement.

Le metteur en scène apprécie cette pérennité des pièces classiques, et la force qu’elles transmettent. Il aime également le fait qu’elles racontent des histoires complètes, de la scène d’exposition jusqu’au dénouement, contrairement aux pièces contemporaines qui peuvent n’être que de simples scénettes. « Avec le théâtre classique, on est dans la couleur des choses », affirme-t-il.

Quant au genre, il n’a pas de préférence, et monte des tragédies comme des comédies. Selon lui, le plus important reste le style de l’écriture.

 

M. Huitorel n’a jamais écrit pour le théâtre : « Peut-être un jour, je ne sais pas. »

Il a commencé sa carrière comme comédien dans une troupe d’amateurs, dans des théâtres obscurs puis dans de grands théâtres, et joue encore aujourd’hui. Il a poursuivi ses études au conservatoire de Rennes, puis dans une grande école.

 

Il vit maintenant de son métier de metteur en scène. C’est une grande responsabilité que de réunir les fonds pour monter le spectacle, choisir  des comédiens, travailler sur la pièce elle-même…

 

Un spectacle coûte très cher, entre les comédiens à rémunérer, les costumes et décors à concevoir… C’est la partie la plus longue, qui peut prendre entre un an et demi et deux ans. C’est pourquoi M. Huitorel ne s’engage jamais dans un projet sans avoir réuni les moyens de le financer… et la réputation d’un metteur en scène aide alors à susciter la confiance d’un théâtre.

Ainsi, les places de spectacles pourraient coûter bien plus cher si les théâtres n’étaient pas financés par la mairie, le département ou la région, voire l’État.

 

Le metteur en scène doit ensuite compter six mois environ pour réaliser une synthèse du projet, et deux de plus pour le travail du jeu avec les comédiens. Il aime la mécanique, la dynamique d’une mise en scène. Il y a des moments de doute, de peur, mais d’autres merveilleux, lorsque le public assiste à la représentation et applaudit…

 

Pour choisir ses comédiens, M. Huitorel a deux possibilités : il peut contacter un comédien avec lequel il a déjà travaillé, ou bien passer des auditions. Celles-ci se déroulent sur trois rencontres entre le metteur en scène et le postulant. Une première pour le « feeling » ; une deuxième pour tester l’appréhension de la pièce par le comédien, et son expérience des alexandrins (il doit lire à voix haute) ; pour finir, une séance pendant laquelle un comédien déjà sélectionné joue avec le postulant.

Pour cette pièce, le metteur en scène a vu six « Bérénice » avant de trouver la bonne.

 

Si c’est la première fois qu’il met en scène une pièce de Racine, M. Huitorel connaît bien les alexandrins, qui sont l’une des clés de la pièce. L’un de ses objectifs principaux est de rendre la langue limpide pour les spectateurs. Racine écrivait d’abord en prose avant d’opérer la versification. La pièce est entièrement rédigée en alexandrins, et c’est la manière dont on va les prononcer qui va leur rendre leur simplicité et surtout leur clarté. Les ponctuations aident à comprendre le sens du texte, mais elles peuvent changer selon les éditions.

« Se libérer de la forme en alexandrins demande un travail à la fois immense et passionnant. Il faut bien intégrer le texte, savoir le réciter en faisant autre chose. » M. Huitorel, s’il aime l’improvisation, s’en méfie et la refuse. « Très modestement, déclare-t-il, je me sens comme un passeur. »

 

À une question posée, il répond qu’il ne pense pas tout le temps à Bérénice, que ce ne serait pas bien.

« Le propre des chefs-d’œuvre est qu’on ne peut en faire le tour, on découvre toujours quelque chose. Il y a une telle richesse dans Bérénice ! »

 

M. Huitorel peut décider de son rythme de travail. Il réunit une équipe dont il attend qu’elle le suive, se décrit lui-même comme «  le capitaine d’un bateau ». Et pour que ce bateau avance sereinement, il fait en sorte de travailler avec des personnes avec lesquelles il s’entend bien. Sachant ce qu’il ne souhaite pas, il accepte toutes les bonnes propositions.

Les comédiens travaillent dans la bonne humeur, et ont pour but de donner du plaisir aux spectateurs.

Par Marie Semin, Elève de seconde 4.

13 décembre 2013

Phèdre aux Amandiers

Les critiques...

... par Léticia Moura et Sibylle Vidalainq

 

Phèdre
Phèdre, déc. 2013

Le Jeudi 28 novembre, nous avons assisté à la tragédie Phèdre de Racine aux Théâtre des Amandiers de Nanterre, accompagnées de Madame Jouanne et des élèves de classe de Première.

 

Phèdre est une tragédie en cinq actes écrite en vers par Jean Racine, représentée pour la première fois en 1677. Thésée est roi d’Athènes. Hippolyte est son fils, né de l’union de son premier mariage avec la reine des Amazones. Au début de la pièce Hippolyte annonce son départ pour fuir sa belle-mère, Phèdre, ainsi que l’amour qu’il a pour la jeune Aricie, un amour impossible étant d’un clan ennemi. On apprend également que Phèdre est amoureuse de son beau-fils. Alors qu’un jour on lui apprend la mort de Thésée, Phèdre avoue alors ce qu’elle ressent à Hippolyte, il la repousse avec horreur. Le bruit se répand alors que le roi Thésée n’est pas mort et qu’il rentre bientôt ; il est alors accueilli froidement par son fils et son épouse et exige des explications auprès de la nourrice de Phèdre, Oenone. Celle-ci ne trouve aucun autre moyen que de mentir et d’accuser Hippolyte. Thésée, fou de rage, accable son fils de malédiction et implore même le Dieu Neptune. On apprend peu de temps après la mort d’Hippolyte, tué par un monstre. Rongée de remords Phèdre accourt dévoiler la vérité, mais alors qu’elle finit de se confesser, elle meurt au pieds de son époux, en effet elle s’était empoisonnée avant.

Nous avons assisté à la pièce de Phèdre dans la salle transformable. La scène était au centre et s’étendait sur toute la longueur de la salle, entourée de gradins de chaque côté. Sur le côté gauche il y avait un mur de pierre et sur le côté droit un tapis rouge et deux chaises (ou deux trônes) symbolisant le pouvoir. Sur l’une de ces chaises, nous pouvions voir une épée qui pouvait représenter la guerre, la violence et le sang. La forme de la salle était un choix judicieux car elle permettait ainsi aux comédiens d’aller et venir par plusieurs endroits. Parfois, il y avait une vraie proximité avec le public lorsque les personnages arrivaient par les escaliers qui séparaient les gradins en deux parties. Le metteur en scène, nommé Jean-Louis Martinelli, a choisi des comédiens très talentueux pour représenter les personnages de la tragédie. Ainsi, Mounir Margoum interprétait le rôle d’Hippolyte, le fils de Thésée. Son costume était simple, composé d’un pantalon noir, d’une longue écharpe qui lui permettait de “jouer” avec et qui était parfois remplacée par un long peignoir marron pailleté. Il était toujours torse nu. Le choix correspondait bien avec la position du personnage dans la pièce. D’ailleurs, son père, le roi Thésée incarné par Hammou Graïa était lui aussi lors du dernier acte torse nu, avec un peignoir rouge. C’est le seul a avoir eu un costume avec une couleur vive. Pour Thésée, lors de son entrée sur scène, il portait une armure doré avec une cape rouge car il revenait de la guerre. Étant le roi d’Athènes, il doit porter des vêtements qui lui donnent de l’importance en accord avec son rang. Sa voix était forte, pour montrer qu’il était bien le roi mais cette même voix pouvait aussi rendre le personnage ridicule. Phèdre, personnage éponyme de la pièce était représentée par Anne Suarez, une femme blonde, plutôt belle et jeune afin de pouvoir tenter de séduire Hippolyte. Elle portait tout au long de la pièce une robe couleur chair, qui se fondait avec sa peau.

 

 

Phèdre2
Phèdre2, déc. 2013

Parmi les personnages secondaires il y avait Œnone, joué par Sylvie Milhaud : c’est la nourrice de Phèdre, une dame assez âgée. Phèdre avait également une femme de suite, Panope, incarnée par Gaëlle Voukissa. Aricie, “l’amoureuse” de Phèdre, représenté par Sophie Rodrigues était jeune et jolie. Elle avait une robe bleue comme sa confidente Ismène jouée par Delphine Cogniard. Enfin, Théramène, le gouverneur d’Hippolyte, était interprété par Abbès Zahmani.

Nous avons plutôt bien apprécié la pièce dans l’ensemble malgré quelques tirades parfois assez longues.

Léticia Moura et Sibylle Vidalainq

... Par David Ebray et Nathan Van Laere

 

Phèdre est le chef d’oeuvre incontesté de Racine, qui atteste parfaitement de sa maturité théâtrale. La scène de déroule alors en Grèce, durant l’Antiquité. Hippolyte, fils du roi d’Athènes Thésée, annonce à son gouverneur Théramène qu’il veut quitter Trézène. En réalité, il aime Aricie, princesse déchue que des raisons politiques l’empêchent d’aimer. Parallèlement, Phèdre, femme de Thésée, souffre d’un mal existentiel qui la ronge : elle s’est éprise de son beau-fils. C’est alors qu’on annonce la mort du roi. Voilà aussitôt Phèdre qui se décide à déclarer sa flamme au jeune Hippolyte, qui finit par la rejeter. Cet aveu est le noeud de l’intrigue, qui sera la cause de toutes les conséquences tragiques ultérieures.

Dès notre entrée dans la salle, le premier élément de mise en scène, tout à fait particulier et unique en son genre, frappe le spectateur: Les gradins sont divisés en deux parties placées face à face avec la scène en leur milieu, s'étendant sur toute la longueur de la pièce. Sur scène sont déjà présent les symboles des grandes valeurs évoquées dans la pièce. L'épée, placée au milieu du plateau représente la violence, la guerre, la confrontation, mais également la mort. A l'une des extrémités de la scène se trouvent deux sièges, deux trônes, symboles de pouvoir et annonçant l'arrivée de rois et reines, de princes et valets, de dames et de suivantes. A l'opposé est placé un gigantesque roc, une pierre tout à fait imposante symbolisant la force, la puissance ainsi que la stature du roi d’Athènes.

La pièce débute dans la pénombre. Hippolyte est le premier personnage sur scène; il est d’ailleurs présent avant même le début de la pièce. Dès ses premières répliques adressées à Théramène, il s’empresse de saisir l’épée; cela conforte l’idée de confrontation, d’affrontement qui aura lieux dans la pièce. Arrive ensuite, Phèdre, jeune, belle et attirante: les raisons pour lesquelles Hippolyte a su se laisser tenter par les avances de cette dernière sont donc plus susceptibles d’être crédibles vis-à-vis du spectateur.

Enfin, c’est au tour de Thésée de se présenter sur scène, revenant d’entre les morts et vêtu d’une imposante armure dorée et couvert d’une cape d’un rouge flamboyant. Après plusieurs procédés de lumière et d’effets comme le tonnerre qui gronde, la chute du roc, ou la pluie dans le dos de Thésée, nous apprenons la mort des différents personnages dans une ambiance tout à fait  sombre.

De gauche à droite : OEone, Phèdre, Thésée, Hippolyte et Théramène.

 

Nous avons trouvé la pièce assez inégale dans son ensemble : l’originalité de l’organisation scénique fut un des points fort de la pièce. Toutefois, le jeu des personnages nous a un peu laissé sur notre faim. J’aimerais mettre l’accent sur l’un des choix du metteur en scène Jean Louis Martinelli. Sa volonté de choisir une Phèdre jeune, d’un âge semblable à celui d’Hippolyte, ce qui est contraire à la logique prônée par le texte, rend l’aveu incestueux de Phèdre plus probable. En effet, dans l’acte II scène 5, ivre de volupté, de tendresse et d’horreur, elle déclare sa flamme au jeune homme, muet de stupeur.

 

Le personnage de Thésée a manifestement lieu d’être jugé et commenté. Incarné par Hammou Graïa, il n’arrivait pas à maintenir sa voix. Seul personnage à apporter une touche comique dans cette tragédie, Thésée est le héros tutélaire de l’Attique qui s’est défait de nombreux monstres mythologiques tels que le Minotaure. Lors de son retour à Trézène et qu’il doit faire face à un accueil glacial de la part de Phèdre, il ne sait que penser de tout cela : il représente en quelque sorte la bonne brute niaise, dont la seule occupation est de terrasser ses adjuvants.

David Ebray et Nathan Van Laere.

 

 

 

 

 

 

 

24 novembre 2013

La tribu dans les arts: au théâtre ( Pourquoi j'ai mangé mon père" de Laval ) et en danse ("Yvan Vaffan" de Gallotta) Où est l'homme?

yvan vaffan de Gallotta
yvan vaffan de Gallotta, nov. 2013

Au théâtre (« Pourquoi j’ai mangé mon père »  de Patrick Laval d’après le roman de Roy Lewis), en danse avec la chorégraphie de Gallotta: «Yvan Vaffan" et en littérature (textes de Lewis Strauss…) on analysera comment ces œuvres questionnent l'humanité dans rapport au corps et au langage et en quoi l'art est le lieu privilégié pour exprimer ces tensions de réalisation de soi.

Théâtre avec le comédien: Damien Ricour

LE CORPS à soi-même:
Damien Ricour a mis en scène l'accès à la verticalité, entre désir d'évolution et de régression. Sa gestuelle tribale évolue dans une lutte acharnée entre la nature et la culture. L’homme primitif ne peut être réprimé, les forces archaïques n’ont de cesse de dynamiser son évolution dans l’espace scénique.
Le corps dans sa relation à autrui induit des places dans le groupe. Si le comédien est seul sur scène, il joue sa femme et ses enfants, incarnant dès lors plusieurs personnages. La place et le rôle de la femme correspondent à nos préjugés archaïques selon lesquels elle est soumise, cantonnée aux tâches domestiques, dotée d’un corps attirant et aguicheur... Cette pièce interroge donc les places de tout un chacun dans la tribu, et par extension dans la famille.
LE LANGAGE:
Le jeu des onomatopées est exploité comme une source de plaisir et de communication jusqu'à la création de mots... Le langage verbal se tisse peu à peu et chemine vers une évolution. Le comique procède de tous les bruits, des grimaces et de la gesticulation excessive du comédien, exprimant ainsi la part d’animalité dans l’homme, mettant au grand jour le côté sauvage de l’homme, bien enfoui dans l’homme civilisé.

Le même questionnement présidera à la lecture des autres arts: la chorégraphie de Gallotta et les textes littéraires.

EN DANSE/ « Yvan Vaffan » de Gallotta    http://theatre-chaillot.fr/danse/jean-claude-gallotta/yvan-vaffan

On y découvre une tribu de danseurs venus d'on ne sait quelle contrée, avec une gestuelle fougueuse, un engagement aux confins du théâtre.

Cette chorégraphie, contrairement à la pièce de théâtre, ne met pas en scène des corps en tension entre la nature et la culture mais réunit l’aspect tribal aux mœurs contemporaines, réalisant une sorte de fusion entre la nature et la culture.

TRIBU, ANIMALITE, NATURE :

-Onomatopées rythmées ou chantées, -Rapport au sol fort, ancrage  ancestral, -gestuelle tribale, (actions: frotter, secouer les machoires, mordre, taper les pieds...) corps très charnels exprimant des pulsions sexuelles, (leitmotif des jambes écartées, attirance des corps entre eux -costume tribal (sous la veste de costar)

CULTURE, MŒURS CONTEMPORAINES

La présence de la veste de costar, -Gestuelle savante, -écoute collective connotant la grande sociabilité du groupe, accord collectif, jeux des groupes maîtrisés, -maîtrise de l’axe, maîtrise gravitaire: équilibre, portés, arrêts. Gestion du poids entre relâché et retenue.

La chorégraphie ne crée donc pas une lutte entre les deux instances de l’homme (animale et humaine) mais joue avec cette dualité présente en nous. La verticalité contrôlée laisse ainsi place aux décalages et à la prise de risque : « est-ce-que ça tient ? » nous dit un danseur.

Maud Bédiée

19 octobre 2013

Macbeth aux Théâtre des Amandiers.

Les critiques...

 

...par Marine Février, Romane Gibelin et Anne-Flore Leroi, élèves de P2.

Le 3 octobre 2013, nous avons assisté à la représentation de Macbeth (pièce écrite par Shakespeare) au théâtre des Amandiers,  mis en scène par Laurent Pelly. Cette pièce relate la descente aux Enfers d’un personnage, Macbeth. Au fil de la pièce, il devient tyrannique, avide de sang. Tout ceci est déclenché par la soif de pouvoir.

Le rideau s’ouvre sur les trois sorcières, également appelées soeurs du destin, qui racontent aux spectateurs l’étouffement d’une révolte par Macbeth. D’ailleurs la première scène se termine sur le nom : “Macbeth”. Le spectateur est donc plongé dans un mystère et est impatient de découvrir la suite.

Macbeth2
Macbeth2, nov. 2013

Dès le début les murs sont  disposés comme un labyrinthe très complexe et qui change de forme à chaque fermeture de rideau. Ils sont  parfois relégués sur les bords de la scène pour laisser place soit à la maison de Macbeth, soit à la salle du château (lors du banquet par exemple) ou lors de la bataille finale où il y a une absence complète de murs et même de décors. La musique employée tout au long de la pièce est angoissante et correspond très bien à l’atmosphère qui se dégage de cette pièce.

 

La mise en scène ainsi que la fumée tout  le long de la pièce font penser à un rêve et qui se transforme peu à peu en cauchemar pour le personnage principal qui tombe dans une folie dont il ne veut pas ou ne peut pas sortir : « Je me suis tant enfoncé dans le sang que si je cessais d’avancer, le retour en arrière serait aussi dur que de continuer ». Le trône gargantuesque indique également la soif de pouvoir, sa puissance sur le peuple. L’actrice, Marie-Sophie Ferdane, qui incarne Lady Macbeth, nous offre une scène de somnambulisme formidable. Encore une fois les éclairages et le décor choisis nous plongent dans l’angoisse.  

La dernière scène est très simple et épurée. En effet on ne voit quasiment plus les murs : l’ensemble de la mise en scène est fondée sur la lumière émise par les projecteurs placés au fond de la scène, de telle façon que l’on ne puisse pas voir les personnages arrivant du fond de la scène ce qui, à la fin de la pièce, pousse le spectateur à se demander ce qu’il va se produire.    

Finalement nous avons beaucoup apprécié cette pièce qui lie a la fois la modernité (elle prend d’ailleurs une ampleur cinématographique) et le texte ancien de Shakespeare. La mise en scène nous a vraiment  plongées dans la pièce qui est très sombre mais qui réussit tout de même, parfois, à nous faire rire. Malheureusement le pièce dure trois heure ce qui peut paraître long pour certaines personnes. Le jeu des acteurs est si impressionnant (en particulier celui de Macbeth et de Lady Macbeth), que

nous avons presque pu nous mettre à leur place et ressentir différentes émotions à leur égard.

 

 

 

... par Kimia Gharagozlou et Jéssica Garrido, élèves de P2.

 

Jeudi 03 Octobre nous avons assisté à la représentation théâtrale de Macbeth de Shakespeare en compagnie de notre professeur de français Mme Jouanne. Cette pièce est présentée dans une mise en scène moderne (les décors et leurs effets de perspectives, les jeux de lumières) avec un jeu des acteurs plutôt classique. Macbeth est notre première tragédie shakespearienne, et elle est conforme à ce que nous en attendions : une langue belle et juste et un ton tragique tout au long d'une pièce émaillée de complots et de meurtres.

Macbeth1
Macbeth1, nov. 2013

Nous avions la chance d’être assises au premier rang face à des acteurs hors norme. Toutes les deux nous avons beaucoup aimé le jeu de lumières ainsi que le décor très moderne notamment la brume qui renvoyait à l'atmosphère sombre et macabre. Nous étions ainsi plongées dans un autre univers, si bien que nous n’avons pas vu passer les 3 heures 20 de spectacle.

En deux mots, une belle prestation, une mise en scène soignée et efficace et un jeu d’acteurs très convaincant. Une très belle soirée.

 

28 février 2013

J’aurais voulu être Égyptien au Théâtre des Amandiers.

J’aurais voulu être Égyptien, une mise en scène de Jean Louis Martinelli pour le théâtre des Amandiers.


    Le roman Chicago, écrit par Alaa El Aswany a été adapté au théâtre sous le titre J’aurais voulu être Égyptien, par Jean-Louis Martinelli.

    Dans son roman, l’auteur s’intéresse à ses compatriotes exilés aux USA. « Les personnages de ce roman polyphonique, plongés dans une Amérique traumatisée par les attentats du 11 septembre, se débattent entre deux mondes, fait remarquer le metteur en scène Jean-Louis Martinelli. Il est question de système policier, de corruption, de désir de révolution, mais le grand art d’El Aswany est de rendre ces questions concrètes ». En partant gagner ma vie dans un pays riche, est-ce que j’ai trahi ma nation ? Si, en tant que femme, je préfère vivre ma vie hors du mariage, mes parents me renieront-ils ? Si je décide de consacrer ma vie à la lutte contre un régime autoritaire, puis-je me permettre de tomber amoureux ? À la manière d’une série télévisée orientale, J’aurais voulu être Égyptien passe du drame au rire, des enjeux politiques aux perspectives intimes, pour brosser un état des lieux de l’Égypte telle qu’elle était à la veille de la révolution de 2011.

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egypt.jpg, juin 2013

La critique de la représentation du 17 janvier 2013,

par Mathéa Boudinet et Caroline Pezzoli, élèves de Première 3.


« J’aurais voulu être Egyptien » : à quoi peut-on s’attendre ? Au premier abord, nous pensions que cette pièce, basée sur le roman Chicago d’Alaa El Aswany, montrerait le choc culturel entre Américains et Egyptiens, tant pour le mode de vie que la religion. Autant dire que nous fûmes surprises ! La scène d’exposition nous a rendues perplexes quand, tout à coup, quelqu’un est sorti des coulisses, a vérifié que tout était en place et qu’ensuite, tous les acteurs sont arrivés sur scène en discutant, comme pour une répétition. L’absence de transition entre le réel et le spectacle nous a déstabilisées.
Cependant la mise en scène qui a suivi a apporté à la pièce plus de cohérence entre les scènes. Tout d’abord, le naturel et le dynamisme des acteurs fut un des ses aspects les plus remarquables. On sent qu’ils sont impliqués à tout moment, car les coulisses sont sur scène et donc ils peuvent s’observer mutuellement ; chacun montre son soutien et un intérêt particulier au protagoniste en action, comme s’il se sentait concerné par ses paroles.
Le décor est simple, divisé en trois parties : la scène en elle-même, les coulisses qui ne sont séparées que par un trait blanc marqué au sol, et l’arrière-scène, représentant une vue nocturne de Chicago, que ce soit (selon les avis) un balcon, une véranda ou le bord d’un quai. D’autre part, le metteur en scène a fait le choix d’alterner dialogues et passages narratifs afin de rester le plus proche possible du roman original. Ensuite, la pièce était composée de moments variés, grâce à des passages chantés (que ce soit des chants traditionnels ou de la musique contemporaine) et des scènes courtes retranscrivant les histoires des différents personnages qui se succédaient. Nous tenons également à dire que deux passages nous ont paru bien faits : Mathéa a beaucoup apprécié la manière dont le dénudement de la prostituée a été représenté (vu que ce personnage n’est qu’une voix venant des coulisses, quelqu’un jette une robe bleue qui tombe au sol, comme si une actrice avait enlevé ses vêtements) ; Caroline, quant à elle, a trouvé la scène dans le sex-shop drôle et insolite. 



 

22 octobre 2012

Britannicus aux Amandiers

Les avis des élèves de seconde 9 sont partagés sur la représentation de Britannicus de Jean Racine.

Mise en scène de Jean-Louis Martinelli, Théâtre Nanterre-Amandiers, Le 6 octobre 2012.

par Carole-Anne FAULLIMMEL et Louise DENNIEL.


Au premier abord, le décor frappe par sa simplicité et son dépouillement. Mais on sent une réelle recherche : le décor est ouvert en demi-cercle, un impluvium en occupe le centre comme dans les domus romaines. Autour de celui-ci, un plateau tourne. Le metteur en scène a sûrement voulu faire référence à la salle à manger de Néron, qui d’après les récentes recherches d’archéologues français et italiens, était tournante. Au lever du rideau, la pluie y tombe et donne une impression de lourdeur dès le début de la pièce : l’ambiance paraît déjà tragique. Les hauts murs et les arcades nous transportent dans l’architecture des palais romains et donnent une impression de grandeur et de froideur. Au fond, un haut mur de briques rouges et un drapé tranchent avec les couleurs froides de l’avant-scène.
Les costumes sont très recherchés pour les rôles féminins, Agrippine, Albine et Junie, et au contraire plus sobres et minimalistes pour les rôles masculins, le tout répondant à une esthétique assez discrète. Le costume de Néron nous montre dès son entrée sur scène son statut, c’est-à-dire empereur romain.
La mise en scène est rigoureuse, simple et met particulièrement en valeur l’intensité des passions. Le jeu de lumière renforce tout au long de la pièce l’atmosphère dramatique.
L’attention se focalise d’autant mieux sur le jeu des acteurs, percutants, dont la diction claire et classique respecte parfaitement le sens et le rythme des vers de Racine.
Agrippine, jouée par Anne Benoît, avec son timbre de voix si particulier et une gestuelle soigneusement étudiée, nous transporte dans le drame dès le début. À la fois subtile et passionnée, elle est plus que crédible dans son rôle de mère abusive et avide de pouvoir. Sa confidente Albine, interprétée par Agathe Rouiller, la complète bien. Il y a une véritable complicité entre elles.
Alain Fromager en Néron est un empereur inquiétant et noir, en lutte permanente entre sa faiblesse et sa volonté de s’affirmer. Son jeu scénique rend parfaitement les passions qui l’animent.
Le personnage de Britannicus, joué par Éric Caruso, est plus effacé. Son interprétation de personne victime et naïve est en parfait accord avec Anne Suarez dans le rôle de Junie, une victime très convaincante, à la fois accablée de douleur mais forte.
Burrhus, dont le rôle est tenu par Jean-Marie Winling, est malheureusement un peu difficile à entendre sur ses fins de vers mais est pourtant parfait dans le rôle de conseiller rompu à l’exercice du pouvoir, dur et solide mais qui laisse voir qu’il est ébranlé dans ses certitudes par cette tragédie.
Seul point négatif : Narcisse, personnage noir de duplicité, traître et perfide, n’est pas très convaincant : le comédien Grégoire Oestermann n’est pas très machiavélique et ne semble pas être rentré entièrement dans ce rôle.
On ne peut qu’apprécier cette version de Britannicus par Jean-Louis Martinelli, qui en respecte l’esprit tout en introduisant des aspects plus modernes pour rendre intemporel le thème politique du sujet. Tout au long de cette représentation, le public est séduit par la mise en scène, l’intensité du jeu des acteurs et les passions qui se déchaînent sous leurs yeux.

pour Mark Gondoin et Herbot Mesnard.

 
Britannicus, tragédie de Racine, est l’histoire d’un conflit de pouvoir et d’amour qui oppose des personnages d’une grande famille romaine. Néron, empereur de Rome, enlève Junie, l’amour de Britannicus, et devient de plus en plus cruel au fur et à mesure de la pièce. Il est, en quelque sorte, un monstre en éclosion. Son changement devient apparent par les nombreux conflits qui l’opposent à sa mère, Agrippine, à ses conseillers, Burrhus et Narcisse, et, bien sûr, à son demi-frère, Britannicus. En reprenant un « classique » de Jean Racine Jean-Louis Martinelli, considéré comme étant l’un des meilleurs metteurs en scène de Racine, se lance dans la production d’une pièce où le héros n’est pas Britannicus (Éric Caruso) mais bien Néron (Alain Fromager). Nous avons assisté à cette pièce le 6 octobre 2012 au théâtre des Amandiers, à Nanterre. Celle-ci n’a ni été un grand succès, ni un véritable échec.
Cette tragédie dans laquelle figurent de nombreux « grands noms », tels Anne Benoît, Jean-Marie Winling (Cyrano de Bergerac) ou bien Grégoire Oestermann (Intouchables), est plus approprié pour un public mûr qui connaît déjà l’histoire, car le texte de Racine est compliqué et très mouvementé, avec de nombreux renversements de situation pour 2h10 ! Le Britannicus de Martinelli présente néanmoins certains aspects originaux, intéressants, qui rendent la pièce plaisante. La scène, largement dépouillée, était composée d’une plateforme rotative très lente, avec un petit point d’eau en son centre, et d’une chaise, le trône de Néron. La vitesse de cette plateforme était bien choisie, attirant le regard du spectateur et offrant plusieurs angles de vue pour une scène unique. Le point d’eau a agi comme point de séparation entre les deux moitiés de la scène, utile pour représenter deux personnages qui s’opposent par exemple.
Le choix des acteurs est un aspect plus délicat de la pièce. Ils ont pour la plupart rempli leur rôle en y apportant parfois une signification subtile et intéressante. Par exemple, Alain Fromager nous propose un Néron qui a déjà l’expérience du pouvoir, tandis que le personnage de Racine n’a que 17 ans. Anne Benoît (Agrippine) fait preuve d’autorité, semble forte et s’accorde donc avec le personnage manipulateur imaginé par Racine. Mais elle était par moments trop expressive et perdait donc en crédibilité. Burrhus (Jean-Marie Winling) nous a étonnés. Tout d’abord, il était l’acteur qui prononçait son texte le plus clairement, ce qui le rendait parfaitement compréhensible. De plus, il montrait sa subordination tout en prenant des libertés face à son maître, et s’accordait donc parfaitement au personnage de la tragédie de Racine. Au contraire, Narcisse (Grégoire Oesterman), malgré son jeu convenable, n’exprimait pas son texte assez clairement, et était de ce fait difficile à comprendre. Anne Suarez en revanche a très bien joué son rôle de Junie, surtout lors de son premier entretien avec Britannicus, où l’on a très bien ressenti les émotions qu’elle voulait faire passer.
Enfin la pièce manquait de vivant, et regarder six personnages jouer sur une grande scène dépouillée devenait lassant au bout de deux heures. L’apparition de quelques personnages en plus, comme des gardes par exemple, aurait pu pallier l’ennui.
La représentation de Britannicus a donc été une expérience intéressante, dans laquelle des idées originales nous ont ravis. Cependant, certains aspects de la pièce nous ont déçus. Les textes de Racines requièrent une expression et une articulation quasi-parfaite, ce qui n’était pas toujours le cas dans cette représentation de Britannicus. De ce fait, malgré de bons éléments, la pièce ne nous a pas entièrement captivés.

Interview de l’auteur québécois Olivier Kemeid

Le 1er octobre 2012, par Marine Février et Anne-Flore Leroi, élèves de seconde 9.

Olivier Kemeid est un auteur et un metteur en scène québécois. Parmi ses pièces les plus connues, citons L’Enéide, d’après Virgile, écrite en 2007 et traduite en plusieurs langues, puis Bacchanale en 2008. A l’occasion de sa venue en France pour le festival de la Francophonie, nous l’avons interviewé à propos de sa réécriture personnelle d’Œdipe Roi de Sophocle, que lui a commandé le Théâtre du Parc à Bruxelles et qui sera présenté en janvier 2013.

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100315olivier-kemeid_p1.jpg, juin 2013

Avez-vous tout de suite accepté la demande du théâtre ?

Non, j’ai hésité avant d’accepter. J’ai déjà adapté L’Eneïde de Virgile sur le mode contemporain et le Théâtre du Parc m’a proposé de faire le même travail avec Œdipe. J’ai été touché par cette demande qui m’honore, mais  retranscrire le mythe d’Œdipe est un projet exigeant. Au début, j’avais peur de me faire écraser par l’importance du mythe. Œdipe est un mythe universel qui a déjà été réécrit de nombreuses fois. C’était donc un travail difficile.

Avez-vous publié toutes les pièces que vous avez écrites ?

Non, je n’ai pas publié mes textes tout de suite. J’ai écrit mes quatre premières pièces avec un autre auteur et je ne me sentais pas prêt à les publier. L’Eneïde est la première pièce que j’ai écrite seul et que j’ai publiée. Il est très difficile de publier un texte car on ne peut plus le modifier, on ne peut plus y revenir. Or on n’a jamais vraiment terminé une pièce…comme disait Paul Valéry, « on ne termine jamais un roman, on le quitte ».

Où puisez-vous votre inspiration ?

L’inspiration est infinie. Elle peut nous venir au cours d’un voyage, pendant que l’on marche… Elle ne se commande pas. Il ne faut pas trop penser, il faut laisser libre cours à son imagination. Mais il faut aussi savoir y mettre des limites ! Il faut aussi lire pour écrire.

Pourquoi avoir choisi l’écriture en vers libres ?

Cette écriture s’est imposée à moi. J’ai écrit toutes mes pièces en vers libres. Ils créent un rythme, une musique, sans ponctuation ou très peu. Ils correspondent à mon environnement. C’est, pour moi, une liberté d’écrire de cette façon plutôt que d’écrire en alexandrin.

On remarque que dans les autres versions du mythe, la vérité est révélée à Œdipe par le devin ou le berger. Mais dans votre pièce, Jocaste a plus d’importance : c’est elle qui dit la vérité à Œdipe. Pourquoi ce choix ?

Ce n’est pas vraiment elle qui lui dit la vérité. D’ailleurs il n’est pas question dans ma pièce de vérité, mais d’une rumeur : « on dit que, on dit… ». Jocaste ne révèle pas clairement la vérité à Œdipe car elle croit, elle persiste à croire jusqu’à sa mort qu’Œdipe n’est pas son fils. On finit par croire qu’Œdipe est son fils à cause de la rumeur. Il ne faut pas oublier que le drame de Jocaste est énorme. En effet, on dit qu’elle a épousé son fils et que c’est lui qui a tué son mari ! Mais si Œdipe n’était pas son fils ? Qui me dit que l’Oracle dit la vérité ? Mon but est davantage de poser des questions plutôt que d’apporter des réponses.

Cette scène qui confronte Jocaste et Œdipe est très violente. Comment expliquez-vous cela ?

J’ai choisi de représenter cette violence pour que l’on puisse comprendre le suicide de Jocaste. En effet, dans ma version de la pièce, elle finit par se suicider car elle est répudiée par l’homme qu’elle aime. Je voulais faire comprendre le destin de cette femme, qui persiste à croire qu’Œdipe n’est pas son fils. En cela ma pièce est très différente du texte original.

Interviendrez-vous dans la mise en scène de la pièce ou laisserez-vous au metteur en scène une liberté totale ?

Le metteur en scène prend toutes les décisions concernant la représentation. Il a choisi le cadre du vingt-et-unième siècle : les acteurs seront placés dans un contexte très actuel. Il peut représenter la pièce en extérieur ou en intérieur. Cependant il doit me demander quand il veut effectuer une modification sur le texte. J’espère que le metteur en scène saura faire de cette pièce une belle mise en scène, et pourquoi pas un succès.

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