Blog de Français de la seconde 3

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Lectures

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16 octobre 2013

Les tableaux au cinéma

Vous pouvez lire un article qui présente des films où le tableau joue un grand rôle dans l'intrigue sur le site du ciné-club de Caen. 

02 avril 2013

Quelques arts poétiques

Voici ci-dessous quelques textes ou poèmes qui donnent des conseils pour écrire de la poésie ; on les appelle "art(s) poétique(s)".

Nicolas Boileau, Art poétique

Avant donc que d'écrire, apprenez à penser

Selon que notre idée est plus ou moins obscure,

L'expression la suit, ou moins nette, ou plus pure ;

Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement,

Et les mots pour le dire arrivent aisément.

Surtout qu'en vos écrits la langue révérée

Dans vos plus grands excès vous soit toujours sacrée.

En vain vous me frappez d'un son mélodieux,

Si le terme est impropre ou le tour vicieux

Mon esprit n'admet point un pompeux barbarisme,

Ni d'un vers ampoulé l'orgueilleux solécisme.

Sans la langue, en un mot, l'auteur le plus divin

Est toujours, quoi qu'il fasse, un méchant écrivain.

Travaillez à loisir, quelque ordre qui vous presse,

Et ne vous piquez point d'une folle vitesse

Un style si rapide, et qui court en rimant,

Marque moins trop d'esprit que peu de jugement.

J'aime mieux un ruisseau qui, sur la molle arène,

Dans un pré plein de fleurs lentement se promène,

Qu'un torrent débordé qui, d'un cours orageux,

Roule, plein de gravier, sur un terrain fangeux.

Hâtez-vous lentement, et, sans perdre courage,

Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage ;

Polissez-le sans cesse et le repolissez ;

Ajoutez quelquefois, et souvent effacez.

C'est peu qu'en un ouvrage où les fautes fourmillent,

Des traits d'esprit, semés de temps en temps, pétillent.

Il faut que chaque chose y soit mise en son lieu ;

Que le début, la fin, répondent au milieu ;

Que d'un art délicat les pièces assorties

N'y forment qu'un seul tout de diverses parties,

Que jamais du sujet le discours s'écartant

N'aille chercher trop loin quelque mot éclatant.

Tristan Tzara,
Manifeste sur l'amour faible et l'amour amer. - 1921.

Pour faire un poème dadaïste

Prenez un journal
Prenez des oiseaux
Choisissez dans ce journal un article ayant la longueur que vous comptez donner à votre poème.
Découpez l'article.
Découpez ensuite avec soin chacun des mots qui forment cet article et mettez-les dans un sac.
Agitez doucement.
Sortez ensuite chaque coupure l'une après l'autre dans l'ordre où elles ont quitté le sac.
Copiez consciencieusement.
Le poème vous ressemblera.
Et vous voici un écrivain infiniment original et d'une sensibilité charmante, encore qu'incomprise du vulgaire.


André Breton, Manifeste du surréalisme

Secrets de l'art magique surréaliste

« Faites-vous apporter de quoi écrire, après vous être établi en un lieu aussi favorable que possible à la concentration de votre esprit sur lui-même. Placez-vous dans l’état le plus passif, ou réceptif, que vous pourrez. Faites abstraction de votre génie, de vos talents et de ceux de tous les autres. Dites-vous bien que la littérature est un des plus tristes chemins qui mènent à tout. Ecrivez vite sans sujet préconçu, assez vite pour ne pas retenir et ne pas être tenté de vous relire. La première phrase viendra toute seule, tant il est vrai qu’à chaque seconde il est une phrase étrangère à notre pensée consciente qui ne demande qu’à s’extérioriser. Il est assez difficile de se prononcer sur le cas de la phrase suivante ; elle participe sans doute à la fois de notre activité consciente et de l’autre, si l’on admet que le fait d’avoir écrit la première entraîne un minimum de perception. Peu doit vous importer, d’ailleurs ; c’est en cela que réside, pour la plus grande part, l’intérêt du jeu surréaliste. Toujours est-il que la ponctuation s’oppose sans doute à la continuité absolue de la coulée qui nous occupe, bien qu’elle paraisse aussi nécessaire que la distribution des nœuds sur une corde vibrante. Continuez autant qu’il vous plaira. Fiez-vous au caractère inépuisable du murmure. Si le silence menace de s’établir pour peu que vous ayez commis une faute : une faute, peut-on dire, d’inattention, rompez sans hésiter avec une ligne trop claire. A la suite du mot dont l’origine vous semble suspecte, posez une lettre quelconque, la lettre l par exemple, toujours la lettre l, et ramenez l’arbitraire en imposant cette lettre pour initiale au mot qui suivra. »


Robert Desnos


               Littérature

 

Je voudrais aujourd’hui écrire de beaux vers

Ainsi que j’en lisais quand j’étais à l’école

Ça me mettait parfois les rêves à l’envers

Il est possible aussi que je sois un peu folle

            Mais compter tous ces mots accoupler ces syllabes

Me paraît un travail fastidieux de fourmi

J’y perdrai mon latin mon chinois mon arabe

Et même le sommeil mon serviable ami

J’écrirai donc comme je parle et puis tant pis

            Si quelque grammairien surgi de sa pénombre

Voulait me condamner avec hargne et dépit

Il est une autre science où je peux le confondre.


Paul Eluard, L’Evidence poétique
(1939)

 

Le poète est celui qui inspire bien plus que celui qui est inspiré. Les poèmes ont toujours de grandes marges blanches, de grandes marges blanches de silence où la mémoire ardente se consume pour recréer un délire sans passé. Leur principale qualité est non pas, je le répète, d'invoquer, mais d'inspirer. Tant de poèmes d'amour sans objet réuniront, un beau jour, des amants.

On rêve sur un poème comme on rêve sur un être. La compréhension, comme le désir, comme la haine, est faite de rapports entre la chose à comprendre et les autres, comprises ou incomprises.

C'est l'espoir ou le désespoir qui déterminera pour le rêveur éveillé, pour le poète, l'action de son imagination. Qu'il formule cet espoir ou ce désespoir et ses rapports avec le monde changeront immédiatement. Tout est au poète objet à sensations et, par conséquent, à sentiments. Tout le concret devient alors l'aliment de son imagination et l'espoir, le désespoir passent, avec les sensations et les sentiments, au concret.

Eugène Guillevic, Terraqué

Qu’est-ce qu’il t’arrive ?

   Il t’arrive des mots

   Des lambeaux de phrase.

Laisse-toi causer. Écoute-toi

Et fouille, va plus profond.

Regarde au verso des mots

Démêle cet écheveau.

Rêve à travers toi,

À travers tes années

Vécues et à vivre.

 

Ce que je crois savoir,

Ce que je n’ai pas en mémoire,

C’est le plus souvent,

Ce que j’écris dans mes poèmes.

 

Comme certaines musiques

Le poème fait chanter le silence,

Amène jusqu’à toucher

Un autre silence,

Encore plus silence.

 

Dans le poème

On peut lire

Le monde comme il apparaît

Au premier regard.

Mais le poème

Est un miroir

Qui offre d’entrer

Dans le reflet

Pour le travailler,

Le modifier.

— Alors le reflet modifié

Réagit sur l’objet

Qui s’est laissé refléter.

 

Chaque poème

A sa dose d’ombre,

De refus.

Pourtant, le poème

Est tourné vers l’ouvert

Et sous l’ombre qu’il occupe

Un soleil perce et rayonne,

Un soleil qui règne.

 

Mon poème n’est pas

Chose qui s’envole

Et fend l’air,

Il ne revient pas de la nue.

C’est tout juste si parfois

Il plane un court moment

Avant d’aller rejoindre

La profondeur terrestre.

28 mars 2013

Chansons de Léo Ferré sur des poèmes de Verlaine

Consigne: Après avoir écouté les différentes chansons proposées ci-dessous, vous en choisirez une que vous étudierez plus particulièrement. Vous répondrez par écrit à la question suivante :

Quelle est l'atmosphère que veut créer Léo Ferré en reprenant ce poème et par quels moyens y parvient-il (choix mélodiques, des instruments, utilisation de sa voix...)? Les choix d'interprétation faits par Léo Ferré vous semblent-ils en accord avec votre propre lecture du poème ?

Ne vous préoccupez pas d'utiliser des termes musicaux appropriés, mais écrivez avec vos mots ce que vous avez perçu dans la chanson. 

Ces chansons ont été écrites à partir de 1957, puis ont été rassemblées dans l'album Les Poètes (parfois appelé Ferré chante les poètes), qui contient de très belles adaptations en chanson d'autres poèmes de Paul Verlaine, mais aussi de Charles Baudelaire, d'Arthur Rimbaud et de Guillaume Apollinaire. 

Ne vous attardez pas trop sur les visuels des vidéos, ils sont parfois sans intérêt (ex: ceux de la vidéo pour la chanson "Green").

Pour chaque chanson, vous pouvez cliquer sur le lien pour l'écouter dans une autre page ; chaque chanson est accompagnée du texte de Verlaine.

  • "Green" du recueil Romances sans paroles
Lien vers la vidéo si vous ne parvenez pas à la lire ci-dessous





Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et... par RIMBOWARRIOR



Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches
Et puis voici mon coeur qui ne bat que pour vous.
Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches
Et qu'à vos yeux si beaux l'humble présent soit doux.

J'arrive tout couvert encore de rosée
Que le vent du matin vient glacer à mon front.
Souffrez que ma fatigue à vos pieds reposée
Rêve des chers instants qui la délasseront.

Sur votre jeune sein laissez rouler ma tête
Toute sonore encore de vos derniers baisers ;
Laissez-la s'apaiser de la bonne tempête,
Et que je dorme un peu puisque vous reposez.

  • Ariette VII du recueil Romances sans paroles
Lien vers la vidéo si vous ne parvenez pas à la lire ci-dessous







Ô triste, triste était mon âme
À cause, à cause d’une femme.

Je ne me suis pas consolé
Bien que mon cœur s’en soit allé,

Bien que mon cœur, bien que mon âme
Eussent fui loin de cette femme.

Je ne me suis pas consolé,
Bien que mon cœur s’en soit allé.

Et mon cœur, mon cœur trop sensible
Dit à mon âme : Est-il possible,

Est-il possible, — le fût-il, —
Ce fier exil, ce triste exil ?

Mon âme dit à mon cœur : Sais-je
Moi-même que nous veut ce piège

D’être présents bien qu’exilés,
Encore que loin en allés ?

  • "Art Poétique" du recueil Jadis et Naguère
Verlaine y explique sous forme poétique quelle est sa vision de la poésie.

Lien vers la vidéo si vous ne parvenez pas à la lire ci-dessous




léo ferre - art poètique par bisonravi1987




De la musique avant toute chose,
Et pour cela préfère l'Impair
Plus vague et plus soluble dans l'air,
Sans rien en lui qui pèse ou qui pose.

Il faut aussi que tu n'ailles point
Choisir tes mots sans quelque méprise :
Rien de plus cher que la chanson grise
Où l'Indécis au Précis se joint.

C'est des beaux yeux derrière des voiles,
C'est le grand jour tremblant de midi,
C'est, par un ciel d'automne attiédi,
Le bleu fouillis des claires étoiles !

Car nous voulons la Nuance encor,
Pas la Couleur, rien que la nuance !
Oh ! la nuance seule fiance
Le rêve au rêve et la flûte au cor !

Fuis du plus loin la Pointe assassine,
L'Esprit cruel et le Rire impur,
Qui font pleurer les yeux de l'Azur,
Et tout cet ail de basse cuisine !

Prends l'éloquence et tords-lui son cou !
Tu feras bien, en train d'énergie,
De rendre un peu la Rime assagie.
Si l'on n'y veille, elle ira jusqu'où ?

O qui dira les torts de la Rime ?
Quel enfant sourd ou quel nègre fou
Nous a forgé ce bijou d'un sou
Qui sonne creux et faux sous la lime ?

De la musique encore et toujours !
Que ton vers soit la chose envolée
Qu'on sent qui fuit d'une âme en allée
Vers d'autres cieux à d'autres amours.

Que ton vers soit la bonne aventure
Eparse au vent crispé du matin
Qui va fleurant la menthe et le thym...
Et tout le reste est littérature.

  • "Ame, te souvient-il ?" publié en 1888 dans un recueil appelé Amour

Lien vers la vidéo si vous ne parvenez pas à la lire ci-dessous







Âme, te souvient-il, au fond du paradis,
De la gare d’Auteuil et des trains de jadis
T’amenant chaque jour, venus de La Chapelle ?
Jadis déjà ! Combien pourtant je me rappelle
Mes stations au bas du rapide escalier
Dans l’attente de toi, sans pouvoir oublier
Ta grâce en descendant les marches, mince et leste
Comme un ange le long de l’échelle céleste,
Ton sourire amical ensemble et filial,
Ton serrement de main cordial et loyal,
Ni tes yeux d’innocent, doux mais vifs, clairs et sombres,
Qui m’allaient droit au cœur et pénétraient mes ombres.
Après les premiers mots de bonjour et d’accueil,
Mon vieux bras dans le tien, nous quittions cet Auteuil
Et, sous les arbres pleins d’une gente musique,
Notre entretien était souvent métaphysique.
Ô tes forts arguments, ta foi du charbonnier !
Non sans quelque tendance, ô si franche ! à nier,
Mais si vite quittée au premier pas du doute !
Et puis nous rentrions, plus que lents, par la route
Un peu des écoliers, chez moi, chez nous plutôt,
Y déjeuner de rien, fumailler vite et tôt,
Et dépêcher longtemps une vague besogne.
 
Mon pauvre enfant, ta voix dans le Bois de Boulogne !

13 février 2013

Textes en regard de la description de la misère de Fantine

  • Pour montrer que la misère est parfois idéalisée chez Hugo, contrairement à notre texte : le poème "Le Mendiant", tiré des Contemplations
IX
LE MENDIANT

Un pauvre homme passait dans le givre et le vent.
Je cognai sur ma vitre ; il s’arrêta devant
Ma porte, que j’ouvris d’une façon civile.
Les ânes revenaient du marché de la ville,
Portant les paysans accroupis sur leurs bâts.
C’était le vieux qui vit dans une niche au bas
De la montée, et rêve, attendant, solitaire,
Un rayon du ciel triste, un liard de la terre,
Tendant les mains pour l’homme et les joignant pour Dieu.
Je lui criai : — Venez vous réchauffer un peu.
Comment vous nommez-vous ? — Il me dit : — Je me nomme
Le pauvre. — Je lui pris la main : — Entrez, brave homme. —
Et je lui fis donner une jatte de lait.
Le vieillard grelottait de froid ; il me parlait.
Et je lui répondais, pensif et sans l’entendre.
— Vos habits sont mouillés, dis-je, il faut les étendre
Devant la cheminée. — Il s’approcha du feu.
Son manteau, tout mangé des vers, et jadis bleu,
Étalé largement sur la chaude fournaise,
Piqué de mille trous par la lueur de braise,
Couvrait l’âtre, et semblait un ciel noir étoilé.
Et, pendant qu’il séchait ce haillon désolé
D’où ruisselait la pluie et l’eau des fondrières,
Je songeais que cet homme était plein de prières,
Et je regardais, sourd à ce que nous disions,
Sa bure où je voyais des constellations.

Décembre 1854.

  • Pour montrer que Hugo s'engage contre la misère : un extrait de Choses vues:

Hier, 22 février, j’allais à la Chambre des pairs. Il faisait beau et très froid, malgré le soleil et midi. Je vis venir rue de Tournon un homme que deux soldats emmenaient. Cet homme était blond, pâle, maigre, hagard ; trente ans à peu près, un pantalon de grosse toile, les pieds nus et écorchés dans des sabots avec des linges sanglants roulés autour des chevilles pour tenir lieu de bas ; une blouse courte et souillée de boue derrière le dos, ce qui indiquait qu’il couchait habituellement sur le pavé, la tête nue et hérissée. Il avait sous le bras un pain. Le peuple disait autour de lui qu’il avait volé ce pain et que c’était à cause de cela qu’on l’emmenait. En passant devant la caserne de gendarmerie, un des soldats y entra et l’homme resta à la porte, gardé par l’autre soldat.
Une voiture était arrêtée devant la porte de la caserne. C’était une berline armoriée portant aux lanternes une couronne ducale, attelée de deux chevaux gris, deux laquais en guêtres derrière. Les glaces étaient levées mais on distinguait l’intérieur tapissé de damas bouton d’or. Le regard de l’homme fixé sur cette voiture attira le mien. Il y avait dans la voiture une femme en chapeau rose, en robe de velours noir, fraîche, blanche, belle, éblouissante, qui riait et jouait avec un charmant petit enfant de seize mois enfoui sous les rubans, les dentelles et les fourrures.
Cette femme ne voyait pas l’homme terrible qui la regardait.
Je demeurai pensif.
Cet homme n’était plus pour moi un homme, c’était le spectre de la misère, c’était l’apparition brusque, difforme, lugubre, en plein jour, en plein soleil, d’une révolution encore plongée dans les ténèbres mais qui vient. Autrefois le pauvre coudoyait le riche, ce spectre rencontrait cette gloire ; mais on ne se regardait pas. On passait. Cela pouvait durer ainsi longtemps. Du moment où cet homme s’aperçoit que cette femme existe tandis que cette femme ne s’aperçoit pas que cet homme est là, la catastrophe est inévitable.

  • Pour montrer le combat politique de Hugo contre la misère : son discours à l'Assemblée Législative (en annexe)

  • Pour montrer comment d'autres écrivains décrivent la misère : le poème "Le Joujou du pauvre" de Charles Baudelaire, dans Le Spleen de Paris:


Le joujou du pauvre

Je veux donner l'idée d'un divertissement innocent. Il y a si peu d'amusements qui ne soient pas coupables !

Quand vous sortirez le matin avec l'intention décidée de flâner sur les grandes routes, remplissez vos poches de petites inventions d'un sol, - telles que le polichinelle plat mû par un seul fil, les forgerons qui battent l'enclume, le cavalier et son cheval dont la queue est un sifflet, - et le long des cabarets, au pied des arbres, faites-en hommage aux enfants inconnus et pauvres que vous rencontrerez. Vous verrez leurs yeux s'agrandir démesurément. D'abord ils n'oseront pas prendre; ils douteront de leur bonheur. Puis leurs mains agripperont vivement le cadeau, et ils s'enfuiront comme font les chats qui vont manger loin de vous le morceau que vous leur avez donné, ayant appris à se défier de l'homme.

Sur une route, derrière la grille d'un vaste jardin, au bout duquel apparaissait la blancheur d'un joli château frappé par le soleil, se tenait un enfant beau et frais, habillé de ces vêtements de campagne si pleins de coquetterie. Le luxe, l'insouciance et le spectacle habituel de la richesse, rendent ces enfants-là si jolis, qu'on les croirait faits d'une autre pâte que les enfants de la médiocrité ou de la pauvreté. A côté de lui, gisait sur l'herbe un joujou splendide, aussi frais que son maître, verni, doré, vêtu d'une robe pourpre, et couvert de plumets et de verroteries. Mais l'enfant ne s'occupait pas de son joujou préféré, et voici ce qu'il regardait :

De l'autre côté de la grille, sur la route, entre les chardons et les orties, il y avait un autre enfant, pâle, chétif, fuligineux, un de ces marmots-parias dont un œil impartial découvrirait la beauté, si, comme œil du connaisseur devine une peinture idéale sous un vernis de carrossier, il le nettoyait de la répugnante patine de la misère.

A travers ces barreaux symboliques séparant deux mondes, la grande route et le château, l'enfant pauvre montrait à l'enfant riche son propre joujou, que celui-ci examinait avidement comme un objet rare et inconnu. Or, ce joujou, que le petit souillon agaçait, agitait et secouait dans une boîte grillée, c'était un rat vivant ! Les parents, par économie sans doute, avaient tiré le joujou de la vie elle-même.

Et les deux enfants se riaient l'un à l'autre fraternellement, avec des dents d'une égale blancheur.

08 octobre 2010

Des calligrammes sur le livre

  • Coralie:
  • Nelson
  • Cipiirajah

27 novembre 2009

Critiques de la nouvelle "Le Portrait" de Nicolas Gogol

Dans ce billet, un point de vue sur Le Portrait, nouvelle de Gogol, publiée dans le recueil Récits de Saint-Pétersbourg

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Critiques du roman "La Jeune fille à la perle"

Dans ce billet, des points de vue d'élèves qui ont lu le roman de Tracy Chevalier.

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Quelques critiques du roman "Le Tableau du maître flamand"

Voici l'expression du point de vue de quelques élèves qui ont lu le roman d'Arturo Perez Reverte.

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Critiques du "Portrait de Dorian Gray" d'Oscar Wilde

Voici le point de vue de quelques élèves qui ont lu le roman "Le Portrait de Dorian Gray"

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13 janvier 2009

La Vie devant soi

Pour ceux qui ont lu La Vie devant soi, une excellente adaptation scénique du roman est jouée en ce moment en Ile-de-France. Voici une petite présentation de la pièce, jouée par Myriam Boyer dans le rôle de Madame Rosa.


La vie devant soi.flv
D'autres extraits de la pièce sont visibles ici: