HALIMA - La Gazelle d'or (Conte algérien)
Par Halima Yousfi le 14 décembre 2012, 10:21 - Elèves 2012-2013 - Lien permanent
LA GAZELLE D'OR
Il était une
fois un prince, voyageur intrépide, qui parvint un jour au pied d’une
citadelle, entourée de remparts. En levant la tête au ciel, il s'aperçut
que chaque créneau était coiffé d’un crâne humain. Il en compta quatre
vingt dix neuf.et comme le prince était curieux il est entré dans le
royaume, et dans son chemin il rencontra un homme qui lui raconta
l'histoire : " la princesse , d'une beauté sans pareille et le sultan
fait couper la tête des prétendants de sa fille auxquels il soumet une
énigme . Quiconque voudrait l’épouser doit deviner de quoi s’agit la
marque de naissance sur le corps de la princesse . donc quitte cette
ville , étranger ! " dit-il .
Le prince qui aimait les défis , avait une idée
dans la tête pour arrêter cette cruelle épreuve , donc il chercha un
bijoutier pour travailler avec lui , l'ayant trouvé , il lui promit de
faire sa fortune s'il acceptait de l'aider pour arrêter le massacre . Le
maitre accepta , Il fabriqua une magnifique gazelle d’or de grande
taille dont l’abdomen creux était doté d’une porte secrète. Cette
prodigieuse œuvre d’art ne pouvait être acquise que par le roi qui en
fit cadeau à sa fille. Avant de la livrer, ainsi qu’il en avait été
convenu, le bijoutier y enferma le prince. La gazelle, fut déposée dans
la chambre de la princesse qui voulait l’admirer tout à son aise.
Voilà comment, dès la première nuit, le prince
sortit du ventre de la gazelle. Alors que la princesse dormait
profondément , il saisit la chandelle qui se trouvait sur le chevet,
l’éteignit, et la déposa sur un guéridon au pied du lit. Dès le réveil,
la princesse remarqua que la chandelle avait été déplacée. Et plus
surprenant, elle ne s’était pas consumée . La nuit suivante , La
princesse sentit sourdre en elle une angoisse infinie , convaincue qu’il
s’agissait d’une manifestation de l’invisible, elle implora :
- Ô toi qui perturbes mon sommeil, qui que tu sois, Djinn ou humain, montre-toi !
- Fais-moi serment sacré de ne révéler ma présence à personne et je te dirai toute la vérité, dit-il .
La princesse sursauta, se reprit, et fit serment. Alors, le ventre de la gazelle s’ouvrit et le prince apparut :
- Ô merveilleuse princesse, ne crains rien, je
suis fils de roi et je ne te veux aucun mal. J’ai risqué ma vie pour
venir jusqu’ici. Fais-moi la faveur de me révéler le secret de ta marque
de naissance et j’irai demander ta main le visage de la jeune fille
s’illumina et elle s’exclama :
- Ô noble étranger, ton courage m’honore et une
parole donnée relève du sacré. Et, joignant le geste à la parole, elle
découvrit son épaule. Il ne restait plus au prince qu’à quitter le
palais comme il y était entré. Il eut l’idée ingénieuse de briser une
patte de la gazelle avant de s’y cacher.La princesse, devenue sa
complice, exigea qu’on la portât chez le bijoutier pour la réparer. Le
lendemain, richement vêtu et portant les armures et les écussons de son
royaume, le prince se présenta au sultan et lui demanda la main de sa
fille : " Sire ! J’ai la solution à votre énigme. Sur l’épaule droite de
la princesse, poussent un long cheveu noir, un long cheveu d’or et un
long cheveu d’argent "
Le sultan n’eut d’autre choix que d’accorder la
main de sa fille à ce prétendant si avisé. Une grande cérémonie fut
organisée. On y célébra à la fois le mariage et la fin de cette cruelle
épreuve. En guise de dot, la princesse n’emporta que la gazelle d’or.